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Evolutions et différenciations
On étudiera cette histoire à partir de 2 processus : évolutions et différenciations.
Observer les continuités et les ruptures (attitude positiviste : avec le temps on aura que de
l’amélioration).
Repères bibliographiques :
• J.J. JUSSERAND : Les sports et jeux d’exercices dans l’Ancienne France (1901).
On a ici une description des activités physiques dans l’Ancienne France. Cet ouvrage
peut être considéré comme un outil théorique (pour analyser), il peut aussi être
utilisé comme un matériau historique (un témoignage, une représentation de
l’époque).
• J. ULMANN : De la gymnastique aux sports modernes (1965).
Il montre ici une évolution diachronique (=longitudinale), où il met en évidence
l’évolution des pratiques à travers des permanences, des continuités, des ruptures,
des transformations des activités physiques.
a) L’Ancien Régime
1450 : Bataille de Formigny. Elle caractérise la fin de l’invasion anglaise sur le territoire
français, c’est la fin de la guerre de 100 ans (fin de la conquête de la Normandie par les
anglais).
On rentre alors dans une période pacifique.
• 2ème sous période : 1680 - 1750 (âge classique), marquée par une publication de
BORELLI (1680) : demotu animalium.
C’est un ouvrage important car il marque une rupture dans la manière de concevoir
et de se représenter l’être humain. Il montre une description biomécanique,
dynamique du corps, décrire le corps d’un points de vue squelettique et musculaires.
Borelli va décrire le corps à travers une architecture musculaire et squelettique pour
en déduire des données mécaniques. On va rentrer dans une première CONCEPTION
BIOMECANIQUE du corps. Cet ouvrage aura des conséquences sur la représentation
du corps et donc sur les activités physiques.
• 3ème sous période : 1450 – 1789 (âge des lumières). Elle se caractérise par le serment
du jeu de paume (1789). C’est à dire par l’adoption d’une nouvelle constitution pour
la France (une nouvelle manière de gouverner) = apparition des Droits de l’Homme
et du Citoyen.
b) Caractéristiques sociales
La période de l’AR est caractérisée par une société d’ordre composée en 3 groupes
hiérarchiques :
• les gens de prières, le clergé : 0.5% de la population. Ils ont la majorité des pouvoirs
et de l’argent.
• la noblesse : 1.5% de la population.
• le tiers-état : 98% de la population.
Cette société d’ordre repose sur un principe HIERARCHIQUE où le roi possède le pouvoir
divin sur le tiers-état (société féodale), il a la toute puissance
Cette société va progressivement adopter une organisation communautaire : société fondée
sur des groupes définis et reconnus.
Ces différents ordres mettent en évidence des corporations. Elle va évoluer vers le
corporatisme : individus d’une même profession qui vont se regrouper au sein d’un même
corps et qui vont élaborer leurs propres règles et des mobilités d’entrée (droits d’entrée) et
qui vont mettre en place des systèmes de défense et de reconnaissance de leur corps.
Exemple : - les compagnons de France , faire le tours de France pour être compagnons de
France ou encore les profession médicale ( chirurgiens médecin apothicaire= pharmacien
- Les compagnons de France = ce sont des artisans, maçons, menuisiers, charpentiers
qui se regroupent dans un corps et vont être formé en faisant le Tour de France en
allant s’imisser dans une autre compagnie
Alexandre Lunel, thèse de 2004, L’organisation des professions médicales sous l’Ancien
Régime : entre corporatisme et autorité royale
Elles vont évoluer dans un premier temps vers des activités de hasard et d’esprit : on
favorise des activités intellectuelles, dans les cour de château on a des salles réservés
spécifiquement à ces jeux d’esprit et de hasard
C’est une pratique ludique avant tout. Il montre que les pratiques physiques sont des
pratiques distinctives : chaque ordre a ses propres pratiques, en particulier entre la noblesse
et le peuple.
Deux lieux où le peuple et la noblesse se rencontrent :
- l’église
On a des chaises en paille puis en bois, puis sans banc ni chaises parfois : il y a des
distinctions sociales dans l’Eglise
Exemple : en Bretagne il y a même un mur qui sépare les nobles et le tiers-état
- les pratiques physiques
Jeu de mail :
Au 15ème siècle
On ne joue plus sur une table mais dans un jardin où il faut rentrer une boule dans un
trou/but après un parcours défini à l’avance (peut être dangereux si on ne maitrise pas son
coup).
Le billardier, description du métier : on y observe les règles, ces activités peuvent être
sources d’accidents car il n’est pas rare que certaines personnes ait été victime d’un lâcher
de bille
Cette chasse entretient une distinction sociale très importante : le peuple n’est là qu’en tant
que spectateur, il ne participe pas.
Cette chasse est un art académique : une pratique que l’on doit maîtriser pour accéder à la
cour (du Roi).
- La danse
Cette danse se distingue à la fois chez la noblesse et chez le peuple : ce sont des formes de
pratiques DIFFÉRENTES.
A partir du 15ème siècle, on a une publication de manuels de traités de danse. Ces manuels
vont rationaliser la pratique, donner des règles sur la nature et le rythme du pas en y
associant les notes de musique
Cet art de la danse est enseigné par un maitre de danse (comme en escrime). On va avoir
une corporation de maîtres de danse.
Cette danse est dominante dans la cour royale puisqu’en 1661, Louis 14 crée une académie
royale de danse.
Cette danse a une double utilité
- Divertir et de socialiser la cour
- Exercer physiquement la noblesse masculine en temps de paix
Les spectacles de danse seront réalisés uniquement par les hommes à la cour du roi
La danse du peuple est beaucoup plus instinctive et énergique, elles sont fonction des
cultures locales/régionales
La danse de la noblesse est une danse identique à toutes les cours.
La danse du peuple est faite de saut, de frappes de pied et sont réalisés à l’occasion de fêtes
locales.
L’Église interdit les danses car elle considère que ce sont des pratiques païennes
notamment parce qu’elles provoquent de l’excitation et de l’étourdissement
Elle devient beaucoup moins guerrière pour devenir plus esthétique, élégante. Elle est
organisée sous formes de spectacles : les carrousels, càd des parades hippiques où les
cavaliers effectuent des figures au rythme d’une musique. On va avoir une stylisation des
pratiques avec une recherche de l’élégance, de l’esthétisme la précision (et non la vitesse et
la force des joutes).
Exemple : Volte en courbette d’un cheval
On a encore ici une professionnalisation de l’équitation avec la mise en place d’écuries
spécifiques : 1680, Louis 14 est à l’origine de la fondation du manège de Versailles qui
comprend 2 types d’écuries :
- Une écurie de parade et de chasse
- Une écurie utilitaire (chevaux d’attelage pour les voitures)
C’est un tir sur une cible verticale (avec un arc ou une arbalète) positionnée en haut d’un
mât, c’est un oiseau en papier. Pratique qui se déroule 1 fois par ans a l’occasion d’une fête
religieuse.
Le vainqueur reçoit le titre de Roy, pendant 1 an il est exonéré d’impôts et de taxes.
Ce jeu est pratiqué à l’occasion de fêtes religieuses et notamment Fêtes de Pâques, c’est un
divertissement.
Cette pratique crée du désordre, des déviances : à chaque organisation du papegay il y a des
débauches (combats), des blasphèmes, en particulier pendant les temps de pénitence (fêtes
religieuses).
L’église et l’Etat va interdire la pratique du papegay pendant les périodes de pénitences.
Exemple : près de Rouen, Oxeville, lettre du procureur « débauches, blasphèmes… »
LE TIR A L’ARC
Ce tir à l’arc va être pratiqué sous forme de milices, des compagnies d’archers vont se
constituer pour s’entraîner au tir à l’arc afin de défendre la cité. En 1411 est créer la
compagnies des archées de paris.
Ces compagnies sont des groupements de socialisation et regroupent le plus souvent les
élites urbaines. L’organisation de ces compagnies est très réglementée et très hiérarchisée :
il y a un roi, des officiers et des chevaliers.
Chacun des membres/ archers doit respecter des valeurs de fidélité, de loyauté et
d’honneur.
Organisation d’entraînements en dehors des cités et des agape sont organisé à la fin des
entraînements . Le peuple est simple spectateur
Ces confréries sont sous l’autorité et la bienveillance de l’Église, elles sont sous la protection
d’un Saint-Patron. Exemple : Saint-Sébastien
Elles sont un lieu de socialisation : lieux d’agapes, lieux de repas, de partage de boissons =
festivités
Elles sont un moyen de montrer sa position sociale, en effet elles vont parader dans la ville
pour montrer leur puissance. Ces compagnies d’archers sont exonérés de taxes et d’impôts.
En 1789, les compagnies vont devoir supprimer leur appartenance, leur identité religieuse
Exemple : décret qui fait passer les compagnies sous l’autorité nationale
Dans le livre de la taille=livre des impôt (1292), il identifie toutes les personnes qui
doivent payer un impôt.
On lit qu’il existe 13 artisans spécialisés à Paris dans la conception de balles de jeu de paume
pour une population de 200 000 habitants
A titre de comparaison, en 2000 : 1.63 magasin de sport pour 100 000 habitants dans le
Nord.
On a 8 librairies, 7 maitres d’armes à l’époque et 1 billardier.
Le jeu de paume va devenir un art, avec un codification : on compte les points en fonction
des écart de l’horloge 15-30-40, on va déterminer des espaces clos dans des tavernes et on
va également introduire une raquette
La première raquette apparait en 1450 pour permettre de différencier le jeu à main nue (jeu
des vilains donc du peuple).
Le jeu de paume va se pratiquer dans arrières salles de tavernes mais aussi se pratiquer sur
des esplanades : il devient le jeu de Longue Paume (terrain de 80m sur 15 de large =
esplanade). Les parties se font en 3 vs 3 ou en 4 vs 4.
Toute comme l’équitation, ils vont être l’objet de jeu de pari qui vont générer des
problèmes de tricheries et donc de troubles de l’ordre public et social ce qui explique que
l’Etat va mettre en place tout un ensemble de règles codifiant la pratique du jeu de paume
ou interdisant certaines pratiques
Exemple : arrêté du jeu de la soule qui a complètement disparu au cours de l’Ancien Régime
Conclusion :