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Vers un euro digital

Les inquiétudes concernant le traitement des espèces s'ajouteront certainement aux appels des
banques centrales (BC) à développer leurs propres monnaies numériques (MNBC). Selon une
enquête de la Banque des règlements internationaux publiée en janvier 2020, 80 % des BC
développent une MNBC. Le travail va bien au-delà de la simple recherche : 40 % des BC
expérimentent des « preuves de concept » et 10 %, principalement dans les économies
émergentes, mènent déjà des projets pilotes.

La moitié des BC étudient les devises numériques de détail et de gros combinées (B2B et
B2C). Les motivations à émettre une MNBC à usage général sont nombreuses : stabilité
financière, mise en œuvre de la politique monétaire, inclusion financière, efficacité des
paiements (nationaux et transfrontaliers) et sécurité des paiements. À l'avenir, les BC
représentant environ un cinquième de la population mondiale devraient émettre une MNBC à
usage général au cours des trois prochaines années.

Marion Labouré, économiste, Deutsche Bank, Revue Banque n° 847, septembre 2020, p. 30.
http://www.revue-banque.fr/banque-detail-assurance/article/covid-19-un-accelerateur-
puissant-pour-les-paiemen

L’argent liquide serait condamné à disparaître au profit des moyens de paiements numériques
avec des puces greffées aux cartes bancaires ou des QR codes scannés avec les téléphones
mobiles , les bracelets électroniques et les prélèvements automatiques. Les monnaies locales
commencent à se numériser progressivement (Blanc et al., 2020, p. 41) tandis que la mise en
circulation des cryptomonnaies, rendues célèbres avec le Bitcoin présenté en 2009 et reposant
sur le registre de la blockchain (Canard, Sanders, 2018) concurrence les monnaies nationales :
elles placent l’espoir de concurrencer le système bancaire privé dans une perspective
décentralisatrice et libertarienne. Pourtant, la fonction de moyen de paiement alternatif du
Bitcoin s’est progressivement effacée au profit d’un actif financier (Gasull, 2019). En
septembre 2021, le Salvador est devenu le premier pays au monde à autoriser le Bitcoin
comme devise légale au même titre que le dollar américain, malgré les réticences de la
population, d’économistes et d’organismes financiers internationaux. À l’inverse, l’argent
liquide est coûteux à produire et exploiter, il est falsifiable, peut servir à des activités illégales,
à de l’évasion fiscale ou au travail au noir. Les gouvernements auraient donc intérêt à le
remplacer par de l’argent numérique, plus facile à contrôler et à tracer. La pandémie a été
l’occasion de relancer le débat public sur l’avenir du cash, alimenté par des inquiétudes liées à
la transmission du virus par les billets et les pièces et de nourrir des discours techno-utopistes
sur l’envolée du paiement sans contact ou avec les applications mobiles dans le sillage de
l’économie de la fintech – ces entreprises qui sont nées grâce aux évolutions numériques et à
l’ouverture du marché bancaire aux acteurs non bancaires par les directives européennes de
2007 et 2015. En France, la part des paiements sans contact sur l’ensemble des paiements par
carte bancaire est passé de seulement 30% en septembre 2019 à plus de 65% début juin 2020
(1).

l’apparition du distributeur automatique de billets en 1967 – dont Paul


Volcker, l’ancien
président de la Réserve Fédérale des États-Unis, pensait qu’il
constituait « la seule
innovation financière qui ait été bénéfique à la société » – à celle des
paiements biométriques
à reconnaissance faciale, la technologie révolutionne le monde des
paiements. La
généralisation des téléphones mobiles permet aujourd’hui dans des
pays en développement
comme le Kenya ou la Tanzanie de payer à distance sans même
détenir de compte bancaire

La numérisation est l’étape ultime de la dématérialisation. Dans la plupart des cas, la


dématérialisation suppose en effet la préexistence d’un support papier (chèque ou ordre de virement
par exemple) qui est enregistré sur un dispositif informatique afin de faciliter son exploitation par les
ordinateurs : transfert, compensation, information du bénéficiaire. La numérisation consiste donc à
effectuer un ordre de paiement sans recourir au support papier : c’est par exemple le paiement par
carte, ou l’ordre de virement que l’on effectue à partir de son PC dans le cadre du home-banking. La
numérisation des instruments de paiement est une tendance lourde ; elle est à l’origine d’une
véritable industrie des moyens de paiement.

La numérisation est l’étape ultime de la dématérialisation. Dans la plupart des cas, la


dématérialisation suppose en effet la préexistence d’un support papier (chèque ou ordre de virement
par exemple) qui est enregistré sur un dispositif informatique afin de faciliter son exploitation par les
ordinateurs : transfert, compensation, information du bénéficiaire. La numérisation consiste donc à
effectuer un ordre de paiement sans recourir au support papier : c’est par exemple le paiement par
carte, ou l’ordre de virement que l’on effectue à partir de son PC dans le cadre du home-banking. La
numérisation des instruments de paiement est une tendance lourde ; elle est à l’origine d’une
véritable industrie des moyens de paiement.

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