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RAPPORT D’INSTRUCTION A FIN

D’OBSERVATIONS DEFINITIVES

SYNDICAT DE VALORISATION DES


DECHETS DE LA GUADELOUPE
Département de Guadeloupe

Exercices 2018 et suivants

Le présent document a été délibéré par la chambre le 7 décembre 2022

Destiné à recevoir les remarques des personnes destinataires,


le présent document est confidentiel.

Parc d’activités La Providence – Kann’Opé – Bât. D CS 18111 – 97181 LES ABYMES CEDEX
Tél. 05 90 21 26 90 – Courriel : « antillesguyane@crtc.ccomptes.fr »
Site internet : « www.ccomptes.fr/fr/antilles-guyane »
SYVADE

TABLE DES MATIÈRES

SYNTHÈSE .............................................................................................................. 4
RECOMMANDATIONS ........................................................................................ 5
INTRODUCTION ................................................................................................... 7
1 UN SYNDICAT EN PERTE DE VITESSE SANS STRATEGIE
FORMALISEE ..................................................................................................... 8
1.1 Un syndicat en perte de vitesse ...................................................................... 8
1.2 Les pouvoirs du président excèdent le cadre statutaire ................................ 11
1.3 L’organisation, mieux structurée depuis 2020, pâtit d’une centralisation trop
forte et d’une faible coordination des services ............................................. 11
1.4 Le syndicat ne produit pas le rapport sur le prix et la qualité du service ..... 12
1.5 Un syndicat toujours incapable d’établir son programme local de prévention
des déchets ................................................................................................... 12
2 LE TRAITEMENT DES DECHETS EST DIVERSIFIE MAIS
INSUFFISAMMENT PERFORMANT ............................................................. 13
2.1 Un coût de traitement onéreux malgré la quasi absence de valorisation des
déchets .......................................................................................................... 13
2.1.1 L’objectif de réduction des déchets produits n’est pas atteint ...................... 13
2.1.2 Le traitement des matières triées et recyclables est très insuffisant.............. 15
2.1.3 Une bien piètre performance : avec la technique la moins onéreuse de
traitement, le SYVADE supporte un coût global deux fois supérieur à la
moyenne nationale ........................................................................................ 16
2.2 L’ISDND de la Gabarre ............................................................................... 17
2.2.1 Le traitement par enfouissement dans le cadre d’un marché de prestation de
services doit être plus efficace ...................................................................... 17
2.2.2 Le coût à la tonne des prestations d’enfouissement est très nettement
supérieur à l’estimation du marché initial .................................................... 20
2.2.3 Une production de biogaz insuffisante, des négligences graves dans le suivi
des recettes.................................................................................................... 20
2.3 Le coût de la déchèterie « Benito Espinal » est excessif .............................. 22
2.4 Le traitement des déchets triés par la société ECODEC se révèle plus
onéreux que prévu ........................................................................................ 23
2.5 Le traitement des déchets verts par la société SEREG génère des coûts non
maîtrisés ....................................................................................................... 24
3 LE COÛT EXCESSIF DU TRANSPORT DES DECHETS DE MARIE-
GALANTE.......................................................................................................... 25
3.1 Des prestations de transport non maîtrisées ................................................. 25
3.1.1 Le marché de transport sur Marie-Galante : un montage et un
fonctionnement préjudiciables au syndicat ................................................... 25
3.1.2 Un marché récent : celui du transport du port de Jarry aux installations du
SYVADE ...................................................................................................... 26

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SYVADE

3.1.3 Le marché de transport maritime : des dispositions non contraignantes pour


le prestataire.................................................................................................. 26
3.2 Le coût de traitement des déchets de Marie-Galante est de 500 € la tonne, en
raison principalement des coûts de transport ............................................... 27
4 LA FIABILITE DES COMPTES ....................................................................... 28
4.1 Les immobilisations ne sont pas amorties systématiquement et de façon
exhaustive ..................................................................................................... 29
4.2 L’information sur la dette à fiabiliser ........................................................... 30
4.3 Des restes à recouvrer importants sur les membres du syndicat. ................. 31
5 LA SITUATION FINANCIERE ........................................................................ 33
5.1 La question du transfert de l’actif et du passif doit être réglée .................... 33
5.2 Le résultat de fonctionnement et la capacité d’autofinancement sont en
baisse ............................................................................................................ 36
5.3 Les produits de gestion diminuent de 7 % par an sur la période .................. 36
5.4 Les charges de gestion connaissent une baisse moins importante de 6,5 %
par an. ........................................................................................................... 37
5.4.1 L’évolution générale des charges ................................................................. 37
5.4.2 Les charges de personnel doivent être réduites ............................................ 37
5.4.3 La TGAP représente un poste de dépense important et en augmentation .... 38
5.5 Un financement des investissements largement subventionné et un
endettement maîtrisé .................................................................................... 38

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SYVADE

SYNTHÈSE

Créé en 1973, le syndicat de valorisation des déchets de Guadeloupe (SYVADE) assure


le traitement et la valorisation des déchets des communautés d’agglomération CAP
excellence et Nord Basse-Terre (uniquement pour les communes de Petit-Bourg et
Goyave) et la communauté de communes de Marie-Galante. La région et le département
sont membres de ce syndicat ouvert. Il gère trois équipements principaux : l’Installation
de stockage des déchets non dangereux (ISDND) de la Gabarre, la déchèterie
intercommunale de la Gabarre et le quai de transfert de Marie-Galante. Dans son
extension spatiale maximale, l’établissement public traitait les déchets de près de
275 000 habitants. En 2021, la population couverte n’est plus que de 143 500 habitants.

Depuis 2014, le SYVADE est en perte de vitesse, plusieurs de ses membres l’ayant quitté.
Cela hypothèque sa situation financière et ses capacités d’investissement. Les charges
n’ont pas diminué autant que les recettes et l’effectif est resté stable. La répartition de
l’actif et du passif avec ses anciens membres doit trouver une réponse rapide et équitable.
Le montant très élevé de 15,13 M€ des restes à recouvrer, dont la part essentielle
concernent des débiteurs publics, nécessite la constitution de provisions.

Les perspectives de constitution d’une structure unique pour le traitement des déchets en
Guadeloupe s’éloignent. En 2021, la création de la SEM ESSM CARAIBES, dont le
syndicat est actionnaire à hauteur de 55 %, apparaît comme un nouveau démembrement.

Le SYVADE n’a pas formalisé sa stratégie. Son fonctionnement institutionnel et


administratif pâtit d’une gestion centralisée dans les mains de son président.

En 2020, le syndicat traite environ 40 % des déchets ménagers et assimilés de Guadeloupe


et représente donc une part déterminante pour atteindre les objectifs du Plan régional de
prévention et de gestion des déchets. Pourtant, ses résultats montrent que les quantités
d’ordures ménagères produites par habitant, autour de 330 kg, ne diminuent pas.

L’enfouissement des déchets est la norme. Seul 3,3 % des déchets font l’objet d’une
valorisation matière, par le recyclage notamment. Ce taux atteint 15,6 % avec la
valorisation organique (méthanisation notamment), très loin de l’objectif de 65 % fixé
pour 2025 au niveau national et régional. Le coût de traitement atteint 94 € la tonne, soit
deux fois le coût moyen national, ce qui est d’autant plus critiquable que l’enfouissement
est théoriquement le procédé le moins onéreux.

Le SYVADE a confié à plusieurs opérateurs des prestations de service. Il ne maitrise pas


l’exécution des marchés. A titre d’exemple, les déchets de Marie-Galante sont rapatriés
vers la Guadeloupe. Les marchés mis en place comportent des dispositions préjudiciables
au syndicat. Le coût de traitement de 500 € la tonne est particulièrement onéreux.
L’instauration d’un véritable tri sur place, la réduction du volume par le biais du
compactage et la conservation de déchets mis en balle pourraient le réduire. La diminution
du nombre de rotation et de leur coût unitaire est un impératif.

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SYVADE

RECOMMANDATIONS

Recommandation n°1 : Mettre en conformité la délégation au président avec


l’article 15 des statuts.

Recommandation n°2 : Etablir le rapport sur le prix et la qualité du service et le


présenter aux collectivités adhérentes conformément à
l’article L. 2224-17-1 du CGCT.

Recommandation n°3 : Etablir un programme local de prévention des déchets


comme l’obligation en est faite depuis 2012 à l’article
L. 541-15-1 du code de l’environnement.

Recommandation n°4 : Faire respecter les termes du contrat sur la performance du


compactage des déchets en appliquant les pénalités prévues
à l’article 8.3.1. du contrat.

Recommandation n°5 : Réduire le coût de fonctionnement de la déchèterie et


augmenter l’amplitude d’accès aux installations.

Recommandation n°6 : A l’occasion de la prochaine reconduction, prévoir dans les


clauses du marché de définir les horaires de services et les
pénalités en cas de non-respect.

Recommandation n°7 : A l’occasion de la prochaine reconduction, prévoir dans les


clauses du marché de définir les responsabilités entre le
SYVADE et son prestataire pour le chargement et le
déchargement des déchets.

Recommandation n°8 : Diminuer le coût de transport par la diminution du nombre


de rotations maritimes.

Recommandation n°9 : Mandater les crédits correspondant à des recettes


manifestement irrécouvrables et provisionner les créances
douteuses en fonction du risque d’irrécouvrabilité,
conformément à l’article L. 2321-1 du CGCT.

Recommandation n°10 : Rechercher un accord sur la répartition de l’actif et du passif


avec les collectivités qui ont quitté le SYVADE avant la fin
de l’année 2022 et à défaut saisir le préfet pour opérer cette
répartition.

Recommandation n°11 : Adapter l’effectif aux besoins que réclame l’activité.

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SYVADE

LISTES DES ABREVIATIONS

AFD : Agence française de développement


DAE : Déchets des activités économiques.
DASRI : Déchets des Activités de Soins à Risque Infectieux
DIB : Déchets industriels banals
DMA : Déchets ménagers et assimilés
FFOM : Fraction fermentescible des ordures ménagères
ISDND : Installation de stockage des déchets non dangereux
OM : Ordures ménagères
OMR : Ordures ménagères résiduelles
PLPDMA : Programmes locaux de prévention des déchets ménagers et assimilés
PPI : Plan pluriannuel d’investissement
PRPGD : Plan régional de prévention et de gestion des déchets
RSOM : Recyclable sec des ordures ménagères, hors verre
STEP : Station d’épuration
TGAP : Taxe générale sur les activités polluantes

6
SYVADE

INTRODUCTION

Le contrôle des comptes et de la gestion du syndicat de valorisation des déchets de la


Guadeloupe (SYVADE) à compter de 2018 a été ouvert le 26 janvier 2022 par lettres du
président de la chambre régionale des comptes de Guadeloupe adressées à M. Dominique
BIRAS, président et ordonnateur en fonctions, et à M. Michel RINCON, son
prédécesseur.

Le contrôle a porté sur la gouvernance de l’établissement, son fonctionnement, sa


situation financière, et le contrôle par l’établissement public de ses marchés de prestation.

En application de l’article L. 243-1 du code des juridictions financières, l’entretien de fin


de contrôle a eu lieu le 24 mai 2022 avec l’ordonnateur en fonctions.

La chambre, dans sa séance du 26 juin 2022, a arrêté ses observations provisoires. Elles
ont été communiquées aux ordonnateurs du SYVADE ainsi qu’aux tiers intéressés. Seuls
les tiers ont répondu.

La chambre a arrêté ses observations définitives le 7 décembre 2022.

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SYVADE

1 UN SYNDICAT EN PERTE DE VITESSE SANS STRATEGIE


FORMALISEE

1.1 Un syndicat en perte de vitesse

Le syndicat de valorisation des déchets de la Guadeloupe (SYVADE) a été créé par


l’arrêté préfectoral n° 73-72 AO-11/2 du 5 avril 1973, sous la dénomination initiale de
« Syndicat intercommunal de traitement des ordures ménagères de l’agglomération
pointoise » (SICTOM).

Depuis, son périmètre s’est étendu puis s’est singulièrement rétréci.

A partir des quatre communes fondatrices (les Abymes, Baie-Mahault, Gosier et Pointe-
à-Pitre), le syndicat intègre en 20081 7 collectivités supplémentaires : Goyave, Le Moule,
Petit-Bourg, Sainte-Anne, Port-Louis, Anse-Bertrand, Morne-à-l'Eau, soit l’ensemble des
communes de la Grande-Terre (sauf Petit-Canal) plus quelques communes de
l’agglomération pointoise élargie (Petit-Bourg et Goyave).

A l’occasion de la révision de ses statuts intervenue en 2013, il a adopté sa nouvelle


dénomination.

Le comité syndical a proposé à la région et au département d’adhérer, ce qui a été fait


respectivement le 12 avril 2013 et le 20 septembre 2013. Le SYVADE devient alors un
syndicat mixte ouvert, en intégrant ces deux nouvelles collectivités territoriales de
niveaux différents des communes et établissements publics de coopération
intercommunale déjà adhérents2.

Dans son extension spatiale maximale en 2014, l’établissement public traitait les déchets
de près de 275 000 habitants.

Depuis, le mouvement inverse s’est enclenché. Le syndicat a vu son aire d’intervention


se réduire avec les départs d’une partie de ses adhérents. Les communes de Terre-de-Haut
et de Terre-de-Bas ont adhéré à la communauté d’agglomération Grand Sud Caraïbe
(CASGC), compétente pour le traitement des déchets. Celles de la communauté
d’agglomération du sud-est Grande Terre dite « Riviera du Levant » l’ont également
quitté. Enfin, en 2020, la communauté d’agglomération du nord Grande-Terre3 s’est
retirée.

Les statuts du SYVADE ont à nouveau été modifiés pour tenir compte de cette évolution4.

En 2022, son aire de compétence se résume à la communauté d’agglomération Cap


Excellence (communes de Baie-Mahault, Abymes et Pointe-à-Pitre), à la communauté
d’agglomération du nord Basse-Terre (CANBT) pour les communes de Goyave et Petit-
Bourg, à la communauté de communes de Marie-Galante, à la région et au département.

1
L’arrêté préfectoral n° 2008-980 du 23 juillet 2008.
2
Art. L. 5721-1 à L. 5722-11 du CGCT.
3
Arrêté préfectoral du 20 décembre 2019 pour un retrait au 1 er janvier 2020.
4
Arrêté préfectoral n° 2017-04-20-003 du 20 avril 2017.

8
SYVADE

La population couverte est de 142 450 habitants, soit 37 % de la population totale de la


Guadeloupe.

Par dérogation aux dispositions concernant les compétences générales du SYVADE, la


région et le département ont adhéré initialement pour la construction, la maintenance et
l’exploitation de la plateforme environnementale multi-filières de traitement des déchets
ménagers et assimilés (PEMTDMA). La réalisation de cet équipement ayant été
abandonnée, ces collectivités auraient dû se retirer. Toutefois, les dispositions de l’article
6 des statuts de 2017 relatives aux conditions de leur retrait ont été supprimées.

Avec les départs d’adhérents, les perspectives de constitution d’une structure unique pour
le traitement des déchets en Guadeloupe se sont éloignées. Depuis 2014, cinq organismes
gèrent cette compétence : le SYVADE, la CANBT pour les communes de Sainte-Rose,
Lamentin, Deshaies et Pointe-Noire, la CASGC, la communauté d’agglomération Nord
Grande-Terre (CANGT) et la CA Riviera du Levant. Chacun a ses propres projets.

Les compétences du syndicat concernent :

- le traitement des déchets ménagers et assimilés (DMA) ;


- l’étude et la réalisation des équipements nécessaires au traitement des DMA en
vue de leur élimination et de leur valorisation ;
- l’exploitation, l’entretien, les grosses réparations et la gestion des équipements ;
- la maitrise d’ouvrage des quais de transfert conformément au plan départemental
d’élimination des déchets ménagers et assimilés de la Guadeloupe ;
- l’aménagement et la gestion de certaines installations nécessaires à la mise en
œuvre par les collectivités de la compétence de la collecte des déchets, notamment
dans le cadre d’une maitrise d’ouvrage déléguée ;
- l’engagement des études en faveur de la prévention et de la réduction des déchets.

Dans ce cadre, le SYVADE gère :

- l’installation de stockage de déchets non dangereux (ISDND) de la Gabarre ,


classée pour la protection de l’environnement (ICPE) ;
- la déchèterie intercommunale de la Gabarre « Edouard BENITO-ESPINAL »
(ICPE) ;
- la collecte sélective des emballages ménagers recyclables (EMR) en apport
volontaire ;
- le traitement des déchets industriels et commerciaux banals (DIB) ;
- le transfert des déchets de la communauté de communes de Marie- Galante vers
l’ISDND ou l’installation de recyclage de la société ECODEC.

L’installation de stockage de déchets non dangereux (ISDND) de la Gabarre a été créée


en 1973 en tant que décharge intercommunale, située sur le territoire des Abymes. Elle
s’étend sur 5 hectares.

9
SYVADE

La déchèterie intercommunale est destinée aux seuls usagers particuliers. Elle accueille
en vue de leur recyclage ou de leur traitement : les encombrants, les emballages ménagers
(plastique, verre, papier/carton, métal), la ferraille, les déchets verts, certains déchets
ménagers spéciaux (DMS) tels que les piles et accumulateurs, les batteries usagées, les
ampoules et tubes usagés, etc. En 2020, 16 000 passages ont été comptabilisés.

Le SYVADE est en relation avec l’Etat (ADEME) et les différentes catégories de


collectivité pour optimiser la collecte et les appuis dans l’élaboration des programmes
locaux de prévention des déchets ménagers et assimilés (PLPDMA) devenu plan régional
de prévention et de gestion des déchets (PRPGD).

Une création récente : la SEM ESSM CARAIBES

Par délibération du 18 février 2021, le comité syndical a approuvé le principe de la


création d’une société d’économie mixte « ayant pour objet le développement d’actions
et de projets complémentaires aux missions du SYVADE en matière de gestion des
déchets » et a donné mandat à son président pour étudier et négocier ses conditions de
création. Dans les attendus de la délibération, l’intérêt pour le syndicat d’initier un
nouveau modèle de développement d’activités dans le domaine de la gestion des déchets
est évoqué.

Les statuts ont été adoptés le 20 mai 2021 et la société a été enregistrée au greffe du
tribunal mixte de commerce de Pointe-à-Pitre le 10 novembre 2021.

L’objet de la société, défini à l’article 2 de ses statuts, s’écarte de celui défini dans la
délibération précitée. En effet, il reprend pour l’essentiel les compétences du syndicat :
« toutes opérations tendant à l’élimination des déchets […] ; de valorisation des
déchets […] ; de commercialisation des matériaux […] ; de dépôt, de traitement, de rejet
ou de réemploi des déchets ultimes et de tous les autres produits […] ; de production
d’énergie renouvelable complémentaire aux opérations de gestion des déchets… ».

Le SYVADE a connu au cours des dernières années des départs d’adhérents, qui l’ont
fragilisé. La création de la SEM apparaît comme un nouveau démembrement du syndicat.

Le capital social est de 1,2 M€, auquel le SYVADE contribue à hauteur de 55 %


(660 000 €)5. Dix actionnaires privés participent au capital. Les principaux détenteurs
d’actions sont les sociétés SCTP (M. Camille VAÏTILINGON), Société SASU
KATRAVAÏ (M. Benoît VAÏTILINGON) et JAG PARTICIPATION (M. José
GADDARKHAN). Il est à noter que la société BTP 2003, prestataire du syndicat pour le
transport des déchets sur Marie-Galante, est également détentrice d’actions.

Le conseil d’administration6 s’est réuni le 8 septembre 20217 pour élire son président,
M. Dominique BIRAS, également directeur général, et former le bureau, composé de
4 vice-présidents, dont deux élus, un membre du conseil syndical du SYVADE,
Mme BEAUZOR-ALEXIS et un membre du conseil communautaire de Cap excellence,

5
Statuts constitutifs du 23/10/2021.
6
Mme Beauzor-Alexis, MM. Toto, Celigny, Combe, Cirany, Hermann, Vaïtilingon (Camille),
Vaïtilingon (Benoit), Lucien. M. Gaddarkhan avait donné son pouvoir à M. Hermann.
7
Procès-verbal CA, 8 septembre 2021.

10
SYVADE

M. Jean-Luc CELIGNY et deux dirigeants de sociétés, MM. Camille VAÏTILINGON et


Régis HERMANN.

Le conseil d’administration attribue 40 € aux administrateurs par séance de travail et une


indemnité mensuelle de 800 € à son président, également président du SYVADE.

1.2 Les pouvoirs du président excèdent le cadre statutaire


La gouvernance du SYVADE est assurée par un comité syndical dont sont issus le
président et quatre vice-présidents qui constituent le bureau. Les statuts de 2020 fixent la
composition de la première instance à deux délégués titulaires par collectivité membre, à
l’exception de Cap excellence qui dispose de 11 délégués, soit 19 membres pour les
5 collectivités membres.

Par délibération du 19 août 2020, le comité syndical a délégué une partie de ses
attributions au président du syndicat. En matière financière, il peut « réaliser, assurer la
gestion des contrats d’emprunts », ce qui n’est pas prévu par les statuts. Le SYVADE
doit les mettre en conformité ou retirer cette délégation à son président.

Recommandation n°1 : Mettre en conformité la délégation au président avec


l’article 15 des statuts.

En vertu de l’article L. 2122-23 du CGCT8, les décisions prises par délégation sont
soumises aux mêmes règles que celles qui sont applicables aux délibérations des conseils
portant sur les mêmes objets. Le président doit donc rendre compte au comité syndical de
l’exercice de ses fonctions déléguées. Les comptes rendus de ce dernier ont été produits,
sous la forme de tableaux de relevés de décisions soumis à l’approbation de cette instance.

Même si la possibilité de délégation à un vice-président est prévue par les délibérations,


aucun n’en possède de permanente. Une seule délégation a été temporairement accordée
au 3ème vice-président du 2 au 17 octobre 2018.

1.3 L’organisation, mieux structurée depuis 2020, pâtit d’une centralisation


trop forte et d’une faible coordination des services
Depuis 2020, un travail de réorganisation des services a été mené. Il s’est traduit par la
mise en place d’un organigramme, adopté par le comité syndical le 21 décembre 2020 et
celle de fiches de poste. Un projet de service a été élaboré par la direction des services
techniques.

La gouvernance est caractérisée par une forte centralisation. La direction générale ne


bénéficie pas de délégation de signature pour la gestion courante. Ainsi, aucun bon de
commande pour le matériel courant par exemple ne peut être passé sans la signature du
président du syndicat. Cette pratique est de nature à ralentir le fonctionnement de la
structure.

8
Applicable aux EPCI par renvoi de l’article L. 5211-2 du CGCT.

11
SYVADE

En outre l’absence de directeur général des services depuis plusieurs mois pénalise la
coordination entre les services et la transmission de l’information en interne. Ce défaut
réduit l’efficacité opérationnelle du SYVADE.

1.4 Le syndicat ne produit pas le rapport sur le prix et la qualité du service


Aux termes de l’article L. 2224-17-1 du CGCT, « Le service public de prévention et de
gestion des déchets fait l'objet d'une comptabilité analytique. Le maire ou le président de
l'établissement public de coopération intercommunale présente, respectivement, au
conseil municipal ou à l'assemblée délibérante un rapport annuel sur le prix et la qualité
du service public de prévention et de gestion des déchets, destiné notamment à
l'information des usagers. Le rapport rend compte de la situation de la collectivité
territoriale par rapport à l'atteinte des objectifs de prévention et de gestion des déchets
fixés au niveau national. Il présente notamment la performance du service en termes de
quantités d'ordures ménagères résiduelles et sa chronique d'évolution dans le temps. Le
rapport présente les recettes et les dépenses du service public de gestion des déchets par
flux de déchets et par étape technique. Le rapport précise, le cas échéant, la performance
énergétique des installations au regard de la directive 2008/98/CE du Parlement européen
et du Conseil, du 19 novembre 2008, relative aux déchets et abrogeant certaines
directives. Ce rapport est présenté au plus tard dans les six mois qui suivent la clôture de
l'exercice concerné. ».

Depuis 2013, aucun RPQS n’a été élaboré et présenté par le SYVADE. Or, il a, en tant
que collectivité responsable du traitement des déchets, l’obligation de rendre compte de
sa gestion aux usagers.

Recommandation n°2 : Etablir le rapport sur le prix et la qualité du service et


le présenter aux collectivités adhérentes conformément
à l’article L. 2224-17-1 du CGCT.

1.5 Un syndicat toujours incapable d’établir son programme local de


prévention des déchets
(1) Le comité syndical avait décidé d’approuver le plan de financement du programme local
de prévention des déchets le 17 février 2014. D’un montant de 72 900 €, il avait été
financé à 70 % par l’ADEME et à 30 % par le syndicat. Le prestataire avait eu pour
objectif de « territorialiser et détailler les objectifs de prévention des déchets, définir les
actions à mettre en œuvre pour les atteindre9 ». Il est indiqué que « l’objectif du
programme est la réduction des ordures ménagères et assimilées d’un minimum de 7%
en 5 ans10 ». Au sein du SYVADE, la direction du développement durable et un comité
de suivi devaient le mettre en place et assurer son suivi. En dépit du vote de son
financement et du choix du prestataire, aucun programme local de prévention des déchets
n’a pu être communiqué.

9
Délibération n° 2014/02/178 du 17 février 2014.
10
Idem

12
SYVADE

A l’occasion de son précédent contrôle11, la chambre avait appelé le SYVADE au respect


de cette obligation en vigueur depuis le 1er janvier 201212. Dix ans après, elle constate
que, de façon incompréhensible, le syndicat ne respecte toujours pas ce cadre. Il doit
construire sa stratégie et la formaliser.

Recommandation n°3 : Etablir un programme local de prévention des déchets


comme l’obligation en est faite depuis 2012 à l’article
L. 541-15-1 du code de l’environnement.

______________________ CONCLUSION INTERMÉDIAIRE __________________

Le SYVADE est un syndicat dont le périmètre d’intervention se réduit


progressivement au gré des départs de ses membres. Les perspectives de constitution
d’une structure unique pour le traitement des déchets en Guadeloupe s’éloignent.

En 2021, la création de la SEM ESSM CARAIBES, dont le SYVADE est


actionnaire à hauteur de 55 %, apparaît comme un nouveau démembrement du syndicat.

Le fonctionnement institutionnel du syndicat pâtit d’une gestion centralisée dans


les mains de son président, de l’absence de stabilité de la direction générale et d’une trop
faible coordination administrative.

Le SYVADE n’a pas formalisé sa stratégie. Il n’a toujours pas élaboré de


programme local de prévention des déchets ménager, pourtant obligatoire depuis 2012.
Il n’a pas non plus établi de rapport sur le prix et la qualité du service, document
également obligatoire. Il ne dispose pas des documents d’orientation et d’information
permettant de mesurer son activité.

______________________________________________________________________

2 LE TRAITEMENT DES DECHETS EST DIVERSIFIE MAIS


INSUFFISAMMENT PERFORMANT

2.1 Un coût de traitement onéreux malgré la quasi absence de valorisation


des déchets

2.1.1 L’objectif de réduction des déchets produits n’est pas atteint

Plusieurs outils de programmation ont fixé des objectifs en termes de traitement des
déchets :
- le plan départemental d’élimination des déchets ménagers et assimilés de la
Guadeloupe (PDEDMA) adopté par le conseil départemental le 16 janvier 2008 ;

11
CRC Guadeloupe, observations définitives, 22 mai 2014.
12
Elle est mentionnée à l’article L. 541-15-1 du code de l’environnement.

13
SYVADE

- le plan de prévention et de gestion des déchets non dangereux (PPGDND), dont le


projet a été adopté par le conseil départemental le 9 juin 2016 et par le conseil
régional le 13 avril 2017, la loi NOTRE du 7 août 2015 transférant la compétence du
département à la région ;
- le plan régional de prévention et de gestion des déchets (PRPGD) a été adopté le
28 février 2020. Il regroupe le PPGDND en l’actualisant, le plan de gestion
départemental des déchets du BTP (PGDDBTP), approuvé par arrêté préfectoral du
24 décembre 2008 et le plan régional d’élimination et de gestion des déchets
dangereux de la Guadeloupe, adopté le 5 mars 2010. Le PPGDND actualisé,
composante du PRPGD, est donc la base de la planification qui s’applique au
SYVADE.

Le PDEDMA avait pris comme année de référence l’année 2005 et avait fixé des objectifs
pour les années 2010, 2015 et 2020. Il indiquait par exemple un ratio de 357 kg d’ordures
ménagères résiduelles (OMR) par habitant et par an en 2005. Il prévoyait également une
diminution de 25 % du poids des déchets et une réduction de la masse de déchets enfouis
ou incinérés à 227 kg par habitant et par an à l’horizon 2020.

Si on se base sur le PRPGD, les objectifs concernent trois grandes fonctions du traitement
des déchets : la prévention, la valorisation et la gestion des déchets ultimes. Ils sont
résumés dans le tableau suivant :

La non-atteinte des objectifs


Résultats Résultats
Objectifs nationaux Objectifs régionaux
nationaux SYVADE
(587 kg en
Diminuer de 10 % les déchets Diminuer de 10 % les déchets (452 kg en
2014 à 652
ménagers assimilés, par habitant, ménagers assimilés d’ici 2026 2010 à 580
kg en
d’ici 2020 par rapport à 2010 par rapport à 2010 kg en 2017)13
2020)14
Détourner les déchets Détourner les déchets
Prévention
professionnels des déchets professionnels des déchets
ménagers ménagers
Réduire la part des déchets Réduire la part des déchets
dangereux dans les ordures dangereux dans les ordures
ménagères ménagères
Atteindre 65 % de déchets non Atteindre 65 % de déchets non
dangereux et non inertes orientés dangereux et non inertes
Valorisation 45 % 16%
vers la valorisation matière ou orientés vers la valorisation
organique en 2025 matière ou organique en 2026
Réduire la quantité de déchets (de 34,6 %
Gestion des Réduire la quantité de déchets
orientés vers le stockage de en 2012 à
déchets orientés vers le stockage de 50 % NC
50 % en 2025 par rapport à 36 % en
résiduels en 2025 par rapport à 2012.
2012. 2018)
Source : ADEME et SYVADE

Pour la prévention, les objectifs du PRPGD ont été revus à la baisse par rapport aux
objectifs nationaux fixés dans la loi n° 2015-992 du 17 août 2015 relative à la transition
énergétique pour la croissance verte (LTECV), en repoussant l’atteinte des 10 % de
réduction à 2026 au lieu de 2020.

13
Pour 2010, source : ADEM, Chiffres-clés, Déchet, édition 2014. Pour 2017, source : ADEME
Enquête Collecte 2017 et MODECOM™ 2017.
14
Source : SYVADE.

14
SYVADE

Depuis 2020, le syndicat traite environ 40 % des déchets ménagers et assimilés de


Guadeloupe (60 % avant 2020). Il représente donc une part déterminante de la capacité
de traitement et de gestion pour atteindre les objectifs fixés. Le PRPGD indique d’ailleurs
que « Le SYVADE, les EPCI, et la communauté de communes de Marie-Galante, maillons
essentiels et référents, auront en charge de mettre en œuvre la grande majorité des
actions de terrain menées auprès de la population15 ».

Sur la gestion des ordures ménagères résiduelles, le PRPGD fixe un objectif de 50 % de


réduction en 2025 par rapport à 2012. En Guadeloupe, la quantité par habitant d’ordures
ménagères résiduelles en 2012 était de 362 kg. Dans l’hypothèse d’une réduction de 20 %,
la production atteindrait une quantité de 181 kg, soit un objectif plus ambitieux que les
227 kg par habitants du PDEDMA. En 2021, la quantité produite est de 334 kg par
habitant.

La chambre constate que, depuis 2018, ce niveau est plutôt stable. Aucun des objectifs
fixés n’est donc atteint puisqu’on retrouve les valeurs de 2005 moins 10 %, ainsi que
l’indique le tableau suivant :

Evolution de la quantité d’ordures ménagères par habitant


sur le périmètre du SYVADE

2018 2019 2020 2021

Population (hab.) 199 623 198 937 144 973 144 350
Ordures ménagères (t) 66 107,65 60 979,62 45 010,77 48 245,25
Quantité par habitant (kg) 331,16 306,53 310,48 334,22
Source : SYVADE

L’objectif concernant les déchets ménagers et assimilés (DMA)16 n’est pas non plus
respecté. Le PPGDND a pris comme année de référence l’année 2013 et a fixé des
objectifs pour les années à venir. Il indique par exemple une réduction DMA de 653 kg
par habitant et par an en 2010 à 607 kg en 2020 et 587 kg en 2025. La quantité atteinte
sur le périmètre du SYVADE est de 652 kg en 2020 et 620 kg en 2021 (525 kg au niveau
national).

La chambre constate que le syndicat ne suit ni ces éléments ni les résultats.

2.1.2 Le traitement des matières triées et recyclables est très insuffisant

La répartition des modes de traitement est différente entre le niveau national, la


Guadeloupe en général et le territoire du SYVADE. La valorisation à l’état de matière est
très en retard pour le syndicat. La part de déchets stockés est très importante, ce qui est à
l’origine de davantage de pollution.

15
PRPGD, p. 89.
16
Notion plus large que les OM.

15
SYVADE

Comparaison des modes de traitement des déchets

France entière
Martinique (2019) SYVADE (2020)
(2016)

Incinération 29,8 % 32,5 % 0%


Stockage 28,3 % 47,0 % 84,3 %
Valorisation matière 23,6 % 8,4 % 3,3 %
Gestion biologique (compostage et méthanisation) 18,3 % 12,2 % 12,3 %

Total 100,0 % 100,0 % 100,0 %

Sources : ADEME et SYVADE

Malgré la présence d’une structure opérationnelle pour le traitement des matières triées,
les volumes restent très faibles. Seuls 3 % du poids total des déchets traités font l’objet
d’une valorisation matière contre près de 24 % au niveau national.

Les documents communiqués par le SYVADE ne permettent pas d’apprécier l’évolution


tendancielle de la performance du tri et de la valorisation, les seuls chiffres disponibles
étant ceux de 2020 et de 2021. Pour information, le taux d’enfouissement des déchets
réceptionnés est identique sur les deux années, soit 84,3 %. La Guadeloupe ne dispose
pas d’infrastructures permettant de valoriser énergétiquement les déchets (usine
d’incinération ou de production de combustibles solides de récupération).

L’objectif national de valorisation matière ou organique de 65 % pour 2025 est hors


d’atteinte. En effet, la performance globale du tri (incluant les déchets verts) en 2020 et
en 2021 était de 16 %, soit 14 095 tonnes de déchets valorisés pour 89 536 tonnes de
déchets réceptionnés pour le traitement. Le taux moyen national est de 45 %.

Le SYVADE n’est pas le seul acteur concerné par les objectifs environnementaux. Même
s’il dispose d’un large éventail de solutions de traitement, il se situe au bout de la chaîne
de valorisation des déchets. Les synergies doivent être recherchées avec les politiques des
EPCI membres.

2.1.3 Une bien piètre performance : avec la technique la moins onéreuse de


traitement, le SYVADE supporte un coût global deux fois supérieur à la
moyenne nationale

En 2014, le coût complet total moyen au plan national était de 113 € par habitant. Le
traitement représente 41 % du coût total des déchets, 46 % pour la collecte et la pré-
collecte (bornes d’apport volontaire), 8 % pour les charges fonctionnelles, 4 % pour les
charges de transport et 1 % pour la prévention. Le coût de traitement des déchets était de
46 € par habitant.

Pour le SYVADE, il est deux fois plus élevé.

16
SYVADE

Coût net par habitant (€) du traitement des DMA

Déchet des
OMR RSOM Verre Autres flux Total DMA
déchèteries

SYVADE 41,81 7,97 1,54 20,05 23,13 94,50


France entière 21,00 7,00 0,00 15,00 3,01 46,01
Source : SYVADE et ADEME, Référentiel national de coût sur la prévention
et la gestion de déchets et matrice « ComptaCoût® ».

Globalement, le coût de traitement des DMA est de deux fois supérieur au coût moyen de
traitement au niveau national. Celui des autres flux représente près de huit fois le niveau
des coûts nationaux. La décomposition des « autres flux » est la suivante :

Décomposition du coût des autres flux de déchets


(€/hab.)

Total
Déchets Déchets des Gestion du
Encombrants "autres
verts professionnels passif
flux"

4,88 4,83 6,96 6,46 23,13


« Gestion du passif » : Le contenu de ce poste de dépense
n’a pu être communiqué par le SYVADE.
Source : Matrice « ComptaCoût® ».

Le coût très élevé des autres flux s’explique par celui supporté pour la gestion des
encombrants et autres déchets verts ou biodéchets, ainsi que pour celui du transport des
déchets. Pour la chambre, le coût de traitement est excessif malgré l’utilisation de la
technique la moins onéreuse : l’enfouissement.

Le SYVADE n’a fourni des données que pour les années 2018 et 2019.

2.2 L’ISDND de la Gabarre

L’ISDND de la Gabarre fait partie des deux installations de ce type en Guadeloupe, l’autre
étant localisée sur le site de l’Espérance à Sainte-Rose. Cette dernière, ouverte en 2009,
est d’une capacité maximale de 300 000 tonnes par an et reçoit un tonnage supérieur à
celui de la Gabarre17.

2.2.1 Le traitement par enfouissement dans le cadre d’un marché de prestation de


services doit être plus efficace

En 2017, un marché de service a été signé avec un groupement solidaire comprenant


l’entreprise mandataire, Séché Eco Services (SES) et Gaddarkhan Emile et fils TP. Il
s’agit d’un renouvellement de contrat puisque le prestataire antérieur était le même
groupement. Ce marché comprend une tranche ferme pour une exploitation jusqu’au
31 décembre 2019 (2,5 années de durée des prestations) pour un montant de 8,76 M€ et
deux tranches optionnelles. Ces dernières le prolongent d’une année, soit jusqu’au

17
En 2018, l’ISDND de Sainte-Rose a stocké 123 871 tonnes de déchets non dangereux.

17
SYVADE

31 décembre 2021, pour un montant de 3,41 M€ pour chacune des tranches, soit un total
de 15,59 M€.

Le prix comprend une partie forfaitaire qui couvre notamment l’entretien général du site,
le gardiennage, la gestion du biogaz, la gestion des pluies et des lixiviats18 (hors
traitement) et une partie unitaire. Cette dernière englobe la réception et le contrôle des
déchets (3,89 € la tonne), leur stockage en casiers (15,34 € la tonne). Le coût estimatif du
marché est donné pour un tonnage de déchets réceptionnés de 105 000 tonnes.

Les prix sont révisables selon une formule de calcul qui tient compte notamment du prix
du carburant (pour 15 % de l’assiette de révision) et du coût de la main d’œuvre. Un
mécanisme de médiation est prévu en cas de désaccord.

Le prix tient compte également de la mise à disposition par le SYVADE, de 4 agents


jusqu’en septembre 2020, puis de 3 agents par la suite.

S’agissant du gardiennage, le prestataire a une obligation de résultat. Les dommages


causés par des incidents ou actes de malveillance sont à la charge du prestataire. Le
SYVADE conserve la responsabilité de l’accès au site par l’entrée principale.

Le compactage des déchets

Le but du compactage est d'augmenter la densité des déchets, c'est à dire réduire le volume
occupé par ceux-ci. La densité passe, durant le compactage, de 0,2 ou 0,3 t/m3 à environ
1 t/m3. Cela permet ainsi d'augmenter les capacités de stockage et de prolonger la durée
de vie de l’installation.

Le compactage permet aussi de limiter les nuisances (odeurs, envahissement des


nuisibles, etc.) et de stabiliser la structure interne de l’ouvrage. En outre, sa qualité influe
sur la collecte du biogaz et permet d’éviter que le méthane ne se répande dans les couches
de déchets et provoque des incendies.

Le marché prévoit, à l’article 8.3.1. du contrat, un indicateur de performance pour la


densité brute minimale en casier, fixé à 1,1 tonne par m3, sous peine de pénalité. Les
rapports mensuels d’exécution du délégataire mentionnent des résultats que le SYVADE
doit contrôler. Les pénalités s’appliquent par casier et les données prises en compte sont
celles du deuxièmes semestre (article 8-3-3 du contrat).

S’agissant de l’indicateur de performance, ces rapports font apparaître que les densités
brutes par casier ne sont pas globalement respectées en 2018. En effet, la densité brute
minimale n’est suivie pour aucune des alvéoles et aucun casier, avec des densités faibles,
de 0,82 par exemple pour l’alvéole A5 au mois d’août. La perte de tonnage peut être
estimée à 50 959 tonnes pour les casiers utilisés, soit les casiers 3, 4, 5 et 6. Le montant
des pénalités à appliquer par le SYVADE peut être estimé19 en 2018 à 4,07 M€.

18
Les lixiviats sont les jus produits sous l'action de l'eau de pluie et de la fermentation des déchets
enfouis. Ils contiennent de nombreux polluants (ammoniac, déchets organique, métaux lourds).
19
La pénalité est de 80 € la tonne.

18
SYVADE

Dans sa réponse aux observations provisoires, la société Séché Eco Services (SES)
reconnait devoir des pénalités mais en conteste le montant. Elle soutient que six casiers
ont été définis par arrêté préfectoral du 15 juin 2015 mais que « d’un point de vue
opérationnel, il s’agit toujours d’un seul et même casier », en justifiant cette approche
globale par les contraintes géotechniques liées à l’exploitation « par palier successifs de
5m ». Elle ajoute qu’elle a communiqué des résultats biaisés pour les périodes antérieures.
SES présente les indicateurs selon sa propre méthode qui la conduit à affirmer pour les
années 2018 et 2020, « qu’aucune perte de capacité de stockage n’est à déplorer. Aucune
pénalité ne peut donc être appliquée ». Pour 2019 elle reconnait devoir des pénalités et
indique que le tonnage perdu peut être évalué à 527,16 tonnes pour le premier semestre
et 606,37 tonnes pour le second et que « le montant des pénalités applicables
théoriquement peut être estimé à 90 682,40 € ».

La chambre maintient son observation ainsi que son estimation chiffrée. La méthode
qu’elle utilise est conforme aux indications du CCAP et consiste simplement à identifier
les casiers et alvéoles dont la densité est la moins forte et en dessous de 1,1 tonne par m3,
à calculer le tonnage requis compte tenu du volume de déchets accueilli dans l’alvéole, à
déduire le tonnage accueilli du tonnage requis pour calculer la « perte de tonnage », et à
multiplier la perte de tonnage par année par la pénalité (80 € la tonne). La chambre ne
s’est pas basée sur des données mensuelles, comme le suggère SES, mais sur des données
cumulées, correspondant à un semestre.

Rien n’indique dans le contrat que, pour les pénalités, il faille considérer le « casier nord-
ouest » comme un seul casier, comme le soutient le prestataire. L’installation est
réglementairement découpée en six casiers, et le CCAP indique que le respect des normes
s’applique « en casier ». Le contrat n’indique pas non plus que le titulaire du marché peut
choisir à quelle unité s’applique le terme de casier.

Dans le bordereau des prix unitaires annexé au contrat, il est indiqué que « ce prix
rémunère les moyens humains et matériels requis pour […] stocker au sein des casiers
étanches les déchets non dangereux admis. Compacter selon les règles de l’art et les
bonnes pratiques lesdits déchets aux fins d’obtention d’une densité en place de 1,1 T/m3 ».
Les documents du contrat indiquent bien qu’il s’agit de six casiers et non d’un casier. Il
en est de même dans le CCTP où il est indiqué que « l’ISDND actuelle est autorisée pour
l’exploitation jusqu’à fin juin de 6 casiers aménagés sur l’ancienne décharge historique
(partie ouest) ». A aucun moment dans les documents du contrat le terme de casier ne
s’applique globalement à l’ancienne décharge.

La situation s’est améliorée en 2019. C’est la densité de l’alvéole A2 pour les mois d’avril,
mai, juin qui est inférieure à la limite fixée dans le contrat. Cependant, elle constitue, avec
l’alvéole n° 2, le casier n° 2, dont le taux de densité est supérieur à l’objectif fixé.

En 2020, si pour les casiers 1, 2 et 4 les taux de compactage sont supérieurs à l’objectif
fixé, ce n’est pas le cas pour les 3, 5 et 6. Le montant des pénalités à appliquer par le
SYVADE peut être estimé à environ 1 M€.

Pour autant, la chambre constate que le syndicat n’a engagé aucune action pour réclamer
et recouvrer ces montants.

Jusqu’en 2019, la limite légale de réception de 105 000 tonnes a été dépassée. A compter
de 2020, avec le départ de plusieurs collectivités membres, le tonnage enfouis est passé à
79 000 tonnes soit sous la limite légale.

19
SYVADE

Recommandation n°4 : Faire respecter les termes du contrat sur la


performance du compactage des déchets en appliquant
les pénalités prévues à l’article 8.3.1. du contrat.

2.2.2 Le coût à la tonne des prestations d’enfouissement est très nettement supérieur
à l’estimation du marché initial

Le marché d’enfouissement prévoyait pour un tonnage estimé de 105 000 tonnes un coût
annuel de 3,5 M€ pour les années 2017 à 2019 et de 3,41 M€ pour les années 2020 et
2021. Le coût à la tonne devait donc être de 33,3 € et 32,50 €.

Dans l’exécution du contrat, le coût est en réalité beaucoup plus important, sous l’effet
de la diminution des tonnages concernés. Il est croissant comme le montre le tableau
suivant :

Coût de traitement des déchets (ISDND) payé au prestataire (SES)

2018 2019 2020


Tonnage traité pour le SYVADE 87 980 85 941 63 834
Dépense SYVADE (en €) 3 800 447 3 937 821 3 250 617
Coût moyen à la tonne (en €) 43 46 51
Source : Comptes de gestion du SYVADE et rapports d'exploitation SES

Entre 2018 et 2020, il a augmenté de 18,6 %. Ce coût ne tient pas compte de la mise à
disposition de 4 agents du SYVADE prévue au contrat pour l’exploitation du site. La liste
de ceux-ci mentionne non 4 mais 5 agents.

La faiblesse relative du coût d’enfouissement par rapport aux autres modes de traitement
des OMR va être mise à mal par l’augmentation progressive de la taxe générale sur les
activités polluantes (TGAP), que le contribuable assumera en bout de course.

2.2.3 Une production de biogaz insuffisante, des négligences graves dans le suivi des
recettes

Le SYVADE a conclu le 13 août 2015 un contrat de concession de travaux publics en


vertu des dispositions de l’article L. 1415-1 et suivants du CGCT, pour la valorisation du
biogaz produit sur le site de l’ISDND de la Gabarre. L’objet du contrat est « la
conception, le financement, la construction, les demandes d’autorisations administratives
et de raccordement, la mise en service, la livraison, l’installation, l’exploitation,
l’entretien et la maintenance, le suivi et le démantèlement d’une installation de
valorisation du biogaz par transformation en énergie électrique et, éventuellement, en
chaleur, de tout ou partie du biogaz produit et capté sur le terrain mis à sa disposition
par le SYVADE20 ». Le démantèlement interviendra à la fin de la période d’exploitation
du biogaz, soit une durée prévisionnelle de 15 années. Le concessionnaire est rémunéré
uniquement par les recettes d’exploitation issues de la revente d’électricité.

20
Article 4 du contrat signé le 15 août 2015.

20
SYVADE

Une société dédiée a été créée par les cocontractants, les groupes Séché et Gaddarkhan.
Elle est détenue à 51 % par le premier et à 49 % par le second.

L’installation a été mise en place en 2017. Elle comprend 90 puits d’une profondeur
d’environ 20 mètres répartis sur l’ensemble du site de la Gabarre et une installation de
combustion (dont une torchère nécessaire pour brûler la partie du biogaz non valorisée)
située à l’entrée du site.

La durée de production de biogaz est prévue de 2016 à 203121. La courbe d’exploitation


prévoit un pic en 2017 (13 000 KWpci), puis une diminution forte de la production
jusqu’en 2019 (7 500 KWpci) et plus lente par la suite (6 000 KWpci en 2021).

Un objectif a été indiqué à l’article 27.6 du contrat : 83 % du biogaz produit et collecté


par le site doit être valorisé. Il permet de dépasser le seuil de 75 % nécessaire à l’obtention
d’une TGAP réduite. Le calcul de cette réduction22 est indiqué dans la circulaire NOR
CPAD2010745C du 27 avril 2020.

Sur la base de ce texte, le taux de valorisation est obtenu en divisant la quantité de gaz
valorisé (biogaz introduit dans les dispositifs de valorisation énergétique) par la quantité
de biogaz captée sur le site.

Dans sa réponse aux observations, la société SES indique que le taux de valorisation est
compris entre 83,5 % et 90,6 % sur les années 2017 à 2021. Cette valorisation permet au
SYVADE de bénéficier de la modulation à la baisse du taux de la TGAP.

Les dispositions financières du contrat prévoient que « le concessionnaire verse au


SYVADE une redevance composée d’une part fixe et d’une part variable en fonction des
recettes qu’il tire de l’exploitation de l’installation et des équipements. Ces recettes
correspondent à un partage 50/50 des gains après impôts cumulés sur la durée de la
concession23 ». Au titre de la part fixe, le concessionnaire verse les sommes mentionnées
dans le business plan annexé au contrat. Au titre de la part variable, il verse au concédant
une somme égale à 40 % du résultat courant avant impôts. La part fixe est versée en deux
fractions, au 1er janvier et au 1er juillet de l’année. Le paiement de la part variable
intervient au plus tard 6 mois après la clôture de l’exercice comptable de l’année
précédente.

Sur la durée du contrat de 2015 à 2030, la part du syndicat est un produit total de 2,46 M€.
Au 31 décembre 2021, le SYVADE n’avait cependant émis les titres de recette que pour
les années 2015 à 2019 et seulement encaissé 350 000 €, au lieu de 1,7 M€. Le SYVADE
peut en application de l’article 33 de la convention réclamer à son concessionnaire les
pénalités prévues.

Dans sa réponse aux observations, la société SES indique que la chambre n’expose pas la
méthode de calcul du montant à percevoir par le SYVADE. Elle mentionne que l’article
33 du contrat pose « des difficultés d’interprétation qui ont conduit la société Gabarre
Energie à solliciter une rencontre avec le SYVADE ».

21
Source CCTP.
22
Article 266 nonies du code des douanes.
23
Article 33 du contrat.

21
SYVADE

Or, la chambre n’a fait qu’application des dispositions de l’article 33 du contrat rappelée
ci-dessus ainsi que des dispositions de l’article 33.1 qui stipulent que « Au titre de la part
fixe de la redevance, le concessionnaire verse au SYVADE les sommes mentionnées dans
le business plan annexé au présent contrat ».

Chaque année, avant le 1er juin, est remis dans les délais prescrits un rapport annuel
portant sur l’exercice précédent. Celui-ci porte sur l’activité technique et commerciale,
sur l’évolution économique du contrat.

Le contrat est précis et complet. Il prévoit la constitution d’une garantie à première


demande de 500 000 € (réduite à 150 000 € en 2019), les pénalités associées aux
différentes obligations du concessionnaire et les conditions précises de la résiliation pour
faute.

Un pourcentage plus élevé de méthane indique un biogaz plus énergétique et des


performances améliorées (plus de puissance et de chaleur). Les valeurs moyennes de
contenance de gaz méthane (CH4) dans le biogaz des ISDND varient entre 40 % et 60 %.
Le biogaz produit par les déchets de l’ISDND du SYVADE est assez faible en méthane,
puisque le taux atteint 37,2 % en moyenne sur l’année 2019. Il est en baisse en 2020, avec
un taux de 36,5 %24. Cette faible teneur, du fait de l’insuffisance du tri, pénalise la
production d’électricité des installations.

L’unité de biogaz a généré 10 042 Mw/h d’électricité, ce qui correspond à 0,59 % de


l’électricité produite en Guadeloupe25.

2.3 Le coût de la déchèterie « Benito Espinal » est excessif


Le SYVADE gère une déchèterie située sur son site principal à la Gabarre. Il s’agit d’un
petit équipement qui traite environ 1 000 tonnes par an, sur les 30 344 tonnes de déchets
collectés dans les 9 déchèteries guadeloupéennes, soit la moitié moins que la moyenne
des déchèteries martiniquaises 26.

Son coût de fonctionnement est très élevé. Jusqu’à une période récente, 18 agents y étaient
affectés, pour une dépense annuelle de 520 763 € en 201927. Rapporté au 1 007 tonnes
réceptionnés cette année-là, le coût à la tonne pour ce qui concerne uniquement les
charges de personnel est de 517 €. Selon les référentiels nationaux28, celui pour la gestion
des déchèteries est de 123 € la tonne29. A titre de comparaison, en Martinique, ce coût se
situe entre 140 € et 200 € la tonne.

En juillet 2021, un processus de reconversion de sept agents de la déchèterie a été engagé


pour aboutir à la constitution d’une régie de travaux. Cela permet de moins recourir aux
prestataires extérieurs pour des travaux légers au sein des installations. Sur les 11 agents
restant affectés à l’équipement, trois sont en longue maladie.

24
Rapport annuel sur l’exploitation de l’ISDND, Groupe Séché.
25
La quantité d’électricité produite en Guadeloupe est de 1689 Gw/h (Chiffres de 2020, DEAL).
26
Source ADEME, données 2017.
27
Selon la répartition analytique des coûts issue de l’Application Comptacoût.
28
Enquête nationale ADEME 2013 - Référentiel national 2015 des coûts du service public de
gestion des déchets (données 2012).
29
Chiffres de 2015 relatifs aux données de 2012.

22
SYVADE

D’après le syndicat, l’effectif cible d’une déchèterie de ce type serait de deux équipes de
deux agents. Cependant, la configuration particulière de l’équipement, au sein de
l’ensemble des installations comprenant notamment l’ISDND, rend nécessaire une
activité de surveillance accrue du site. Au regard du temps de travail des agents, une
augmentation du temps d’activité doit être mis en place, avec une plus grande amplitude
d’accès aux installations, notamment le dimanche.

Recommandation n°5 : Réduire le coût de fonctionnement de la déchèterie et


augmenter l’amplitude d’accès aux installations.

2.4 Le traitement des déchets triés par la société ECODEC se révèle plus
onéreux que prévu
Le groupe Energipole est le prestataire du SYVADE pour le traitement et le recyclage des
déchets valorisables collectés auprès des ménages. Le site de la Gabarre, géré par la
société ECODEC, filiale du groupe précité, est implanté à proximité de l’ISDND, sur un
terrain de 1,5 ha dont elle est propriétaire. Il comprend une usine de traitement des déchets
qui permet de traiter les plastiques et les cartons triés par les habitants. Cet équipement
comprend un centre de tri optique permettant d’augmenter la performance du tri et une
unité de mise en balle des plastiques.

Le verre, les métaux et les déchets d’équipements électriques et électroniques déposés


dans les déchèteries et en points d’apport volontaire sont pris en charge par une autre
filiale d’Energipole, la société AER.

Un marché de tri et conditionnement des emballages ménagers a été passé le 31 décembre


2020 avec l’entreprise ECODEC. Il comporte 3 lots, un pour les déchets du territoire de
Cap excellence, un pour ceux de la CANBT (Petit-Bourg et Goyave) et un dernier pour
ceux de la CCMG. Le montant estimatif du marché est de 1 407 928,37 €, pour une durée
de 1 an, reconductible trois fois, soit un total de 4 ans.

(2) Son exécution, en termes de prévision de tonnage, est très éloignée de ce qui avait été
estimé. Cependant, les versements effectués par le SYVADE à ECODEC sont de l’ordre
de 1,5 M€ par an sur les 4 dernières années (2018-2021), soit un montant conforme aux
montants du marchés mais avec un tonnage plus de deux fois inférieur aux prévisions,
ainsi que l’indique le tableau suivant :

Coût de traitement des déchets (tri) payé au prestataire (ECODEC)

2020 2021
Tonnage traité pour le SYVADE 3 167 2 990
Dépense SYVADE (en €) 1 925 542 1 036 827
Coût moyen à la tonne (en €) 608 347
Source : Comptes de gestion du SYVADE et rapport d’exploitation
d’ECODEC

Il en résulte que le coût moyen à la tonne revient à environ 420 € en moyenne, alors que
le marché initial prévoyait un poids prévisionnel de déchets traités de 7 252 tonnes, soit
un coût moyen à la tonne d’environ 194 €. Cela s’explique notamment par le fait que les
tarifs des emballages légers sont dégressifs au-dessus d’un certain seuil, de 1400 tonnes

23
SYVADE

pour CAP excellence, 600 tonnes pour la CANBT, 60 tonnes pour Marie-Galante, le
montant à la tonne passant de 498 € à 120 €, et que les collectivités ne parviennent pas à
collecter un tonnage atteignant ces seuils de dégressivité.

2.5 Le traitement des déchets verts par la société SEREG génère des coûts
non maîtrisés
L’objectif du traitement est de produire du compost. A partie de 2016, la société SEREG,
prestataire du syndicat en a fourni pour l’agriculture (Albioma et l’union pour le
développement cannier et agricole de la Guadeloupe – UDCAG).

Le SYVADE a conclu un marché de prestations de service pour le traitement des déchets


verts, notifié le 10 septembre 2019. Le prix prévu par le marché est de 57,07 € TTC, pour
un volume annuel de 10 000 tonnes, soit un prix global de 570 739 € TTC par an.

Comme pour ECODEC, l’exécution du marché est aussi très éloignée de la prévision. En
2021, le syndicat a payé30 756 288 € pour 11 104,34 tonnes traitées. Le prix à la tonne est
de 68,1 €. Il est de presque 20 % supérieur à celui prévu sur le marché.

Le SYVADE est invité à mieux suivre l’exécution des marchés, afin notamment d’en
maîtriser le coût.

______________________ CONCLUSION INTERMÉDIAIRE __________________

Traitant encore en 2020 environ 40 % des déchets ménagers et assimilés de


Guadeloupe, le SYVADE représente une part déterminante de la capacité de traitement
et de gestion pour atteindre les objectifs du Plan régional de prévention et de gestion des
déchets.

Pourtant, ses résultats montrent que les quantités d’ordures ménagères produites
par habitant, autour de 330 kg, ne diminuent pas.

La modalité de traitement par enfouissement est la norme puisque 84 % des


déchets suivent cette voie. Seul 3,3 % d’entre eux font l’objet d’une valorisation matière,
par le recyclage notamment. Ce taux atteint 15,6 % avec la valorisation organique
(méthanisation notamment), très loin de l’objectif de 65 % fixé pour 2025 au niveau
national et régional. Pour autant, le coût de traitement atteint 94 € la tonne, soit deux
fois le coût moyen national.

Le SYVADE a confié une ISDND à un exploitant. Jusqu’en 2019, la limite légale


de réception de 105 000 tonnes a été dépassée, mais ce n’est plus le cas depuis 2020 et
le départ des communes de la CARL. Les casiers ont fait l’objet d’importants
aménagements. La densité de compactage reste encore à améliorer. Le site dispose
depuis 2017 d’une unité de valorisation du biogaz, qui permet de produire de l’énergie
électrique.

30
Grand livre des comptes, compte 611 « contrats de prestations de service ».

24
SYVADE

L’exploitation en régie de l’unique déchèterie est particulièrement onéreuse,


avec, jusqu’à une période récente, un total de 18 agents affectés sur le site. Rapporté au
tonnage réceptionné, soit 1 007 tonnes en 2019, le coût à la tonne représente cinq fois les
montants estimés selon les référentiels nationaux.

Les activités de valorisation matière concernent les déchets triés (verre, métaux,
plastiques, carton, etc.) et sont confiées à une société qui dispose d’une réelle technicité
dans le domaine. Le coût du marché est cependant très supérieur aux prévisions.

La valorisation organique des déchets verts, confiée à une autre société, génère
également un coût très supérieur aux prévisions du contrat initial.

Le SYVADE doit mieux suivre l’exécution de ses marchés de prestation de service.

______________________________________________________________________

3 LE COÛT EXCESSIF DU TRANSPORT DES DECHETS DE


MARIE-GALANTE

3.1 Des prestations de transport non maîtrisées

3.1.1 Le marché de transport sur Marie-Galante : un montage et un fonctionnement


préjudiciables au syndicat

Le SYVADE a conclu un marché de transport de déchets ménagers du quai de transfert à


Marie-galante jusqu’au port de Folle-Anse à Grand-Bourg de Marie-Galante, avec
l’entreprise BTP 2003. La prestation inclut des allers-retours entre ces deux points, au
prix de 59 € la rotation. Elle prévoit également la gestion et la rotation des bennes sur le
quai de transfert pour un forfait mensuel de 5 900 € et le compactage des déchets, pour
un montant de 29 € par benne.

Le marché a été signé le 12 octobre 2020. Il est d’une durée d’un an reconductible trois
fois. L’estimation de son montant total annuel est de 128 000 € TTC, pour 650 rotations
(AR). Il a été passé selon la procédure de l’appel d’offres ouvert prévu à l’article
R. 2124-1 et 2 du code de la commande publique.

Ce marché prévoit que la grève est un cas de force majeur (article 8.3.1. du contrat) qui
implique la renégociation des conditions d’exécution du contrat. Cette disposition est non
seulement pénalisante car elle libère le prestataire de ses obligations, mais elle est illégale.
En effet, elle ne répond pas à la définition de l’article L. 1218 du code civil qui
dispose qu’: « Il y a force majeure en matière contractuelle lorsqu'un événement
échappant au contrôle du débiteur, qui ne pouvait être raisonnablement prévu lors de la
conclusion du contrat et dont les effets ne peuvent être évités par des mesures
appropriées, empêche l'exécution de son obligation par le débiteur. Si l'empêchement est
temporaire, l'exécution de l'obligation est suspendue à moins que le retard qui en
résulterait ne justifie la résolution du contrat. Si l'empêchement est définitif, le contrat
est résolu de plein droit et les parties sont libérées de leurs obligations dans les conditions
prévues aux articles 1351 et 1351-1 ».

25
SYVADE

S’agissant de la prestation de compactage, cette opération s’effectue avec un compacteur


qui avait été commandé par le SYVADE et reçu le 31 mars 2016, pour le compte de la
communauté de communes de Marie-Galante (CCMG)31. Si cet équipement est bien celui
de l’EPCI détentrice de la compétence de traitement des déchets, il est étonnant que cette
prestation de compactage soit facturée au syndicat. Elle devrait être à la charge de la
CCMG.

3.1.2 Un marché récent : celui du transport du port de Jarry aux installations du


SYVADE

Le SYVADE a conclu un marché de transport de déchets ménagers du port de Jarry


jusqu’aux sites de traitement, avec les entreprises : Environnement Guadeloupe
Autrement (EGA) et Propreté 2000. La prestation inclut des allers-retours entre le port et
les installations du syndicat, pour un prix compris entre 60 € (Centre des déchets
métalliques de Jarry) et 180 € (ISDND de Sainte-Rose) pour une rotation (aller-retour),
l’entretien et la location des bennes.

Le marché a été signé le 12 janvier 2021. Il est d’une durée d’un an reconductible quatre
fois. L’estimation du montant total mensuel du marché est de 19 501 € TTC, soit un
montant annuel de 234 014 €. Il a été passé selon la procédure de l’appel d’offres ouvert
prévu à l’article R. 2124-1 et 2 du code de la commande publique.

Son exécution n’appelle pas d’observation de la chambre.

3.1.3 Le marché de transport maritime : des dispositions non contraignantes pour le


prestataire

Le SYVADE a conclu un marché de transport maritime de déchets ménagers de Marie-


Galante vers la Guadeloupe avec la société Transport maritime des dépendances
(TMDD). La prestation inclut trois allers-retours par semaine entre le port de Folle Anse
à Marie-Galante et le port de Jarry, pour un prix forfaitaire de 10 188 € par semaine pour
un transport de 4 bennes (semaine normale) et 12 735 € pour le transport de 5 bennes
(semaines de pointe).

Le marché a été signé le 3 mai 2021. Il est d’une durée d’un an reconductible trois fois.
L’estimation de son montant total annuel est de 555 246 € TTC. Il a été passé selon la
procédure négociée avec mise en concurrence, prévu à l’article L. 2124-3 et R. 2124-3-6
du code de la commande publique32.

Le contrat ne prévoit pas de pénalité pour le non-respect des horaires d’arrivée et de retour
auxquels le titulaire du marché s’est engagé. Il n’est pas clair sur la question du
chargement et du déchargement des bennes. En effet, l’article 1.1. indique que
« L’exécution de la prestation comprend : La prise en charge des bennes de déchets sur
le port de marchandise de Marie-Galante, Le chargement des bennes sur
l’embarcation », alors que l’article 2 dit que : « Ce marché ne comprend pas […] le

31
Source : site internet du SYVADE
32
« Le pouvoir adjudicateur peut passer ses marchés selon la procédure avec négociation dans les
cas suivants […] : 6° Lorsque, dans le cadre d'un appel d'offres, seules des offres irrégulières
ou inacceptables, au sens des articles L. 2152-2 et L. 2152-3, ont été présentées pour autant que
les conditions initiales du marché ne soient pas substantiellement modifiées ».

26
SYVADE

chargement des bennes sur la barge, ni leur déchargement ». Il est précisé à l’article 5
que « Ces opérations (chargement / déchargement des bennes sur la barge) seront
réalisées par les agents du SYVADE présents sur chacun des ports ».

Le contrat indique également dans son article 6.2. que « les bennes de déchets
transportées doivent obligatoirement retourner sur l’île de Marie-Galante au plus tard
le jour suivant leur retour sur le port de Jarry. Le non-respect de cette obligation est
sanctionné par l’application de pénalités prévues à l’article 8 du CCAP. Lors de leur
retour sur l’île de Marie-Galante, il est interdit de remplir les bennes vides avec
quelconque marchandise ou objet, sous peine de se voir appliquer une pénalité selon les
modalités définies à l’article 8 du CCAP ». Il prévoit, en son article 6.5., un contrôle
opéré par l’encadrement du titulaire du marché (autocontrôle) portant sur l’atteinte des
objectifs et sur les conditions d’exécution des prestations. Des comptes rendus mensuels
sont adressés au syndicat.

Dans ce marché, contrairement au marché de transport sur Marie-Galante, la grève n’est


pas considérée systématiquement comme un cas de force majeur. Il est indiqué à l’article
6.3.2. qu’« En cas de grève de son personnel, le titulaire a obligation d’assurer la
continuité du service par tout moyen réglementaire choisi à sa convenance. Les frais
supplémentaires éventuellement induits ne sauraient donner lieu à une indemnisation ».

Les déchets transportés sont les DMA ainsi que les emballages ménagers recyclables. Ne
sont pas concernés les autres déchets (déchets verts, gravats, déchets d’équipements
électriques et électroniques, déchets contaminés, etc.). Les bennes font 30 m3 et doivent
être refermées par une bâche. Elles sont chargées et déchargées par le titulaire du marché
mais elles sont nettoyées par des agents du syndicat. L’estimation du tonnage transporté
est de 3 200 tonnes par an.

Le marché de transport maritime est donc peu contraignant pour le prestataire, notamment
sur les horaires à respecter. Leur non-respect est susceptible de désorganiser le transfert
et d’occasionner des opérations de manutention à partir de la barge et être à l’origine de
dommages aux bennes.

Recommandation n°6 : A l’occasion de la prochaine reconduction, prévoir dans


les clauses du marché de définir les horaires de services
et les pénalités en cas de non-respect.

Recommandation n°7 : A l’occasion de la prochaine reconduction, prévoir dans


les clauses du marché de définir les responsabilités
entre le SYVADE et son prestataire pour le chargement
et le déchargement des déchets.

3.2 Le coût de traitement des déchets de Marie-Galante est de 500 € la


tonne, en raison principalement des coûts de transport
Le coût de traitement des déchets de Marie-Galante est d’environ 450 € la tonne. Celui-
ci n’intègre pas le financement des investissements et les travaux de maintenance des

27
SYVADE

installations. Il approche voire dépasse les 500 € la tonne en 2021. Les 3 200 tonnes de
déchets sont traitées pour un coût de 1,4 M€, dont les deux tiers sont ceux du transport,
pour la somme de 917 260 € par an.

Cela représente un montant de 134 € par habitant. A titre de comparaison, il est de 59 €


en Martinique et de 46 € au niveau national. Le coût de traitement à Marie-Galante est
donc trois fois supérieur à celui du niveau national.

Aussi, la chambre considère que le SYVADE doit impérativement le réduire, d’autant


qu’il repose essentiellement sur la contribution des autres intercommunalités. En effet, la
CCMG ne contribue qu’au prorata de sa population, c’est-à-dire 7,48 % des coûts de
transport, ainsi que le dispose la délibération n° 2022/04/14 du 8 avril 2022.

Afin de réduire ces coûts, plusieurs actions pourraient être entreprises. La première
consisterait à mettre en place une unité de valorisation sur place, comme une plateforme
de tri par exemple, associée à une déchèterie. Cela permettrait de réduire le volume pris
par les déchets afin de réduire le nombre de rotations maritimes de trois à une seule par
semaine par exemple. La solution du compactage des déchets verts doit être également
envisagée, tout comme celle de la constitution de balles de déchets, permettant de les
conserver plus longtemps avant le transport.

Recommandation n°8 : Diminuer le coût de transport par la diminution du


nombre de rotations maritimes.

Une traçabilité de la manutention des bennes doit être instaurée. Elle permettra un suivi
informatisé de toutes ces opérations, afin de cibler les responsabilités en cas de dommages
sur les équipements.

______________________ CONCLUSION INTERMÉDIAIRE __________________

En l’absence d’équipement sur Marie-Galante, les déchets de ses communes sont


rapatriés vers la Guadeloupe. L’absence d’équipement de tri performant accroît le
volume à transporter.

Les marchés mis en place comportent des dispositions préjudiciables au syndicat.

Le coût total de traitement, maintenance et investissement compris, est


particulièrement onéreux. Il atteint 500 € la tonne. Il peut être réduit par l’instauration
d’un véritable tri sur place, la réduction du volume par le biais du compactage et la
conservation de déchets mis en balle. La diminution du nombre de rotation et de leur coût
unitaire est un impératif.

______________________________________________________________________

4 LA FIABILITE DES COMPTES


L’article 47-2 de la Constitution dispose que « les comptes des administrations publiques
sont réguliers et sincères. Ils donnent une image fidèle du résultat de leur gestion, de leur
patrimoine et de leur situation financière ».

28
SYVADE

Les principaux risques ont été identifiés sur les comptes d’immobilisation avec la sous-
évaluation des dotations aux amortissements, sur les comptes de capitaux avec l’absence
de provision sur les comptes de redevables qui nécessitent des passations en non-valeur
et des provisions pour créances douteuses.

4.1 Les immobilisations ne sont pas amorties systématiquement et de


façon exhaustive
Aux termes de l’instruction M14, le compte 23 « Immobilisations en cours » enregistre à
son débit les dépenses afférentes aux immobilisations non terminées à la fin de chaque
exercice. Il enregistre à son crédit le montant des travaux achevés. Dans ce cas, les crédits
du compte 23 sont virés au compte 21 « Immobilisations corporelles » par opération
d’ordre non budgétaire. En l’absence de virement au compte 21, aucun amortissement ne
peut être constaté.

Le SYVADE a mis en place dès sa création l’amortissement de ses équipements. Une


délibération du 4 juillet 2000 du SICTOM prévoit des durées pour les amortissements
corporels et incorporels.

L’amortissement des équipements (montants en euros)

2018 2019 2020 2021

Dotations aux amortissements 148 641 143 266 124 366 105 939
Source : comptes de gestion

Entre 2018 et 2021, le montant total de travaux, portant sur la réhabilitation de l’ISDND
et l’aménagement de casiers, comptabilisés au chapitre 23 « Immobilisations en cours »
s’élève à 8 866 851,59 € alors qu’aucun transfert des immobilisations terminées au
chapitre 21 « Immobilisations corporelles » n’a été réalisé (crédit - opérations non
budgétaires), comme le montre le tableau suivant.

La mise en service des immobilisations (montants en euros)

Compte 23 2018 2019 2020 2021

Balance d’entrée 47 561 246,90 47 763 572,28 48 694 657,36 54 825 540,87
Débit (O.B.)* 202 325,38 931 085,08 6 130 883,51 1 717 153,44
Crédit (O.N.B.)* 0,00 0,00 0,00 0,00
Crédit (O.B.)* 0,00 0,00 0,00 0,00
Balance de sortie (D) 47 763 572,28 48 694 657,36 54 825 540,87 56 542 694,31
* OB : opération budgétaire ; ONB : opération non budgétaire
Source : comptes de gestion

Cette situation traduit un retard dans la clôture des opérations engagées, et donc la
constatation de la dépréciation des immobilisations concernées.

L’instruction budgétaire et comptable M14 prévoit que les frais d’études imputés au
compte 2031 « Frais d’études » doivent être virés au compte 23 s’ils sont suivis de
travaux, lors de leur lancement. S’ils ne sont pas suivis de réalisation, ils doivent être
amortis sur une période ne pouvant pas excéder cinq ans. L’amortissement doit alors être

29
SYVADE

réalisé par le crédit du compte 6811 « Dotations aux amortissements des immobilisations
incorporelles et corporelles » afin qu’à terme ils ne figurent plus au bilan.

L’examen des comptes montre que le solde du compte 2031 est resté d’un montant élevé
sur les quatre années, comme le montre le tableau suivant :

Le solde du compte 2031 « Frais d’études » (montants en euros)

Compte 2031 2018 2019 2020 2021

Balance d’entrée 6 504 420,39 6 655 368,23 6 891 480,51 7 040 879,59
Débit (O.N.B.) 0,00 0,00 0,00 0,00
Débit (O.B.) 150 947,84 236 112,28 149 399,08 153 603,47
Crédit (O.B.) 0,00 0,00 0,00 0,00
Balance de sortie (D) 6 655 368,23 6 891 480,51 7 040 879,59 7 194 483,06
*OB : opération budgétaire ; ONB : opération non budgétaire
Source : comptes de gestion

Au 31 décembre 2021, le compte 2031 « Frais d’études » présentait un solde débiteur de


7 194 483,06 €. A défaut de précision, il serait nécessaire d’inscrire une provision
correspondant au minimum à un cinquième des sommes inscrites à la balance de sortie.

Les retenues de garantie devaient être remboursées dans les 12 mois suivant l’émission
des procès-verbaux de réception. Si elles n’ont pas fait l’objet de réclamation de la part
de leur détenteur, la prescription quadriennale est alors applicable, et elles peuvent être
considérées comme des recettes et faire l’objet d’un apurement. En revanche, en cas de
demande de remboursement par le fournisseur, si le décompte général et définitif a été
établi sans réserve, ces retenues doivent être remboursées majorées des intérêts
moratoires.

Au 31 décembre 2021, le compte 40171 « Fournisseurs - retenues de garantie » fait état


d’un montant de 747 952,03 €, en augmentation constante, traduisant une absence
d’apurement de ce compte. Les retenues doivent faire l’objet d’un examen attentif par la
collectivité et donner lieu à régularisation.

La gestion des retenues de garantie (montants en euros)

2018 2019 2020 2021

Compte 40171 230 939,30 430 543,40 613 136,47 747 952,03
Source : comptes de gestion

4.2 L’information sur la dette à fiabiliser

La dette bancaire comprend deux prêts classiques dont un à court terme de la Banque
postale sur 7 ans et un autre à long terme sur 20 ans de la Caisse des Dépôts et
Consignation (CDC). Le premier a été accordé le 27 août 2013 pour une montant de
5 841 500 €. Le second a été signé le 12 décembre 2013 pour un montant maximum de
5 850 000 €. Ils ont été contractés principalement pour les travaux de mise aux normes de
l’ISDND de la Gabarre.

30
SYVADE

Les annexes du compte administratif doivent fournir une information détaillée sur
l’endettement de l’établissement public. Or, les soldes indiqués aux comptes
administratifs et aux budgets primitifs sont différents des montants figurant sur les
documents d’amortissement des prêts, sur les quatre années de la période sous revue. Le
syndicat et son comptable doivent régulariser cette situation.

Les états de la dette (montants en euros)

Contrats de prêts (CDC +


2018 2019 2020 2021 Total
Banque postale)

Annuité à rembourser 1 296 321,36 1 264 441,83 1 237 562,27 581 133,10 4 379 458,56
Mandats émis au CA (cptes 16
1 261 221,97 1 206 266,66 1 217 117,02 559 227,47 4 243 833,12
et 66)
Discordance -35 099,39 -58 175,17 -20 445,25 -21 905,63 -135 625,44
Source : comptes de gestion et comptes administratifs

4.3 Des restes à recouvrer importants sur les membres du syndicat.

Les restes à recouvrer s’élevaient à plus de 15 M€ au 31 décembre 2021. On constate la


présence de créances anciennes et, pour certaines, des autorisations de poursuite très
récentes (2022) et tardives. Le suivi du recouvrement des contributions et participations
des EPCI est donc insuffisant. Compte tenu de leur ancienneté et du risque de non-
recouvrement, certains titres auraient dû être transférés au compte 4161 « Créances
douteuses », afin de constituer des provisions.

Les restes à recouvrer au 31 décembre 2021 (montants en euros)

Compte 2018 à 2020 2021 Total

4111 - Redevables amiables 59 056,88 578 639,93 637 696,81


4116 - Redevables contentieux 1 383 134,50 460 046,93 1 843 181,43
4411 - Etat et autres collectivités amiable 0,09 741 574,36 741 574,45
4416 - Etat et autres collectivités contentieux 7 355 580,52 2 952 797,59 10 308 378,11
4626 – Créances sur cessions d’immobilisation 0,00 500,00 500,00
46721 - Débiteurs divers 281 049,60 630 093,00 911 142,60
46726 - Débiteurs divers contentieux 693 060,14 0,00 693 060,14

Total 9 771 881,73 5 363 651,81 15 135 533,54

Source : état des restes à recouvrer transmis par le comptable public

Parmi les restes à recouvrer figurent des titres émis à l’encontre des débiteurs publics pour
un montant de 12,7 M€ dont 6,5 M€ au titre des contributions, 1,3 M€ au titre de la TGAP
et 2,5 M€ au titre des participations (transport des déchets de Marie-Galante).
L’ordonnateur et le comptable peuvent recourir à la procédure de mandatement d’office

31
SYVADE

prévue à l’article L.1612-16 du CGCT33, pour obtenir le recouvrement prioritaire de ces


créances.

Les restes à recouvrer au 14 avril 2022 par débiteurs publics (montants en euros)
Autres (coût
collecte -
traitement
Débiteurs publics Contributions TGAP Participation Total
DNDAE -emr
et verre -
transports)
CAP Excellence
2 896 880,00 409 806,34 495 090,38 161 190,66 3 962 967,38
environnement
CCMG 1 447 839,02 206 373,22 1 214 328,44 474 413,24 3 342 953,92
Cne de Saint-François 1 877 974,00 311 401,00 416 498,00 2 605 873,00
CAP Excellence 0,08 684 035,93 415 810,26 1 099 846,27
CANBT 13 023,72 160 426,36 271 510,14 444 960,22
Cne de Baie-Mahault 410 755,85 410 755,85
Cne de Pointe-à-Pitre 348 523,00 8 648,00 357 171,00
CASBT 235 880,50 40 789,00 79 438,00 356 107,50
CA Riviera du Levant 50 240,69 50 240,69
CANGT 44 315,04 44 315,04
Cne de Sainte-Anne 40 402,00 40 402,00
Cne de la Désirade 6 991,00 6 991,00
TOTAL 6 498 975,52 1 329 916,36 2 553 881,11 2 339 810,88 12 722 583,87
Source : Comptes de gestion.

Recommandation n°9 : Mandater les crédits correspondant à des recettes


manifestement irrécouvrables et provisionner les
créances douteuses en fonction du risque
d’irrécouvrabilité, conformément à l’article L. 2321-1
du CGCT.

______________________ CONCLUSION INTERMÉDIAIRE __________________

Le SYVADE ne procède pas au transfert de ses immobilisations en cours aux


comptes permettant de les amortir. Des amortissements complémentaires doivent être
inscrits sur les études réalisées. L’apurement des comptes de tiers doit aboutir, si
nécessaire, au reversement des retenues de garantie aux entreprises partenaires.

33
« A défaut de mandatement d'une dépense obligatoire par le maire, le président du conseil départemental
ou le président du conseil régional suivant le cas, dans le mois suivant la mise en demeure qui lui en a
été faite par le représentant de l'Etat dans le département, celui-ci y procède d'office. »

32
SYVADE

Le montant très élevé de 15,13 M€ des restes à recouvrer, dont la part essentielle
concernent des débiteurs publics, nécessite la constitution de provisions pour les plus
anciennes créances. L’ordonnateur et/ou le comptable peuvent engager la procédure de
mandatement d’office.

______________________________________________________________________

5 LA SITUATION FINANCIERE

5.1 La question du transfert de l’actif et du passif doit être réglée


Le départ de certains membres du SYVADE n’a pas donné lieu à une répartition de l’actif
et du passif. Aucun redimensionnement des ressources humaines n’a par ailleurs été
réalisé.

Pourtant, cette procédure est obligatoire. L’article L. 5721-6-2 du CGCT dispose que le
retrait d’un syndicat mixte s’effectue dans les conditions fixées à l’article L. 5211-25-1
du même code. Il indique notamment que les biens acquis ou réalisés postérieurement au
transfert de compétences sont répartis entre les communes qui reprennent la compétence
et l’établissement public. Les éventuels produits des cessions sont également répartis. Il
en va de même du solde de l’encours de la dette contractée postérieurement au transfert
de compétence. La répartition se fait d’un commun accord entre les parties. A défaut, le
préfet, saisi par le syndicat ou une des communes concernées, prend un arrêté de
répartition de l’actif et du passif dans les 6 mois qui suivent sa saisine, selon le principe
de partage équilibré compte tenu de l’importance de la participation de la commune dans
le syndicat34.

La répartition des ressources humaines n’est pas concernée par ce transfert obligatoire,
les communes qui se retirent n’ayant pas l’obligation de reprendre une partie du
personnel. C’est à l’EPCI qu’il revient de reclasser éventuellement les agents.

Entre le 1er janvier 2014 et le 1er janvier 2020 la majorité des communes, 11 sur 16, se
sont retirées du SYVADE sans que la procédure précitée n’ait été conduite. Le Conseil
d’Etat a précisé qu’il s’agit de répartir l’ensemble des éléments d’actif et de passif « en
tenant notamment compte, le cas échéant, d’une partie des charges fixes liées à la
réalisation d’un équipement financé par cet établissement35 ».

Pour des équipements non répartissables de façon matérielle, comme l’ISDND par
exemple, les communes qui se retirent doivent prendre à l’actif une partie de la valeur
nette comptable de l’installation et au passif l’encours de la dette contractée, selon une
répartition au prorata de la population municipale.

En septembre 2018, un cabinet a été mandaté par le syndicat pour faire une estimation de
cette répartition. Il a rendu ses conclusions en mars 2019. Elles traitent cette question

34
CE, 21 novembre 2012, Communauté d’agglomération Sophia Antipolis, n° 3456380.
35
CE, 15 février 2016, Communauté de communes du Val de Drome, n° 395143.

33
SYVADE

mais également du redimensionnement des moyens humains et de la revue des impacts


futurs sur les membres restants.

Dans un premier temps, le prestataire a procédé à une valorisation des biens avec la
méthode de la projection des flux de trésorerie36 sur une durée allant de 2019 à 2033,
année qu’il considère comme étant la date estimée de la fin des recettes de biogaz ainsi
que celle de retour à un effectif correspondant mieux au nouveau périmètre du SYVADE
(31 agents). Le taux d’actualisation choisi est de 2 %, taux moyen de la dette du syndicat.
Les flux de trésorerie correspondent à des sorties liées aux dépenses d’exploitation de
l’ISDND et à des entrées liées à la vente de biogaz. Le solde étant négatif, le calcul aboutit
à un reversement au syndicat par chacun des membres partis. Dans un second temps, le
cabinet a procédé à la valorisation des autres éléments d’actif et de passif au 31 décembre
2018, soit à l’actif : les immobilisations corporelles, les créances et les disponibilités et
au passif : les provisions, les dettes financières de long terme, les dettes de court terme.
La clé de répartition entre les collectivités est le tonnage apporté par chacune. Les
simulations se font au tonnage et non à la population municipale, comme indiqué dans le
CGCT. La différence n’est cependant pas très significative.

Sur la base de cette étude, le SYVADE a adressé le 15 avril 2019 un courrier à chacun de
ses membres sortants, fixant leur contribution de la manière suivante :

Sommes dues au SYVADE suite à la répartition de l’actif et du passif (en millions


d’euros, selon le SYVADE)
Participation
Solde du aux dépenses
Valorisation Créances non Total du au
transfert actif de personnel
des biens réglées SYVADE
passif depuis la
sortie
CANGT 19,30 1,00 0,30 0,00 20,60
Désirade 0,00 0,70 0,04 0,06 0,80
Sainte-Anne 6,90 -2,40 2,60 0,60 7,70
Saint-François 7,40 -2,40 2,60 0,70 8,30
Gosier 9,20 0,80 0,10 0,90 11,00
Terre-de-bas 0,06 0,01 0,00 0,01 0,08
Terre-de-Haut 0,41 -0,21 0,20 0,06 0,46
Total 43,27 -2,50 5,84 2,33 48,94
Source : Etude Ernst & Young - SYVADE

Les collectivités concernées ont contesté la méthode d’actualisation et l’évaluation des


charges de personnel. Si sur le fond, la méthode de calcul des charges et produits et
l’actualisation des flux de trésorerie ne posent pas en soi un problème, certains points de
l’évaluation doivent être affinés et contredits avec les collectivités qui ont quitté le
SYVADE.

S’agissant de la prise en charge des dépenses de personnel, comptabilisées dans la


valorisation des biens et dans la participation aux dépenses de personnel depuis la sortie,
la méthode repose sur une hypothèse d’effectif cible de 31 agents techniques, contre 46
agents en poste en 2022. Compte tenu du sureffectif, cette cible et le rythme de départ des

36
La méthode des flux de trésorerie actualisés.

34
SYVADE

agents à la retraite ou selon une autre modalité doivent être vus de façon contradictoire
entre les collectivités. Les conséquences financières sont importantes car les charges de
personnel comptabilisées pour le reversement au SYVADE peuvent constituer ¼ de la
contribution demandée (CANGT par exemple).

Un autre élément à prendre en compte est le bénéfice que trouve le syndicat à la


prolongation de la durée d’utilisation de l’ISDND du fait du retrait des collectivités
membres. S’il faut valoriser la charge complémentaire, il faut également valoriser le
bénéfice qu’il en retire pour l’exploitation actuelle et future de l’installation.

En réponse aux observations de la chambre, la Communauté d’agglomération du Nord


Grande-Terre rappelle que sa participation n’aura été effective que sur 5 exercices
budgétaires, de 2015 à 2019, que, si la CANGT se trouve bien dans le cas de l’article
L. 5211-25-1 du CGCT, son retrait n’implique aucune répartition de bien « puisque aucun
actif du SYVADE n’est récupéré par [son] territoire par [son] établissement ou même par
[ses] communes-membres. Surtout, tous les éléments d’actifs et de passif sur lesquels le
SYVADE se fonde pour solliciter la CANGT ont été décidés et réalisés bien
antérieurement à [leur] adhésion au sein de ce syndicat ».

La CANGT ajoute qu’ « il n’est pas réellement démontré que les charges fixes liées aux
investissements suscités risquent de porter atteinte à la continuité de l’exercice de ses
compétences par le SYVADE ou d’être à l’origine de difficultés financières depuis la
sortie de la CANGT ». Elle estime que la méthode utilisée dans l’étude (projection des
flux de trésorerie) est contestable et qu’en conclusion, « aucune indemnisation n’est à
verser au SYVADE dans le cadre d’un accord qui serait à trouver ».

La chambre rappelle qu’en matière de répartition, les principes à appliquer sont ceux
d’équité et de continuité du service public ainsi que l’a rappelé le Conseil d’Etat dans sa
décision du 21 novembre 2012, n°346380. L’objectif est de « garantir un partage équilibré
compte tenu de l’importante de la participation de la commune ». Cette considération
laisse une grande marge d’appréciation du préfet sur les instruments (transferts d’actif et
de passif, indemnisation, etc.) et les montants de cette répartition.

En l’espèce, nous ne sommes pas dans la configuration d’équipements présents sur le


territoire de la CANGT, récupérés par elle, contre indemnisation au SYVADE. Mais il
n’apparaît cependant pas équitable de laisser au SYVADE la charge d’un équipement qui
a nécessité des investissements pour un accroissement de sa capacité et pour répondre aux
besoins des collectivités qui l’ont intégré, y compris la CANGT mais également d’autres
collectivités, et dont le coût de fonctionnement et de maintenance n’est plus adapté au
traitement des déchets des collectivités restantes dans le cadre du périmètre réduit du
SYVADE.

Le principe de continuité du service impose, au regard des coûts qui sont déjà supportés
par les usagers du SYVADE, le partage de certaines charges et coûts fixes avec les
collectivités qui ont participé aux investissements et bénéficié des prestations du
SYVADE. Dans un cas de répartition de charges liée à l’activité « déchets », le préfet a
mis à la charge des collectivités partantes d’un syndicat « une participation financière »
liée à une ancienne décharge qui est restée propriété du syndicat, à due concurrence des
charges revenant aux trois communes. Une partie des contributions versées correspond à
des charges administratives (Arrêté du préfet des Deux Sèvres du 26 janvier 2016).

35
SYVADE

En tout état de cause, le principe d’une contribution des anciennes collectivités membres
au SYVADE ne fait pas de doute. Son montant est significatif et aura un impact sur sa
situation financière.

Recommandation n°10 : Rechercher un accord sur la répartition de l’actif et du


passif avec les collectivités qui ont quitté le SYVADE
avant la fin de l’année 2022 et à défaut saisir le préfet
pour opérer cette répartition.

5.2 Le résultat de fonctionnement et la capacité d’autofinancement sont


en baisse
Avec le départ de la CANGT, l’année 2020 marque une rupture pour le résultat de
fonctionnement et la capacité d’autofinancement nette (CAF nette). Le SYVADE n’a plus
les moyens de dégager une épargne suffisante pour financer ses nouveaux
investissements.

La CAF de l’année 2019 n’est pas significative d’une source de financement durable, en
raison de l’importance des recettes exceptionnelles du syndicat. Elles sont liées
principalement au contentieux avec la société VALORGABAR qui a abouti à
l’annulation de deux mandats pour un montant de 2,52 M€ et au reversement d’une
indemnité de résiliation de 3 M€ par la société, soit une recette de 5,52 M€ pour le
syndicat.

L’excédent brut et l’épargne.


Evolution
en € 2018 2019 2020 2021 2018-2021
Produits de gestion 18 991 267 20 021 081 14 390 824 14 185 931 -7,0%
dont contributions des membres 14 205 543 14 755 046 10 826 969 10 541 922 -7,2%
Charges de gestion 16 369 805 15 662 495 14 985 336 12 488 197 -6,5%
dont contrats de prestations 9 492 898 7 847 200 7 289 221 5 377 421 -13,2%
dont charges de personnel 3 861 951 4 054 398 4 163 958 4 124 753 1,7%
Excédent brut de fonctionnement 2 621 462 4 358 586 -594 512 1 697 734 -10,3%
en % des produits de gestion 13,8% 21,8% -4,1% 12,0%
+/- Résultat financier -133 433 -78 477 -89 328 -58 224 -18,7%
+/- Autres produits et charges excep. réels -106 660 4 161 880 928 246 -319 214 31,5%
CAF brute 2 381 370 8 441 989 244 406 1 320 297 -13,7%
en % des produits de gestion 12,5% 42,2% 1,7% 9,3% -7,2%
- Annuité en capital de la dette 1 127 789 1 127 789 1 127 789 501 004 -18,4%
CAF nette ou disponible 1 253 580 7 314 199 -883 383 819 293 -10,1%
Source : Comptes de gestion

5.3 Les produits de gestion diminuent de 7 % par an sur la période


La contribution des collectivités membres est la ressource principale du syndicat. Elle
représente 74 % des produits de gestion. L’article 20 des statuts de 2020 indique que « la
contribution de chacun des membres aux dépenses d’administration générale
(fonctionnement et investissement) est déterminée par délibération du comité syndical en
fonction du tonnage de déchets et de la population de chacun des membres, à l’exception
de la Région et du Département de la Guadeloupe ». Son calcul a progressivement

36
SYVADE

évolué, passant d’un mixte de tonnage et de population à une contribution entièrement


basée sur le tonnage, à partir de 2017.

Les autres ressources sont constituées des ressources d’exploitation, recettes provenant
des refus de tris facturés aux apporteurs de déchets et aux déchets industriels et
commerciaux banals. Ces dernières recettes sont en baisse à partir de 2020 en raison du
départ progressif des entreprises sur le site d’Energipole à Sainte-Rose qui propose des
conditions plus avantageuses. Le retrait des communes de la CARL en 2020 fait chuter
les contributions.

5.4 Les charges de gestion connaissent une baisse moins importante de


6,5 % par an.

5.4.1 L’évolution générale des charges

Le départ des collectivités de la CARL a eu un moindre impact en dépenses en raison de


la rigidité de certains postes comme les charges de personnel. Les prestations de services
pour le traitement des déchets constituent la majeure partie des charges et s’élèvent à
2,97 M€ pour l’exploitation de l’ISDND (groupe SECHE), 1,04 M€ pour le traitement
des déchets triés (société ECODEC), 0,75 M€ pour le traitement des déchets vers (société
SEREG) et 0,6 M€ pour le transport maritime de Marie-Galante (société TMDD).

5.4.2 Les charges de personnel doivent être réduites

Dans le cas de la reprise de compétence par une commune, suite à son retrait d’un EPCI,
il n’y a aucune obligation pour lui de reprendre des agents37. Il lui revient de supprimer
l’emploi et de reclasser le fonctionnaire ou bien de le maintenir en surnombre. Le cas est
différent pour ce qui concerne les syndicats mixtes ouverts comme le SYVADE, puisqu’il
lui appartient, sans être tenu par les dispositions du CGCT applicables aux EPCI, de fixer
dans ses statuts les conditions de transfert des agents.

L’effectif est resté relativement stable depuis 2018, avec 67 agents titulaires et 4 agents
non titulaires (effectif total de 71 agents), après avoir beaucoup augmenté entre 2009 et
2017 (+50 %). La part de masse salariale par rapport aux recettes de fonctionnement a
doublé, en passant de 15 % à 31 % (hors impact des recettes exceptionnelles) entre la
période 2015-2017 et la situation actuelle. L’absence de négociation avec les membres
partant du syndicat a eu pour conséquence d’augmenter la charge relative de ce poste de
dépense. La hausse des charges entre 2019 et 2020 est liée à des mesures de reconstitution
de la carrière des agents.

Suite aux propositions de la direction, le tableau des effectifs budgétaires a été ramené de
92 postes à 82 postes. Cette diminution permet une certaine souplesse pour des
recrutements possibles. Cela offre également plus de transparence dans la gestion, en
obligeant le conseil syndical à se prononcer lors d’éventuelles créations de postes.

L’effectif est trop important par rapport à l’activité de la structure qui fait appel à de
nombreux prestataires externes. Pendant la crise du COVID-19, le syndicat a montré qu’il

37
CE, Commune de Ligugé, n° 366552.

37
SYVADE

pouvait fonctionner avec 35 agents. Le défi qui se pose au regard des missions plus
techniques imposées par l’activité est celui d’un effectif réduit, mieux formé et plus
qualifié. Le SYVADE doit mettre à profit le départ à la retraite de 5 agents sur les années
2022 à 2024 pour réduire son effectif.

Instruit en outre des conséquences financières des conditions de départ de ses membres
depuis 2014, le SYVADE doit modifier ses statuts et en particulier son article 6 pour
prévoir les conditions de la répartition des agents.

Recommandation n°11 : Adapter l’effectif aux besoins que réclame l’activité.

5.4.3 La TGAP représente un poste de dépense important et en augmentation

La taxe générale des activités polluantes (TGAP), instaurée par la loi de finances pour
1999, comporte une composante « déchets », due par tout exploitant d’une installation de
stockage collectées au bénéfice de l’Etat et de l’agence de l’environnement et de la
maîtrise de l’énergie (ADEME).

Le SYVADE exploite ce type d’équipement (ISDND) et est donc impacté par la TGAP.
En 2021, il a payé une somme de 1,8 M€ pour les impôts et taxes, constitué pour la quasi-
totalité de la TGAP. Ce montant est en baisse passant de 2,2 M€ à 1,8 M€ en raison de la
diminution du tonnage de déchets réceptionnés. L’impact sur le budget devrait être
cependant nul en raison de la compensation intégrale de ce versement par la dotation en
provenance des EPCI membres, qui sont seuls assujettis à la taxe.

On notera que le montant de la TGAP sur l’enfouissement des déchets dépend de la


qualité de celui-ci (densité du compactage) et de la performance de la réduction de la
production de déchets.

Si le SYVADE est créancier de ses membres à hauteur de 1,33 M€ de factures non réglées
par ceux-ci (voir tableau n°14 ci-dessus), il est aussi débiteur vis-à-vis du trésor public
(sommes destinées à l’Etat et à l’ADEME) pour un montant de 1,71 M€38 au titre de la
TGAP de 2020.

5.5 Un financement des investissements largement subventionné et un


endettement maîtrisé

Le syndicat a engagé en 2019 la construction d’un nouveau casier de stockage des déchets
sur le site de l’ISDND de la Gabarre, travaux qui se sont étalés sur les années 2019 à 2021
et qui se poursuivent au-delà, mais à un rythme plus lent. Ils répondent à une obligation
réglementaire.

Le SYVADE a bénéficié d’un large cofinancement du fonds européen de développement


régional (FEDER) et de l’ADEME.

38
Etat des restes à payer actualisé au 31 janvier 2022.

38
SYVADE

L’investissement et son financement


Cumul sur
en € 2018 2019 2020 2021
les années
Autofinancement net 1 253 580 7 314 199 -883 383 819 293 8 503 690
Fonds de compensation de la TVA
62 464 0 0 181 569 244 033
(FCTVA)

Subventions d'investissement reçues 0 41 423 45 958 5 810 252 5 897 633

Produits de cession 100 000 0 0 2 350 102 350


Recettes d'inv. hors emprunt 162 464 41 423 45 958 5 994 171 6 244 016
Financement propre disponible 1 416 045 7 355 622 -837 425 6 813 464 14 747 706
Dépenses d'équipement (y compris
540 308 1 421 220 6 529 981 2 563 558 11 055 067
travaux en régie)
Participations et inv. financiers nets 0 0 0 660 000 660 000
Besoin (-) ou capacité (+) de
875 736 5 934 402 -7 367 405 3 589 906 3 032 639
financement
Mobilisation (-) ou reconstitution (+) du
875 736 5 934 402 -7 367 405 3 589 906 3 032 639
fonds de roulement net global
Source : Comptes de gestion.

En raison de la dégradation de ses finances en 2020, il a été contraint de mobiliser un


crédit court terme de 2 M€.

La situation de la trésorerie reste fragile en raison des très importants restes à recouvrer
sur les contributions des collectivités membres, soit 15,13 M€ au 31 décembre 2021, dont
6,1 M€ de créances antérieures à 2016. La communauté de communes de Marie-Galante
et la commune de Saint-François doivent respectivement 2,24 M€ et 5,48 M€ au syndicat.

Le SYVADE avait mobilisé en 2013 deux emprunts pour financer la part des
investissements qui lui revient. La somme totale empruntée est de 11,7 M€, et les
remboursements viennent à échéance en 2033. La capacité de désendettement ne dépasse
pas en moyenne le seuil critique des 12 années, sauf en 2020.

L’endettement
(en €) 2018 2019 2020 2021
Annuité de remboursement en
1 127 789 1 127 789 1 127 789 501 004
capital de la dette
Encours de dette à la clôture de l'exercice 6 261 482 5 133 693 4 005 904 3 504 900
/CAF 2 381 370 8 441 989 244 406 1 320 297
Capacité de désendettement BP en
2,6 0,6 16,4 2,7
années (dette / CAF brute du BP)
Source : Comptes de gestion.

______________________ CONCLUSION INTERMÉDIAIRE __________________

La situation financière du SYVADE se tend sous l’effet de la diminution moins


rapide des charges que des produits. L’excédent brut de fonctionnement est négatif en
2020 et faiblement positif en 2021. Ce résultat est une conséquence de l’effet combiné du
départ d’une partie des collectivités membres et du maintien de sa charge d’exploitation,
en particulier des dépenses de personnel qui augmentent. En dépit de son faible

39
SYVADE

endettement (3,5 M€ de capital restant dû au 31 décembre 2021), le syndicat voit ses


marges de manœuvre réduites pour des investissements futurs.

Le SYVADE doit trouver un accord équitable avec les anciens EPCI membres sur
la répartition de l’actif et du passif pour compenser ses charges futures et augmenter sa
capacité d’autofinancement propre par l’ajustement de ses charges (de personnel et de
prestations de service notamment sur Marie-Galante). Malgré une amélioration de la
situation, le syndicat connait une difficulté récurrente pour le recouvrement des
contributions des EPCI membres.

40
SYVADE

RECOMMANDATIONS*
(classées dans l’ordre de citation dans le rapport)

Recommandations (régularité)

Totalement Mise en Mise en


Non mis
mis en œuvre en œuvre Page
en œuvre
œuvre cours incomplète
Recommandation no 1 : Mettre en conformité la
X 12
délégation au président avec l’article 15 des statuts
Recommandation no 2 : Etablir le rapport sur le prix et
la qualité du service et le présenter aux collectivités
X 13
adhérentes conformément à l’article L. 2224-17-1 du
CGCT
Recommandation no 3 : Etablir un programme local de
prévention des déchets comme l’obligation en est faite
X 14
depuis 2012 à l’article L. 541-15-1 du code de
l’environnement
Recommandation no 9 : Mandater les crédits
correspondant à des recettes manifestement
irrécouvrables et provisionner les créances douteuses X 34
en fonction du risque d’irrécouvrabilité, conformément
à l’article L. 2321-1 du CGCT

Recommandations (performance)

Totalement Mise en Mise en


Non mise
mise en œuvre en œuvre Page
en œuvre
œuvre cours incomplète
Recommandation no 4 : Etablir un programme local de
prévention des déchets comme l’obligation en est faite
X 21
depuis 2012 à l’article L. 541-15-1 du code de
l’environnement
Recommandation no 5 : Réduire le coût de
fonctionnement de la déchèterie et augmenter X 24
l’amplitude d’accès aux installations
Recommandation no 6 : A l’occasion de la prochaine
reconduction, prévoir dans les clauses du marché de
X 29
définir les horaires de services et les pénalités en cas de
non-respect
Recommandation no 7 : A l’occasion de la prochaine
reconduction, prévoir dans les clauses du marché de
définir les responsabilités entre le SYVADE et son X 29
prestataire pour le chargement et le déchargement des
déchets
Recommandation no 8 : Diminuer le coût de transport
X 30
par la diminution du nombre de rotations maritimes
Recommandation no 10 : Rechercher un accord sur la
répartition de l’actif et du passif avec les collectivités
X 37
qui ont quitté le SYVADE avant la fin de l’année 2022 et
à défaut saisir le préfet pour opérer cette répartition
Recommandation no 11 : Adapter l’effectif aux besoins
X 40
que réclame l’activité
* Voir notice de lecture page suivante.

41
SYVADE

NOTICE DE LECTURE
SUR L’AVANCEMENT DE LA MISE EN ŒUVRE DES RAPPELS AU DROIT ET DES RECOMMANDATIONS
Les recommandations de régularité (rappels au droit) et de performance ont été arrêtées après examen des réponses écrites et des pièces justificatives
apportées par l’ordonnateur en réponse aux observations provisoires de la chambre.
Totalement mise en L’organisme contrôlé indique avoir mis en œuvre la totalité des actions ou un ensemble complet d’actions permettant de répondre
œuvre à la recommandation, même si les résultats escomptés n’ont pas encore été constatés.
L’organisme contrôlé affirme avoir mis en œuvre une partie des actions nécessaires au respect de la recommandation et indique
Mise en œuvre en cours
un commencement d’exécution. L’organisme affirme, de plus, avoir l’intention de compléter ces actions à l’avenir.
Mise en œuvre L’organisme contrôlé indique avoir mis en œuvre une partie des actions nécessaires sans exprimer d’intention de les compléter
incomplète à l’avenir.
Trois cas de figure :
- l’organisme contrôlé indique ne pas avoir pris les dispositions nécessaires mais affirme avoir l’intention de le faire ;
Non mise en œuvre
- ou il ne précise pas avoir le souhait de le faire à l’avenir ;
- ou il ne fait pas référence, dans sa réponse, à la recommandation formulée par la chambre.

42
SYVADE

Annexe n° 1. Compétence des collectivités et types de traitement des déchets.


Les types de déchet et leur évolution

On distingue quatre types de déchets :

1) les "déchets ménagers" (regroupés en trois catégories : a) les "ordures


ménagères », qui sont des déchets organiques et non recyclables, comme les
résidus alimentaires ou les emballages souillés, b) les "déchets recyclables"
comme le papier, le carton, les plastiques, le verre, les canettes, etc., c) les
"déchets compostables" tels que certains résidus alimentaires comme les
épluchures ;

2) les "déchets industriels banals" : le bois, les métaux, les gravats, les cartons, les
plastiques, les textiles, etc. Le plus souvent inertes, ils sont utilisés comme
matériaux de comblement…) ;

3) les "déchets dangereux" : les solvants, les hydrocarbures, les déchets


phytosanitaires, la peinture, l’encre, les chiffons souillés, les piles, les batteries,
l’amiante, les déchets de soins (déchets médicaux), etc.,

4) les "déchets liquides" (assainissement).

Les différents types de déchets sont pris en charges par différentes filières. La filière des
déchets ménagers et assimilés est prise en charge par les communes. La filière des déchets
du BTP est prise en charge par les professionnels du BTP, en général sur les sites des
carrières. Les déchets ménagers ne représentent pas la majorité du tonnage des déchets
en France puisque, sur 345 Mt de déchets produits en France en 2012, les déchets
ménagers ne représentaient que 30 Mt contre 247 Mt pour le secteur du BTP et 64 Mt
pour les autres secteurs économiques39.

Les règles de compétence

Les communes ont la compétence de la gestion des « déchets ménagers et assimilés »


(DMA) conformément aux articles L. 2224-13 et L. 2224-14 du code général des
collectivités territoriales (CGCT). Elles peuvent transférer à un établissement public de
coopération intercommunale (EPCI) ou à un syndicat mixte, soit, l’ensemble de la
compétence de gestion des DMA40, soit, uniquement le traitement. Dans ce dernier cas,
celui-ci et les opérations de transports qui lui sont liées sont, seuls, transférés41. Les
opérations « situées à la jonction de la collecte et du traitement » (c’est-à-dire les
déchèteries et les quais de transfert) peuvent être, soit transférées à l’EPCI chargé du
traitement, soit conservées par la commune chargée de la compétence de collecte.

La compétence comprend le service d’élimination des déchets des ménages et le service


d’élimination des déchets dits « assimilés » qui concerne ceux issus d’activités
économiques d’origine artisanale et commerciale, lesquels, compte tenu de leurs

39
Eurostat.
40
La collecte et le traitement des déchets.
41
Les transports de déchets depuis les déchèteries et les quais de transferts jusqu’aux installations
de traitement des déchets.

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caractéristiques et des quantités produites, peuvent être collectés et traités sans sujétion
technique particulière. Dès lors que les déchets remplissent ces conditions, la compétence
de traitement est obligatoire.

La loi NOTRE du 7 août 2015 a donné aux régions la compétence d’adopter le plan
régional de prévention et de gestion des déchets (PRPGD) et prévu que ceux-ci le soient
dans les 18 mois suivant sa publication, c’est-à-dire avant le 8 février 2017. Le décret
n° 2016-811 du 17 juin 2016 a précisé le contenu, les modalités d’élaboration et de suivi
de ces plans.

Les types de traitement

Deux grands principes régissent la gestion des déchets. Le premier est posé par
l’article L. 541-2 du code de l’environnement : « Tout producteur ou détenteur de déchets
est tenu d’en assurer ou d’en faire assurer la gestion, conformément aux dispositions du
présent chapitre. Tout producteur ou détenteur de déchets est responsable de la gestion de
ces déchets jusqu’à leur élimination ou valorisation finale, même lorsque le déchet est
transféré à des fins de traitement à un tiers. Tout producteur ou détenteur de déchets
s’assure que la personne à qui il les remet est autorisée à les prendre en charge ».

Le deuxième principe est posé par l’article L. 541-2-1 du code de l’environnement : « la


hiérarchie des modes de traitement consiste à privilégier, dans l’ordre :

a. la prévention de la production des déchets ;

b. la préparation en vue de la réutilisation ;

c. le recyclage ;

d. toute autre valorisation, notamment la valorisation énergétique ;

e. l’élimination : la réglementation européenne privilégie la valorisation


matière par rapport à la valorisation énergétique.

Les déchets sont traités selon différentes modalités qui n’ont ni le même coût ni les mêmes
conséquences environnementales. La valorisation de la matière (recyclage) et la
production d’énergie sont considérées comme le traitement qui a le moindre impact
environnemental.

Vient ensuite l’enfouissement, ce mode étant destiné aux déchets ultimes, conformément
à l’article L. 541-1 du code de l’environnement. Son coût moindre (environ la moitié du
coût de l’incinération) ne doit pas inciter les clients publics ou privés des structures de
traitement des déchets à le privilégier.

Ce « traitement » concerne les procédés visant à transformer les déchets pour en réduire
le potentiel polluant initial, la quantité ou le volume. Les principales techniques sont la
valorisation, d’une part, qui comprend le recyclage, le compostage, la bio-méthanisation,
l’incinération, et l’enfouissement, d’autre part, pour les déchets ultimes. Plus le traitement
comprend une part de valorisation importante, plus il est efficace au regard des objectifs
de réduction de la pollution et de la quantité.

La « valorisation » concerne toute opération dont le résultat principal est que des déchets
servent à des fins utiles. Elle comprend la valorisation « matière » et la valorisation

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« énergie ». La première concerne le recyclage (qui nécessite le tri), le compostage (qui


concerne les deux types de valorisation organique et énergie (avec la méthanisation). La
valorisation « énergie » produit de la chaleur, de l’électricité ou du carburant. Elle peut
être distinguée en deux catégories : la thermique (incinération) et celle du biogaz (issue
du stockage dans les ISDND et de la méthanisation des déchets organiques). La
valorisation « matière », moins polluante, est privilégiée par rapport à la seconde.

Composantes du traitement des déchets

Recyclage
Valorisation
matière
Compostage
Valorisation
Valorisation
thermique
Valorisation
Traitement
énergie
Valorisation du
biogaz
Stockage Enfouissement

Afin d’améliorer le traitement des déchets réceptionnés, un prétraitement est mis en place.
Certains de ceux-ci bien identifiés n’ont pas besoin de cette étape, comme par exemple,
les déchets végétaux collectés séparément. Ils sont alors orientés vers les unités de
compostage ou de méthanisation. D’autres déchets font l’objet d’un prétraitement pour
séparer les différents matériaux, comme ceux présent dans les équipements électriques et
électroniques, les véhicules hors d’usage. Cette phase se situe entre celle de la collecte et
celle de traitement.

Les unités de prétraitement sont des installations de tri, comme les déchèteries et les
centres de tri qui opèrent le partage entre les différents types d’emballage. Certaines
incluent un traitement spécifique préalable, comme les désinfections (DASRI, sous-
produits animaux). D’autres installations sont plus complexes comme l’unité de
prétraitement mécano-biologique qui traite les ordures ménagères.

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Chambre régionale des comptes de la Guadeloupe


Parc d’activités La Providence – Kann’Opé – Bât. D – CS 18111
97181 LES ABYMES CEDEX

adresse mél. : antillesguyane@crtc.ccomptes.fr

www.ccomptes.fr/fr/antilles-guyane

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TABLE DES MATIÈRES

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