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(p. 267), où Freud se rend trois ans plus tard, est Manchester, tandis que « cette ladixième,seulement. Niais à partir de là s'établit aussi une rela-
ville-ci » (p. 268) est Vienne; Cf, D. Anzieu, L'auto analyse de »end et fa &myrte
- tion constante, entre la signilicativité psychique d'une expérience
de la Mehanegyse, Paris, Presses Universitaires de France, 3e éd. 1988, p. 357-365.
vécue, et. son adhérence à la mémoire. Ce qui, en vertu de ses
effets immédiats ou survenus peu après, apparaît important, voilà
ce qui . est noté; .ce qui est estimé inessentiel est oublié. Lorsque
je peux me souvenir d'un événement- longtemps après, je trouve
Copyright; und« die Rente Convention; 1952. Imago P hhing Cam,, Ltd dans le fait de cette conservation dans la mémoire une preuve
resemd qu'il M'a. fait jadis une profonde impression. J'ai coutume de
256 Des soumit >ouverture a. Victor et Catherine Henri. Victor lienri était secrétaire ne ts rédaction de
l'Anet pychologiletr, dirigée par Alfred Binet.
m'étonner quand il M'est arrivé d'avoir oublié quelque chose Des souvenirs-couverture 257
d" i mp or t an pluà. • encôre .;:pet-être, d'avoir gardé quelque
chose. d'apparemment indifférent, tionnaire établi par eux; les. résultats extrêmement •stimulants de
.C'est seulement dans certains états de l'âme pathologiques cette enquêté à.laquelle cent vingt-trois personnes firent parvenir
que la relation, valable pour .radulte normal, entre l'importance une . réponse furent. publiés par ces deux auteurs-. en 1897 dans
psychique et l'adhérente mémorielle d'une impression est de l'Anne psychologique, ..tôme III' (Enquête sur les premiers souvenirs
nouveau. détipuée. L'hystérique par ex, se montre régulièrement de l'enfance). Mais comme . je suis loin • actuellement d'avoir
amnésique pour tout ou partie de. ces •expériences vécues qui ont l'intention de traiter le thème dans son intégralité, je me conten -
conduit.à .1' éruption de • ses .souffrances, et qui, pourtant, de par terai de mettre -.en relief les quelques points à partir desquels je
cette causatiem, sont devenues pour lui significatives ou„. cela peux parvenir à introduire ce que j'appelle « souvenirs-couverture».
mis à parti peuvent aussi l'être en raison de leur contenu propre. •
j'aiinerais .éonsidérer l'analogie . entre cette amnésie pathologique L'âge de la- vie auquel est situé le Contenu du souvenir d'enfance
et 1.amnésie normale quant à nos-années d'enfance comme -une le. plus .:précoce :.•,.est le plus souvent l'épôque qui va de deux à.
indication précieuse Sur les relations • intimes.....entre le. • contenu quatre. ans (il en •.est ainsi pour quatre-vingt-huit personnes dans
psychique de la névrose et notre vie .d'enfant. . la •• série d'observations des • Henri), Mais il y . a .des individus
• dont là mémoire :remonte plus" loin, même jusqu'à l'âge antérieur
Nous sommes tellement habitués à.,cette absence de souvenirs à.l'achèvement de la première année, et d'autre part des personnes
concernant les impressions. d'enfhnt qiie nous avons ..coutiime.:de chez qui le souvenir le-plus précoce ne provient que• de la sixième,
méconnaltre le problème'.'qui se cache- derrière • elle, et que . nous septième. voire huitième année. Avec quoi. sont habituellement
sommes enclins •à la faire dériver, comme allant dé 'soi, de l'état en corrélation.• ces 'distinctions .individuelles, il n'est pas possible
rudimentaire des activités.: animiques :chez• En réalité, de l'indiquer pour le moment; . mais on remarque, disent les
l'enfant normalement développé nous montre • dès l'âge de • trois Hen ri, qu'une personne. elônt le souvenir le plus précoce date
d'un âge • très tendre, peut-être de la première année de vie, dis -
pose aussi d'autres souvenirs isolés provenant -des années suivantes,
et que: la reproduction de l'expérience de vie sous forme de chatne
quatre ans une • quantité innombrable •d'opérations de l'âme de souvenirs continue commence chez elle à une date — peut-être
hauteinent composées, dans ses comparaiSons, ses déductions et la cinquième année — plus précoce que chez d'autres . dont le
dans l'expression . de ses -sentiments i et on ne ,. peut considérer premier souvenir date d'une époque plus tardive; Ainsi ce n'est 6,14
633 sani.plus qu'il doit nécessairement exister une amnésie pour ces pas.. seulement • le moment de survenue • d'un premier souvenir,
attes. psychiques si pleinement équivalents aux actes psychiques mais là fonction tout entière de la remémoration qui est avancée
u l t é r i e u r s . . . . ou retardée chez telle ou telle personne..
3 Une .condition préalable indispensable pour - Un intérêt tout particulier sera porté à la question de savoir
Pélaboration- .de ces .problèmes psychologiques gui se quel est habituellement le contenu-=de ces souvenirs d'enfance
rattachent- aux • premiers souvenirs d'enfance serait les- plus:précoces. •En'partant de la psychologie des adultes on
naturellement de collecter du matériel. . en constatant au moyen, devrait s'attendre à ce qUe dans le matériau du vécu soient sélec-
d'une :enquête .quelles sortes. de ,souvenirs de cette époque de la- tionnées, comme dignes d'être 'notées, ces impressions qui ont
vie un assez grand. nombre .d'adultes normaux sont capables de provoque un.affeet puissant ou qui peu de temps après ont été
communiquer. V. et: C. Henri* •ont fait en •ifle un. premier
a. P. 184498.
pas dans cette direction. en diffusant un ques- h. Titre en français dans le texte.
258 Des sominneptuerture
Des souvenike couveriteee
- 259
reconnues conune catives de 'par leurs :conséquences. Une
,
partie des expérience Collectées,.par les -Henri :Semble confirmer . Un autre :rapporteseorume premier
aussi cette attentes car elles mentionnent ;comme les contenus les plus souvenir d'enfance un épisode :d'une promenade au cours de
fréquents des premiers souvenirs krenfanee, itrune?part des laquelle il cassa une branche à un atbresil crie
circonstances oecasionnant peur, lionte,-, dottleiir Corporelles,:etc., encore .aujourd"hui pouvoir indiquer h quel endroit
d'autre part dee évènements impetanti: tels que 'maladie, décès, cela .sesprodeiSitS JI y avait •là plusieurs personnes. et l'une d'elles
incendies naissance de frères et. soeurs, cté. On seràit ainsi enclin lui apporta,de J'aide— •
supposer que le principe >de la edlesstion-•:inendrielle est le même Les Henri qualifient , de tels cas d'occurrences rares; d'après
pour l'âme enfantinisit'pour les adultes 11 n'est pas indonspréhen- mes cxpdricnccs collectées il est vrai pour la plupart auprès de
sible, mais il vaut toutefois' la peine de le mentionner plus expres- névrosés ils sont suffisamment -fréquents L'un des informateurs
sénien4 que les souvenirs denfance •qui ont été _ceiriservés doivent des Henri a risqué,: pour ces images mnésiques incompréhensibles en.
nécessairement porter iéinoignage dc la sorte .di,impressions..:- sur raison. de leur caractère. inoffendf, une .tentative d'explication qu'il me
lesquelles s'est dirigé l'ntérêt de • Perdant àlaselifférence de celui faut déclarer tout a fait pertinente. Il pense que dans de tels ,cas la scène
de 'l'adulte. Ainsi s'explique alors facilement - que, prt.r une en question n'est peut-être qu'incomplètement conservée dans. le .
personne communiqué que, de l'âge de ses deux>ianS elle se souvient souvenir; c'est justement pourquoi elle parait insignifiante; c'est dans les
de divers accidents survenus eses poupées,- mais :q,u'elle est constituants oubliés que serait sans doute contenu tout ce qui a rendu,
amnsique pour le événements sérieux et tristes qu'elle aurait pu l'impression digne d'être. notée, je peux confirmer que cela se passe
percevoir alors. effectivement ainsi; je. préférerais seulement au lieu « éléments oubliés
[Mais voici que, s'opposant de la façon la plus tranchée à cette de l'expérience vécue » dire« laissés de côté». j'ai souvent réussi, par
attente et ne manquant pas :de provoquer de - quoi être légitimement traitement psychanalytique, à mettre: à.déçouvert les pièces manquantes de
dèeoncerté, nous entendons ;dire que-. chez maintes l'expérience vécue.des enfants gt ainsi apporter la Keuve que
personnes les 'souvenirs d'enfance les plus précoces ont pour l'impression dont un ;fragment était demeuré. dans le souvenir
contenu. des impressions quotidiennes et indigentes répondait effectivement, une fois •complétée,.au présupposé de la
qui,: :au moment où elles se vivaient, ne pouvaient, môme sur: conservation mémorielle du plus important. Il reste que cela ne donne
l'enfant, 'déployer aucune action affective, ,et qui pourtant ont pas l'explication de la sélection étrange • que 'la mémoire .effectue entre
été ribtées avec tous lés détails les 536 éléments. d'une expérience vécue; il. faut d'abord se demander
on aimerait dires avec suracuitè tandis- que des événernents pourquoi •c'est justement. ce qui _ est significatif 'qui est réprimé et ce
35 à peu près contemporains n'ont pas été- Conservés dans la tnéinoire, qui est. indifférent, conservé, On ne parvient à une explication qu'en
même si, d'après le témoignage -des parent; ils avaient à Pépoque pénétrant plus --profondément dans le mécanisme de ces processus; on
saisi l'enfant d'une manière intense. Les Henri parlent ainsi se forme alors la représentation que deux forces psychiques participent
d'un professeur de philologie dont le souvenir le plus précoce, à la survenue. de • ces souvenirs, dont l'une prend pour motif
situé à l'époque qui va dé trois à quatre ans, lui montrait l'image l'importance • de l'expérience vécue pour vous loir • s'en souvenir,,
d'une table au couvert mis, sur laquelle -se trouve une coupe tandis que l'autre — une résistance — répugne à cette mise-en•relief. •Les
avec de la glace. De la même époque date -aussi- la mort ,de sa deux forces agissant en sens opposé ne se suppriment pas l'une l'autre.;
grand-mère qui, au dire de ses parents, a beaucoup ébranlé on n'en arrive pas au point que l'un des -motifs terrasse l'autre —
l'enfant, Mais l'actuel professeur de philologie ne sait rien de ce avec ou sans dommages —, mais if survient un effet' de compromis, à
décès, de cette époque il se souvient seulement d'une coupe avec peu prés analogue à la formation d'une résultante dans le
dé la glace, parallélogramme des forces.
260 Dm sir venire.-couverture Des souveteirs-couverture 261
Ici le compromis consiste: erocee cesn'e,st certes pas l'expérience d'une femme ayant des hallucinations, à laquelle ses voix répé-
vécue en question qui„ iellesmêmessdélivreVimage mnésique en taient de grands fragments dé 1' « Beiterethei » d' O. Ludwig .', et
cela résistance finit far avkiiirgaii; de cause mais bien un justement les passages de la -fiction • les • plus banals et les plus
autre élément psychiqUe qui est lié à l'élément ,choquant par =des décousus. L'arialyse...prouva- que. eetaient d'autres passages de
voies d'association rapprochées; en cela se montre de nouveau cettesmême histoire gui. armaient éveillé les pensées les plus pénibles
la puieance du premier principe •Ctul voudrait fixes' des impressions chez la malade.••L'affect pénible était un motif pour la défense,
significatives par l'instauration d'images mnésiques. reproductibles. lessmotifs pour la poursuite de ces pensées n'avaient: pas à être
Le corse a donc-pour succe qu'au lied- de l'image mnésique réprimes, et il en résulta comme compromis que les passages inof-
originellement bien fondée, il erssurvient une autr qui, en échange fensifs se :détachèrent dans le souvenir aveu une force et une netteté
de la preinière, se trouve déplacée d'un cran dans rassociatién. pathologiques. .Le processus . reconnu' ici . conflit, refoule -
Etant donné que ce sont justestentsles constituants importants ments remplacement' avec formation de compromis,
de l'impression qui ont éveillé 'l'effet choquant, ale souvenir de fait retour dans tous les symptômeS.psychonévrotiques, c'est lui qui
remplacement doit être dépourvu de cet élément important; donne-la clé .pour comprendre la formation de symptôme; il n'est
c'est•pourquoi il. sera volontiers banal. Il noue apparatt incom- donc pas sans .significativité que la preuve de sa présence puisse être
préhensible parce que nous aimerions-bien vsiir dans son contenu faite également dans la vie psychique des individus normaux; que,
propre la raison de :sa conservation mémoricile Môn qu'et chez des hommes normaux, il influence précisément la sélection des
réside bel et bien dansla relation de ce cOntenu à.iun autre contenu souvenirs d'enfance, voilà qui apparaît comme une nouvelle indi-
réprime. Pour me •servir d'un apologue populaire, une certaine cation sur les relations intimes que nous avons déjà. soulignées 53$
expérience vécue à 1".4pOque de l'enfance prend valeur dans la entre la vie d'âme de l'enfant et le matériel psychique des névroses.
sr mémoire, non pas parce qu'elle est elle-même de l'or, mais parce Les processus. manifestement très significatifs de ta défense
qu'elle s'est trouvée dans le voisinage de l'or. normale et pathologique et les déplacements subséquents aux-
Parmi les 'nombreux cas possibles de remplacement d'un contenu quels ils conduisent n'ont, .à ma connaissance, pas du tout été
psychique par un autre, qui :trouvent tous leur réalisation dans étudies jusqu'ici par les psychologues, et il reste encore à constater
diverses constellations psychologiques, le cas rencontré dans les dans -quelle strates de l'activité psychique et à quelles conditions
souvenirs d'enfant ici considérés, à savoir que les constituants ils se font valoir. La raison de cette négligence pourrait bien être
inessentiels d'une expérience vécue 'représentent dans la mémoire que notre vie psychique, dans la mesure où elle devient objet
les constituants essentiels de cette même expérience, est manifes- de notre perception interne, conedente, ne fait rien apparaître
tement l'un des plus simples. C'est un déplacenient le Long de de ces processus, si ce n'est dans les cas que nous classons- comme
l'association de contiguïté ou, si l'on considère le: processus dans « fautes de pensée », ou dans maintes opérations psychiques -visant
son ensemble, un refonlement avec remplacement par quelque un effet. comique. L'affirmation selon laquelle une intensité psy-
chose de voisin (dans un contexte spatial et temporel). j'ai eu chique peut se déplacer d'une représentation, qui alors reste
une fois l'occasion de communiquer à, partir- de 'l'analyse d'une abandonnée, sur une autre qui dès lors reprend le rôle psycholo -
paranoïal un cas très semblable de remplacement. j'y parlais gique de la première, produit sur nous un . effet décOncestant
analogue à certains traits du mythe grec, .lorsqUe par ex. des dieux
1. Nouvelles remarques sur les nésiropsyeboses-deIdéfensc («Weitcre revêtent un humain de beauté comme d'un voile, alors que nous,
Bemettun• gen aber clic Abwehr-NeuroPsychosen »j; Neuroloffiselten
24ntralblatt,1€196, n* 10. narra, 1364461 a. Cf. si it p, 142, note a.
262 Des souvenirs-couverture en trois groupes les souvenirs qui•-&-étendent Jus de mon
premier domicile. Un premier groupe est scènes que mes
nous ne connaissons la transfiguration que par un jeu? parents m'ont racontées aprésco
nome modifié.
Des investigations supplémentaires sur les souvem
indifférents m'ont 'ensuite enseigné • que -leur app
encore se produire autrement, et que derrière icu
apparemment inoffensif se cache habituellement nc
insoupçonnée de significations i Sur ce point, toutefois pas
me limiter • à une simple affirmation, niais jc. .vai.
largement un exemple particulier qui, parmi nombre
d'exemples analogues, m'apparalt comme le pF- et qui
gagne assurément en valeur: du fait qu'il té ra individu
qui n'est pas ou qui n'est que Arès ,peu névr
Un homme de trentei ,huit ans, .de formation
qui, bien que sa profession en soit éloignée ,:a constry
pour ies questions psychologiques, a, depuis que
639 vrer par la psychanalyse d'une petite phobie, dirij
mon attention sur ses souvenirs d'enfance,, qui
avai un certain rôle dans l'analyse. Après aveu pris
Oflfltt l'investigation conduite par V. et C. Henri; il
nie ce sous forme de résumé-là présentation
suivante
« Je dispose d'un assez grand nombre de souvenu
précoce, que je peux dater avec grande
certitUde, trois ans révolus j'ai en effet quitte la
petite local sauce pour aller résider dans une,
grande ville; ;,O ont tous pour cadre iadocalité où
je suie né, ils la deuxièrae'à la troisième année. Ce sont
le,plus,sotiVe scènes, mais très bien conservées, et
formées avec tou de la perception sensorielle,
&opposant par là toti.
imagesmnésiquesdemesamidesde maturité,mentvisuelfaitcomplètementdéfaut., Kpartir
eu tire •quelque elioseLde notable; -En- &Meije ne laie cutis jamais Celitrosemble4out,4:faiUt la remarquerque vous aviez faite en 8
vraiment :à r4se Je pense maintenantelpe la Oésirance-'potir les
, Pamantt selon laquelle leipissenlit commun ne vous plaît plus du
eire te 411:paye natal, dans lesquelles, à peine eapable,,, d P14-gliovirelleiNe-supposez-yous pas qu'il y a une-relation entre
643 rna,r(iheri,jeaV4iS445jiit>,,citetittute d?,écliapper4t, Mon père, ne m'a le jaune du :vêtement lajeune fille et Je )aune tellement surnet
jamais, quitté, :comme en Ltézitbigne un souvenir conservi de, cett des -fleurs darie-,•votre scène,d'enfant ? .
ipoque,Cdtaient mes Premières vacances la campagnes celles de <<'.0'est-,,liossible, et ,pourtant ce n'était pas le même jaune.
mes di,x-Sept ans; ej'étaisecointnejellaiditi,liôte !eu= famille amie La robe é t u t plutôt d'un brun-jaune, comme la giroflée d'or'',
qui depuis notre ,clierigetnent de résidenee avait connu une grande Cependant, je ,peux au .moins mettre à votre disposition une
ascension,,raYais“Voccasion de.,coMparer le confort quLrégnait Mgesentation,,intermédiaire qui pourrait vous servir, J'ai vu
là-bas avec le mode ,çie, 4e)qui était. le nôtre "i4, ville, >44 main- par, la,seite -dans les Alpes que ;beaucoup de fleurs qui ont des
tenant rien, ne sert- det-tub/cri davantage il mç faut vous avoue couleurs claires dans la plaine revêtent, sur les hauteurs, des
qu'autre chose :rdexCita :pnissarnrnent., j!avais.,t1i.x.-sept,ans:' et la nuances plus foncées. Si je né me trompe fort il y a fréquemment
famille qui m'accueillait avait ,lnie tillé, de; quune ans dont je dans les montagnes 1.11:e fleur très semblable au pissenlit, mais qui
tombai aUSSitetcanuitireuxi Ce fut mort- preriiier, engouement est d'un jaune. foncé et donc ,tout à fait pour la
qui ne imanqua pasi,d'être ;intense niais -Rit', terni parfaitement couleur au, vêtement -,de le bien-aimée d'alors. Mais je n'ai pas
secret. Peu de Jours 4prk.s.e.; la ,jeuri fille :retourna ..a4re Vinstitti- encore" terminé, j'en viens à une deuxième occasion, plus proche
ton qu'elle aVait quittée elle aussi pour le ,yaeance.et:cette dans ,Je temps, .qui :a agité en rnotmes impressions d'enfance.
séparatioeaprès,,unel-aussi brève rencontre ne fit qu'exalteri ma avais revu.,:la localité à dix-sept ans, trois ans plus tard j'étais
désirancei. Des heures durant i je m'adonnai ,:à -des, promenades en visite chez mon oncle pendant les vacances., je rencontrai donc
solitaires. çà trayerslles .magnifiques 5forêts retrpuYées?: occupé de nouveau:les, enfants, qui,avaient été mes premiers compagnons
bâtir des eheteaux,:en,espag-neitiquieuriensenient ne tendaient de jeu, ,ce même cousin, d'un an, mon alité, et cette même comme,
pas vers l'avenir ,mais-ctterchaient-à améliorer fie passé. Si sente- du „même âge que ruoi, qui apparaissent dans la scène d'enfant
ment la faillite : n'était pas lurvelitie jadisi- ,setilement j'étaie de la prairieaux:pissenlits Cette famille avait quitté ma localité
resté au pays natal, si; j'avais grandi la campagne, si j!étais de nas,sanee enmerne temps que nous et avait retrouvé une belle
devenu -aussi , robuste que le jeunes thommes, de la maison, -les aisance -dans la- lointaine ville. »
1.ïères, de la bien-aimée, et si,ravaie ensuite repris - la ›profesion Et êtes-vous l4 aussi tombé de nouveau amoureux, cette
de mon porc et :finalement épousé; la jeune filc qui bien sûr an fole7ci de votre cousine, et ayez-vous échafaudé de nouvelles
cours de toutescesannées.seratt .forcément. devenue intime -avec fantaisies?.
nioll Je: ne :ddutals naturellement pas uxi :instant quo, dans les cette fois en alla autrement. J'étais déjà à l'Uni-
circonstances que créait :ma .fantaisie, ,'jee. l'aurais -aimée amour versitCet ?j'appartenais entièrement aux livres; ma cousine ne
aussi ardent, que celui que j'éprouvais ; effectivement alors. me disait plus -rien. À ma connaissance. je n'ai pas fait alors de
Etrangement, lorsque mairitenant,jeAa.e vois ,.4•I'oceasron telles fantaisies,. Mais je, crois qu'entre mon père et mon oncle
hasue&fait qu'elle skst mariée m'est -trés extraore il existait -un plan selon lequel je devais échanger mes études
nairement indifférente,,et l)otirtant je 'petne, me souvenir exacte abstruses pour des études mieux exploitables pratiquement et
ment combien la :couleur jaune de,la .robe,qu'elle-pertait: lors de
notre ',première, rencontre iin'a›ifait--4e l'effet longtemps après,
quand je 'revoyais cette, couleur quelque: -parti- » a. dir Goidiatk. Mot à mot laque d'or.
268 Dei souveniiteaterliire plus:aisée, empruntant àrune le" aime" et le.pain "de campagne", us
al"Étutre les fleurs jetées les personnages ? »
après avoir acheve mes études eemstàller dam la - odalit6 de C'est cela; projeter. les deux fantaisies l'Une sur l'autre et en
sius résidencei de mon 'one.,le›,et, prendrez Crus cousine pour ,ferinne.. avoir fait un sonvenireenfance..ia séquence sur les fleurs alpestres
Lors qii"on remarqua é.ornbienj' étais nies • , propre est• alors en quelque sorte la marque de • l'époque de cette fabri-
desseins, on laissa 'bien. ',sûr de nouveau tÔmber le' plan; 'niais Je cation: Je . peux vous assurer. qu'il .est très fréquent que l'on fasse
pense que je l'ai sûrement deviné; 0e 'n'est que plus tard', -jeune inconsciemment de . telles choses, pour ainsi dire comme une
seant, alors que la nécessité de la vieine- rudoyait: et qu'il me fiction poétique, •
fallait attendre si longtemps pour, am:tir-Une 4;ittiation =darià cette «, Mais alors ce ne serait pas là un souvenir d'enfance, mais
ville-ci, que j'ai sans doute-dû penser plus d'une fois qu'ew•fait mori une fantaisie reportée en. arrière 'dans . l'enfance. Pourtant un
père avait eu en vue mon bien-en .voulant par cc' projet: de mariage sentiment • 'me dit que la scène , .est authentique. Comment cela
me 'roir 'dédommagé de la perte ,'que cette prerriière Catastrophe s'accorde-t-il
m'avait causée pour toute la » - • Pour les indications de notre mémoire il n'y a absolument
J'aimerais donc situer dans cette époque d vos pénibles aucune. garantie. Mais je yeux bien vous,.. accorder que la scène
combats pour le pain Tilinergence .de la scène d'enfance dont il est authentique; vous êtes alors allé la chercher parmi d'innom-
est question, si vous nie confirmez. encore que .d'est pendant ces brables autres, semblables Ou différentes, parce que grâce à son
mêmes années que vous 'avez fait . connaistance pour la première contenu — en soi indifférent — elle était appropriée à la présen-
fois avec:le monde des Alpes. taton des deux fantaisie qui étaient pour vous suffisamment
« C'est exact, les promenades en rrioritagne ,étaient alors le seul significatives; Un tel souvenir, dont la valeur consiste en ce qu'il
plaisir que je me perMettaisi Mais je ,ne vous= comprends pas représente .datis- la mémoire des impressions et des pensées d'une
encore très bien. » époque..Ultérieure :dont le contenu est connecté au sien propre
Un instant. De votre scène d'enfant vous faites ressortir comme par ..des,relationssymboliques et autres du même genre, je l'appel-
l'élément le plus Intense - quelepain3de campagne a pour vous lerais un souvenir-couverture. En tout cas vous cesserez de
un goût tellement•iexcellent. Ne remarque vous pas que cette vous étonner du fréquent retour de cette scène dans votre mémoire.
représentation ressentie de rami presque' hallucinatoire correspond On ne peut -plus la qualifier d'inoffensive lorsque, comme nous
à. l'idée de votre fantaisie, où .si vouszétiez reste au pays natal, si l'avons trouvé, elle est destinée à illustrer les plus importants
vous vous étiez marié avec cette jeune fille, votre vie aurait • pris tournants de votre •histoire de vie, l'influence des deux plus puis-
une forme, combien aisée, expritné symboliquement comme il sants-ressortsa, la faim, et- l'amour',
aurait eu bon goût votre pain pour lequel vous avez combattu • « Certes ..elle a bien présenté la faim, mais l'amour ? »
à cette époque ultérieure ? Et le jaune des fleurs fait allusion à la Dans le jaune des fleurs, je crois. Je ne peux d'ailleurs pas
même jeune fille. Vous. avez d'ailleurs. 'dans la • scène d'enfance
des éléments qui ne • se laissent rapporter' la deuxième fan- a. Triebfatta. or. T,* ex pulsion.
taisie, celle où volis vous seriez madé avec votre cousine; Jeter b. Cf, ici quatre derniers vers du potine de Schiller, Dit Weliwsii en (Les sages
du monde), de 1795
les fleurs pour recevoir un pain en échange ne me part ,pas un « En attendant que la philosophie
mauvais, travestissement de l'intention que votre père avait à Mureia cohésion do l'édifice du monde,
Elle fia naturel assure le fonctionnement des rouages
votre égard. Vous deviez renoncer à vos 'idéaux non pratiques et Par la faim et par l'amour.»
vous engager dans des « études gagne-pain », n'est-ce pas ? aussi OCF.P,H, p. 94 et 182; XVI, p. 205; XVIII, p. 22.)
« .4nsi donc j'aurais amalgamé les deux séries de fantaisies
concernant la manière dont ma vie aurait pu prendre une forme
De, souvaeirs-eouverture 269
n yes, Gst uvenivirriere De: ourentrs4ottverture 271
dans ectt> nen > les ssot ienirs ..,.d'enfance,'..ear- vous pouvez mettre ce comportement
dénier que préSentelon 4e. t,,derrière .kies autres «Pd" trës-,.Yégtilièienterie en -,éVidence chez des • personnes hystériques.
qui est vôtre demeutt en, :Mi T Weetlible aussi que la,temeinbration de ce qui est .depuis longtemps
rience pas,Sé..S'cilt.fatiiiitée -en Se par un motif de • plaisir. « Forsan et haec
s. « on, est, bien ce qu'il y a là d'essentiel', Maintenant
.en aucune fa n 3La >r citation; oliris:MeMinis jittiabit.-»# .
.
seuleinent je •
647 Songez donc ::.ôter'-ga ,fleur „à -une jeuneefille,.. cela signifie bien •
déflorer. Quelle. :oppcisition- entre l'impudence, der cette,fantaisie de cette scène .44.esTiissenlite je me que lors des deux circons-
et nt ma timidité dans là première occasion, mon différence, dans tance ..occaSlotinatites mentionnées, émergé -en -moi: cette • pensée,
la seconde. » sOutenueear deernotiL.réels bien saisissables :•"Si tu t'étais marié
je ,peux vous assurer que5 d'audacieuses fantaisies de- cette avec cette jeune fille ou bien avec cette autre, ta vie serait devenue
sorte forment= le complément :régulier rale la timidité-juvniles birr plus .agréable'; –sue le courant sensuel en Moi répète la
«Mais alors ce ne serait pas vue fantaisie conseientev-flont je puis peu =d lai ,prOpositier conditionnelle dans des représentations
me souvenir, inais,une flmtaisie trans telle qu'elles :plissent lut offrir satisfattion; – que cette deuxième
forme en ces souvenirs, d'enfance ? versidn. de =la • même pensée reste 'inconsciente par suite de son
• Des pensées inconseente qiiiiprolengent les plpsées inccineiliabeeaveela disposition sexuelle dominante, mais est
cfonseentes. Vous vous imaginez t si je m'étalirmarieaVecicelle.ci- Taise par, lentêine. ,en. état, de persisterfdane la vie psychique,..aiors
ou tien avec celle-là, et derriére pela tait son apparition= Pim ulsion quela,Yversfort'.conseiente est éliminée' depuis, longtemps par la
à se xepré, senter ce 'mariage. réalité,qui s'eStrnoillike;– que la proposition restée inconsciente
«A présent je peux, poursuivre. moienkine4 Ce qui-dans tout ce aspire suivant., une
- ewleigueur, comine vous dites, à se trans-
thème attire le plus< e jeune Naiirien,c'esti la ;représentation .de former en une scène d'enfance en ;raison • de son • caractère
la= nuit denoces; que:sait& de cequi,suitl Mail; cette)rept&entation Inoffensif; a, le droit de devenir consciente;:– qu'à cette fin elle doit
n'ose pas se faire jour; 'l'ambiance, dominante 'faite-de connaître une reconfigttration ou plutôt deux, l'une qui ôte à la
discrétion et de respect vis- vis des jeunes filles-loanaintient proposition de tête ce ..'qu'elle a de choquant • en l'exprimant en
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réprtrnée. Ainsi reste-t-elle inconscientes. »: images, une seconde qui comprime.- la; proposition subséquente
Et s'esquive, dans un Souvenir, ,d enfance,, Vous avez rai sous . une forme apte ee la présentation visuelle, ce pourquoi est
son, c'est précisément ce qu'il y •it de uossièrement sensuel utilisée la. représentation médiane pain — études -gagne-pain. je.
dans. la fantaisie qui; fait -qu'elle ne se déveliippe pas en une comprends que par- la production d'une .-telle fantaisie j'ai en
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fantaisie consciente mais doit '.se• contenter, de, trouver, accueil quelque sorte- instauré. un accomplissement des deux souhaits
dans une scène d'enfance, .. comme-allusion, formules avec ,.des réprimés, ,ceitti r.de la défloration et celui du bien•être matériel,
fleurs, Mais ...après avoir pu. d'une manière aussi complète me rendre
Mais pourquoi justement dans une scène d'enfance ? C'est cc compte à in rnéme des motifs qui ont conduit à . l'apparition de la
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que j'aimerais demander. » fantaisie des pissenlits, il me-faut admettre qu'il s'agit ici de quelque.
Peut-ètre justement 'pole l'aniour'del inoffensif. Pouvez.yous chose qui ne s'est absolument jamais produit, mais qui s'est intro-
imaginer que quelque chose soit,phafortement opposé.atuc
simau-
vais desseins d'agression sexùelle '311e- dee ectMtés .d'enfant' Il y a
a. u Put-ètre sera-t-11 un jour agrèable de se souvenir meure de ces choses »
au demeurant des raisons PUIS *généialii. kterminantes (Virgile, Enliett, I, 205).
pour le fait que des pensées et des souhaits refoulés s'esquivent dans
u , v . , u n e . . . e y e . r e o -
v v v o w e s i r v o n V