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Le Conseil d'Etat retire le Kosovo de la liste des pays d'origine "sûrs"

Conseil d'Etat © AI
[10/10/2014]
En décembre 2013, le conseil d’administration de l’Office français de protection des
réfugiés et apatrides (OFPRA) a inscrit la République du Kosovo, la République
d’Albanie et la Géorgie sur la liste des pays d’origine sûrs. Amnesty International
France et plusieurs associations ont demandé au Conseil d’État d’annuler cette
décision.
Dans sa décision du 10 octobre 2014, le Conseil d’Etat retire le Kosovo de la liste des pays d’origine sûrs
estimant qu’en dépit d’évolutions positives les conditions légales d’une inscription sur cette liste n’étaient
pas davantage remplies aujourd’hui qu’il y a deux ans.
Le Conseil d’État a notamment relevé « l’instabilité du contexte politique et social dans cet État dont les
institutions sont encore largement dépendantes du soutien des organisations et missions internationales. Il
a également souligné les violences auxquelles restent exposées certaines catégories de sa population, sans
garantie de pouvoir trouver auprès des autorités publiques une protection suffisante. »
En mars 2012, le Conseil d’Etat avait déjà annulé l’inscription de cet État sur la liste (décision du Conseil
d’État du 26 mars 2012, n° 349174).
Dans la même décision, le Conseil d’État a estimé légales l’inscription de la République d’Albanie et de la
Géorgie.

QU'EST-CE QU'UN PAYS "SÛR" ?

La loi définit un pays comme "sûr" s’il veille "au respect des principes de la liberté, de la démocratie et de
l'état de droit, ainsi que des droits de l'homme et des libertés fondamentales".
Les demandeurs d’asile, ressortissants de pays considérés comme "sûrs", ne bénéficient que d’une
procédure accélérée en 15 jours devant l’OFPRA. En cas de rejet de leur demande par cet établissement
sous tutelle du ministère de l’Intérieur, ils peuvent être renvoyés dans leur pays avant même que la Cour
nationale du droit d’asile n’ait rendu une décision définitive sur leur cas.

AMNESTY INTERNATIONAL FRANCE EST OPPOSÉE A LA NOTION DE PAYS


D'ORIGINE "SÛR"

Amnesty International France s’oppose à toute utilisation de cette notion qui viole l’article 3 de la
convention du 28 juillet 1951 imposant à la France de ne pas discriminer les réfugiés en raison de leur
origine.
Pour nous, cette notion pose une présomption d’absence de craintes de persécutions pour des demandeurs
d’asile, à partir d’une situation générale dans un pays et est donc inadaptée à l’examen des demandes de
protection au titre de l’asile.
C’est une notion dangereuse pour la sécurité des personnes.
Droit d’asile, Kosovo, Convention de Genève relative au statut de réfugié, réfugiés, Albanie, Georgie

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