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ARTICLE DE

PUBLIPOSTAGE

MESSAGE
EN PRÉVIDÉO

BANDEAU
NUMÉRIQUE

COURRIEL

QU’EST-CE QUI INCITE LES GENS À ACHETER CE QU’ILS ACHÈTENT?


Postes Canada a mené une étude neuroscientifique approfondie pour répondre à
cette question. Les résultats indiquent qu’une campagne publicitaire intégrée qui
Ct inclut un article de publipostage est plus efficace pour inciter à l’action. En fait,
contrairement aux campagnes qui n’utilisent qu’un canal numérique, celles qui
Connectivité

intègrent le publipostage peuvent capter davantage l’attention du consommateur,


Ph Do éveiller les émotions plus intensément et susciter un rappel de la marque plus fort.
Physicalité Données
Consultez l’étude qui confirme ce que nous appelons « l’effet de la connectivité ».

Téléchargez notre livre blanc Exploiter


la connectivité pour inciter à l’action à
postescanada.ca/connectivite

MC
Marque de commerce de la Société canadienne des postes
www.lesaffairesplus.com — Été 2018

6 ­COMBIEN ÇA C
­ OÛTE ?
­Pêcher à la mouche le saumon de l’Atlantique

7 ­BRÈVES

8 ­CONSEIL À L’ENTRÉE
­Devenir un pro du coupon à l’ère numérique

RENDEZ-VOUS

4 ­Billet
par ­Daniel ­Germain
Location: un vent de fraîcheur

10 ­Gros bon sens


par ­Dany ­Provost
­Comprendre vos assurances
collectives

11 ­Impôt et cie
par ­Annie ­Boivin

EN COUVERTURE

16
­Quitter le pays pour réduire
ses impôts

30 ­Investir
La location chauffe par ­Ian ­Gascon
la propriété ­Se protéger contre la hausse
Dans un marché où le des taux
prix des habitations
est élevé et où les
taux d’intérêt sont en
hausse, la location
pourrait gagner des 13 Assurance
adeptes. Achèterez-vous votre assurance vie en ligne ?
L’offre s’apprête à exploser. E
­ st-ce que la possibilité d’assu-
rer sa vie par ­Internet pourra mieux répondre

20 22 24
ILLUSTRATION DE LA PAGE COUVERTURE : CAMILLE CHARBONNEAU

à nos besoins ?

27 Investir
Une bonne affaire, investir dans un lopin de terre ?
La valeur des terres a explosé partout au Q
­ uébec.
Les joies et les La propriété Bienvenue dans ­Est-ce une raison de ne pas y investir ?
peines d’être ­garantit-elle mon ­Club ­Med !
propriétaire ou un rendement De plus en plus 31 Investir
locataire exceptionnel ? de nouveaux Quand une chute à la B ­ ourse fait plus mal
Qu’on soit loca- C’est de moins immeubles locatifs
À l’approche de la retraite, une perte en B
­ ourse peut
taire ou proprié- en moins le cas. ressemblent à
des complexes chambouler ses projets. Comment s’en protéger ?
taire, on profite Nous avons fait
d’avantages et les calculs. touristiques qui
on doit subir des n’ont rien à envier 34 Le fric et moi
inconvénients. aux tours Réjean O
­ uimet note ses dépenses
de copropriétés. comme la météo
Daniel 1100, boul. René-Lévesque Ouest, 24e étage,
Montréal (Québec) H3B 4X9
Germain Téléphone : 514 392-9000 • Télécopieur : 514 392-4726
Chef de Courriel : lesaffaires@kckglobal.com
publication
RÉDACTION

Location :
Chef de publication Les Affaires Plus Daniel Germain
Chroniqueurs Annie Boivin, Ian Gascon, Dany Provost
Ont collaboré à ce numéro Didier Bert, Simon Diotte,

un vent
Claudine Hébert, Dominique Lamy, Sophie Stival w
Réviseurs Marco Chioini, Suzanne Raymond

de fraîcheur
SOUTIEN ARTISTIQUE
Directeur de l’information visuelle Charles DesGroseilliers
Graphiste Sophie Cadieux
Photos et illustrations Martin Flamand, Sébastien Thibault

daniel.germain@tc.tc PUBLICITÉ
Montréal 514 392-4660 • Toronto 418 218-3668

E
ÉQUIPE INFOGRAPHIE ET PRODUCTION
Chef d'équipe Sylvie Thauvette
Coordonnatrice de production Marie-Annick Pelletier
n immobilier, la location traîne encore la réputation du ­pis-aller Impression Imprimeries Transcontinental S.E.N.C.
des gens aux moyens limités. D’ailleurs, quand on parle du 1603, boul. De Montarville, Boucherville (Québec) J4B 5Y2
­Québec comme d’une « province de locataires », c’est pour sou- Distributeur Messageries Dynamique
ligner qu’on est pauvres ou qu’on manque d’ambition.
MÉDIAS TRANSCONTINENTAL S.E.N.C.
Dans le meilleur des cas, la location est perçue comme une Chef de la direction financière et du développement
transition nécessaire. Sous cette optique, l’achat de sa pre- de la Société Nelson Gentiletti
mière habitation représente une sorte de rite de passage. L’envol des prix, le Président, TC Media Pierre Marcoux
Vice-président des solutions d’affaires
resserrement des règles de financement hypothécaire, puis maintenant la et Éditeur Groupe Les Affaires Sylvain Bédard
hausse des taux d’intérêt bloquent cependant ce « pont vers l’âge adulte ». Rédactrice en chef du Groupe Les Affaires Julie Cailliau
La propriété demeure un idéal pour bien des gens, particulièrement les fa-
milles, mais les tendances du marché immobilier, sans encore réhabiliter GROUPE SOLUTIONS D’AFFAIRES
Directeur administratif principal François Blondin
totalement la location, semblent redorer son image. Directeur général des ventes Sylvain Bédard (intérim)
Il y a bien tout ce que je viens d’énumérer, mais je soupçonne aussi un effet Directeur des ventes nationales, Toronto Dinesh Kunar
de contraste. Car il faut dire que l’image de la propriété, notamment la copro-
priété, s’est quant à elle ternie. Les constructions bâclées, les frais de pré- SERVICE À LA CLIENTÈLE
1 800 361‑7215 - lesaffaires@kckglobal.com
voyance imprévisibles, les problèmes d’assurance, l’incompétence de certains

« 
lesaffairesplus.com
syndicats et les conflits de voisinage ont provoqué un grand désenchantement. Tarif abonnement (Québec) :
De nombreux copropriétaires réalisent Les ­Affaires ­Plus ;
1 an : 12,99 $ (+ taxes = 14,94 $)
que finalement, leur investissement n'en Les ­Affaires ;
est pas vraiment un. Ils se retrouvent au 1 an : 49,99 $ (+ taxes = 57,48 $) ; 2 ans : 79,99 $ (+ taxes = 91,97 $)
contraire pris avec un boulet.
De nombreux Les plus heureux dans les immeubles de
copropriétés semblent être ceux qui, iro-
Notre politique de la protection de la confidentialité
Il nous arrive de communiquer nos listes d’abonnés à des

copropriétaires
entreprises de bonne réputation dont les produits ou services seraient
niquement, ne sont pas propriétaires. Ils susceptibles de vous intéresser. Toutefois, si vous préférez que
sont épargnés des cotisations spéciales et nous ne communiquions pas vos nom et adresse (postale ou courriel),

réalisent que des réunions parfois oiseuses des syndi-


cats de copropriétaires. Surtout, ils
faites-le savoir par écrit à notre service d’abonnement en joignant
une étiquette d’envoi de votre magazine. Vous pouvez consulter

finalement, leur
notre politique de confidentialité complète sur www.affairesplus.com
peuvent déguerpir quand ils veulent. Droits d’auteur et droits de reproduction
Flairant ce marché émergent, les pro-
investissement
Toutes les demandes de reproduction doivent être acheminées à :
COPIBEC (reproductions papier) : 1 800 717-2022
moteurs immobiliers, j­usque-là confinés
CEDROM-SNi (reproductions électroniques) :

n'en est pas


dans le marché des copropriétés, reproduction@cedrom-sni.com
construisent désormais de plus en plus Répertorié dans l’Index des périodiques canadiens.

vraiment un. » de logements destinés à la location. Ils


n’ont rien à voir avec des bâtiments en
Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec et Bibliothèque
nationale du Canada. ISSN 2293-7749.
Envoi de poste-publications > No de convention : PP40064924. Second
carton, austères et déprimants. En fait, ils class USPS pending, Champlain, N.Y., 12919-1518. Retourner toute
sont identiques à ceux qu’on érige pour les amateurs de condos, avec un loyer correspondance ne pouvant être livrée au Canada à : Service aux
à l’avenant. Même les promoteurs de complexes pour personnes âgées s’y abonnés, C.P. 11016, succursale Anjou, Anjou (Québec) H1K 5H8

mettent. Ils reproduisent la formule avec laquelle ils ont fait fortune sur le
marché des retraités, mais en adaptant le design, le service et le marketing afin Nous reconnaissons
l’appui financier
d’attirer les jeunes. L’expérience semble connaître du succès. du gouvernement
du Canada
On est loin cependant des appartements pour étudiants. Ces logements
Nous ne sommes pas responsables
répondent trop peu aux besoins des familles. On pioche encore le bassin des du matériel non sollicité.
jeunes professionnels sans enfants, mais c’est un début.
Photo : daphné caron

Le magazine Les Affaires Plus est publié par


La question à 350 000 dollars, maintenant : quelle option est la plus payante ? MÉDIAS TRANSCONTINENTAL S.E.N.C.
www.tc.tc
En fait, ce serait plus réaliste d’envisager le problème dans le sens inverse. La
Présidente du conseil
vraie question est : laquelle nous fera perdre le moins ? ­Se loger comporte un coût, Isabelle Marcoux
peu importe l’option choisie. Et la réponse est toute bête : ça dépend de vous. Président et chef de la direction
Explications à l’intérieur. + François Olivier

4 Les Affaires Plus - Été 2018


SFI-00507
BIEN ÉQUIPÉE À PARTIR DE

26 760 $*

UN NOUVEAU CHAPITRE
DANS L’HISTOIRE DU VUS.
C’EST UNE BERLINE.
La Legacy 2018 de Subaru.
La berline utilitaire sport.

Une traction intégrale polyvalente, un


impressionnant volume de chargement
et un centre de gravité plus bas, pour
une maniabilité améliorée. Certains disent
que c’est impossible. D’autres l’appellent
la berline utilitaire sport. Pour en savoir
plus, visitez subaru.ca/bus

*Prix à l’achat à partir de 26 760 $ (taxes en sus) pour le modèle Legacy 4 portes 2.5i 2018 CVT (JA2 25). Les frais de transport et de préparation (1 650 $), la surcharge
sur le climatiseur (100 $) et les droits spécifiques sur les pneus neufs (15 $) sont inclus. Le permis de conduire, l’immatriculation (prix varie selon le client) et les
assurances sont en sus. Aucun dépôt de garantie n’est exigé. Le modèle illustré est la Legacy 4 portes 2.5i 2018 édition limitée CVT avec ensemble EyeSight® (JA2
LPE), dont le prix de vente suggéré est de 35 560 $. Les concessionnaires peuvent vendre à prix moindre ou devoir commander ou effectuer un échange. Le véhicule
illustré est à titre indicatif seulement et peut ne pas être équipé comme le modèle indiqué. Consultez le Manuel du propriétaire pour les détails de fonctionnement
et les limites. Visitez votre concessionnaire Subaru participant pour tous les détails. Legacy et Subaru sont des marques déposées.
Brèves

$$ $$
Réglez vos litiges en ligne
plutôt qu’à la ­cour
Plus de 5 % des 30 000 plaintes déposées à l’Office de la protection du
consommateur (OPC) en 2017 se sont réglées en ligne. Et ce n’est qu’un
début, soutient ­Charles ­Tanguay, p ­ orte-parole de l’OPC. Depuis
novembre 2016, l’organisme propose gratuitement l’outil P ­ ARLe, une
plateforme d’aide au règlement des litiges en ligne. Plus d’une soixantaine
de commerçants, tels B ­ est B
­ uy, ­Ameublement ­Tanguay et ­Montréal A ­ uto
­Prix, participent à ce service. Mis en place pour désengorger les
tribunaux, cet outil sert principalement à régler les litiges de garanties
En attendant la légales ainsi que de livraison et de conformité d’un bien. Les voitures
saison des pneus d’occasion (15,7 %), les appareils électroménagers (9,5 %), les services de
construction (7,1 %) et les meubles (6,7 %) figurent
Si vous devez changer vos pneus cette parmi les domaines de consommation qui suscitent
le plus de plaintes par année, mentionne
année, ­magasinez-les en ligne. Pneus à
Charles Tanguay.
rabais, ­Pneus en direct, ­Pneus Écono,
­WheelWiz : la plupart de ces entreprises
proposent des économies pouvant aller de
15 % à plus de 25 % selon les marques.
Sachant qu’un bon pneu pour un
véhicule utilitaire sport vaut à lui seul entre
200 et 300 dollars, les aubaines sont
bienvenues. De plus, la plupart de ces
entreprises livrent gratuitement
à votre porte.

Attention aux mariages Encore plus


qui coûtent cher de points
Alors que la saison des mariages bat son
avec la ­Cobalt
plein, quels sont les couples qui ont plus de Après sept années de
chances de rester ensemble ? ­Misez sur les règne, la carte O ­ r
unions qui évitent les d’American ­Express
extravagances, n’est plus la carte de crédit numéro un au pays
soutiennent ­ pour les voyageurs. Selon le site R ­ ewards
Hugo M. Mialon et ­Canada, la toute nouvelle ­Cobalt d’AMEX, lancée
­Andrew M. Francis, en septembre dernier, lui a dérobé ce titre.
deux professeurs en La ­Cobalt offre cinq points pour chaque dollar
économie de dépensé au restaurant, dans les bars et pour le
l'Université ­Emory, à service de livraison de nourriture. Elle accorde
­Atlanta. Après avoir également deux points pour chaque dollar lié aux
interviewé plus de frais de voyage, y compris l’essence. « ­Aucune
3 100 ­Nord-Américains, autre carte sur le marché canadien n’offre
ces deux chercheurs ont actuellement autant d’avantages en matière de
constaté que les couples qui ­points-bonis, d’options de conversion,
investissent plus de d’assurance voyage et d’accumulation de
20 000 dollars pour officialiser points », souligne P­ atrick ­Sojka, président
leur union présentent un risque trois fondateur de R­ ewards ­Canada. Et ses frais, ­dit-il,
fois plus élevé de divorcer qu’un sont mensuels (10 $). Le seul bémol : près de 15 %
couple qui s’est dit « oui » pour moins des commerçants, particulièrement les épiciers,
de 1 000 dollars. refusent toujours les cartes A ­ MEX.

Les Affaires Plus - Été 2018 7


Conseils à l'entrée

COUP
ONS
RABA
I S

ÉPAR
GNEZ

Devenir un pro du coupon


à l’ère numérique

E
Le bon vieux coupon papier n sept petites années, ­Lili ­Marchand fessionnelle à temps plein », ­dit-elle. Son
a vu changer la pratique du coupon- activité consistait à faire le tour des circu-
a été détrôné par les nage. À l’époque, elle avait lancé le laires à votre place, pour vous faire gagner
applications mobiles. Pour site ­OnMagasine.ca, où elle diffusait les du temps tout en profitant des aubaines.
coupons émis par les marques. « J’avais vu C’était le bon temps du couponnage
dénicher les réductions, des émissions de télévision sur Extreme papier, quand vous pouviez vous deman-
aujourd’hui, il vous Couponing aux ­États-Unis, ­explique-t-elle. der ce qui poussait les détaillants et les
Mais ce qui m’intéressait, c’était de mon- fabricants à offrir de si grosses réductions
faut regarder sur votre trer aux gens qu’ils pouvaient avoir le sur leurs prix. « ­On pouvait trouver des
téléphone intelligent. contrôle sur leurs dépenses. » poitrines de poulet à 25 cents l’unité »,
C’est qu’à l’époque, vous deviez consa- souligne la championne couponneuse.
crer du temps pour trouver les coupons « ­Quand une entreprise donne un cou-
par ­Didier ­Bert qui vous intéressaient. À ses débuts, ­Lili pon, c’est pour pousser un acte d’achat à
­Marchand passait « de 12 à 14 heures par court terme, explique F ­ rancine R­ odier,
jour » à chercher des coupons valides au professeure au ­Département de marketing
­Québec, et à les indiquer aux visiteurs de de l’École des sciences de la gestion de
son site. « C’est devenu mon activité pro- l’UQAM. Mais elle ne peut pas le faire de

8 Les Affaires Plus - Été 2018


Conseils à l'entrée

manière trop fréquente, sinon elle habitue de nouveaux services pour apporter les en ligne nous contactent pour atteindre
le consommateur à payer moins cher. » réductions aux consommateurs (en se nos membres, qui sont des consomma-
Cette stratégie est utile pour vous faire rémunérant au passage). On trouve désor- teurs que nous avons ciblés », explique
connaître un produit nouveau sur le mar- mais des applications mobiles plus évo- ­Geneviève ­Faucher, ­vice-présidente déve-
ché, ou pour mettre la marque en évi- luées qu’une simple centralisation des loppement des affaires chez G ­ roupe A
­ mik.
dence durant une période ciblée, poursuit réductions. Quand ­Groupe ­Amik négocie un rabais
la professeure. Comme le site de L ­ ili ­Marchand, leur avec une enseigne, elle se rémunère en
Avec l’Internet mobile, le couponnage objectif est de vous éviter de passer des conservant une part de la remise. Par
prend moins de temps. Les technologies heures à parcourir les circulaires à la re- exemple, pour un rabais ou une remise en
ont permis aux détaillants et aux fabri- cherche des coupons qui vous intéressent. argent de 10 % utilisé par un consommateur,
cants d’affiner leur offre de rabais, souvent De plus, ces applications vous permettent ­Groupe A ­ mik peut obtenir une rémunéra-
plus avantageuse pour les consom- de personnaliser vos recherches de tion équivalente à la moitié de l’avantage,
mateurs. « ­Aujourd’hui la tendance est à la bonnes affaires. Certaines applications soit ici 5 % du prix du produit.
personnalisation des coupons », affirme
­Alain ­Tadros, ­vice-président marketing
chez ­Metro.
L’épicier utilise les renseignements
fournis par ses clients sur son épicerie en
ligne ­Metro.ca et auprès des détenteurs
de la carte de membre ­M etro&moi. Il
peut alors envoyer des coupons corres-
pondant à vos habitudes d’achat, et aux
­LES APPLICATIONS POUR ÉCONOMISER
besoins typiques de son profil de consom-
Amikash, ­ebates.ca  : ces applications vous offrent une remise en argent sur vos achats en ligne
mateur. Facebook n'a pas inventé le ci-
auprès de certains détaillants. La plupart des remises sont comprises entre 1 % et 7 % du prix des
blage publicitaire.
produits, mais certaines peuvent dépasser 10 %.
­Avez-vous des enfants ? ­En l’indiquant,
vous obtenez des coupons adaptés à leur Reebee : choisissez l’article que vous souhaitez acheter (par exemple : concombres), et ­Reebee vous
âge ou aux événements tels que la rentrée indique les réductions en vigueur.
scolaire. ­Ê tes-vous végétarien ? ­V ous
pourriez recevoir des rabais ciblés, évi- Flipp : comme sur le papier, sélectionnez les coupons sur une circulaire virtuelle.
tant les offres sur les côtes levées. Plus le
consommateur est exhaustif en remplis- Échantillons et rabais ­Québec : cette application propose des réductions, des concours et des
sant les formulaires d’inscription aux pro- échantillons. Elle indique même les offres publiées sur d’autres applications numériques.
grammes des détaillants, plus il pourra
recevoir des coupons utiles. Save.ca, ­Zweet, ­Checkout 51 :

SOLDE
Vous n’avez pas de carte de fidélité de ces applications vous indiquent des
l’enseigne où vous magasinez ? ­Jetez un réductions offertes. Vous prenez en
GRATUIT

GRATUITE
ENTRÉE

coup d’œil aux reçus de caisse ! ­Le détail- photo votre reçu de caisse, et vous
lant est en mesure de vous soumettre des obtenez un montant d’argent…
coupons personnalisés dès l’impression récupérable dès que le total
du reçu. C’est ce qui se produit quand un atteint 20 dollars, sauf ­Save.ca,
ETIUTARG

qui l’autorise dès 5 dollars.


EÉRTNE

employé de caisse vous tend un coupon


imprimé avec votre facture. En tenant
compte des achats que vous venez de
payer, le système informatique peut pro-
poser un coupon de réduction sur des pro-
duits comparables ou complémentaires.

À la recherche du ciblage
Le portrait du pro du couponnage a bien mobiles, comme ­Reebee, vous permettent L’entreprise revendique 100 000 membres
changé. Il y a dix ans, il déambulait dans d’emporter les circulaires de plusieurs au Q­ uébec, ce qui lui permet d’attirer les
les allées des magasins avec une liasse de enseignes dans votre poche. Mais pas seu- marchands en ligne en jouant sur la force
coupons dans la main. Aujourd’hui, il a le lement ! ­Saisissez « concombre » et vous du nombre. Les membres ont accès à des
nez rivé sur son portable, où sa liste d’épi- obtenez les meilleurs prix de la semaine réductions négociées spécifiquement pour
cerie est préenregistrée en fonction des pour ce produit. Vous n’avez plus qu’à eux, adaptées à leurs habitudes d’achat.
réductions offertes. cliquer sur votre choix pour l’ajouter à Mais les détaillants n’ont pas pour au-
En effet, des entreprises ont adapté le votre liste d’épicerie. tant renoncé complètement à diffuser
concept de l’agrégation de coupons aux Groupe ­Amik, une entreprise de ­Québec, des circulaires papier… « ­O n pourrait
supports numériques mobiles. L’intérêt a investi ce marché avec son offre croire que le coupon est moins utilisé,
des consommateurs pour les prix réduits ­A mikash, qui propose des remises en mais ce n’est pas le cas… parce qu’on
a attiré d’autres joueurs que les fabricants argent et des coupons à ses membres aime ça ! assure ­Francine ­Rodier. C’est
et les détaillants dans l’arène du coupon- quand ils achètent des produits en ligne une façon de troquer un peu de son
nage. Des entreprises ont ainsi développé auprès de ses partenaires. « ­Les marchands temps contre des prix réduits. » +

Les Affaires Plus - Été 2018 9


Gros bon sens

Dany
Provost

Comprendre vos
Actuaire, fiscaliste
et planificateur
financier

assurances collectives
Votre employeur vous offre des assurances ?
Voici ce qu’il faut savoir.
d.provost@deltaservices.ca

Q uoique certains éléments de l’as-


surance collective soient bien
connus, d’autres méritent une
attention particulière.
groupe réclame, plus le coût de ces garan-
ties est élevé. Afin de bien sensibiliser les
employés à cet état de fait, plusieurs em-
ployeurs organisent des séances d’infor-
la portion de prime payée par l’employeur
constitue un avantage imposable.
Le deuxième type est une exception
dans les lois fiscales. Il s’agit des couver-
mation ou optent pour une structure fi- tures d’assurance invalidité. Si un
Obligation de l’assurance nancière plus proche du concept de employeur paie une partie (ou la totalité)
médicaments l’« ­utilisateur-payeur » collectif, comme de la prime d’une telle garantie, au lieu de
Tout Q ­ uébécois doit être couvert par un des ententes à rétention ou un modèle générer un avantage imposable, ce sont
régime d’assurance médicaments. Celui du d’autoassurance partiel (ou complet pour les prestations qui deviennent imposables.
­Québec, le régime public, couvre les indi- les très grands groupes). Le dernier type regroupe l’assurance
vidus n’ayant pas accès à un régime privé. contre les maladies et les soins dentaires.
Or, si une entreprise offre à ses employés Fiscalité Si l’employeur paie une prime pour cette
une assurance médicaments collective, Il existe trois types de couvertures aux garantie, celle-ci constituera un avantage
l’employé de moins de 65 ans est obligé d’y fins fiscales. Peu importe le type, les imposable aux fins de l’impôt du ­Québec
adhérer. Si ­vous-même n’avez pas un tel primes payées par l’employé ne sont seulement. C’est la raison la plus fré-
régime chez votre employeur, mais que jamais déductibles. quente de la différence de revenu d’emploi
votre conjoint en a un, vous devez adhérer Le premier type couvre l’assurance vie et entre un relevé ­T4 (fédéral) et un relevé 1
à celui de votre conjoint. celle contre les maladies graves. Aux fins (Québec) pour un employé. Toutes les
de l’impôt fédéral et de celui du Q
­ uébec, prestations sont non imposables. +
Types de couvertures
Les couvertures rencontrées dans un
régime d’assurance collective sont les
suivantes : ­v ie de l’employé ; vie des
personnes à charge (vie ­PAC) ; décès et
mutilation en cas d’accident (DMA) ; ma-
LES RÉGIMES D’ASSURANCE COLLECTIVE EN UN CLIN D’ŒIL
ladies graves ; invalidité de longue durée Garantie ­Exemple de couverture ­Coût mensuel typique
(ILD) ; invalidité de courte durée (ICD) ; Tarifé selon les caractéristiques démographiques du groupe
maladie ; soins dentaires. Assurance vie de l’adhérent • ­Multiple du salaire De 0,10 $ à 0,60 $ par tranche
Le coût de ces garanties varie en fonc- • Montant fixe de 1 000 $
tion de plusieurs paramètres. Parmi les Assurance décès et mutilation ­Même montant que ­De 0,03 $ à 0,06 $ par tranche
couvertures nommées ici, les cinq pre- en cas d’accident (DMA) l’assurance vie de 1 000 $
mières sont tarifées selon les caractéris- Assurance vie des personnes • 5 000 $ ­De 1 $ à 4 $ (10 fois moins cher si
tiques démographiques du groupe. Cela à charge • 10  000 $ enfants seulement)
signifie que, selon la taille de ce dernier, Invalidité de • Imposable : 66,66 % à 75 % du De 1,50 $ à 3 $ par tranche
les réclamations peuvent n’avoir que peu longue durée (ILD) salaire (avec maximum en dollars) de 100 $ de prestation
ou pas d’influence sur le taux de prime. Le • Non imposable : 60 % à mensuelle
coût de ces garanties est donc fonction de 66,66 % avec paliers décroissants
caractéristiques relativement stables du Tarifé en fonction des réclamations passées
groupe, tels l’âge des assurés, leur sexe et Invalidité de • Comme ­ILD avec ajustements ­De 0,30 $ à 1 $ par tranche de
le volume assuré. courte durée (ICD) selon les besoins 10 $ de prestation hebdomadaire
En revanche, en ce qui a trait aux trois, Tarifé en fonction des réclamations passées et du statut (individuel, monoparental, couple, famille)
l’expérience du groupe – les réclamations Maladie •­Médicaments De 50 $ à 800 $
qui lui sont imputées sous les seuils de • ­Soins paramédicaux
• ­Hospitalisation
mutualisation – détermine directement la • Assurance voyage
tarification. Essentiellement, pour ces ga- •­Autres frais
ranties, les primes reçues par un assureur ­ Soins dentaires • ­Soins préventifs De 20 $ à 100 $
(moins les frais) doivent couvrir les récla- •­Restauration
mations payées aux assurés. Ainsi, plus un • ­Autres travaux

10 Les Affaires Plus - Été 2018


Impôt et cie

Mandat de protection Annie


Boivin

ou procuration ?
Fiscaliste et
planificatrice
financière

La réponse : le premier toujours, la seconde,


dans des situations précises.
annie.boivin@td.com

V
oyez noir quelques instants et
essayez d’imaginer ce qui arrive-
rait si soudainement vous deve-
niez inapte… ­Qui s’occuperait de vous ?
« 
Votre mandat peut
qu’il réalise des tâches importantes,
comme la vente d’une propriété ou d’une
société, vous pouvez lui confier la pleine
administration. Si vous n’accordez pas
­Qui pourrait administrer vos biens ? ­Qui explicitement ce pouvoir par l’intermé-
pourrait donner des instructions à votre inclure des diaire du document légal, la marge de
conseiller en placements pour cotiser manœuvre du mandataire sera considéra-
à votre R ­ EER ? Q­ ui pourrait renouveler instructions blement limitée. Votre mandat peut

précises, telles que


votre prêt hypothécaire ? inclure des instructions précises, telles
­Non, la tâche n’incombe pas automati- que continuer à faire des dons de charité
quement à votre conjoint.
Pour vous protéger ainsi que vos continuer à faire des ou des dons d’argent à vos proches.
Ce n’est que si vous souhaitez donner
proches, vous devez rédiger un mandat
de protection. Ce document juridique dons de charité ou l’autorisation à un proche de signer pour
vous et en votre nom immédiatement,
vous permettra de nommer la personne
de votre choix qui pourra s’occuper de
des dons d’argent à sans que vous soyez inapte, que vous
devez rédiger une procuration ou un
vous et de vos biens si jamais vous étiez
frappé d’une inaptitude. Cette personne
vos proches. » mandat général. La rédaction d’un tel
document peut être utile si vous pré-
ne pourra pas agir ni signer en votre nom voyez être à l’extérieur du pays pour une
tant que vous ne serez pas déclaré inapte dernière personne que vous auriez certaine période ou simplement si vous
par un médecin ou un travailleur social. ­vous-même choisie. Chaque année, elle croyez ne pas être disponible pour admi-
Si cela devait arriver, le mandat devrait devrait tout de même rendre compte au nistrer vos finances.
être ensuite homologué par le tribunal, ce ­Curateur public, auprès duquel seraient Il est possible également de donner le
qui donnerait le pouvoir à votre mandataire préalablement divulgués vos actifs. pouvoir à une autre personne de vous
de vous représenter. Il s’agit donc d’une Avec un mandat de protection, non seu- représenter pour un acte précis (par
protection, car dans la très grande majorité lement vous éviterez les rapports au exemple, la vente d’une maison), en
des cas, le mandat de protection ne servira ­Curateur public, mais vous aurez aussi le signant une procuration à cet effet. Une
jamais et restera au fond du tiroir. loisir de choisir des personnes différentes procuration bancaire donnera l’autorisa-
Si vous deveniez inapte sans mandat, pour s’occuper de vos biens personnels et tion à une personne de signer dans votre
votre dossier tomberait sur le bureau du de votre personne. Si vous êtes dans les compte et d’effectuer des retraits.
­Curateur public. C ­ elui-ci inviterait vos affaires, vous pourrez en nommer une Si vous devenez inapte, toute procura-
proches et choisirait parmi eux une troisième qui se chargera de tout ce qui tion ne sera plus valide. Votre procureur
personne qui prendrait les décisions im- touche votre entreprise. devra faire place à votre mandataire. Alors
portantes vous concernant et qui s’occu- Si vous souhaitez que votre mandataire ­devez-vous signer un mandat ou une pro-
perait de vos affaires. Elle pourrait être la continue de faire fructifier vos biens ou curation ? ­Peut-être bien les deux… +

CE QUE VOUS DEVEZ AUSSI SAVOIR


1. ­Assurez-vous que votre mandat vous protège aussi en cas d’invalidité partielle ou temporaire. À défaut de mention à cet effet, votre mandat
ne sera homologué qu’en cas d’inaptitude totale et permanente.
2. Si vous possédez des biens qui ne sont pas en sol québécois, a ­ ssurez-vous que votre mandat sera valide là où se situent ces biens.
À défaut, envisagez de rédiger les documents appropriés dans le district judiciaire où sont situés ces biens.
3. Sur le site du ­Curateur public, vous trouverez de l’information pertinente et des modèles de mandats. Si votre situation financière est le moindrement
complexe, mieux vaut rencontrer un juriste et signer un mandat sur mesure.

Les Affaires Plus - Été 2018 11


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omplet brun, chemise blanche et débrouiller seul. Des voix s’élèvent ce-
cravate assortie. Un conseiller en pendant pour souligner les risques d’une
­Internet, sans l’aide d’un sécurité financière fait son entrée telle pratique : ­peut-on acheter les bons
intermédiaire. L'offre dans le dans la résidence familiale de mes pa- produits sans l’aide d’un conseiller ?
rents, trimballant une valise de cuir noir
domaine s'apprête à exploser. remplie de formulaires. Son mentor — un Feu vert à la vente en ligne
­Est-ce que ce mode de distribution directeur des ventes — s’installe aussi à la L’industrie de l’assurance est à la traîne.
table, échangeant les politesses d’usage Si l’investisseur autonome peut depuis
pourra mieux répondre aux besoins avec mon père. Mais en cette chaude jour- longtemps négocier des actions et des
du client ? ­Oui, selon certains. née de 1996, du haut de mes 18 ans, le produits dérivés complexes avec l’aide
client, c’est moi ! ­Deux professionnels se d’un téléphone intelligent, il était jusqu’à
D'autres en doutent. sont déplacés pour me recommander de récemment plutôt limité dans la possibi-
souscrire un contrat d’assurance vie. lité de magasiner un produit d’assurance
par ­Dominique ­Lamy Les temps ont bien changé depuis. Il de personnes sur I­ nternet.
n’est plus nécessaire de voir débarquer C’est que la plupart des compagnies
chez soi un conseiller pour souscrire une hésitent. Elles se butent depuis des an-
telle assurance. Grâce à de nouvelles pla- nées à un brouillard législatif, un flou qui
teformes en ligne, on peut très bien se sera bientôt levé. Il faut savoir que la ­Loi

Les Affaires Plus - Été 2018 13


Assurance

sur les assurances et la ­Loi sur la distribu-


tion de produits et services financiers, qui
régissent l’industrie, n’avaient pas été
révisées en profondeur depuis 1974 et
1998, soit bien avant l’explosion du com-
merce en ligne, et même avant ­Internet.
C’est tout dire sur leur désuétude.
Or le projet de loi 141, qui encadrera la
distribution des produits d'assurance sur
Internet, en est aux dernières étapes de
son long cheminement dans le processus
législatif. Au moment où vous lirez ces
lignes, il pourrait déjà avoir force de loi.
L’avantage, pour l’assureur, est de déve-
lopper un nouveau marché, d’attirer des
clients qui, normalement, sont rebutés
par le réseau de distribution traditionnel.
Les compagnies d’assurance, qui récla-
ment depuis des années ces changements,
applaudissent. Les intermédiaires, qui pour-
raient voir s’envoler une partie de leurs af-
faires, s’y opposent au nom de la protection
des assurés. Entre les deux, des interve-
nants moins intéressés réclament plus de
protection pour les consommateurs. « ­Les meilleurs sus menant à l’achat d’une police dure une
vingtaine de minutes. On est loin de

conseillers, à
Pour ­Ian ­Sénéchal, président du cabinet l’époque où mon père voulait m’assurer !
­VotreConseiller.net, le nouveau mode de La plateforme de K ­ arma A ­ ssurance,
distribution pose certes quelques risques quant à elle, permet au consommateur
pour le consommateur, mais il apporte avec
lui un vent de fraîcheur sur une industrie
l’écoute de leurs d'entreprendre le processus en ligne et de
terminer la phase d’achat du produit d’as-
qui en avait bien besoin. La vente en ligne
pourrait débarrasser le marché des conseil- clients, et qui surance — vie, invalidité et assurance
maladies graves (AMG), notamment — à
lers qui ne procurent aucune valeur ajou-
tée. « ­Les meilleurs conseillers, à l’écoute placent l’intérêt l’aide d’un conseiller certifié. ­Celui-ci a le
mandat de communiquer avec l’assuré

de ­ceux-ci avant
de leurs clients, et qui placent l’intérêt de pour mettre au point, par le partage d’un
­ceux-ci avant les leurs, continueront d’avoir écran virtuel, la proposition d’assurance
du succès », pense le coauteur du livre inti- électronique. « ­Nous sommes très satis-
tulé D’endetté à millionnaire.
Les assureurs n’ont pas attendu l’arrivée
les leurs, conti- faits de la réponse du consommateur. Il y
a définitivement une demande pour
d’une nouvelle loi pour se lancer dans le
commerce en ligne. Le consommateur nueront d’avoir l’achat en ligne », confirme la cofonda-
trice de l’entreprise, I­ sabelle ­Bouchard.
peut acheter sur ­Internet des produits
d’assurance vie temporaire sans recevoir du succès. » C’est ce dernier modèle qui répondrait le
mieux aux réticences d’Option consomma-
un conseiller chez lui. Mais à l’approche de teurs. L’organisme considère que le cadre
la réforme législative, l’offre se développe. Ian Sénéchal, du projet de loi 141 qui permet la vente
Le site de la société ­Empire ­Vie propose président du cabinet VotreConseiller.net d’assurances par ­Internet doit être ren-
depuis juin 2015 des produits d’assurance forcé afin de protéger l’acheteur. Il prône
vie temporaire conçus pour la vente en plutôt l’adoption d’un modèle hybride,
ligne, sans l’intervention d’un intermé- basé sur la souscription en ligne combinée
diaire. Les consommateurs peuvent ainsi à l’expertise d’un représentant certifié.
estimer le montant de couverture dont ils
ont besoin, obtenir une soumission et Avant de vous lancer…
acheter le produit convoité directement à Il suffit de répondre à quelques questions Le magasinage d'un produit d'assurance
partir de leur écran. pour évaluer le ­capital-décès nécessaire. sur les plateformes numériques comporte
La plateforme virtuelle de la ­Financière En faisant le test, j’ai appris qu’une couver- certains risques. « ­Ces contrats contien-
­Sun ­Life, baptisée G
­ o ­Sun ­Life, permet de- ture additionnelle de 196 145 dollars était nent généralement plusieurs avenants et
puis août dernier aux consommateurs de souhaitable pour consolider ma planifica- exclusions. Les consommateurs n’ont pas
choisir parmi quelques options une protec- tion successorale. « ­Le coût de cette cou- nécessairement l’expertise pour comparer
tion d’assurance vie temporaire. La tarifi- verture peut varier entre 25 et 27 dollars divers produits entre eux et reconnaître
cation est établie selon l’âge et la quantité par mois, en fonction de votre état de san- si le produit convient ou non. Ce n’est
de renseignements médicaux que le client té, de votre âge et de votre style de vie », ­peut-être qu’au moment de réclamer au-
aura décidé de partager avec l’assureur. indique la soumission obtenue. Le proces- près de l’assurance que le client pourra

14 Les Affaires Plus - Été 2018


Assurance

s’en rendre compte », met en garde A


­B élanger-Krams, avocate pour ­O ption
­ nnik assureurs pourraient en venir à offrir en
ligne des produits plus complexes que « ­Les
consommateurs.
« ­T oute information dénichée sur le
l'assurance vie temporaire de base.
Daniel G ­ uillemette doute que les assu- consommateurs
­Web n’est pas nécessairement objective. reurs se contentent à l’avenir de distri-
­Est-ce qu’on cherche à vous informer ou
à vous influencer ? » se questionne D ­ aniel
buer des produits de base par Internet.
« ­Les compagnies d’assurance souhaitent
n’ont pas
­Guillemette, président de ­Diversico, un
cabinet de services financiers où l’on
s’affranchir de l’intermédiaire dans l’ob-
jectif de conserver 100 % des marges »,
nécessairement
vend surtout des produits d’assurance.
En fait, le plus grand risque pour le
­pense-t-il.
« ­Si c'était le cas, une bonne pratique de l’expertise pour
consommateur consiste à vouloir fournir
les bonnes réponses au moment de l’éva-
luation de son dossier, ou à escamoter des
gestion du risque de la part des assureurs
serait alors de donner accès à un repré-
sentant », croit D ­ enis P
­ reston, formateur,
comparer divers
détails, ce qu’on appelle les « petits men-
songes blancs ».
retraité de la planification financière.
Isabelle B ­ ouchard, de ­Karma ­Assurance,
produits
« ­Un conseiller d’expérience s’en rend
rapidement compte », dit ­Ian ­Sénéchal.
croit toutefois que les assureurs ne pro-
poseront dans l’immédiat que très peu de
entre eux. »
Bref, mieux vaut avoir tout dévoilé au produits sur leur plateforme numérique.
Annik ­Bélanger-Krams,
préalable. « ­Seul devant l’écran, sans re- « ­La tarification automatisée — la soumis-
avocate pour ­Option consommateurs
présentant certifié pour lui expliquer sion obtenue instantanément en ligne par
l’importance de divulguer son statut de le consommateur — représente un défi
fumeur, que fera le consommateur ? » se technologique pour certains produits plus
­demande-t-il. Et même si vous venez de complexes », e ­ xplique-t-elle. Rappelons
consulter pour un problème de santé « gê- que l’assureur se doit de bien quantifier le
nant », vous devez le déclarer à l’assureur risque à assumer. Or, les questionnaires
au moment de remplir la proposition . médicaux liés aux propositions de pro-
La prudence est de mise avec les pro- duits d’assurance plus complexes sont
duits dont vous ne maîtrisez pas les sub- longs et fastidieux, et ne se limitent pas à
tilités. Le projet de loi 141 ne limite pas les « cocher oui, cocher non ». L’intervention
produits d’assurance qui pourront être d’un professionnel de la santé se révèle
offerts à la vente par ­Internet. Bien qu’ils parfois nécessaire avant l’acceptation ou
disent n’avoir aucun intérêt à le faire, les la tarification d’une demande. +

LE PETIT CADEAU EMPOISONNÉ


Votre voisin se vante du « cadeau » reçu de son Le phénomène « assurance vie et objet servir dans le cadre de l’analyse d’une
assureur ? U ­ n bracelet intelligent ! « ­Quelle connecté » prend surtout de l’ampleur éclamation et justifier le refus d’indemniser
chance ! », vous ­dites-vous. Cet appareil aux ­États-Unis. Manuvie a été la première l’assuré ? ­La carotte, l’appareil, ­pourrait-elle
permet de calculer vos pas quotidiens, société d’assurance vie au ­Canada à implan- servir de bâton ? S ­ i votre santé en venait à
de mesurer les distances parcourues, ter une telle initiative. Son programme péricliter, ­perdrez-vous une garantie parti-
d’enregistrer votre fréquence cardiaque, ­V italité incite l’assuré à acheter une montre culière de votre contrat ou ­verrez-vous les
de jauger la qualité de votre sommeil et de intelligente du fabricant A ­ pple et subven- primes gonfler drastiquement au moment du
détecter les cas de diabète, notamment. tionne une partie du coût de l’appareil. Le renouvellement ?
L’objectif de l’assureur n’est pas de gâter son client fait le suivi de ses activités physiques Le plus grand risque lié à cette initiative
client, mais plutôt de prendre la juste mesure à l’aide de son ­Apple ­Watch et de l’applica- demeure cependant le vol de données.
des risques liés au comportement de ­celui-ci tion mobile associée, dans le but d’accumu- Aucune société n’est à l’abri d’une fraude.
et d’y associer une prime en conséquence. Le ler des points. Ces derniers permettent la Or, bien souvent, l’assureur n’est pas respon-
client consent donc à partager les données per- réduction du paiement mensuel du gadget, sable directement des données recueillies
sonnelles recueillies par le bracelet santé, en et l’atteinte d’un niveau de points supérieur par l’objet connecté, plutôt détenues par une
échange d’une réduction du coût de l’assurance entraîne une possible réduction du coût tierce partie. Alors, en tant qu’assuré, faites
et… d’un encouragement constant à fréquenter annuel de l’assurance vie. vos devoirs. Avant d’accepter le gadget à
le gym ! ­En influençant positivement l’hygiène Le fait qu’une société à but lucratif recueille la mode, ­informez-vous adéquatement sur
de vie de son client, l’assureur ne fait pas que des renseignements confidentiels à des fins l’utilisation qui sera faite des données en
de la gestion du risque : il réduit le nombre de commerciales en fait cependant sourciller question et sur le degré de protection
réclamations éventuelles à assumer ! plus d’un. Ces informations ­pourraient-elles entourant leur confidentialité.

Les Affaires Plus - Été 2018 15


Couverture

Illustration : Camille Charbonneau

16 Les Affaires Plus - Été 2018


Couverture

LA LOCATION CHAUFFE
LA COPROPRIÉTÉDans les prochaines années, la propriété ce genre d’investissement », d ­ it-il pour
expliquer cette nouvelle stratégie.
affrontera un vent de face à cause de la remon- Devimco n’est pas seul à embarquer
tée déjà entamée des taux d’intérêt, le resser- dans le train locatif. D’autres importants
promoteurs, comme ­P rével et ­R éseau
rement des règles hypothécaires et la concur- ­Sélection, qui s’aventurent hors du cré-
neau des résidences pour personnes âgées
rence, de plus en plus vive, du locatif neuf, en (RPA), possèdent aussi leur ticket en
pleine révolution. Dans ce marché en mutation, classe locative. Résultat : on a construit,
en 2017, davantage de logements locatifs
vaut-il mieux acheter ou louer ? (10 653, excluant les ­RPA) que de condos
(9 463) dans la r­ égion métropolitaine de
par Simon Diotte ­Montréal (RMR).
Dans la région de ­Q uébec, cette ten-
dance est plus forte encore. On y a
ous connaissez ­S olar construit deux fois plus de logements lo-

V
­U niquartier ? C’est le catifs (2 590, excluant les ­RPA), que de
nouveau projet de l’entre- condos (1 195), indique la S ­ CHL. « À
preneur S ­ erge G
­ oulet, le l’échelle de la province, les promoteurs
développeur du Q ­ uartier qui veulent développer leur terrain n’ont
­Dix30 et principal acteur pas le choix de se tourner vers le segment
de la renaissance du locatif », constate V ­ incent S
­ hirley, direc-
quartier G ­ riffintown, à deux pas du teur développement immobilier au
­centre-ville de ­Montréal. Cet immense ­Groupe ­Altus, une ­firme-conseil.
développement sur la ­Rive-Sud, qui s’arti- Bizarrement, l’intérêt des promoteurs
culera autour d’une future station du pour le locatif est né un peu par hasard.
­Réseau électrique métropolitain (REM), à Constatant la multiplication des tours
l’angle ­nord-est des autoroutes 10 et 30, d’habitation dans le ­c entre-ville de
comprendra des commerces, des tours de ­Montréal, de nombreux petits investis-
bureaux, des hôtels, des parcs, une place seurs ont acheté des copropriétés dans le

+3 %
publique et un parc immobilier de but de les louer. « ­Les promoteurs ont dé-
2 500 portes. Chose étonnante : ce futur couvert qu’il existait un marché intéres-
­centre-ville sera peuplé à majorité… de sant pour le condo locatif », dit ­Vincent
locataires. Du jamais vu dans un projet ­Shirley. Alors que la construction d’appar-
immobilier de cette envergure. tements assortis d’un bail était marginale
À l’échelle de la « ­Nous prenons le virage locatif à fond », depuis au moins 20 ans, les promoteurs se
province, l’appétit pour aff irme ­S erge ­G oulet, président de sont lancés, à partir de 2015, dans le locatif.
le condo a généré une ­Devimco, le plus important promoteur « ­Notre première phase locative, englo-
hausse du prix médian immobilier au Q ­ uébec, qui a vendu bée dans notre complexe résidentiel
de 3 % sur le marché 1 200 condos en 2017. À ­Solar ­Uniquartier, 21e arrondissement, a connu un succès qui
de la revente en 2017, de 60 % à 65 % des logements seront offerts nous a même surpris », avoue ­Laurence
à même hauteur que en location. « ­La demande des consomma- ­Vincent, nouvelle coprésidente de ­Prével.
les unifamiliales et teurs est là et les banques et les caisses de Son père, J­ acques V
­ incent, à qui elle vient
les plex. retraite sont fortement à la recherche de de succéder, n’a fait que de la propriété

Les Affaires Plus - Été 2018 17


Couverture

pendant toute sa carrière, à l’exception


de résidences pour personnes âgées.
Laurence ­Vincent change de cap pour
répondre à la nouvelle donne. « ­Tous nos
futurs complexes comprendront une
phase locative. L’ère est à la multiplica-
tion des complexes mixtes, qui intégre-
ront condos et locatifs », ­affirme-t-elle.
Oubliez les tours à l’apparence soviétique
et à l’insonorisation déficiente, les nou-
veaux complexes « À louer » sont des
­copier-coller de la formule condo. Même
finition, même emplacement de choix et
même commodités, du ­toit-terrasse au gym
en passant par les espaces de socialisation.
L’unique différence, selon les consultants en
immobilier : les locataires préfèrent des
logements de plus petits gabarits. « C’est
une tendance qui ne fait que commencer »,
affirme P ­ ierre M­ offet, promoteur de
­Quartier Q ­ B et d
­ eL­ aS­ uite, deux immenses 1
complexes locatifs dans l’arrondissement
­Sainte-Foy—­Sillery-Cap-Rouge, à ­Québec.
Phénomène nouveau, la clientèle du la première phase de condos, le ­Magellan,
locatif ne se compose plus en majorité de a été écoulée à 90 % lors de son lance-
gens moins bien nantis, incapables d’accé- ment. Le REM a son effet. 1
der à la propriété, mais de personnes que Si la copropriété n’est pas engloutie par Le projet Solar Uniquartier sortira de
le statut de copropriétaire n’attire plus. la vague du locatif, c’est que ce mode de terre sur la Rive-Sud.
C’est le cas de ­Michel ­Roy, nouvellement vie ne perd pas de son attrait aux yeux de
locataire avec sa conjointe d’un apparte- nouveaux acquéreurs. Axel D. Manesor
ment neuf dans la C ­ ité du multimédia, est propriétaire, depuis un an, d’une co- 2
adjacent au V ­ ieux-Montréal. « ­La respon- propriété dans ­G riffintown. Pour ce La Suite, un projet de complexe locatif
sabilité d’être copropriétaire pèse lourde- ­Malgache d’origine, il ne fait pas de doute à Québec.
ment. Il y a toujours des voisins indési- que son actif prendra de la valeur avec le
rables à gérer, des réparations à faire et temps. « ­Depuis mon achat, je pourrais
des hausses faramineuses de frais de co- déjà vendre mon condo 20 000 dollar de 3
propriété qui en découlent. En devenant plus, et dans quelques années, s’il ne me Le lobby des Appartement-boutique,
locataire, je me libère de tous ces tracas », convient plus, je pourrai le louer sans pro- un projet de Prével situé dans le
raconte ce professionnel de 49 ans, blème en couvrant la totalité de mes Vieux-Montréal.
­ex-copropriétaire et ­ex-administrateur frais », dit ce financier.
dans des syndicats de copropriété. À l’échelle de la province, l’appétit pour
le condo a généré une hausse du prix
Le ­condo ­se ­maintient médian de 3 % sur le marché de la revente
Malgré l’explosion de l’offre locative de en 2017, à même hauteur que les unifami-
qualité, la copropriété résiste et tient le liales et les plex. La F ­ édération des ­ rocure-t-elle automatiquement un ren-
p
coup. La métropole, où s’effectuent 70 % chambres immobilières du Q ­ uébec pré- dement à long terme ?
des transactions immobilières dans la pro- voit une hausse de prix de même ampleur Pour B
­ runo T
­ herrien, directeur général
vince, a connu une année exceptionnelle en 2018. Il existe cependant des disparités au ­Groupe ­Investors, les facteurs entrant
en 2017. À preuve : sur l’île de ­Montréal, les régionales. Une baisse de prix de 1 % a été en ligne de compte pour chaque mode de
mises en chantier de condos ont connu un enregistrée dans la région de ­Québec, où vie sont tellement nombreux qu’il est
bond de 50 %. « ­Ce marché a repris de la le marché de l’emploi et le solde migra- impossible de favoriser l’un par rapport à
vigueur en 2016 dans le ­centre-ville de toire sont plus faibles que dans la métro- l’autre. « L’exemption du gain en capital
­Montréal, en 2017 sur l’île entière, et en pole. La chute, qui dure depuis quelques sur la résidence principale était un fac-
2018, ça devrait s’étendre dans toute la années, devrait s’arrêter en 2018, avec une teur favorable à la propriété dans le passé,
région », prédit ­Vincent S­ hirley. stabilisation des prix. mais aujourd’hui, il existe d’autres véhi-
Selon un rapport du ­Groupe ­Altus, les cules d’épargnes, comme le ­CELI, où il
bureaux de vente de trois projets de co- La difficile comparaison est possible de profiter de rendement à
propriétés dans le c ­ entre-ville de Dans ce contexte effervescent, que faire : l’abri de l’impôt. Cette nouvelle donne
­M ontréal ont été pris d’assaut par les louer ou acheter ? ­Le locatif, e
­ st-ce que ça complique les choses », explique ce pla-
acheteurs depuis septembre, permettant équivaut encore, selon l’adage populaire, nificateur financier. Chose certaine, dit
d’écouler plus de 90 % de leur offre. à jeter de l’argent par les fenêtres en en- ­Bruno ­Therrien, si un client se présente
Même phénomène à S ­ olar U­ niquartier, où richissant le propriétaire ? ­L a propriété à son bureau en déclarant que pour lui, la

18 Les Affaires Plus - Été 2018


Couverture

vient à 1 196 dollar (incluant eau chaude


domestique). Pour un appartement de
même taille, avec la même qualité de fini-
tion, la location revient à 1 045 dollar par
mois. Une mince différence de 151 dollar
en faveur de la location, qui comprend
toutefois l’électricité et l’Internet.
De là à conclure que la propriété est
plus avantageuse, car, comme dit l’adage,
il restera quelque chose à la fin, on
doit soupeser les deux options. C’est ce
qu’a fait ­I an ­S énéchal, président de
­Votrefinancier.net, un cabinet de services
financiers. À des fins de comparaison, il
suppose que le locataire, qui n’a pas eu à
mettre un acompte de 43 500 dollar, a
placé cette somme dans un C ­ ELI. Au
bout de 25 ans, à 5 % de rendement, il
aura un actif de 147 300 dollar. S’il est un
bon épargnant, on peut émettre l’hypo-
2 thèse qu’il investira le différentiel du
coût entre la location et l’achat, soit
151 dollar par mois, plus ses économies
propriété est nettement plus favorable sur l’électricité et l’énergie, pour un total
que la location, il lui remettra les pen- de 350 dollar par mois, afin de gonfler son
dules à l’heure. « ­Les propriétaires ont ­CELI. En additionnant le rendement du
tendance à ­sous-estimer les coûts de leur ­CELI et les versements périodiques de
mode de vie », ­dit-il. 350 dollar du différentiel, ce locataire fi-
Il existe souvent un préjugé contre la loca- nira avec un actif de 353 000 dollar (sans
tion, car les gens associent automatique- tenir compte de l’inflation).
ment locataire avec épargnant indiscipliné Du point de vue du propriétaire, son
et propriétaire avec investisseur conscien- actif de départ vaut 217 000 dollar. Avec
cieux. « ­Je connais beaucoup de proprié- un taux d’appréciation de 2 %, vu que
taires qui font continuellement des c’est un actif plus sécuritaire et que le
rénovations, et se justifient en disant qu’il marché immobilier est déjà cher, la va-
s’agit d’un investissement. Or, la rénova- leur de son actif vaudrait 356 000 dollar
tion, c’est souvent de la pure consomma- au bout de la même période de temps.
tion. C’est une dépense que vous n’allez « ­L a conclusion est un peu plate, mais
­peut-être jamais récupérer, surtout si vous finalement, selon des hypothèses stan-
envisagez de vendre à long terme », sou- dards, ça revient au même. Cependant,
tient Éric ­Brassard, ­FCPA, ­CA, conseiller rien n’est figé dans le temps. Les taux
en placement chez ­B rassard ­G oulet hypothécaires, les frais de copropriété et
­Yargeau et P ­ atrimoine H
­ ollis. Plus impor- les taxes foncières risquent plus proba-
tant encore, la plupart des défenseurs de la blement d’augmenter que le contraire »,
propriété oublient souvent, dans leur précise ­I an ­S énéchal. Le condo devra
calcul comparatif, le coût de renonciation. aussi trouver preneur, au prix demandé
« ­Pendant que votre propriété immobilise à la fin de cette période, et la revente
votre capital, ­celui-ci ne vous procure pas entraîne des frais.
de re n d e m e n t a i lle u rs  », ex pli q u e L’avantage du locataire, c’est qu’il se
Éric ­Brassard, auteur du guide U ­ n ­chez-moi trouve davantage à l’abri de mauvaises sur-
à mon coût, une référence en la matière. prises. « J’ai connu des hausses de frais de
On entend souvent qu’il est possible copropriété de 10 % annuellement et les
d’être propriétaire au coût d’un loyer. taxes foncières connaissent actuellement
Mais e ­ st-ce vrai ? P
­ renons l’exemple du une augmentation rapide à ­M ontréal.
21 e  arrondissement, un complexe de Quant à mon loyer, il devrait suivre le
­Prével à la fois locatif et condo. Pour un rythme de l’inflation, grâce au contrôle des
condo neuf de 419 pi2, au prix de vente de loyers de la ­Régie du logement. Je demeure
217 606 dollar (taxes incluses), le coût également plus mobile. Je peux déménager
mensuel, incluant le remboursement hy- sans devoir trouver un acheteur », argu-
pothécaire (mise de fonds de 20 %, terme mente ­Michel ­Roy, cet ­ex-copropriétaire
de 25 ans, taux d’intérêt de 3,59 %), les devenu locataire heureux.
3 frais de condo (0,33 $/pi2) et les taxes, re- À vous de peser le pour et le contre. +

Les Affaires Plus - Été 2018 19


Couverture

Les joies et les peines d’être

JE POSSÈDE AVA N TAG E

En remboursant le capital

MA MAISON… de l’hypothèque, on fait de


l’épargne forcée.

AVA N TAG E

Le gain en capital (la différence


par ­Simon ­Diotte
entre le prix d’achat et le prix de
vente) n’est pas imposable sur
une résidence principale.
AVA N TAG E

Offre abondante de propriétés


neuves ou usagées sur le
marché, autant en ville
qu’en banlieue.
Important coût d’entretien,
composé de dépenses
récurrentes (pelouse,
déneigement) et ponctuelles Nombreux frais à l’acquisition :
AVA N TAG E
(fissure dans la fondation). taxe de Bienvenue, frais de
notaire et prime de l’assurance
Maître chez soi (du moins, dans INCONVÉNIENT prêt hypothécaire si mise de fond
le cas d’une maison unifamiliale).
inférieure à 20 % du prix d’achat.
On peut rénover pour mettre son
foyer à son goût. INCONVÉNIENT

Les frais de copropriété peuvent


réserver des surprises.
Impossibilité de connaître
les taux d’intérêt des prêts INCONVÉNIENT
hypothécaires à long terme.
AVA N TAG E
INCONVÉNIENT
Possibilité de profiter de
l’appréciation du marché
à long terme.

Aucun contrôle sur


l’augmentation des taxes Frais d’assurance plus élevés.
foncière et scolaire.
INCONVÉNIENT
Moins de mobilité. INCONVÉNIENT
INCONVÉNIENT

20
Couverture

propriétaire ou locataire
AVA N TAG E

Pas de dépôt à faire en signant


un bail.
JE LOUE MA
MAISON…
AVA N TAG E

Augmentation des loyers


AVA N TAG E S
dépasse rarement l’inflation.
Plus grande flexibilité. On quitte
son logement sans frais à la fin
du bail.

AVA N TAG E

Facile à budgéter. De plus en plus


AVA N TAG E de complexes locatifs incluent
l’eau chaude, le chauffage,
Aucune responsabilité à l’électricité, l’Internet, les électro-
l’égard de la propriété. ménagers, etc. dans le loyer
Tranquillité d’esprit et davantage
de temps libre.

AVA N TAG E

Faible risque de mauvaises


surprises grevant le budget
(par exemple, un toit qui coule)

AVA N TAG E

Possibilité de trouver des


appartements meublés ou On n’est pas maître chez soi.
­semi-meublés. Difficile d’adapter sa maison en
fonction de ses besoins, par
exemple en agrandissant la salle
de bains.
INCONVÉNIENT
Illustration : Camille Charbonneau

On ne profite pas de l’apprécia-


tion du marché immobilier.
On n’est jamais totalement à
l’abri d’une reprise de logement INCONVÉNIENT
dans un petit immeuble locatif.
INCONVÉNIENT

21
Couverture

La propriété ­garantit-elle
un rendement exceptionnel ?
Les vieux sages nous disaient : une maison, c’est le meilleur
investissement à vie. Oui, c’était ­peut-être vrai dans le bon
vieux temps, mais e ­ st-ce le cas aujourd’hui, à une époque
où les petits investisseurs, en quelques clics, ont l’embarras
du choix en matière de placement ?
par ­Simon ­Diotte

e 1986 à 2016, en tenant L’immobilier serait, ­dit-on, un place-

D
compte de l’inflation, le ment garanti. Or, tout investissement
prix des maisons unifa- comporte sa part de risque. « ­S urtout
miliales a augmenté de qu’actuellement, on est en fin de cycle,
121 % dans la grande ré- après une envolée extraordinaire des prix
gion de ­M ontréal, in- depuis les années 2000. Dans un proche
dique une étude de J­ LR, avenir, la remontée des taux d’intérêt frei-
une firme de consultation en immobilier. nera les hausses de prix. Pour ma part, je
Les propriétaires ont donc vu leur foyer n’exclus pas un plafonnement des valeurs
prendre de la valeur, mais ­est-ce qu’ils ont ou, pire, un dégonflement de la bulle im-
été réellement gagnants ? ­Pas sûr. mobilière », avance ­Ian ­Sénéchal, pour qui
L’étude indique que pendant ces trois le marché actuel est surévalué.
décennies, le marché boursier a connu le Même son de cloche de la part de
même rendement. Toutefois, dans cette ­Bruno ­Therrien, planificateur financier et
comparaison, les frais liés à la propriété directeur régional chez ­Groupe ­Investors.
n’ont pas été pris en considération. Et « Ça fait tellement longtemps que l’immo-
pourtant, ces frais sont nombreux : coût bilier n’a pas subi une grosse débarque
d’entretien (réparations, déneigement, que les gens oublient que les maisons
pelouse, aménagement paysager), taxes peuvent perdre des plumes, ­dit-il. La mai-
foncière et scolaire, remboursement des son personnelle est sans contredit un in-
intérêts, assurance, frais de courtage et vestissement qui doit faire partie de notre
légaux, etc. Conclusion : l’immobilier portefeuille. Mais on ne doit pas se baser
n’est pas nécessairement la poule aux uniquement sur son appréciation pour
œufs d’or comme le prétendaient les bâtir sa retraite », affirme ­Bruno ­Therrien.
vieux sages. Imbattable, l’immobilier ? ­Prenons un
Le hic, c’est que lorsqu’on discute immo- exemple plus récent. L’augmentation du
bilier dans les médias, les intervenants se prix médian des copropriétés sur l’en-
trouvent souvent en conflit d’intérêts, car semble du marché québécois de 2007 à
ils sont courtiers hypothécaires, agents 2017 a été de 44 %, soit une hausse an-
immobiliers ou promoteurs. « C’est rare, nualisée de 3,7 % en dollars courants
des gens totalement neutres en ce qui a (prix de 2007 en dollars de 2007 et prix
trait à l’immobilier », soutient ­Ian Sénéchal, de 2017 en dollars de 2017), selon les
président de V ­ otreConseiller.net, un cabi- calculs fournis par ­Joanie ­Fontaine, éco-
net de services financiers. C’est p ­ eut-être nomiste chez J­ LR.
ce qui explique la prolifération de mythes, Pendant la même période, sur les mar-
comme la supposée rentabilité de la réno- chés boursiers, la hausse des valeurs a été
vation – en réalité, c’est surtout une dé- de 4,7 % à la ­Bourse de ­Toronto et de 10 %
pense –, qui deviennent à la longue de à la ­Bourse de ­New ­York, selon les infor-
fausses vérités. mations fournies par F ­ rançois ­T êtu,

22 Les Affaires Plus - Été 2018


Couverture

­ ice-président et gestionnaire de porte- coûte cher, exactement à l’image des voi-


v
feuille chez ­RBC ­Dominion valeurs mobi- tures de luxe. Comme propriétaire, le
lières. Non seulement la ­Bourse a mieux possible gain en capital généré à la re-
performé, mais en plus, les frais de gestion vente réduit le coût total de cette dé-
des placements sont beaucoup moindres pense, mais il est très rare qu’il l’annule
que les coûts d’entretien d’une maison. complètement », affirme Éric ­Brassard.
En comparant les deux placements, on Pour estimer le rendement d’une pro-
doit aussi prendre en considération notre priété, il existe de nombreux outils sur
tolérance au risque. « ­En restant très pru- ­Internet. Nous en avons testé plusieurs, dont
dent sur les marchés, il se peut que notre celui du site www.creditfinanceplus.com,
rendement ne dépasse en vue de connaître le
pas 5 % annuellement. rendement estimé, sur
D’où l’intérêt, pour les 25 ans, d’une maison
gens plus conserva- « Qu’on soit actuellement sur le
teurs, de considérer marché à ­Lévis, sur la
l’achat d’une propriété, locataire ou rive sud de Q ­ uébec.
ce qui leur sera plus Son prix de vente :
avantageux », ajoute ­Ian propriétaire, se 300 000 dollars. En
­Sénéchal. Même chose entrant tous les para-
pour les épargnants loger comporte mètres possibles –
indisciplinés. « ­Ces a c o m p t e d e 2 0  %
­gens-là profiteront de nécessairement (60 000 $), taux hypo-
l’épargne forcée qu’im- thécaire (4 %), taxes
plique l’achat d’une un coût. Plus foncière et scolaire
maison », affirme Éric (3 300 $), frais de
­B rassard, ­FCPA, ­CA, on vit dans du notaire et droits de
conseiller en place- mutation [taxe de
ment chez ­B rassard luxe, plus ça Bienvenue] (6 000 $),
­G o u l e t ­Ya rge a u e t appréciation annuelle
­Patrimoine ­Hollis. coûte cher. » (2 %, une estimation
Cependant, il y a réaliste), dépenses ré-
des périodes où l’im- – Éric B­ rassard, ­FCPA, ­CA, currentes d’entretien
mobilier paraît imbat- conseiller en placement chez ­Brassard (6 000 $), assurance
table. Une étude de ­Goulet ­Yargeau et ­Patrimoine ­Hollis. (450 $), taux d’infla-
­D esjardins souligne tion (2 %) et frais à la
Illustration : Camille Charbonneau

que la valeur nette revente (2,5 % de la


moyenne des ménages valeur de la maison
propriétaires a doublé entre 2000 et 2016, dans 25 ans, soit 12 305 $) –, on arrive à la
principalement grâce à l’envolée de la ligne d’arrivée avec un rendement défici-
valeur de leur principal actif non finan- taire de 1,91 %. En doublant l’appréciation
cier : leur propriété. « ­Pendant ce temps, annuelle à 4 %, le taux de rendement an-
la valeur nette des ménages locataires nuel effectif est de 0,11 %. À 6 %, le rende-
stagnait. Voilà un argument fort en faveur ment augmente à 2 %.
de l’achat plutôt que de la location », af- Cette simulation ne calcule pas le coût
firme P ­ aul C
­ ardinal, directeur, analyse du de renonciation. De combien notre argent
marché, à la ­F édération des chambres aurait fructifié en l’investissant ailleurs
immobilières du Q ­ uébec. pendant la même période ? Comme quoi,
« ­Qu’on soit locataire ou propriétaire, devenir riche avec sa propre maison n’est
se loger comporte nécessairement un pas un automatisme, malgré ce qu’en
coût. Plus on vit dans du luxe, plus ça disent les vieux sages. +

Les Affaires Plus - Été 2018 23


Couverture

Bienvenue dans T E R R E B O N N E E T RO S E M O N T

mon ­Club ­Med  !


YIMBY
(Réseau ­Sélection)
yimbyproject.com

G AT I N E AU

Le ­Vibe
(Boulet ­Construction)
levibe.ca

omment renouveler cité n’est pas incluse. Les futurs rési-

C
Exit les tours d’habitation l’offre locative ? ­E n dents, qui vivront dans une superficie
au mode de vie spartiate, s’inspirant des bonnes moyenne de 575 pieds carrés, n’auront
pratiques dans le mi- qu’à déménager un sofa, quelques
les nouveaux complexes lieu des résidences chaises et un matelas et hop ! bonjour la
locatifs ressemblent de plus pour aînés. C’est de visite ! ­L es loyers oscilleront entre
en plus à des complexes cette façon que ­Réseau 995 et 1 700 dollars par mois.
­Sélection, l’un des plus importants ges- En plus de leur appartement, les loca-
touristiques. Pleins feux tionnaires de complexes pour le troi- taires profiteront d’une multitude
sur le renouveau du sième âge de la ­Belle ­Province, vient de d’aires communes conçues pour favori-
lancer un concept locatif pour attirer la ser les activités sociales, comme un
marché locatif. génération du millénaire : les apparte- lounge, une cuisine collaborative, un
Illustrations : Camille Charbonneau

ments Yimby, acronyme de ­Yes in my espace de travail partagé et une terrasse


backyard, dont le premier complexe de sur le toit avec brumisateur. Yimby
par ­Simon ­Diotte
122 unités accueillera ses premiers loca- comptera même un gestionnaire de
taires en juillet prochain dans le quar- communauté (également responsable
tier ­Rosemont, au cœur de ­Montréal. de la location), dont le travail sera d’ani-
Le concept : un appartement ­tout-inclus, mer l’immeuble, tel un G.O. dans un
comprenant mobilier intégré, électro- ­Club ­Med, en organisant des activités
ménagers, Internet et système de son comme des cours de yoga ou des ate-
sans fil et eau chaude. Seule l’électri- liers d’ébénisterie.

24 Les Affaires Plus - Été 2018


Couverture

­V I E U X- MO N T R É A L

­Appartements-
Boutique (Prével)
prevel.ca

­V I E U X- MO N T R É A L

SIX88 (Stanford
­Properties ­Group)
six88.ca

­V I E U X- MO N T R É A L

Saint-M2
(Cogir ­Immobilier)
saintm2.com

RO S E M O N T

Central ­Rosemont
(Cogir ­Immobilier G R I F F I N TOW N

et ­Prével ­Alliance) L’Hexagone


centralrosemont.com (Devimco)
hexagonelocation.ca

« ­Les gens de toutes les générations qui futur locataire qui venait de signer un bail Bien que conçus en tenant compte des
visitent nos complexes pour retraités au moment de l’entrevue. Ce célibataire aspirations des 35 ans et moins, ces loge-
nous répètent continuellement : "Si seu- apprécie également la flexibilité qu’offre la ments pour jeunes n’excluent pas les
lement je pouvais profiter du même train location. « ­Si j’achetais une propriété, j’au- autres générations. « ­Notre public cible
de vie !" ­D e là nous est venue l’idée rais l’impression de m’enchaîner à comprend tous les gens ayant un esprit
d’adapter la formule à la génération du ­Montréal alors que j’ai encore en tête d’al- jeune », précise P ­ hilippe O
­ livier B
­ ouclin.
millénaire », explique ­P hilippe ­O livier ler vivre en E ­ urope ou aux É ­ tats-Unis », La difficulté d’accéder à la propriété, avec
­B ouclin, directeur, Programmation et témoigne cet A ­ bitibien d’origine. le resserrement des règles hypothécaires,
projets spéciaux chez ­Réseau ­Sélection, Au contraire des X, les Y (ou génération pourrait contribuer à propulser ce modèle.
­lui-même un jeune de 24 ans. du millénaire) ne se pressent pas pour ac- Si les jeunes sont dans la mire des promo-
Issu du monde de la publicité, ­C arl céder à la propriété. « ­Ils ne considèrent teurs, les 50 ans et plus ne sont pas en reste.
­Godbout, 29 ans, a été séduit par ce mode plus la location comme une étape tempo- Des complexes locatifs « 55 + lifestyle »,
de vie. « ­Si je compare le Yimby aux appar- raire dans leur vie », affirme ­P hilippe selon le jargon du milieu, envahissent le
tements traditionnels dans le même quar- ­Olivier B ­ ouclin. Côté marketing, Yimby marché. Ils ressemblent à s’y méprendre à
tier, le surcoût du loyer est minime, mais fait les choses autrement. Réseau S ­ élection des tours de condos, mais attirent des rési-
les avantages, extrêmement nombreux. En a transformé un véhicule motorisé dents qui veulent se libérer des contraintes
outre, je vais profiter d’une unité à aire ­Airstream – mythique pour son design en associées à la propriété. « ­Ce sont des loge-
ouverte avec un mobilier spécialement aluminium – en bureau de location, sym- ments qui comblent le fossé entre l’unifami-
conçu pour maximiser l’espace, ce que je bolisant ainsi le caractère mobile des Y. liale et les résidences pour personnes
n’aurais pas dans un vieil appartement mal Cette caravane se déplace dans les festivals âgées », explique ­Claude ­Paré, consultant en
divisé, mal insonorisé et mal isolé », dit le en vue de rameuter les jeunes. développement immobilier chez D’ici 2031.

Les Affaires Plus - Été 2018 25


Couverture

A R RO N D I S S E M E N T D E
­S A I N T E - F OY – S I L L E RY –
CA P - RO U G E ( Q U É B E C )

Quartier ­QB
(Douville ­Moffet et ­Associés)
quartier-qb.com

­S A I N T- J E A N - ­S U R- R I C H E L I E U

Evol ­Saint-Jean
Groupe ­Guy ­Samson
evolstjean.com

Là où les jeunes et les moins jeunes se salle de yoga, à ­Saint-Jean-­sur-Richelieu. rieur. « ­On constate aussi, chez les retrai-
rejoignent, c’est dans leur appétit pour « ­Pour vivre dans le même genre d’apparte- tés, qu’ils ne veulent pas laisser une co-
les ­tout-inclus avec abondance de com- ment en copropriété, on aurait dû payer au propriété en héritage à leur succession »,
modités. « ­Si je pouvais inclure la femme moins 500 000 dollars. Or, selon nous, c’est ajoute ­Pierre ­Moffet.
de ménage dans le loyer, les locataires plus rentable de laisser notre capital dans Dans la grande région de M ­ ontréal, en
seraient encore plus heureux », affirme nos placements que de l’immobiliser dans plus des Y et des 55 ans et plus, l’arrivée
­L aurence ­V incent, coprésidente de une copropriété et, en plus, on n’a aucune massive de nouveaux résidents venant
­P rével, maître d’œuvre du complexe gestion à faire », dit Élène L ­ avoie-Thuot, d’ailleurs propulse l’engouement pour le
21e arrondissement, qui mêle coproprié- jeune septuagénaire comme son mari. locatif, affirme F
­ rancis C
­ ortellino, analyste
tés et appartements locatifs dans le « ­Les gens recherchent maintenant du de marché à la ­SCHL. « ­De juin 2016 à juin
­Vieux-Montréal. Tous les promoteurs haut de gamme, mais en locatif, et 2017, 15 000 résidents non permanents se
cherchent actuellement à inclure le veulent demeurer à proximité des ser- sont établis à ­Montréal, du jamais vu de-
maximum de services. On parle par vices », constate ­Pierre ­Moffet, président puis une quinzaine d’années », ­dit-il.
exemple de livraison de repas préparés de ­Douville ­Moffet et ­Associés, promo- L’éclosion de cette nouvelle offre locative
par des fournisseurs ou d’une application teur de ­Quartier ­QB, immense complexe constitue, selon ­Michel ­Max ­Raynaud, pro-
mobile qui téléphone automatiquement locatif de 600 appartements dans l’arron- fesseur à l’École d’urbanisme de l’Univer-
aux locataires vieillissants pour s’assurer dissement de ­S ainte-Foy–Sillery–­C ap- sité de ­Montréal, une excellente nouvelle
qu’ils vont bien. Rouge, à Q ­ uébec, qui attire aussi des pour la cité de ­Valérie ­P lante. « ­Avec
Les médecins à la retraite R ­ éal T
­ huot et étudiants et des célibataires. « ­Nos loca- l’émergence de ces complexes locatifs haut
Élène L ­ avoie-Thuot déménageront cet été taires aiment la mixité de clientèle », af- de gamme, ­Montréal se compare mainte-
dans un cinq et demie dans le complexe firme ­P ierre ­Moffet. Le prochain com- nant aux autres grandes villes du monde
­EVOL (le mot « ­Love » à l’envers), un parfait plexe locatif de cet important joueur de au chapitre de l’offre. La métropole devient
55 + lifestyle, avec piscine, stationnement la ­Vieille ­Capitale, ­La ­Suite, comprendra plus attrayante pour les étrangers »,
intérieur pour voiture et triporteur, gym et en plus des stations d’entraînement exté- ­conclut-il. +

26 Les Affaires Plus - Été 2018


Une bonne affaire,
investir dans un
lopin de terre ?

S
Depuis 2005, la valeur des forêts i vous souhaitez acheter une Le principal facteur qui explique la
terre à bois, ­armez-vous de pa- flambée des prix, c’est le bon vieux prin-
privées a explosé partout au tience. À moins de magasiner cipe de l’offre et de la demande. Les
­Québec. Le prix de l’hectare a dans le B­ as-Saint-Laurent, au terres se vendent au c ­ ompte-gouttes.
­Saguenay–­Lac-Saint-Jean ou en Parmi les quelque 134 000 propriétaires
bondi d’au moins 200 %. ­Abitibi, les aubaines sont difficiles à trouver. forestiers au ­Québec, à peine 0,5 % d’entre
­Est-ce encore un bon D’après les plus récentes données de la eux veulent vendre leurs forêts. Selon un
­Financière agricole du Q ­ uébec (FADQ), les sondage mené par la ­Fédération des pro-
investissement ? terres agricoles, qui incluent les terres à ducteurs forestiers du ­Québec (FPFQ),
bois, se négocient à une valeur moyenne trois lots vendus sur cinq le sont entre
par ­Claudine Hébert de 15 772 dollars l’hectare. C’est 220 % de membres d’une même famille (51 %) ou
plus que le prix moyen payé en 2005 alors entre amis et connaissances (15 %).
que le même hectare coûtait 4 924 dollars. C’est que les propriétaires accordent
Un bond d’au moins 15 % par année. une haute valeur patrimoniale à leurs
Les valeurs des terres en M ­ ontérégie, terres, observe L ­ uc B
­ outhillier, profes-
dans les L ­ aurentides et dans L ­ anaudière, seur titulaire du D ­ épartement des
trois secteurs limitrophes du ­g rand sciences du bois et de la forêt de l’Univer-
­Montréal, sont les principales responsables sité L
­ aval. « ­Ces terres ont été léguées de
de cette envolée. L’hectare (un terrain de génération en génération. Ce n’est pas un
soccer équivaut à 0,7 hectare) s’y vend ­plus réflexe de vendre ce bien immobilier à un
de 20 000 dollars. « ­I l frôle même les étranger », ­dit-il. Près de 70 % des pro-
40 000 à 50 000 dollars à certains endroits priétaires souhaitent léguer leur terre à
en ­Montérégie », affirme A ­ ndré ­Picard, bois à leurs enfants et ­p etits-enfants,
­vice-président au financement à la ­FADQ. selon le sondage de la F ­ PFQ.

Les Affaires Plus - Été 2018 27


Investir

« ­Une terre terres n’a pas cessé de grimper. « C’est que


de nombreux ­baby-boomers se sont ache-

permet de té un terrain de jeu », remarque cet ingé- UN DROIT DE


nieur forestier et évaluateur agréé qui di-
PROPRIÉTÉ DE PLUS
bénéficier
rige depuis plus de 25 ans ­Consultants
­Forestiers ­MS, à ­Lévis.
Cette cohorte a changé les règles du jeu.
EN PLUS AMBIGU
instantanément « ­Ce n’est plus tant la valeur du bois qui
influe sur la hausse du coût des terres,
Depuis l’arrivée massive des ­

de son bien pour


baby-boomers dans les
mais plutôt la valeur du fonds de terre », campagnes, les règlements
constate ­M arco ­F ournier. En droit, un municipaux en matière
la randonnée fonds de terre désigne le sol en tant que
moyen de production. Il a tellement pris
d’aménagement et d’exploitation
des forêts privées ont changé.
en famille, la de valeur au cours des 15 dernières an-
nées que les risques d’invasion d'insectes
À un point tel que certains
propriétaires ne peuvent plus

chasse, la récolte
nuisibles (la tordeuse des bourgeons de exploiter leurs biens comme bon
l'épinette et la livrée des forêts, notam- leur semble. « J’ai des clients qui
ment) n’ont pas refroidi les acheteur ni
du bois de affecté les prix, affirme cet expert.
L’ingénieur forestier doute cependant
reçoivent des amendes de 5 000 $
à 10 000 $ de leur municipalité ou

poêle. »
de la ­MRC parce que les nouveaux
que la hausse effrénée des prix se main- règlements les empêchent de faire
tienne au cours des 10 prochaines années. des coupes commerciales comme
Marc-André Côté, directeur général de la « C’est amusant, faire du bois de poêle à il leur était permis il y a 15 ans »,
Fédération des producteurs forestiers du 55, 60, 65 ans. Mais qu’en s­ era-t-il quand signale le consultant forestier ­
Québec (FPFQ) la très grande majorité des boomers aura Marco ­Fournier.
franchi le cap des 70 ans ? À moins d’être Dans sa vérification des droits de
des irréductibles en bonne santé, plu- propriété, l’acheteur devrait vérifier
sieurs vont songer à encaisser. » les contours de la terre à bois
C’est là, ­dit-il, qu’on va se retrouver avec avec le vendeur ainsi qu’avec les
un marché inondé de lots à vendre. Car voisins. « ­Les sources de données
­ st-ce encore l’eldorado ?
E qui voudra encore acheter ces terres à utilisent le ‘cadastre officiel’ de la
« ­Investir dans une forêt privée demeure bois ? ­La génération Y? L’ingénieur fores- province de ­Québec. Cependant,
un placement sécuritaire. C’est un inves- tier émet de forts doutes. Pour l’instant, ce seul un arpenteur géomètre, et
tissement qui ne perd pas de valeur », ne sont pas les principaux acheteurs inté- éventuellement le ­tribunal, peut
soutient ­Marc-André ­Côté, directeur gé- ressés par ce produit, ­observe-t-il. Le son- établir les lignes de lots sur le plan
néral de la ­FPFQ. dage de la ­F PFQ lui donne raison. Les légal », explique ­Marco ­Fournier.
Il insiste sur le fait que la terre est un jeunes âgés de moins de 34 ans comptent Par ailleurs, de récents cas dans
des rares placements dont l’investisseur pour 3 % des propriétaires de forêts pri- l’actualité viennent montrer que
peut profiter. On peut toujours contempler vées dans la province. la propriété forestière peut revêtir
une œuvre d’art sur le mur de son salon, Dans le domaine forestier comme dans une certaine perception de bien
­dit-il, alors que des actions ne permettent tous les domaines de l’immobilier, l'empla- collectif. Le cas du développement
que d’en saisir les gains en capital. « ­Une cement est donc important. « ­Je crains éga- de la montagne de ski à ­Bromont
terre permet de bénéficier instantanément lement que la dévitalisation des villages et est un bel exemple. La famille
de son bien pour la randonnée en famille, le manque de ressources financières ­Désourdy, propriétaire du mont
la chasse, la récolte du bois de poêle ou rendent certains lots difficiles d’accès dans ­Brome depuis des décennies, a
encore la production de quelques litres de le futur. Certaines municipalités pourraient voulu, il y a cinq ans, entamer
sirop d’érable », poursuit M
­ arc-André C­ ôté. ne plus avoir les moyens d’entretenir les un autre projet immobilier.
Selon les statistiques de la ­FPFQ, plus de chemins et les ponts conduisant à certaines L’entreprise prévoyait morceler
90 % des propriétaires forestiers ayant propriétés », soulève M ­ arco ­Fournier. les 150 hectares de forêt en
acquis une terre ces 20 dernières années Bertrand ­C ôté, courtier immobilier 27 lots pour la construction de
l’ont fait pour se rapprocher de la nature, ­Re∕Max spécialisé dans la vente de fermes, résidences. Les citoyens venus
loin devant la coupe et la récolte de bois. de fermettes et de terres à bois, appré- s’installer au cours des premiers
D’ailleurs, le nombre de producteurs fo- hende aussi un ajustement des prix. « ­Une développements immobiliers
restiers diminue constamment. Ils étaient terre bien entretenue a toujours pris en ont protesté contre la perte
près de 40 000 à vivre des revenus prove- moyenne de 5 % à 10 % de valeur par an- d’un espace vert, considéré
nant du bois au début des années 2000. Ils née. Ça pouvait être payant avec des taux comme un parc acquis. La ­V ille,
sont aujourd’hui moins de 30 000. d’intérêt ridiculement bas », ­dit-il. avec l’aide d’une subvention
Faites monter ces taux, ajoutez les taxes gouvernementale, a finalement
Terres prisées des ­baby-boomers municipales et scolaires, qui ont bondi fait l'acquisition du terrain boisé
Le prix du bois au mille pieds mesure de d’au moins 100 % depuis dix ans, et l’im- en février dernier pour en faire le
planche (Mpmp) a chuté de 50 % entre position de 50 % sur le gain en capital au nouveau ­Parc des sommets.
2005 et 2011, relève le consultant forestier moment de la vente, le placement devient
­M arco ­F ournier. Pourtant, le prix des alors moins intéressant. +

28 Les Affaires Plus - Été 2018


Investir

UN ACHETEUR AGUERRI
Benoit G., 56 ans,est propriétaire de terres à bois depuis près de 30 ans. Il en a acheté dans les L ­ aurentides, puis dans la région de
­L anaudière et enfin en ­Montérégie, où il a acquis une trentaine d’hectares en 2005, soit juste avant la flambée des prix. « ­Au-delà des 5 % à
10 % par année que m’ont rapporté ces terres, j’ai toujours considéré ces placements bénéfiques pour ma santé. Les efforts que demande
l’aménagement de ma forêt valent amplement l’abonnement au gym », dit l’homme d’affaires, toujours à l’affût de nouvelles acquisitions.
Depuis dix ans, il recherche une terre pour la chasse à l’orignal. Ses régions de prédilection : ­Chaudière-Appalaches, ­B as-Saint-Laurent,
­Gaspésie, ­S aguenay et ­Charlevoix. Il y a quatre ans, il a bien cru avoir trouvé sa petite perle au S ­ aguenay. « ­D es pistes, du grattage, des
selles d’orignaux partout et déjà deux caches aménagées… j’avais enfin trouvé le spot. Un beau lot d’une vingtaine d’hectares composé
de feuillus et de conifères », raconte l’investisseur. Son offre d’achat avait même été acceptée par le vendeur. L’investisseur terrien a eu
le réflexe de vérifier le registre foncier afin de s’assurer de la réelle superficie du terrain qu’il s’apprêtait à acquérir. Surprise ! L
­ e lot ne
comptait en fait qu’une douzaine d’hectares. Le propriétaire incluait une partie des terres de la ­C ouronne adjacentes dans le prix d’achat.
La transaction a avorté. Benoit G. cherche encore.

ASTUCES POUR INVESTISSEUR TERRIEN AVERTI


Il existe de bons outils pour visualiser la
terre à bois convoitée avant même de s’y
déplacer, à commencer par ­Google E ­ arth.
Il permet d’analyser la topographie du
terrain et l’environnement général à partir
de son ordinateur. Il fournit également un
bon indice sur les voisins limitrophes (site
d’enfouissement, cultivateurs,
aires protégées).
Le site web de la C­ ommission de protection
du territoire agricole du ­Québec (CPTAQ)
répertorie tous les lots de la province.
Potentiel acéricole, cours d’eau, zonage
permis (blanc ou vert – blanc permettant la
construction de bâtiment résidentiel), ce site
fournit un bon aperçu du territoire ciblé.
Le ­Registre foncier du ­Québec permet
de connaître le prix payé par l’actuel
propriétaire, son hypothèque, s’il y a lieu,
la présence de servitudes (lignes h ­ ydro-
électriques, gazoduc, éoliennes…) et autres
renseignements liés à l’historique des
transactions faites sur le lot depuis sa
création. Chaque requête coûte un dollar.
N’attendez pas que se présentent les offres. terre. « N’empruntez pas que ses chemins d’au moins 50 % pour acheter une terre
Approchez les propriétaires de terre à bois forestiers lors de la visite. Marchez sur la à bois. Notez qu’il est possible de verser
que vous convoitez. Selon les statistiques terre au complet et en zigzaguant afin de une mise de fonds réduite avec l’aide de
de la ­Fédération des producteurs forestiers vérifier les essences et la condition des la ­Financière agricole du ­Québec pour
du ­Québec, plus de 60 % des proprios des arbres, en plus de prendre connaissance du l’achat ou la consolidation d’un terrain de
134 000 forêts privées de la province ont relief du terrain », recommande le courtier 60 hectares et plus, souligne ­André ­Picard,
55 ans et plus. De ce groupe, plus de la immobilier ­Bertrand C ­ ôté. À ce propos, il ­vice-président au financement. L’institution,
moitié a plus de 65 ans. Selon la F ­ PFQ, serait judicieux d’avoir quelques notions de ­dit-il, prête également à des taux de 0,3 %
48 % des propriétaires conservent leur forêt base afin de reconnaître les essences. à 0,6 % plus bas que les meilleurs taux
moins de 20 ans. « ­En tenant compte de ces « À moins que le droit de passage soit notarié hypothécaires offerts actuellement pour
statistiques, les acheteurs peuvent utiliser le et très bien décrit, m­ éfiez-vous des lots le marché des résidences. « ­Mais attention,
registre foncier et commencer à repérer des enclavés afin d’éviter tout problème d’accès avertit André Picard, ces prêts sont
propriétaires qui pourraient souhaiter vendre », à votre terrain », avertit B­ ertrand C
­ ôté. accordés exclusivement aux acheteurs
conseille le professeur titulaire ­Luc B­ outhillier Privilégiez des superficies qui disposent d’une qui prévoient valoriser leur forêt à l’aide
du département des sciences du bois et de la façade sur un chemin public. ­A ssurez-vous de travaux d’aménagement. » Il n’est pas
forêt de l’Université L
­ aval. également que le chemin est entretenu à question, ­précise-t-il, de financer des projets
­Achèteriez-vous une voiture simplement l’année si vous souhaitez y accéder l’hiver. d’investisseurs qui rêvent de construire un
à la regarder dans la cour d’un ­Attendez-vous à ce que les institutions super domaine ou de transformer leur forêt
concessionnaire ? C’est pareil pour une financières exigent une mise de fonds en développement immobilier.

Les Affaires Plus - Été 2018 29


Investir

Se protéger contre Ian


Gascon

la hausse des taux ? Gestionnaire


de portefeuille

La montée rapide des taux d’intérêt peut affecter


votre portefeuille. Comment ­faut-il réagir ?
ian.gascon@idema.ca

A
u cours des deux premiers mois
de 2018, le taux d’intérêt des obli-
gations 10 ans du gouvernement
des ­États-Unis a augmenté rapidement. Il
« 
Un changement
lise pas et soit suivie par une nouvelle
baisse des taux. En fait, cette situation est
plutôt la norme depuis plus de 15 ans, soit
depuis que l’informatique et l’automatisa-
est passé de 2,4 % à 2,9 %, un niveau qui tion accrue dans la plupart des domaines
n’a pas été observé depuis janvier 2014.
La baisse d’impôt massive annoncée
dans les taux à de l’économie a mené à des gains de pro-
ductivité remarquables.
pour les entreprises américaines par l’ad-
ministration T ­ rump à la fin de 2017 semble
long terme affecte Puisque la direction des taux d’intérêt
est difficile à prévoir, le meilleur moyen
avoir sonné le glas de l’ère des taux d’inté-
rêt ­ultrafaibles. Historiquement, un pareil
inévitablement la de se protéger à long terme contre les
variations est de posséder un portefeuille
cadeau fiscal est accordé en période
économique difficile afin de dynamiser valeur des actifs. » bien diversifié dans plusieurs catégories
d’actifs qui ne réagiront pas toutes de la
l’économie. Or, cette f­ ois-ci, il est annon- même façon à différents paramètres
cé alors que l’économie américaine tourne économiques, comme les taux d’intérêt,
à plein régime et que le cycle économique l’inflation ou le prix du pétrole, pour n’en
est déjà bien avancé. Les marchés ont nommer que ­quelques-uns. Il est probable
estimé que le résultat le plus probable de que le prix du pétrole ou des matières
cette baisse d’impôt serait une accéléra- premières en général influe davantage sur
tion de l’inflation. D’où la montée rapide les actions canadiennes que sur les titres
des taux d’intérêt. américains, ou que les taux d’intérêt
­Peut-elle être néfaste pour un portefeuille influent différemment sur les actions pri-
de placement ? ­La réponse n’est pas simple. vilégiées que les obligations d'entreprises.
Un changement dans les taux à long En diversifiant son portefeuille, on
terme affecte inévitablement la valeur des hausse et, par ricochet, l’inflation et les limite l’exposition à une région géogra-
actifs. Depuis 2008, plusieurs banques cen- taux d’intérêt. phique qui pourrait ­sous-performer. On
trales ont injecté massivement des liquidi- Une hausse des taux n’est pas nécessai- se met à l’abri de variations économiques
tés dans les marchés, ce qui a fait baisser rement catastrophique pour les marchés qui pourraientt avoir une influence trop
les coûts d’emprunt et fait exploser le prix boursiers. Certes, la hausse des taux est un importante sur son portefeuille.
des actifs financiers (actions, titres de risque, mais si la croissance économique Avant de modifier la répartition de son
dette, biens immobiliers). C’est normal, s’accélère et que l’inflation n’augmente portefeuille, il est donc important de com-
car la valeur actuelle d’un bien est la pas trop, les profits des entreprises prendre les interactions entre toutes ces
somme des profits futurs qu’il rapportera peuvent augmenter plus rapidement, ce catégories d’actifs et de ne pas considérer
en dollars d’aujourd’hui. Plus les taux d’in- qui favorise leur valorisation. Ce ne serait chacun de ses investissements de façon
térêt sont bas, plus cette valeur actuelle est pas la première fois que l’anticipation isolée. Un portefeuille est un tout où
élevée. À l’inverse, si les taux augmentent, d’une hausse de l’inflation ne se matéria- chaque composante a un rôle à jouer. +
toutes choses étant égales par ailleurs, la
valeur actuelle d’un bien diminue, d’où le
risque pour les marchés boursiers.
Cette ­f ois-ci, la hausse des taux a
­peut-être plus de chance de se matériali-
ser. Le vieillissement de la population et
la croissance soutenue de l’économie RIEN D’EXCEPTIONNEL POUR L’INSTANT
mettent une pression importante sur le La hausse des taux d’intérêt 10 ans aux ­États-Unis, d’environ 20 % au cours des deux premiers
marché de l’emploi. Les faibles taux de mois de 2018, a certes été rapide et a provoqué un retour de la volatilité sur les marchés boursiers,
chômage en A ­ mérique du N ­ ord combinés mais de telles variations n’ont rien d’exceptionnel. Depuis 2002, ce type de variation (une hausse
à un nombre élevé d’emplois à combler du taux 10 ans sur une période de deux mois de 20 % en pourcentage combinée à une hausse
poussent inévitablement les salaires à la absolue de 0,5 %) s’est produit neuf fois depuis 2002.

30 Les Affaires Plus - Été 2018


Investir

Quand une chute


de la B
­ ourse fait
le plus mal
Les pertes en ­Bourse font
partie de la vie des
investisseurs. À l’approche de
la retraite, une séquence de
mauvais rendements peut
cependant chambouler
complètement nos projets.
Comment s’en protéger ?
par Sophie S
­ tival

T
rébucher en B ­ ourse alors sident et chef des placements chez I­ psol
qu’on approche de la retraite ­Capital et auteur de cette recherche.
peut faire très mal. Une ré- Afin d’illustrer le phénomène, J­ acques
cente étude de ­CFA ­Montréal ­Lussier propose d’analyser deux scéna-
montre que l’évolution défa- rios de rendement sur une période de
vorable des rendements au cours des cinq ans (voir le tableau). On remarque
cinq premières années de la retraite peut que dans le second scénario, la séquence
grandement affecter le revenu par la commence avec un rendement de -20 %
suite, et ce, même si le rendement moyen alors que dans le premier, elle se termine
généré sur vos placements est adéquat à avec un rendement de -20 %, soit la situa-
long terme. tion inverse. Dans les deux cas, le rende-
D’abord, il faut comprendre que le ment moyen composé est identique, soit
risque financier du retraité atteint son +5,03 % par année. « ­Si l’investisseur dé-
niveau presque maximal au moment de se pose initialement un montant unique de
retirer de la vie active. « ­En supposant 5 000 dollars, dans les deux cas, le mon-
que cette personne ne travaille plus, elle tant accumulé au bout de cinq ans sera de
ne contribuera plus à son capital sous 6 390 dollars, même si la séquence de la
forme d’épargne, alors qu’elle a devant richesse diffère », souligne le chercheur.
elle le plus long horizon de retraits à faire. La situation devient plus délicate
Elle sera donc exposée davantage à une lorsqu’une personne épargne régulière-
crise qui pourrait survenir tôt à la re- ment et qu’elle dépose, comme dans notre
traite », explique ­Jacques ­Lussier, pré- exemple, 1 000 dollars par année pendant

Les Affaires Plus - Été 2018 31


Investir

cinq ans. Dans ce cas, le scénario dont la généralement jouer le premier rôle, et les
perte survient la dernière année obtient actions, le second. Trois ou quatre ans
seulement 5 134 dollars alors que celui dont avant les décaissements, on place une par-
la perte se produit au début de la séquence tie de ces sommes dans des placements à
accumulera un montant de 6 998 dollars. revenu fixe de plus courte durée et de
La différence est de près du tiers. Avec des grande qualité. Ces montants peuvent être
centaines de milliers de dollars en jeu, on des prises de profits du marché des actions
devine qu’une perte importante à la toute lorsqu’on rééquilibre le portefeuille.
fin de la phase d’accumulation peut causer
beaucoup de dégâts. Envisager une rente viagère
Plusieurs solutions de placement per-
Selon le cycle de vie de nos épargnes
Pendant la trentaine, alors qu’on com-
« Je travaille mettent d’atténuer les effets d’une
séquence de rendements défavorables.
mence à épargner, une perte boursière
importante est un moindre mal puisqu’elle
actuellement à Les fonds à date cible et les produits
cycle de vie, par exemple, vont limiter
touche des actifs modestes. Elle peut
même nous être favorable si on profite
une mécanique les risques puisque la portion à revenu
fixe du portefeuille augmente à mesure
de la reprise du marché en continuant à
investir. Quand la perte arrive tardive-
de décaissement que les détenteurs vieillissent. « ­C es
produits ont tendance à réduire de façon
ment, elle touche des sommes nettement
plus substantielles. « ­Lorsque notre patri-
qui s’ajuste en significative l’allocation en actions, ce
qui diminue le risque, mais aussi le ren-
moine devient important par rapport à
notre aptitude à épargner, on souhaitera
période de crise en dement pendant plusieurs décennies »,
rappelle ­Jacques ­Lussier.
réduire notre prise de risque en ayant un
portefeuille de placement moins agressif »,
fonction de la Pour contrer ce risque financier, il fau-
drait plutôt se tourner du côté de la rente
rappelle ­Jacques ­Lussier.
« ­Il est impossible de prévoir avec exac-
gravité de c­ elle-ci. » viagère, qui permet de retirer un revenu
stable garanti à vie. Cela nécessite une
titude quel sera le rendement de notre Jacques Lussier, président et chef des ponction de capital en début de retraite,
portefeuille d’une année à l’autre. Tant et placements chez Ipsol Capital mais procure aussi une paix d’esprit. Un
aussi longtemps qu’on n’a pas besoin portefeuille ayant un pourcentage impor-
d’argent, la séquence de nos rendements tant en rentes pourra soutenir un niveau
ne fait aucune différence », souligne de risque plus élevé pour la portion res-
­H élène ­G agné, gestionnaire de porte- tante et donc contenir une plus grande
feuille chez ­Gestion privée ­Peak et au- portion d’actions.
teure du livre Votre retraite crie au se- Selon les calculs de ­J acques ­L ussier,
cours. Toutefois, lorsqu’un marché toucher 30 % de son revenu de retraite
baissier survient au moment d’amorcer en rentes est un choix sensé. Cela inclut
nos retraits de capital, cela réduira la du- les prestations de la pension de la
rée de vie de notre portefeuille. ­S écurité de la vieillesse (SV) et du
Tout dépend aussi du taux de décaisse- ­Régime de rentes du Q ­ uébec (RRQ), qui
ment au moment de prendre sa retraite. sont, de plus, indexées au coût de la vie,
« ­Il faut trouver un juste équilibre entre la une clause souvent très coûteuse chez un
préservation du capital et un certain assureur. Prenons le cas de M ­ arc, un
potentiel de croissance durant la retraite », nouveau retraité de 65 ans dont le reve-
­précise-t-elle. Les titres obligataires vont nu net individuel s’élève à 65 000 dollars

MÊME RENDEMENT MOYEN, MAIS DES RÉSULTATS DIFFÉRENTS


Taux de rendement annuel­ Dépôt unique de 5 000 $ 5 dépôts de 1000 $
Scénario 1 ­Scénario 2 ­Scénario 1 ­Scénario 2 ­ ­Scénario 1 Scénario 2
Année 0 5 000 $ 5 000 $ 1 000 $ 1 000 $ 1 000 $
Année 1 9 % -20 % 5 450 $ 4 000 $ 1 000 $ 2 090 $ 1 800 $
Année 2 15 % 8 % 6 268 $ 4 320 $ 1 000 $ 3 404 $ 2 944 $
Année 3 18 % 18 % 7 396 $ 5 098 $ 1 000 $ 5 016 $ 4 474 $
Année 4 8 % 15 % 7 987 $ 5 862 $ 1 000 $ 6 417 $ 6 145 $
Année 5 -20 % 9 % 6 390 $ 6 390 $ 5 134 $ 6 698 $
Rendement composé 5,03 % 5,03 %

32 Les Affaires Plus - Été 2018


Investir

en 2018. Marc a droit au montant men- Faire des projections avant la retraite
suel maximal de la S ­ V et du R­ RQ et re- Dans un monde idéal, on voudrait que
çoit donc des prestations mensuelles de nos décaissements à la retraite soient
586 dollars et de 1 134 dollars respective- plus faibles en cas de rendements défavo-
ment. Ses rentes totalisent environ rables ou de crise majeure, notamment au
20 000 dollars par année et représentent début de la retraite. Il y a toutefois une
quelque 30 % de son revenu total. Marc limite à notre capacité à ajuster les re-
ne reçoit aucun autre revenu de pension traits à la baisse. Si la valeur de nos pla-
et doit piger dans ses ­R EER et ses cements chute de 20 %, on ne peut pas
comptes non enregistrés les sommes nécessairement diminuer notre train de
manquantes, ce qui nécessite un bon bas vie de façon aussi draconienne. Personne
de laine. Quant à ­Marie, 60 ans, sa situa-
tion est bien différente puisqu’elle pré-
n’envisagera de manger des macaronis au
fromage quand ça va mal et de magasiner
« Tant et aussi
voit gagner environ 125 000 $ par année
à la retraite, qu’elle souhaite prendre
une croisière autour du monde quand le
marché s’emballe… « ­Je travaille actuelle-
longtemps qu’on
dans cinq ans. Puisque ce montant ex-
cède le seuil de 122 843 dollars (en 2018)
ment à une mécanique (algorithme) de
décaissement qui s’ajuste en période de
n’a pas besoin
à partir duquel on n’a plus droit à la ­SV,
elle doit envisager l’achat d’une rente
crise en fonction de la gravité de ­celle-ci,
de l’âge et de la santé du retraité. Cela
d’argent, la
viagère. ­Si elle veut toucher 30 % de ses
revenus sous forme de rentes, soit
fera partie d’un livre que j’écris présente-
ment », indique ­Jacques ­Lussier.
séquence de nos
37 500 dollars, elle devra déduire de ce
montant ses prestations du ­RRQ et tout
Soyons francs : des chutes boursières de
20 % ou de 25 %, ça n’arrive pas chaque
rendements ne fait
revenu de pension d’employeur. Elle
comblera la portion manquante en ma-
année. Ceux qui ont pris leur retraite pen-
dant la crise financière de 2008‑2009 ont
aucune différence. »
gasinant une rente. donc été assez malchanceux. Hélène Gagné, gestionnaire de portefeuille
Autre donnée qui brouille les cartes : le Selon D ­ aniel L ­ averdière, on peut chez Gestion privée Peak
prolongement de la durée de la retraite. déjouer ces scénarios catastrophes en
Nous sommes de plus en plus nombreux à faisant, dans la quarantaine et la cin-
franchir le cap des 90 ans, ce qui augmente quantaine, des projections financières
le risque de ne pas survivre à notre qui nous donneront une meilleure idée
­épargne-retraite. Imaginez si, en plus, vous de notre revenu annuel soutenable à la
amorcez votre retraite en pleine crise retraite. N’oublions pas non plus que les
boursière ! ­Afin de contrer ce risque de retraités ont rarement tous leurs avoirs
longévité, on peut différer nos rentes via- investis dans les actions. Ces scénarios
gères. « ­Puisque la certitude de survie est tiendront compte de notre profil d’inves-
très élevée dans la soixantaine, on voudra, tisseur et reposeront sur différentes hy-
dans un monde idéal, différer nos rentes à pothèses quant à l’inflation future, à
partir de 80 ans, sinon on risque de payer l’espérance de vie et aux rendements
très cher puisque l’assureur sait bien qu’il moyens projetés des différentes catégo-
est peu probable que cette personne ries d’actifs. Il est alors possible de simu-
décède », souligne D ­ aniel ­L averdière, ler une forte baisse boursière la première
directeur principal, ­Planification financière année suivant la retraite afin d’en mesu-
et s­ ervices-conseils chez ­Banque ­Nationale rer les effets. On peut aussi projeter un
­Gestion privée 1859. rendement moyen de 1 % inférieur aux
Malheureusement, peu d’assureurs attentes afin d’avoir un portrait plus pru-
offrent de tels produits chez nous. « ­Il est dent de la situation. « ­Prendre une seule
possible de différer certaines rentes photo au haut du marché ou au lende-
jusqu’à 5 ans, parfois 10 ans, alors qu’aux main d’une débâcle financière peut me-
­É tats-Unis, c’est beaucoup plus com- ner, croit D ­ aniel L ­ averdière, à des at-
mun », constate ­J acques ­L ussier. On tentes irréalistes ou à des
pourrait également la préfinancer scénarios trop pessi-
­soi-même en mettant de côté des sommes mistes.  » +
à 65 ans qu’on investit de manière pru-
dente afin d’atteindre, dans 15 ans, par
exemple, le coût de la prime. « ­Si, dans
une dizaine d’années, je réalise que je
n’en ai plus besoin en raison de
ren-dements favorables ou
encore, si je suis malade,
j’aurai l’option de ne
pas l’acheter », précise
­Daniel ­Laverdière.

Les Affaires Plus - Été 2018 33


O
Le fric et moi

« 
Les dépressions
météo, on les voit
venir plusieurs
jours à l’avance.
Ce qui est loin
d’être le cas pour
les soubresauts
de la ­Bourse... »

Les notes de R
­ éjean
Réjean ­Ouimet a toujours un blancs. Filet de flétan, pétoncles… mon J’ai eu celles de mon père, de mon frère
carnet de notes sur lui. épouse et moi aimons bien manger à la et de ma sœur. Les membres de ma fa-
maison. Des repas que l’on accompagne mille me refilent leur véhicule lorsqu’ils
Le météorologue de ­MétéoMédia régulièrement d’une bonne bouteille de n’en veulent plus. Je les fais ensuite rou-
y inscrit les éléments vin qui peut coûter entre 30 et 40 dollars. ler jusqu’à terme, soit le jour où le méca-
nicien m’annonce que les réparations
météorologiques du jour, mais Combien représentent ces vont coûter pas mal plus cher que la va-
aussi chaque dépense dépenses par semaine ? leur du véhicule.
C’est une question indiscrète à laquelle je
qu’il effectue. préfère ne pas répondre. D’emblée, c’est Comment passez-vous vos vacances ?
une grosse partie de mon budget. J’en- Je n’ai jamais été un grand voyageur. En
par ­Claudine ­Hébert tends souvent les gens se plaindre des revanche, j’aime bien faire du camping
prix du vin et dire que l’on devrait priva- saisonnier. Mon épouse et moi avons
tiser la S­ AQ. Personnellement, j’aime une roulotte de parc sur un terrain de
Pourquoi noter vos dépenses ? mieux que mon argent aille au gouverne- camping près du lac ­Brome depuis une
J’ai commencé cette formule il y a une ment et dans ses programmes que dans vingtaine d’années. C’est le terrain que
dizaine d’années. J'éprouvais à cette une entreprise privée qui risque d’être je fréquentais quand j’étais jeune. C’est
époque quelques difficultés financières. tentée par les paradis fiscaux. L’an der- en quelque sorte notre chalet. Plus
Après l’achat de la maison au début des nier, le système de santé québécois, au- abordable, cette formule nécessite
années 1990, la gestion des dépenses quel les profits de la S
­ AQ ont contribué, beaucoup moins d’heures et d’argent
courantes m’entraînait vers une spirale a sauvé les vies de mon épouse et de pour son entretien. Ce qui me laisse
d’endettement. Mes cartes de crédit pla- mon père. plus de temps pour parcourir des pages
fonnaient en permanence. Afin de mieux et des pages de livres lors de mes
y voir clair et d’éviter les achats impulsifs, ­ vez-vous d’autres dépenses ?
A semaines de congé.
j’ai ajouté la liste de mes dépenses aux Outre l’hypothèque, les taxes et autres
facteurs météo que je notais déjà quoti- comptes à payer, je suis plutôt une per- Enfin, pourquoi avoir choisi une car-
diennement depuis plus de 30 ans. sonne économe. Je porte encore au- rière en météo plutôt qu’en économie ?
jourd’hui des vêtements achetés il y a J’ai effectivement étudié l’économie à
­ st-ce que ça donne les
E 30 ans. J’ai des skis de fond qui datent des ­HEC et à l’UQAM. Au grand dam de mes
résultats escomptés ? années 1970. Mon vélo m’a été offert par parents, j’ai bifurqué vers la météorologie.
Photo : ­Martin ­Girard

Franchement, je fais l’exercice, mais ça une voisine et j’investis une centaine de D’abord par passion, mais aussi parce que
s’arrête là. Bien que je n’aie jamais été un dollars pour son entretien annuel. je trouve cette science pas mal plus pré-
grand dépensier, je n’ai pas l’intention de visible. Les dépressions météo, on les voit
me priver sur les achats qui me font plai- Et pour la voiture ? venir plusieurs jours à l’avance. C'est loin
sir, soit la nourriture et les bons vins Je n’ai jamais acheté de voiture neuve. d'être le cas avec la Bourse. +

34 Les Affaires Plus - Été 2018


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