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Variations
Revue ouest-africaine des sciences sociales

Revue annuelle éditée depuis 2022, par les Presses de


l’Université Catholique de l’Afrique de l’Ouest - Unité
Universitaire au Togo
Contact : variationsucao.uut@gmail.com
01 BP 1502, Lomé 1, Togo

ISSN : 2958-7948

1, décembre 2022.
© Presses de l’UCAO UUT, 2022
Variations
Directeur de publication : Pr. Tossou Atchrimi
Rédacteur en chef : Koffi Kpotchou, MC.
Conseil scientifique : Pr. Yaovi Akakpo (Université de Lomé), Pr.
Benjamin Akotia (UCAO-UUA), Pr. Kouméalo Anaté (Université de
Lomé), Pr. Tossou Atchrimi (Université de Lomé), Pr. Gilles Ferréol
(Université de Bourgogne Franche-Comté), Pr. Rock Houngnihin
(Université d’Abomey-Calavi), Pr. Komi Kouvon (Université de Lomé), Pr.
Auguste N’sonssissa (Université Marien N’Gouabi), Pr. Boussanlègue
Tchable (Université de Kara).
Comité international de lecture : Pr. Aklesso Adji (Université de Lomé),
Pr. Cyprien Coffi Aholou (Université de Lomé), Pr. Mawusse Kpakpo Akue
Adotevi (Université de Lomé), Pr. Komlan Avougla (Université de Lomé),
Yolande Berton-Ofoueme (Université Marien Ngouabi), Pr. Céline Bikpo
(Université de Cocody), Pr. Brice Bini (UCAO-UUA), Essohanam Bini,
MC. (Université de Kara), Pr. Thierry Ezoua (Université de Cocody), Pr.
Kokou Mawulikplimi Gbemou (Université de Lomé), Yacouba Halidou,
MC. (Université Abdou Moumouni), Pr. Kokou Folly Lolowou Hetcheli
(Université de Lomé), Pr. Komi Kossi-Titrikou (Université de Lomé),
Emmanuel Langlois, HDR (Université de Bordeaux), Pépévi Lodonou-
Kpakpo, MC. (Université de Lomé), Pr. Hugues Moukaga (Université
Omar Bongo), Sényi Moumouni, Directeur de recherche (Université Abdou
Moumouni), Napakou Batchin (Université de Lomé), Pr. Kuwêdaten
Napala (Université de Kara), Pr. Gaston Ogui (UCAO-UUA), Pr.
Paboussoum Pari (Université de Lomé), Professeur Mouckaila Abdo
Lawani Serki (Université Abdou Moumouni), Clarisse Tama-Imorou, MC.
(Université de Parakou), Bilakali Tonyeme, MC. (Université de Lomé), Pr.
Ignace Yapi Ayenon (Université de Bouaké).
Comité de rédaction : Koffi Kpotchou, Kokouvi Azoko Kokou, Elom
Kokou Assinou, Awagnon, Houvi Messagan, Dopé Akite-Djamlan.
EDITORIAL .................................................................................................................... 5
Reconstitution empirique de théories et impératif de contribution africaine
à la science contemporaine, Yaovi AKAKPO....................................................... 7
De la théorie de la complementarité de Niels Bohr : un projet de
reconstitution d’unité en physique quantique, Kokou LABOU .................... 19
Le métier d’« enquêteur » dans les bureaux d’étude au Togo : pratiques,
enjeux et circulations de modèles, Konga PALASSI, Kossi Mitronougna
KOUMI ............................................................................................................................ 49
Imagination, créativité et innovation : de la naissance de l’idée à sa
socialisation, Hayatou-Lay SOULE ......................................................................... 67
Déterminants de la résistance des femmes en couple victimes de violences
conjugales à Lomé (Togo), Kodjo Sena ATCHON .......................................... 83
Transitions des pratiques agricoles liées aux cultures vivrières dans la
Préfecture de Zio au Sud-Togo, Komivi BOKO .............................................107
Culture et santé en milieu urbain au Togo : demande et offres de soins de
santé dans la forêt sacrée de Bè à Lomé à, Yawo Mawufe DOTSU ........125
Secteur informel et ascension sociale : les facteurs explicatifs de
l’épanouissement socio-économique de certains acteurs dans le Grand
Lomé au Togo, Ablamvi DOVI, Koffi KPOTCHOU ..................................147
Langage et pratiques enseignantes : les représentations professionnelles de
l’approche "ASEI - PDSI" dans une circonscription d’éducation de base du
Burkina Faso, Salifou ROUAMBA........................................................................169
La résistance au changement dans la mise en place d’une nouvelle
organisation structurelle, Sadji N’gbansonhfi GBANDEY ..........................189
Les églises de réveil au Togo de 1939 à nos jours, Ningui wenssowa
MAYEDA ......................................................................................................................203

Editée par les Presses de l’UCAO-UUT


Imagination, créativité et innovation : De la naissance de l’idée à sa
socialisation

Hayatou-Lay SOULE
Université de Lomé, Togo

Résumé
Ce texte interroge les mécanismes en jeu dans l’acte d’imaginer, de créer et d’innover. Il retrace le
parcours intellectuel de l’acte de création et d’innovation. Il s’inscrit dans la tradition qui consacre
le rôle primordial de l’imagination en tant que reine des facultés humaines, capable de porter l’élan
créatif jusqu’à son terme dans l’innovation. Conséquemment, y sont retracées les étapes qui
conduisent l’homme de l’imagination jusqu’à l’innovation en passant par la créativité. Nous y
proposons un Discours de la méthode pour créer et innover (au sens cartésien) ou, à défaut une
Psycho-logique de la créativité et de l’innovation (au sens poppérien).
Mots-clés : sensation, idée, imagination, créativité, innovation.
Abstract
This text questions the mechanisms involved in the act of imagining, creating and innovating. It
traces the intellectual journey of the act of creation and innovation. It is part of the tradition that
consecrates the primordial role of the imagination as the queen of human faculties, capable of
carrying the creative impulse to its end in innovation. Consequently, the steps that lead man from
imagination to innovation through creativity are traced there. We propose a Discourse on the
method for creating and innovating (in the Cartesian meaning) or, failing that, a Psycho-logic of
creativity and innovation (in the Popperian meaning).
Keywords: sensation, idea, imagination, creativity, innovation.
Introduction
Dans l’histoire des idées, l’imagination a connu une double
appréciation presqu’opposée l’une à l’autre. La première conception fait de
l’imagination une peinture qui la noircit et l’accable de tous les vices dont
est capable l’esprit humain. L’imagination est, selon une expression de N.
Malebranche, cette « folle de logis » qui envahit l’esprit, l’opprime et
l’empêche d’aller convenablement à la connaissance. Si la connaissance est
dévoilement du réel, l’imagination contribue malheureusement à noircir
encore ce cheminement en ajoutant une couche de plus, non plus au réel
qu’il faut découvrir, mais cette fois-ci à l’esprit qui veut découvrir. Il faut
dire qu’il y a toute une période de l’histoire des idées où l’on assiste à une
dévalorisation des facultés de l’imagination. M. Serki (2014) parle d’une
« dévalorisation ambiante » pour désigner ce qu’on peut appeler cette chasse
ouverte à l’imagination, véritable guerre contre tout ce qui a trait à elle, cette
grande faculté dont la grande vocation est de pervertir la raison et de la
faire sombrer dans l’erreur et l’égarement, loin de la connaissance, vocation
première de la raison.
C’est à croire que la connaissance n’est possible qu’au bénéfice d’une
absence d’imagination. Pendant toute la période de cette dévalorisation, qui
va de Platon à G. Bachelard, les penseurs de divers horizons, et surtout, les
philosophes s’acharnent contre la « maudite » imagination, maîtresse de
l’erreur, empêcheuse de découvrir le vrai. Pour Platon, par exemple, de
toutes les opérations de l’âme (l’intelligence, la connaissance discursive, la
foi et l’imagination), c’est la faculté de se faire des images, qui est la plus
éloignée du vrai. Si déjà, la réalité sensible n’est pas la vraie réalité, et que
l’imagination se met en droit d’en faire des copies qu’elle prend plaisir à
pervertir, c’est que ces copies perverties sont plus loin de la réalité, et
finalement, l’imagination devient une faculté qui nous éloigne trois fois de
la réalité, la vraie.
Pour B. Pascal, l’imagination est « cette partie décevante de l’homme,
cette maîtresse de l’erreur et de la fausseté » (M. Serki, 2014, p. 90) qui
empêche et obscurcit la raison dans la quête du vrai. F. Bacon (2004) la tient
pour l’un de ses quatre idoles de l’esprit qui empêchent l’esprit et l’assaillent
de toute part, quand celui-ci se lance dans l’interprétation de la nature.
Quant à G. Bachelard, il pense que la faculté de se faire des images, est l’une
des causes de la lenteur de l’esprit et elle fait partie de ce qu’il appelle les
obstacles épistémologiques.
L’après G. Bachelard est, par contre, marqué par une réhabilitation
de l’imagination (M. K. Akue Adotevi, 2014) dont l’œuvre L’imagination
scientifique de G. Holton, constitue une pièce introductrice. C’est la seconde
conception de l’imagination qui fait d’elle le nec plus ultra de la recherche

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scientifique (et artistique). C’est à ce paradigme de revalorisation aussi bien
en sciences, en art qu’en communication que se consacre le second numéro
de la revue Nunya, Revue de philosophie Patrimoine scientifique et technique. Dans
ce second numéro, intitulé Imagination et univers de sens, les intervenants, pour
la plupart des philosophes d’horizons différents, se sont penchés sur
l’imagination, son rôle, ainsi que son déploiement dans la découverte
scientifique, la création artistique, dans le fil du discours scientifique et dans
la communication. Sous la direction de Y. Akakpo (2014), ces penseurs ont
démontré le rôle actif qu’occupe la faculté de se faire des images en sciences,
en arts et en communication. S’inscrivant dans cette nouvelle tradition qui
consacre le rôle primordial de l’imagination en tant que reine des facultés
humaines, capable de porter l’élan créatif jusqu’à son terme dans
l’innovation, le présent travail interroge les mécanismes en jeu dans l’acte
d’imaginer, de créer et d’innover. Il s’agit précisément de retracer toutes les
étapes que mène le chercheur, de l’imagination jusqu’à l’innovation en
passant par la créativité. Nous voulons proposer un Discours de la méthode à
suivre pour créer et innover. Pour cela, nous allons partir des mécanismes et
schèmes de l’imagination la conduisant à la créativité, pour enfin établir les
conditions d’une innovation.
1. A la source de l’idée créative : la sensation et l’imagination
Si l’on reconnait aux sens le rôle d’initiateur des idées (et de la
connaissance), il faut aussi reconnaitre à l’imagination ce même rôle dans
l’éclosion de la créativité. Ce qui nous intéresse ici, c’est de pouvoir
déterminer le rapport entre l’imagination et le réel, le sensible. Une grande
tradition épistémologique, la même qui a dénigré l’imagination, avait
tendance à établir un contraste réel/fiction au point qu’on est amené à
penser que les deux notions ne sont proches que par cette même
opposition, sans possibilité de communication entre elles. Il en est de même
de la sensation et de l’imagination, deux facultés humaines qui contrastent
par leur nature. Et pourtant, il y a un lien intrinsèque entre la sensation et
l’imagination qu’il est important de relever à partir de l’Enquête sur
l’entendement humain de D. Hume. En effet, quand D. Hume s’est donné
l’ambitieux projet d’« enquêter sérieusement sur la nature de l’entendement

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humain », c’est afin de relever par cette investigation, les pouvoirs et
faiblesses de la raison et de l’esprit humain à pouvoir mener à la
connaissance (D. Hume, 1983, p. 54). C’est ainsi que cette enquête sur les
opérations de l’esprit, aborde l’origine de nos idées et les mécanismes de
leurs connexions.
Sur la question de l’origine des idées, D. Hume (1983) commence
par distinguer deux types de perceptions, à savoir les perceptions vives ou
fortes, et les perceptions moins vives et moins fortes. Les perceptions vives
sont appelées impressions, et ont pour caractéristiques principales, leur
vivacité, leur force dans l’esprit. Elles dérivent directement de nos
sensations du toucher, du goût, de l’odorat, de l’ouïe et de la vue. Il apparait
que toutes nos impressions sont directement tirées de nos sens (D. Hume,
1983, p. 65). Pour D. Hume, toutes nos impressions, sans exception aucune,
nous viennent directement de nos sensations internes ou externes.
Pour ce qui est des perceptions moins vives ou moins fortes, celles-
ci sont appelées pensées ou idées. Quant à la relation qui existe entre les
deux perceptions, c’est-à-dire les impressions et les pensées (ou idées), il
faut dire que les idées (ou pensées) sont issues des impressions, autrement
dit les perceptions faibles sont issues des perceptions fortes ou vives de
sorte que « toutes nos idées ou perceptions plus faibles ne sont que des
copies de nos impressions, ou perceptions plus vives » (D. Hume, 1983, p.
65). Pour D. Hume, il est tout à fait clair que n’importe quelle pensée, même
la plus vive, est inférieure à n’importe quelle sensation, ou impression la
plus terne.
L’origine de nos idées est ainsi trouvée : elles nous viennent toutes
des sensations, sans aucune exception : « tous les matériaux de la pensée
sont tirés de nos sens externes ou internes » (D. Hume, 1983, p. 65). Mais,
il faut distinguer les idées simples et les idées complexes. Les idées
complexes naissent des idées simples. Elles viennent d’une combinaison de
deux ou plusieurs idées simples. Même les idées complexes, qui paraissent
imaginaires, c’est-à-dire très loin de la réalité, sont issues des idées simples
qui, elles aussi, se retrouvent dans la réalité concrète. C’est ainsi que D.
Hume donne l’exemple de l’idée complexe d’une montagne d’or, ou encore
de la licorne. L’idée d’une montagne d’or nait d’une combinaison de deux

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idées simples, qui sont l’idée d’une montagne et l’idée de l’or. De même,
l’idée de licorne nait de l’association de l’idée de cheval et de celle d’une
corne.
Dès lors, tout le pouvoir de l’entendement consiste donc à
l’association des idées. Pour D. Hume, il est tout à fait indéniable que
l’entendement se résume en la faculté de mélanger, composer et mixer les
idées issues des impressions. D. Hume (2002, p. 16) développe cette idée
de la manière suivante :
Rien, à première vue, ne peut sembler plus affranchi de toute limite que la
pensée humaine, qui non seulement échappe à toute autorité et à tout
pouvoir humains, mais encore n'est pas prisonnière des bornes de la nature
et de la réalité. Construire des monstres et unir des formes et des apparences
normalement sans rapports ne coûte pas à l'imagination plus de peine que
de concevoir les objets les plus naturels et les plus familiers. Et alors que le
corps est resserré à une seule planète sur laquelle il se traîne avec peine et
difficulté, la pensée peut en un instant nous transporter vers les régions les
plus éloignées de l'univers, ou même au-delà de l'univers, dans le chaos
illimité, où l'on suppose que la nature se trouve en totale confusion. Ce qui
n'a jamais été vu ou entendu est pourtant concevable, et il n'y a rien qui
dépasse le pouvoir de la pensée, sinon ce qui implique une contradiction
absolue. Mais, bien que notre pensée semble posséder une liberté illimitée,
nous trouverons, en l'examinant de plus près, qu'elle est en réalité resserrée
en de très étroites limites, et que tout le pouvoir de création de l'esprit ne se
ramène à rien de plus que la faculté de mêler, transposer, accroître ou
diminuer les matériaux que nous offrent les sens et l'expérience.
Comme on peut le voir, cette position de D. Hume ne laisse aucune
liberté à l’esprit que celui de composer, associer et mélanger les idées à sa
guise. Quel qu’imaginatif qu’il se voudrait, l’entendement est un peu comme
un cuisinier à qui on remet quelques ingrédients de cuisine avec comme
grand défi d’arriver à faire un ou des repas avec ces seuls ingrédients, sans
ajouter un ingrédient de plus. Toute son ingéniosité est mise à contribution,
non plus dans le choix des ingrédients (puisque ceux-ci lui sont déjà
imposés), mais seulement dans la mixture des ingrédients, pour en faire un
met consommable. Bien sûr, l’entendement est impuissant à avoir des idées
en dehors des sensations et des seules sensations, mais il est libre de

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composer et mélanger les ingrédients mis à sa disposition et rien que ceux-
là. Il en est de l’entendement comme de ce cuisinier : libre de composer ses
idées et cependant, obliger de ne se servir qu’à la source des impressions,
c’est-à-dire finalement des sensations. Vue de cette manière, les pouvoirs de
la raison semblent disparaitre, pour ne laisser qu’une simple faculté de
composer et de mixer ; l’expérience étant la seule productrice de nos idées.
Par ailleurs, réfléchissant sur l’association des idées, D. Hume
découvre que les idées complexes s’obtiennent par combinaison entre elles
grâce justement au principe d’association des idées. L’association est donc
une façon particulière de mixer et de mélanger les idées simples, pour
obtenir des idées complexes, ou encore, pour passer d’une idée à une autre.
L’association des idées se manifeste sous trois formes différentes. Il s’agit
donc des connexions ou d’association qui sont la ressemblance, la contiguïté
et la causalité. D. Hume (1983, p. 72) écrit :
Il est, selon moi, visible qu'il y a seulement trois principes de connexion
entre les idées, à savoir la relation de ressemblance, la relation de contiguïté
dans le temps et dans l'espace et la relation de cause à effet. Que ces
principes servent à relier les idées, on ne le mettra pas en doute, je crois. Un
tableau conduit naturellement nos pensées à l'original. Le fait de parler d'une
pièce dans un logement amène naturellement à se renseigner ou à
s'entretenir des autres pièces ; et si nous pensons à une blessure, nous pou-
vons à peine nous empêcher de réfléchir à la douleur qu'elle entraîne.
C’est le lieu de relever que, contrairement à ce qu’en pense D. Hume,
le pouvoir de l’entendement transcende ces principes et s’étend sur un
champ de spéculation, qui est aussi vaste que le champ de l’imagination (et
de la créativité). C’est-à-dire que toute la liberté de l’entendement ne s’arrête
pas à ces trois principes d’association. En effet, pour ce qui est de la
connaissance du réel, ces trois principes peuvent suffire à l’entendement.
Cependant, tout le pouvoir de l’entendement ne peut être contenu par ces
connexions. C’est dire que, pour rendre compte de la réalité, l’entendement
est cloitré dans les trois murs de connexions évoquées plus haut. D. Hume
parle d’affinité naturelle pour désigner ces trois connexions, qui
s’appliquent à rendre compte du monde réel et concret.
Cependant, quand l’entendement entreprend d’associer les idées de
façon hasardeuse, sans aucune logique, on peut parler de connexion ou

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d’association alogique des idées. Dans ce cas, il se met en demeure
d’inventer une nouvelle réalité qui n’est pas encore la réalité effective et
existante et nous sommes là dans le champ de l’imagination. Il faut donc
poursuivre l’enquête humaine, et voir ce qui est du pouvoir de
l’entendement humain dans le domaine de la fiction, de l’imagination et de
la créativité.
En effet, le pouvoir de l’entendement ne se limite pas à composer les
idées pour rendre compte de la réalité telle qu’elle est, telle qu’elle se
présente à lui. Son pouvoir s’étend jusqu’au-delà de la réalité existante et
aux confins de l’imagination et de la fiction. Il est tout à fait possible à
l’entendement d’imaginer un bateau volant, un serpent araignée, un cochon
ailé, un homme à tête de serpent, ou encore, un palais suspendu au milieu
de nulle part. C’est dire que le pouvoir de l’entendement transcende le vécu
concret, pour aller se perdre dans les méandres de la fiction et de
l’imagination. Il en résulte que la raison humaine n’est pas que description,
elle est aussi et surtout, imagination et création. La raison n’a pas du tout
du mal à s’imaginer un nouveau monde et une nouvelle réalité, faits de
plusieurs nouvelles créatures, sorties directement de la fiction et de
l’ingénieuse imagination de l’homme.
Cependant l’imagination ne peut rien faire sans la sensation. Si
l’imagination transcende la sensation, elle ne peut rien sans elle. Par voie de
conséquence, même si l’esprit a un certain pouvoir, une certaine faculté,
celle-ci n’est rien sans la force de l’expérience. Tout porte à croire que c’est
le fait d’être sensible, mais d’une manière qui n’est pas celle des animaux,
qui porte l’homme à imaginer. La faculté d’imaginer est redevable à la
faculté de sentir. Cette dernière doit apporter la matière première dont
l’imagination a besoin. Quand on se réfère à D. Hume, nous trouvons que
la fonction fondamentale de l’entendement est de composer, de mélanger
les idées simples pour en faire des complexes. Il y a connexion logique
quand cette composition suit le principe de la ressemblance, de la contiguïté
ou de la causalité. La connexion est alogique quand cette composition ne
suit aucune règle connue. Après tout, dans l’imagination, l’homme donne
libre cours à son entendement de se livrer totalement à son action de
composition et de mélange alogique et fantasmatique des idées. Aussi est -

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elle la faculté de former des images d'objets qu'on n'a pas perçus ou de faire
des combinaisons nouvelles d'images ou d'idées, de se représenter des
situations possibles.
Y. Akakpo (2014) développe l’idée selon laquelle, l’imagination n’est
pas une faculté qui opère a priori. Elle ne peut opérer ex nihilo. Il lui faut,
pour opérer, à titre de matière première, les éléments de la sensibilité.
Rappelant les positions d’Aristote sur la question, Y. Akakpo (2014, p. 52-
53) écrit :
Puisqu’elle est la fonction de produire des images, l’imagination, bien que
différente de la sensation, ne peut se produire sans la sensation ; elle est un
mouvement produit par la sensation en acte. C’est donc la sensation qui donne
naissance à l’imagination. C’est pour cela que l’imagination est aussi une
fonction de connaissance, du moins une catégorie médiatrice qui conduit à
la connaissance. C’est pour souligner la place réelle de l’imagination dans les
fonctions de connaissance que Aristote donne cette précision importante,
ce qui différencie sa position de celle de Platon, que l’imagination se
distingue de la sensation comme de la pensée discursive, mais elle n’est pas
donnée sans la sensation, et sans imagination, il n’y a pas de jugement.
Dans la réalité, l’entendement est soumis à la contrainte qui est de
traduire la vérité de cette réalité. C’est pourquoi, il use des trois principes de
rapprochement des choses (et donc des idées) dont l’accoutumance lui a
livré le secret. Une fois cette contrainte enlevée, l’esprit humain se lâche, et
dans une totale liberté, se surprend à inventer une réalité nouvelle, différente
de la réalité existante, à créer, pourquoi pas, de nouvelles espèces différentes
des espèces naturellement existantes. On peut donner l’exemple de
quelques animaux qui sont le fruit de l’imagination et de la créativité
humaine : la licorne, le dragon, la méduse, le griffon, etc. Toujours est-il que
l’imagination ne peut rien sans les ressources que lui fournit la sensation. A
ce propos, Y. Akakpo (2014, p. 57-58) ajoute :
Il y a toujours une grande dette de l’imagination vis-à-vis du réel. La puissance de
créer est telle qu’elle est refus du réel ou négation du monde, ne peut se
passer du monde. La création a beaucoup de dette envers le réel. Dans
l’imagination de l’artiste le plus rêveur, le réel occupe une place énorme.
L’esprit du poète (et aussi du scientifique) plane librement, mais il ne peut
planer véritablement sans être ancrée dans le réel. La création artistique (ou

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scientifique) étant fondamentalement un acte de remise en forme, il ne peut
être perçu comme une pure reproduction du réel. (…) La création artistique
est arrangement de réel, arrangement nouveau de fait, (…) un acte de
révélation des possibles du réel.
On en revient donc à l’idée humienne selon laquelle, quel que soit le
pouvoir de notre entendement, celui-ci ne peut rien faire sans les données
de la sensation. Dans le cas des nouvelles espèces créées précédemment
évoquées, on peut voir que l’imagination et la créativité humaine résident
seulement en l’astuce de composition des différentes espèces naturelles. Il
faut dire à juste titre que ce sont les espèces naturelles préexistantes qui ont
servi de cobayes ou encore de matière première. « C'est bien l'imagination
qui est alors le lieu d'un dépassement du donné » (J.-P. Grima, 2009), car
elle est la faculté ou le pouvoir de produire des images ou idées nouvelles,
plus ou moins originales, en modifiant et combinant les images et idées
antérieurement acquises. Elle nous porte plus loin que les données
sensibles, pour nous porter vers l’avenir. L’imagination (créatrice) est la
capacité permettant à l’homme de former des représentations
fantasmatiques, des êtres surnaturels, des images quasi-hallucinantes, des
fantômes de fait ou des contrefaçons de l’expérience. Il y a imagination
quand les images et les idées se combinent spontanément dans un ordre
tout à fait nouveau, imprévu, et souvent même alogique et extravagant. Il y
a imagination quand ce que l’homme se représente mentalement en termes
d’objets, d’animaux ou de réalité, n’a pas (encore) d’équivalent dans le réel.
2. De l’idée créative à l’innovation
L’imagination n’acquiert sa pleine valeur que quand elle devient
créative. Si imaginer, c’est tout en s’y inspirant, aller au-delà du réel, le risque
est grand de vouloir y demeurer de façon définitive, sans envisager son
retour au réel. Il faut donc envisager l’imagination comme un passage obligé
vers la créativité et non simplement comme la destination finale. A l’image
de la dialectique ascendante qui permet de monter contempler les idées, et
cependant qui n’est pas la fin en soi, mais au contraire un passage obligé
dans l’allégorie de la caverne, l’imagination doit amorcer son retour dans le
réel, pour pouvoir le transformer et l’impacter créativement. Or, si

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l’imagination fait voyager l’homme au-delà de la réalité, la créativité quant à
elle se passe dans la réalité, dans sa transformation. Aussi faut-il négocier ce
retour de l’imagination dans le réel. Ce retour est rendu possible grâce à
l’intelligence. C’est dire qu’il faut de l’intelligence pour rendre créative
l’imagination. L’intelligence est une autre faculté de l’homme qui lui permet
de s’adapter au milieu. Elle est « l’instrument d’adaptation aux conditions
d’existence » (K. Kouvon, 2014, p. 18), « notre faculté d’entendement du
monde qui nous entoure » (B. Dauvier et P. Perret, 2016, p. 17). C’est elle
qui nous porte à fabriquer des outils capables de nous aider à surmonter les
difficultés auxquelles notre environnement nous soumet. H. Gardner
définit l’intelligence comme la faculté de résoudre des problèmes ou de
produire des biens ayant de la valeur pour une culture ou un groupe défini.
En terme simple, l’intelligence est la capacité à résoudre des problèmes
grâce aux ressources disponibles. A cet effet, K. Kouvon écrit :
Celle-ci [l’intelligence], créée par la vie, est le pouvoir qui permet à l’homme
de connaître la matière et d’agir sur elle. Cette action sur la matière, bien
qu’elle soit destinée à l’adaptation de l’homme aux conditions extérieures et
aux difficultés de son milieu, est la manifestation de l’initiative libérée.
L’intelligence humaine est le témoin de la libération de la matière et de la
création infinie à partir des objets inertes. Distincte de la torpeur de la vie
végétative et de l’instinct de la vie animale, l’intelligence est la faculté grâce à
laquelle l’homme se saisit de la matière pour la transformer et fabriquer des outils et objets
artificiels (K. Kouvon, 2014, p. 16).
L’imagination et la créativité sont une exigence de la vie humaine.
Et « créer, c’est sortir de l’enfermement pour s’ouvrir à des horizons infinis
et sans cesse nouveaux » (K. Kouvon, 2014, p. 25). On peut, dès lors,
affirmer que la créativité (avec à son aval l’imagination), est « cette source
qui irrigue la vie, la traverse dans toutes ces ramifications et la propulse »
(K. Kouvon, 2014, p. 14). La vie humaine qui est toujours action, est déjà
une exigence de création comme le souligne K. Kouvon (2014, p. 13),
quand il écrit :
Agir, c’est créer. L’action créatrice consiste à apporter quelque chose de
nouveau, de neuf, d’original et d’unique dans le monde. La création signifie
alors progrès qui renvoie à la marche continue de l’humanité vers des
horizons nouveaux. La création est un mode d’action qui se distingue des

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autres modes que sont l’adaptation et la réalisation d’une finalité dont le
défaut est de maintenir dans l’enfermement, dans la clôture et dans
l’immobilisme. La création, en effet, ouvre le cercle de l’invention sans fin.
Si donc l’activité créatrice de la vie transcende l’adaptation et la réalisation
d’un plan préétabli, c’est qu’elle se manifeste pleinement comme liberté.
La vie est toute action et l’action est exigence de nouveauté. De son
côté, toute nouveauté est exigence d’inventivité. Et l’invention exige la
créativité. Quant à la créativité, elle est tributaire de l’imagination, pour dire
qu’il n’y a pas création sans imagination. L’imagination nécessite
l’intelligence pour se transformer en créativité. C’est l’intelligence qui
permet à l’imagination de prendre vie dans la réalité. La créativité est ainsi
faite d’imagination et d’intelligence.
Dans le processus de création, l’intelligence vient au secours de l’imagination en vue de
traduire en représentation et en concepts ce qui est crée. Ce qui veut dire que la
création est à la fois émotion et représentation. Elle est une activité encadrée
en amont et en aval par l’imagination et l’intelligence. (…) pour éviter que
le destin de la création ne soit celui d’une lumière vacillante et faible éclairant
à peine l’obscurité, l’imagination féconde est appelée à coopérer avec l’intelligence (K.
Kouvon, 2014, p. 19).
Si c’est de la combinaison de l’imagination et de l’intelligence que nait
la créativité, c’est que cette dernière porte en elle des caractéristiques aussi
bien de l’imagination que de l’intelligence, à savoir, respectivement la
nouveauté et l’adaptabilité. Selon T. Lubart et Th. Amabile, « la créativité
est ainsi définie comme la capacité à réaliser une production (idée,
composition musicale, histoire, message publicitaire, …) qui soit à la fois
nouvelle (donc originale et imprévue) et adaptée au contexte dans lequel elle
se manifeste » (Y. Lazzeri, 2013). Cette production est nouvelle parce qu’elle
vient de l’imagination, c’est-à-dire de l’au-delà du réel et elle est adaptée
parce qu’elle résout le problème pour lequel elle est produite pour autant
que l’intelligence, c’est être apte à s’adapter au milieu dans lequel on vit en
résolvant les problèmes auxquels nous y sommes confrontés. La créativité
(individuelle) réside, selon S. Mednick, en la capacité que possède une
personne à associer des éléments pour former de nouvelles combinaisons
qui ont une valeur scientifique, esthétique, sociale et technique. Pour M.
Csikszentmihalyi, est créatif n’importe quel acte, idée ou produit qui change

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un domaine existant ou qui transforme un domaine existant dans un
nouveau domaine (J-Y. Barbier, 2013, p. 67).
A la fin de la créativité, nous obtenons une idée. Cette idée créative
est nouvelle, surprenante, imprévue, inattendue et parfois choquante. Elle
est nouvelle parce qu’elle vient de l’imagination, parce que personne n’a
encore pensé à une telle idée. Elle est surprenante parce qu’elle épate par
son originalité. Elle est imprévue et inattendue parce qu’elle est découverte
par hasard, sans faire exprès, par sérendipité. Elle est choquante parce
qu’elle est déplacée incongrue et heurte l’opinion admise.
Par ailleurs, la créativité pour être complète s’achève dans
l’innovation. La créativité ayant permis d’obtenir l’idée créative, l’innovation
désigne tout le processus qui va de la transformation de cette idée en un
produit ou objet jusqu’à la socialisation de ce dernier. En effet, si dans la
créativité, l’idée est le résultat à atteindre, elle est le point de départ de
l’innovation. Ainsi, l’individu est au cœur de la créativité tandis qu’il est,
certes important en innovation, mais pas plus que les autres facteurs tels
que la technologie et le financement.
L’Organisation de Coopération et de Développement Economique
(OCDE) définit une innovation comme la mise en œuvre d’un produit (bien
ou service), ou d’un procédé nouveau ou sensiblement amélioré, d’une
nouvelle méthode de commercialisation ou d’une nouvelle méthode
organisationnelle dans les pratiques de l’entreprise, du lieu de travail ou des
relations extérieures. Selon le Manuel d’Oslo (2018, p. 20), « une innovation
désigne un produit ou un processus (ou une combinaison des deux)
nouveau ou amélioré qui diffère sensiblement des produits ou processus
précédents d’une unité et a été mis à la disposition d’utilisateurs potentiels
(produit) ou mis en œuvre par l’unité (processus) ». En entreprise, il existe
quatre types d’innovation (innovation de produit, innovation de procédé,
innovation organisationnelle et innovation de commercialisation) regroupés
en deux types d’innovation : l’innovation de produit et l’innovation de
processus d’affaires.
Une innovation de produit désigne l’introduction sur le marché d’un bien
ou service nouveau ou amélioré qui diffère sensiblement des biens ou
services proposés jusque-là par une entreprise. Une innovation de

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processus d’affaires désigne un processus d’affaires nouveau ou amélioré
pour une ou plusieurs fonction(s), qui diffère sensiblement des processus
d’affaires antérieurs de l’entreprise et qu’elle a mis en œuvre (OCDE, 2018,
p. 21).
De la créativité à l’innovation, il faut passer par l’invention et la
commercialisation. L’invention est la conversion d’une idée créative,
originale en choses tangibles. C’est elle qui fait entrer l’idée dans le monde
physique. L’idée nouvelle et immatérielle, ne trouve sa forme matérielle que
dans l’invention. C’est pourquoi l’invention est la transformation de l’idée,
du projet en prototype. L’idée entre dans la phase de test ou de prototypage
pour devenir une invention. Et à son tour, l’invention entre dans sa phase
de commercialisation pour devenir l’innovation. L’innovation est donc une
forme d’application économique d’une invention. Elle est un processus qui
marque le passage de l’idée au marché. Aussi commence-t-elle par la
conversion d’une idée en un prototype et finit-elle dans la
commercialisation. Comme telle, elle combine trois éléments, à savoir,
d’abord une idée techniquement réalisable, amenant ensuite à la fabrication
d’un produit ou la mise en place d’un service souhaitable ou désirable par

les consommateurs et enfin ce produit ou service est viable sur le marché.


Schéma mettant en relation le processus de créativité-innovation
L’invention consiste à transformer l’idée créative en un prototype,
c’est l’aspect qui interroge les capacités technologiques de l’entreprise qui
innove. L’idée étant totalement nouvelle, on doit pouvoir s’interroger sur la
capacité de la technologie existante à porter l’idée à la vie. Sans la
technologie nécessaire, une idée créative n’a aucune possibilité de se
transformer en une invention. Par exemple, l’idée des voyages

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interplanétaires et de la conquête d’autres planètes est ralentie par la
faiblesse de la technologie actuelle. Il y a déjà longtemps que l’homme a
pensé à aller vivre sur d’autres planètes et systèmes solaires. Actuellement,
seule sa technologie l’en empêche. L’invention finit par la fabrication d’un
prototype, un modèle de l’objet. Par exemple, il existe actuellement
quelques prototypes de voitures volantes, mais on ne peut pas encore parler
d’innovation. Au contraire, le processus d’innovation continue en
questionnant les aspirations des consommateurs. C’est le début de l’étude
du marché pour sonder le désir des futurs clients. Car l’imprévisibilité et la
soif de nouveauté, marques caractéristiques de notre société de
consommation, est un des moteurs de l’innovation. Dans le cas des voitures
volantes, il est clair que le consommateur le souhaite déjà. On trouvera
aisément des personnes qui rêvent de conduire une voiture volante. Pour
finir, l’innovation questionne la viabilité sur le marché. Le produit en
question doit pouvoir se prêter au jeu capitaliste de l’offre et de la demande.
On peut dire que si les voitures volantes n’ont pas encore technocoloniser notre
espace, c’est parce qu’elles n’ont pas encore passé le test de la viabilité sur
le marché. Leur rentabilité reste encore en cause. Ce qui n’est pas le cas des
voitures et motos électriques qui visitent déjà même les sociétés à faibles
revenues comme les sociétés africaines. L’innovation des voitures volantes
sera actée le jour où on verra leur fabrication en série, leur
commercialisation et enfin leur utilisation.
Conclusion
Il a été souligné dans ce texte que l’imagination est à la base de toute
créativité et que cette dernière est à son tour, à la base de l’innovation.
L’imagination a elle-même une dette envers la sensation dont elle s’inspire
pour enfin la dépasser. Autrement dit, quiconque voudrait avoir des idées
originales et surprenantes devraient déjà s’efforcer d’avoir des idées
ordinaires. Ces dernières viennent directement de nos expériences, mais
surtout de toutes les connaissances contenues dans les livres. Aussi la
lecture est-elle une nécessité pour tout esprit qui se veut imaginatif, créatif
et innovant. Elle apporte la connaissance nécessaire pour faire fonctionner
la machine de l’imagination et de l’intelligence, car la créativité, faite

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d’imagination et de l’intelligence, résulte à ce titre de l’interaction de la
connaissance, de l’intelligence, de l’expérience, auxquelles il faut associer la
motivation (l’intérêt et de l’enthousiasme) (J-Y. Barbier, 2013, p. 67). Pour
sa part, l’innovation, part souvent de l’idée créative pour la convertir en une
invention dont la socialisation passera par sa commercialisation sous la
forme d’un produit marchand.
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univers de sens », Imagination et univers du sens, Nunya, Philosophie,
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