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Délégation de pouvoir et de signature : quelle définition ?

La délégation de pouvoir

La délégation de pouvoir est un contrat par lequel le dirigeant d’entreprise délègue certains pouvoirs à un de ses
salariés. Elle permet au salarié d’accomplir un ou plusieurs actes au nom de la société. On emploie les termes
“délégant” en référence à celui qui délègue (le dirigeant) et “délégataire” pour qualifier celui à qui on délègue le
pouvoir (le salarié).

Comme pour tout contrat, la délégation de pouvoir répond à certaines conditions. Tout d’abord, seuls les dirigeants
d’entreprise qui ne peuvent plus gérer toutes leurs tâches peuvent utiliser la délégation de pouvoir. Ensuite le
délégataire doit nécessairement être un salarié et avoir un lien de subordination avec le dirigeant.

La délégation de signature

La délégation de signature permet au dirigeant, non pas de déléguer des actes mais, d’autoriser une autre personne
à signer certains actes en son nom. Comme pour la délégation de pouvoir, on utilise également les termes de
délégant et délégataire, ce qui peut prêter à confusion.

Attention : il ne faut pas confondre la délégation de signature en entreprise avec la délégation de signature en
administration. Ce principe existe aussi dans en droit administratif (maire, préfet, etc.) mais ne répond pas aux
mêmes conditions.

Quelles différences entre la délégation de pouvoir et de signature ?

La délégation de signature et la délégation de pouvoir emportent des conséquences différentes.

Le transfert des compétences

Dans la délégation de signature, le dirigeant charge simplement une personne de signer des actes (contrats,
factures, baux, etc.) en son nom. Cela signifie que le salarié à qui est confié la mission n’est qu’un mandataire ;
il ne représente pas la société. Concrètement, le dirigeant peut continuer à intervenir dans la mission du délégataire
et reste le seul représentant légal de la société.

En revanche, dans la délégation de pouvoirs, le dirigeant délègue une partie de ses pouvoirs au salarié. Cela signifie
qu’il y a un réel transfert de compétences : le délégataire agit au nom et pour le compte de la société. Par ses
actes, il représente et engage la société.

Attention : même si le délégataire détient le pouvoir de représenter la société, la délégation de pouvoir n'entraîne
pas pour autant un véritable changement de dirigeant juridiquement.

Le transfert des obligations

Aux compétences sont rattachées les obligations du dirigeant.

Ainsi, dans la délégation de pouvoir, le transfert de compétences implique que l’employé délégataire engage sa
responsabilité civile professionnelle mais aussi sa responsabilité pénale en cas de litige.

Ce n’est pas le cas pour la délégation de signature puisqu’il n’y a pas de transfert de pouvoir mais seulement une
faculté de signer des documents pour le compte du dirigeant. On suppose que la signature est réalisée sous le
contrôle du dirigeant. Ce dernier reste responsable et assume les conséquences des actes signés par l’employé.

Attention : l’étendue des missions du délégataire est toujours strictement définie. On ne peut pas passer ou signer
n’importe quel acte.
Dans quels cas utiliser une délégation de pouvoir et de signature ?

Délégation de pouvoir

Au vu des conséquences qu’emporte la délégation de pouvoir pour le dirigeant comme pour l’employé, il est
recommandé de réserver ce type de contrat dans les cas où le gérant de l’entreprise a une charge de travail trop
importante, de telle sorte qu’il ne peut plus assurer une gestion normale de la société.

Il faut également s’assurer des compétences et des aptitudes de l’employé à prendre des décisions importantes, en
principe réservées au chef d’entreprise.

Étant donné les enjeux importants que représente la délégation de pouvoir, vous pouvez vous inspirer d’un modèle
de délégation de pouvoirs pour rédiger votre contrat.

Délégation de signature

La délégation de signature est, quant à elle, utile lorsque l’on a de nombreux actes à signer et peu de temps pour
le faire. Bien que ce genre de mandat soit surtout employé dans l’administration, il est toutefois possible d’y avoir
recours en entreprise. C’est le cas par exemple lorsque le dirigeant est souvent amené à se déplacer, en France ou
à l’étranger. Ses déplacements répétés peuvent l’empêcher de signer des actes parfois essentiels à la continuité de
l’activité.

Pour aller + loin sur la délégation de pouvoir (formalisation)

La délégation de pouvoir est un contrat par lequel le dirigeant d’entreprise (le délégant) délègue un ou plusieurs
de ses pouvoirs à un de ses employés (le délégataire). La délégation de pouvoir permet au délégataire de passer
des actes de gestion à la place du dirigeant.

Comme tout contrat, il doit répondre à des conditions de validité concernant :

• la qualité des parties (par exemple, il doit exister une relation de subordination entre le délégant et le
délégataire) ;
• le contenu du contrat (par exemple, l’étendue des pouvoirs accordés au délégataire doit être strictement
définie).

La délégation de pouvoir emporte des conséquences non négligeables pour le dirigeant comme son employé.
Principalement, la délégation de pouvoir entraîne un transfert de compétences et par conséquent, le délégataire
engage sa responsabilité civile professionnelle.

Que doit contenir le modèle de délégation de pouvoir d’un gérant ?

La rédaction d’un contrat de délégation de pouvoir est relativement simple, à condition de respecter certaines
conditions. Bien qu’il n’y ait pas d’obligation de rédiger un contrat, il est fortement recommandé de le faire pour
avoir une preuve écrite en cas de litige.

Le contrat de délégation de pouvoir doit notamment mentionner :

• les noms, prénoms et fonctions du délégant et du délégataire : en général ce sera le chef d’entreprise
(président, gérant ou dirigeant) et un de ses subordonnés (bras droit par exemple) ;
• le nom de la société (dénomination sociale) ;
• la durée de la délégation : il n’est possible de déléguer ses pouvoirs que pour une durée déterminée.
• les missions et l’étendue des pouvoirs du délégataire : il est impératif de définir expressément les
pouvoirs confiés à l’employé. Pour cela, il est recommandé de rédiger une liste exhaustive des
prérogatives déléguées.
• les moyens dont dispose le délégataire pour exercer ses pouvoirs ;
• les éventuelles obligations du délégataire dans le cadre de la délégation.

Quel que soit le statut juridique de votre société, la rédaction du contrat de délégation se fait de la même manière.
Vous pourrez donc tout à fait utiliser un modèle de délégation de pouvoir de gérant de SARL même si vous êtes
président de SAS. Il faudra tout de même faire attention à bien changer certains termes comme par exemple la
fonction du dirigeant (“président” à la place de “gérant”).

Attention : lorsque vous rédigez une délégation de pouvoir, assurez-vous que les pouvoirs qui font l’objet de la
délégation peuvent effectivement être délégués. La loi ou les statuts de votre société peuvent interdire la délégation
de certains pouvoirs ou la prohiber entièrement (c’est le cas de l’associé-unique en SASU).

Quel modèle pour la délégation de pouvoir pour signature ?

Lorsque le dirigeant souhaite autoriser son employé à signer certains documents à sa place, on ne parle pas de
délégation de pouvoir mais plutôt de délégation de signature.

Celle-ci, contrairement à la délégation de pouvoir, n’établit pas un transfert de compétences mais permet
seulement à une personne de signer au nom et pour le compte de son dirigeant. Le dirigeant reste responsable
des actes signés par son employé. C’est d’ailleurs la principale différence entre la délégation de pouvoir et la
délégation de signature.

Quoi qu’il en soit, le modèle de délégation de signature est similaire à celui de la délégation de pouvoir.

Modèle de délégation de pouvoir

Vous pouvez vous inspirer de ce modèle pour vous aider à rédiger votre délégation de pouvoir.

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