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COURS 1 – DIAGNOSTIC
Autodiagnostic et Télémaintenance
06/12/2022
Cours 1 – Diagnostic
Ludovic OBONGUI
Ingénieur en sciences et techniques industrielles
DIAGNOSTIC
Introduction
Pour être et demeurer compétitive, une entreprise doit produire toujours mieux (qualité) et au
coût le plus bas :
Minimiser le coût = fabriquer plus vite et sans interruption > Solution : L’automatisation et
l’informatique.
Les machines ne doivent jamais (ou presque) connaître de défaillances tout en fonctionnant à un
régime permettant le rendement maximal. En maintenance, la réparation ou le dépannage n’a jamais
été un problème pour les maintenanciers, mais plutôt la vraie question se pose quand il s’agit de
détecter, d’identifier, de localiser, de cerner ces défaillances.
I. Intervention en maintenance
Une intervention est effectuée à la suite d’un évènement prévu ou non. Les conséquences sur la
production, la maintenance, l’organisation, la sécurité, etc., seront donc différentes.
Compte
Prédiagnostic Diagnostic Préparation Réalisation Amélioration
rendu
1. Le pré diagnostic
Le pré-diagnostic est une (ou des) réponse(s) à priori au problème posé. En d'autres termes, c'est
une anticipation du résultat probable de l'étude en cours. Cette anticipation permet d'orienter les
recherches que l'on va faire en indiquant des pistes à privilégier ou à explorer. L'objectif est de
bénéficier des expertises/expériences existantes pour aller à l'essentiel. Pour autant, on prend la peine
de vérifier ce qui pourrait n'être qu'un à priori. Le pré-diagnostic ne décide donc pas du résultat final
de l'étude.
2. Diagnostic
Figure 3 : Diagnostic
De façon générale, c’est la fonction de l’entreprise chargée de prévoir, définir et réaliser les
conditions optimales d’exécution du travail. En maintenance, c’est la sous-fonction des « méthodes »
ayant pour vocation « d’aide à l’intervention ».
Pour une tâche donnée, la préparation consiste à définir les besoins et à éditer les documents
opérationnels, comme l’illustre le graphe ci-joint :
• Qualification et habilitation,
Besoins en personnel • Quantité
• Demande d'approvisionnement
Besoins en matière
Programme de maintenance
systématique
4. Réalisation
La réalisation est l’action de mettre en pratique tout ce qui a été planifié et préparé afin de
maintenir en état de bon fonctionnement, de réparer partiellement ou totalement une défaillance.
5. Compte rendu
Il s’agit de constituer une documentation qui retrace tout ce qui a été effectué sur un équipement
pour un meilleur suivi et une traçabilité. En d’autres termes nous pouvons l’appeler un rapport
d’intervention. Ce rapport d’intervention permettra non seulement de constituer l’historique de la
machine mais aussi facilitera les prochaines interventions.
L’amélioration ressort généralement du retour d’expérience suite à une intervention. Cela nous
permet de trouver des moyens beaucoup plus simples afin de faciliter les prochaines interventions
tout en respectant les recommandations du constructeur et les conditions générales de sécurité liées
à l’équipement concerné.
II. Généralités
1. Définitions
a. Le diagnostic
b. La défaillance
La défaillance désigne tout ce qui est anormal, tout ce qui s’écarte d’une norme de bon
fonctionnement (alarme, arrêt intempestif, produit défectueux, etc.). Le défaut qui apparaît s’appelle
le symptôme.
c. Le symptôme
Un symptôme est un écart entre ce qui est et ce qui devrait être. Le symptôme est le défaut que
l’agent de maintenance constate. C’est à partir du symptôme qu’il va chercher les causes.
Un agent de maintenance n’a pas réalisé un diagnostic lorsque, ayant localisé un module défaillant
à l’intérieur d’un système, il le change ou répare. Il a trouvé une fonction perdue, mais il n’a rien pu
améliorer, puisqu’il n’a pas identifié la cause.
Un dépannage est une panne effacée : c’est uniquement une action palliative. Cette action n’a
aucune valeur ajoutée.
Seul le diagnostic permet une amélioration : c’est une panne résolue et ceci est fondamental en
maintenance.
Le diagnostic contient et dépasse la localisation, et lui seul contient une potentialité de progrès
par des actions sur les causes. Il permet d’aboutir à des actions correctives qui doivent éviter que la
même défaillance se reproduise à nouveau.
La localisation de l’élément défaillant est une étape primordiale du diagnostic. Elle doit être
réalisée avec rigueur et méthode. Que le système soit automatisé ou non, l’application d’une
démarche s’impose. Tout au long de la localisation d’un élément défaillant, le technicien de
maintenance doit :
3. Constatation de la défaillance
Dans quelle usine, dans quel atelier, dans quel parc, sur quelle ligne ?
Quel est le problème à traiter ? L’anomalie constatée, les symptômes rencontrés et l’état de
défaillance peuvent être mentionnés par la demande de travail ?
Quelles sont les mesures de sécurité à mettre en œuvre ?
Identifier les risques engendrés par le système et son environnement (organisation, ambiance,
flux d’informations) et par la tâche à effectuer,
Définir les mesures de sécurité à mettre en œuvre.
Un pré-constat peut avoir été effectué par l’opérateur du système (démarche rentrant dans le
cadre de la mise en place d’une TPM). Le technicien de maintenance questionne alors l’opérateur du
système pour déterminer :
Dans un certain nombre de cas, la panne apparaît périodiquement ou la cause n´est pas évidente,
surtout en électricité. Avant de démonter il faut donc observer sans y toucher l´appareil de manière
à repérer :
A l ’arrêt
En Suite à Suite à la
fonctionnement l’intervention de défaillance
dégradé l ’opérateur
a. Constatation de la défaillance
Observer la machine dans son ensemble en notant ce qui fonctionne encore (présence
d’énergies, mouvements mécaniques, lumière, pompe, etc.) et ce qui ne fonctionne plus (cycle bloqué
à l’étape « X », le cycle ne démarre pas, le moteur de broche ne fonctionne ni en MAV ni en MAR, etc.).
Ouvrir l’armoire électrique (en vous munissant des protections individuelles nécessaires) pour
constater par exemple l’enclenchement ou le déclenchement des différents contacteurs et relais.
ATTENTION, n’effectuer aucune mesure.
L’ensemble des constatations peut figurer dans un tableau.
Exemple :
Tableau 1 : Tableau de constatation
L’analyse des risques doit porter sur le système et plus particulièrement la partie à
diagnostiquer :
Eléments mobiles de transmission : coincement, écrasement, cisaillement
Eléments mobiles de travail (action sur la matière) : coupure, écrasement
d. Analyse du système
La recherche des hypothèses de défaillance doit se faire en fonction des observations recueillies.
Plus les observations sont complètes, plus le diagnostic sera aisé.
Après une première réflexion, Il sera souvent nécessaire d’avoir recours à une observation
secondaire en vue d’affiner la localisation de la défaillance.
Pour chaque hypothèse, il sera nécessaire de définir la nature de la mesure ou du test (tension,
courant, pression, etc.) et la valeur attendue.
Dans un but d’efficacité du diagnostic, il est nécessaire de classer les hypothèses suivant deux
critères :
La probabilité d’apparition.
La facilité du test.
g. Procédure de localisation
C’est à ce niveau que l’on établit l’algorithme ou toute autre procédure afin de balayer toutes les
hypothèses et arriver à l’élément défaillant.
DEFAILLANCE SUR
SYSTEME
Ces informations
permettent-elles OUI
d’émettre des
hypothèses ?
Emettre des hypothèse
1 NON
Consulter l’historique
Localiser
Cette défaillance
s’est-elle déjà OUI
produite ? Diagnostiquer
NON
Consulter le dossier
Réparer
constructeur
OUI
NON Fonctionnement
NON 1
correct ?
Existe-t-il des
schémas ou dessins de la partie OUI
concernée ? Rendre compte de
l’intervention
NON NON
FIN
S’informer auprès d’un Observer et analyser le
agent de maintenance système
OUI
NON
Appeler un spécialiste
FIN
non
Elément défaillant
identifié
oui
L’objectif est d’appréhender le système et son fonctionnement. Plusieurs outils peuvent être
utilisés. Le choix sera fonction du type de machine à étudier et du type supposé de panne.
Le but de la SADT (STRUCTURE ANALYSIS DESIGN TECHNIC) est d’offrir une vision globale et
synthétique du système automatisé en ne retenant qu’un petit nombre d’informations jugé essentiel
à la compréhension sous forme de modèle graphique appelé Actigramme. Elle s’appuie sur un modèle
graphique et procède par analyse descendante en ce sens que l’on va du plus général au plus détaillé
en s’intéressant aux activités du système. L’accent est mis sur la spécification :
Bien adaptée aux systèmes automatisés, mais non fournie avec le dossier machine. Mais elle
peut se construire assez simplement.
La méthode pour ordonnancer les fonctions est le modèle FAST (FUNCTION ANALYSIS SYSTEM
TECHNIC). Il se présente sous forme d'un arbre de fonctions partant d'une fonction de service. Sa
lecture est fondée sur une technique interrogative :
Bien adaptée aux systèmes automatisés, plus simple que la précédente et souvent suffisante. Elle
est rarement fournie. Mais elle peut se construire assez simplement.
Constituer lot
3. Chaînes fonctionnelles
Bien adaptées aux systèmes automatisés pour décrire la transmission des flux d’énergies et
d’informations dans un système automatisé.
4. Chronogramme
Figure 17 : Chronogramme
Bien adaptées pour décrire les conditions de fonctionnement des systèmes en logique câblée
(armoire électrique d’un tour, monte-charge) ou programmés en « Ladder ».
6. Grafcet
Principe d'exploitation : Action 3D- non réalisée : Principe d'exploitation : Action 3D- non réalisée
5 1 D+ 5 1 D+
1S1 1S1
6 3 D- 6 3 D-
3S0 3S0
L'étape active est l'étape 6. Les causes de L'étape active est l'étape 5. Le système est bloqué sur
dysfonctionnement sont : cette étape et ne peut passer à la suivante.
Si la sortie associée à 3D- est active : Si la réceptivité 1S1 est en cause :
Alimentation des sorties défectueuse ; Le capteur / détecteur est HS ;
Mauvaises connexions électriques ; Le capteur / détecteur est déréglé ;
Mauvaises connexions pneumatiques / Mauvaises connexions électriques /
hydrauliques : pneumatiques ;
Distributeurs, contacteurs bloqués ou HS ; Problème d'entrée automate ;
Actionneurs (vérins, moteurs) bloqués ou HS ; Problème de programme (peu probable).
Problèmes mécaniques (effecteurs) : Si l’action 1D+ est en cause (l’actionneur a
ruptures, grippages, blocages. commencé son mouvement).
Si la sortie associée à 3D- n'est pas active : Problème sur l’actionneur : il n’a pas terminé
Problème de programme (peu probable) ; son mouvement.
Problème de sortie sur l'automate.
Bien adaptés aux ensembles mécaniques pour décrire la cinématique d’un mouvement. À utiliser
pour les pannes mécaniques.
ArbIV
Adapté à tout système. Il permet une classification claire des causes possibles, notamment quand
celles-ci sont nombreuses, en famille. Pour un système automatisé, exemple de familles : PC, pré
actionneurs, actionneurs, effecteurs, capteurs, etc.
Utile lorsque l’on veut calculer la probabilité d’apparition de la défaillance. Il peut être long à
établir.
a. Exemple 1
b. Exemple 2
Tableau 2 : Tableau - arbre de cause
Système Défaut
De lecture plus rapide que les précédents, ils excluent le remède (souvent évident une fois la
cause trouvée).
Tableau 3 : Tableau entrées / sorties Origine des détériorations
MONTAGE
X X X X Manque de soin
X X X Coups
X X X Défauts logements
X X X Ajustement trop serré
X Ajustement trop libre
X Désalignement
FONCTIONNEMENT
X Surcharge
X Vibration
X X X Vitesse excessive
ENVIRONNEMENT
X Température trop basse
X Température trop élevée
X X Passage de courant électrique
Pollution eau
X Pollution poussière
LUBRIFICATION
X X Lubrification inadaptée
X X X Manque de lubrifiant
X X Excès lubrifiant
ROILLE DE CONTACT
USURE DE CAGE
COLORATION
CORROSION
Détériorations observées
USURE PAR
VIBRATION
ECAILLAGE
GRIPPAGE
CRATERES
CAVITES
COUPS
USURE
III. L’organigramme
1. Les symboles
Entrée-sortie (données)
Mise à disposition d’une information à traiter. Enregistrement d’une information
traitée.
Préparation
Opération qui détermine la voie à suivre dans un embranchement ou sous-
programme.
Préparer une décision.
Embranchement (test)
Exploitation de conditions variables impliquant le choix d’une voie parmi plusieurs (Il
s’agit d’un test qui aura une réponse binaire : oui ou non).
Représentation d’une décision.
Symboles spéciaux Utilisation/fonction
Renvoi
Lorsqu’une partie de la ligne de liaison n’est pas représentée, ce symbole est utilisé
deux fois pour assurer la continuité.
Début, fin, interruption
Marque le début, la fin, ou l’interruption d’un organigramme, point de contrôle …
N
Sur un organigramme, les sorties des tests ne doivent pas être inversées :
Début TEST 1
TYPE DE CONTROLE
Non
Test1 Description
du test L’action 1
RESULTAT ATTENDU
Oui
L'enchaînement de ces vérifications jusqu'à la constatation d'un essai bon est représentatif de
la méthode de diagnostic.
Type de contrôle : le contrôle peut s’effectuer avec tous les moyens possibles, dès lors qu’ils
fournissent un résultat fiable.
Voltmètre
Visuel
Faire tourner l’arbre manuellement
Résultat attendu : le résultat attendu est celui dans le cas du bon fonctionnement du
composant.
24V AC
LED de l’entrée automate I0.3 allumée.
Rotation de l’arbre
L’ensemble des tests peut être consigné dans un tableau comme celui-ci :
Émettre les
Moyens de
hypothèses dans un Paramètres à Points Valeur Valeur Hypothèse retenue
mesure et/ou
ordre logique et contrôler test théorique réelle Oui ou Non
de contrôle
économique
1
2
Conclusion
Au regard de ce qui précède, nous avons rappelé ce qu’est une intervention de maintenance. Nous
avons également défini les termes diagnostic, défaillance et symptôme. Nous avons montré qu’il était
important de bien réaliser la constatation d’une défaillance sur un système. De cette constatation,
nous avons proposé la démarche globale pour localiser une défaillance. Dans la phase de localisation
de la défaillance, il est important de maitriser les outils d’analyse du système comme le diagramme
causes-effets ou le logigramme. L’ensemble de ses notions nous permet de réaliser une bonne
intervention et une bonne intervention de maintenance corrective passe par un diagnostic sans
faille.