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Epidémiologie de la population d’étude au cours d’une étude d’innocuité et efficacité

protectrice d’un anticorps monoclonal (CIS43LS) contre le paludisme : essai clinique de


phase 2, randomise à double aveugle, au Mali (Kalifabougou et Torodo)

I. Introduction :
Le paludisme est une érythrocytopathie fébrile et hémolysante dû à la présence et à la
multiplication dans le sang d’un hématozoaire du genre Plasmodium [1]. Il est transmis à
l’homme par la piqure infectante d’un moustique du genre Anophèles. Il existe cinq (5)
espèces plasmodiales responsables du paludisme chez l’homme : Plasmodium falciparum,
Plasmodium vivax, Plasmodium ovale, Plasmodium malaria, Plasmodium knowlesi. Une
sixième espèce qui est le Plasmodium cynomolgi est accidentellement retrouvée chez
l’homme[2–4]. Le P. falciparum est responsable de la majorité des décès liés au paludisme
grave, il est l’espèce la plus répandue en Afrique.
Première endémie parasitaire mondiale, le paludisme constitue un sérieux problème de santé
publique en Afrique. Ainsi, selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), en 2020, on
estimait à 241 millions le nombre de cas de paludisme dont 95% en Afrique[5] ; environ
627 000 cas de décès dus à cette affection ont été enregistré à la même période. 80% de ces
décès étaient des enfants vivant dans la région Afrique [5].
Selon la 6ième édition de l’enquête démographique de la santé du Mali de 2018 ; le paludisme
est la première cause de mortalité et de morbidité au Mali et la plupart des pays de l’Afrique
sub-saharienne[6]. En 2018, selon le système d’information sanitaire du Mali, 2614104 cas de
paludisme confirmés et 1001 décès ont été enregistrés. Le paludisme constituait le premier
motif de consultation soit 39%[6].
Pour faire face à ce fléau mondial, l’OMS , de 1955 à nos jours, à travers les Programmes
Nationaux de Lutte contre le paludisme a mis en place des moyens pour l’élimination et
l’éradication du paludisme :
 L’utilisation des moustiquaires imprégnées d’insecticides,
 La pulvérisation intra domiciliaire (PID),
 la chimio prévention du paludisme saisonnier (CPS) chez les enfants de 3 mois à 59
mois,
 Le traitement préventif intermittent (TPI) chez les femmes enceintes [7].
Bien que les traitements antipaludiques efficaces existent, des souches parasitaires de plus en
plus résistantes émergent. Ainsi, pour l’éradication du paludisme, le développement d’un
vaccin sûr et efficace reste l’objectif primordial. Depuis quelques décennies, diverses
institutions de recherches dans le monde s’attèlent à la mise au point d’un vaccin contre le
paludisme:
 Le laboratoire GlaxoSmithKline en partenariat avec l’association PATH( Programme
de Technologie Appropriée en Santé) pour le développement de
RTS,S/AS01E( Mosquirix) qui est actuellement recommandé par l’OMS chez les
enfants en Afrique subsaharienne et d’autres régions où la transmission du paludisme
à P. falciparum est modérée à forte ; mais il ne confère qu’une efficacité protectrice
de court terme.
 L’université d’Oxford en collaboration avec l’américain Novavax avec le
R21/Matrix-M qui est en phase III.[8,9]
Aussi, a l’instar de ses homologues, le Centre de Recherche sur les Vaccins (VRC) de
l’Institut National des Maladies Allergiques et Infectieuses (NIAID) a mis au point un
anticorps Monoclonal humain (Mab) appelé CIS43LS qui pourrait protéger contre l'infection
à Pf pendant toute une saison de transmission. C’est le premier essai monoclonal contre une
maladie parasitaire dans le monde. Ce AC monoclonal a fait l’objet d’une évaluation lors
d’un essai clinique randomise de phase II chez les adultes sains à Kalifabougou et Torodo en
2021 où le paludisme est endémique.
Conformément aux directives internationales qui régissent le développement de nouveaux
produits, les volontaires d’études de recherche sont sélectionnés selon des critères cliniques et
biologiques bien déterminés[10]. La connaissance de ces paramètres biologiques et cliniques
permettra une appréciation objective du profil épidémiologique de la population d’étude et la
détermination rigoureuse des critères d’inclusion et de non inclusion dans les essais de
vaccins antipaludiques.
Le but de la présente étude est de décrire l’épidémiologie de la population d’étude á
Kalifabougou et, Torodo , un site d’essai clinique du centre de recherche et de formation sur
le paludisme (MRTC/ ICERMALI) dans le cercle de Kati au Mali.

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