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Cet ouvrage a été réalisé à partir du colloque organisé par la revue l'image à
l'École nationale supérieure des beaux-arts les 3, 4, 5 juin 1998. Il a reçu le
soutien de la Délégation au développement et à la formation (Ministère de la
Culture et de la Communication) ; de la Délégation aux arts plastiques
(Ministère de la Culture et de la Communication) ; du Ministère de l'Éduca-
tion nationale, de la Recherche et de la Technologie ; d'Arte-La Cinquième.
Directeur de l'image : L a u r e n t G e r v e r e a u
M u s é e d'histoire c o n t e m p o r a i n e - Hôtel n a t i o n a l des Invalides 75007 Paris
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Claude Allègre
Ministre de l'Éducation Nationale, de la Recherche et de la Technologie
Catherine Trautmann
Ministre de la Culture et de la Communication
Ouverture
Catherine Trautmann
vous savez donner par votre travail, qu'il s'agit d'offrir au plus grand
nombre.
Plus tard, à l'école ou dans les centres aérés, les centres de loisirs
ou sur leur lieu de vacances, les enfants pourront acquérir les outils
de la maîtrise technique : ils apprendront à fabriquer des images, à
les lire, et, progressivement à en avoir une approche critique.
Alfred Pacquement
Nous sommes ici réunis dans une école d'art, c'est-à-dire dans
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Laurent Gervereau
L'urgence iconologique
Moins chacun sait quoi est de l'art, plus il importe de dresser des
barrières. La révérence est devenue totale. Et les artistes cherchent
à vendre leur marque de fabrique, leur estampille, pour pénétrer
les lieux de légitimation. Dans le cosmos, l'éparpillement s'organise
par planètes-références, systèmes circulaires, comparatisme. Toute
forme d'art nouvelle, proclamée comme telle, s'inscrit dans
u n pareil f o n c t i o n n e m e n t analogique. S'agit-il de « post-
modernisme » ? Ce n'est pas u n e quelconque « modernité » ou
« avant-garde » qui est en cause, mais la notion d'art tout simple-
ment, ses limites, ses frontières, son fonctionnement, la nature de ce
qui s'y réfère.
L'art s'inscrit ainsi dans une catégorie plus large qui est le
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4. Voir une esquisse pour ouvrir des chantiers in : Laurent Gervereau, Les Images qui
mentent. Iconographie, propagande, histoire du visuel au XXe siècle, Paris, Seuil, 2000.
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6. Traduction par François Cheng in Souffle-Esprit. Textes théoriques chinois sur l'art pictu-
ral, Paris, Seuil, 1989.
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Chapitre I
I n t r o d u c t i o n p a r F r a n c i s Denel
François Dagognet
D é p l o y e r le c h a m p d e la v i s i b i l i t é
Une sourde unité relie en fait les deux questions qui nous occu-
p e n t : « Peut-on apprendre à voir ? » et « L'image et ses enjeux
aujourd'hui ? » en dépit de l'écart assez impressionnant qui les
sépare. En effet, je voudrais m o n t r e r que c'est l'image qui nous
apprend à reconnaître le réel. La Rochefoucauld, je crois, disait que
« si nous n'avions pas lu des romans d'amour, nous ne serions pas,
nous ne serions jamais a m o u r e u x ». L'image m ' a p p r e n d à voir,
d'autant qu'elle n'est pas le décalque du monde. Surtout pas. Elle le
débusque. Elle va même le chercher là où nous ne songions pas à le
détecter.
En voici d'ailleurs trois illustrations, car il faut nous déprendre de
l'idée selon laquelle l'image reproduirait simplement le monde.
Sans tomber dans les errements d ' u n e pensée de style idéaliste,
disons donc que l'image dévoile et découvre ce qui nous échappait.
Première illustration : la carte d'une région en est bien l'image.
Justement, elle va nous aider à voir ce que nous n'avons jamais vu.
Par le seul fait qu'elle parvient à ramasser ce qui est répandu et éloi-
gné, elle nous offre ce qui nous était inconnu. Wegener, en pré-
sence de la cartographie du monde, en tire la preuve que les
continents dérivent les uns des autres ; l'Amérique du Sud s'em-
boîte dans la concavité africaine. Les îles, qui toujours bordent les
côtes, elles aussi, rentrent (morphologiquement parlant) dans le
continent qu'elles ont quitté. Nous le vérifions, nous le concevons,
nous l'observons.
Notre vue ordinaire, trop bornée, ne pouvait pas s'en aviser. Il y
a plus sur la carte que dans le paysage même, parce que celle-ci (un
synopsis) autorise des rapprochements entre les points, les lignes et
les volumes. J'apprends encore d'elle que les villes - de grande et de
m o y e n n e importance - sont (toujours) distantes de 30 à 40 kilo-
mètres les unes des autres. Pourquoi ? Il est permis de voir là un
reliquat des anciens moyens de communication (le cheval qui tirait
la diligence ; il devait s'arrêter après un certain parcours). Mais lais-
sons là l'interprétation. Il reste vrai que, grâce à la contraction ico-
nique des données, des constances (imperceptibles) se lèvent, qui
nous informent.
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Un e x c e p t i o n n e l b i l a n p a r 59 d e s p l u s g r a n d s spécialistes d e
l'image.
O u v r a g e sous la d i r e c t i o n d e L a u r e n t G e r v e r e a u .