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Cet ouvrage s’appuie sur les avancées les plus récentes en psychologies comportementales et
en neurosciences pour ouvrir de nombreuses opportunités d’applications professionnelles, pour
soi-même ou dans la gestion d’une équipe. Il permet ainsi à chacun, en fonction de ses attentes
et de ses motivations, d’explorer son plein potentiel.
Note d’information : les différentes applications citées dans le livre nous ont semblé être une aide
pour le lecteur. Le fait de les citer ne s’insère nullement dans une démarche publicitaire. Les
auteurs n’ont pas d’information d’ordre économique ou éthique sur les produits cités.
AVANT-PROPOS
PROLOGUE
Tous les exemples pris dans cet ouvrage sont des témoignages réels et
fidèles aux propos tenus, reçus durant les centaines de séances de
coaching que nous réalisons chaque année, pendant des séminaires ou
tout simplement des interviews et conversations privées. L’identité des
personnes concernées a néanmoins été grimée afin de préserver leur
anonymat et leur liberté de parole.
ne forêt qui pousse fait moins de bruit qu’un arbre qui tombe. Il
U n’est pas toujours possible d’éviter les arbres qui tombent car nous
avons naturellement tendance à nous inquiéter de ce qui ne va pas,
mais nous avons du pouvoir pour faire pousser notre forêt neuronale et
développer ainsi de nouveaux comportements qui seront bénéfiques
pour tous. Toutes nos pensées et nos actions découlent du bon
développement des arborescences de notre cerveau. Faire pousser nos
neurones s’avère non seulement épanouissant, mais très efficace pour
progresser personnellement et collectivement. Il est établi que le plaisir,
la motivation ou encore la curiosité favorisent cette croissance neuronale
et renforcent ainsi nos aptitudes, et ce tout au long de notre vie et jusqu’à
notre mort.
Nous verrons ce qu’est une émotion, comment s’en faire une alliée et travailler ce qu’on
appelle notre « intelligence émotionnelle ». Cela nous permettra de mieux accepter, apprivoiser,
tolérer et utiliser nos émotions désagréables, tout en appréhendant nos émotions trompeuses.
Parce qu’une émotion, parfois, ça trompe énormément ! Et tout comme l’émotion était à l’origine
des choses dans notre développement, elle sera également un atout du futur hors du commun
pour le monde technologique qui nous attend demain.
Nous verrons comment appréhender cette nécessaire flexibilité, comment lever les freins
naturels, cultiver nos capacités d’apprentissage, et nous appuyer sur le socle solide qui peut être
apporté par l’estime de soi. Pour que ces démarches ne restent pas des incantations, chaque
décision de changement devra faire l’objet d’une méthode. Par méthode, il faut entendre une
organisation plus ou moins planifiée, une mise en pratique immédiate et une répétition de l’action
afin d’ancrer les nouveaux comportements acquis. Cela permettra d’éviter qu’ils disparaissent,
noyés par l’océan de nos habitudes. À travers la compréhension de ce que sont les mécanismes
neuroscientifiques du changement, nous comprendrons nos résistances, la force de nos
habitudes et de nos automatismes et comment actionner nos forces dans l’exploration de la
nouveauté. Ces aptitudes serviront, entre autres, à développer notre résilience dont nous
détaillerons les applications possibles.
Nous développerons une compréhension de nos propres mécanismes pour mieux gérer notre
attention, notre énergie, notre stress, sommeil ou alimentation, qui deviennent plus que jamais
des ressources indispensables. Nous proposerons des actions managériales et des moyens
concrets de faire face pour tous, des clés pour travailler la mise à distance de nos pensées
toxiques, conserver notre agilité mentale et maintenir notre attention, tout en repérant les facteurs
de risque qui nous guettent dans nos quotidiens professionnels.
Dans cet ouvrage, nous verrons en quoi notre cerveau est hypersensible, imitateur, accro au
lien affectif… Nous envisagerons différentes manières d’améliorer nos relations aux autres et des
solutions pratiques pour travailler nos qualités relationnelles, en agissant à la fois sur la
compréhension d’autrui, et sur nos perceptions, sur la coopération mais également sur
l’affirmation de nous-même dans un cadre empathique et respectueux de l’autre, et ce, au travers
d’outils et d’exercices pratiques.
Notre intelligence collective (chapitre 7 )
Dans nos entreprises, l’organisation du travail, le développement des compétences ou les
conséquences du management peuvent vite se retrouver en contradiction avec les besoins de
notre cerveau. Il peut alors être utile de prendre appui sur les sciences comportementales et sur
une meilleure compréhension des fonctions cérébrales pour favoriser le fonctionnement collectif
renforcé par les connaissances autour du cerveau social.
Dans ce chapitre, nous observerons ce qu’est la sécurité psychologique et pourquoi elle est
une clé de performance. Nous développerons le rôle de l’échec et l’importance de la tolérance à
l’erreur. Nous verrons également les grandes difficultés, légitimes, que nous avons pour passer
de l’individuel au collectif et proposerons des outils de connaissance de soi pour optimiser les
performances de groupes. Enfin, nous questionnerons nos organisations actuelles pour repenser
les modes de gouvernance vers une intelligence collective, qui valorise une production commune.
CHAPITRE 1
DÉVELOPPER VOTRE
INTELLIGENCE ÉMOTIONNELLE
»
ce que vous leur avez fait ressentir 1 .
Nous comprenons alors mieux leur rôle central : les réseaux émotionnels
se sont construits avant l’apparition du langage et de la pensée
complexe. L’émotion précède la pensée consciente. C’est aussi elle qui
reprend le contrôle en période de tension ou de danger. Chez les
premiers humains, la relation de groupe était indispensable à la survie.
L’Homme est un animal social, un individu isolé n’avait que peu
d’espérance de vie à l’époque et les relations sociales sont donc
naturellement devenues une source majeure d’émotions.
Une émotion universelle se traduit par une expression faciale, une fuite
inconsciente de l’expression, qui se visualise de la même façon, quels
que soient la civilisation, la culture, la nationalité, la couleur de peau ou le
genre de la personne qui la ressent.
À ces six émotions de base, dix autres, plus complexes, ont été ajoutées
dans les années 1990 :
le mépris ;
la gêne ;
la honte ;
la culpabilité ;
la fierté ;
le soulagement ;
l’amusement ;
la satisfaction ;
l’excitation ;
le plaisir sensoriel.
Le travail de Paul Ekman est encore très actuel. Il a récemment inspiré la
série Lie to Me 2 ou encore le dessin animé Pixar Vice-versa 3 , qui nous
fait vivre dans la tête d’une petite fille à travers cinq expressions
émotionnelles. C’est littéralement la vulgarisation grand public du rôle de
nos émotions dans notre quotidien !
paresthésies,
sueurs,
tremblements,
tachycardie,
bouffées de chaleur,
oppression thoracique,
perte de contrôle,
envie de détruire des objets,
envie d’attaquer autrui verbalement ou physiquement.
Les psychologues Peter Salovey et John Mayer 6 ont été les premiers à
formuler le concept d’intelligence émotionnelle en 1990. Pour eux, il
s’agissait d’un ensemble de compétences distinctes de l’intelligence
générale, recouvrant les capacités d’identifier, de comprendre et de
réguler nos sentiments et émotions, puis d’utiliser ces informations pour
guider nos réflexions et actions.
Ces ressentis émotionnels ne sont pas là par hasard. À l’origine, ils sont
utiles pour adapter nos décisions aux situations. Rappelons qu’une
émotion est un mécanisme profond, ancestral, destiné à nous informer
d’un événement important. Au départ, une émotion devait nous guider
vers des actions pour sauver notre peau ou rechercher ce qui comptait
pour nous (alimentation, sécurité, reproduction). Mais le monde moderne
évolue plus vite que les structures profondes de notre cerveau.
L’accumulation de déséquilibres, c’est-à-dire d’excès d’émotions
négatives, provoque des réactions indésirables, pénibles et stressantes.
Les sources de désagréments émotionnels sont variées, induites par le
monde professionnel, la concurrence, les objectifs tendus, les rythmes
accélérés, l’hyper-connexion, la soumission aux ordres, les interactions
permanentes, la complexité, les échecs ou encore l’épuisement.
Apprendre à limiter ces effets n’est pas secondaire ; comprendre son
cerveau est tout simplement vital.
GRAINES DE CONNAISSANCES
Le processus émotions-pensées
RECOMMAND’ACTIONS
L’acceptation
Nous devons accepter l’émergence d’une émotion ; en revanche nous
avons du pouvoir sur les pensées conscientes, une fois qu’elles sont
énoncées. Nous pouvons les critiquer et les modifier.
Une pensée n’est qu’une pensée. Elle n’est pas la réalité, c’est une
interprétation personnelle d’une situation. Elle est modifiable par notre
seule volonté, à condition de ne pas s’identifier à elle, de séparer nos
idées de notre personnalité (notre identité profonde) et de revenir dans le
présent. Penser « je ne supporte pas cette situation » est différent de
s’observer penser la même chose. La prise de distance permet de
reprendre la liberté d’orienter volontairement les pensées et
comportements.
GRAINES DE CONNAISSANCES
Nous avons donc ici une clé de fonctionnement très puissante que nous
sous-estimons. L’acceptation est une attitude relativement facile à
adopter et dont l’efficacité est sans commune mesure.
« Nous ne voyons pas le monde tel qu’il est, mais tel que nous
sommes. »
Emmanuel Kant
Cet exercice n’est pas évident car nous sommes entraîné à voir le
monde selon nos propres automatismes, ces schémas forgés dans notre
passé. Or la réalité est trop riche pour être perçue à travers un seul filtre.
Nous devons apprendre à remplacer notre vision d’une situation,
responsable d’émotions indésirables, par un point de vue différent,
émotionnellement plus favorable à nos attentes. Par exemple, savoir
transformer les difficultés en défis présente le double avantage de
stimuler la motivation et de mettre à distance les pensées toxiques et
autres croyances limitantes.
Ce que l’on se dit en période difficile La pensée que l’on pourrait substituer
Je ne vais jamais y arriver J’ai déjà vécu des épreuves aussi exigeantes
Un échec serait une catastrophe Je finirai bien par réussir, cette fois-ci ou une
autre
Une de vos relations vous croise sans porter attention à votre salutation :
la réévaluation consistera à remplacer la première impulsion (colère ou
frustration devant ce mépris ou cette indifférence) par une vision moins
autocentrée :
« Peut-être est-il préoccupé ou distrait » ;
« Ce n’est pas une atteinte personnelle »…
C’est insupportable
Cette perspective
m’angoisse
Je n’ai jamais de
chance
C’est injuste
J’abandonne
Ça m’ennuie
Il faut que…
Les autres ne
m’écoutent pas
La distraction active
La mise en perspective
« Je travaille dans l’univers de la chaussure. Quand tout va mal, je
me dis que je ne sauve pas des vies et je pense à ma petite-fille, qui
a beaucoup de problèmes de santé depuis qu’elle est née et fait
preuve d’un courage et d’une résilience hors pair. Ça me permet de
revenir à l’essentiel. »
Katia, Responsable industrialisation souliers
dans une maison de mode
La mise en perspective utilisée par Katia est une autre forme de mise à
distance d’une pensée préoccupante, en relativisant : la situation n’est
pas aussi catastrophique que nous l’imaginons, notre inquiétude du
moment n’est rien par rapport au cours de notre vie, par rapport à nos
objectifs ou à d’autres problèmes plus profonds. Cette simple prise de
distance atténue les perceptions négatives. Elle est apparentée aux
réévaluations cognitives, mais ne possède pas l’efficacité profonde d’une
authentique remise en cause de nos inquiétudes par la réévaluation des
interprétations personnelles.
L’exercice physique
La recherche de bénéfices
GRAINES DE CONNAISSANCES
« J’aurais besoin d’une toute petite place juste pour cinq stations »
(B)
« Est-ce que vous pensez que cela serait possible pour moi de me
faufiler dans le coin ici ? » (D)
De manière générale, l’expression de son besoin, avec confiance,
bienveillance, mais également exigence, permet de gagner en efficacité
relationnelle.
La suppression expressive
C’est l’idée que les émotions n’ont rien à faire au travail et qu’on peut
faire comme si elles n’existaient pas ou pouvaient être mises de côté en
attendant le bon moment. Cela correspond au contrôle de son attitude,
de son expression faciale et de ses paroles, en bloquant volontairement
toute manifestation extérieure. La suppression émotionnelle consiste à
oublier ou à négliger toute perception émotionnelle. C’est une forme de
déni plus ou moins conscient. Ces attitudes sont parfois nécessaires
dans certaines situations professionnelles : négociations, entretiens
d’évaluation, tâches nécessitant une grande attention, activités de
représentation… Mais elles sont souvent adoptées par habitude
culturelle ou par croyances.
« J’ai une éducation assez stricte, dans laquelle on laisse parler les
gens, on ne leur coupe pas la parole. Or, l’univers professionnel,
c’est un peu la guerre de la gouaille, surtout entre femmes. C’est à
qui parle le plus fort, met son pied dans la porte pour s’imposer. Je
voudrais bien avoir un comportement un peu moins bien élevé que
ce que mon éducation me pousse à être. Alors, je mets de côté mon
émotion de dégoût face à ces postures et j’essaie d’en prendre les
codes. Je ne laisse rien paraître, jamais. Parce que j’estime que
c’est ce qui est attendu d’une femme en entreprise, quand elle a de
fortes responsabilités. »
Audrey, responsable marketing dans l’horlogerie
Les ruminations
Pour en sortir, il nous faut trouver des solutions, plutôt que de placer
notre énergie dans la recherche de coupables.
GRAINES DE CONNAISSANCES
Dans son roman De l’autre côté du miroir , qui succède à Alice au pays
des Merveilles , Lewis Carroll relate une conversation entre Alice et la
Reine Rouge :
Le concept de courir pour rester sur place sonne familier et génère des
émotions très fortes chez les salariés. C’est le quotidien des
collaborateurs qui voient les transformations se succéder en
permanence. À peine un changement est-il terminé qu’un autre se
profile. Organisation des entités et des équipes, systèmes informatiques,
processus, déménagements, restructurations, rachats, gouvernance,
lignes hiérarchiques… tout change et tout le temps. Les métiers actuels
affrontent des bouleversements sans précédent. Le mot
« transformation » a succédé à celui de « changement ».
Quand la situation s’avère plus compliquée que prévu, que le doute et les
incertitudes nous envahissent, plusieurs attitudes sont possibles :
attester qu’il existe des difficultés, des incertitudes, des efforts à
fournir…
se dire qu’il est normal d’être inquiet et que comme cela n’est pas
évitable, accepter cette émotion ;
ne pas dramatiser ni culpabiliser, ne pas rejeter les responsabilités
sur autrui ;
réévaluer ses pensées anxiogènes : cette inquiétude ne nous
empêche pas de rechercher les meilleures solutions, au contraire
elle motive à relever les défis ;
ne pas se sous-estimer car nous disposons de ressources infinies
pour faire face aux choses.
GRAINES DE CONNAISSANCES
Personne à faible estime d’elle-même, ayant Changer de perspective, se focaliser sur ses
tendance à interpréter les informations atouts.
négatives comme des signes d’insuffisances.
GRAINES DE CONNAISSANCES
La flexibilité se mesure !
La flexibilité comportementale peut se mesurer et plusieurs questionnaires de compétences
comportementales portent sur ce sujet. Prenons l’exemple du questionnaire PerformanSe®.
qui présente un nuancier de flexibilité comportementale. Selon l’éditeur de solutions d’aide
à la décision pour l’évaluation et le développement des compétences en milieu
professionnel, la flexibilité comportementale correspond alors à la plage de variation de la
personne lorsque celle-ci cherche à adapter ses comportements au contexte. L’amplitude
de cette plage de variation apparaît clairement sur les questionnaires qui, dans un cadre
éthique, peuvent être un appui au recrutement, sous réserve d’être une aide à la décision.
Prenons l’exemple de la réceptivité. La flexibilité sur la compétence peut aller de
l’assimilation à l’autre (très forte réceptivité) à l’indifférence (forte distanciation, faible
réceptivité). Mais entre les deux, les individus peuvent être plus ou moins plastiques.
L’échelle se présente ainsi :
9 – Assimilation à l’autre
8 – Sensibilité envers autrui
7 – Ouverture à l’autre
6 – Intérêt pour l’autre
5 – Écoute
4 – Écoute filtrée
3 – Sélectivité
2 – Distance
1 – Indifférence
Puisque les émotions touchent tout ce qui nous importe, elles sont au centre de nos vies.
Il importe donc de savoir faire la part entre ce que nous pouvons améliorer et ce qu’il faut
accepter car hors de portée. Il en découlera une grande sérénité et une meilleure qualité de
vie, avec des conséquences immédiates et à plus long terme sur notre efficacité
professionnelle. Le champ immense des applications possibles devrait nous motiver à aller
de l’avant pour devenir meilleur, pour soi et pour les autres.
Cet objectif ambitieux n’est pas facile, mais il est à la portée de chacun d’entre nous, sous
réserve d’un minimum de motivation, d’organisation et de persévérance.
Certaines de nos émotions proviennent du monde extérieur sur lequel nous n’avons
souvent aucun pouvoir. Mais une grande part est issue de nos interprétations personnelles,
de nos schémas et habitudes de pensée, susceptibles de favoriser l’anxiété, la colère, le
dépit ou le découragement. C’est dans cette voie que nous pouvons agir.
Nos efforts pourront porter sur :
la compréhension et l’identification de ces ressentis émotionnels, sur lesquels il faut
apprendre à mettre des mots ;
l’acceptation de la part inévitable du ressenti émotionnel ;
la mise en place de stratégies de remplacement, par des pensées ou des
comportements appris, répétés encore et encore pour en faciliter l’ancrage ;
des expérimentations dans des situations peu exigeantes au départ, puis
progressivement de plus en plus complexes.
Le point commun entre toutes ces démarches est notre capacité à remettre en cause notre
vision habituelle des choses, puisque cette interprétation du réel génère les émotions
pénibles et les pensées répétitives qui leur sont liées.
Les pratiques développées ici : l’acceptation, l’imagerie mentale, la réévaluation cognitive,
la distraction active, la communication non violente… seront complétées par des stratégies
d’actions comme :
l’exercice physique ;
le contrôle respiratoire ;
les techniques de relaxation ;
ou des stratégies à plus long terme :
1. La citation est attribuée à la fois à Maya Angelou (1928-2014), poétesse, écrivaine, actrice et
militante américaine, et à Carl Frederick Buechner (1926-) écrivain et théologien américain.
La phrase originale est « They may forget what you said, but they will never forget how you
made them feel ».
2. Lie to Me est une série américaine (quarante-huit épisodes de quarante-deux minutes) créée
par Samuel Baum. Dans la série, le Docteur Cal Lightman, psychologue spécialisé dans la
détection de mensonges au travers de l’analyse des micro-expressions, vend ses services
au FBI pour résoudre des enquêtes criminelles.
3. Vice-versa (Inside Out) , sorti en 2015 est réalisé en images de synthèse par Pete Docter. Il
remporte en 2016 l’Oscar du meilleur film d’animation. Dans l’histoire, les parents de Riley
déménagent du Minnesota pour s’installer à San Francisco. C’est une nouvelle vie pour la
petite fille, guidée par ses émotions, qui sont toutes incarnées par des personnages résidant
dans sa tête et plus précisément dans le Quartier cérébral, le centre de contrôle de son
esprit. Ses souvenirs sont eux aussi représentés par des boules d’une couleur différente
selon l’émotion qu’ils contiennent.
4. Damasio A., L’Erreur de Descartes , Odile Jacob, 1995.
5. Citation attribuée à Joseph Goldstein, auteur contemporain de nombreux livres sur le
bouddhisme.
6. Salovey P. et Mayer J. D., « Emotional Intelligence », Imagination cognition and personality ,
9(3), 1990, 185-211.
7. Fuchs E. et Flügge G., « Adult Neuroplasticity : More Than 40 Years of Research », Neural
Plasticity , 2014 ( https://doi.org/10.1155/2014/541870 ).
8. Byron K., A Thousand Names for Joy , Harmony, 2008. Katie Byron est une conférencière
américaine, auteur de nombreux ouvrages sur le développement personnel.
9. Heiy J. E. et Cheavens J. S., « Back to Basics : A Naturalistic Assessment of the Experience
and Regulation of Emotion », Emotion , 14(5), 2014, 878-891.
10. Hayes S., Luoma J., Bond F., Masuda A. et Lillis J., « Acceptance and commitment therapy :
Model, processes, and outcomes », Behaviour Research and Therapy , 44, 2006, 1-25.
11. Hayes S., Get Out of Your Mind and Into Your Life: The New Acceptance and Commitment
Therapy , New Harbinger, 2005.
12. Anselem B., Je rumine, tu rumines, nous ruminons , Eyrolles, 2017.
13. Gross J.J., « Emotion regulation », Handbook of emotions , Guilford Press, 2010 (3 e édition).
14. Gross J.J., « Antecedent-and response-focused emotion regulation : divergent
consequences for experience, expression, and physiology », Journal of Personality and
Social Psychology, 74(1), 1998, 224-237.
15. Gross J.J. et John O.P., « Individual Differences in Two Emotion Regulation Processes :
Implications for Affect, Relationships and Well-Being », Journal of Personality and Social
Psychology , 85(2), 2003, 348-362.
16. Kim S. et Hamann S., « Neural correlates of positive and negative emotion regulation »,
Journal of Cognitive Neuroscience , 19(5), 2007, 776-798.
17. Rosenberg M., Les mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs) , La Découverte, 2004.
18. Acronyme pour Volatilité, Incertitude, Complexité et Ambiguité.
CHAPITRE 2
DÉCIDER : ENTRE INTUITION,
RÉFLEXION ET ÉMOTIONS
»
sur vos meilleurs informations et instincts et allez de l’avant.
Les décisions majeures gagnent donc à être prises après une analyse
personnelle approfondie, doublée d’une écoute attentive de son
entourage, de son environnement.
GRAINES DE CONNAISSANCES
Inconscient Conscient
Rapide Lent
Spontané Auto-évaluation
Dans cet exercice, notre intuition lit en pilote automatique, sans réfléchir, tandis que
notre réflexion essaye de répondre aux contraintes de l’exercice. Par conséquent, il
est normal d’hésiter et de se tromper quand les deux dynamiques se mélangent,
voire s’affrontent.
Les heures et jours précédents : notre humeur, notre état de fatigue ou de forme
physique, manque de sommeil, nos neurotransmetteurs
Les mois précédents la décision : nos expériences marquantes, nos succès, nos
échecs, les cultures sociales ou d’entreprise
La vie fœtale et les premières années de vie : les premières influences hormonales,
sensorielles, les premiers contacts, les stress, les soins parentaux
Le biais de négativité
L’aversion aux pertes est plus forte que l’attirance pour le gain 7 . Cette
démonstration du rôle de l’irrationnel dans les raisonnements leur a valu
un prix Nobel d’économie, le premier attribué à des psychologues,
puisque ni Tversky ni Kahneman ne sont économistes.
Le biais de confirmation
« Quand je suis arrivée dans l’équipe, plusieurs collègues m’ont
alertée sur les difficultés qu’ils avaient à travailler avec Sylvie.
Ingérable, caractérielle, de mauvaise foi… toutes les accusations y
passaient. Quand j’ai commencé à travailler avec elle, j’étais
crispée. Elle devait le ressentir, parce qu’elle était de plus en plus
distante. Je consignais tout par écrit, pour garder des traces et, au
bout de quelques semaines, j’abondais dans le sens de mes
collègues sur son caractère agressif. Ce n’est qu’une année plus
tard que j’ai réalisé que la rumeur avait complètement influencé ma
perception, et plus encore, l’avait alimentée alors que rien ne s’y
prêtait. »
Nathalie, technicienne en énergie renouvelable
RECOMMAND’ACTIONS
Le nudge est une incitation sans contrainte pour rendre un choix plus
attractif qu’un autre. La technique est largement utilisée par les
mentalistes dans leurs performances, mais également par les équipes de
marketing et de communication. L’exemple de nudge le plus connu du
grand public est à Amsterdam, où il a été gravé de fausses mouches
dans les urinoirs de l’aéroport, pour inciter les hommes à mieux viser. La
réussite est flagrante : 80 % de dépenses de nettoyage en moins dans
les toilettes pour hommes 10 .
INTUITION OU RÉFLEXION ?
Nous avons vu que l’intuition liée aux automatismes de pensée est en
général plutôt utilisée dans les situations simples et connues, alors que le
mode analytique (parfois appelé « mode adaptatif ») était plutôt choisi
dans les situations complexes ou incertaines. Ce schéma simple mérite
d’être nuancé. Dans certaines situations particulièrement complexes,
mais comportant de nombreuses incertitudes, l’intuition peut se révéler
très efficace. C’est en particulier le cas lorsque nous avons accumulé
une somme d’expériences professionnelles susceptibles de l’alimenter.
Herbert Simon, prix Nobel d’économie en 1978, disait que jamais nos
décisions ne seraient rationnelles. Steve Jobs nous suggérait, quant à
lui, d’avoir le courage de suivre notre cœur et notre intuition. Comment
dès lors définir cette chose curieuse qu’est l’intuition ? Daniel Kahneman
décrit une pensée qu’il appelle Système 1 (rapide et intuitive) qu’il
oppose à une pensée lente et analytique qui serait le Système 2. Les
raisonnements font appel à notre mémoire consciente. Celle-ci n’est que
la partie émergée de l’iceberg puisque 90 % de notre activité cérébrale
échappe à notre conscience. L’intuition est constituée par toute une série
d’informations stockées et traitées avant de parvenir à notre conscience.
Les intuitions se forment en mode automatique, guidées par des
associations d’idées inconscientes, elles-mêmes sous influence de ce qui
est important pour nous (en positif ou en négatif), c’est-à-dire par nos
émotions et nos besoins profonds. Nous pouvons apprendre à favoriser
ces processus.
Il faut pouvoir repérer son état émotionnel, ce qui est évident pour
certains et très complexe pour d’autres. Cette aptitude à prendre du recul
et à évaluer ses ressentis permet de juger si notre état émotionnel est
favorable à la décision. Si l’émotion est forte (anxiété, colère, exaltation,
dépit, culpabilité, rancœur…), le moment n’est pas favorable pour agir et
il est préférable d’attendre :
L’anxiété nous rend hypersensibles à l’incertitude et aux risques, elle
freine la décision.
La colère, à l’inverse, gonfle exagérément notre confiance et nous
entraîne dans des choix qui seront regrettés plus tard.
La culpabilité nous incite à accepter des situations que nous
regretterons.
À chacun de repérer s’il fait partie de ceux qui ont tendance à se laisser
mener par leurs émotions.
Dans la plupart des cas, nous nous situerons entre ces deux extrêmes.
Notre personnalité est à la fois complexe et changeante selon les
environnements dans lesquels nous évoluons. Nous pouvons
parfaitement nous révéler impulsif dans un domaine et trop rationnel
dans un autre. La connaissance de soi devient alors un atout
fondamental.
Pour sortir de cette situation, Ava devra probablement faire le point sur
ses aspirations profondes, ses valeurs et accepter (ou pas) son choix,
son environnement agité, les inconvénients de son métier comme le prix
de sa fonction passionnante et de son ambition, tout en organisant sa
régulation du stress. Chaque métier possède ses duretés, il n’existe pas
de métier épanouissant sans aucun effort.
Ava peut décider d’abandonner cette vie inspirante mais usante, en
s’orientant vers un autre poste plus en rapport avec ses aspirations : ce
choix sera fonction de ses attentes profondes. Pour les préciser, elle
devra prendre son temps, s’immerger dans chacune des options, se
renseigner auprès de ses pairs, approfondir ses motivations internes, se
poser les bonnes questions (voir le chapitre 3 sur les motivations).
Elle peut aussi organiser son travail pour limiter autant que possible son
stress : hiérarchiser les tâches, déléguer, préciser ses missions avec sa
hiérarchie, trouver un équilibre corps/esprit (voir chapitre 5 ) …
Lorraine aura avantage à écouter ses désirs profonds en lien avec ses
aspirations, afin de donner la priorité à son désir d’accomplissement
professionnel ou à son équilibre personnel et familial. Quel que soit son
choix, elle devra l’accepter, en prenant conscience qu’aucune option
n’est idéale et que les conséquences négatives de chacun des choix
doivent être acceptées pour une meilleure santé mentale.
C’est aussi parfois un apprentissage du renoncement car les journées,
pour chacun d’entre nous, ne font que vingt-quatre heures.
Dans ces cas-là, une hiérarchisation de valeurs est un exercice
intéressant. Cela permet de se recentrer sur ce qui est important pour
nous.
Lesquels étaient-ce ?
Repérer à quel élément se rattachent nos freins est une première piste
pour avancer.
GRAINES DE CONNAISSANCES
Certains outils sont d’une grande utilité pour trouver une direction. Par
ailleurs une grande partie du travail de coaching consiste à aider les
personnes à prendre une décision, à regarder leur sujet sous un autre
prisme, avec d’autres lunettes. Citons ci-après quelques méthodologies
qui peuvent être utiles à la prise de décision collective.
Cette matrice est un cadre utile pour sélectionner les tâches à privilégier,
à reporter, à déléguer ou à abandonner. Elle permet aussi de visualiser
les « tâches plaisir », ni urgentes, ni importantes, mais qui procurent un
petit moment de coupure et de satisfaction dans une journée difficile.
Matrice SWOT
Dans les deux cas, immergez-vous dans chacune des options, prenez des avis
pertinents et acceptez les inconvénients de chaque alternative.
Après avoir déterminé ce que vous voulez, votre énergie sera mobilisée,
votre attention sera plus concentrée sur la question, les solutions à vos
problèmes et à vos craintes apparaîtront plus clairement et simplement.
Face aux difficultés permanentes de la vie professionnelle, mais aussi
aux incertitudes grandissantes, aux échecs, à l’accélération exponentielle
des rythmes et des amoncellements d’informations, il faut une motivation
d’acier pour tenir bon. Découvrir ses propres centres de motivation
interne est une force, une source d’efficacité, de persévérance, de
résilience et de bien-être. Obéir à ses forces intérieures rend les
obstacles moins hauts et efface nos doutes. Les difficultés deviennent
alors moins pesantes.
Les contraintes extérieures et la recherche de satisfactions matérielles
ne sont pas les seules sources de motivation. La motivation intrinsèque
est plus robuste, plus durable. Lors d’une journée de travail type, il est
probable que l’accumulation des difficultés, tensions, inquiétudes,
fatigues et autres désagréments, dépasse les périodes de bien-être. Si
nous devions nous arrêter à ce décompte, la vie professionnelle ne serait
qu’un long chemin de croix ! Pourtant, de nombreux professionnels
trouvent une satisfaction d’accomplissement malgré ces enchaînements
de difficultés : ils sont motivés par un projet global, trouvent un sens à
leur vie professionnelle dans l’accomplissement d’un objectif ou
l’engagement dans des valeurs qui leurs sont propres, véritables moteurs
internes.
Se retrouver balloté par des tensions incessantes ou être animé par une
force intérieure sont des choix personnels, c’est le sens que l’on donne et
les valeurs que l’on se choisit qui font la différence.
Il a été montré que, lorsque nos choix ne sont pas imposés mais
autodéterminés, ils améliorent réellement les performances et le bien-
être. La découverte et la culture de nos potentiels insoupçonnés sont
autant de moteurs bénéfiques dans nos projets de vie.
Les abords sont différents, mais les notions de base sont souvent
communes. Et quels que soient les modèles, ils convergent vers la notion
de sens pour alimenter les motivations internes.
Les personnes les plus efficaces, et surtout les plus accomplies, sont
toutes habitées par des objectifs forts.
Le réseau de récompense
Toujours plus
Comme nous l’avons déjà évoqué dans les chapitres précédents, notre
cerveau consomme un quart de notre énergie corporelle, alors qu’il ne
pèse que 2 % de notre poids. De manière logique, ces besoins
considérables lui imposent une recherche permanente d’économie de
moyen. Face à une motivation à agir, le cerveau évalue en permanence
la valeur d’une action face à l’économie de l’inaction. Il va mettre en
concurrence le bénéfice (la récompense attendue), avec l’évaluation de
l’effort à fournir.
Que désirez-vous plus que tout ? Quelles sont les motivations qui vous
donnent la force d’affronter les difficultés ? En coaching, il existe une
question clé qui consiste à demander au client ce qu’il souhaite vraiment
. Souvent, le questionnement sur nos souhaits profonds n’est pas si
évident car il n’est pas directement accessible. Nous nous limitons nous-
même par une multitude de facteurs bloquants : pas le temps, pas la
possibilité, pas l’autorisation, pas les moyens… C’est ce que l’on appelle
les croyances autolimitantes.
Il nous appartient de nous poser les bonnes questions, de trouver le bon
moteur interne et de nous le rappeler à chaque envie d’abandonner nos
résolutions exigeantes. Jean-Paul Sartre disait en ce sens que
l’important n’est pas ce qu’on a fait de soi ; « mais ce que je fais moi-
même de ce qu’on a fait de moi ».
Compétence Dépassement de
Appartenance Autonomie
Progression soi et sens
Leïla et David sont motivés par leur activité. Ils sont également engagés
pour leur emploi. Mais ils sont détachés de l’organisation dans laquelle ils
travaillent, dont ils ne partagent plus les valeurs et la vision du métier. Ils
n’ont pas confiance en leurs dirigeants et ne se reconnaissent pas dans
les ambitions et les valeurs proposées par leurs organisations
respectives.
« Peu importe où j’ai travaillé et avec qui, j’aime que mon travail soit
bien fait. Je me donne au maximum car au final, je travaille pour
moi. J’ai été élevé dans l’idée qu’il faut s’investir à fond parce qu’on
n’a rien sans rien. Mes parents me récitaient souvent la fable de
Jean de la Fontaine, “Le Laboureur et ses enfants”, qui disait :
“Travaillez, prenez de la peine […] Mais le père fut sage De leur
montrer, avant sa mort, Que le travail est un trésor”. »
Avec le temps, les salariés peuvent sentir que le contrat qu’ils pensaient
avoir passé avec leur entreprise n’est pas respecté, ce qui peut être
source de désengagement.
Encourager l’autonomie
L’engagement et la génération Y
Pas une seule intervention autour du thème de l’engagement sans que la
question du rapport spécifique à l’engagement des « nouvelles »
générations soit posée. Cette génération Y 17 qui « fait le pari de faire
passer le pourquoi avant le comment, la flexibilité avant la sécurité,
l’exemplarité avant le statutaire, l’ambition de s’accomplir avant celle de
réussir et juge son épanouissement à travers ses yeux et non pas ceux
des autres 18 ». Ce que l’on attribue parfois à une perte d’engagement
serait alors plutôt une mutation de la représentation de l’engagement.
Sans évolution de la représentation des modalités de l’engagement et
des formes qu’il peut prendre, le risque est fort de se confronter à une
coquille vide, de faire face à une notion désincarnée auprès des
nouvelles générations.
GRAINES DE CONNAISSANCES
S’appuyer sur nos motivations internes nous rend plus persévérant, plus endurant, plus
efficace, plus fort et plus épanoui. Les tracas quotidiens, les petites préoccupations
matérielles, les ressentiments, les frustrations prennent une autre tournure quand nous les
comparons à nos objectifs fondamentaux !
Ne sous-estimons pas la force des motivations internes ; elles sont plus robustes et plus
tenaces que les envies matérielles ou les rêves de réussite sociale. La reconnaissance d’un
groupe, d’une communauté, le désir de se dépasser, la reconnaissance de ses
compétences et la défense de son autonomie sont des moteurs incomparables.
Du point de vue du salarié
Se rendre au travail en traînant les pieds n’est jamais enviable. Quels que soient les motifs
de mécontentement (stress, incertitude, pression des objectifs, ennui, démotivation,
mésentente), ils peuvent être mis en face de nos motivations profondes et d’une
connaissance de soi : pour qui vais-je avancer, pour quelle progression, pour quelle
autonomie ?
Du point de vue des dirigeants
Si vous attendez une obéissance aveugle et sans limites, la carotte et (surtout) le bâton
sont suffisants. Mais dans un univers concurrentiel et connecté, dans lequel les valeurs de
créativité et d’agilité mentale sont essentielles, l’implication, le bien-être et la motivation des
salariés dépassent les évidentes notions d’éthique et deviennent une nécessité.
Vérifiez que la culture d’entreprise et les procédures sont compatibles avec les besoins
motivationnels et donnent envie à toute l’équipe de se dépasser, d’être ensemble ou de
donner libre cours à des initiatives profitables à tous. Les collaborateurs sont aussi
importants à convaincre que les clients. Ils sont les ambassadeurs de l’ensemble de
l’entreprise.
L’engagement en bref
La notion d’engagement diffère de celle de motivation. Elle intègre une dimension
émotionnelle de lien avec l’organisation.
Les facettes de l’engagement sont multiples :
l’engagement envers la valeur travail, envers son métier ;
l’engagement envers son organisation ;
l’engagement envers son manager ;
l’engagement envers ses collègues de travail ;
l’impact de l’exemplarité se constate dans la durée (constance) ;
un collaborateur satisfait génère davantage de satisfaction chez ses clients ;
s’intéresser à ce qui se pratique dans d’autres organisations permet d’apporter de
l’oxygène dans ses propres pratiques ;
une relation de qualité implique une disponibilité, une écoute, du respect, de l’aide si
nécessaire et une reconnaissance du travail réalisé ;
la notion de soin de l’autre (care en anglais) permet la création de la confiance dans
une relation attentionnée et transparente ;
l’engagement dans un collectif suppose de situer le rôle de chacun dans un cadre
plus large, de donner du sens à l’action, une vision, une direction.
À condition de savoir mobiliser notre plaisir en face des efforts à fournir, tout en nous
alignant sur nos aspirations profondes capables de nous mettre en mouvement, nous
avons plus de pouvoir sur notre cerveau que nous ne l’imaginons.
Richard Teerlink,
CEO de Harley-Davidson de 1989 à 1997
L’économie d’énergie
Pour les réseaux neuronaux, un des moyens les plus efficaces pour
économiser de l’énergie et du temps consiste à établir des prédictions et
des comparaisons par rapport à un modèle existant, plutôt que de tout
reconstruire à partir d’une nouvelle situation. Notre cerveau passe son
temps à décomposer chaque événement perçu en de multiples petites
briques, qui seront comparées à d’autres briques préexistantes, par
exemple aux prédictions tirées des situations précédentes.
La neuroplasticité
D’un point de vue évolutionniste, notre cerveau s’est formé au fil des
millénaires, pour repérer tout ce qui change, ce qui bouge, ou ce qui est
nouveau. C’est une question de survie. C’est indispensable pour explorer
notre environnement et trouver de nouvelles ressources. À l’inverse, une
situation invariable va perdre de son attrait, y compris s’il s’agit d’une
situation agréable : ce processus, largement mesuré en psychologie,
porte le nom d’habituation.
Si on se place dans le monde animal, qui souvent nous éclaire sur nos
propres modes de fonctionnement, donner une banane à un singe active
ses réseaux dopaminergiques du plaisir. Mais si cette récompense (la
banane) devient habituelle, cette activation disparaît. Le cerveau effectue
une comparaison et reconnaît l’absence de changement. Si la
récompense diminue ou si elle est inférieure à celle de ses congénères,
entraînant ainsi une rupture négative de l’habitude, il sera même possible
d’observer des signes d’irritation chez le singe. Son cerveau reconnaît
alors l’évolution négative et la traduit en émotion en réaction à l’injustice
ressentie.
Chez l’être humain, cette habituation a été mise en évidence par des
études évoquées au chapitre précédent. L’une d’elles porte sur des
gagnants du Loto. Elles montrent que gagner de très grosses sommes
n’améliore la satisfaction de vie que pendant quelques mois 3 . Ce qui
apparaît comme un rêve pour beaucoup ne constitue donc pas une
motivation durable. De manière générale, les récompenses matérielles
apportent une amélioration peu durable.
La loi du Z
Le biais de croyance
« Il y a deux ans, j’ai coopté Bastien dans notre équipe. C’était un
ancien camarade de promo et j’en gardais un très bon souvenir.
Tous mes collègues m’ont à tour de rôle fait savoir que c’était
compliqué de travailler avec lui, pour des raisons variées qu’ils
m’exposaient avec clarté. Pour chacun de leurs exemples factuels,
je cherchais des justifications et les poussais toujours à étayer
davantage. Pendant des mois, je me suis dit qu’ils manquaient de
tolérance, devraient travailler leur relationnel et avaient une
responsabilité d’accompagnement. Finalement, la situation n’a
cessé d’empirer jusqu’au départ de Bastien. Je crois que, convaincu
que c’était un bon recrutement, je ne voulais pas voir tous les
indices qui m’indiquaient le contraire. »
Abélard, dessinateur de bandes dessinées
Les distorsions cognitives constituent une notion plus large que les biais
cognitifs. Il s’agit d’un mode de raisonnement globalement inadapté,
responsable d’erreurs prévisibles et répétitives.
L’un des moyens les plus aisés de prendre conscience de ses propres
biais consiste à les passer par le filtre de ces distorsions cognitives. Ces
distorsions ont été identifiées par le psychiatre Jeffrey Young, l’initiateur
de la thérapie des schémas, dans un but thérapeutique.
Exemples d’actions
Principe Exemple
possibles
D’après la liste des distorsions cognitives de A. Beck (1967) et D. Burns (1980), exemples et
propositions de B. Anselem.
Connaître ses qualités n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît. Nous
sommes souvent focalisé sur nos imperfections réelles ou supposées et
peinons à discerner nos réels atouts. Souvent, une facilité dans un
domaine quelconque nous semblera tellement naturelle et universelle
que nous ne l’évaluerons pas comme une force. Ainsi, nous avons
souvent de vraies forces en communication, dans notre rapport à
l’empathie, à l’organisation ou encore une réelle puissance énergétique.
Mais nous ne les reconnaissons pas comme telles.
GRAINES DE CONNAISSANCES
Faisons un zoom sur quelques outils utiles pour comprendre les phases,
les rythmes du changement. Une meilleure compréhension de ce qui
nous traverse quand on vit une transformation permet une meilleure
acceptation des temporalités irréductibles ou des phases plus moroses,
passages parfois obligatoires vers un renouveau plus éclairé.
GRAINES DE CONNAISSANCES
GRAINES DE CONNAISSANCES
Le cycle de Prochaska 15
Le changement est un processus qui fonctionne de manière cyclique. Prochaska et Di
Clemente définissent six étapes au processus de changement :
1. La pré-intention. Il est possible que la personne n’envisage pas de changer son
comportement dans les six prochains mois, du fait :
d’un manque d’information ;
d’un manque de confiance en elle ;
d’échecs antérieurs ;
de la peur des conséquences ;
d’autres priorités.
Environ 170 ans après J.-C., l’empereur Marc-Aurèle demandait qu’il lui
soit donné « la sérénité d’accepter ce qui ne peut être changé, le
courage de changer ce qui peut l’être, et la sagesse de distinguer l’un de
l’autre 16 ».
Acceptez le changement
Identifiez une situation de changement perturbant, génératrice de crainte, d’anxiété,
d’irritation ou de ressentiment.
Quelle est la part d’acceptation possible ?
Quels sont les éléments à accepter ?
Quels sont ceux que vous pouvez modifier ? Comprenez ce que vous devez
accepter et pourquoi cela vous sera bénéfique en termes d’équilibre mental.
Comment éviter que l’acceptation devienne passive et vous conduise à la
résignation ?
Quels éléments de résilience pouvez-vous appliquer ?
Une fois l’étape d’acceptation intégrée, notre esprit sera plus ouvert à la
recherche d’un autre point de vue sur cette situation désagréable.
Trouver une autre façon d’apprécier ce changement imposé sera alors
envisageable.
GRAINES DE CONNAISSANCES
RECOMMAND’ACTIONS
Développer sa résilience
Identifier ses motivations profondes, celles qui poussent à repartir de l’avant.
Abandonner l’idée que nos capacités sont définies à la naissance.
Ne pas associer un échec à une preuve de notre incompétence : remplacer
cette croyance par l’idée que nos aptitudes peuvent se développer au travers
d’un entraînement mental et s’améliorer par des efforts et un travail
permanents d’adaptations aux nouvelles conditions.
Ne pas lier notre estime de soi aux échecs ou succès, mais à nos capacités
d’adaptation et à notre autocompassion (estime inconditionnelle de soi).
Développer des relations de confiance avec son entourage.
Développer des mécanismes de solidarité avec ses proches, amis et famille.
Après un échec, identifier les sources d’apprentissage pour progresser.
Adopter une approche proactive pour anticiper les scénarios.
Gérer les risques selon leur gravité et leur probabilité d’occurrence.
Faire preuve d’un optimisme réaliste.
reconnaissance,
appartenance,
identification à un exemple,
recherche de compétence, de dépassement, de sens, d’autonomie,
attirance pour la nouveauté, pour le mouvement,
culture d’un optimisme réaliste et actif.
Face à des transformations plus importantes, les capacités de résilience feront appel à
ces mêmes moteurs.
Finalement, gérer une transformation désirée ou subie nécessite des aptitudes variées,
une capacité à distinguer nos propres freins inconscients, à dépasser nos
automatismes, à cultiver nos motivations internes, à accepter les changements
imposés et à s’adapter à eux avec agilité, à susciter le désir de transformation dans
notre entourage, ou encore à mobiliser nos forces de reconstruction après un
changement déstabilisant.
Ces capacités spontanées sont inégalement réparties selon les individus. Il est
cependant plus important de savoir qu’elles peuvent se cultiver et s’améliorer par un
travail sur soi et un état mental ouvert à la remise en question de nos habitudes de
pensée.
1. Dweck C.S., Changer d’état d’esprit : Une nouvelle psychologie de la réussite , Éditions
Mardaga, 2010.
2. Propos retranscrits dans Le Monde , 12 décembre 2016.
3. Brickman P., Coates D. et Janoff-Bulman R., « Lottery winners and accident victims: is
happiness relative ? », Journal of Pers Soc Psychol , 36(8), 1978, 917-927.
4. Musturbation : jeu de mot utilisé par Albert Ellis, psychologue américain, pionnier des
thérapies cognitives. Mot composé de « must » (devoir, il faut en anglais) et de
« masturbation ». Le concept désigne le comportement des personnes qui passent leur
temps à se dire ou dire aux autres : « Il faut que… », « On doit… » Il fait référence aux
schémas de pensée qui ont tendance à se rigidifier tout au long de nos existences et qui
impliquent que les choses doivent forcément se passer d’une certaine manière.
5. Linley A., Joseph S., Harrington S. et Wood A.M., « Positive psychology. Past, present, and
(possible) future », Journal of positive psychology , 1(1), 2006, 3-16 (
https://doi.org/10.1080/17439760500372796 ).
6. Seligman M., Peterson C., Clifton D., Csikszentmihalyi M., Diener E., et Fredrickson B. entre
autres.
7. Peterson C. et Seligman M., Character Strengths and Virtues: A Handbook and Classification
, Oxford University Press, 2004.
8. Ce questionnaire est disponible gratuitement sur Internet ( https://www.viacharacter.org/ ) ;
une version française est disponible sur ce site.
9. Seligman M., Steen T.A., Park N. et Peterson C., « Positive psychology progress: empirical
validation of interventions », Am Psychol ., 60(5), 2005, 410-421.
10. Linley P.A., Nielsen K.M., Wood A.M. et Biswas-Diener R., « Using signature strengths in
pursuit of goals: Effects on goal progress, need satisfaction, and well-being », International
Coaching Psychology Review , 5(1), 2010, 6-15.
11. Hodges T.D. et Asplund J., « Strengths development in the workplace » in P.A. Linley, S.
Harrington et N. Garcea (dir.), Oxford handbook of positive psychology and work , Oxford
University Press, 2010, 213-220.
12. https://www.gallupstrengthscenter.com/product/fr-fr/10108/top-5-cliftonstrengths-access .
Des résultats en français sont également disponibles.
13. https://www.davidvellut.com/inventaire-des-forces-de-caractere-via/
14. Professeur en psychologie sociale et des organisations. Spécialiste des questions de justice
organisationnelle, il conduit des programmes de recherches appliquées en entreprise pour
mieux comprendre les conséquences organisationnelles de mécanismes tels que
l’engagement.
15. Le modèle de Prochaska a notamment été utilisé par la Haute Autorité de Santé par le
Service des bonnes pratiques professionnelles en octobre 2014 comme l’un des outils
associés à la recommandation de bonne pratique sur le sujet « Arrêt de la consommation de
tabac : du dépistage individuel au maintien de l’abstinence » ( https://www.has-
sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2014-
11/outil_modele_prochaska_et_diclemente.pdf ).
16. Marc-Aurèle, Pensées .
17. Hayes S., Luoma J., Bond F., Masuda A. et Lillis J., « Acceptance and commitment
therapy… », op. cit .
18. Voir Gabilliet P., Éloge de l’optimisme – Quand les enthousiastes font bouger le monde ,
Éditions Saint-Simon, 2010.
CHAPITRE 5
GÉRER VOTRE ÉNERGIE, VOTRE
ATTENTION ET VOTRE STRESS
ans l’immense majorité des cas, nous savons très bien ce qu’il faut
D faire pour être efficace, prendre les bonnes décisions, cultiver des
relations de qualité et atteindre nos objectifs. Mais souvent, les
circonstances nous conduisent sur des chemins indésirables. Nous ne
pouvons alors pas appliquer les plans prévus et nos comportements ne
sont pas toujours adaptés. Face à ces environnements difficiles, hostiles
ou inattendus, nous savons en théorie comment nous comporter. Des
bibliothèques entières d’ouvrages remplis de sagesse nous expliquent
comment agir, ne pas céder à nos appréhensions, ne pas se laisser
emporter par la colère ou le découragement, rester persévérant et
consciencieux, ouvert d’esprit, bienveillant, tourné vers les autres, etc.
Tout cela, nous le savons en théorie… Mais en période de tension ou
d’épuisement, ces excellents conseils sont souvent oubliés et laissent la
place à des comportements critiquables.
Ces données ne sont pas à prendre au pied de la lettre car ce sont des
simplifications 1 . Tout varie bien entendu selon la nature de la tâche, la
motivation, l’entraînement, les aptitudes personnelles, ou encore
l’environnement.
« Je vois en un coup d’œil le matin qui a mal dormi. C’est la joie des
open spaces. Nous cohabitons avec les émotions de chacun. Alors,
régulièrement, j’ai de la peine pour les nouveaux parents, qui
arrivent les yeux cernés, avec une démarche ralentie, dont tout
indique qu’il ne faut surtout rien leur demander avant qu’ils
récupèrent un peu de sommeil. »
Alison, assistante de direction au siège
d’un réseau d’agences immobilières
« Dans mon métier, j’enchaîne les nuits blanches. C’est un peu le
job qui veut ça, les clients mettent une forte pression et les délais
sont très courts. Quand j’avais 25 ans, ça passait encore, mais
maintenant, je vois bien la différence. Les jours qui suivent, j’ai du
mal à poser mon esprit, je suis maladroit avec les objets, mais
également brouillon dans ma tête. Prendre une décision est un
calvaire et, à la moindre contrariété, je n’ai plus aucun filtre.
Généralement, je monte dans les tours très rapidement. Comme si
mon esprit était trop fatigué pour avoir du tact. »
Hippolyte, architecte salarié en agence
Après une seule nuit blanche, la mémorisation d’une liste de mots sera
altérée, mais surtout les mots à connotation négative seront mieux
conservés que leurs homologues positifs ou neutres 8 . Le manque de
sommeil induit donc une vision déformée et négative du monde ! Le
respect du sommeil constitue un investissement pour nos résultats
professionnels.
Il a fallu une bonne vingtaine d’années pour que les connaissances des
effets bénéfiques de l’effort physique sur la santé passent largement
dans le grand public. Actuellement, ce n’est plus un sujet de découverte.
Mais les effets positifs du sport sur la cognition, la croissance neuronale,
l’humeur et la lutte contre le stress restent encore peu connus. Un seul
exemple : chez les personnes dépressives chroniques, l’exercice
physique obtient de meilleurs résultats que les antidépresseurs dans la
prévention des rechutes 10 .
Le corps humain s’est façonné pendant des millénaires pour marcher et
s’agiter. Il aime l’activité et les muscles représentent 50 % du poids du
corps. Il n’est donc pas conçu pour rester des heures devant un écran ou
sur le siège d’une voiture. L’effort physique va permettre l’utilisation des
énergies produites par le stress, en les canalisant dans l’action.
Nous le savons, une activité physique régulière est bénéfique pour notre
santé. Pourtant, en dépit de nos bonnes résolutions, nous n’arrivons pas
toujours à y consacrer du temps. Le premier petit pas pour y remédier
pourrait être de se fixer un temps qui nous semble raisonnable pour s’y
consacrer de la manière la plus régulière et la plus fréquente possible. Et
si on peut s’y engager vis-à-vis de quelqu’un (conjoint, ami, club sportif,
enfant…), c’est encore mieux pour s’y contraindre vraiment ! Voici déjà,
pour se donner du courage, la liste de tous les bienfaits que cela nous
procurera sur le long terme.
Prévention et traitement
Diminution du stress Action à long terme sur
des principales
Mise à distance des l’humeur, diminution des
pathologies chroniques
ruminations troubles anxieux et
(cancer, maladies
Meilleure régulation dépressifs (pratique
cardio-vasculaires,
émotionnelle prolongée)
diabète, ostéoporose)
Bien s’alimenter
Les antioxydants contenus dans les fruits et les légumes ont un pouvoir
neuroprotecteur, anti-inflammatoire et protecteur vasculaire. Le
resveratrol (raisin, fruits rouges, épinards, brocolis) ou les flavonoïdes
(chocolat, thé, fruits rouges) montrent par exemple de puissantes
capacités protectrices.
Les oméga-3 et les acides gras non saturés jouent un rôle primordial
dans le cerveau (fluidité membranaire des connexions neuronales), leur
carence est associée à des troubles de l’humeur et de la personnalité.
On les trouve dans les poissons gras (sardines, maquereaux, saumon,
anchois), les fruits de mer et les huiles de colza, noix ou lin.
RECOMMAND’ACTIONS
Quand l’épisode stressant est isolé, l’organisme sait très bien faire face.
Mais la prolongation de l’épisode stressant est particulièrement nocive.
« J’ai un métier cyclique avec des pics d’activités. Je crois que j’ai
choisi cette activité parce que j’aime cette adrénaline, cette mise
sous tension de temps à autre. Ça me donne un coup de fouet ! »
Pierre-Arnaud, intermittent du spectacle, chef monteur
L’injonction paradoxale
Le modèle de Karasek
La charge de travail
La charge de travail concerne tout ce qui est en lien avec la quantité de
travail, son intensité et sa complexité, qui peuvent engendrer stress et
charge mentale :
charge de travail non régulée ;
non-adaptation des compétences à l’activité réalisée ;
manque de clarté dans la définition des responsabilités ;
non-atteinte de la qualité souhaitée en termes de résultats ;
entrecoupement des tâches ;
mise à disposition de moyens techniques et humains non adaptés ;
exposition et visibilité physique permanente.
Un salarié doit se sentir soutenu dans son entreprise, que ce soit par ses
dirigeants, managers, collègues…
Le contrôle respiratoire
RECOMMAND’ACTIONS
Contrôler sa respiration
La technique consiste à ralentir le rythme en contrôlant de longues respirations.
Inspirer lentement puis expirer doucement.
Selon certaines études, le rythme optimum est de cinq secondes d’inspiration et
cinq secondes d’expiration : à cette fréquence, on observe le plus souvent une
coordination des mouvements respiratoires avec le rythme cardiaque, d’où le nom
de « cohérence cardiaque 17 ».
Cette coordination n’est pas systématique, mais constitue un bon signe d’équilibre
émotionnel.
Ressentir le passage de l’air dans le nez, la gorge et la cage thoracique.
Compter calmement jusqu’à cinq en inspirant et jusqu’à cinq en expirant.
Prendre conscience en expirant que votre corps se relaxe naturellement…
Prolonger cet exercice pendant un minimum de cinq minutes.
RECOMMAND’ACTIONS
RECOMMAND’ACTIONS
Se relâcher
Les méthodes consistent, pour la plupart, à prendre conscience, à contracter puis
à relâcher les principaux groupes musculaires du corps : serrer le poing droit le
temps d’une inspiration, rester contracté trois secondes puis relâcher pendant
l’expiration en soufflant calmement, sentir son avant-bras relâché pendant une
minute.
Procéder de même avec le côté gauche, puis avec les biceps, jambes, cuisses,
abdominaux, nuque et épaules. Les phases de contraction ont l’intérêt de faire
prendre conscience des muscles, d’apprendre à les ressentir en cas de stress.
La phase de relâchement stimule le réseau vagal qui envoie le message
d’apaisement au cerveau.
Enfin, il existe des démarches qui allient une action immédiate à un effet
préventif à long terme, en agissant à la fois sur le mental et sur les
ressentis corporels : ce sont les méthodes de pleine conscience
(mindfulness). Issues de sagesses ancestrales, mais évaluées et
reprogrammées pour nos modes de vie actuels, elles proposent de nous
préserver de nos angoisses d’avenir ou des préoccupations du passé, au
profit de l’attention au présent. Elles modifient notre rapport au monde,
en s’appuyant sur l’orientation de notre attention consciente vers
l’observation de notre corps et de nos pensées.
Une partie du cerveau s’active quand l’attention n’est plus concentrée sur
une tâche présente – le réseau par défaut . Il est tourné vers notre
monde intérieur, nous permet d’analyser le monde mais ouvre également
la porte aux errements et ruminations. Nous devons donc apprendre à
débrancher ce pilote automatique, à passer du mode « penser » au
mode « ressentir ». Ce n’est pas évident car cet automatisme fait partie
de nos habitudes. Il faut donc faire un effort pour en sortir. Un effort
d’autant plus important que notre éducation française nous a appris à
penser, beaucoup plus qu’à ressentir. Nous éduquons peu à la gestion
de l’émotion et le système scolaire est encore très orienté vers le
développement de l’intellect et des raisonnements analytiques.
Dans le but de changer ces modes habituels, notre conscience utilise
d’autres réseaux qui :
hiérarchisent l’importance des éléments à traiter – le réseau de
saillance ;
dirigent nos pensées selon un but que nous avons choisi – les
fonctions exécutives.
Ces fonctions nous donnent la liberté de choisir nos pensées selon notre
volonté. Mais elles nécessitent cependant un effort. La maîtrise de
l’attention est un art accessible à tous, sous réserve de motivation et
d’entraînement.
RECOMMAND’ACTIONS
RECOMMAND’ACTIONS
Il existe un fossé entre nos attentes et ce que peuvent fournir notre corps et notre cerveau.
Nous sommes habitué à savoir gérer notre énergie lors d’un effort physique, mais les
contraintes de la vie professionnelle nous font souvent oublier les limites de notre
organisme au travail. Tel un athlète, nous devons apprendre à gérer au mieux nos
potentiels physiques et mentaux à partir de quelques règles simples mais incontournables
et en adaptant finement ces ressources aux demandes professionnelles et aux objectifs.
Ces aptitudes sont heureusement évolutives et susceptibles de s’améliorer avec
l’entraînement, à condition de respecter notre cerveau autant que le reste de notre
organisme. La plasticité cérébrale est à l’image des formidables capacités d’adaptation du
corps humain : elle permet des merveilles, mais demande un minimum de respect des
limites physiologiques. Elle nécessite par ailleurs des phases de récupération, aussi
indispensables que les périodes d’action. Cette acceptation sereine et engagée des lois de
la nature permet de progresser par étapes, dans un état d’esprit serein mais déterminé, en
évitant les dépenses d’énergie inutiles ou improductives et en apaisant les sources
d’anxiété et de stress.
Cet état d’esprit provient :
d’une prise de conscience des limites attentionnelles en fonction de la charge de
travail ;
du respect et de l’entretien des capacités mentales : pauses, sommeil, alimentation et
exercice physique ;
des méthodes de régulations émotionnelles centrées sur l’action mentale (voir
chapitre 1 ) ;
de l’entraînement à la concentration, en s’aidant au besoin de l’acceptation
émotionnelle et des méthodes d’entraînement à la pleine conscience ;
d’une limitation des dépenses d’énergie improductives : sollicitations,
hyperconnexion, cadre de travail stressant ;
d’une clarification des objectifs, des méthodes, des marges de manœuvre et de
tolérance, pour soi, ses collaborateurs ou vis-à-vis de ses structures de contrôle ;
de la mise en place d’un tissu coopératif, empathique, bienveillant et attentif aux
besoins et attentes de son entourage professionnel (tout en étant capable d’affirmer
ses propres attentes par une communication assertive et apaisée). Les émotions
étant éminemment contagieuses, ces pratiques personnelles se diffuseront à grande
vitesse dans l’ensemble du cadre de travail.
L’ensemble de ces actions seront plus efficaces si elles sont régulièrement répétées dans la
journée, que si elles font l’objet d’un effort important mais sporadique.
La régulation du stress provient en partie des capacités d’actions personnelles que nous
venons d’évoquer et, par ailleurs, de notre aptitude à identifier les événements sur lesquels
nous n’avons pas de prise, afin de pratiquer l’acceptation émotionnelle. Cette démarche
présente l’avantage de ne pas saturer nos ressources cérébrales et de les laisser
disponibles pour gérer les situations concrètes, accessibles à nos actions.
1. Bradbury N.A., « Attention span during lectures Advances », Physiology Education , 40(4),
2016, 509-513 (
https://www.physiology.org/doi/full/10.1152/advan.00109.2016#.W3h4p2CqpA4.twitter ).
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6. Lachaux J.-P., Le Cerveau attentif , Odile Jacob, 2013.
7. Ibid .
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11. Valls-Pedret et al. , « Mediterranean Diet and Age-Related Cognitive Decline: A Randomized
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12. Selon l’ANSES et la Fédération pour la recherche sur le cerveau.
13. Sjöberg H., « Relation between different arousal levels induced by graded physical work and
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Stockholm, 1968, 251.
14. Voir Noyé D. et Joseph-Dailly E., Développez l’engagement de vos collaborateurs , Eyrolles,
2018.
15. Voir Noyé D. et Cristofini R., Faire face au stress – Agir pour la qualité de vie au travail ,
Eyrolles, 2011.
16. Schipke J.D., Pelzer M. et Arnold G., « Effect of respiration rate on short-term heart rate
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17. Lehrer P.M., Vaschillo E., Vaschillo B., Lu S.E., Eckberg D., Edelberg R. et Hamer R. M.,
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19. Kabat-Zinn J., Où tu vas, tu es. Apprendre à méditer pour se libérer du stress et des tensions
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20. Philippot P., Émotion et psychotérapie , Éditions Mardaga, 2011.
21. Teper R. et Inzlicht M., « Meditation, mindfulness and executive control: the importance of
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22. Lutz J., Herwig U., Opialla S., Hittmeyer A., Jäncke L., Rufer M. et Brühl A.B., « Mindfulness
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23. Hölzel B.K., Ott U., Hempel H., Hackl A., Wolf, K., Stark R. et Vaitl D., « Differential
engagement of anterior cingulate and adjacent medial frontal cortex in adept meditators and
non-meditators », Neurosci. Lett. , 421(1), 2007, 16-21.
CHAPITRE 6
AMÉLIORER VOTRE QUALITÉ
RELATIONNELLE GRÂCE AU
CERVEAU SOCIAL
Le résultat ?
Cette recherche n’est pas isolée, elle est confirmée par une multitude
d’autres. Vivre et travailler entouré de gens que l’on apprécie est tout
simplement le meilleur moyen de se sentir bien dans son travail et dans
sa vie. De plus, lorsque nous nous sentons bien, nous devenons plus
performant, plus ouvert et plus apte au succès 3 . Être compétent,
intelligent, travailleur, posséder des diplômes ou des savoir-faire sont des
atouts fondamentaux, mais insuffisants pour réussir, encore moins pour
se sentir bien au travail.
Nous avons analysé l’importance de l’intelligence émotionnelle (voir
chapitre 1 ) et ses retentissements sur les stratégies de décision (voir
chapitre 2 ) , le rôle de la motivation (voir chapitre 3 ) et de l’adaptation au
changement (voir chapitre 4 ) , il nous reste à comprendre la finesse des
rouages de l’intelligence émotionnelle relationnelle, l’intelligence du
rapport à l’autre. Dans cette optique, nous utiliserons une synthèse des
avancées récentes en psychologie expérimentale, en biologie et en
neurosciences cognitives.
REVALORISER LE POTENTIEL DU CERVEAU
SOCIAL
Nick Morgan, dans son livre Power Cues 6 , évoque ces millions de
signaux que nous émettons à travers notre langage non verbal et que
nous recevons des autres.
« Quand les gens arrivent dans une salle de formation, ils viennent
avec leurs problèmes de la veille, voire du jour même, leur niveau
d’énergie plus ou moins haut et leur envie fluctuante. Dès qu’ils
passent la porte, ils émettent des signaux que je reçois plus ou
moins positivement. Cela me demande souvent un effort de prendre
conscience que mes ressentis quasi intuitifs à l’égard de telle ou
telle personne sont reliés à un geste, à une absence de sourire ou à
un certain type de regard, qui a duré à peine une fraction de
seconde, mais a suffi à me marquer émotionnellement. »
Kelig, formateur informatique
Un cerveau hypersensible
Un cerveau imitateur
ampleur.
GRAINES DE CONNAISSANCES
Pour ceux qui ne sont pas naturellement doués pour le contact, les
incantations à plus d’attention pour leur entourage, d’écoute, de gratitude
et d’altruisme seront perdues, si elles ne sont pas accompagnées d’une
appropriation du sens profond, d’une compréhension des mécanismes et
d’une méthode utilisant des techniques validées et éprouvées. D’autre
part, les inévitables tensions de la vie professionnelle feront, de manière
bien légitime, vite oublier ces bonnes résolutions, si elles ne sont pas
intégrées dans un plan volontaire de changement.
RECOMMAND’ACTIONS
Entre ces deux extrêmes, les profils à estime de soi variable seront
vulnérables aux échecs et épreuves, mais retrouveront une estime
élevée en période d’accalmie.
« Mon père vient de décéder et, à l’occasion de ses funérailles, j’ai
bien géré la relation avec ma sœur avec qui je me suis toujours senti
le petit. J’appréhendais beaucoup de passer du temps dans cette
grande maison avec cette “grande” sœur, son mari ultra-doué et
toutes leurs réussites qui me reviendraient à la figure. Et contre
toute attente, ça s’est très bien passé. Pour moi, ça a été une vraie
satisfaction et même une fierté personnelle de passer ces quelques
jours sereinement. »
Pablo, ingénieur IT
« Dans un des bâtiments sur lesquels je travaille, il y a une marquise
qu’il était question de supprimer. J’ai réussi à faire passer mon idée
de la réparer plutôt que de la détruire et l’architecte du patrimoine
m’a donné raison. Le jour où j’ai reçu la confirmation du chantier, j’ai
ressenti une joie profonde, comme si mon émotion d’allégresse
venait me dire que j’avais enfin été écouté. »
Renan, chargé de mission structure et interface ferroviaire
La bonne nouvelle est que des actions volontaires sont possibles 13 pour
développer notre autocompassion. Selon Kristin Neff, chercheuse
renommée dans le domaine de l’estime de soi, nous pouvons développer
notre pratique d’autocompassion selon trois axes :
notre bienveillance pour nous-même ;
l’universalité de l’insatisfaction ;
la prise de distance par rapport aux perceptions désagréables.
L’universalité de l’insatisfaction
Préparez ces phrases à l’avance avec vos mots, ceux qui vous paraissent les plus
convaincants et les plus adaptés à votre situation et réutilisez-les à chaque
occasion.
Enfin, observez cette pensée dévalorisante en pleine conscience, avec distance et
bienveillance : « Voyons ce que je pense, c’est ainsi, mais ce n’est qu’une pensée
parmi d’autres. » Nous constatons alors qu’il ne s’agit que de pensées subjectives,
pas d’une réalité.
RECOMMAND’ACTIONS
Éviter de passer tout de suite à un conseil. Une personne qui nous parle
recherche souvent une écoute, un support plutôt qu’une solution.
Dans la méthode, les deux parties peuvent exprimer leurs besoins réels
tout en étant écoutées avec attention, puis exposer clairement leurs
attentes sans agresser l’autre. L’orientation vers l’autre par l’écoute, puis
l’affirmation sereine de ses besoins, auront permis de poser clairement
les termes d’une situation qui, sinon, aurait pu devenir complexe.
« Je sortais d’un programme de développement de l’assertivité dans
lequel j’avais découvert la méthode OSBD. Le soir même, je prenais
le train pour rejoindre mon compagnon à Grenoble pour une
semaine de vacances. J’avais prévu de traiter mes mails de la
journée et de finir un dossier. Par malchance, je me suis retrouvée
dans le train au milieu d’un groupe de comité d’entreprise, qui partait
faire du ski. On imagine le décor : chips, bière et musique à fond.
Pendant près d’une heure, j’ai pris mon mal en patience. L’envie ne
manquait pas de leur dire ce que je pensais de ce raffut. Mais j’ai
opté pour un essai CNV, en mode débutant. Je me suis levée et je
leur ai dit :
Mes quatre petites phrases ont eu l’effet d’une bombe. Ils se sont
confondus en excuse et durant tout le trajet ils ont veillé à maintenir
le wagon dans le calme. C’est incroyable ce que l’on peut obtenir
quand on est clair sur son besoin sans agresser les gens ! »
Catherine, directrice qualité, centre de services
contrôle respiratoire ;
distraction active par une occupation prenante.
RECOMMAND’ACTIONS
Développer sa gratitude
Il existe des exercices d’efficacité reconnus pour développer sa gratitude.
La première étape consiste bien sûr à repérer volontairement le travail bien fait et
à témoigner, remercier et encourager les responsables de ces actions.
Le déroulé sera :
1. Prendre conscience : constatation du bienfait reçu, matériel ou soutien
moral.
2. Approfondir l’origine : une autre personne, mais aussi les événements de
vie, apprécier le coût de l’effort que la personne a dû fournir pour réaliser
cette action.
3. Mémoriser : se rappeler les détails factuels et émotionnels.
4. Partager avec l’intéressé ou avec d’autres.
5. Et ne pas oublier de remercier…
L’empathie et la gratitude sont comme l’amour pour ses enfants : ils se multiplient à chaque
arrivée davantage, sans rien enlever aux autres. Les biens matériels se soustraient, mais
les émotions positives se multiplient.
Parmi les ressources que nous pouvons mobiliser pour améliorer notre efficacité
professionnelle, la qualité relationnelle est un élément central, trop souvent sous-estimé.
L’empathie, la confiance, l’estime de soi, l’orientation positive et reconnaissante,
l’optimisme, l’enthousiasme, sont autant d’états mentaux qui activent chez l’autre les
réseaux de l’attention, de la motivation, de la confiance et de la mise en action.
Dans un univers tourné vers la compétition individuelle stressante, la culture de ces qualités
relationnelles renforce notre efficacité mentale. Elle constitue une application concrète des
découvertes majeures en neurosciences cognitives et psychologies scientifiques. Bien loin
d’une vision idéaliste et naïve, cette disposition d’esprit améliore nos capacités
professionnelles tout en rendant la vie plus agréable pour notre entourage et pour nous-
même.
1.
https://www.ted.com/talks/robert_waldinger_what_makes_a_good_life_lessons_from_the_longest_study_o
language=fr
2. Vaillant G. et Mukamal K., « Successful Aging », American Journal of Psychiatry , 158, 2001,
839-847.
3. Lyubomirsky S., King L. et Diener E., « The Benefits of Frequent Positive Affect: Does
Happiness Lead to Success ? », Psychological Bulletin , 131(6), 2005, 803-855.
4. Dunbar R., « Neocortex size as a constraint on group size in primates », Journal of Human
Evolution , 22(6), 1992, 469-493.
5. Voir Servan-Schreiber É., Supercollectif. La nouvelle puissance de nos intelligences , Fayard,
2018.
6. Morgan N., Power Cues: The Subtle Science of Leading Groups, Persuading Others, and
Maximizing Your Personal Impact , Harvard Business Press, 2016.
7. Whalen P.J. et al. , « Masked Presentations of Emotional Facial Expressions Modulate
Amygdala Activity without Explicit Knowledge », Journal of Neuroscience , 18 (1), 1998, 411-
418.
8. Vuilleumier P. et Pourtois G., « Distributed and interactive brain mechanisms during emotion
face perception: evidence from functional neuroimaging », Neuropsychologia , 45(1), 2007,
174-194.
9. Voir Noyé D. et Joseph-Dailly E., Développez l’engagement de vos collaborateurs , op. cit.
10. Atzil S. et al. , « Dopamine in the medial amygdala network mediates human bonding », PNAS
, 114(9), 2017, 2361–2366.
11. Ethan K. et al. , « Social rejection shares somatosensory representations with physical pain »,
PNAS , 108(15), 2010, 6270-6275.
12. Neff K.D., « Self-compassion and adaptive psychol functioning », Journal of Research in
Personality , 41, 2007, 139-154.
13. Zhang J.W., « Self-Compassion Promotes Personal Improvement », Pers Soc Psychol Bul l,
42(2), 2016, 244-258.
14. Carl Rogers est un psychologue et psychothérapeute ; il a fondé une école de thérapie
d’inspiration humaniste, basée sur l’écoute et l’empathie.
15. Voir Folkman J. et Zenger J., « Ce que font vraiment les gens à l’écoute », Harvard Business
Review , « Chroniques d’experts HBR France » ( https://www.hbrfrance.fr/chroniques-
experts/2018/12/23380-ce-que-font-vraiment-les-gens-a-lecoute/ ).
16. Decety J. « Neurosciences : Les mécanismes de l’empathie », entretien avec Jean Decety,
Sciences Humaines , 150, juin 2004.
17. Janoff-Bulman R. et Berger A.R., « The other side of trauma : Towards a psychology of
appreciation », in J.H. Harvey et E.D. Miller (dir.), Loss and trauma: General and close
relationship perspectives , Brunner-Routledge, 2000, 29-44.
18. Fredrickson B.L. et Branigan, C., « Positive emotions broaden the scope of attention and
thought–action repertoires », Cognition and Emotion , 19, 2005, 313-332.
19. Algoe S.B., Haidt J., Gable S.L., « Beyond reciprocity: gratitude and relationships in
everyday life », Emotion , 8(3), 2008, 425.
20. Wood A.M., Froh J.J. et Geraghty A.W., « Gratitude and well-being: a review and theoretical
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21. Emmons R.A. et Mc Cullough M.E., « Counting blessing versus burdens: an experimental
investigation of gratitude and subjective well-being in daily life », Journal of personality and
social Psychology , 84, 2003, 377-389.
22. Seligman M.E.P., Steen T.A., Park N. et Peterson C., « Positive psychology in progress.
Empirical validation of interventions », American Psychologist , 60, 2005, 410-421.
CHAPITRE 7
EXPLOITER L’INTELLIGENCE
COLLECTIVE
Anonyme
GRAINES DE CONNAISSANCES
Nous avons donc des recherches sérieuses sur lesquelles bâtir une
réflexion pour avancer sur le sujet du collectif. Et la définition de
l’intelligence collective se précise elle aussi. Auparavant, on parlait
d’intelligence collective quand des groupes d’individus agissaient
collectivement d’une ou plusieurs manières qui paraissent intelligentes.
Aujourd’hui, les chercheurs s’appuient davantage sur les définitions
utilisées en psychologie pour définir l’intelligence individuelle. Ces
définitions consistent à parler de l’aptitude d’un groupe à être performant,
et ce, sur une multitude de tâches et non pas seulement sur une action
isolée.
GRAINES DE CONNAISSANCES
Ces conditions créent des liens émotionnels forts entre membres d’un
même groupe et génèrent ainsi une motivation puissante.
Apprendre à se tromper
Une des universités des célèbres Seven Sisters 5 , Smith College, dans
le Massachusetts, a créé un programme pour que les étudiantes
« échouent avec succès 6 ». Les recherches montrent que, préparées à
l’éventualité d’un échec perçu positivement ou du moins non
négativement, les étudiantes « sont moins fragiles et plus hardies que
celles qui visent la perfection et une performance sans faille 7 ».
GRAINES DE CONNAISSANCES
Tom Watson ou la tolérance à l’erreur mais l’obligation d’en apprendre quelque
chose
Légende ou fait véritable, on raconte que Tom Watson, fondateur d’IBM, aurait un jour reçu
dans son bureau un commercial qui aurait fait perdre plus de 500 000 dollars à l’entreprise.
Tout penaud, l’homme se présente avec la peur au ventre et sa lettre de démission à la
main. Watson l’interroge sur les erreurs commises. Il l’écoute dans son récit. Puis le
commercial tend sa lettre à Watson qui lui répondit alors : « Je ne vais quand même pas
accepter votre démission maintenant alors que vous venez de me coûter 500 000 dollars
de formation ! L’erreur est apprenante, vous ne la referez plus. Je considère cette somme
comme un investissement. »
Watson avait coutume de dire à ses cadres qu’ils avaient un droit à l’erreur, mais en
revanche pas aux erreurs. À l’instar d’IBM, Coca-Cola, Netflix ou encore Amazon ont
encouragé l’erreur d’innovation.
Mais le problème est que, depuis l’enfance, tout nous pousse à mesurer
notre performance individuellement. Depuis 2016, les écoles sont dotées
d’un nouvel outil, le carnet de suivi des apprentissages, utilisé pour
évaluer les progrès des très jeunes enfants. Les enseignants le
complètent tout au long du cycle de maternelle 11 . Dans le livret, peu de
références au collectif. Y figurent quelques apprentissages de groupe
comme « échanger et réfléchir avec les autres », « collaborer, coopérer,
s’opposer » ou « communiquer avec les autres au travers d’actions à
visée expressive ou artistique ». Mais l’immense majorité des
compétences attendues avant l’âge de six ans reste individuelle. C’est
une évolution très douce par rapport au monde d’hier qui valorisait la
réussite indépendante, autant qu’il sanctionnait l’échec individuel. Notre
modèle fait également figure d’antithèse par rapport au modèle finnois
qui, depuis 1968, a repensé les fondamentaux éducatifs pour faire face
aux enjeux du monde à venir. La conséquence naturelle est que, adultes,
nous préférons être le meilleur individuellement, plutôt que de contribuer
à un collectif, par souci de préserver notre image, mais également par
peur d’être redevable, par manque de confiance en l’autre ou
scepticisme sur sa valeur ajoutée 12 . Les quinze ans de système
pédagogique français traditionnel ont en cela durablement marqué nos
comportements.
2. Zone privée, cachée aux autres : « Connu 4. L’angle mort : « Inconnu de moi, mais
de moi, inconnu des autres ». connu des autres »
“Ils se prennent pour les rois du monde et nous donnent des ordres
comme si on devait obéir au doigt et à l’œil.”
“Rien n’est jamais livré dans les temps et après nous sommes tous
compressés pour la clôture.”
Nous avons alors proposé un atelier “Vis ma vie” aux deux équipes,
pour qu’elles prennent conscience de leurs réalités mutuelles.
Certains verbatims ont été projetés à l’écran. Un exercice de purge a
été réalisé, sous forme de catharsis. Et un workshop sur l’image a
permis de se représenter ce que chacun percevait. Il consistait en
un exercice très simple. La question de départ était : “Si l’équipe
contrôle de gestion était un personnage, qui serait-il ?”
Nous avons fait dans une salle séparée le même exercice avec les
deux équipes. Les résultats ont été étonnants ! Ils ont permis de
faire ressortir sous un format imagé toutes les perceptions et angles
morts de chacune des deux équipes. »
Mélanie, consultante en organisation
« Dans notre ETI, nous n’écrivons plus lors des entretiens annuels
que l’objectif est d’atteindre 500 000 euros de chiffre d’affaires par
membre de l’équipe. En revanche, nous consignons tout ce que
nous avons collectivement l’intention de faire pour y parvenir et notre
intention d’adapter nos efforts aux évolutions externes. Cela nous
permet d’être très agile et de maintenir l’engagement très haut
puisque nous gardons une grande part d’autonomie et de liberté. »
Amélia, en charge du développement commercial dans une
ETI du secteur de la chimie
GRAINES DE CONNAISSANCES
Selon le World Economic Forum, coopération et capacité à travailler en équipe seront deux
compétences dont le besoin se renforcera dans le futur.
L’intelligence collective a gagné sa place récemment sur le podium des sciences cognitives
et les plus grandes universités du monde ont désormais des chaires d’intelligence
collective.
Depuis 2010, on sait que trois facteurs déterminent l’intelligence d’un groupe :
le niveau d’écoute émotionnelle entre les individus ;
le partage du temps de parole ;
la proportion de femmes dans l’équipe.
Sécurité psychologique et tolérance à l’erreur sont des notions clés pour générer de
l’intelligence de groupe.
Nous faisons face à un paradoxe systémique français : d’un côté, un besoin de
coopération, et de l’autre, une difficulté sociétale à mettre en place les moyens d’y
répondre.
Le collectif ne nous rend pas toujours plus intelligent et il est utile d’en connaître les biais
pour mieux les contrer. Travailler sur notre ego et la notion d’angle mort permet de mieux se
connaître, pour être au service du collectif.
De nombreuses organisations du travail plus responsabilisantes et flexibles peuvent être
inspirantes pour générer de l’intelligence de groupe.
En 2015, on estimait que la puissance additionnée de tous les ordinateurs valait environ 1
000 cerveaux humains. « Un cerveau de polytechnicien prend plus de temps qu’une
calculette à trouver une racine carrée. À l’inverse, le langage courant semble voué à
confondre durablement les plus puissantes intelligences artificielles. Demandez à Google
de traduire en anglais “j’ai acheté des avocats au marché”, il comprendra que vous avez
soudoyé des juristes devant l’étalage 26 . Des prophéties bien argumentées estiment qu’il
faudra encore au moins un siècle avant que les machines soient dotées d’une intelligence
générale similaire à la nôtre 27 . »
Demain sera technologique, digital, connecté.
Le collectif est déjà devenu l’une des clés de multiplication de nos intelligences
individuelles. Il est globalement plus facile d’augmenter l’intelligence collective qu’un
quotient intellectuel individuel.
Mais en même temps, il serait illusoire d’espérer améliorer une démarche collective si les
individus qui constituent le groupe sont débordés par leurs ego ou problèmes personnels.
Un travail préalable de chacun sur soi semble donc être une des conditions de réussite d’un
collectif performant.
Certains outils peuvent également être très utiles. C’est le cas de l’exercice physique, des
techniques de contrôle respiratoire, de communication assertive ou encore des démarches de
pleine conscience.
L’intuition est notre mode de fonctionnement par défaut. Mais lorsque les situations sont
complexes ou que nous devons intégrer de nouvelles données et comportements, nous utilisons
la pensée analytique et rationnelle. Cependant, certaines situations incertaines ou changeantes
n’apportent pas assez d’informations pour décider, malgré les tentatives de rationalisation. Il sera
alors nécessaire de prendre une décision sans maîtriser les données et de savoir en
conséquence développer son intuition.
Comment alors arbitrer entre rationalité et intuition ?
Nous bénéficions ici encore des neurosciences qui nous indiquent que notre cerveau est
adaptable jusqu’à un âge avancé, grâce à ses capacités de neuroplasticité. La connaissance
d’études comportementales renforce également notre capacité d’adaptation, en montrant qu’une
part non négligeable de nos comportements est améliorable par des actions volontaires et des
apprentissages. Les choses ne sont pas fixées à la naissance, il existe une marge de progression
accessible à la plupart des individus. Cette simple notion permet de révolutionner notre rapport au
changement.
Pour stimuler cette adaptabilité, nous savons aujourd’hui que nous pouvons agir sur :
la connaissance des potentiels de plasticité cérébrale : libération des énergies et prise en
compte de la force des habitudes ;
l’utilisation des ressources en faveur du changement : activation des réseaux de
récompense par des satisfactions matérielles ou immatérielles (motivations intrinsèques) ;
l’identification à un exemple inspirant (hiérarchie, coéquipier, autre) ;
la prise en compte de l’importance de la qualité relationnelle au travail ;
la connaissance de nos freins personnels : schémas de raisonnements, biais et distorsions
cognitives incitant au statu quo ;
l’identification et l’utilisation de nos forces et talents ;
face aux changements imposés, l’implication dans des actions de modification lorsque cela
est possible. Lorsque nous n’avons aucune prise sur les événements, l’acceptation des
éléments impossibles à modifier (sans rumination) et éventuellement la modification de
notre angle de vision ;
le développement de sa résilience face aux difficultés, en travaillant l’estime et la confiance
en soi. Cette perception positive de soi permet de s’ouvrir aux autres et de développer des
mécanismes de solidarité avec ses proches ;
l’identification des sources d’apprentissage après un échec pour progresser et s’engager
sans tarder dans l’action ;
la mise en place des processus d’organisation mentale : programmation, exercices,
feedbacks, répétition des actions pour favoriser l’ancrage.
Pour cultiver nos compétences cérébrales, il importe de nous adapter aux règles de
fonctionnement de notre cerveau. Les circonstances imprévues et les contraintes nous
conduisent souvent à nous imposer une charge mentale exagérée, qui peut nuire à l’efficacité de
notre action. Dans ce but il est recommandé :
de connaître les limites de l’attention, de comprendre les conséquences du manque de
sommeil, les effets néfastes du stress chronique, du manque d’activité physique, du
manque d’exposition à la nature ou des déséquilibres alimentaires ;
d’appliquer des stratégies actives de diminution du stress : activité physique, relaxation,
respect des pauses et micro-siestes, cohérence cardiaque ;
de mettre en place des stratégies à plus long terme : entraînement à la pleine conscience,
cultiver l’orientation positive…
de clarifier les tâches, règles de communication, marges de latitude décisionnelle et
injonctions paradoxales ;
de hiérarchiser les priorités ;
de mettre en place un réseau de collègues empathiques ;
de rester bienveillant et attentif aux besoins des autres, tout en affirmant ses propres
attentes à travers une communication assertive et apaisée.
Les limites que nous nous imposons sont souvent liées à plusieurs
facteurs :
neurologiques : recherche d’économie d’énergie, renforcement des
réseaux neuronaux par les habitudes ;
psychologiques : croyances limitantes, résistance au changement,
biais multiples ;
conjoncturels : contraintes personnelles, professionnelles ;
socioculturels : normes sociales, contraintes administratives ou
règlementaires, pressions culturelles.
Une fois ces notions théoriques intégrées, nous pouvons librement nous
tourner vers des applications plus pratiques, utiles dans notre quotidien
professionnel.
***
Nous avons beaucoup plus de pouvoir sur notre cerveau que nous
pouvons l’envisager. Et ce, à condition de le connaître un minimum et de
savoir l’utiliser. Une motivation solide, un peu d’organisation et de
persévérance nous ouvrent les portes de l’amélioration de nos talents
qui, désormais, après la lecture de ce livre, ne sont plus pour vous des
talents cachés.
1. « Si, après son bac, on perd un an ou deux, qu’est-ce que cela peut faire ? », propos
recueillis par L. Belot, Le Monde , publié le 12 décembre 2016, mis à jour le 28 janvier 2019 (
https://www.lemonde.fr/o21/article/2016/12/12/boris-cyrulnik-ce-qui-peut-aider-un-jeune-a-
trouver-sa-voie-c-est-son-pouvoir-de-reve_5047373_5014018.html ).
LES TABLES
A
acceptation 33 – 38 , 45 , 47 , 56 , 63 , 64 , 96 , 123 , 152 , 155 – 157 , 161
163 , 189 , 198 , 201 – 202 , 230 , 268
accoutumance 82 , 106
adaptation émotionnelle 54
agilité 14 - 15 , 22 , 41 , 90 – 91 , 125 , 129 , 157 , 163 , 175 , 177 , 182 ,
256 – 258
angle mort 252 – 254 , 264
angoisse 35 , 43 , 132 , 135 , 152 , 195
anticipation 21 , 103 , 189
anxiété 15 , 19 , 22 , 25 , 62 - 63 , 81 - 82 , 95 , 107 , 144 , 151 , 155 , 157
184 , 192 , 197 , 198 , 201 , 211 , 215 , 225 , 236
appartenance 14 , 103 , 104 , 110 , 115 , 121 , 123 , 124 , 141 , 162
Asch Solomon 250
assertivité 224 , 226 , 228 – 229 , 235 , 239
attention 11 – 12 , 15 , 18 , 41 , 48 , 54 , 57 , 61 , 68 , 70 , 100 , 133 , 151
156 , 165 – 172 , 182 , 193 , 195 – 199 , 210 , 219 , 229 , 236 , 239
240 , 244 – 245 , 252 , 268 , 273
autocompassion 161 , 212 – 214 , 216 , 227 , 239
automatisme 11 , 15 , 40 , 47 , 70 , 71 , 79 , 96 , 131 – 132 , 157 , 163 , 167
180 , 196 , 212 , 267
autonomie 14 , 103 – 104 , 110 , 120 , 124 – 125 , 141 , 162 , 185 , 186 ,
228 , 258 , 261 , 267
B
Barber Benjamin 163
Bernoulli Daniel 72
Beshears John 86
biais cognitifs 25 , 73 – 74 , 78 , 84 , 96 , 145 , 272
biais d’ancrage 75
biais d’attribution 77
biais de confirmation 77 , 133 – 134 , 234
biais de croyance 143
biais de disponibilité 75
biais de négativité 76 , 134 , 138 , 141 , 142 , 145 , 237 , 240
biais de statu quo 143 , 145
C
captologie 169
cerveau social 15 , 203 , 205 , 209 – 210 , 245 , 268 , 273
changement 11 – 15 , 28 – 29 , 35 , 39 , 52 – 55 , 61 , 66 , 109 , 110 , 123
– 134 , 136 – 145 , 148 , 151 – 154 , 157 – 158 , 162 – 163 , 180 , 188
, 205 , 210 , 223 , 228 , 267 , 272 , 276
choix stratégiques 11 , 65 , 67 , 82
colère 14 , 20 – 24 , 29 , 37 , 41 , 57 – 58 , 62 – 63 , 81 , 107 , 151 , 156 ,
195 , 225 , 228
communication non violente 46 , 64 , 156 , 228 – 229
compétences 8 , 13 , 15 , 17 – 19 , 23 ,– 25 , 52 , 58 – 59 , 97 , 103 , 108
, 124 , 127 , 129 , 135 – 136 , 141 , 151 , 186 – 188 , 194 , 206 , 211
245 , 247 – 249 , 253 , 259 , 263 – 264 , 267 – 268 , 271
compétition 15 , 38 , 68 , 240 , 248 – 249
confiance 13 , 21 , 47 , 51 , 54 , 81 – 82 , 114 , 117 , 119 – 121 , 123 , 125
, 152 , 154 , 159 – 163 , 186 , 189 , 209 , 211 , 213 , 221 , 224 , 239
41 , 243 – 244 , 248 – 249 , 258 , 267 – 268
constance managériale 184
contrôle respiratoire 64 , 191 , 193 – 194 , 235 , 266
coopération 15 , 117 , 131 , 171 , 205 , 231 – 233 , 239 , 248 – 249 , 251
, 264
Cooper Robertson 160
cortex 18 , 71 – 72 , 80 , 105 , 107 – 108 , 167 , 177 , 199 , 205 , 209 , 232
Csíkszentmihályi Mihály 105
culpabilité 20
Cyrulnik Boris 129 , 158 , 27 3
D
Damasio Antoine 21 , 80
Decety Jean 231
Deci Edward 103
décisions quotidiennes 65 , 81 , 96
dégoût 20 , 49
Descartes René 21
Di Clemente Carlo 154
distorsions 130 , 145 , 147 , 162 , 268 , 272 – 273
distraction 33 , 44 – 45 , 64 , 133 , 170 , 189 – 190 , 235
Dodson Fitzhugh 183
dopamine 105 , 181 , 209
Dzindolet Mary 250
E
échec 15 , 40 , 104 , 106 , 124 , 127 , 135 , 146 , 154 , 160 – 161 , 245 – 246
248 , 268
écoute active 219 , 222 – 223 , 228 , 239
efficacité 11 , 13 , 33 , 36 – 38 , 45 , 47 , 62 , 63 , 100 , 110 , 119 , 148 – 149
150 , 155 , 173 – 174 , 180 , 182 , 192 , 194 – 195 , 197 – 198 , 203
210 , 227 , 229 , 237 , 238 – 240 , 243 , 245 , 247 , 267 – 268 , 271
ego 60 , 91 , 251 , 252 , 264 , 269
Einstein Albert 215
Eisenhower Dwight D. 91 – 92 , 200
Ekman Paul 20 – 21
Ellis Albert 147
émotion négative 26 – 27 , 30 , 33 , 49 , 51 , 54 , 107 , 139 , 142 , 144 , 211
216 , 225 , 230
émotion positive 139
empathie 25 , 58 , 60 , 117 , 149 , 152 , 199 , 205 , 218 – 219 , 223 – 225
– 234 , 240 , 243 , 247 , 251 , 268
énergie 11 , 15 , 22 , 29 – 30 , 35 , 45 , 51 , 54 , 58 , 69 – 70 , 74 – 75 , 77
– 101 , 108 – 110 , 113 , 120 , 131 , 133 , 135 , 144 , 150 , 154 – 155
160 , 162 , 165 , 173 , 176 , 179 ,– 182 , 201 , 203 , 207 , 239 , 256
, 272 – 273
engagement 14 , 35 , 47 , 86 , 89 – 90 , 99 – 100 , 103 – 105 , 113 – 123
– 126 , 135 , 151 – 152 , 156 , 162 – 163 , 185 , 199 , 208 , 210 , 249
257 – 258 , 261 , 267 – 268
estime de soi 15 , 25 , 41 , 137 , 146 – 147 , 161 – 162 , 211 – 214 , 227
– 240 , 268
estime inconditionnelle de soi 161 , 212 – 213
excitation 20 , 123 , 181 , 190
exercice physique 33 , 45 , 47 – 48 , 64 , 85 , 175 – 177 , 201 , 268
F
fenêtre de JoHari 252
fierté 20
Finkelstein Remi 119 , 151
flexibilité mentale 12 , 14 – 15 , 41 , 78 , 108 , 129 , 267
G
Goleman Daniel 25 , 105
gratitude 48 , 146 , 210 , 235 – 238 , 240
H
habituation 87 , 107 – 108 , 137 – 138
habitudes 18 , 47 – 48 , 76 – 77 , 106 – 107 , 109 , 132 , 137 , 161 , 267 ,
Hayes Steven 35 – 36 , 156
Herzberg Frederick 105
I
imagerie mentale 33 , 37 , 64 , 189 , 266
implication 66 , 110 – 111 , 118 , 125 , 136 , 139 , 243 – 244 , 268
improvisation 56 , 90
Ingham Harrington 252
injonction paradoxale 183
insatisfaction 107 , 214 – 215 , 232
intelligence artificielle 14 , 19 , 52 , 58 , 60 – 61 , 159 , 242 , 273
intelligence collective 15 , 171 , 205 , 227 , 241 – 244 , 247 , 252 , 256 ,
– 259 , 261 – 265 , 269
intelligence émotionnelle 11 – 12 , 14 , 17 – 19 , 23 – 26 , 43 , 52 , 58 –
81 , 96 – 97 , 105 , 129 , 204 , 210 – 211 , 218 , 244 , 266 , 268
intention 46 , 101 , 119 – 120 , 154 , 260 – 261
intuition 14 , 18 , 65 – 67 , 71 , 79 – 82 , 84 – 85 , 90 , 94 – 97 , 133 , 167
– 267
J
Jacobson Edmund 193
Jobs Steve 79
joie 20 , 24 , 38 , 174 , 214 , 229
K
Kabat-Zinn Jon 197 , 202
Kahneman Daniel 51 , 69 , 72 , 76 – 77 , 79
Kant Emmanuel 39 , 97
Karasek Robert 185
Killingsworth Matt 195
Kolditz Tom 119
Kübler-Ross Elisabeth 153
L
lâcher-prise 56
Laloux Frédéric 251
Le Bon Gustave 77
Linley Alex 148
Luft Joseph 252
M
Malone Thomas 241 , 244
Mandela Nelson 40
Maslow Abraham 105
Mayer John 24
McGregor Douglas 105 , 258
mémoire 11 , 29 , 36 , 55 , 68 – 69 , 73 – 75 , 78 – 81 , 142 , 156 , 170 , 174
175 , 177 , 182 , 218 , 238 , 271
mépris 20
Merckelbach Stefan 259
Millo 86
mise en perspective 33 , 45 , 189
Morgan Nick 207
motivation 10 – 14 , 25 , 28 , 40 , 48 , 63 , 65 , 68 , 87 , 99 – 114 , 117 , 122
124 – 125 , 131 , 135 , 138 , 142 , 148 – 149 , 151 – 152 , 160 – 163
166 , 196 , 205 , 235 – 236 , 239 – 240 , 244 – 245 , 267 – 268 , 271
272 , 274
motivations externes 101 – 102
motivations internes 101 , 103 , 124
N
Nayar Vineet 208
neurones 8 , 10 , 12 , 28 , 63 , 68 , 96 , 107 , 124 , 156 , 162 , 174 , 177 –
199 , 201 , 227 , 239 , 264 , 271
neuroplasticité 29 , 128 , 132 , 135 – 136 , 162 , 256 , 267 , 271
neurosciences 8 , 10 , 13 – 15 , 17 , 27 , 39 , 42 , 104 , 127 , 169 , 182 , 205
209 , 240 , 244 , 266 – 268 , 272 – 273
nudge 78
P
Paulus Paul 250
pause 84 – 85 , 166 , 168 – 169 , 174 , 177 , 186 , 200 – 201 , 268
pensées nocives 31 , 38 , 155
Peters Tom 258
peur 14 , 20 – 21 , 23 – 24 , 29 , 35 , 52 , 54 , 75 , 87 , 101 , 103 , 107 , 124
, 144 , 146 , 151 , 154 , 206 , 225 , 237 , 246 , 248 , 257
plaisir sensoriel 20
plasticité cérébrale 28 , 156 , 178 , 201 , 267
Platt Lew 265
Plutchik Robert 21
principe de subsidiarité 120 , 186
prise de décision 11 , 21 , 25 , 65 , 79 – 80 , 85 – 86 , 90 – 91 , 93 – 94 ,
97 , 108 , 142 , 188 , 196 , 233 , 254 , 259 , 266
Prochaska James 154
psychologie positive 148 – 149 , 237
R
recherches de responsabilités 51
réciprocité 117 – 118
reconnaissance 12 , 24 – 25 , 117 – 118 , 124 – 125 , 138 , 152 , 162 , 188
189 , 207 , 235 – 236 , 238 – 240 , 247 , 267 – 268
recrutement 58
réévaluation 33 , 38 , 41 – 43 , 45 , 47 , 57 , 64 , 155 – 156 , 158 , 161 , 163
189 , 223 , 230
réflexion 14 , 24 , 36 , 39 , 65 , 69 , 71 , 79 – 80 , 84 , 94 , 121 , 133 , 156
242 , 262 , 266 – 267
relaxation 64 , 190 , 193
réseau de la récompense 107 , 148 , 272
réseau de récompense 105 , 135
résilience 14 – 15 , 25 , 45 , 100 , 139 , 157 – 161 , 163 , 268
Ringelmann Maximilien 249
Rogers Carl 64 , 219
Rosenberg Marshall 46 , 229
rumination 35 – 38 , 45 , 47 , 49 – 51 , 58 , 107 , 147 , 152 , 155 – 156 , 180
196 , 199 , 222 , 268
Ryan Richard 103
S
Saint-Exupéry Antoine (de) 99
Salovey Peter 24 , 25
satisfaction 20 , 25 , 92 , 100 , 102 , 104 , 110 , 114 , 116 , 125 , 135 , 138
, 168 , 180 , 208 – 209 , 213 , 238 , 268
Schwartz Shalom 123
sécurité psychologique 243
Seligman Martin E.P. 105 , 149 , 238
Sénèque 41 , 165
Simon Herbert 72 , 79
Sinek Simon 208
Sjöberg Hans 183
Skiles Jeff 90
slasheur 257
SMART 184
soft skills 19
sommeil 15 , 48 , 84 – 85 , 166 , 168 , 174 – 175 , 177 , 201 , 268
sophrologie 194
soulagement 20
Spinoza Baruch 37
stimulation 28 , 106 , 156 , 175 , 182 , 206
stress 15 , 25 , 42 , 45 , 49 , 60 , 86 – 87 , 124 , 129 , 137 , 154 , 156 , 165
, 175 – 176 , 180 – 184 , 187 , 189 – 191 , 194 – 195 , 197 – 198 , 201
– 202 , 215 , 219 , 224 , 236 , 253 , 268
Sullenberger Sully 90
Sunstein Cass 250 – 251
suppression émotionnelle 48
suppression expressive 48 – 49
surprise 20 , 91 , 218
SWOT 92 – 93
symétrie des attentions 208
T
Tao Terence 242
Teerlink Richard 127
Thaler Richard 51 , 250
Theorell Thores 185
Toffler Alvin 130
training autogène 194
tristesse 20 , 23 , 29 , 58 , 91 , 156
Tversky Amos 76
U
utilité espérée 72
V
Vaillant George 204
valeurs 35 – 36 , 54 , 62 , 67 , 72 , 81 , 87 – 88 , 94 , 100 , 113 – 115 , 122
123 , 125 , 128 , 131 , 156 , 162 – 163 , 203 , 210 – 211 , 221 , 226
, 247 , 252
Vellut David 150
Vinci Léonard (de) 219
vision collective 244
Vittoz (méthode de) 194
Vroom Victor 105
VUCA 54 , 159 , 247
W
Waldinger Robert 204
Watson Thomas 246
Watzlawick Paul 128
Wiseman Liz 120
Woolley Anita 244
Y
Yerkes Robert 183
Young Jeffrey 145
Z
Zig Ziglar 94 , 203
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