Vous êtes sur la page 1sur 23

11

INTRODUCTION

Le papier, terme générique qui définit n'importe quel types d'articles,


peut en fait, se décliner en un grand nombre de genres différents.
En effet, il y a une grande variété de type de papiers qui permettent
aux journalistes de transcrire les événements de façon diverses. On peut
donc dégager les principaux genres rédactionnels dont tout journaliste
dispose afin de relater les faits sous différentes formes, de façon
humoristique, de type informatif ou de commentaire…
Ainsi, à travers ce bref rapport, nous ferons la description de ces
diverses formes d'écritures journalistiques vues dans le cours de M. Frappat.
Bien que l'on distingue aisément deux grands genres journalistiques ;
le genre informatif et le genre du commentaire, à l'intérieur desquels se
partagent et se découpent les différents genres journalistiques, cette
distinction n'est pas aussi évidente.
"Les bons maîtres distinguent sans difficultés les genres
rédactionnels, qu'ils classent dans deux familles aussi ennemies que les
Capulet et les Montaigu : le genre informatif et le genre du commentaire."
"Apaisante pour l'esprit et la tranquillité des pédagogues, cette
classification est peu satisfaisante", car la séparation des genres
journalistiques n'est pas aussi distincte .
En effet, nombres de genres se complètent et se mélangent.
Ainsi, tout au long de ce rapport, nous verrons que la distinction des
différents genres n'est parfois pas aussi marquée et que leurs frontières sont
relativement floues. Nous essayerons donc de présenter les genres
rédactionnels sous deux grandes familles, tout en mettent l'accent sur les
principaux genres traités en classe.
Tout d'abord, nous aborderons les genres dits "informatifs", avec en
première partie, le compte rendu et ses différents formats journalistiques,
lesquels tiendront une place importante puisqu'ils furent l'objet de nombreux
travaux dans le cours de communication écrite et orale. Puis dans une
seconde partie nous verrons les autres genres informatifs, dits aussi "genres
nobles", c'est à dire l’enquête, le reportage et l'interview. Enfin, dans une
troisième et dernière partie nous parlerons des "genres du commentaire".

12
I) LES GENRES INFORMATIFS

Les genres informatifs constituent la matière brute, la substance


première à partir de laquelle chacun peut se faire sa propre opinion.
Ils rendent compte de l’événement, l'information, ils gomment toute
subjectivité pour ne laisser paraître que l'objectivité de l'auteur, que
l'information brute, dénouée de tout commentaire.

LE COMPTE RENDU
Il est l'article phare de tout travail journalistique. Il "rend compte" de
ce qui s'est passé, pour cela il nécessite la présence d'un journaliste comme
témoin de ce qui est rapporté.
L'exigence première du compte rendu est de rapporter les faits qui
paraissent au journaliste importants, nouveaux et intéressants pour son
lectorat.
Le ton utilisé est celui de l'information "neutre", le ton est
impersonnel, le "je" en est banni, il faut gommer sa subjectivité, prendre de
la distance. Il s'agit de rapporter ce qui s'est passé et non de raconter
comment ça c'est passé et encore moins ce qu'on en pense.
Il est relatif à un fait délimiter dans le temps et dans l'espace, un fait
divers, d'actualité.
Le plan est chronologique (récit linéaire) : l'information principale est
mise au début, c'est à dire ce qui est nouveau: Quelle est la nouvelle ?
Il répond aux cinq questions suivantes : Qui ? Quoi ? Ou ? Quand ?
Comment ?
Il exige de la précision et de l'exhaustivité, de dire tout sur l'essentiel,
pou cela, il peut apparaître sous différents formats, selon que l'information
nécessite plus ou moins de détail, d'importance .

13
A) LA BREVE :
C'est le plus petit format du compte rendu.

a) contenu :
La brève est la réponse la plus concise (quelques lignes) que l'on
puisse donner à la question : De quoi s'agit-il ? . C'est l'information brute,
sèche, ramassée en un minimum de mots. Elle se limite à relater les faits
sans aucun commentaire.
Elle répond aux question clés: Qui ? Quoi ? Ou ? Quand ?
( éventuellement : Comment ? Pourquoi ?) .

b) mise en forme :
 Elle n' a généralement pas de titre. Elle peut être surmontée de
mots repères.
 Elle est généralement précédée d'une puce ronde, triangulaire,
en losange ou en carré (blanche ou noir), ou d'un tiret.
 Les premiers mots sont soulignés, en gras, en italiques ou en
CAPITALES.
 Elles sont souvent regroupées en rivière (succession dans une
même colonne, d'information de même nature.) .

B) LE FILET
La distinction entre la brève et le filet est assez floue, puisque la
différence réside dans la longueur. Le filet se constitue en fait comme la
brève, il n'apporte que de petites variantes à l'information traitée. Ces deux
formats journalistiques du compte rendu se révèlent en fait être assez
proche.

a) contenu :
Comme pour la brève, l'information principale est au début. Au cœur
de la brève et du filet se trouve l’information. Il demande aussi objectivité et
impersonnalité, s'en tenir au fait, sans commentaire.
Il répond aux mêmes questions que la brève (Qui ? Quoi ? Où ?
Quand ? ), Mais donne aussi les éléments du Pourquoi ? Et du Comment ?

14
b) mise en forme :
 Il est donc un peu plus long que la brève et se rédige en 15-20
lignes.
 Il est surmonté d'un titre.

 Les filets peuvent être également regroupés en rivière.

C) LA DEPECHE :
La dépêche est aussi un format journalistique du compte rendu,
puisqu'il se contente également de traiter l'information pure, l’événement et
le relate de façon objective. Mais il existe cependant un différence plus nette
entre la dépêche et le filet/brève (qui ceux-ci étaient très étroitement liés),
cette différence se fait notamment au niveau de l'information elle même, qui
n'est plus recherchée de la même façon.

a) contenu :
Les dépêches d'agences constituent le plus important gisement
d'information commun offert au traitement rédactionnel du desk, c'est à dire
aux "journalistes assis", c'est en fait un travail de réécriture.
La dépêche est un article déjà mis en forme, rédigé qui est adressé à
de nombreuses rédactions. Le journaliste peut la laisser telle qu'elle et
l'insérer dans son journal. Mais, on peut aussi la récrire, la reproduire selon
les critères propres à chaque journal ; crédibilité, importance, intérêt…

b) mise en forme :
 Le texte d'une dépêche d'agence est précédé et suivi
d'indication ou codes de services importants pour l'identification, la
qualification et l'exploitation de la matière première qu'il apporte (voir
annexe n°).
 Le traitement de l'information peut procéder par :
- réduction : c'est à dire que l'on réduit la dépêche en ne prenant que
les composantes essentielles, cela donne une brève, que l'on peut plus ou
moins développer selon le temps, la place et l'importance, on obtient alors le
filet
- façonnage : la réécriture intégrale ou en partie de l'information reçue,
pour la rendre plue accessible, compréhensible au lecteur.
-enrichissement: ajouter des informations supplémentaires, recueillies
auprès d'autres sources.
 La réécriture d'un papier:

15
-n'apporter que les éléments expliqués
-ne veiller à pas déformer l'information reçue
-citer ses sources

D) LA MOUTURE :

Le principe de la mouture est le même que celui de la dépêche c'est à


dire que l'information reçue est déjà traitée Elle fait appel aux "journalistes
assis».

a) son contenu :
Faire une mouture consiste à faire un montage à partir de sources
diverses d'informations sur un fait, une situation.
La mouture est la "refonte", la réécriture en un seul article
d'informations reçues séparément (dépêches d'agences, communiqués…).
La mouture demande une grande rigueur, il faut avoir l'esprit de
synthèse et une bonne connaissance de la matière traitée.

b) sa mise en forme :
 Établir un dossier, c'est à dire, classé logiquement (par thème
ou chronologiquement) tous les éléments dont on dispose.
 Confronter entre elles les informations. Éliminer les détails
inutiles et noter les données contradictoires.
 En faire une brève.

 Développer la brève en un filet: "le lead" : résumé enrichi et


une incitation à poursuivre la lecture.
 Vérifier l'exactitude de toutes les données informatives (lieux,
noms, chiffres, référence de temps…).
 Proposition de titre

 Dater et sourcer

 20 à 100 lignes dactylographiées.

16
II) LES AUTRES GENRES
INFORMATIFS: LES "GENRES
NOBLES"

Il s'agit des "grands" genres d'information, qui exigent beaucoup de


méthode, de rigueur et de métier: l’enquête, le reportage et l'interview.
Ce sont trois genres informatifs, car ils traitent de l'information, de
l’événement en gardant tout objectivité. Ils cherchent à connaître la vérité,
faire ressortir un événement, des propos…à transposer la réalité, mais leurs
frontières sont assez minces.

A) L'ENQUETE
a) contenu :
Il s'agit de découvrir la vérité ou de faire le point sur une question,
une situation.
C'est le travail journalistique d'investigation, du "journalisme
debout"(tout comme la collecte de l'information se fait sur le terrain).
C'est un travail de fond, le sujet d'une enquête doit être un thème
porteur, percutant, pas nécessairement d'actualité immédiate, car il faut le
temps d'une recherche en profondeur.
Enquête se révèle être le point faible de la presse française, car elle
coûte chère.

b) mise en forme :
Enquête est formée de différents articles, rédigés cote à cote, parfois
de différents auteurs.
Il faut:
 Réunir une documentation complète et récente sur les
questions abordées.
 Reportages, commentaires, encadrés, interviews et articles
plus ou moins longs peuvent constituer les divers éléments d'une enquête.
 Elle peut également apparaître sous la forme de mini-sondage
(démarche proche de enquête sociologique).
 Sous la forme d’une confrontation; rencontre de personnes
(entretien : recueille des informations, méthode différente de l'interview).

17
B) LE REPORTAGE
a) contenu
Il rend compte, rapporte des faits réels et raconte une histoire vraie.
Le journaliste cherche à donner, sentir, faire voir, entendre au lecteur.
Il reconstitue par l'écrit une atmosphère, une ambiance, faire en sorte
que le lecteur revive événement.
Il y a de l'information mais en même temps c'est un type d'écrit ou la
vie apparaît. Il apporte la vie, il restitue l'information sous une forme
différente.

b) mise en forme
 Il est concis ; pas de précisions inutiles, hors sujet, c'est avant
tout de l'information.
 Il est précis ; dans de termes, les lieux, dans le temps, dans les
explications.
 Coloré; chargé de couleurs, d'images, de sons, d'anecdotes.

 Le temps du reportage : le présent.

 La longueur: tendance à faire de plus en plus court, mais


risque de réduire tout ce qui apporte la sensibilité au lecteur.
 L'habillage :
-Il est titré: titre qui informe de l'essentiel du contenu et aiguise la
curiosité.
-Le chapô: (accroche) rôle de bande annonce.
-Intertitre
-Illustration : photo, légende…
Les frontières sont parfois floues entre enquête et le reportage. Comme son
nom l'indique, enquête est une investigation : le reportage montre, enquête
démontre.
Le reportage lui fait voir, sensibilise le lecteur, il fait appel à l'affectif.
Enquête cherche des réponses à des questions, elle fait appel à l’intellect.
Le reportage répond à la question : Comment cela se passe ?
L’enquête répond à la question : Pourquoi ?
Mais il y a des nuances. De façon moins complète que enquête, le reportage
lui aussi explique et éclaire. L'enquête peut quant à elle se nourrir de
reportage. Le reportage lui peut se transformer en enquête : à partir d'un
événement, d'un fait, par exemple; une agression, un accident ou le

18
journaliste au cours de son reportage découvre un problème social,
d'équipement routier…il enquête alors.

C) L'INTERVIEW
Le reportage et l'interview entretiennent également des liens étroits.
L'interview a deux fonctions.
D'abord c'est un genre journalistique en soi. On attend des réponses
d'un interlocuteur unique sur un événement, une situation ou sur lui même.
On peut ajouter à l'entretien des notes de reportage…
Dans d'autres cas, l'interview est simplement une technique de recueil
de l'information : pour les besoins d'un reportage ou d'une enquête, il se
mélange alors aux autres genres, pour ne faire qu'une pratique
journalistique propre à différents genres.
En fait, quel que soit le genre choisit, se sont les mêmes démarches
d'approche, de prise de contact, que l'on soit intervieweur ou reporter s'agit
toujours d'une rencontre.

a) contenu :
C'est un article fait de questions/réponses.
Avant d’être une démarche c'est un genre spécifique, même si elle est
déjà présente dans d'autres genres, et peut être un élément de reportage,
d’enquête…
L'interview se définit comme la démarche d'un journaliste qui va
interroger une personne pour lui faire dire des informations, des explications
ou des opinions qui n'ont leur plein sens que dites par elle et pour les
publier ou les diffuser dans leur voix.
Dans la prose écrite, l'emploi du magnétophone (l'enregistrement
étant ensuite retranscrit et généralement modifié afin d’éliminer les temps
morts et les répétitions sans intérêt particulier) est d'une grande efficacité.
Il existe plusieurs sortes d'interviews : directive, informative, de fond,
de portrait, express…, utilisée selon les besoins…

b) mise en forme :
 l'alternance de questions/réponses, en visualisant l'un des
deux éléments en caractères gras ou italiques, l'autre en caractère maigre,
le jeu de tirets est possible.
 Le chapô: présente le sujet et les raisons du thème, l'actualité
qui le justifie.
 Titre : souvent une citation importante de la personne
interviewée.

19
 Toutes les interviews ne sont pas retranscrites sous la forme de
?/R. Certaines se présentent sous la forme d'article, ou la citation se trouve
entre guillemets.
 Elle doit être courte (moins de 10 questions).

20
III) LES GENRES DU COMMENTAIRE

Le fait brut, l'information sèche, la nouvelle synthétisée constituent la


matière principale de tout article. Cependant un journal se doit aussi de
commenter, de plaire et de distraire.
Pour cela, la pratique journalistique a conçu d'autres types d'articles
qui viennent compléter la gamme purement informative.
Bien que les genres dits de "commentaires", ci-dessous, s'appuient
sur la subjectivité de l'auteur, et prennent en compte nombres de paramètres
personnels, tant dans la rédaction que dans le contenu…ils font tout de
même référence à un fait divers, une nouvelle brute, un événement.
Le mélange de données informatives et de commentaires, celles-ci
autorisées dans ces publications fait que ces genres donnent une grande
liberté de l'auteur, qui ne pourrait prendre position sans l'information.

A) L'EDITORIAL
a) contenu :
Article prenant position sur un fait d'actualité et engageant la
responsabilité morale du journal. Tout journal a une idéologie, une tendance,
il s'agit ici, de la position commune de l’équipe du journal.
L'éditorial a plusieurs rôle et plusieurs formes, elle dépend de chaque
journal; c'est la défense d'une idée, l'éveil des consciences sur telle ou telle
situation, un appel public, la dénonciation d'un fait, ou un coup de gueule.

b) mise en forme :
 Une grande liberté de ton est possible
l'article est toujours signé par l'éditorialiste, il peut aussi signer du nom du
journal, parfois il est accompagné d'une photo.
 Le titre doit être particulièrement significatif, il doit résumer
l'idée principale du texte.
 Il est placé dans un encadré à la une.

Les éditoriaux ont tendance à disparaître de la presse, le journal veut


éviter de donner trop son point de vue car il espère un large public. Pour
cela, on constate une nette tendance à réduire les éditoriaux.

B) LA CHRONIQUE

21
a) contenu :
Article publié à intervalle régulier, périodique.
Il n'est pas lié à l'actualité, aux nouvelles fraîches. Il traite d'un thème;
littéraire, humoristique…Il s'agit d'un commentaire libre, de réflexions, des
prises de position et d'avis très personnels.
L’intérêt de la chronique est sa signature, de plus en plus on fait appel
à un expert, à un homme prestigieux, une grande plume.
Le chroniqueur rapporte ses observations, ses impressions et
réflexions, d'un jour à l'autre, d'une semaine à l'autre, d'un mois à l'autre…
L'auteur en question, qui peut être ou non un journaliste, a ses
propres critères de sélection, d'appréciation du ou des sujets dont il désir
s'entretenir, selon son humeur.

b) mise en forme :
 Emploi limité des sigles et références historiques

 Métaphores et comparaisons très utilisées

 Il est toujours signé

 Il se trouve souvent dans un encadré.

C) LE BILLET
Le billet est classé dans le genre du commentaire, car la rédaction de
ce papier laisse court à son auteur, mais il est souvent dit "genre de
fantaisie".

a) son contenu :
Le billet est un article court qui exprime la subjectivité d'un journaliste.
Le but est de faire sourire ou réfléchir le lecteur sur un événement
d'actualité.
On n'est pas dans l'information même, mais sur l'humeur que
provoque l'information : "les billets d'humeur". C'est de la mauvaise humeur
mise en mots. Ces textes sont pensés pour être dit, c'est un style souvent
utilisé à la radio, l'oral.
C'est un éclairage caustique sur un fait du jour.
La magie du billet provient de sa chute, un billet doit forcément
surprendre.

b) mise en forme :

22
 Le billet est toujours placé en première page, dans un encadré,
puisqu'il est "le café matinal du lecteur ensommeillé".
 C'est un article bref, composé d'une vingtaine de lignes.

 Il est généralement surmonté d'un titre; très court, il peut se


composer d'un seul mot.
 Une fois la chute trouvée, le billet se pense et s'écrit à l'envers.
Il s'agit d'amener rapidement le lecteur à la chute, qui peut être insolite,
paradoxale et si possible drôle.

23
CONCLUSIO
N

En somme, chaque genre journalistique a sa fonction propre et son


rôle bien définit, afin de transmettre tel type d'information, de sentiments…
Par le biais du compte rendu, le journaliste relate l'information,
événement, selon l'importance et le temps dont il dispose, il rend compte de
l'information sous la forme d'une brève ou d'un filet.
L'on constate une opposition très nette entre deux tendances de
journalisme, le "journaliste assis" s'oppose au "journaliste debout".
A travers la dépêche et la mouture, le journaliste récrit, relate
l'information principale apportée par une agence, une autre source, la
présence du journalisme sur le lieu de événement n'est pas indispensable, il
se contente d'écrire l'information brute telle quelle.
Mais, bien qu'à travers cette grande famille de genres rédactionnels
d'information, le journaliste devient journaliste debout, de terrain, par le biais
des grands genres nobles.
Le reportage fait appel à toutes les ressources professionnelles du
journaliste, à toutes ses habilités, afin de faire revivre événement.
L’enquête et l'interview qui sont deux genres à part entiers, sous la
forme d'une réponse à une grande question, ou bien sous la forme de
plusieurs questions à un personnage se révèlent être, tout comme le
reportage, trois grandes pratiquent qui se mélangent.
En effet, la délimitation de ces différents genres est parfois floue car
ils peuvent se regrouper pour le besoin d’un reportage ou d’une enquête par
exemple. Ces grands genres sont en fait trois grands genres qui font appel
l’un à l’autre pour ne faire plus qu’un seul type de papier.
Mais le journaliste n’écrit pas seulement de la nouvelle. Notre tour
d’horizon des différents genres rédactionnels nous a révélé les diverses
possibilités qui s’offrent aux journalistes afin de relater les faits de manière
différente, en intégrant quelques pointes de subjectivité, de variantes.
L’éditorial offre au journaliste, et au journal, l’occasion d’exprimer son
opinion sur un sujet d’actualité.
Par le biais de la chronique, le journaliste se rapproche des lecteurs
en traitant à intervalle régulier, un sujet de société, qui attrait en grande
partie pour ses commentaires souvent colorés.

24
Enfin, le billet permet de donner libre cours à l’imagination et permet
de faire sourire les lecteurs, de prendre conscience de façon légère d’un
fait.
Mais, on comprendra, à travers tous ces genres journalistiques que la
distinction entre les genres informatifs et de commentaire reste floue.
Car, les frontières des différents genres informatifs sont déjà fines,
notamment la brève et le filet qui se ressemblent énormément. Quant à la
dépêche et la mouture, elles partent du même principe. Les genres nobles
de l’information quant à eux se mélangent, l’on ne distingue ainsi plus des
genres propres, mais des pratiques journalistiques qui s’entremêlent et
s’allient.
Les genres du commentaire partent bien entendu d’un fait divers,
d’une information, d’une brève ou d’un filet, le commentaire, la réaction, le
coup de gueule porte sur l’information traitée, le rappel de l’événement.
En effet, tout papier part d’une information brute, la matière première
de tout article, de toutes pratiques journalistiques, qu’elles soient
informatives ou de commentaires débute par l’information principale. La
différence réside dans la manière de transcrire, de faire ressentir les choses.
Pour cela la distinction de tous ces genres journalistiques n’est pas
totalement satisfaisante, mais comme il faut bien classer toute chose,
facilitant ainsi sa compréhension et son apprentissage, nous nous
contenterons donc de cette classification de toutes ces formes
rédactionnelles propre au journalisme.

25
BIBLIOGRAPHIE

-ALBERT, Pierre. Histoire de la presse. Que sais-je ? n°368.

-BOUCHER, Jean-Dominique. Le reportage écrit. Éditions du CFPJ ( centre


de formation et de perfectionnement des journalistes), Paris, 1993.127
pages.

-BOURDIEU, Pierre et ANTOINE, Frédéric. Écrire au quotidien : du


communiqué de presse au nouveau reportage. Bruxelles, 1987. 159 pages.

-BOURDIEU, Pierre. Sur la télévision, suivi de l’emprise du journalisme.


Liber : Raisons d’agir,1996.

-BROUCKER, José de. Pratique de l’information et écritures journalistiques.


Éditions du CFPJ, Paris, 1995. 224 pages.

-GAILLARD, Philippe. Technique du journalisme. Paris, presse universitaire


de France, 1992. (Que sais-je ? n°1429).

-JEANNENEY, Jean-noël. Histoire des médias. Seuil 1996.

-LECLERC, Aurélien avec la collaboration de GUAY, Jacques .L’entreprise


de presse et le journaliste. Presse de l’université du Québec. 1991,412
pages.

-MAMOU, Yves . C’est la faute aux médias ! Payot, 1991. 242 pages.

-MARTIN-LAGARDETTE, Jean-Luc. Le guide de l’écriture journalistique.


Paris, Syros, 1994. 207 pages.

-MONTANT, Henri. Commentaires et humeurs. Éditions du CFPJ, Paris,


1994. 82 pages.

-VOYENNE, Bernard et COLIN, Armand. La presse dans la société


contemporaine. Collection U. 1971.

26
INDEX

Billet : p 21

Brève : p 13

Chapô : p 17

Chronique : p 21

Compte rendu : p 12

Dépêche : p 14

Desk : p 14

Éditorial : p 20

Enquête : p 16

Entretien : p 16

Filet : p 13, 14

Interview : p 18

Journalisme d’investigation : p 16

Mouture : p 15

Objectivité : p 12, 14, 16

Reportage : p 17

Reporter : p 18

Rivière : p

Subjectivité : p 20

27
GLOSSAIRE

Accroche : Sorte de court chapô en assez gros caractères avant


ou après le titre. Ton généralement incisif ou ironique.

Agence : Peut désigner une agence de presse ; d’informations


génériques ou spécialisées, textes (articles prêts à être publiés),
nationale ou mondiale, ou une agence d’images,photo, agences locales
(services rédactionnels détachés d’un quotidien régional).

Billet : Court article, de ton léger ou humoristique.

Brève : Information sans titre répondant en un minimum de mots aux


questions : Qui ? Quoi ? Quand ? Ou ?

Chronique : (latin : chronica, de krônos : temps : ce qui revient


régulièrement dans le temps) article spécialisé qui rapporte les informations
les plus récentes sur un sujet particulier, chronique sportive, politique,
financier.

Chapeau ou chapô : Texte court qui surmonte et présente le contenu d’un


article.

Capitale : Lettres majuscules.

Chute : Dernières phrases d’un article.

Commentaire : Article ou partie d’article exprimant un jugement personnel


de l’auteur, par opposition à l’information qui se doit être strictement
objective.

Dépêche : Information d’agence ou de correspondants, transmise par un


moyen rapide. Style neutre et son contenu strictement limité au récit des
faits. Elle est généralement assez courte.

Desk : (En anglais :bureau). Poste de travail d’une agence ou la copie des
correspondants est reçue puis adaptée à une destination particulière.

Éditorial : Article de fond reflétant les grandes orientations d’une publication


(journal, revue) et émanant souvent de la direction. Article écrit par une
personnalité importante du journal et engageant la responsabilité morale de
l’équipe toute entière.

28
Encadré : Petit article circonscrit par un filet, souvent en vue d’attirer le
regard.

Enquête : Article ou série d’articles apportant des informations inédites et


des éclairages sur une question, à la suite de recherches personnelles.

Fait divers : Accident, délit ou événement de la vie sociale.

Filet : Trait d’épaisseur variable séparant les éléments d’une page ou


encadrant un texte.
Information titrée courte mais plus développée que la brève,
répondant aux questions : Qui ? Quoi ? Quand ? Ou ? Comment ?
Pourquoi ?

Habillage : Ensemble des éléments rédactionnels courts (titres, chapeau,


intertitres,...) valorisés dans la mise en page et destinés à attirer l’attention
du lecteur sur le contenu de l’article.

Intertitre : Bref sous-titre séparant les différentes parties d’un texte.

Italique : Caractère penché vers la droite.

Lettrine : Lettre initiale, ornée ou non, d’un paragraphe ou d’un chapitre,


composée sur la hauteur de plusieurs lignes de texte.

Interview : Entretien de caractère informatif avec une personnalité, ou avec


un témoin d’un événement, compte rendu, au style direct, des
questions/réponses échangées lors de la conversation.

Lead : (En anglais : chef, meneur) Premier paragraphe d’une dépêche ou


d’un article, qui résume l’essentiel de sa substance informative.

Mise en page ou Montage : Placement des titres, textes et illustrations,


exécuté d’après la maquette.

Mouture : Article d’information, mêlant sous la forme d’un filet de quelque


importance la matière d’une information empruntée à plusieurs dépêches
successives ou à des sources différentes (agences, correspondants, et
envoyés spéciaux).

Nouvelle : Nouvelle brève : courte information sans titre, contenant toute la


substance d’une nouvelle mais sans aucun détail.

Papier : Article, en jargon journalistique.

Réécriture ou Rewriting : Remise en forme d’un texte (coupure, allégement


du style).

29
Rivière : Série de brèves ou de filets dans une présentation harmonisée.

Reportage : Article vivant et coloré rapportant ce que l’informateur a vu,


entendu, senti et ressenti sur les lieux de l’événement.

Rubrique : Ce qui revient tous les jours, ou pendant plusieurs jours de


suite ; s’oppose à la chronique, terme employé pour ce qui revient
périodiquement ou sera sans lendemain, par exemple : rubrique sportive,
économique...c’est à dire ouverts pour un certain temps.

Sous-titre : Ligne au dessous du titre venant en complément de ce dernier.

Titraille : Tous les éléments d’un titre (surtitre, titre proprement dit, sous-titre
et sommaire).

Titre : Phrase en gros caractères mise en tête d’un article, qui en résume le
contenu, ou pique la curiosité.

30
SOMMAIRE DES
ANNEXES

Annexe n°1 : pI « Compte rendu du cours de communication écrite et


orale »

Annexe n°2 : pII « Comptes rendus : Altercation et un appel au secours »

Annexe n°3 : pIII « Un exemple de brèves. Pratique de l’information et


écritures journalistiques. »

Annexe n°4 : pIV « Une rivière de filets du Dauphiné Libéré du dimanche 19


octobre 1997 n°2317. »

Annexe n°5 : pV « Comment lire une dépêche, tiré du livre José de


BROUCKER . Pratique de l’information et écritures journalistiques.»

Annexe n°6 : pVI « Reportage : Marquez la boule ! »

Annexe n°7 : pVII « interview, du Petit Bulletin »

Annexe n°8 : pVIII « Un éditorial , tiré du magazine ; Stratégies : le premier


journal professionnel de la communication , n°1005, 28 mars 1997 »

Annexe n°9 : pIX « Un billet d’humeur de Philippe Meyer, journaliste de


France-Inter. »

31
CITATION

"Dans les bonnes écoles, comme le centre de formation des


journalistes, les bons maîtres distinguent sans difficultés les genres
rédactionnels, qu'ils classent dans deux familles aussi ennemies que les
Capulet et les Montaigu : le genre informatif et le genre du commentaire. Et
qui, tels les familles de Roméo et Juliette, ne peuvent pas se passer les un
des autres…"1
"Apaisante pour l'esprit et la tranquillité des pédagogues, cette
classification, comme toute tentative de gendarmer les œuvres de l'esprit en
les faisant marcher au pas, est peu satisfaisante". 2
Cette citation, tirée du livre d'Henri Montant "Commentaires et
humeurs" publié par le CFPJ en 1994, présente les deux grandes familles
de genres journalistiques et aborde le problème de distinction des différents
genres.
Cette citation est plutôt bien explicative et représentative des genres
rédactionnels. Pour cela, elle sert, illustre et appuie la problématique de ce
rapport sur les différents genres journalistiques.

1
MONTANT, Henri. Commentaires et humeurs.Editions du CFPJ, Paris,1994.82p.
2
MONTANT, Henri. Commentaires et humeurs.Editions du CFPJ, Paris,1994.82p.

32
DEDICACE

A tous ceux qui souhaitent en savoir un peu plus sur les genres
journalistiques.

33

Vous aimerez peut-être aussi