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Jean-Paul CÉRÉ
Maître de conférences à l’Université de Pau
Président du comité international des pénalistes francophones
BIBLIOGRAPHIE
CÉRÉ, Les nouveaux modes de poursuites des contraven- moderne ? Mise en perspectives des évolutions et ruptures
tions au code de la route et le droit à un procès équitable, contemporaines, 2009, PUF, p. 291. – LEPAGE-SEZNEC,
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10 févr. 2010, p. 5. – DESESSART, Le traitement simplifié forfaitaire : une sanction pénale sans juge, Gaz. Pal. 23-24 août
des infractions à la circulation routière, in Un droit pénal post 1995. 9.
Généralités
1. Origine. — Le système de l’amende forfaitaire puise ses ori- relevée en matière de police de la circulation. Il s’agissait alors
gines dans un décret-loi du 28 décembre 1926 intitulé « décret d’une révolution pour le justiciable. Elle lui permettait, sans inter-
concernant l’unification des compétences en matière de police vention du juge pénal, de régler sur-le-champ l’amende auprès
de la circulation et de la conservation des voies publiques » (JO de l’agent verbalisateur, du moins lorsque ce dernier était mu-
30 déc.). Ce décret autorisait les contrevenants à régler immé- ni d’un carnet à souche. La technique s’est ensuite améliorée
diatement le montant de l’amende correspondant à l’infraction au fil du temps. La loi du 6 juillet 1966 tendant à simplifier le
paiement de l’amende forfaitaire a étendu le champ d’applica- des contraventions au code de la route ou à la perception des
tion de l’amende forfaitaire à paiement immédiat aux infractions amendes forfaitaires. Seuls les frais de fonctionnement des ré-
en matière de stationnement (JO 7 juill.). À cet effet, cette loi gies de recettes doivent être à la charge de l’État (CE 22 oct.
a ouvert la possibilité de s’acquitter de l’amende forfaitaire par 2010, req. no 328102).
un paiement différé, dans les quinze jours de la commission de
l’infraction, par l’entremise d’un timbre-amende. Alors qu’initiale- 3. Champ d’application. — Le champ d’application de la pro-
ment le paiement avait pour effet d’arrêter toute poursuite, avec cédure d’amende forfaitaire est aujourd’hui extrêmement vaste
cette loi, il emporte extinction de l’action publique. Par ailleurs, dans la mesure où il concerne les contraventions des quatre pre-
le paiement n’est pas assimilé à une première condamnation et, mières classes figurant sur une liste fixée par décret en Conseil
ce faisant, les règles relatives à la récidive ne s’appliquent pas. d’État (C. pr. pén., art. 529). Or, quantitativement, cette liste est
La loi du 3 janvier 1972 judiciarise la procédure de l’amende for- importante car elle recoupe les contraventions réprimées par le
faitaire et crée l’amende pénale fixe pour les contraventions à code de la route, pour l’essentiel, « qu’elles entraînent ou non
la réglementation sur le stationnement (JO 5 janv.). Les bases un retrait des points affectés au permis de conduire ». En outre,
du système actuellement en vigueur sont jetées. Faute de paie- la procédure d’amende forfaitaire concerne : les contraventions
ment ou de réclamation, le titulaire du certificat d’immatriculation au code des assurances relatives à l’assurance obligatoire des
du véhicule devient automatiquement redevable d’une amende véhicules terrestres à moteur et de leur remorque et semi-re-
pénale fixe qui est recouvrée par le trésor public, sur le fonde- morques ; les contraventions aux dispositions des arrêtés préfec-
ment d’un titre rendu exécutoire par le procureur de la Répu- toraux concernant la circulation, l’arrêt et le stationnement des
blique. À ce stade, il reste possible de former une réclamation véhicules dans les cours de gares ; les contraventions concer-
auprès du ministère public. Celle-ci a pour effet d’annuler le titre nant la réglementation sur les transports routiers, l’exercice de
exécutoire de l’amende pénale fixe. Le ministère public a alors la profession de commissionnaire de transport et les transports
pour choix, soit de procéder à un classement sans suite, soit urbains de personnes et les transports routiers non urbains de
d’engager des poursuites devant la juridiction de jugement. En personnes, le cabotage dans les transports routiers et fluviaux,
cas de condamnation par le juge pénal, le montant de l’amende les transports routiers de marchandises, la qualification initiale
prononcée ne peut être inférieur au montant de l’amende forfai- et la formation continue des conducteurs de certains véhicules
taire ou de l’amende pénale fixe. La loi du 30 décembre 1985 affectés au transport routier de marchandises ou de voyageurs ;
donne à l’amende pénale le nom d’amende forfaitaire majorée des contraventions en matière de protection de l’environnement ;
et étend cette procédure à l’ensemble des infractions passibles des contraventions concernant la protection, la divagation, l’éle-
de l’amende forfaitaire (JO 31 déc.). La loi du 10 juillet 1989 vage, le transport, etc. d’animaux ; des contraventions relevant
relative à diverses dispositions en matière de sécurité routière du code des postes et des communications électroniques ; des
et en matière de contravention complète le système en créant contraventions relevant du code de la santé publique ou, encore,
l’amende forfaitaire minorée qui concerne les contraventions de du code rural et de la pêche maritime (C. pr. pén., art. R. 48-1).
la deuxième à la quatrième classe, hormis les infractions à la ré- Ne serait-ce que dans le domaine de la circulation routière, l’ex-
glementation sur le stationnement (JO 11 juill.). tension du champ d’application de l’amende forfaitaire est pa-
tente. Dans un premier temps, la procédure d’amende forfaitaire
2. Finalités. — L’instauration de la procédure d’amende forfai- ne s’appliquait pas aux amendes pour lesquelles la peine com-
taire répond à une volonté législative d’élaborer une politique plémentaire de suspension du permis de conduire était encou-
pénale permettant d’absorber un contentieux de masse, compre- rue. Le décret du 5 mai 1995 (JO 7 mai) a contourné cette dif-
nant à titre principal les infractions à la circulation routière, tout ficulté en étendant l’amende forfaitaire aux contraventions pou-
en évitant d’engorger les juridictions. À ce titre, évidemment, vant entraîner un retrait maximum de trois points sur le permis
cette procédure remplit parfaitement sa mission. Mais, elle re- de conduire et en supprimant, pour celles-ci, la peine complé-
pose sur d’autres buts. Elle permet un recouvrement accéléré mentaire de suspension du permis de conduire. Le décret du
des amendes par la mise en œuvre d’une procédure simplifiée 31 mars 2003 (JO 1er avr.) a ensuite supprimé l’exclusion du re-
au cours de laquelle l’intervention du juge devient optionnelle. cours à la procédure d’amende forfaitaire lorsqu’une peine com-
Si elle peut apparaître comme une faveur accordée au contre- plémentaire était encourue. Le recours à la procédure d’amende
venant (Paris, 27 sept. 1991, JCP 1992. IV. 4, no 509), il ne faut forfaitaire est possible, au surplus, quel que soit le nombre de
pas nier l’avantage pour l’État qui trouve là un moyen efficient points retirés sur le permis de conduire à la suite de la commis-
de perception des amendes, que les réformes successives n’ont sion d’une contravention. La procédure de l’amende forfaitaire
eu de cesse d’ailleurs de chercher à améliorer. Ceci est d’autant n’est toutefois pas applicable dans le cas où plusieurs infractions
plus vrai d’ailleurs que les communes ne peuvent prétendre au ont été constatées simultanément alors que l’une au moins ne
remboursement par l’État des dépenses liées à la constatation peut donner lieu à amende forfaitaire (C. pr. pén., art. 529).
CHAPITRE 1er
Principes communs à la procédure de l’amende forfaitaire
de la route ou pour la contravention de l’article R. 211-21-5 du 8. Montants de l’amende forfaitaire minorée. — Le recours à
code des assurances), soit, encore, envoyés au contrevenant ou l’amende forfaitaire minorée ne concerne que les amendes de
au titulaire du certificat d’immatriculation. Dans l’hypothèse où la deuxième à la quatrième classe de contravention. Pour une
la contravention soumise à la procédure de l’amende forfaitaire amende de la deuxième classe, le montant de l’amende for-
n’est pas payée immédiatement entre les mains de l’agent ver- faitaire minorée est fixé à 22 €. Pour une amende de la troi-
balisateur, le formulaire de contravention comprend trois volets. sième classe, le montant de l’amende forfaitaire minorée est de
Le premier, de couleur blanche, constitue la carte de paiement. 45 €. Pour une amende de la quatrième classe, le montant de
Le deuxième, de couleur identique, constitue l’avis de contra- l’amende forfaitaire minorée est de 90 € (C. pr. pén., art. R. 49-9).
vention stricto sensu. Le troisième, de couleur rose, constitue le
procès-verbal de contravention. Ce dernier est conservé par le 9. Montants de l’amende forfaitaire. — Le montant de l’amende
service auquel appartient l’agent verbalisateur où il est adressé à forfaitaire est fixé à 11 € pour les contraventions de la première
l’unité de gendarmerie de police compétente quand la contraven- classe, à l’exception de celles commises par les piétons en cas
tion est constatée par un garde champêtre ou par un agent ex- de non-respect des dispositions du code de la route. Ces der-
ploitant d’une autoroute ou d’une voie routière soumise à péage niers doivent s’acquitter d’un montant de l’amende forfaitaire fixé
(C. pr. pén., art. A 37 à A. 37-3). à 4 €. Pour les contraventions de la deuxième classe, le mon-
tant de l’amende forfaitaire est de 35 €. Pour les contraventions
6. Avis d’amende forfaitaire majorée. — L’avis invitant le contre- de la troisième classe, le montant de l’amende forfaitaire est de
venant à s’acquitter du montant de l’amende forfaitaire majorée 68 €. Pour les contraventions de la quatrième classe, le montant
est envoyé par le comptable direct du Trésor. Cet avis se fonde de l’amende forfaitaire est de 135 € (C. pr. pén., art. R. 49).
sur le titre exécutoire délivré par l’officier du ministère public.
Ce dernier comprend en annexe, pour chacune des amendes, 10. Montants de l’amende forfaitaire majorée. — Le montant
l’identité et le domicile du contrevenant, la date de la contraven- de l’amende forfaitaire majorée est de 7 € pour les contraven-
tion et le montant de l’amende forfaitaire majorée (C. pr. pén., tions de la première classe relevant du code de la route com-
art. R. 49-5 et R. 49-6). Aucune exigence légale n’impose l’envoi mises par les piétons. Ce montant est de 33 € pour les autres
d’un avertissement préalable d’avoir à payer l’amende forfaitaire contraventions de la première classe. Pour les contraventions
majorée (Civ. 2e, 13 juin 2002, no 00-17.047, Bull. civ. II, no 122 ; de la deuxième classe, le montant de l’amende forfaitaire majo-
D. 2002. IR 2656). rée est de 75 €. Pour les contraventions de la troisième classe,
le montant de l’amende forfaitaire majorée est de 180 €. Pour les
contraventions de la quatrième classe, le montant de l’amende
ART. 2. – PAIEMENT DE L’AMENDE FORFAITAIRE forfaitaire majorée est de 375 € (C. pr. pén., art. R. 49-7).
7. Délais de paiement. — Selon le moment choisi par le contre- 11. Tableau comparatif du montant des amendes par classe de
venant pour s’acquitter du paiement de l’amende forfaitaire, le contravention :
montant de celle-ci pourra varier. Il dispose d’un délai de qua-
rante-cinq jours suivant la constatation de l’infraction ou, si l’avis Classe Amende Amende
Amende
est adressé, d’un délai identique à compter de cet envoi (C. pr. (amende forfaitaire forfaitaire
forfaitaire
pén., art. 529-1). À défaut de paiement ou de former une requête encourue) minorée majorée
en exonération (V. infra, no 15) dans ce délai imparti, l’amende
forfaitaire est alors majorée et recouvrée par le Trésor public 1re classe - 11 € 33 €
sur le fondement d’un titre rendu exécutoire par le ministère pu- 38 € (piétons 4 €) (piétons 7 €)
blic (C. pr. pén., art. 529-2). À l’inverse, le contrevenant bé-
néficie d’une minoration du montant de l’amende forfaitaire en- 2e classe
22 € 35 € 75 €
courue en cas de paiement rapide. Conformément aux prin- 150 €
cipes posés initialement par la loi du 10 juillet 1989, le système
de l’amende forfaitaire minorée concerne les seules contraven-
tions des deuxième, troisième et quatrième classes du code de 3e classe
45 € 68 € 180 €
la route, hormis celles relatives au stationnement (C. pr. pén., 450 €
art. 529-7). Le bénéfice d’un montant minoré de l’amende for-
faitaire nécessite de s’en acquitter auprès de l’agent verbalisa-
teur au moment de la constatation de l’infraction, ou dans un
délai de trois jours à compter de la constatation de l’infraction 4e classe
ou, si la contravention est envoyée à l’intéressé, dans le délai 90 € 135 € 375 €
750 €
de quinze jours à compter de cet envoi (C. pr. pén., art. 529-8).
Le montant de l’amende forfaitaire encourue est alors réduit de
30 %. Le non-respect de ces conditions doit entraîner le paie-
ment de l’amende forfaitaire. En cas de doute sur le paiement, 5e classe
il appartient au contrevenant de rapporter, le cas échéant, la 1 500 € 3 000 € (en cas de récidive prévue
preuve qu’il s’est bien acquitté de l’amende forfaitaire minorée par les textes)
dans les conditions et les délais prévus par cet article (Crim.
29 avr. 2009, no 09-80.064, Bull. crim. no 81 ; D. 2009. 1540,
obs. Darsonville ; AJ pénal 2009. 274). Finalement, une contra- 12. Modalités de paiement. — Le paiement de l’amende peut
vention soumise à la procédure de l’amende forfaitaire se traduit être effectué entre les mains de l’agent verbalisateur au moment
par trois montants distincts selon l’option privilégiée (amende for- de la constatation de l’infraction. Cette faculté est toutefois su-
faitaire minorée, amende forfaitaire, amende forfaitaire majorée). bordonnée à la possession, par l’agent verbalisateur, d’un carnet
Le montant est totalement dépendant du moment choisi par le de quittances à souches. Le paiement est alors effectué soit en
contrevenant pour s’acquitter du paiement de l’amende. Quelles espèces, soit au moyen d’un chèque, ou encore, si l’agent est
que soient les hypothèses, ces montants restent toujours infé- équipé d’un terminal, par carte bancaire. Le paiement donne lieu
rieurs au montant maximal encouru en cas de renvoi devant une immédiatement à la délivrance d’une quittance extraite du carnet
juridiction de jugement. à souches (C. pr. pén., art. R. 49-2). Le paiement de l’amende
crim. no 230 ; D. 2005. IR 2625). À l’inverse, si, après la récla- lui-même puisque, à moins d’abandonner les poursuites, l’offi-
mation, aucun acte de poursuite n’intervient dans le délai légal cier du ministère public n’a pas d’autre choix que de renvoyer
de prescription de l’action publique (1 an), celle-ci est acquise le prévenu devant les juridictions compétentes et, dans l’hypo-
(Crim. 2 sept. 2010, no 10-80.275, Dr. pénal 1993. Comm. 123, thèse d’une amende forfaitaire majorée, d’annuler de jure le titre
obs. Robert. – 8 nov. 1993, no 93-81.659, Jurispr. auto 1994. 19. exécutoire en ce qui concerne l’amende contestée (C. pr. pén.,
– 15 juin 1994, no 93-85.568, Jurispr. auto 1994. 560). L’intéres- art. 530-1, al. 1er). Sans surprise, la jurisprudence sanctionne de
sé conserve la possibilité de contester la validité du titre exécu- telles pratiques. Ainsi en est-il pour une déclaration d’irrecevabi-
toire devant la juridiction compétente in limine litis (Crim. 21 avr. lité d’une requête, alors que la réclamation n’avait pas été décla-
1993, no 92-85.866, Dr. pénal 1993. Comm. 186). En matière rée irrecevable en raison de l’absence de motivation ou du défaut
contraventionnelle, la réclamation est recevable tant que court d’accompagnement de l’avis correspondant à l’amende considé-
le délai de prescription de la peine, à savoir trois ans (C. pén., rée et que, dès lors, l’officier du ministère public devait informer
art. 133). Pour les contraventions au code de la route, toutefois, le comptable du Trésor de l’annulation du titre exécutoire (Crim.
la réclamation est enfermée dans un délai de trois mois dans 29 oct. 1997, no 97-81.904, Bull. crim. no 357). Cette pratique
la mesure où l’avis d’amende forfaitaire majorée est envoyé par dénie, au surplus, le droit fondamental d’accès à un tribunal pré-
lettre recommandée à l’adresse figurant sur le certificat d’imma- vu par l’article 6 de la Convention européenne de sauvegarde
triculation du véhicule. La seule échappatoire pour le contreve- des droits de l’homme. Le juge interne a été amené à considé-
nant est de justifier qu’il a, avant l’expiration de ce délai, décla- rer que la procédure de l’amende forfaitaire majorée était com-
ré son changement d’adresse au service d’immatriculation des patible avec cet article « car l’intéressé a la possibilité de faire
véhicules. S’il rapporte cette preuve, il ne sera tenu d’acquitter valoir ses droits devant le tribunal de police à l’occasion d’un
sous quarante-cinq jours qu’une somme égale au montant de débat contradictoire et d’être éventuellement relaxé des pour-
l’amende forfaitaire. Le montant de la majoration ne sera plus suites, ce qui anéantit le titre exécutoire » (Civ. 2e, 16 mai 2002,
redevable. Quel que soit le cas de figure exposé, la réclamation no 00-20-129, Bull. civ. II, no 98). En déclarant la réclamation ir-
n’est recevable que si le contrevenant respecte les conditions recevable, l’officier du ministère public prive le contrevenant de
de forme requises, à savoir une requête motivée accompagnée ce droit élémentaire. Il ne fait alors aucun doute que l’article 6 est
de l’avis d’amende forfaitaire majorée correspondant à l’amende violé si le requérant doit s’acquitter du paiement d’une amende
considérée (V. supra, no 17). forfaitaire sans pouvoir bénéficier de l’accès à un tribunal (CEDH
21 mai 2002, req. no 32872/96, Peltier c/ France, D. 2002. 2968,
note Céré ; RSC 2003. 405, obs. Massias. – 7 mars 2006, req.
ART. 3. – CONSÉQUENCES DE LA CONTESTATION
no 73893/01, Besseau c/ France, AJ pénal 2006. 213, obs. Cé-
ré). Dans ces arrêts de condamnation, la Cour européenne des
19. Différentes issues prévues par la loi. — Sous les réserves
droits de l’homme ne remet pas en cause la procédure d’amende
évoquées (V. supra, nos 14 s.), la contestation peut intervenir à
forfaitaire. Elle sanctionne les limitations apportées au droit d’ac-
tous les stades de la procédure. Elle a alors pour conséquence
cès à un tribunal. Il s’agit bien d’une censure de la pratique en
d’annuler le titre exécutoire mais uniquement en ce qui concerne
question qui ne doit pas s’étendre à la procédure d’amende for-
l’amende contestée. Le législateur a ainsi voulu éviter qu’à l’oc-
faitaire puisque, au contraire, la saisine du juge est de droit, en
casion de la contestation d’une contravention, l’intéressé ne sou-
vertu des dispositions de l’article 530-1 du code de procédure
lève la légalité de l’ensemble des contraventions pour lesquelles
pénale. La Cour européenne des droits de l’homme, d’ailleurs,
il pourrait être poursuivi. L’officier du ministère public n’a pas
ne voit pas d’atteinte au droit d’accès à un tribunal dès lors que
d’autre choix que de renoncer aux poursuites et de classer sans
l’intéressé s’était acquitté de l’amende forfaitaire sans contester
suite l’affaire, de renvoyer le prévenu devant la juridiction com-
l’infraction par le biais notamment d’une requête en exonération
pétence (juridiction de proximité au tribunal de police) ou éven-
(CEDH 20 mai 2010, req. no 3221/10, Duteil c/ France, AJDA
tuellement de recourir à la procédure d’ordonnance pénale. Il ne
2010. 980).
peut aviser l’intéressé de l’irrecevabilité de la réclamation que si
cette dernière est non motivée ou non accompagnée de l’avis de
contravention (C. pr. pén., art. 530-1). Évidemment, seul le mi- 21. Incidents contentieux. — Si le ministère public prend une
nistère public est autorisé à apprécier la recevabilité d’une récla- décision d’irrecevabilité pour un motif autre que l’un des deux
mation et, par voie de conséquence, la validité du titre exécutoire seuls prévus par l’article 530-1 du code de procédure pénale, le
servant de fondement aux poursuites. À cet égard, l’officier du contrevenant peut soulever un incident contentieux. Cette facul-
ministère public doit, en présence d’une réclamation recevable, té est ouverte par l’article 530-2 du code de procédure pénale
informer sans délai le comptable du Trésor de l’annulation du titre qui dispose que « les incidents contentieux relatifs à l’exécution
exécutoire (C. pr. pén., art. R. 49-8). En aucune façon, ce rôle du titre exécutoire et la rectification des erreurs matérielles qu’il
peut revenir au comptable public en cas de demande d’annu- peut comporter sont déférés à la juridiction de proximité, qui sta-
lation du titre exécutoire de recouvrement de l’amende (Civ. 2e, tue conformément aux dispositions de l’article 711 ». Il ne fait
18 oct. 2001, no 00-16.597, Bull. civ. II, no 155). aucun doute pour la jurisprudence que les distances prises par
le ministère public avec les dispositions de l’article 530-1 relèvent
20. Pratiques illégales. — En dépit des textes, une voie est d’un incident contentieux pouvant être déféré à la juridiction de
fréquemment utilisée par les officiers du ministère public. Elle proximité (Crim. 2 sept. 2005, no 05-84.293, AJ pénal 2005.
consiste à déclarer la réclamation irrecevable en dehors des cas 418. – 18 janv. 2000, no 99-80.185, Bull. crim. no 26). Cet inci-
prévus par la loi, c’est-à-dire alors même que le contrevenant a dent est recevable jusqu’à prescription de la peine, et si la juridic-
adressé une réclamation motivée, en l’accompagnant de l’origi- tion considère que la réclamation était recevable, le titre exécu-
nal de l’avis de contravention. Généralement, le rejet de la ré- toire est annulé, ce qui implique l’ouverture d’un nouveau délai
clamation est accompagné d’une formule stéréotypée telle que, de prescription de l’action publique (Cass., avis, 5 mars 2007,
par exemple : « Après examen de votre requête et compte tenu no 07-00.004, Bull. crim. no 2 ; D. 2007. 1764, note Bonfils et
des circonstances dans lesquelles a été relevée cette infraction Giacopelli ; AJ pénal 2007. 228). Un incident contentieux devrait
par ailleurs dûment caractérisée, j’ai le regret de vous informer pouvoir être soulevé dans les mêmes conditions en l’absence de
du rejet de votre demande et du maintien de la contravention ». réponse du ministère public à une demande en exonération ou
Une telle pratique est indubitablement contra legem. Elle viole à une réclamation, dans la mesure où un titre exécutoire est dé-
le principe de séparation des fonctions et s’avère en contradic- livré (V. en ce sens, SAADOUN, Procédure de l’amende forfai-
tion flagrante avec les dispositions du code de procédure pénale taire, circulation routière et droits du contrevenant : constat d’un
droit déséquilibré au profit des finances publiques, LPA 6 oct. Pour la chambre criminelle, cette contrainte n’est pas incompa-
2009, no 199, p. 7). tible avec l’article 6 de la Convention européenne des droits de
l’homme, car le juge conserve le pouvoir de fixer la peine dans
les limites du montant de l’amende forfaitaire ou forfaitaire majo-
22. Condamnation par une juridiction. — Si, consécutivement à rée et du maximum encouru. Ce faisant, il peut proportionner le
une requête en exonération ou à une réclamation, le ministère montant de l’amende « à la gravité de l’infraction commise, à la
public décide de renvoyer le contrevenant devant une juridiction personnalité de son auteur et à ses ressources » (Crim. 16 juin
pénale, celle-ci se trouve liée par une règle spécifique. En cas 1999, no 98-82.881, Bull. crim. no 138).
de condamnation, l’article 530-1, alinéa 2, du code de procé-
dure pénale prévoit que le juge ne peut prononcer une amende 23. Dispense de peine. — L’obligation de prononcer une amende
d’un montant inférieur à celui de l’amende forfaitaire prévue pour dont le montant ne peut être inférieur au montant de l’amende
la contravention contestée, ni inférieur au montant de l’amende forfaitaire ou au montant de l’amende forfaitaire majorée cesse
forfaitaire majorée dans les cas où le contrevenant ne s’est pas logiquement devant une dispense de peine. L’essence de la dis-
acquitté de l’amende initiale dans les délais et les conditions re- pense de peine est d’aboutir au prononcé d’un jugement qui en-
quis. Le juge est donc tenu de respecter une peine d’amende traîne une déclaration de culpabilité – donc la reconnaissance
plancher. Toute condamnation à une peine d’amende dont le de la commission d’une infraction et son imputation à un auteur ;
montant est inférieur au montant de l’amende forfaitaire ou de seulement, cette reconnaissance de culpabilité n’emporte pas
l’amende forfaitaire majorée applicable à la procédure en cause de sanction. Une simple déclaration de culpabilité assortie d’une
encourt systématiquement la cassation (V. par ex. Crim. 12 sept. dispense de peine ne saurait donc s’assimiler à une condamna-
2007, no 06-86.752, Bull. crim. no 206 ; D. 2007. 2608 ; AJ pénal tion effective. En conséquence, le prononcé d’une dispense de
2007. 493 ; Dr. pénal 2007 Chron. 22, obs. Gauvin : condamna- peine ne peut entraîner le paiement d’une amende (Crim. 9 nov.
tion à une amende de 135 € alors que le contrevenant s’était vu 2005, no 05-84.504, Bull. crim. no 291 ; D. 2006. 11 ; AJ pénal
délivrer une amende forfaitaire majorée d’un montant de 375 €). 2006. 80, obs. Céré).
CHAPITRE 2
Procédures applicables au titulaire du certificat d’immatriculation
SECTION 1re n’ait été intercepté. La liste limitative des infractions pour
lesquelles le titulaire du certificat d’immatriculation du véhicule
Domaines d’application
peut être déclaré redevable pécuniairement est fixée par l’article
L. 121-3 du code de la route. Il s’agit des contraventions à
ART. 1er. – STATIONNEMENT ET ACQUITTEMENT DES PÉAGES la réglementation sur les vitesses maximales autorisées, sur
le respect des distances de sécurité entre les véhicules, sur
24. Responsabilité pécuniaire du titulaire du certificat d’immatri- l’usage de voies et chaussées réservées à certaines catégories
culation du véhicule. — Par dérogation au principe de la person- de véhicules et sur les signalisations imposant l’arrêt des vé-
nalité de la responsabilité pénale, affirmé tant par l’article 121-1 hicules. La chambre criminelle a ainsi été amenée à indiquer
du code pénal que par l’article L. 121-1 du code de la route, le ti- que la responsabilité pécuniaire ne pouvait jouer pour d’autres
tulaire du certificat d’immatriculation du véhicule est responsable infractions, telles que par exemple l’usage d’un téléphone
pécuniairement des infractions à la réglementation sur le station- portable au volant (Crim. 28 sept. 2005, no 05-80.347, AJ pénal
nement des véhicules ou sur l’acquittement des péages pour 2006. 82, obs. Paulin). Cet article n’a pas la même force que
lesquelles seule une peine d’amende est encourue (C. route, l’article 121-2, dans la mesure où il précise que « la personne
art. L. 121-2). Il s’agit ici d’une véritable exception au principe déclarée redevable en application des dispositions du présent
de personnalité de la responsabilité, sorte de présomption de article n’est pas responsable pénalement des conséquences de
culpabilité (BUISSON, Les présomptions de culpabilité, Procé- l’infraction ». Le titulaire de la carte grise est donc bien, dans ce
dures, déc. 1999, no 15, p. 3. – MOUYSSET, Contribution à cas, « redevable pécuniairement », et pas « responsable péna-
l’étude de la pénalisation, 2008, LGDJ, p. 433 s.). Cette res- lement ». Le fait d’être redevable pécuniairement de l’amende
ponsabilité pèse sur les particuliers, le loueur d’un véhicule ou encourue concerne aussi bien les particuliers que le représen-
encore le représentant légal d’une personne morale. Cette res- tant légal d’une personne morale. La loi no 2011-525 du 17 mai
ponsabilité pèse sur le locataire dans le cas où le véhicule est 2011 de simplification et d’amélioration de la qualité du droit (JO
loué, ou sur le représentant légal de la personne morale quand 18 mai) exclut des personnes redevables pécuniairement les
le certificat d’immatriculation du véhicule est établi au nom d’une loueurs de véhicules. La responsabilité pécuniaire incombera
personne morale. Cette présomption ne doit pas empêcher que désormais au seul locataire du véhicule. La Cour de cassation a
plusieurs noms figurent sur le certificat d’immatriculation d’un vé- même précisé que l’identification de la seule remorque attachée
hicule. Elle n’autorise donc pas le préfet à refuser de délivrer à un véhicule tracteur suffisait à justifier l’application de ce texte
un certificat d’immatriculation portant le nom de deux personnes dès lors que le prévenu était en possession de « l’un des deux
(CE 14 déc. 1988, D. 1989. 338, concl. Fornacciari ; AJDA éléments composant le véhicule verbalisé » ; en somme, ces
1989. 341, obs. Prétot. – CE 31 oct. 1990, req. no 77881, Le- éléments (le véhicule tracteur et la remorque) sont considérés
bon 302 ; D. 1991. 220, concl. Fornacciari). comme formant un tout (Crim. 27 mars 2008, no 07-85.999, AJ
pénal 2008. 324, obs. Céré).
ART. 2. – INFRACTIONS CONSTATÉES SANS INTERCEPTION
DU CONDUCTEUR 26. Nature de l’obligation pécuniaire. — À la différence des
infractions concernant le stationnement des véhicules, l’article
25. Titulaire du certificat d’immatriculation redevable pécuniai- L. 121-3 du code de la route élude toute mise en jeu de la res-
rement. — Le titulaire du certificat d’immatriculation du véhicule ponsabilité pénale du titulaire du certificat d’immatriculation. Il ne
peut encore être redevable pécuniairement de l’amende encou- correspond pas à une présomption de culpabilité qui autoriserait
rue pour quelques infractions constatées, sans que le véhicule le juge à condamner le titulaire du certificat d’immatriculation dès
lors que le conducteur n’est pas identifié ou s’il refuse de divul- ces exigences, car l’automobiliste peut parfaitement écarter la
guer le nom du conducteur du véhicule en infraction (Crim. 5 déc. présomption en livrant des éléments permettant d’identifier le vé-
2007, no 07-82.979, JCP 2008. II. 10087, note Detraz. – 24 févr. ritable responsable (Crim. 17 déc. 1990, no 90-83.293, Dr. pé-
2009, no 08-85.587 [cassation, car le prévenu avait été condam- nal 1991. no 145, obs. Robert. – 6 nov. 1991, no 91-82.211,
né alors qu’il n’était pas établi qu’il était le conducteur au moment Bull. crim no 397 ; D. 1992. Somm. 204, obs. Couvrat et Massé.
des faits]. – 27 mai 2009, no 09-81.187). L’obligation pécuniaire – 9 avr. 1992, no 91-80.672, Bull. crim. no 155. – 11 juin 1992,
existante ne va donc pas jusqu’à imposer au titulaire du certificat no 92-80.397, Bull. crim. no 231. – 25 avr. 1995, no 94-82.450,
d’immatriculation d’apporter la preuve « qu’il ne serait pas l’au- Jurispr. auto 1995. 289. – 27 oct. 1999, no 99-82.231, Jurispr.
teur véritable de l’infraction » (Crim. 3 mai 2007, no 06-88.024, auto 2000. 74. – 1er févr. 2000, no 99-84.764, Bull. crim. no 51 ;
Jurispr. auto 2007. 355. – 1er avr. 2008, no 07-86.275. – 30 sept. Jurispr. auto 2000. 124. – V. aussi Paris, 12 nov. 1998, D. 1999.
2009, no 09-82.159, Dr. pénal 2010, no 6, obs. Robert). L’ali- IR 44). Il doit cependant le faire lors de sa réclamation initiale ;
néa 2 de cet article exprime pleinement une telle nuance en une société de location de véhicules s’exonère donc valable-
précisant que la « personne déclarée redevable » n’est pas pour ment de sa responsabilité pénale en fournissant au ministère pu-
autant « responsable pénalement de l’infraction ». Cette dicho- blic l’identité des différents locataires concernés (Crim. 20 mars
tomie est intrigante au point d’amener de nombreuses justifica- 2002, no 01-85.719, Bull. crim. no 69 ; D. 2002. IR 1731 ; Jurispr.
tions à cette obligation au paiement. D’aucuns y voient une res- auto 2002. 225). La révélation effectuée seulement devant la
ponsabilité civile (ROBERT, obs. sous Crim. 1er oct. 2003, Dr. juridiction ou, a fortiori, au stade de l’appel, est jugée irrecevable
pénal. 2004, no 6) tandis que d’autres, majoritaires, l’assimilent car tardive (Crim. 27 janv. 1993, D. 1994. Somm. 261, obs.
à une présomption de responsabilité pénale, nonobstant l’es- Couvrat et Massé. – 29 mars 2000, Jurispr. auto 2000. 392).
sence du texte, puisque l’alinéa 2 de l’article L. 121-3 dispose La Cour européenne des droits de l’homme a elle-même déjà
ostensiblement, comme nous l’avons vu, que le prévenu n’est jugé, à propos d’un texte du code des douanes instaurant une
pas « responsable pénalement de l’infraction » (MAYAUD, note présomption de culpabilité, que la présence « dans un système
sous Cons. const. 16 juin 1999, D. 1999. 589. – ROUJOU de juridique de présomptions de fait ou de droit n’est pas contraire
BOUBÉE, obs. D. 2000. Somm. 113. – BUISSON, obs. sous à l’article 6, § 2, de la Convention, à la condition que ces pré-
Crim. 17 févr. 2004, Procédures 2004, no 112), quand d’autres somptions soient insérées dans des limites raisonnables pre-
la qualifient encore de responsabilité parapénale (DETRAZ, note nant en compte la gravité de l’enjeu et préservant les droits de
sous Crim. 5 déc. 2007, préc.). Ce texte est antinomique, fut-il la défense » (CEDH 7 oct. 1988, Salabiaku c/ France, série A,
inspiré par des motifs, on s’en convainc aisément, de productivi- no 141-A). Le renversement de la charge de la preuve n’entache
té répressive (BONFILS, obs. sous Crim. 4 mai 2004, Dr. et patr. donc pas de façon systématique le bénéfice de la présomption
2004, no 132, p. 79). Le plus juste est encore d’y voir une sorte d’innocence, et il faut en conclure que la présomption de droit
d’« ovni juridique » (VERGÈS, obs. sous Crim. 4 mai 2004, Rev. édifiée par l’article L. 121-2 révèle un enjeu de faible gravité
pénit. 2005. 473). (T. pol. Cannes, 16 sept. 1991, Jurispr. auto 1991. 445).
30. Interprétation jurisprudentielle. — Les dispositions de l’ar- binaison des articles L. 121-2 et L. 121-3 imposait au représen-
ticle L. 121-3 du code de la route doivent être interprétées res- tant légal de la personne morale de fournir des renseignements
trictivement. En présence d’éléments venant souligner que le ti- permettant d’identifier l’auteur véritable de l’infraction, pour ne
tulaire du certificat d’immatriculation du véhicule ne pouvait être pas être déclaré redevable pécuniairement de l’amende (Crim.
le conducteur du véhicule au moment de l’infraction, aucun paie- 26 nov. 2008, no 08-83.003, Bull. crim. no 240 ; D. 2009. 47, obs.
ment ne peut être exigé. Tel est le cas quand il est avéré que le Chaumont et Degorce ; JCP 2009. I. 111, obs. Robert ; Dr. pénal
conducteur n’appartenait pas au même sexe que le titulaire du 2009, no 23, obs. Robert. – 10 déc. 2008, Dr. pénal 2009, no 23,
certificat d’immatriculation (Crim. 17 févr. 2004, no 03-83.794, obs. Robert. – 13 janv. 2009, no 08-85.931, Bull. crim. no 10 ;
Bull. crim. no 43 ; AJ pénal 2004. 155, obs. Pitoun et Remillieux ; AJ pénal 2009. 133 ; JCP 2009. IV. 1334 ; Dr. pénal 2009, no 32,
D. 2004. 1192, note Céré ; Dr. pénal. 2004, no 109, obs. Robert ; obs. Robert. – 10 févr. 2009, no 08-86.777, Bull. crim. no 32).
Procédures 2004, no 112, obs. Buisson). Il en va à l’identique La loi du 12 mai 2009 s’est contentée d’entériner cette jurispru-
si le titulaire du certificat d’immatriculation fournit des éléments dence. Le représentant légal de la personne morale doit donc,
montrant qu’il ne peut être l’auteur de l’infraction, par exemple, en toute hypothèse, acquitter son obligation pécuniaire, à moins
qu’il se trouvait à un autre endroit que celui où l’infraction a été évidemment qu’il n’établisse l’existence d’un événement de force
relevée (présence à son travail, hospitalisation, etc.) ou en in- majeure ou qu’il fournisse des renseignements propres à iden-
voquant un cas de force majeure (vol du véhicule). Ainsi, il a tifier le conducteur concerné. Sa marge de manœuvre est dès
été jugé que le titulaire du certificat d’immatriculation ne pou- lors extrêmement restreinte puisqu’elle se limite à faire un choix
vait être redevable du paiement de l’amende car il se trouvait entre acquitter la somme d’argent considérée ou dénoncer le vé-
à l’étranger au moment de la constatation de l’infraction (Crim. ritable conducteur. Ainsi, le fait que l’état de santé du prévenu
25 sept. 2007, no 07-81.511. – 6 oct. 2009, no 09-82.465, Dr. pé- ne lui permettait pas de conduire le véhicule ne suffit pas à le
nal 2009, no 6, obs. Robert). Les éléments produits à l’audience dédouaner du paiement (Crim. 1er sept. 2009, Dr. pénal 2009,
restent soumis à l’appréciation du juge du fond. Il ne suffit as- no 136, obs. Robert). S’il opte pour le paiement de l’amende,
surément pas pour le titulaire du certificat d’immatriculation de en aucun cas la personne morale elle-même peut être déclarée
dénier se trouver sur les lieux de l’infraction au moment des faits redevable de celui-ci (Crim. 30 sept. 2009, no 09-80.178, Rev.
pour échapper à son obligation pécuniaire. Le fait de déclarer pénit. 2009. 833, obs. Bonfils. – 14 oct. 2009, Dr. pénal 2010,
que le véhicule était conduit par un ami dont le prévenu ne vou- no 6, obs. Robert).
lait pas révéler l’identité est donc inopérant (Crim. 12 sept. 2007,
Jurispr. auto 2008. 379. – V. même pour une condamnation en
dépit de la production de deux attestations, Crim. 12 mars 2008, 33. Applications jurisprudentielles concernant le représentant
no 07-84.570). En somme, il faut que l’élément versé au dos- légal de la personne morale. — Le cas du représentant légal
sier par le titulaire du certificat d’immatriculation soit suffisam- de la personne morale étant maintenant différencié par l’article
ment crédible ou que rien ne permette de « mettre en doute la L. 121-3 du code de la route, il faut compter avec une jurispru-
sincérité » de l’attestation produite (Crim. 1er oct. 2008, JCP dence appropriée. En premier lieu, la question a pu se poser de
2008. II. 10004, note Garé). savoir s’il fallait prendre en considération l’aggravation qui s’at-
tache aux peines d’amende quand elles sont prononcées contre
31. Conséquence du paiement. — L’obligation de paiement n’a les personnes morales. Pour la chambre criminelle et en toute
toutefois pas de prolongement sur le capital point du titulaire logique, comme c’est la personne physique qui est redevable
du certificat d’immatriculation s’il n’est pas formellement identifié d’une amende, son montant est calculé par rapport à elle, et
comme auteur de l’infraction. En dépit d’une éventuelle condam- non en fonction de la personne morale (Crim. 12 mai 2010,
nation au paiement d’une amende, celui-ci ne peut donc perdre no 10-80.031, Bull. crim. no 83 ; D. 2010. 2693. note Bonfils
de points sur son permis. L’article L. 121-3, alinéa 2, exclut et Céré ; D. 2010. 2732, obs. Roujou de Boubée ; AJ pénal
explicitement cette hypothèse, tout comme il interdit le pronon- 2010. 502, obs. Céré). En deuxième lieu, dans l’hypothèse où
cé de toute peine complémentaire. En aucune façon, en effet, il fournit des renseignements propres à identifier le conducteur
le titulaire du certificat d’immatriculation ne peut être considéré véritable de l’infraction, que celui-ci ne conteste pas que le véhi-
comme responsable pénalement de l’infraction s’il n’a pas été cule lui a été attribué pour l’exercice de ses activités mais nie en
identifié (Crim. 5 déc. 2007, no 07-82.979). L’absence de retrait être l’utilisateur exclusif, le représentant légal aura bien du mal
de points sur le permis de conduire est toutefois conditionnée à échapper au paiement de l’amende. En aucun cas, l’employé
à la présence d’une requête en exonération auprès du service pourra être déclaré redevable pécuniairement de l’amende, fut-il
mentionné sur l’avis de contravention ou d’une réclamation au- conducteur habituel du véhicule. Il ne peut être assimilé au re-
près du ministère public. En effet, en s’acquittant du paiement de présentant légal de la personne morale, qui lui seul est sus-
l’amende forfaitaire, le titulaire du certificat d’immatriculation ne ceptible d’être déclaré redevable pécuniairement (Crim. 28 oct.
peut plus se prévaloir des dispositions exonératoires de l’article 2009, no 09-83.229, Dr. pénal 2010, no 6, obs. Robert). En troi-
L. 121-3, alinéa 2. Ce paiement vaut reconnaissance, à tout le sième lieu, la chambre criminelle considère que le fait d’être le
moins implicite, de l’infraction, et il éteint l’action publique (V. su- représentant légal de la personne morale à la date de la com-
pra, no 13). mission des faits permet d’opposer la présomption de l’article
L. 121-3 à la personne poursuivie, quand bien même, postérieu-
rement à la constatation de l’infraction, elle avait perdu la qualité
32. Conditions d’exonération restrictives pour le représentant de dirigeant légal de la société et était donc dans l’incapacité d’ef-
légal d’une personne morale. — Depuis la loi no 2009-526 du fectuer des recherches visant à identifier le conducteur (Crim.
12 mai 2009, le représentant légal d’une personne morale est 2 sept. 2010, no 10-82.393, Bull. crim. no 129). En quatrième
traité plus sévèrement. L’article L. 121-3, alinéa 3, du code de la lieu, comme pour les particuliers, le paiement par le représen-
route opère, pour ce dernier, un renvoi sur les causes d’exonéra- tant légal de la personne morale vaut reconnaissance, à tout le
tion prévues par l’article L. 121-2. La jurisprudence interprétative moins implicite, de l’infraction et il éteint l’action publique. Ain-
de l’article L. 121-3 sur les causes d’exonération du paiement de si, le représentant légal d’une personne morale ne peut contes-
l’amende (V. supra, no 28) ne s’applique donc pas au représen- ter un retrait de points sur son permis résultant du paiement de
tant légal de la personne morale. Il est vrai que la chambre crimi- l’amende forfaitaire, dans l’hypothèse où il n’était pas contesté
nelle avait elle-même amorcé le traitement différencié du repré- qu’il était bien, à l’époque des faits, le représentant légal de l’en-
sentant légal de la personne morale en considérant que la com- treprise concernée (CAA Nancy, 5 mai 2008, no 06NC01665).
ART. 2. – OBLIGATION DE CONSIGNATION de l’agent de police judiciaire peut n’être établi qu’en cas de
réclamation portée devant le tribunal de police après envoi
34. Champ d’application. — La loi no 2003-495 du 12 juin 2003 a de l’avis de contravention, qu’il s’agisse d’une demande de
introduit la possibilité de constater des infractions au code de la paiement d’une amende forfaitaire ou d’une amende forfaitaire
route, notamment les excès de vitesse, par l’entremise de radars minorée (C. pr. pén., art. 529-10 et 529-11).
automatiques. La légalité de ce traitement automatisé des sanc-
tions a été contestée, mais le Conseil d’État a considéré qu’il ne 37. Conventionalité de la procédure de consignation. — Le ca-
méconnaissait pas les articles 429 et 537 du code de procédure ractère obligatoire de la consignation est susceptible de porter
pénale relatifs au mode de preuve des contraventions, dès lors atteinte au droit d’accès au juge, de même qu’elle est de nature
que cette loi avait justement créé une dérogation en faveur de la à soulever quelques interrogations sous l’angle de la présomp-
constatation, par radars automatiques, des contraventions men- tion d’innocence du contrevenant. Un arrêt récemment rendu
tionnées à l’article L. 121-3 du code de la route (CE 30 avr. 2004, par la Cour européenne (CEDH 29 avr. 2008, Thomas c/ France,
req. no 262144, Juripr. auto 2004. 401). À cette occasion, le lé- RSC 2008. 697, obs. Roets) permet, sur la controverse du droit
gislateur a imaginé un système de consignation d’une somme d’accès à un tribunal, de se rapprocher d’un constat de conven-
d’argent équivalente au montant de l’amende encourue, dans le tionalité. En reprenant sa jurisprudence antérieure, la Cour re-
but d’éviter des recours dilatoires. L’obligation de consignation lève que le droit d’accès au juge peut être affecté de certaines
concerne les infractions constatées sans interception du conduc- limites sous réserve de ne point se trouver atteint « dans sa sub-
teur (règles sur les vitesses maximales, signalisations imposant stance même ». Il est convenu, pour la Cour, que ces limita-
l’arrêt du véhicule, respect des distances de sécurité, usage des tions doivent répondre à un but légitime et s’inscrire dans « un
voies et chaussées réservées à certaines catégories de véhi- rapport de proportionnalité entre les moyens employés et le but
cules), principalement par l’utilisation de radar automatique mais visé ». Ce mécanisme contesté lui apparaît justement propor-
pas uniquement. Elle joue en effet « lorsque l’avis d’amende a tionné au regard du plafonnement à 375 € de la consignation et
été adressé au titulaire du certificat d’immatriculation » (C. pr. de la légitimité des buts poursuivis, à savoir soutenir « une bonne
pén., art. 529-10). administration de la justice », en évitant « l’exercice de recours
dilatoires et abusifs » de nature à encombrer excessivement le
35. Procédure de consignation. — La consignation est une rôle du tribunal de police, « dans le domaine de la circulation
condition préalable à toute contestation (C. pr. pén., art. 529-10 routière qui concerne l’ensemble de la population pénale et se
et 530, in fine). Dans le cadre d’une requête en exonération, prête à des contestations fréquentes ». Toutefois, il convient de
elle est formalisée par l’apposition, sur le formulaire de requête, remarquer que le caractère de proportionnalité relevé par la Cour
d’un timbre-amende, ou par l’envoi d’un chèque libellé à l’ordre repose sur l’absence d’allégation « par le requérant que celui-ci
du Trésor public, ou encore par télépaiement automatisé ou par avait des difficultés financières ne lui permettant pas de verser
timbre dématérialisé (C. pr. pén., art. A 37-7). Dans le cadre [la] somme dans les délais impartis ». La compatibilité du mé-
d’une réclamation consécutive à un avis d’amende forfaitaire canisme de consignation obligatoire reste donc, pour certains
majorée, la consignation est acquittée soit par espèces, soit automobilistes, en suspens, dans la mesure où ceux-ci feraient
par chèque libellé à l’ordre du Trésor public, soit par carte état de ressources insuffisantes. Dans l’arrêt Schneider (CEDH
bancaire auprès du comptable du Trésor. Dans cette dernière 30 juin 2009, déc. d’irrecevabilité, req. no 49852/06, Schneider
hypothèse, ce dernier délivre une attestation du paiement de la c/ France), l’intéressée allègue qu’elle avait des ressources in-
consignation qui doit être jointe à la réclamation (C. pr. pén., suffisantes pour s’acquitter de la somme requise, d’un montant
art. R. 15 ; A. 37-7, al. 3). de 555 €. La Cour précise que la requérante n’a pas démontré
que ses revenus étaient insuffisants et elle relève, de surcroît,
36. Effets de la consignation. — Tout d’abord, et en au- que cette dernière s’était acquittée du montant des amendes for-
cune façon, la consignation n’est assimilable au paiement de faitaires majorées, outre des frais d’huissiers, pour un montant
l’amende forfaitaire (ou de l’amende forfaitaire majorée). En « globalement supérieur ». La Cour européenne des droits de
conséquence, elle ne peut donner lieu à un quelconque retrait l’homme ne ferme donc pas complètement ce contentieux mais
de points du permis de conduire (C. pr. pén., art. 529-10). elle le cantonne aux cas où le requérant alléguerait avoir des dif-
Ensuite, lorsque le contrevenant s’acquitte de la consignation ficultés à s’acquitter de la consignation.
dans les cas où elle est exigée, le tribunal ne pourra pas,
dans l’hypothèse d’une condamnation, prononcer une amende 38. Constitutionnalité de la consignation. — L’article 529-10 du
inférieure au montant de l’amende forfaitaire ou de l’amende code de procédure pénale déroge au droit commun de la procé-
forfaitaire majorée augmentée d’une somme de 10 %. Une telle dure d’amende forfaitaire et durcit les conditions de recevabilité
majoration ne joue que pour l’obligation pécuniaire au paiement de la requête en exonération contre une amende forfaitaire et
de l’amende établie par l’article L. 121-3 du code de la route, celles de la réclamation contre une amende forfaitaire majorée.
quand le conducteur n’est pas identifié. Elle ne peut s’appliquer Ces motifs ont amené le Conseil constitutionnel à se pronon-
pour un automobiliste déclaré coupable (responsable pénale- cer sur une question prioritaire de constitutionnalité portant sur
ment), après qu’il a élevé une requête ou une réclamation contre la conformité aux droits et libertés que la Constitution garantit
l’amende forfaitaire (Crim. 13 mai 2009 [2 esp.], Dr. pénal 2009, de cet article (Cons. const. 29 sept. 2010, no 2010-38 QPC,
no 95, obs. Robert. – V. aussi Crim. 24 mai 2006, no 05-86.885, AJ pénal 2010. 555, obs. Céré). Le Conseil constitutionnel,
AJ pénal 2006. 365). Enfin, en cas de relaxe ou de classement tout en formulant une réserve d’interprétation, estime cet article
sans suite, le montant de la consignation est reversé à la conforme à la Constitution. Le respect de l’article 16 de la Dé-
personne (avant 2009, uniquement à sa demande) à qui avait claration de 1789 et du droit à un recours effectif impose en effet
été adressé l’avis de paiement de l’amende forfaitaire ou ayant que la décision d’irrecevabilité du ministère public puisse faire
fait l’objet de poursuites (C. pr. pén., art. 530-1, in fine). Pour l’objet d’une contestation devant la juridiction de proximité. Or,
les infractions susvisées et si l’avis d’amende forfaitaire a été un mécanisme de recours existe bien. Il convient d’élever un in-
adressé au titulaire du certificat d’immatriculation, au locataire cident contentieux devant la juridiction de proximité (C. pr. pén.,
du véhicule ou au représentant légal d’une personne morale (si art. 530-2). Si la réclamation est jugée recevable, le titre
ce véhicule est immatriculé au nom d’une personne morale), exécutoire est annulé avec, pour conséquence, d’ouvrir un nou-
il est prévu que le procès-verbal ou le rapport de l’officier ou veau délai de prescription de l’action publique (V. supra, no 20).
CHAPITRE 3
Procédure d’indemnité forfaitaire
INDEX ALPHABÉTIQUE
Accès à un tribunal, 20, 37 Code rural et de la pêche maritime – représentant légal d’une personne – paiement, 7 s. : délais ou remise
Action publique (Extinction), 13, 40 V. Champ d’application morale, 32 gracieuse, 14 ; effets, 13 ; moda-
Animaux (Protection, divagation, éle- Consignation (Obligation) Facultatif (Caractère), 4 lités, 12 ; montants, 7 s.
vage, transport) – champ d’application, 34 Finalités, 2 Protestation, 41
V. Champ d’application – constitutionnalité, 38 Garde champêtre, 5 V. Indemnité forfaitaire
Assurance obligatoire des véhi- – conventionalité, 37 Généralités, 1 s. Quittance, 12
cules – effets, 36 Indemnité forfaitaire Réclamation (Requête), 16
V. Champ d’application – procédure, 35 – contestation, 41 Responsabilité pécuniaire
Avis Contentieux – principe, 39 – domaine, 24
– d’amende forfaitaire majorée, 6 V. Contestation – procédure, 40 s. – mise en œuvre, 27
– de contravention, 5 Contestation, 15 s. V. Certificat d’immatriculation (Titu- Signalisations imposant l’arrêt, 25,
– conditions de recevabilité, 17 s. : laire) 34
Carte de paiement, 5
conditions de forme, 17 ; conditions Montants, 7 s. V. Obligation pécuniaire, Consi-
Carte grise
de prescription, 18 – amende forfaitaire, 9 gnation (Obligation)
V. Certificat d’immatriculation (Titu-
– conséquences, 19 s. : condamna- – amende forfaitaire majorée, 10 Télépaiement automatisé, 35
laire)
tion par une juridiction, 22 ; dis- – amende forfaitaire minorée, 8 Timbre amende, 12, 35
Certificat d’immatriculation (Titu- pense de peine, 23 ; incidents – tableau comparatif, 11 Timbre dématérialisé, 12, 35
laire), 24 s. contentieux, 21 ; issues légales, Obligation pécuniaire Transaction
– conditions de contestation, 27 s. 19 ; pratiques illégales, 20 – champ d’application, 25 V. Indemnité forfaitaire
– infractions constatées sans inter- – facultés, 15 s. – exonération, 28 s. Transport ferroviaire et transport
ception du conducteur (Redevabili- Convention européenne des droits – nature, 26 public de personnes
té pécuniaire), 25 s. de l’homme, 20 Origine, 1 V. Indemnité forfaitaire
– obligation de consignation, 34 s. Délais de paiement, 7 Peine d’amende plancher, 21 Transport routier
– stationnement et acquittement Distances de sécurité (Respect), Personne morale (Représentant lé- V. Champ d’application
des péages (Responsabilité pé- 25, 34 gal), 32 s. Vitesses maximales autorisées,
cuniaire), 24 V. Obligation pécuniaire, Consi- Points (Perte), 13, 31 25, 34
Champ d’application, 3 gnation (Obligation) Prescription, 18 V. Obligation pécuniaire, Consi-
Code de la santé publique Environnement (Protection) Présomption de responsabilité, 27 gnation (Obligation)
V. Champ d’application V. Champ d’application Présomption d’innocence, 27, 37 Voies et chaussées réservées
Code des postes et des communi- Exonération (Requête), 15 V. Responsabilité pécuniaire (Usage), 25, 34
cations électroniques – conditions de forme, 29 Procédure, 4 s. V. Obligation pécuniaire, Consi-
V. Champ d’application – interprétation jurisprudentielle, 30 – mise en œuvre, 4 s. gnation (Obligation)