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Journal de Radiologie Diagnostique et Interventionnelle (2014) xxx, xxx—xxx

FORMATION MÉDICALE CONTINUE : LE POINT SUR. . .

Tumeurs cérébrales : particularités chez


l’enfant夽
M. Koob a,∗, N. Girard b,c

a
Service d’imagerie 2, radiopédiatrie, laboratoire ICube, UMR 7357/FMTS/université de
Strasbourg-CNRS, hôpital de Hautepierre, CHU de Strasbourg, 1, avenue Molière, 67098
Strasbourg cedex, France
b
Service de neuroradiologie diagnostique et interventionnelle, AP—HM Timone, 264, rue
Saint-Pierre, 13385 Marseille cedex 5, France
c
CRMBM, UMR CNRS 7339, Aix-Marseille université, 13001 Marseille, France

MOTS CLÉS Résumé Les tumeurs cérébrales sont la deuxième cause de cancer chez l’enfant. Les tumeurs
Cerveau ; primitives prédominent et les types histologiques sont très variés. Le pronostic et le traitement
Tumeur ; dépendent du type et du grade histologique. La démarche diagnostique inclut l’analyse de la
Enfant ; topographie de la lésion et de ses aspects au scanner et en IRM, tout en intégrant l’âge et la
Scanographie ; clinique de l’enfant. Le scanner permet de dépister la tumeur dans un contexte d’urgence.
IRM L’IRM conventionnelle permet une approche morphologique et de réaliser le bilan d’extension
avant la chirurgie. Les techniques d’IRM avancées (diffusion, perfusion, spectro-IRM) apportent
des informations complémentaires pour le diagnostic différentiel, le diagnostic présomptif de
type et de grade, et pour guider la biopsie vers les zones les plus malignes de la lésion.
© 2014 Éditions françaises de radiologie. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Les tumeurs cérébrales sont les lésions tumorales les plus fréquentes (20—22 %) chez
l’enfant après les leucémies (30 %), mais elles demeurent les premières causes de décès
par cancer [1]. Elles présentent certaines spécificités par rapport à l’adulte.

Signes cliniques
Ils sont polymorphes et aspécifiques, et dépendent de la localisation tumorale et de
l’âge de l’enfant. Ils incluent des signes d’hypertension intracrânienne (HTIC) et divers

DOI de l’article original : http://dx.doi.org/10.1016/j.diii.2014.06.017.


夽 Ne pas utiliser, pour citation, la référence française de cet article, mais celle de l’article original paru dans Diagnostic and Interventional
Imaging, en utilisant le DOI ci-dessus.
∗ Auteur correspondant.

Adresse e-mail : meriam.koob@chru-strasbourg.fr (M. Koob).

http://dx.doi.org/10.1016/j.jradio.2014.05.011
2211-5706/© 2014 Éditions françaises de radiologie. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

JRDIA-503; No. of Pages 20


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2 M. Koob, N. Girard

signes neurologiques (épilepsie, troubles visuels, endocri- IRM spinale complémentaire à l’IRM cérébrale préthérapeu-
niens, ataxie, paralysie des nerfs crâniens). Les signes sont tique, en coupes sagittales T1 après injection de gadolinium.
plus trompeurs chez l’enfant en bas âge (macrocéphalie, Les tumeurs hémisphériques représentent environ 15 % des
bombement de la fontanelle, difficultés d’alimentation, tumeurs et sont souvent épileptogènes. La localisation
arrêt des acquisitions, hypotonie, irritabilité). donne une orientation sur le type de tumeur (Tableau 1).
Les tumeurs de la fosse postérieure sont représentées par
l’astrocytome pilocytaire, les gliomes du tronc cérébral,
Types les médulloblastomes et les épendymomes. Au niveau des
noyaux gris centraux et du thalamus, il faut penser aux
Contrairement à l’adulte, les métastases sont exception- gliomes malins. Au niveau hémisphérique profond, il faut
nelles chez l’enfant. On n’observe quasiment que des aussi penser aux gliomes malins, tandis qu’au niveau péri-
tumeurs cérébrales primitives, et les tumeurs extra-axiales phérique, les tumeurs sont le plus souvent bénignes comme
sont très rares, favorisées par des prédispositions génétiques les DNET.
comme la NF2.

Variétés histologiques
Topographie
Les tumeurs sont classées selon leur type histologique et leur
Les tumeurs de la fosse postérieure sont globalement aussi grade (degré de malignité) dans la classification de l’OMS
fréquentes que les tumeurs sus-tentorielles, mais cela varie (WHO 2007) [3]. Les grades 1 et 2 sont des tumeurs bénignes,
en fonction de l’âge. Avant l’âge de 3 ans, les tumeurs et les grades 3 et 4, des tumeurs malignes. Il existe une
sus-tentorielles prédominent, tandis que les tumeurs de la grande variété de types histologiques chez l’enfant, bénins
fosse postérieures sont plus fréquentes de 3 à 11 ans ; les et malins. Les tumeurs neuroépithéliales primitives sont les
fréquences des localisations sus- et sous-tentorielles sont plus fréquentes (80 %), suivies par les craniopharyngiomes
identiques par la suite [2]. Les tumeurs sont situées sur et les germinomes (3 à 5 %) [1]. Parmi les tumeurs neuroé-
la ligne médiane dans 85 % des cas (50 % au niveau de pithéliales, les gliomes sont les tumeurs les plus fréquentes
la fosse postérieure, 30 % en suprasellaire, 5 % en région (30 à 50 %), en particulier l’astrocytome pilocytique (20 %
pinéale). Ceci constitue un facteur de risque de dissé- des tumeurs neuroépithéliales primitives). Puis par ordre
mination leptoméningée, et nécessite la réalisation d’une de fréquence, les tumeurs neuronales et glioneuronales

Tableau 1 Histologie des tumeurs cérébrales de l’enfant en fonction de leur localisation.


Localisation Localisation Type
Fosse postérieure Cervelet/vermis/V4 Astrocytome pilocytique
Médulloblastome
Épendymome
Tumeur rhabdoïde (ATRT)
Tronc cérébral Gliome infiltrant
Gliome circonscrit
Hémisphères Superficiel Gangliogliome
DNET
Xanthoastrocytome pléiomorphe
Gliome angiocentrique
Oligodendrogliome
Profond Tumeurs embryonnaires
Gliomes malins
Épendymome
Noyaux Gris Gliomes malins
Germinome
Intraventriculaire Papillome des plexus choroïdes
Astrocytome sous-épendymaire à cellules géantes
Suprasellaire Craniopharyngiome
Gliome des voies optiques
Germinome
Hamartome hypothalamique
Pinéale Germinome
Pinéoblastome
Tumeur papillaire de la glande pinéale
ATRT : atypical teratoid rhabdoid tumor ; DNET : tumeur neuronale dysembryoplasique ; V4 : quatrième ventricule.
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mixtes pour environ 19 % (gangliogliomes, DNET, gangliocy- grade 4). Cette tumeur est hémisphérique, avec peu ou
tomes, gangliocytome dysplasique du cervelet), les tumeurs pas d’œdème péritumoral et un rehaussement faible voire
embryonnaires pour 17 % (médulloblastomes, tumeurs rhab- inexistant.
doïdes ou ATRT, tumeurs neuroectodermiques primitives ou
CNS PNET), et les épendymomes pour environ 11 %. Ainsi, les
astrocytomes pilocytiques, les médulloblastomes, les autres Tumeurs cérébrales spécifiques à l’enfant
gliomes et les épendymomes représentent plus de 80 % des
tumeurs de l’enfant [4]. Le glioblastome est 100 fois moins Chez le nourrisson, ce sont le gangliogliome desmoplasique
fréquent que chez l’adulte. La fréquence des différents infantile (grade 1), la tumeur rhabdoïde atypique (ATRT)
types histologiques dépend de l’âge. Ainsi, avant 3 mois, (grade 4) de mauvais pronostic, les papillomes des plexus
le tératome (30—50 %), l’astrocytome pilocytaire (18—47 %), choroïdes (grade 1), et les tératomes. Quel que soit l’âge,
le papillome (5—20 %) et les tumeurs embryonnaires prédo- les autres tumeurs uniques à la population pédiatrique sont
minent [4,5]. Le médulloblastome prédomine de 0 à 4 ans, l’astrocytome pilocytaire et les tumeurs germinales, sécré-
l’astrocytome pilocytique de 5 à 9 ans, le gliome de haut tantes ou non.
grade de 10 à 14 ans, et les tumeurs suprasellaires de 5 à
19 ans.
Contexte syndromique
Analyse génétique et moléculaire
Des tumeurs cérébrales parfois spécifiques peuvent survenir
Réalisée de manière complémentaire à l’analyse histolo- dans le cadre de syndromes de prédisposition aux can-
gique, elle permet une meilleure évaluation du diagnostic, cers : NF1 (gliome des voies optiques), NF2 (méningiomes,
du pronostic et de la réponse au traitement. Les gliomes de épendymomes), sclérose tubéreuse de Bourneville (tumeur
l’enfant présentent des aspects moléculaires et génétiques sous-épendymaire à cellules géantes), syndrome de Gorlin
différents de ceux de l’adulte, et un même type histologique ou de Li-Fraumeni (médulloblastome) [8].
aura des aspects histomoléculaires différents en fonction de
sa localisation [6].
Pronostic et traitement
Nouveautés dans la classification WHO Ils dépendent du type et du grade histologique, du bilan
(World Health Organization) 2007 d’extension, mais aussi de l’âge de l’enfant. Les tumeurs
observées chez l’enfant de moins de 6 mois sont de moins
Elles incluent des ajouts et de nouvelles définitions ou cla- bon pronostic en raison de la plus grande fréquence de
rifications d’entités existantes. La population pédiatrique tumeurs malignes, de la grande taille des lésions et de la
est concernée pour plusieurs groupes de tumeurs [7]. Parmi contre-indication à la radiothérapie en raison de ses effets
les gliomes, 2 types tumoraux, l’astrocytome pilomyxoïde nocifs sur le cerveau en développement [9].
et le gliome angiocentrique. L’astrocytome pilomyxoïde
(grade 2), variante de l’astrocytome pilocytaire, est carac-
térisé par des récurrences locales et des disséminations. Stratégie d’imagerie
Le gliome angiocentrique (grade 1, aussi connu sous le
nom de tumeur neuroépithéliale angiocentrique) est ren- Le pronostic et le traitement des tumeurs cérébrales
contré chez l’enfant et l’adulte jeune, avec une épilepsie dépendent de leur grade histologique, basé sur la classi-
pharmacorésistante. Le diagnostic est en général posé à fication WHO 2007, et obtenu après biopsie ou résection
l’examen histologique. Parmi les tumeurs intraventricu- chirurgicale. En général, le traitement débute toujours
laires, le papillome atypique du plexus choroïde (grade par la chirurgie, complétée éventuellement par une chi-
2) caractérisé par une augmentation de l’activité mito- miothérapie et/ou une radiothérapie en fonction du type
tique n’est pas différencié du papillome en imagerie histologique et du grade de la tumeur. Il est toutefois impor-
et le diagnostic est histologique. Il en est de même, tant de faire un diagnostic préchirurgical précis de la nature
parmi les tumeurs glioneuronales hémisphériques, pour la d’une lésion présumée tumorale pour plusieurs raisons. Il
tumeur papillaire glioneuronale (PGNT) qui est en géné- faut tout d’abord impérativement différencier les vraies
ral diagnostiquée comme gangliogliome en préopératoire. tumeurs des pseudotumeurs (abcès, lésion démyélinisante,
Au niveau de la région pinéale, la tumeur papillaire n’a encéphalite. . .), qui peuvent avoir une présentation clinique
pas d’apparence particulière en imagerie et le diagnostic identique et qui ne doivent pas être opérées, ce qui impose
est aussi histologique. Parmi les tumeurs embryonnaires, le une approche IRM multiparamétrique [10,11]. La connais-
médulloblastome à nodularité extensive (MBEN) peut être sance du type et du grade d’une tumeur permet de planifier
similaire en imagerie au médulloblastome classique. Cepen- la chirurgie (voie d’abord) ou de diriger la biopsie vers les
dant, un aspect en grappe de raisin avec de multiples zones les plus malignes de la lésion. En cas de tumeur pré-
nodules rehaussés est caractéristique. Il est fortement asso- sumée bénigne, la chirurgie pourra être moins agressive sur
cié aux prédispositions génétiques comme les syndromes de certaines zones fonctionnelles, ce qui apparaît primordial
l’X Fragile, de Li-Fraumeni et de Gorlin. Un nouveau concept pour préserver le devenir neurologique de l’enfant. Enfin,
est décrit parmi les autres PNET appelé tumeur embryon- certaines tumeurs ne sont parfois pas opérées, parfois seule-
naire avec neuropile abondant et vraies rosettes (ETANTR, ment biopsiées en raison de leur localisation (voies optiques,
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tronc cérébral), et le diagnostic et le choix du traitement


reposent sur l’imagerie. Encadré 1. Caractéristiques en imagerie des
La démarche diagnostique inclut l’analyse de la localisa- principales tumeurs de l’enfant.
tion de la tumeur, de ses aspects en IRM et au scanner, tout • tumeur de la fosse postérieure :
en intégrant les éléments cliniques et l’âge du patient. ◦ médulloblastome : ADC bas,
◦ astrocytome pilocytique : kyste avec prise de
Scanner cérébral contraste murale, ADC élevé,
◦ épendymome : extension dans les trous de Luschka
En raison de sa disponibilité et de sa rapidité, le scanner est et Magendie ;
le premier examen à réaliser en cas de suspicion clinique • tumeur suprasellaire :
de tumeur cérébrale. Il permet de faire le diagnostic posi- ◦ craniopharyngiome : kyste hyperintense en T1,
tif de tumeur, et de montrer des signes d’engagement qui calcifié,
déterminent le degré d’urgence de la chirurgie. Il est réa- ◦ germinome : partie solide hypoT2 et
lisé sans injection afin de détecter une hémorragie ou des ADC ≤ cerveau normal,
calcifications, puis avec injection de produit de contraste. ◦ astrocytome pilocytique : choline et ADC élevés
Ces éléments sémiologiques, sont en effet difficiles à dif- dans la partie charnue ;
férencier en IRM [12], même en utilisant les pondérations • tumeurs pinéales :
T2 écho de gradient et de susceptibilité (SWI). Le scanner ◦ germinome : partie solide hypoT2 et
permet également d’apprécier la cellularité tumorale, une ADC ≤ cerveaunormal,
tumeur hyperdense au scanner étant le reflet de son carac- ◦ tératome : kyste, calcifications, zones charnues,
tère hypercellulaire, et bien souvent de son grade élevé. ◦ pinéaloblastome : ADC très bas ;
• tumeurs corticales :
IRM cérébrale ◦ gangliogliome : calcifications,
◦ DNET : pseudokystique ou kystique,
L’IRM est l’examen de choix pour réaliser le bilan préchi- ◦ xanthoastrocytomépléiomorphe : rehaussement
rurgical d’une tumeur cérébrale chez l’enfant. Elle inclut superficiel et méningé,
une imagerie conventionnelle multiplanaire ainsi que des ◦ gliome angiocentrique : anneau hyperT1 ;
techniques avancées, qui doivent faire partie du bilan ini- • tumeurs intraventriculaires :
tial de toute tumeur cérébrale. Les séquences T1, T2, et ◦ papillome des plexus choroïdes : carrefour,
T1 avec injection de gadolinium permettent de réaliser rehaussement intense,
une étude morphologique et de faire le bilan d’extension ◦ astrocytome sous-épendymaire à cellules
de la lésion, mais apparaissent toutefois limitées dans la géantes : trou de Monro, Bourneville ;
caractérisation plus fine de la lésion, notamment de son • tumeurs des NGC : gliomes, germinome ;
type et de son grade histologique. Les techniques d’IRM • tumeurs hémisphériques : gliomes, PNET (ADC
avancées comme la diffusion, la spectroscopie-IRM ou l’IRM bas, nécrose, hémorragie), épendymomes
de perfusion permettent une approche fonctionnelle qui (intraparenchymateux, proche du carrefour).
autorise une meilleure caractérisation de la cellularité, de
l’hémodynamique vasculaire et du métabolisme tissulaire, DNET : tumeur neuronale dysembryoplasique ;
et qui améliore ainsi la spécificité de l’IRM. PNET : tumeur neuroectodermique primitive ; NGC :
noyaux gris centraux.

IRM conventionnelle
Le protocole d’imagerie doit être adapté à la topographie
de la tumeur. Il inclut au minimum des séquences T1 sans • une tumeur hémorragique associée à un œdème périlé-
injection de gadolinium, T2, T2*, FLAIR, une acquisition sionnel et contenant de nombreux vaisseaux ectasiques
volumique 3D ou au moins 2 plans orthogonaux en T1 après doit faire évoquer une tumeur maligne. Toutefois, dans
injection de gadolinium. L’interprétation inclut l’analyse une étude récente, l’œdème péritumoral et l’effet de
des limites de la lésion (infiltrante ou expansive), en notant masse ne sont pas corrélés à un grade élevé chez l’enfant,
sa topographie, son caractère unique ou multifocal et sa l’œdème péritumoral étant même davantage présent en
taille, de son signal en T1, T2 et FLAIR, de son aspect homo- cas de tumeur bénigne (50 %) que de tumeur maligne
gène ou hétérogène avec la présence d’une hémorragie, (31 %) [13] ;
d’une nécrose ou de kystes intratumoraux, de vaisseaux • en pondération T2, les tumeurs hypercellulaires (souvent
anormaux macroscopiques, de la prise de contraste, d’un de grade élevé) sont iso- hypo-intenses par rapport au
œdème péritumoral, d’un effet de masse et de localisations cortex, alors que les tumeurs peu cellulaires (souvent de
leptoméningées. bas grade) sont hyperintenses [14]. Les macrovaisseaux
L’aspect global de la lésion peut montrer des aspects tumoraux sont aussi bien identifiés sur cette pondération ;
caractéristiques dans une localisation bien définie (astro- • le degré de prise de contraste n’est pas corrélé au grade
cytome pilocytique de la fosse postérieure, tératome, tumoral chez l’enfant. L’astrocytome pilocytique et le
craniopharyngiome. . .) (Encadré 1). papillome des plexus choroïdes se rehaussent intensé-
En dehors de ces conditions, on recherche des arguments ment après injection de gadolinium, alors qu’il s’agit
en faveur du caractère bénin ou malin de la lésion, qui sont de tumeurs de bas grade. À l’inverse, les tumeurs
aussi fonction de la localisation tumorale : de haut grade, comme l’astrocytome anaplasique, le
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médulloblastome ou l’ETANTR, peuvent ne pas se rehaus- l’œdème et à la nécrose [25]. Le signal du lactate (Lac)
ser ou très peu ; est plus souvent retrouvé dans les lésions malignes que dans
• les kyste intra- et péritumoraux, iso-intenses au LCS les lésions de bas grade [26], dû à une acidose métabolique
(liquide cérébrospinal), sont classiquement caractéris- dans le tissu tumoral. La nécrose est caractérisée par une
tiques des astrocytomes pilocytaires, des gangliogliomes augmentation de la résonance des Lac/Lip (lipides) associée
(quel que soit leur grade) et des DNET (où en général les à une diminution de tous les autres métabolites [27]. Les
kystes intratumoraux sont inférieurs à 5 mm) ; ratios les plus élevés de Cho/Cr et Cho/NAA sont retrouvés
• la nécrose, non iso-intense au LCS en FLAIR le plus sou- dans les tumeurs agressives et les gliomes diffus du tronc
vent, est plus rare que chez l’adulte, les tumeurs étant cérébral [28].
davantage hypercellulaires que nécrotiques. Les tumeurs Certaines caractéristiques spectroscopiques de dif-
embryonnaires et les épendymomes de la fosse posté- férentes tumeurs cérébrales pédiatriques ont pu être
rieure sont souvent nécrotiques. La nécrose peut être identifiées. L’astrocytome pilocytique bénin présente un
cependant présente en cas de tumeur bénigne (astro- taux élevé de Lac, résultant d’un mécanisme biochimique
cytome pilocytique), et totalement absente dans les encore mal compris. Les rapports Cho/NAA et Cho/Cr sont
tumeurs de haut grade hypercellulaires. élevés malgré la bénignité de cette lésion [29,30,4]. Ainsi
chez l’enfant, l’élévation de la choline n’est pas synonyme
IRM de diffusion de tumeur maligne. Dans le cas de la neurofibromatose de
La séquence de diffusion doit être utilisée en routine type 1, le rapport Cho/Cr aide à différencier les atteintes
car elle est sensible à la cellularité tumorale. L’ADC est intraparenchymateuses focales hyperintenses T2 des lésions
inversement proportionnel à la densité cellulaire, et donc tumorales gliales et du parenchyme sain [31]. Les glioblas-
au grade tumoral [15]. Toutes les tumeurs embryonnaires tomes, bien que rares chez l’enfant, ont le taux le plus
(médulloblastome, tumeur rhabdoïde, PNET), ainsi que le élevé d’alanine, de glutamine-glutamate et de glycine [32].
pinéaloblastome et le germinome, principalement observés Pour les tumeurs intraventriculaires, il a été montré qu’il
chez l’enfant, sont des tumeurs malignes (grade 4) avec un existe un taux élevé de myo-inositol en cas de papillome
ADC très bas. L’imagerie de diffusion permet ainsi de diffé- du plexus choroïde [30,33], lésion bénigne, notamment par
rencier les tumeurs de haut et de bas grade chez l’enfant rapport au carcinome du plexus choroïde, tumeur maligne,
en l’absence d’hémorragie [16], à l’étage sus- et sous- où la choline est augmentée [34]. Le myo-inositol est aussi
tentoriel, sans valeur seuil entre les différents grades et élevé dans les épendymomes [4]. La concentration de tau-
entre les principales tumeurs [12,16—19]. Toutes tumeurs rine est augmentée dans les tumeurs neuroectodermiques
confondues, la DNET a la valeur d’ADC la plus élevée et les primitives (PNET) [18,34]. Le citrate est retrouvé dans les
tumeurs embryonnaires, la valeur la plus basse. astrocytomes malins infiltrants du pont [4]. Les germinomes
ont une intensité élevée de glutamine-glutamate.
IRM de perfusion Prise isolément, chaque technique apparaît limitée dans
la distinction et le grading des tumeurs. Une approche mul-
L’IRM de perfusion en T2* après injection de gadolinium timodale avec l’IRM conventionnelle apparaît indispensable
reflète indirectement la densité et la prolifération vascu- dans le bilan préopératoire d’une tumeur [35] pour per-
laire au sein de la tumeur par la mesure du rCBV (relative mettre une meilleure caractérisation tumorale. Il existe
Cerebral Blood Volume). Le rCBV est corrélé au grade tumo- peu de grandes séries pédiatriques [18,21], contrairement
ral des gliomes chez adulte, les tumeurs de haut grade à l’adulte, en raison de la plus grande rareté des tumeurs,
présentant un rCBV plus élevé que les tumeurs de bas et de leur plus grande diversité histologique.
grade [20]. Mais ces données ne sont peut-être pas transpo-
sables chez l’enfant en raison des différences histologiques
entre les tumeurs. Les études en IRM de perfusion de
tumeurs cérébrales dans des populations spécifiquement
Gliomes
pédiatriques sont rares [21,22], probablement en raison des
Astrocytome pilocytaire
problèmes techniques liés à l’injection. Il est cependant tout
à fait possible de réaliser une IRM de perfusion chez le petit C’est la tumeur la plus fréquente chez l’enfant.
enfant avec de petits cathéters et des débits de 0,8 à 1 mL/s L’astrocytome pilocytique (AP) représente 30 % des tumeurs
[22], ou avec une injection manuelle [23]. de la fosse postérieure [36]. C’est une tumeur bénigne
Une autre technique de perfusion en IRM, l’ASL (arte- (grade 1) bien circonscrite de croissance lente, souvent de
rial spin labelling), permettrait de distinguer les tumeurs grande taille, observée de 5 à 13 ans [37]. La chirurgie est
cérébrales de haut et de bas grade de l’enfant, mais pas les curatrice sans récidive si l’exérèse est complète. Soixante
différents types histologiques [24]. Le rTBF (relative tumor à 80 % des astrocytomes pilocytiques se situent au niveau
blood flow) maximal est plus élevé dans les tumeurs de haut du cervelet, plus souvent au niveau des hémisphères
grade comparativement aux tumeurs de bas grade. cérébelleux qu’au niveau du vermis. Les autres localisations
sont la région hypothalamo-hypophysaire, le thalamus, le
Spectroscopie-IRM tronc cérébral, et beaucoup plus rarement les hémisphères
La spectro-IRM (SRM) permet d’étudier le métabolisme cérébraux et les ventricules [38]. Son aspect le plus typique,
tumoral. Les principales caractéristiques des tumeurs un kyste avec un nodule mural intensément rehaussé, n’est
malignes sont une élévation de la choline (Cho), attribuée observé que dans 50 % des cas (Fig. 1). Il n’est pas spécifique
à une prolifération membranaire cellulaire, et une chute du de l’astrocytome pilocytique, car on peut l’observer dans
N-acétyl aspartate (NAA) et de la créatine (Cr) attribués à le gangliogliome et le xanthoastrocytome pléiomorphe.
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Figure 1. Astrocytome pilocytique chez un enfant de 6 ans : a : coupe axiale T2 : lésion tumorale kystique avec un nodule tissulaire mural
au niveau de l’hémisphère cérébelleux droit ; b : coupe axiale T1 après injection de gadolinium : rehaussement intense de la partie charnue
de la lésion ; c : coupe axiale ADC : la portion tissulaire de la lésion présente un ADC élevé ; d : spectro-IRM monovoxel (PRESS, TE 135) :
élévation de la choline, baisse du Naa et présence de lactate.

L’AP peut se présenter sous la forme d’une lésion solide inférieure dans la selle turcique, postérieure dans la fosse
avec un centre nécrotico-kystique dans 40 à 45 % des cas interpédonculaire, antérieure dans la fosse cérébrale anté-
ou d’une lésion purement solide dans 10 % des cas [37]. rieure. Il se développe surtout le long des voies visuelles
La portion solide de la tumeur est hypodense au scanner, antérieures et postérieures, mais reste parfois localisé à
parfois calcifiée. Elle apparaît iso- hypo-intense en T1, la région hypothalamo-chiasmatique. La dissémination lep-
hyperintense en T2. La prise de contraste est intense, toméningée est rare, et se produit le plus souvent après
parfois hétérogène en IRM. Sur la séquence de diffusion, chirurgie. La prise de contraste est variable, parfois locali-
l’ADC est augmenté car la tumeur est peu cellulaire. En sée uniquement sur la partie périphérique de la lésion.
perfusion, le rCBV est bas, avec une courbe remontant L’astrocytome pilomixoïde correspond à une forme plus
au-dessus de la ligne de base, traduisant une rupture de agressive (grade 2) [41]. Il est classiquement localisé au
la barrière hémato-encéphalique [39]. Le kyste a parfois niveau suprasellaire, rencontré chez l’enfant jeune. Il doit
un contenu hyperprotéique ou hémorragique. La paroi du être évoqué chez un nourrisson ou un enfant jeune, d’autant
kyste se rehausse parfois de manière homogène, surtout que la lésion est hémorragique (25 % des cas) avec un rehaus-
en cas d’infiltration du parenchyme cérébral adjacent ou sement important après contraste [7].
d’une hémorragie au sein du kyste [37].
Le gliome des voies optiques est un astrocytome Les autres gliomes
pilocytique développé dans la région hypothalamique, chias-
matique ou sur les nerfs optiques. Il représente 5 % des Le xanthoastrocytome pléiomorphe est une tumeur de grade
tumeurs de l’enfant [24]. Dans la NF1, 15 % des patients 2, parfois anaplasique (grade 3), observée le plus souvent
développent un gliome des voies optiques (GVO). Un tiers chez l’adolescent, le jeune adulte et après 20 ans. C’est
des patients présentant un astrocytome pilocytique des une tumeur corticale qui siège dans les régions temporales
nerfs optiques a une NF1 [40], alors que l’atteinte des voies (49 %), pariétales, frontales et occipitales. Il se manifeste
visuelles postérieures se produit le plus souvent en dehors par une épilepsie. Il se présente sous la forme d’un kyste
de la NF1. Le GVO se manifeste par des troubles de la vue et avec un nodule mural périphérique, et une atteinte lep-
des troubles endocriniens (puberté précoce). Il se présente toméningée ou durale dans deux tiers des cas, ou parfois
sous la forme d’une masse multilobulée, ovale ou ronde. Il sous la forme d’une lésion purement solide [42]. Les cal-
existe une extension supérieure dans le troisièmeventricule, cifications sont rares. Il peut exister une érosion de la
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voûte crânienne en regard. Les portions solides périphé- Le gliome angiocentrique est une lésion de topographie
riques de la tumeur sont iso-intenses en T2 et rehaussées cortico-sous-corticale qui se manifeste par une épilepsie
après injection de gadolinium (rehaussement qualifié de partielle réfractaire chez l’enfant de 2 à 14 ans. Son siège est
« méningocérébral »). temporal dans 38 % des cas, frontal (25 %), pariétal (10 %), et
Le gliome de grade 2 (astrocytome fibrillaire diffus) occipital (8 %) [48]. La lésion, de grade 1, peut rester stable
(Fig. 2) est principalement développé au niveau des lobes ou grossir lentement. Elle est bien limitée, non rehaussée,
frontaux et temporaux. Il se traduit par une lésion infiltrante de topographie corticale avec extension vers le ventricule.
homogène, sans œdème péritumoral ni hémorragie. Il appa- La tumeur présente un signal hypo-intense en T1, hyperin-
raît hypodense, hypo-intense en T1, hyperintense en T2, non tense en T2 et FLAIR, sans prise de contraste. Les éléments
rehaussé après injection de gadolinium. les plus caractéristiques seraient l’extension de la lésion
Les gliomes anaplasiques (astrocytomes, oligoastrocy- vers les ventricules latéraux en T2 et FLAIR, et la présence
tomes), de grade 3, ont le même aspect, avec un signal plus d’un anneau cortical hyperintense en T1 (Fig. 5) [49].
hétérogène. En SRM, le myo-inositol apparaît plus bas que L’astrocytome à cellules géantes est une lésion intra-
dans les gliomes de bas grade [4] (Fig. 3). ventriculaire bénigne de grade 1 développée à proximité
Les glioblastomes (grade 4) sont rares chez l’enfant. Il du trou de Monro, qui peut se manifester par une hydro-
s’agit d’une lésion nécrotico-hémorragique, rehaussée après céphalie obstructive aiguë. Elle n’est observée quasiment
injection de gadolinium. La choline est élevée, du lactate que dans le cadre de la sclérose tubéreuse de Bourne-
et des lipides sont présents, le rCBV est élevé, et l’ADC ville chez 15 % des patients, avant l’âge de 20 ans [46].
est diminué [43]. Ces gliomes malins sont aussi rencon- On retrouve les autres stigmates de la maladie (tubers
trés au niveau des noyaux gris centraux et des thalami. Les corticaux, nodules sous-épendymaires, travées de la sub-
foyers d’anaplasie sont suspectés par l’existence d’une zone stance blanche). Elle se présente sous la forme d’une masse,
hémorragique, ou d’une prise de contraste [44]. Il est parfois parfois multifocale, contenant des calcifications, hypo- iso-
difficile de distinguer formellement les différents grades de intense T1 et iso-hyperintense T2, fortement rehaussée
gliomes sur l’IRM. après injection de gadolinium. On la différencie d’un nodule
Les oligodendrogliomes sont des tumeurs rares de grade sous-épendymaire, dont il pourrait provenir, par sa taille
2, représentant moins de 2,5 % des tumeurs de l’enfant [45], supérieure à 10/12 mm. Le traitement par évérolimus per-
observés autour de l’adolescence. Il existe des formes ana- met de réduire la taille de la tumeur [50].
plasiques (grade 3) plus agressives. Ils se situent dans les Le gliome du tronc cérébral représente 10 à 20 % des
régions frontale (50 à 85 %) et temporale [2] au sein du cor- tumeurs cérébrales de l’enfant et 20 à 25 % des tumeurs
tex et de la substance blanche adjacente ou au niveau des infratentorielles. Il y a 2 types de présentations en IRM, de
noyaux gris centraux et des thalami, alors de plus mauvais pronostic différents : diffuse (la plus fréquente) et focale
pronostic. Ils se manifestent par une épilepsie, une HTIC, un (de meilleur pronostic) [51].
déficit neurologique [45]. La lésion apparaît hypodense ; des Les formes diffuses infiltrantes du pont représentent 60 à
calcifications sont notées dans 40 % des cas (moins que chez 80 % des cas, observées dans 75 % des cas avant 10 ans [36].
l’adulte) [46]. Le signal est hypo-intense en T1, hyperin- Le pronostic est très mauvais, l’espérance de vie n’excédant
tense en T2, avec parfois présence de petits kystes (Fig. 4). pas 1 an. Les signes cliniques associent une atteinte des
La prise de contraste est rare chez l’enfant, tout comme nerfs crâniens, surtout VI et VII, un syndrome pyramidal
l’effet de masse ou l’œdème [47] en dehors des formes ana- et une ataxie. Il s’agit en général de gliomes fibrillaires de
plasiques. L’ADC est augmenté. Le diagnostic différentiel se grade 2, mais les tumeurs sont rarement biopsiées en raison
pose avec les dysplasies et les DNET. des risques de complications. Ces lésions sont difficiles à

Figure 2. Astrocytome diffus de grade 2 chez une enfant de 13 ans : a : coupe axiale FLAIR : lésion infiltrante temporale droite hyperintense
en FLAIR ; b : coupe axiale ADC : augmentation de l’ADC au sein de la lésion ; c : coupe axiale T1 après injection de gadolinium : la lésion
apparaît hypo-intense et non rehaussée par l’injection de gadolinium.
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8 M. Koob, N. Girard

Figure 3. Astrocytome anaplasique de grade 3 chez un enfant de 12 ans : a : coupe axiale T2 : lésion hyperintense en T2 du thalamus
gauche ; petit foyer hémorragique hypo-intense en T2 évoquant un foyer d’anaplasie ; b : coupe axiale ADC : foyer d’ADC diminué au sein
de la lésion qui a globalement un ADC élevé, évoquant un foyer d’anaplasie ; c : coupe axiale T1 après injection de gadolinium : prise de
contraste autour du foyer hémorragique ; d : imagerie spectroscopique (CSI, TE 135) : la zone de prise de contraste présente une importante
augmentation du rapport choline/créatine.

voir au scanner, détectées uniquement par l’effet de masse Tumeurs glioneuronales


qu’elles provoquent sur le quatrième ventricule. En IRM, il
s’agit d’une volumineuse lésion infiltrante du pont (Fig. 6), Gangliogliome
qui peut s’étendre verticalement et dans le cervelet, et
vers l’avant en enserrant le tronc basilaire. Elle apparaît C’est une tumeur neurogliale souvent bénigne de grade 1
hypo- iso-intenseT1, hyperintense en T2 et FLAIR, et ne qui représente 1 à 4 % des tumeurs cérébrales de l’enfant
se rehausse pas ou peu [52], avec un ADC élevé [52]. La et 40 % des tumeurs liées à l’épilepsie. La présentation cli-
transformation en grade plus élevé (3 et 4) se traduit par nique la plus courante est une épilepsie partielle complexe
l’apparition d’une prise de contraste, d’une hémorragie, réfractaire. Il est 10 fois plus fréquent chez l’enfant que
d’une zone d’ADC abaissé, de rCBV élevé [22] ou en SRM chez l’adulte [54], et la majorité est observée entre 10
par l’augmentation de la Choline et l’apparition de lipides. et 20 ans [55]. Il se situe au niveau du cortex des régions
Les formes focales se situent au niveau du mésencéphale, temporales dans 80 % des cas et frontales dans 12 % des
du bulbe ou de la jonction bulbomédullaire. Il s’agit le plus cas [54]. Il se présente sous la forme d’une masse solide
souvent de tumeurs de bas grade (astrocytome pilocytique (43 %), d’un kyste (5 %), ou d’une lésion mixte (52 %) (Fig. 7)
ou gangliogliome), d’aspect identique aux autres locali- [54]. Des calcifications, très évocatrices, sont notées dans
sations. Elles peuvent être intrinsèques, ou exophitiques 50 % des cas. Il peut exister un scalloping de la voûte crâ-
dorsales (au sein du quatrième ventricule ou des citernes nienne en regard, mais il n’y a pas d’œdème périlésionnel.
périmédullaires) ou antérolatérales [51,53]. La chirurgie est L’aspect est variable au scanner. En IRM, la lésion élargit
souvent partielle, mais le pronostic reste bon. un gyrus et atteint le cortex. La partie solide de la lésion
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Tumeurs cérébrales : particularités chez l’enfant 9

Figure 4. Oligodendrogliome frontal gauche de grade 2 chez une enfant de 17 ans : a : coupe axiale T2 : lésion infiltrante du cortex et de
la substance blanche sous-jacente, hyperintense en T2 ; b : coupe axiale T1 après injection de gadolinium : la lésion ne se rehausse pas et
contient de petits kystes.

Figure 5. Gliome angiocentrique chez un enfant de 10 ans : a : coupe axiale FLAIR : lésion frontale droite, intéressant le cortex et la
substance blanche, hyperintense en FLAIR ; b : coupe sagittale T1 sans injection de produit de contraste : la lésion présente un anneau
périphérique hyperintense en T1 caractéristique.

Figure 6. Gliome anaplasique du tronc cérébral chez un enfant de 15 ans : a : coupe axiale T2 : lésion infiltrante de la protubérance
hyperintense en T2, à l’origine d’une compression du quatrième ventricule ; b : coupe axiale ADC : l’ADC apparaît augmenté, en rapport
avec le caractère peu cellulaire de la lésion ; c : coupe axiale T1 après injection de gadolinium : absence de rehaussement de la lésion.
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Figure 7. Gangliogliome temporal droit chez une enfant de 13 ans : a : coupe axiale T2 : lésion solide et kystique temporale droite, avec
une portion tissulaire périphérique hyperintense en T2 ; b : coupe sagittale T1 après injection de gadolinium : prise de contraste intense de
la partie tissulaire de la lésion.

apparaît iso- hypo-intense en T1, hyperintense en T2. La pseudodysplasique homogène ou hétérogène [57]. La tumeur
prise de contraste, d’intensité variable, parfois périphé- est bien délimitée, de forme triangulaire, sans œdème,
rique, est observée dans 60 % des cas. L’ADC est augmenté. parfois à l’origine d’une empreinte sur la voûte crânienne
Le rCBV apparaît plus élevé que dans les gliomes de bas (Fig. 8) [58]. Elle apparaît multilobulée avec des septa,
grade [46]. En cas d’épilepsie réfractaire, l’IRM multimo- constituées de multiples pseudokystes. Des calcifications
dale est nécessaire pour distinguer le gangliogliome d’une sont observées dans un tiers des cas [55]. Le signal est
DNET et d’une dysplasie corticale focale, en raison de son hypo-intense en T1, hyperintense en T2 et FLAIR, sans
potentiel de transformation anaplasique (grade 3). Le rCBF, œdème ni effet de masse, mis à part l’expansion locale
rCBV et la choline sont plus élevés dans les gangliogliomes d’un gyrus. Une prise de contraste est notée dans 21 à 50 %
et la créatine plus basse [56]. des cas, nodulaire, annulaire ou hétérogène. Une élévation
Le gangliogliome desmoplastique infantile est une forme du myo-inositol et une chute non significative du NAA ont
particulière de gangliogliome observée chez l’enfant de été rapportés en SRM [59]. Les DNET peuvent présenter des
moins de 6 mois/1 an. Elle entraîne une macrocrânie, des modifications spontanées de leur signal ou de leur prise de
crises d’épilepsie et des signes neurologiques focaux. Elle se contraste lors du suivi [54].
situe habituellement en frontal ou pariétal. Elle se présente
comme une grosse lésion solide et kystique. Il existe une
attache durale de la portion solide de la lésion, qui appa-
raît hypo-intense T2, avec un ADC diminué et qui se rehausse Tumeur glioneuronale disséminée
intensément après injection. Il peut exister un œdème, mais
pas de calcifications. Le pronostic est bon. Il s’agit d’une tumeur rare, avec moins de 30 cas décrits
dans la littérature, regroupés sous le terme de tumeur
Tumeur neuronale dysembryoplasique (DNET) glioneuronale ou neuroépithéliale leptoméningée diffuse
[60—62]. Elle est constituée de cellules glioneuronales res-
Il s’agit d’une tumeur neurogliale de grade 1, qui repré- semblant à des oligodendrocytes qui infiltrent les méninges,
sente 14 % des tumeurs liées à l’épilepsie, rencontrée avant et serait une lésion apparentée aux tumeurs glioneuronales
l’âge de 20 ans. La chirurgie permet de guérir l’épilepsie, (pas encore répertoriée dans la classification WHO). L’aspect
et les récidives sont rares. Son siège est cortical/sous- en IRM est très caractéristique, avec des prises de contraste
cortical, temporal (62 %) ou frontal (31 %) [55] ; il existe leptoméningées diffuses cérébrales et spinales associées à
de rares formes intraventriculaires ou développées au sein de multiples lésions kystiques intraventriculaires et dans les
des noyaux gris centraux et du thalamus. L’aspect le espaces leptoméningés cérébraux, surtout cérébelleux, et
plus caractéristique en histologie est l’élément glioneuro- spinaux. Elle se révèle fréquemment par une hydrocépha-
nal spécifique. D’après la classification de Daumas-Duport, lie tétraventriculaire, avec céphalées, HTIC et ataxie. Les
il existe trois types histologiques : simple, complexe et biopsies initiales sont souvent négatives, sans cellules anor-
non spécifique. La forme simple est associée à un aspect males à la ponction lombaire. L’évolution est lente, avec
pseudokystique, la forme complexe à un aspect pseudomul- augmentation progressive de la taille des kystes. Le traite-
tikystique et la forme aspécifique à un aspect nodulaire ou ment associe chimiothérapie et radiothérapie.
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Tumeurs cérébrales : particularités chez l’enfant 11

Figure 8. DNET temporale interne droite chez un enfant de 15 ans : a : coupe coronale FLAIR : la lésion présente un signal hyper- et
hypo-intense avec présence de microkystes ; b : coupe axiale ADC : l’ADC de la lésion est très élevé ; c : coupe axiale T1 après injection de
gadolinium : discrètes prises de contraste micronodulaires au sein de la lésion.

Tumeurs embryonnaires Tumeur rhabdoïde

Médulloblastome Les tumeurs rhabdoïdes ou ATRT (atypical theratoid rhab-


doid tumors) sont des tumeurs rares de très mauvais
Le médulloblastome est la tumeur cérébrale maligne (grade pronostic observées chez l’enfant de moins de 3 ans [66]. Il
4) la plus fréquente chez l’enfant (20—30 %) [63], et repré- existe une mutation caractéristique du gène SMARCB1/INI1
sente 40 % des tumeurs de la fosse postérieure. Il fait dans 76 % des cas, prédisposant à la formation de tumeurs
partie des très agressives tumeurs embryonnaires, avec les rhabdoïdes intra- et extracérébrales [5]. Elles peuvent
PNET et les tumeurs rhabdoïdes. On l’observe avant 7 ans exister dans la fosse postérieure (60 à 70 %) et/ou en
habituellement, avec un pic d’incidence à 4 ans, plus fré- sus-tentoriel (hémisphères, région pinéale), peuvent être
quemment chez le garçon. Il se situe dans le cervelet dans intra- ou extra-axiales, et sont souvent multifocales. Il
94,4 % des cas, sur la ligne médiane dans 75 % des cas. s’agit de grosses tumeurs, calcifiées, hémorragiques, nécro-
Il s’agit d’une tumeur bien circonscrite qui se développe tiques, avec un important œdème périlésionnel, des kystes
au sein du quatrième ventricule à partir du vermis infé- périphériques et des métastases leptoméningées [67]. La
rieur, et à l’origine d’une hydrocéphalie (Fig. 9) [63]. Il localisation intra-axiale est la plus fréquente, en dehors
peut parfois s’étendre dans les trous de Lushka et l’angle de la ligne médiane. En cas de localisation extra-axiale,
pontocérébelleux, comme l’épendymome. Les localisations l’angle pontocérébelleux est fréquemment atteint (Fig. 10).
leptoméningées spinales sont présentes dans 30 à 40 % des Ces tumeurs sont hétérogènes, hyperdenses en TDM, hypo-
cas au diagnostic. Il existe 5 sous-types histologiques, avec intenses en T2 en IRM avec une prise de contraste variable.
ou sans amplification de N-myc, de pronostic différent : La tumeur rhabdoïde et le médulloblastome ont le même
classique (65—80 % des cas), grandes cellules, anaplasique aspect en IRM avec un ADC diminué, mais les tumeurs rhab-
(4—5 %, très agressif, métastatique), à nodularité extensive doïdes surviennent chez l’enfant plus jeune (en dessous
(5 %, avant 1—3 ans, d’aspect multinodulaire) et desmopla- de 3 ans), atteignent l’angle pontocérébelleux, et il existe
sique (15—25 %, hémisphérique, chez l’adolescent, de bon fréquemment des hémorragies intratumorales [68]. Le trai-
pronostic) [36,37]. tement associe chirurgie et chimiothérapie.
Les médulloblastomes sont des masses tissulaires hyper- Les localisations supratentorielles sont de plus grande
denses au scanner du fait de leur hypercellularité [29]. Des taille, contiennent davantage de kystes, une nécrose cen-
calcifications sont observées dans 20 à 40 % des cas. En IRM, trale avec une prise de contraste épaisse périphérique. Ces
la lésion apparaît hypo-intense en T1 et iso- hypo-intense tumeurs, qui prédominent dans les lobes frontaux, sont éga-
en T2 et FLAIR. Il existe fréquemment des kystes périphé- lement moins métastatiques [69].
riques de petite taille (50 %) et des zones nécrotiques. Les
kystes sont plus fréquents dans le médulloblastome clas- PNET du système nerveux central (SNC)
sique et le médulloblastome desmoplasique [64]. La prise de
contraste est intense, mais parfois hétérogène ou absente. Il s’agit de tumeurs rares, très agressives et de mauvais pro-
L’élément le plus fiable pour le diagnostic est l’ADC qui nostic, observées chez l’enfant de moins de 5 ans. Elles sont
apparaît bas, pour la tumeur comme pour les métastases localisées à l’étage sus-tentoriel ou dans le tronc cérébral.
leptoméningées associées, en raison de l’hypercellularité de Il existe 5 sous-types de PNET : classique, neuroblastome
la tumeur. Il existe de rares cas où l’ADC est élevé [65]. La du SNC, ganglioneuroblastome du SNC, médulloépithé-
spectro-IRM montre des caractéristiques de tumeur agres- liome, épendymoblastome [3]. Ces tumeurs, qui sont de
sive avec une choline élevée et la présence de lipides, ainsi grande taille et invasives localement, sont associées à des
que la présence de taurine [18]. Le rCBV est élevé en IRM métastases leptoméningées dans 40 % des cas [47]. Elles
de perfusion. apparaissent hyperdenses, et contiennent des calcifications.
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Figure 9. Médulloblastome chez un enfant de 2 ans : a : scanner en coupe axiale : masse tumorale hyperdense et partiellement calcifiée
au sein du quatrième ventricule ; b : IRM, coupe axiale T2 : la masse présente un signal iso- hypo-intense à la substance grise ; c : coupe
axiale ADC : l’ADC est bas, en rapport avec l’hypercellularité de la tumeur ; d : coupe axiale en T1 après injection de gadolinium : la lésion
se rehausse intensément ; e : IRM spinale, coupe sagittale T1 après injection de gadolinium : prises de contraste autour du cordon médullaire
correspondant à des métastases leptoméningées.

Il existe une nécrose, une hémorragie, et une prise de est bas. Les métastases leptoméningées sont fréquentes
contraste variable. L’ADC est bas. La SRM montre des signes [71].
d’agressivité.
L’ETANTR (embryonal tumor with abondant neuropil and
true rosettes) est une forme particulière de PNET. Elle Épendymome
survient avant 4 ans (surtout avant 2 ans), plus fréquem-
ment chez les filles, et prédomine à l’étage sus-tentoriel L’épendymome représente 6 à 10 % de l’ensemble des
dans les lobes frontaux et temporaux. Ce sont des tumeurs tumeurs et 15 % des tumeurs de la fosse postérieure [72].
solides de grande taille, bien limitées, adhérentes à la dure- Soixante-dix pour cent des tumeurs sont infratentorielles
mère [70], avec peu d’œdème périlésionnel, mais avec [73] où c’est une tumeur maligne (forme anaplasique, grade
un effet de masse. Il n’y a pas d’hémorragie, mais des 3) observée surtout chez l’enfant de moins de 3 ans. Il pro-
microcalcifications, des kystes et des vaisseaux intratu- vient des cellules épendymaires du quatrième ventricule,
moraux. La prise de contraste est peu importante. L’ADC des trous de Lushka ou des ventricules latéraux. L’aspect
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Figure 10. Tumeur rhabdoïde (ATRT) chez un enfant de 9 mois : a : coupe axiale T2 : lésion tumorale hétérogène de l’angle pontocéré-
belleux droit, iso- et hyperintense en T2, contenant de foyers nécrotiques et kystiques intratumoraux ; b : coupe axiale ADC : l’ADC est
diminué au sein de la lésion, traduisant le caractère hypercellulaire de la lésion et son grade élevé ; c : coupe axiale T1 après injection de
gadolinium : rehaussement hétérogène de la lésion.

le plus caractéristique de la lésion est sa morphologie et les vaisseaux et les nerfs. Plus rarement, la tumeur se
son extension (Fig. 11). Il s’agit d’une masse développée au développe à partir du trou de Lushka dans l’angle pon-
sein du quatrième ventricule et s’étendant dans les trous tocérébelleux. Au scanner la tumeur est iso- hyperdense
de Magendie et de Luschka vers les angles pontocérébel- Des calcifications punctiformes sont visibles dans 50 % des
leux, la grande citerne et le canal rachidien, en engainant cas, des hémorragies dans 10 % des cas [73]. Le signal IRM

Figure 11. Épendymome anaplasique chez un enfant de 4 ans : a : coupe sagittale T1 : masse tumorale du quatrième ventricule étendue
vers la face postérieure de la moelle cervicale ; b : coupe axiale ADC : la masse tumorale s’étend dans l’angle pontocérébelleux gauche à
travers le trou de Luschka. L’ADC est intermédiaire ; c : coupe axiale T1 après injection de gadolinium : rehaussement hétérogène de la
lésion, sous forme de prises de contraste annulaires ; d : spectroscopie monovoxel (PRESS, TE 30) : élévation du myo-inositol, baisse du NAA
et présence de lactate.
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est variable, hétérogène, iso- hypo-intense en T1, hyper- fréquente est pinéale (57 %), suprasellaire (32 %), puis au
intense en T2 et FLAIR, avec kystes et nécrose. La prise niveau des noyaux gris (9 %). Il touche davantage le garçon de
de contraste est hétérogène, mais peut être absente [73]. 10 à 18 ans. Il est parfois bifocal suprasellaire et pinéal dans
L’ADC est variable, situé entre celui du médulloblastome et 15 % des cas. Il se manifeste par des signes d’hypertension
de l’astrocytome pilocytique [18]. Le rCBV est variable. Il intracrânienne, des troubles visuels ou une ataxie. Au scan-
existe une augmentation de la choline, du myo-inositol, du ner, il s’agit d’une masse hyperdense, calcifiée. Le signal
massif glutamate-glutamine et du lactate, et une diminu- est iso-intense/hypo-intense en T1 et iso- hyperintense en
tion du Naa en SRM. Le myo-inositol serait plus élevé dans T2. Il peut exister des zones kystiques ou nécrotiques et
les épendymomes anaplasiques (grade 3) [4]. Les métastases hémorragiques, surtout dans les lésions de grande taille.
leptoméningées ne sont observées que dans 10 à 12 % des L’ADC des portions tissulaires est variable, identique (55 %),
cas au diagnostic, surtout en cas de forme anaplasique [37], plus bas (36 %) ou plus élevé (9 %) que le parenchyme céré-
mais plus fréquemment lors du suivi. bral normal [76]. Il existe en général une prise de contraste
L’épendymome a une localisation supratentorielle intense. Des métastases leptoméningées sont possibles, ce
dans 30 % des cas où il est souvent bénin (grade 2). qui nécessite une exploration spinale. Le pronostic est très
La localisation est moins intraventriculaire (30 %), bon en raison de l’excellente radio- et chimiosensibilité
qu’intraparenchymateuse (70 %) pariétale et temporo- de la tumeur. Le traitement inclut une chimiothérapie,
pariétale, à côté du carrefour. Il s’agit d’une tumeur bien très efficace, suivi d’une radiothérapie en cas de résidu
délimitée, de signal hétérogène avec des kystes. Des calci- tumoral.
fications sont présentent dans un tiers à 50 % des cas [73]. Le germinome suprasellaire (Fig. 12) se traduit par
un diabète insipide, des troubles visuels et pubertaires.
La tumeur peut n’être visible que 3 à 6 mois après
Tumeurs germinales l’apparition d’un diabète insipide, alors que l’IRM est nor-
Germinome male ou ne montre qu’un discret épaississement de la tige
pituitaire. L’hémorragie et la nécrose intratumorale sont
Cette tumeur de grade 4 représente 1 à 2 % des tumeurs plus fréquentes que dans les localisations pinéales, et les
cérébrales de l’enfant [74,75]. La localisation la plus calcifications sont absentes [74]. L’ADC bas et le signal

Figure 12. Germinome suprasellaire chez un enfant de 16 ans : a : coupe sagittale T1 avant injection de produit de contraste : masse
tissulaire développée dans la région suprasellaire et la citerne interpédonculaire, iso-intense en T1. L’hypersignal normal en T1 de la post-
hypophyse n’est pas identifié ; b : coupe axiale ADC : l’ADC apparaît diminué, à la différence de l’astrocytome pilocytique qui présente un
ADC élevé ; c : coupe sagittale T1 après injection de gadolinium : rehaussement hétérogène de la lésion ; d : scanner sans injection : la lésion
apparaît spontanément hyperdense, du fait de son hypercellularité.
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Tumeurs cérébrales : particularités chez l’enfant 15

iso- hypo-intense en T2 de la lésion permettent de le dif- craniopharyngiome, le gliome des voies optiques et le ger-
férencier des autres tumeurs suprasellaires. minome. Toutes ces tumeurs peuvent présenter un aspect
La localisation au niveau des noyaux gris centraux est plus mixte solide et kystique en imagerie. L’ADC et la SRM
fréquente dans la population asiatique [2,77]. Il se déve- peuvent aider à les distinguer.
loppe dans les noyaux caudés et lenticulaires et les thalami,
mais il s’agit parfois d’une extension thalamique d’une loca- Craniopharyngiome
lisation pinéale à travers les parois du troisième ventricule
[44]. Le pronostic est moins favorable que pour les autres Il s’agit d’une tumeur de grade 1, observée vers l’âge de
localisations. Il s’agit d’une tumeur infiltrante initialement, 4/5 ans chez l’enfant. Il représente 5 à 10 % des tumeurs
plus circonscrite pour les tumeurs de grande taille. cérébrales de l’enfant et 50 % des masses suprasellaires
[36,81]. Il se manifeste par des troubles visuels, des cépha-
Tumeurs germinales non germinomateuses lées, des troubles endocriniens (retard staturo-pondéral). Il
se développe à partir de résidus de la poche de Rathke ou
Elles sont représentées par le tératome (10 %), chorio- du canal craniopharyngien [82]. Il se développe surtout en
carcinome, tumeur du sinus endodermique, carcinome suprasellaire, plus rarement en intrasellaire, dans la région
embryonnaire ou les tumeurs mixtes [2]. hypothalamique et chiasmatique, et peut s’étendre dans
Le tératome est observé chez l’enfant de moins de 10 ans. la fosse cérébrale antérieure et moyenne. Chez l’enfant,
C’est aussi la tumeur néonatale la plus fréquente (plus de la forme la plus typique est la forme adamantinomateuse,
50 %). Elle se situe au niveau de la région pinéale, mais alors que chez l’adulte, la forme papillaire squameuse est
peut également s’observer au niveau de la région hypothala- plus fréquente. L’aspect le plus typique est celui d’un kyste
mique, suprasellaire ou au sein des hémisphères cérébraux suprasellaire calcifié. En IRM, le kyste présente un signal
[78]. Ces tumeurs sont classées en grade 0 (tissu mature) à hypo-intense ou hyperintense en T1 et hypo-intense en
3 (tissu immature). Les formes matures contiennent de la T2 (lipides, protéines ou sang), hyperintense en FLAIR, et
graisse, des kystes, des calcifications et des portions tissu- sa paroi se rehausse après injection. Il peut exister un
laires. Il existe une prise de contraste hétérogène, surtout contingent tissulaire associé, qui se rehausse de manière
des portions charnues de la lésion. L’ADC est augmenté et hétérogène. La tumeur peut engainer les vaisseaux adja-
des lipides sont présents en SRM [79]. Les formes immatures cents. En SRM, on retrouve des lipides et du lactate au sein
et malignes ont des bords moins bien limités, un œdème du kyste, ce qui permet de le distinguer de l’astrocytome
péritumoral, mais sont impossibles à distinguer formelle- des voies optiques. L’ADC est élevé. Il est important de
ment des formes matures, si ce n’est par la présence d’une reconnaître les formes kystiques qui bénéficient d’un traite-
dissémination leptoméningée [5]. ment local (comme la bléomycine). Les formes solides sont
Les tumeurs germinales peuvent secréter des bHCG et des plus rares et les formes mixtes fréquentes. Le traitement
alphafœtoprotéines dans le sang et le LCR, ce qui permet chirurgical est proposé quand la lésion est à distance de
le diagnostic positif de certitude, évitant parfois un abord l’hypothalamus (type 0) ou au contact (type 1). Lorsque la
chirurgical pour histologie [75]. tumeur et l’hypothalamus sont indissociables (type 2), une
résection partielle est proposée associée à la radiothérapie
chez l’enfant âgé de plus de 5 ans [83]. Les récidives sont
Tumeurs pinéales fréquentes.

Elles représentent de 3 à 11 % des tumeurs de l’enfant et Hamartome hypothalamique


des tumeurs sus-tentorielles [2]. On peut rencontrer des
tumeurs germinales (50—80 %) (cf. chapitre 7), des tumeurs Il s’agit d’une lésion malformative composée de neurones
parenchymateuses pinéales (15 %) ou des tumeurs neuroépi- bien différenciés et de cellules gliales, proche du tissu hypo-
theliales [80]. Elles se manifestent par des céphalées et une thalamique normal [24]. Elle se manifeste par des crises
hydrocéphalie. d’épilepsie gélastique ou par une puberté précoce. Il en
Le pinéoblastome représente 40 % des tumeurs paren- existe 2 types : intra-hypothalamique (sessile, envahit les
chymateuses pinéales. Il s’agit d’une tumeur de grade 4 tubercules mamillaires et le tuber cinereum, épileptogène)
fréquemment associée à des métastases leptoméningées. ou para-hypothalamique (pédonculé, inséré sous le plancher
Il peut exister en association avec un rétinoblastome. du 3e ventricule, puberté précoce) [24]. Le signal apparaît
L’imagerie de ces lésions ressemble à celle des PNET [2], identique à celui de la substance grise en T1, discrètement
avec un ADC très bas, ce qui permet de la différencier du hyperintense en T2, parfois kystique, mais sans prise de
germinome avec un ADC comparativement plus élevé [74]. contraste.
La tumeur papillaire de la glande pinéale est difficile à
différencier du pinéaloblastome ; cependant son signal en Tumeurs des plexus choroïdes
T2 serait plus élevé [75].
Le papillome des plexus choroïdes est une tumeur bénigne
développée à partir des plexus choroïdes, observée pen-
Tumeurs suprasellaires dant les deux premières années de la vie. Elle est située
au niveau des ventricules latéraux (trigone) dans 80 % des
Elles représentent 40 % de toutes les tumeurs intra- cas (Fig. 13), dans le 4e ventricule dans 16 % des cas et
crâniennes, et se manifestent habituellement par des dans le 3e ventricule dans 4 % des cas [5]. Les localisations à
troubles visuels et endocriniens. On peut y rencontrer le proximité du trou de Monro ne sont observées que dans 4 %
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16 M. Koob, N. Girard

aura un rôle important pour tenter d’identifier de nouveaux


biomarqueurs corrélés à ces sous-types biologiques.

POINTS À RETENIR
• Les tumeurs cérébrales de l’enfant sont des tumeurs
primitives intra-axiales, aussi fréquentes au niveau
de la fosse postérieure qu’à l’étage sus-tentoriel.
• Les histologies sont très variées, mais représentées
à 80 % par les gliomes (astrocytome pilocytique+++),
le médulloblastome et l’épendymome.
• Le diagnostic se base sur l’âge de l’enfant, la
localisation de la tumeur et ses aspects au scanner
et en IRM.
• Imagerie : le scanner cérébral est réalisé en urgence
en cas de signes d’hypertension intracrânienne afin
de planifier la chirurgie (sans et avec injection,
diagnostic de masse, calcifications, hémorragie,
densité).
• Imagerie : l’IRM cérébrale fait partie du bilan
préchirurgical et doit inclure le canal spinal en cas
de tumeur de la fosse postérieure ou proche de la
Figure 13. Papillome des plexus choroïdes chez un enfant de ligne médiane, à la recherche d’une dissémination
6 ans. Coupe axiale T1 après injection de gadolinium : lésion lobulée leptoméningée.
au sein du carrefour ventriculaire gauche, rehaussée après injection • L’IRM cérébrale doit inclure des coupes T1, T2, T2*,
de gadolinium et contenant de multiples structures vasculaires. Il diffusion, FLAIR, T13D gadolinium (ou 2 plans), et si
existe une hydrocéphalie, liée à l’hyperproduction de LCR par la possible, une spectro-IRM et une IRM de perfusion.
tumeur.

des cas [84]. La production de LCR par la tumeur explique


l’hydrocéphalie observée. Les papillomes des plexus cho-
roïdes, qui sont des tumeurs bénignes de grade 1, sont 5 Cas clinique
fois plus nombreux que les papillomes atypiques de grade
2 et les carcinomes de grade 3 [85]. Le papillome apparaît Un enfant de 4 ans présente une paralysie du nerf VI gauche.
comme une masse multilobulée, iso- ou hyperdense au scan- Son IRM cérébrale comprend les séquences visibles sur les
ner. En IRM, le signal est iso-intense en T1, iso- hyperintense Fig. 14—16.
en T2, avec parfois un signal plus hétérogène lié à la pré-
sence de zones kystiques, nécrotiques ou hémorragiques [5].
Le rehaussement est intense après injection de gadolinium.
Des vaisseaux ectasiques sont visibles au sein de la lésion.
L’ADC est légèrement diminué. Le rCBV est élevé, avec par-
fois une rupture de la barrière hémato-encéphalique [46].
Le carcinome envahit le parenchyme avoisinant, et s’associe
à un œdème périlésionnel, qui cependant peut aussi être
présent en cas de papillome bénin [86].

Conclusion
Les tumeurs cérébrales de l’enfant présentent une très
grande variété histologique, mais les plus fréquentes
sont le médulloblastome, l’astrocytome et l’épendymome.
L’analyse de la topographie de la lésion et de ses aspects
au scanner et en IRM permet d’aboutir à un diagnostic pré-
chirurgical de type et de grade dans la majorité des cas.
La classification histologique des tumeurs est en évolution
constante depuis sa création. Les classifications futures intè-
greront des données génétiques et moléculaires, permettant
de distinguer des sous-types associés à des pronostics dif-
férents, avec des traitements plus ciblés et personnalisés.
L’imagerie, en particulier avec les techniques avancées, Figure 14. Coupe axiale DP-T2SE.
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Tumeurs cérébrales : particularités chez l’enfant 17

Réponses
1. Médulloblastome, astrocytome pilocytique, épendy-
mome.
2. Médulloblastome : tumeur solide hyperdense au scanner,
iso- hypo-intense en T2, avec un ADC très bas, traduisant
son caractère hypercellulaire et donc son grade élevé.
Astrocytome pilocytique : masse solide et kystique, avec
rehaussement de sa partie charnue ; la zone tissulaire
apparaît hypodense au scanner, hyperintense en T2 et
avec un ADC élevé, reflétant son caractère hypocel-
lulaire, et donc son bas grade. Épendymome : tumeur
présentant une extension caractéristique dans les trous
de Magendie et de Lushka, et engainant les vaisseaux et
les nerfs.
3. L’épendymome et le médulloblastome.
4. Cette tumeur s’insère sur la paroi postérieure de la
protubérance. Son signal est hyperintense en séquence
FLAIR, avec un rehaussement après injection de gado-
linium et un ADC augmenté. Il s’agit d’un astrocytome
pilocytique du tronc cérébral exophitique dans le qua-
Figure 15. Coupe axiale, cartographie de l’ADC. trième ventricule.
5. L’IRM de perfusion de l’astrocytome pilocytique retrouve
un rCBV bas et la courbe de perfusion passe au-dessus de
la ligne de base, traduisant une rupture de la barrière
hémato-encéphalique. En spectro-IRM, il existe une aug-
mentation de la choline, une baisse du NAA et la présence
de lactate, simulant une tumeur maligne.

Déclaration d’intérêts
M Koob déclare ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation
avec cet article. N Girard : consulting OLEAMEDICAL.

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