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LE TRANSPORT PAR PIPELINES EN ALGERIE

par H. MEFTI

LES TRANSPORTS DES HYDROCARBURES EN ALGERIE


I —
INTRODUCTION

Par décret n°
63-491 du 31 décembre 1963 paru au Journal officiel
du 10 janvier 1964, un organisme d'Etat, la SONATRACH, est créé.
Parmi les nombreux objectifs qui lui étaient assignés, la SONATRACH
devait, en matière de transport, entreprendre :

la préparation et la mise au point de toutes les études préalables
à la construction, des moyens terrestres ou maritimes permettant
de transporter les hydrocarbures liquides ou gazeux,
—•
la réalisation éventuelle et l'exploitation de ces moyens et des
instalaltions annexes.

Ces objectifs répondaient pleinement à l'orientation générale adoptée


par l'Algérie qui ne pouvait se résigner au simple rôle de percepteur

de redevances, mais acceptait d'assumer entièrement ses responsabilités


en participant activement à un développement de l'industrie pétrolière

compatible avec la promotion de l'économie nationale.

En effet, à la veille de la de la SONATRACH, la production


création
du pétrole en Algérie, après avoir en l'espace de quatre années
connu

une expansion spectaculaire, allait, faute de moyens d'évacuation


suffisante vers la côte, plafonner au niveau de 26 millions de tonnes.

U convenait dès lors, pour ne pas freiner l'accroissement de notre


jeune production, de mettre en place un réseau de transport d'hydro
carbures, harmonieux et suffisant, en mesure :

d'assurer la jonction des centres de production de pétrole et

de gaz avec les autres industries connexes ou grosses consom

matrices d'énergie ;

d'accroître les exportations dans les conditions d'économie, de
sécurité et de fiabilité ;

d'assurer à la faveur des exportations, l'approvisionnement en

énergie des marchés intérieurs ;



de multiplier les points d'impact de l'industrie pétrolière sur

le reste de l'économie nationale.

*
Chef de service à la SONATRACH.
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La SONATRACH, dès sa création, s'est attaché à donner un

contenu concret à ces principes de base. Nous verrons, après un

rappel des moyens de transport d'hydrocarbures existants antérieu

rement à 1964, comment la Société Nationale s'est, sans hésitation


aucune, engagée dans ce domaine jusque là réservé aux seules

compagnies étrangères.

II —
LE TRANSPORT DES HYDROCARBURES AVANT LA CREATION
DE LA SOCIETE NATIANLE SONATRACH

2.1. Le pétrole brut

C'est la découverte du gisement de pétrole de Hassi Messaoud


qui détermina les deux actionnaires C.F.P. (A) et SN. REPAL à s'associer
au sein de la SOPEG (Société Pétrolière de Gérance) pour réaliser et
exploiter un oléoduc destiné à évacuer leurs productions par la côte

méditerranéenne.

L'oléoduc Haoud El Hamra (Hassi Messouad) Béjaïa de 660 km


de long de 24 pouces de diamètre est contruit en juillet 1958 et
et

novembre 1959. Sa capacité est alors de 4.650.000 T/an qui sont portés

à 9.300.000 T/an en mai 1960, puis 14.000.000 T/an en octobre 1961.

En février 1966, l'oléoduc SOPEG, équipé des stations intermédiaires


de

Djemaa au PK 189 (2 x 8000 CV)

Ferme Dufours au PK 350 (5 X 2000 CV)

M'Sila au PK 486 (5 X 2000 CV)

fonctionnait au rythme de 15 millions de tonnes par an. Actuellement,


l'adjonction de quatre stations de pompagede 5000 CV
satellites
chacune permet une évacuation théorique de l'ordre de 17,5 millions
de tonnes/an.

Il est à remarquer que ces stations stalellites n'étaient pas prévues


dans le projet initial et que seule l'urgence d'évacuer des quantités

supplémentaires a imposé leur réalisation. L'investissement, en dernière


phase d'équipement, a atteint 488 millions de dinars. Quant au tarif
du transport appliqué, il se situe entre 14,67 DA/tonne et 16 DA/tonne.

Le deuxième oléoduc, que les sociétés pétrolières ont décidé de


construire, devait drainer les productions des champs de pétrole du
Bassin Polignac et les acheminer vers le port de la Skirra en Tunisie.
Il a été construit et est exploité par la TRAPSA (Compagnie de
Transports par pipelines au Sahara), filiale à 100 % de la CREPS.

La mise en service de cette canalisation de 24 pouces de diamètre


et 775 km de long qui intervint en avril 1960 permettait en phase
initiale le transport de 7,5 millions de tonnes avec une seule station
de pompage à In Amenas. La station 3 devait augmenter la capacité
ETUDES ET DOCUMENTS 481

à 9,6 MTA et les stations 2 et 4, réalisées début de 1964, à 13 MTA.


au
En mars 1970, le doublement du tronçon de SP 4 à La Skirra
allant
portait finalement le débit de l'odéoduc à 15,5 MTA.

L'investissement global, au dernier stade d'équipement s'est élevé


à 675.000.000 DA.

Les tarifs de transport appliqués au cours du premier trimestre 1970


sont de :

5,070 DA/T en Algérie

10,140 DA/T en Tunisie.

D'autres sociétés pétrolières dont MOBIL, FRANCAREP, EURAFREP,


AMIF et, principalement PETROPAR qui détient 73,14 % des actions
fondent la TRAPES (Société de Transport de l'Est saharien). TRAPES a
été chargée de la construction et de l'exploitation d'une canalisation
qui relie le gisement d'Ohanet au Terminal SOPEG de Haoud El Hamra.
Les de cette canalisation, soucieux d'assurer
propriétaires et promoteurs
l'évacuation des des champs de Tinrehrt (Ohanet, Guelta,
productions

Askarène), se sont réservés ainsi deux issues vers la mer, en transitant,


soit par le pipeline SOPEG, soit par celui de TRAPSA.

Par ailleurs, pour rentabiliser l'ouvrage, elles ont dû spéculer sur

l'évacuation de quantités complémentaires en provenance d'autres


gisements aux alentours, ce qui explique son sur-dimensionnement.

L'oléoduc, long de 51® km et mis en service en juillet 1961, fut


réalisé en30 pouces entre Ohanet et Haoud El Hamra. Ultérieurement,
le Terminal d'Ohanet fut raccordé en 24 pouces au PK 66 du pipeline
TRAPSA ; sa capacité pratique actuelle, sans aucune station de pompage,
estde 8 millions de tonnes, obtenus essentiellement par gravité compte-

tenu de la dénivellation régulière entre Ohanet (altitude 565 m) et


Haoud El Hamra (180 m).

Les prévisions des promoteurs de TRAPSA se sont avérées justes


à l'origine sur-dimensionnée, suffit
puisque la canalisation, qui semblait
actuellement à peine à drainer, en plus des productions des gisements

initiaux, ceux de Nezla, Djoua-Ouest, Rhourde Nouss et Gassi Touil


au rythme de 7 millions de tonnes en 1969 et probablement 8 millions
de tonnes en 1970.

Pour cet ouvrage, l'immobilisation figurant au bilan de 1963 était


de 220.000.000 DA. Quant au tarif appliqué, il est fonction des quantités
transportées et de la longueur du tronçon utilisé. Son niveau maximum
peut atteindre, dans le cas le plus défavorable, 13,5 DA/T.

La conception et la réalisation des ouvrages décrits plus haut


montrent clairement que les sociétés pétrolières étrangères n'ont eu
pour seul objectif que l'évacuation de leurs propres productions au
moindre coût et, souvent même, à la limite des exigences du règlement
de sécurité. C'est ainsi que les canalisations ont été dimensionnées au
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strict minimum, qu'une zone de catégorie III fut créée pour réduire,
dans les régions sahariennes, les épaisseurs d'acier des canalisations et
par conséquent, les investissement.

Les études et les réalisations ont été effectuées dans la hâte, sans

programme préalable, sans coordination avec les prévisions de production


et sans foi dans le développement pétrolier de l'Algérie, bien que les
premiers gisements découverts auguraient d'un avenir prometteur.

Les rares initiatives des sociétés pétrolières furent limitées à ne

considérer que leurs propres intérêts, ignorant délibérément ceux de


l'Etat, ainsi que le développement de l'économie nationale.

Nous asvons aussi que seule TRAPES, dont les propriétaires étaient
surtout soucieux de ne pas dépendre uniquement, soit de SOPEG,
soit de TRAPSA, a amorcé une liaison entre les deux ouvrages.

Un semblant de coordination et de considération pour les intérêts

de l'Algérie, de la part des sociétés pétrolières, aurait certainement

changé la conception de ce premier réseau de transport.

En effet, pour des gisements de Hassi


permettre l'évacuation
Mesaoud, du Bassin Polignac des autres gisements périphériques,
et

on aurait pu envisager, au lieu de l'itinéraire Ohanet LA Skirra, celui -

de Hassi Messaoud ver un autre port algérien qui aurait fait de Hassi
Messaoud un centre principal de collecte et d'expédition et, de ce fait :


améliorer la souplesse et la sécurité d'exploitation,

rentabiliser le pipeline TRAPES,

créer un nouveau pôle pétrochimique sur la côte algérienne,

augmenter les recettes fiscales de l'Etat.

D'autre part, un dimensionnement plus optimiste de ces ouvrages


aurait permis de disposer de capacités supplémentaires qui, dès 1963,

se sont avérées nécessaires.

2l.2i. Le gaz naturel

En novembre 1956, le gigantesque gisement de de Hassi


gaz naturel

R'Mel (environ 2.000 milliards de m3 prouvés) découvert. Il est


est

mis en exploitation en avril 1961 par la SEHR (Société d'Exploitation des


Hydrocarbures de Hassi R'Mel) qui regroupe la SN. REPAL (51 %) et
la C.F.P. (A) (49 %).

Le condensât séparé du gaz est évacué


vers Haoud El Hamra par
un pipeline de 300 km en 8 pouces de diamètre, propriété de la SN.
REPAL et de C.F.P. (A), puis expédié de Haoud El Hamra vers Béjaïa
sous forme de « bouchons » dans l'oléoduc SOPEG.

Le débit annuel sans station intermédiaire est de 700.000 T/an.


L'investissement a atteint 32.000.000 DA. Le tarif pratiqué actuellement
est de 14 DA/T.
ETUDES ET DOCUMENTS 433

Quant dit, son transport de Hassi R'Mel à Arzew


au gaz proprement
est confié à la SOTHRA (Société de Transport de Gaz Naturel d'Hassi
R'Mel à Arzew, dont le capital et réparti entre la SN. REPAL (32,5 %),
la C.F.P. (A). (32,5 %) et Electricité et Gaz d'Algérie E.G.A. (35 %).

Le gazoduc est constitué d'une canalisation allant de Hassi R'Mel


à Relizane (421 km) en 24 pouces, puis de Relizane à Arzew (88 km)
en 20 pouces ; une bretelle, propriété d'E.G.A., relie Relizane à Alger
en 16 pouces.

La mise en service de cet ouvrage intervient en avril 1961, sans


station de compression (pression de départ à Hassi R'Mel égal à
70 kg/cm2.

La de compression de Tiaret entre en fonction en


station

novembre 1964 (3 groupes de compression de 4.200 CV) et celle de


Laghouat au début de 1965 (2 groupes de 4.200 CV) L'ouvrage ainsi .

équipé permet le transport de 340.000 m3/h, soit environ 2 à 2,2 milliards


de m3/an qui couvrent tout juste les demandes de l'usine de liquéfaction
de CAMEL et celles d'E.G.A.

Le montant des immobilisations à la fin de cette phase d'équipe


ment est de l'ordre de 232.000.000 DA. Le tarif de transport jusqu'à
Arzew est fixé à 15,30 DA par millier de m3.

III —
L'ORIENTATION NOUVELLE DU TRANSPORT DES HYDRO
CARBURES EN ALGERIE

La conception des ouvrages de transport d'hydrocarbures, réalisés


par les sociétés pétrolières avant l'intervention de la Société Nationale
SONATRACH, a montré que :


l'objectif recherché était de disposer de moyens propres ds
transport dimensionnés exactement à la mesure de leurs produc
tions effectives ;

le choix des itinéraires et des débouchés vers la côte a été fait
sans considération du développement futur de l'économie
nationale ;

la priorité était donnée à l'exportation sans tenir compte de
l'approvisionnement du marché intérieur ;


les installations de chaque société sont basées sur un fonction
nement autonome sans standardisation des équipements, ni

possibilités d'interconnexion pouvant améliorer le rendement, la


souplesse et la sécurité de l'exploitation.

Ceci devait fatalement aboutir à la situation catastrophique, dans


laquelle s'est trouvée l'Algérie dès 1964, qui fut la stagnation de la
production de pétrole à 26 millions de tonnes à cause de moyens insuf
fisants de transport.
484 REVUE ALGERIENNE

Pour sortir de cette impasse, l'Algérie décida la réalisation d'un


troisième oléoduc entre Haoud El Hamra et Arzew qti devait en quelque
sorte jouer le rôle d'une soupape de sécurité pour l'évacuation de la
production nationale, en attendant la mise en place d'un réseau d'hydro
carbures plus rationnel.

Simultanément à la construction de cet oléoduc, la SONATRACH

a de nombreuses études technico-économiques qui ont permis


entrepris

la sélection d'un certain nombre de projets. Ceux-ci allaient s'inscrire


dans le vaste réseau d'un transport des hydrocarbures, compatible avec
l'économie nationale.

IV —
LES REALISATIONS ET LES PROJETS DE LA SONATRACH

4.1. L'Oléoduc Haoud El Hamra Arzew

L'oléoduc Haoud El Hamra Arzew évacue l'huile des champs de


la région de Hassi Messaoud vers la mer. Il est la propriété de la
SONATRACH qui l'exploite. Sa construction a débuté en juillet 1964
pour s'achever en février 1966. A cette date, il entre en service en

première phase (10 MTA). Le passage en deuxième phase (18 MTA)


s'effectue en mars 1967. Actuellement, l'oléoduc fonctionne à plein
régime de sa phase finale (22 MTA).

L'oléoduc a un diamètre de 28 pouces et une longueur de 805 km.


Son tracé suit d'abord celui de la ligne 8 pouces de condensât Hassi
R'Mel Haoud El Hamra, puis celui du gazoduc SOTHRA Hassi R'Mel
Arzew. Dans sa tranchée, un câble coaxial de 120 voies a été mis en
place. Le terminal départ est constitué de 4 réservoirs de stockage à
toit flottant de 35.000 m3 et de 3 réservoirs de même type de 50.000 m3,
soit une capacité de stockage de 290.000 m3. Le pompage est assuré par

3 pompes actionnées par des turbines à gaz de 3.300 CV.

Les stations intermédiaires sont au nombre de 5 :


SP 2 au PK 125

SP 3 au PK 208 (Ghardaïa)

SP 4 au PK 306

SP 5 au PK 415 (Laghouat)

SP 6 au PK 534.

Dans chaque station, sont installés 4 groupes de pompage mus par


des turbines à gaz de 3.300 CV.

Le parc de stockage au terminal arrivée est constitué de 9 réservoirs

de stockage à toit flottant qui totalisent 550.000 m3.

Le chargement des pétroliers de plus de 80.000 T DW est possible

grâce aux postes de mouillage reliés à la côte par 2 sealines en 28 pouces


et 2 autres en 40 pouces.

L'oléoduc Hassi
Messaoud Arzew, totalement équipé, a coûté

près de 650.000.000 DA.


ETUDES ET DOCUMENTS 485

Le tarif de transport appliqué à la tonne transportée se situe


entre 12,5 et 13 DA.

4.2. Le pipeline Béni Mansour Alger

Le pipeline de Béni Mansour permettra l'approvisionnement en


pétrole brut et en condensât de la Raffinerie d'Alger, lequel est actuel
lement assuré par
cabotage entre Béjaïa et Alger.
Ainsi, il sera mis
fin, dès le d'octobre 1970, à un système de transport incertain
mois
et peu économique. Cet oléoduc de 131 km en 16 pouces est
branché
sur celui de SOPEG, aux environs immédiats
de Béni Mansour.

Une station au départ de la ligne, équipée de 2 groupes de pompage


(avec possibilité d'adjonction de 2 autres) entraînés chacun par un
moteur électrique de 600 CV, permettra un débit horaire de 500 m3.

Ces travaux, pratiquement achevés, ont été assurés par les propres
services de la SONATRACH.

4.3 L'oléoduc Mesdar Haoud El Hamra

Son but
de transporter les quantités de pétrole brut et de
est
condensât le centre collecteur de Mesdar et le parc de stockage
entre
de Haoud El Hamra.

La
capacité initiale de 6 MTA (dont 3 MTA de condensât) sera
à 12 MTA (dont 4 MTA de condensât) et enfin à 18 MTA (dont
portée
5 MTA de condensât) au cours des phases d'équipement ultérieures.

L'oléoduc Mesdar Haoud El Hamra a un diamètre de 26 pouces


sur 110 km de long.

L'unique station de pompage, au terminal de Mesdar, sera équipée :

en première phase, de 2 groupes de 1.400 CV,



en phase finale, de 3 groupes de 4.680 CV.

La capacité de stockage est de :


2 x 14.330 m.3 en première phase,

6 x 14.330 m3 en dernière phase.

Lss travaux de construction sont actuellement en cours et leur fin


est prévue pour mars 1971.
Le coût de cet ouvrage se monte à 73.000.000 DA. »

4.4. L'oléoduc Haoud El Hamra Skikda

Cet ouvrage est destiné à évacuer vers Skikda, d'une part les
augmentations de production en pétrole et en condensât du gisement

de Hassi Messaoud, d'autre part toutes les productions supplémentaires


des gisements périphériques, collectées au terminal de Haoud El Hamra
(commun aux deux oléoducs de SONATRACH) et plus particulièrement
celles qui proviendront de la ligne Mesdar Haoud El Hamra.
486 REVUE ALGERIENNE

Il a été conçu pour transporter :


en phase I : 12 MTA (dont 3 MTA de condensât),

en phase II : 18 MTA (dont 4 MTA de condensât),

en phase III : 24 MTA (dont 5 MTA de condensât),

en phase IV : 30 MTA (dont 6 MTA de condensât).

Ces quantités seront pour l'essentiel exportées, soit par le port

existant de Skika, soit par le port futur. Il est prévu que 4,5 MTA
seront dirigés vers la raffinerie de pétrole en propjet à Skikda.

L'oléoduc Haoud El Hamra Skikda aura un diamètre de 34 pouces

sur ces 637 km.

En phase initiale, les équipements principaux seront :


au terminal de Haoud El Hamra :

• 4 réservoir à toit flottant de 51.200 m3

• 2 groupes turbo-pompes de 7.150 CV l'un ;



à la station de pompage
n"
3 (PK 336) :

. 2 groupes turbo-pompes de 7.150 CV ;



Au terminal terrestre de Skikda :

. 10 réservoirs de 51.200 m3 ;

au terminal marin du port existant :

. 1 appontement de 25.000 TDW pour condensât,

• 1 appontement de 35.000 TDW pour brut + condensât,

. 1 appontement de 50.000 TDW pour brut + condensât.

En phase finale, ces équipements seront complétés comme suit :


au terminal de Haoud El Hamra :

• 8 réservoirs de 51.200 m3,

• 3 groupes turbo-pompes de 7.150 CV ;


423)'


à SP 2 (PK 189), SP 3 (PK 336) et SP 4 (SP 4 (PK :

• 3 groupes turbo-pompes de 7.150 CV dont un en stand-by ;



au terminal terrestre de Skikda :

• 7 réservoirs de 51.200 m3

. 3 réservoirs de 102.400 m3 ;

au terminal marin :

. 3 appontements de 25.000 TDW, 35.000 TDW et 50.000 TDW au

port existant,
ETUDES ET DOCUMENTS 487

. 1 appontement pour navires de 100.000 TDW,

. 1 appontement pour navires de 200.000 TDW au port futur.

La fin des travaux est prévue pour septembre 1971.

Le de cet ouvrage
coût se montre à 726.000.000 DA pour la phase
initiale d'équipemnt.

Ave la mise en service de l'oléoduc de Skikda, il sera enfin mis


fin à la limitation de la production dictée par la saturation des moyens
de transport existants. En effet, il n'est que de comparer les prévisions
du plan quadriennal, en matière de production et d'évacuation pour la
période concernée, pour s'en convaincre :

Années considérées 1970 1971 1972 1973

Prévisions de produc
tion d'huile et de
condensât 50,229 52,083 61,144 69,725

Capacité d'évacuation
(en MTA) 49,000 51,500 61,000 73 000

Le tableau ci-dessus indique que, dès l'année 1972, l'équilibre sera


rétabli.

4.5. L'oléoduc de GPL et condensât Hassi Messaoud -


Arz'ew

Les concessionnaires du gisement Hassi Messaoud ont, à ce jour,


brûlé à la torche les quantités précieuses de gaz de pétrole liquéfiés
(G.P,L,) accompagnant la production du pétrole, alors que notre pays
était tenu d'en importer pour satisfaire sa propre consommation. Pour
mettre un terme à ce gaspillage et valoriser ce GPL, la SONATRACH
a décidé de le transporter jusqu'à la côte. Une canalisation de 12 pouces,

longue de 300 km transportera en premier lieu les GPL extraits à


Hassi Messaoud jusqu'à cette station SP 4 située à proximité immédiate
de Hassi R'Mel. A la station SP 4, le condensât en provenance de
Hassi R'Mel est mélangé avec le GPL, puis ce mélange est à son tour
dirigé vers Arzew par une canalisation de 16 pouces et de 505 km. A
Arzew, le mélange est fractionné en butane, propane et condensât.

En première phase, il est prévu le transport sous forme de mélange


de 850.000 tonnes de GPL et de 1.000.000 de tonnes de condensât.

En phase finale, les quantités de condensât pourront être portées

à 3 ,3 millions de tonnes.
488 REVUE ALGERIENNE

Le débit final sera assuré par :


2 stations de surcompression à Hassi Messaoud Nord et Hassi
Messaoud Sud ;

2 stations de décompression à Tiaret et Arzew ;

6 stations de pompage mitoyennes à celles de l'oléoduc Haoud
El Hamra Arzew.

Les travaux en cours s'achèveront, pour la première phase à la


fin de 1971.

Le montant global des dépenses est évalué à 507.000.000 DA.

4.6. Le Gazoduc Hassi R'Mel Skikda

Le 31 mars 1967, la construction du Gazoduc Hassi R'MEL Skikda -

est décidée. Cette date fut le point de départ des études d'engineering.

En décembre 1967, 196.000 tonnes de tubes de 40 pouces sont achetées.


Le contrat de pose, signé le 23 juillet 1968, prévoit la fin des travaux
pour novembre 1970.

En fixant son diamètre à 40 pouces, l'Algérie s'est assignée un

double objectif :

°
1 valoriser les richesses en gaz naturel du pays par des exportations
massives et augmenter ainsi ses ressources en devises étrangères ;

2"
Mettre à profit le transport de grandes quantités de gaz pour

en alimenter au passage et à bas prix les centres principaux

de consommation situés surtout dans le nord du pays.

Le Hassi R'Mel
gazoduc Skikda est long de 375 km, son diamètre
est de 40 En première phase, sans aucune station de compression,
pouces.
par simple perte de charge entre son terminal départ (71 bar) et son

terminal arrivée (42 bar), il sera en mesure de transporter 5,7 milliards


de m3 par an en 330 jours d'exploitation.

Cinq postes de coupure aux PK 83 —


179 —
270 —
354 et 429,
sont en attente pour les cinq stations de compression qui équiperont
le gazoduc en phase finale.

Ces stations qui seront équipées de groupes turbo-pompes, dévelop


pant :

A 27 600 HP

B 34 000 HP

C 32 000 HP

D 31 500 HP

E 26 300 HP
ETUDES ET DOCUMENTS 489

soit au total 171 400 HP, porteront le débit annuel à 12,7 milliards
de m3.

La construction de l'ouvrage, qui pourra en phase finale être entiè


rement télécommandée à partir de Skikda, a été l'occasion de la pose
d'un nouveau câble coaxial à 120 voies qui vient enrichir et renforcer le
réseau national de télécommunications.

L'investissement consenti pour sa réalisation est de l'ordre de


500.000.000 DA.

4.7. Les antennes de l'Est

Sur le Gazoduc Hassi R'Mel Skikda, seront branchées 7 antennes


qui achemineront le gaz naturel aux principales villes consommatrices

de l'Est du pays. Ces antennes sont dimensionnées pour couvrir les


besoins en énergie des nombreuses industries en projet ou en voie

de réalisation, ainsi que la consommation domestique.

Ce réseau de canalisations sur près de 1.000 km reliera le gazoduc


à Biskra, Batna, Aïn Mlila, Constantine, El Kroub, Azzaba, Guelma,
Souk Ahras, Annaba, El Kala, El Milia, Djidjelli, Sétif, Bordj Bou
Arreridj et Béjaïa. Sa construction, actuellement en cours, a été confiée
à la Direction des travaux de la SONATRACH, « l'Infrastructure ».

Le coût global sera de l'ordre de 200.000.000 DA.

A ces réalisations concrètes, il faudra bientôt en ajouter d'autres.


Parmi les projets dont les études sont terminées ou suffisamment

avancées, nous pouvons citer :

1. —
Le nouveau gazoduc Hassi R'Mel Arzew, dont les caracté

ristiques sont à peu près analogues à celles du gazoduc Hassi R'Mel


Skikda.

Il est prévu pour transporter environ 13 milliards de m3 par an,


dont 11,5 milliards sont destinés à une nouvelle usine de liquéfaction
à Arzew et 1,5 milliards de m3 aux unités industrielles, aux principales

localités de l'Ouest algérien et éventuellement au Maroc.

L'ouvrage aura un diamètre de 40 pouces, une longueur de 507 km


et sera de 5 s ua nions de compression équipées
pourvu chacune ue 4

groupes turbo-compresseurs de 11.500 CV.


Son coût global est évalué à 955.000.000 DA.

2. —
Le gazoduc Ighil lzane Maroc, qui sera constitué d'un tronc
principal de 266 km en 20 pouces, aura une capacité initiale de l'ordre
d'un milliard de m3/an, dont 300 millions de m3 sont destinés au

Maroc et le reste sera acheminé, par canalisations secondaires, vers


les villes de Mohammadia, Sig, Sidi Bel Abbès, Aïn Temouchent,
Béni Saf, Tlemcen, Nedrorna, Ghazaouet et Maghnia. Sa réalisation, liée
à celle du nouveau gazoduc Hassi R'Mel Arzew, coûtera environ
135.000.000 DA.
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3. —
L'Oléoduc El Borma Mesdar, qui aura un diamètre de 20
pouces et une longueur de 288 km, sera en mesure de drainer les
productions des gisements d'El Borma, de Hassi Keskassa. Sa capacité
initiale de 2,5 MTA pourra être ultérieurement doublée. L'investissement
serait de l'ordre de 190.000.000 DA.

A ces projet, il convient d'ajouter les études technico-économiques


en cours portant sur :

a) un gazoduc sous-marin entre la côte Est de l'Algérie et la


Sicile,

b) un gazoduc sous-marin entre la côte Ouest de l'Algérie et

l'Espagne,

c) la sélection, parmi 32 possibilités, d'un nouveau port pétrolier et


la reconnaissance des itinéraires correspondants pour un nouvel
oléoduc.

En conclusion, nous nous permettrons seulement de rappeler

quelques chiffres qui illustrent les réalisations de l'Algérie, dans le


domaine du transport des hydrocarbures.

La capicté de transport de pétrole brut et de condensât sera portée

de 26 MTA en 1964 à 61 MTA à la fin de 1971, et ultérieurement à


81,5 MTA, une fois l'oléoduc de Skikda et le pipeline de GLP -

Condensât d'Arzew complètement équipés. Ceci représente des augmen


tations de l'ordre de 235 % en 1971 et 315 % ultérieurement.

La capacité de transport du gaz naturel atteindra 8 milliards de


m3/an en 1971 et 28 milliards de m3/an après complétion des gazoducs
Hassi R'Mel -
Skikda et Hassi R'Mel Arzew.-

Dès 1972, le gaz naturel profitera à une cinquantaine de villes et

centres industriels ; ce qui, sans aucun doute, ne manquera pas de


contribuer au confort des populations et à la rentabilité des entreprises.

La construction de ces ouvrages a, par ailleurs, contribué au dévelop


pement du secteur industriel en lui assurant un marché substantiel :
34"
la tuberie d'El Hadjar qui a déjà fabriqué 500 km de tubes de pour

l'oléoduc de Skikda en est l'exemple le plus spectaculaire.

Ces réalisations coûteront à l'Etat plus de 3 milliards de DA. Cet


effort financier, qui sera poursuivi dans les prochaines années, n'aura

pas été vain dans la mesure où il a permis de jeter les grandes bases
d'un réseau de pipelines répondant aux impératifs économiques du pays.

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