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Author(s): E. Ortolan
Source: Revue de législation ancienne & moderne française et étrangère , 1872, Vol. 2
(1872), pp. 71-101
Published by: Editions Dalloz
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ancienne & moderne française et étrangère
La Caroline contient m
chpse. Ainsi, dans les ar
viol, d'infanticide, d'avor
ou à la démence de l'acc
133, 179), il n'est rien
ports par gens de l'art,
dans la plupart des cas
constant que , bien long
allemands y avaient rec
puisque c'était dans la p
ne trouvons mentionnée
femmes , médecins ou c
articles que nous donn
ses naturelles, survienne à une fille qui n'a jamais été enceinte, si un
pareil fait est invoqué comme moyen de défense , il faudra en faire
faire par les sages-femmes une plus ample vérification. »
Art. 147 : a Si quelqu'un ayant été frappé ou blessé, meurt au bout
de quelque temps, de^manière qu'il soit douteux si ce sont ou non les
coups ou blessures objet de l'accusation qui ont occasionné cette
mort, chaque partie, suivant ce qui a été dit au sujet des preuves, sera
admise à fournir des témoignages pertinents et concluants ; mais sur-
tout, qu'on y entende des chirurgiens expérimentés en ces sortes de
choses, et les personnes qui sauront comment le mort s'était comporté
postérieurement aux coups ou blessures reçus, en indiquant combien
de temps il a survécu. Les juges, pour ces sortes de jugements, doi-
vent requérir et prendre l'avis des jurisconsultes, en la forme indiquée
à la fin de cette constitution. »
Art. 149 : « Afin que dans les cas susdits on ait moins à recourir,
une fois l'inhumation faite , à l'examen et à l'appréciation de ces
lésions et de la cause des blessures , le juge , accompagné de deux
assesseurs, du greffier, et d'un ou plusieurs chirurgiens, si on peut les
avoir, lesquels prêteront préalablement serment à cet effet, devra procé-
der diligemment à l'inspection du cadavre avant qu'il soit enterré , et
faire noter et consigner très-exactement toutes les blessures , coups,
marques de traits ou contusions qui s'y trouveront, chacun suivant ce
qu'on en pourra connaître. »
(Il existe plusieurs traductions latines de la Caroline, et une traduc-
tion française, faite à l'usage des Conseils de guerre des troupes suis-
ses. Paris, 1734, 1 vol. in-4°).
(1) Ordonnance criminelle du mois d'août 1670. Tit. V. Des Rap -
ports des Médecins et Chirurgiens', art. 1 : « Les personnes.ļ blessées
pourront se faire visiter par Médecins et Chirurgiens qui affirmeront
leur rapport véritable : ce qui aura lieu à l'égard des personnes qui
cuments antérieurs à ce
nous bornerons à quelqu
Feu M. Marnier, bibliot
cats , a publié en 1839,
bibliothèque Sainte-Gene
sements , coutumes , ass
dont la date se place de
(1) Lettres-patentes de P
(ordonnances royales, éd
Ces lettres patentes furen
roi Philippe en décembre
(2) Ordonnances royaljis
(3) lbid. tom. II, p. 497. C
l'ordonnance précédente.
(4) Le Châtelet de Paris, p
1 vol. in-8.
II
loppement, imprimés to
la même année (1492). C
siècle suivant, en Italie e
Paré, en France (1575), y
dans des proportions res
en Sicile (1598), en trait
lièrement au point de v
les premiers pas de cett
nous voyons arrivée aujo
tice criminelle, à des résu
bles (2).
C'est en Espagne et en Angleterre que nous avons
rencontré les premières études imprimées sur ce
sujet médico-légal, tant exploré depuis et plus encore
de nos jours, la folie et les mille variétés d'altérations
mentales dont l'homme peut être frappé (3).
Si nous voulions suivre le détail des questions
dont la médecine judiciaire s'est préoccupée alors,
nous pourrions signaler, dès le seizième siècle, des pu-
blications nombreuses sur la classification des âges ,
sur la stérilité de la femme, l'impuissance de l'homme,
les signes de la virginité, les signes de la grossesse ,
ceux de l'accouchement , la durée de la gestation ,
les parts irréguliers ou monstrueux, les môles, les
III
Si des dissertations ou d
spécialités de la médecin
mériterait de l'être. Il a
Païenne , au moment où
de finir, en 1598; la b
médecine de Paris en po
est dé 1602. Si le titre d
dicaux, semble moins p
le sous-titre , annonçant
quelles les médecins on
ports , taut dans les ca
causes publiques, y sero
indique l'étendue. Des q
pose , le premier, qui p
ments fort intéressants
des lieux , le changeme
les soins à donner par l
des cités , en fait d'alim
genres, peut s'appeler a
giène publique et privé
sorte que nous connai
de ces temps. Nous po
trois autres livres , qu'
médecine judiciaire. L
alors récentes , d'Ambr
comme de celles de ses
donné au plan qu'il s'est
d'enchaînement. L'exp
portée élevée, la métho
ques. L'auteur ne crée pa
ble très-exactement , a
ou ce qui se croyait à
lien , Avicenne , sont d
rités. C'est à coup sûr,
le travail le plus large d
(2) Cet auteur, d'un nom analogue, dans la même ville, dans la même
année, sous le même titre, existe-t-il véritablement, ou n'y a-t-il là
qu'une confusion de bibliographe? Je n'ai pu mettre la main sur cet
ouvrage.
(3) P. Zacchias : Decisionum Sacne Rotœ Romance Centuria : faisant
partie du livre X des Quœstiones medico-legales. Cette partie n'a paru
qu'en 1658*
1872 - REVUE DE LÉGISLATION. 7
Allemagne, en prenant l
les décisions de la Facult
Si l'pn parcourt seulem
miers livres des questione
avec la rubrique de chaq
ner, dans un ordre non
mais équivalent pour le
tres traités postérieurs,
présentait alors au méd
droit canonique , du dro
plus quelques points d
politique. Indépendamme
aujourd'hui, comme ils l
intérêt , toute, la casuis
touchant le mariage et
tions des miracles, des je
divins, des stigmates, de
ecclésiastique, de la clau
nent, sous le rapport m
sent le milieu dans lequ
reurs et les superstition
lui ; quoique parfois son
s'en abstraire, ou travail
tre elles. Néanmoins son
dont il fait usage avec
n'avait coutume de le fa
vation et sa longue expéri
de son livre une étude for
et même encore, sur bea
pour le temps actuel.
Collections de décisions ém
des autorités en crédit, sur l
tes à résoudre ; Commentai
nes lois romaines ou sur la constitution criminelle de
Charles-Quint, la Caroline; - Annales, Répertoires
ou Archives périodiques; - Enseignement public
dans les Universités; - Traités élémentaires ou dé-
veloppés ; - enfin Bibliographie : toutes ces formes
de culture ou d'application de la science ou de l'art
médico-judiciaire se présentent en très-grandé abon-
dance en Allemagne au dix-huitième siècle.
II y a là, aü milieu d'acquisitions pour la science ,
bien des publications vieillies, bien de traditionnelles
erreurs, bien d'étranges explications, et des croyances
encore, devant la justice et devant la médecine, à des
causes surnaturelles : ancienne atmosphère allemande
retardataire à se dissiper. Il faut arriver au milieu du
dix-huitième siècle pour voir les obscurités suran-
nées se fondre à un nouveau jour. A partir de cette
époque, indépendamment de l'Allemagne, la France,
l'Italie, foyer primitif, l'Angleterre, les Etats-Unis
d'Amérique et plusieurs savants ou praticiens de na-
tionalités diverses ont pris une part plus active et di-
gne d'attention à la culture moderne de ces études
qu'ils ont fait progresser. Combien, dans le cours du
siècle actuel , dont plus des deux tiers déjà se sont
écoulés , ne s'est-il pas développé, dans la science et
dans la législation, de causes qui ont dû exercer une
influence puissante sur la marche de la médecine
légale 1 D'une part, la physique rénovée, la chimie
pour ainsi dire créée, les moyens d'exploration mul-
tipliés et perfectionnés, l'anatomie poussée jusque dans
l'étude et la mise au jour des parties du corps hu-
Ortolan ,
Professeur de législation pénale comparée à la
Faculté de droit de Paris.