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Cours de Projet intégrateur

DEUXIEME PARTIE

Présenté par SEBEGO Claver


Présentation du cours
 Objectifs

Les projets intégrateurs créent une situation pédagogique idéale


pour permettre aux étudiants de développer et de peaufiner
simultanément tous les types de compétences, qu’elles soient
disciplinaires et professionnelles, organisationnelles,
relationnelles, communicationnelles, réflexives ou personnelles
et humaines. Le projet intégrateur deuxième partie est le
prolongement naturel des exposés issu de projet intégrateur
première partie auxquels les étudiants ont pu apprécier les
connaissances et les compétences requises dans des situations
professionnelles authentiques.
 En fait, ces projets intégrateurs accentuent les activités
d’apprentissage actif incorporées à vos exposés et
permettent aux étudiants de faire une synthèse des
notions et des compétences acquises au cours des travaux
théoriques ou pratiques.
 Il est possible de concevoir des projets intégrateurs dans
presque toutes les disciplines universitaires : par exemple,
en finance, comptabilité, audit ,Etc.
- Mais quel que soit votre domaine disciplinaire, sachez que le
fait de relier un projet intégrateur à vos exposés magistraux
comporte plusieurs exigences ainsi qu’une organisation
pédagogique singulière que nous allons décrire dans ce cours.
- Dans ce cours portant sur le développement des compétences
par des projets intégrateurs, nous définissons d’abord ce qu’est
un projet intégrateur. Nous examinons ensuite différents
dispositifs ou organisations du cours. Enfin, nous donnons
plusieurs conseils pour l’ensemble des activités de planification
d’un projet intégrateur. Nous discutons notamment du choix et
de l’organisation du projet, de la formation des équipes et de la
supervision des étudiants, de l’évaluation des compétences.
DÉFINITION ET CARACTÉRISTIQUES D’UN PROJET
INTÉGRATEUR
 Nous emploierons couramment l’expression « projet
intégrateur ». La juxtaposition de ces deux termes
constitue presque une formulation du mot « projet »
implique en lui-même qu’il y a nécessairement intégration
ou combinaison de plusieurs éléments ou composantes
dans ce type de réalisation. Lorsque le mot « projet » sera
employé seul, il faudra comprendre que la signification
d’intégration lui sera tout de même associée
Définition
 Legendre (2005) définit un projet comme un ensemble
d’opérations accomplies par un ou plusieurs acteurs qui
vise une réalisation précise dans un contexte particulier et
dans un laps de temps déterminé. Dans ce contexte, les
étudiants devront décloisonner des apprentissages séparés
qu’ils ont faits, mettre en relation différentes
connaissances acquises et peut-être même en acquérir de
nouvelles. La réalisation d’un projet intégrateur exigera
d’eux qu’ils fassent des liens intradisciplinaires entre les
sujets de votre cours. Ils devront probablement aussi
établir des liens interdisciplinaires avec des apprentissages
faits dans d’autres cours donnés actuellement ou
antérieurement.
Plus le projet sera complexe et authentique, plus vous
inciterez les étudiants à effectuer des liens
pluridisciplinaires en incluant des considérations
environnementales, sociales, éthiques, économiques,
culturelles, ou à prendre en compte les normes, les lois,
les règlements, etc.
Ce travail est généralement effectué en équipes qui
progressent par étapes et doivent souvent produire
plusieurs extrants témoignant de l’avancement de leur
projet vers la solution du problème. Les étudiants
penchent le plus souvent pour une démarche
scientifique propre au domaine disciplinaire. Cette
démarche générique implique notamment :
- la définition de la nature du ou des problèmes
inhérents au projet;
- le fractionnement du problème d’ensemble en
sous problèmes;
- la détermination d’objectifs;
- le partage des responsabilités et des tâches;
- l’établissement d’un horaire de travail;
- l’inventaire de plusieurs solutions et le choix de
l’une d’entre elles;
- et, enfin, la mise en œuvre des moyens nécessaires
pour concrétiser la solution privilégiée.
Caractéristiques
Dans les projets que vous étudierons, plusieurs
caractéristiques influeront sur le travail. En effet, les
projets peuvent être simulés ou réels :
- de petite, de moyenne ou de grande envergure,
- monodisciplinaires, multidisciplinaires ou
pluridisciplinaires,
- assortis d’un ou de plusieurs extrants,
- communs à toute la classe ou différents pour
chaque équipe.
- Projets simulés ou réels.
Un projet intégrateur doit toujours être à la mesure de ce
que les étudiants sont capables d’accomplir. Pour cette
raison, nous allons faire recours à des projets simulés qui
sont élaborés à partir d’une situation réelle et simplifiée.
Deux motifs pourraient vous inciter à choisir un projet
simplifié et à en restreindre l’ampleur parce qu’il
corresponde à vos capacités au moment où il intervient
dans le programme et qu’il soit réalisable dans le laps de
temps disponible, étant donné la charge de travail qu’il
implique. Le projet simulé n’est pas inventé de toutes
pièces. C’est un projet qui conserve toujours son caractère
d’authenticité, mais dont vous avez décidé d’éliminer des
contraintes qui ne sont pas essentielles à l’atteinte des
buts poursuivis pour des raisons pédagogiques.
Vous pouvez soustraire certaines étapes peu utiles,
même si celles-ci sont présentes et importantes dans la
vie professionnelle. Bref, vous cherchez à tailler sur
mesure l’envergure du projet pour qu’il soit réalisable. À
l’opposé, dans un projet réel, les étudiants sont placés
dans une situation de travail parfaitement authentique,
c’est-à-dire qu’ils doivent effectuer un travail pour un
client véritable ou intervenir auprès d’une population
cible existante. La réalisation d’un projet intégrateur réel
est soumise à toutes les contraintes de la vie
professionnelle : complexité, temps, argent, ressources,
normes et lois, disponibilité du client, caractéristiques
réelles d’une population, etc.
Dans un cours universitaire, deux facteurs contribuent à
définir l’envergure d’un projet intégrateur , la complexité
du projet et la durée, en nombre d’heures ou de
semaines, que les étudiants devront y consacrer. À partir
de ces deux critères, nous vous proposons la typologie
suivante relative à l’envergure des projets intégrateurs :
des projets de petite, de moyenne ou de grande
envergure.
Les projets intégrateurs de petite envergure sont souvent
appelés des mini-projets dans le langage courant. Il s’agit
souvent de projets mono conceptuels, qui ne couvrent
qu’un sujet ou deux de votre parcours et de brève durée .
Le projet est évidemment simulé, son ampleur réduite,
son angle de traitement très étroit et son extrant simple,
à savoir un court document écrit.
L’envergure réduite des mini projets fait en sorte que les
tâches visées sont réalisables individuellement. Il arrive
tout de même qu’on les fassent réaliser en équipe de
deux étudiants ou plus afin de bien les superviser . Un
mini projet peut être, par exemple, l’emploi d’une
technique d’analyse appliquée à un problème simple; la
conception d’un court programme informatique pour
réaliser une tâche.
Quant au projet intégrateur de moyenne envergure, il est
de complexité et de durée supérieures. Ce type de projet
oblige les étudiants à puiser dans plusieurs des sujets
abordés dans votre cours et dans les cours antérieurs.
Compte tenu de l’ampleur des tâches à accomplir, il
requiert le travail en équipe.

Enfin, le projet intégrateur de grande envergure fait


appel à tous les sujets du cours et même aux
connaissances et aux expériences des autres cours offerts
durant la formation ou antérieurement au vôtre. En
raison de la complexité du projet ou de la quantité de
tâches à accomplir, il nécessite un travail d’équipe et un
partage des tâches.
Certains projets intégrateurs de grande envergure
s’échelonnent même sur toute l’année scolaire, soit
environ huit mois. Mais il faut bien saisir le sens de
l’expression « projet de grande envergure » dans le
contexte universitaire. Cette envergure n’est en rien
comparable à celle des projets réalisés en entreprise, qui
coûtent des centaines de millions de dollars, durent
plusieurs années, font intervenir des centaines de
personnes, impliquent des moyens et des outils
sophistiqués, etc
Projets mono disciplinaires, multidisciplinaires ou
pluridisciplinaires. Un projet intégrateur mono
disciplinaire ne requiert habituellement des étudiants
que les connaissances acquises ou les procédures
apprises dans le cadre de votre seul cours. Un projet
multidisciplinaire recourt, par contre, à plusieurs
disciplines d’un même domaine ou d’un même
programme d’études
Enfin, un projet intégrateur pluridisciplinaire fait
travailler des étudiants de plusieurs domaines ou
programmes universitaires différents à un projet
commun.
Prenons, à titre d’exemple, un projet intégrateur
pluridisciplinaire de fin de formation regroupant des
étudiants en marketing, en comptabilité, en audit et en
finance auquel nous avons collaboré pendant plusieurs
années. Chaque année, l’équipe professorale composée
d’enseignants de ces programmes propose aux étudiants
la conception d’un société importante (comme la société
minière 2020), en leur fournissant des données de base
réelles. Les étudiants marketing doivent concevoir
l’étude du marché, les étudiants de comptabilité
prennent en charge la partie comptable (type de
comptabilité, nationale ou internationale), et les
étudiants de finance sont responsables du financement
du projet (type de financement, taux de rentabilité du
projet), etc.
 Il existe de multiples formes de projets intégrateurs et
d’extrants qui varient selon les disciplines universitaires.
Par exemple, dans le domaine artistique, des étudiants en
musique réaliseront une prestation lors d’un concert. Des
étudiants en scénographie présenteront des maquettes de
décors ou de costumes, des plans d’éclairage, etc., ou
même les décors, les costumes ou les éclairages réels. Des
étudiants en théâtre ou en danse créeront une mise en
scène ou une chorégraphie dans une performance devant
un public.
 Dans d’autres domaines à caractère social comme
l’étude de la toxicomanie, le service social, les sciences
infirmières, etc., des étudiants implanteront (à une
échelle réduite) un plan d’intervention qu’ils ont conçu
ou encore un plan de consultation, de formation ou
d’animation d’un groupe de personnes.
 Des étudiants en audit présenteront une mission
d’audit (interne ou externe), le rapport
client/fournisseur, la gestion du temps, la production
du rapport , etc.
Un même projet pour tous ou des projets
différents pour chaque équipe
 Selon les circonstances, et en fonction de considérations
pédagogiques (disponibilité de projets, capacité de superviser
les équipes, facilité à corriger, expérience avec les projets
intégrateurs, etc.), nous pouvons soit imposer un seul et même
projet à toutes les équipes d’étudiants, soit laisser les équipes
choisir le sujet de leur projet parmi ceux inscrits sur une liste.
 La première solution – un même projet pour tous – comporte
beaucoup moins de risques de dérapage à cause du contrôle
que vous exercez sur le sujet, les données, l’envergure, les
tâches et la charge de travail des étudiants. En outre, cela rend
la correction plus aisée d’un projet à l’autre. Même si elle peut
être plus motivante pour les étudiants parce qu’ils peuvent
s’identifier à un projet qui leur tient à cœur, la seconde
solution comporte plus de risques, principalement en ce qui
concerne
 l’envergure du projet et la charge de travail associée.
D’après notre expérience, les étudiants parviennent mal à
jauger la charge de travail et à gérer les imprévus qu’un
projet peut engendrer. C’est pourquoi il est probablement
plus sage d’opter pour la première solution s’il s’agit de
votre première expérience avec des projets intégrateurs ; il
en résultera tout de même des projets originaux. La
seconde solution pourra être envisagée dans des cours
plus avancés ou pour des projets de moyenne envergure
interdisciplinaires. Nous opterons pour la seconde
méthode en tant compte du cours sur le projet intégrateur
première partie.
Exemple
Nous présentons un projet simple. Le cas d’un professeur
de génie mécanique dans un cours qui propose aux
étudiants un projet intégrateur multidisciplinaire de
moyenne envergure s’échelonnant sur les deux derniers
tiers du trimestre. Ce projet porte sur la réingénierie d’un
système mécanique, à savoir l’amélioration d’un filtre à
air utilisé dans un moteur d’avion. Les étudiants doivent
en augmenter la tolérance thermique à haute
température, en minimiser le coût de fabrication et en
réduire le poids. Le projet est multidisciplinaire dans le
sens où il exige la réutilisation de nombreuses
connaissances et compétences acquises dans le
programme de formation.
Comme le projet comprend de très nombreuses tâches,
le professeur forme des équipes de sept étudiants. Le
projet est simulé, c’est-à-dire qu’il n’a qu’une portée
scolaire, mais sa problématique et ses données sont
réelles. Les données du projet sont d’ailleurs fournies par
un ingénieur œuvrant au sein d’une grande firme
aéronautique. Cet ingénieur est présent en classe chaque
semaine, comme consultant. Comme extrants, les
étudiants font une présentation orale, qu’ils
accompagnent d’un rapport d’avancement. Une dernière
présentation orale a lieu à la fin du projet.
 Nul besoin de préciser que les données sont réelles, de
même que certaines contraintes :
 - confidentialité,
 - budget,
 - disponibilité restreinte des dirigeants de
l’entreprise,
 - etc.
 Le projet est multidisciplinaire dans le sens où il exige
l’utilisation de presque toutes les connaissances et
compétences acquises. Ce sont les étudiants eux-mêmes
qui fixent et revoient les échéanciers de leur projet à
mesure que progresse le travail. Les professeurs exigent
très régulièrement des rapports verbaux d’avancement à
l’occasion de rencontres prédéterminées avec chacune des
équipes. Ces rapports sont accompagnés des écrites qui
témoignent du travail accompli par l’équipe. Un rapport
écrit final est exigé. On demande, de plus, une
présentation orale de nature protocolaire devant un
auditoire nombreux composé d’invités de marque
(partenaires industriels participants, invités
gouvernementaux, autres étudiants du programme. Cette
activité est précédée d’une présentation aux responsables
de l’entreprise, étayée par les documents détaillés
produits.
Celle-ci dure quelques heures et prend davantage la
forme d’une soutenance que d’un simple exposé. Si les
recommandations professionnelles des étudiants sont
satisfaisantes, les projets sont souvent concrétisés en
totalité ou en partie par l’entreprise ; cette dernière reste
néanmoins libre de suivre ou non les recommandations
étudiantes
DIFFÉRENTES ORGANISATIONS POUR
INCORPORER UN PROJET INTÉGRATEUR À UN
COURS
Il existe toutes sortes de façons d’entrecroiser la
réalisation d’un projet intégrateur par les étudiants et la
prestation de cours magistraux. Nous présentons cinq
organisations de cours qui peuvent inspirer votre façon
personnelle d’inclure un projet intégrateur dans un
cours.
Organisation en deux parties consécutives.
La première organisation permettant de jumeler des cours magistraux et un projet intégrateur consiste à
diviser le temps disponible pour le cours en deux périodes consécutives.

Cours
magistraux
Réalisation du projet

Travaux pratiques Exposé et rapport final

Comme l’illustre la figure ci-dessus , les cours magistraux occupent majoritairement la première partie.
Les exposés ne connaissent pas d’interruption pendant cette période.
Par contre, parallèlement aux exposés, les étudiants réalisent
un certain nombre de travaux pratiques dont la teneur leur
sera utile pour la réalisation du projet. C’est-à-dire pendant
les dernières semaines, les étudiants disposent de toutes les
heures de cours et de travaux pratiques pour réaliser leur
projet intégrateur. Enfin, la dernière semaine du cours est
réservée à des présentations étudiantes, au cours desquelles
chaque équipe fait connaître aux autres le fruit de son travail.
Le jumelage des cours magistraux et du projet intégrateur est
souvent la première organisation. Dans ce type
d’organisation, les étudiants peuvent facilement réaliser des
projets simulés d’envergure moyenne mono disciplinaires ou
multidisciplinaires. Les projets s’étalent sur une période
suffisamment longue pour permettre aux étudiants de
procéder par essais et erreurs.
Organisation adoptant un modèle croissant-
décroissant.
Cette organisation adopte un modèle qu’on pourrait qualifier
de croissant-décroissant., durant le premier tiers du
trimestre, les séances ne comprennent que des cours
magistraux. Graduellement, durant le deuxième tiers du
trimestre, le professeur laisse aux étudiants du temps en
classe pour entreprendre et faire avancer leurs projets
d’équipe. Les cours magistraux sont toujours donnés, mais
dans une proportion décroissante. Dans le dernier tiers du
trimestre, il n’y a plus d’exposé théorique et tout le temps de
classe est réservé à la réalisation des projets par les étudiants.
Le cours se termine habituellement par le dépôt d’un rapport
écrit final qui est soutenu, c’est-à-dire discuté et analysé
devant un jury comportant un juge externe.
Organisation étapiste.
La troisième organisation présente un caractère étapiste. Les
étudiants apprécient cette organisation pour l’encadrement très
sécurisant et la nature progressive du travail qu’elle offre. Ils s’y
sentent en confiance puisqu’ils voient leur projet avancer
concrètement de semaine en semaine. Avec cette organisation,
vous donnez chaque semaine du trimestre vos exposés magistraux
réguliers. Vous réservez cependant une trentaine de minutes à la
fin de vos cours pour présenter aux étudiants une des tâches du
projet intégrateur préalablement morcelé en tâches
hebdomadaires qu’ils auront à réaliser avant le prochain cours.
Chaque tâche met directement en application le contenu du cours
de la semaine. Graduellement, ils avancent dans la réalisation de
leur projet intégrateur. Ils rédigent chaque semaine une partie de
leur rapport final. Les dernières semaines du cours sont
consacrées à des présentations étudiantes.
Organisation centrée autour des rapports
d’avancement.
La quatrième organisation est une variante de l’organisation
précédente. Elle offre toutefois plus de latitude et d’autonomie aux
étudiants, avec tous les avantages et les risques que cela peut
comporter au regard de la construction de leurs compétences.
Cette organisation divise la réalisation du projet en trois grandes
étapes : deux étapes préliminaires et une étape finale . Dans cette
organisation, le projet intégrateur débute dès le premier cours.
Contrairement à l’organisation de cours précédente, très étapiste ,
qui exige des étudiants la réalisation d’une tâche de projet
hebdomadaire et la consignation écrite de ce travail, cette méthode
consiste à confier aux étudiants la responsabilité de travailler d’eux-
mêmes à des tranches plus importantes du projet, au terme
desquelles ils doivent déposer un rapport d’étape ou d’avancement
ou tout autre extrant que vous aurez choisi (par exemple, une
rencontre obligatoire de l’équipe pour discuter de l’avancement du
projet). Vous devez lire et commenter ces rapports d’avancement.
Grâce à vos rétroactions, les étudiants améliorent le
travail accompli et le travail à venir. Dans cette
organisation, les cours magistraux ont lieu chaque
semaine et le projet se réalise à l’extérieur de la classe.
Toutefois, une partie de votre dernière heure de cours
magistral (environ 20 minutes) est réservée pour
discuter d’éléments problématiques du projet avec le
groupe , classe ou avec les équipes.
Avec cette quatrième organisation, vous pouvez aborder
des projets simulés de grande envergure ou des projets
réels de moyenne envergure, et ce, surtout dans des
cours de fin de programme. Vous pouvez aussi envisager
la production d’autres extrants en plus du rapport écrit
final et de la présentation étudiante. Il peut s’agir de la
construction de maquettes, de l’organisation d’un
colloque, de la participation à une compétition entre
équipes pour leur prototype, etc.
Organisation pour des projets de fin de
formation.
La cinquième organisation de cours proposée est
totalement différente des précédentes. Elle s’adresse à des
étudiants qui sont au terme de leurs études, mais qui n’ont
jamais eu la responsabilité de mener par eux-mêmes un
projet de grande envergure. Dans cette organisation, le
cours est entièrement consacré à la réalisation d’un projet
intégrateur par les étudiants et ne comporte donc pas
d’exposés magistraux par le professeur. Celui-ci joue plutôt
un rôle de planificateur et de superviseur des projets
intégrateurs.
Les rencontres hebdomadaires sont réservées au
travail d’équipe supervisé par le professeur, qui s’assure
de l’avancement des projets et offre des consultations
aux étudiants. Les équipes travaillent aussi à la
réalisation du projet en dehors des heures de classe et
peuvent consulter le professeur qui est disponible
selon des arrangements prévus. Tout comme dans les
autres modèles, le cours se termine par des
présentations étudiantes.
CONSEILS POUR LA PLANIFICATION D’UN PROJET
INTÉGRATEUR
Nous vous proposons maintenant des conseils pédagogiques
généraux pour planifier un projet intégrateur. Ces conseils
portent sur les six éléments :
- le choix du projet,
- son organisation,
- la formation des équipes,
- la supervision des équipes,
- l’évaluation des apprentissages ,
- l’évaluation d’un cours comportant un projet
intégrateur.
Nos conseils s’appliquent à l’une ou l’autre des cinq
organisations de cours que nous venons de décrire à la
section précédente. Nous avons déjà mentionné que la
clarté, la structure et l’organisation étaient des qualités
d’un bon exposé magistral. Il en va de même pour un
projet intégrateur. En aucun cas les étudiants ne doivent
être laissés entièrement à eux-mêmes. Tous les modèles
d’organisation de cours que nous avons décrits doivent, à
leur façon et selon les circonstances, être clairs et
structurés si vous voulez que le projet soit une activité
pédagogique satisfaisante et qu’il permette aux étudiants
de développer les compétences visées par le cours.
Choix du projet
Le choix du projet intégrateur est capital pour stimuler les
étudiants à s’investir dans une tâche souvent lourde qui
comporte des volets multiples. À notre avis, un bon projet
intégrateur présente les caractéristiques suivantes :
- il présente un défi;
- il est réaliste;
- son envergure est appropriée;
- il est imposé par le professeur ou choisi par les étudiants;
- il offre des options.
Reprenons chacune de ces caractéristiques et voyons comment
elles peuvent s’actualiser dans plusieurs exemples.
Défi.
Le succès d’un projet intégrateur repose de façon importante
sur la nature du défi proposé et sur la capacité de stimuler
l’intérêt et de soutenir leur motivation pendant plusieurs
semaines. Un projet intégrateur peut être motivant de
plusieurs façons : Il correspond à un travail à faire comme
professionnels.
- Il éveille chez les étudiants le plaisir ou la hâte d’une
réalisation.
Exemple : En génie informatique, construire un robot simple
capable de parcourir un itinéraire prédéterminé ou de
reconnaître une surface chaude, etc.;
- Il propose un aspect ludique ou compétitif capable
de stimuler l’émulation.
Exemple :En génie informatique, avec le robot
mentionné plus haut, participer à une compétition qui
déterminera le meilleur design, etc.
- Il lance un défi aux étudiants et promet une forme
de reconnaissance morale du travail accompli,
- Il doit être présenté devant un jury ou il doit faire
l’objet d’une présentation publique.
Exemple : Dans un projet pluridisciplinaire en
développement durable, concevoir une coopérative
d’habitation intégrant des logements, des commerces et
des espaces communautaires dans un contexte
économique, juridique, écologique et d’urbanisme
défini. Les étudiants peuvent aussi choisir eux-mêmes le
sujet du projet ou de certaines de ses parties.
Réalisme.
Un projet intégrateur présentant un caractère
d’authenticité, tiré de la réalité sociale, politique,
culturelle, industrielle, etc., et utilisant des ressources et
des outils employés dans la vie professionnelle est
souvent un gage de succès. Ce type de projet peut être
simplifié, au besoin, ou se voir ajouter des dimensions
éthiques, environnementales, économiques, de gestion,
etc. Les projets les moins intéressants pour les étudiants
sont ceux qui sont inventés de toutes pièces.
Envergure.
Que le projet intégrateur de votre cours soit réalisé par des
étudiants de 1re, de 2e, de 3e ou de 4e année, il ne doit être ni
trop complexe ni trop simple. L’envergure d’un projet
intégrateur est fonction de plusieurs facteurs à équilibrer :
• la quantité de tâches à faire dans un échéancier
prescrit;
• la taille des équipes requise pour réaliser le travail;
• les exigences du projet (rédactionnelles,
communicationnelles, informatiques, disciplinaires ou
multidisciplinaires) et ses contraintes (disponibilité d’un
client réel, données manquantes à trouver, limites de temps
et de budget réels, etc.).
Sujet choisi ou imposé.
Faut-il choisir le sujet de projet pour les étudiants ou, au
contraire, les laisser le choisir eux-mêmes ? Il n’existe pas de
réponse toute faite à cette question. Tout dépend des
circonstances, et, notamment, de la taille du groupe-classe, de
l’expertise acquise par les étudiants à ce jour, de la disponibilité
des projets et des données réelles qui y sont associées, de la
nature du projet.
De toute évidence, lorsque les étudiants peuvent choisir leur
propre projet, ils en conçoivent une plus grande motivation. Ils
se sentent alors partie prenante de « leur » projet. Toutefois,
dans une telle circonstance, il arrive souvent que ce choix
personnel des étudiants soit trop ambitieux et qu’il entraîne
une surcharge de travail désastreuse, ou encore que le sujet
n’ait pas toute l’envergure souhaitée pour mobiliser les
connaissances et compétences visées. Un mécanisme initial
d’approbation des sujets par le professeur s’impose.
Le choix d’un projet imposé ou choisi dépend de
nombreux facteurs. Toutefois, notre expérience nous
incline à vous proposer d’être prudent. Il est
probablement plus sûr de commencer par des projets
dont le sujet est imposé, mieux contrôlé et d’envergure
plus restreinte. Plus tard dans le programme d’études,
quand les étudiants seront plus autonomes et qu’ils
auront acquis un certain bagage, vous jugerez peut-être
plus à propos de les laisser choisir eux-mêmes leur sujet
de projet ; ils seront alors en mesure d’opter pour un
projet de plus grande envergure tout en demeurant
réalistes
Organisation du projet intégrateur
Le succès d’un projet intégrateur dépend en grande
partie de son organisation, laquelle fournit aux
étudiants les conditions de travail nécessaires à
l’accomplissement de leurs tâches. Quatre
caractéristiques méritent d’être considérées dans
l’organisation d’un projet intégrateur, à savoir :
• la planification du déroulement du projet;
• la préparation des documents utiles;
• le choix du lieu de travail;
• la coordination des ressources humaines
nécessaires.
Déroulement.
Comme nous l’avons évoqué, selon votre domaine disciplinaire, un projet
intégrateur peut engendrer des productions de nature fort différente de la
part des étudiants (rapports, exposés, extrants divers, etc.). Pour parvenir
à des productions finales, vous devez suivre le déroulement
graduellement, entre autres à subdiviser le travail en un certain nombre
d’étapes à l’issue desquelles des extrants concrets sont produits: textes
précis correspondant à des notions disciplinaires apprises, rapports
d’étape ou exposés oraux présentant l’état d’avancement des travaux,
rencontres hebdomadaires statutaires, rapport final, exposé final et
soutenance, compétition, etc.
Le document doit préciser, pour chaque étape et chaque extrant, vos
exigences, vos attentes, vos critères d’évaluation, etc. De cette façon, les
étudiants peuvent en toute connaissance de cause planifier globalement
leur travail, répartir leur emploi du temps, se répartir le travail et produire
les documents demandés conformément à aux exigences.
Documents.
Pour mener à bien le projet, il est recommandé d’avoir
d’un lieu de travail, d’une salle de classe adaptée qui vous
permettra de travailler en équipe confortablement et de
discuter. Comme outils l’utilisation de l’ordinateur, de
l’internet, et les ouvrages pour la réalisation de
différentes activités liées à leur projet.
Formation des équipes d’étudiants
Il n’y a pas de recette magique pour constituer des
équipes d’étudiants harmonieuses et productives qui
travailleront ensemble à la bonne marche de leur projet
intégrateur. Toutefois, voici quelques éléments à prendre
en considération pour y arriver :
• la taille des équipes,
• la composition des équipes,
• la formation au travail en équipe.
Taille des équipes d’étudiants.
Ce n’est pas le nombre de coéquipiers qui importe mais
l’assurance du fonctionnement harmonieux et productif
de l’équipe. Les étudiants s’attendent à ce que le
professeur utilise une stratégie appropriée pour former
des équipes fonctionnelles, dans le but d’éviter toutes
sortes de pièges qui pourraient miner la qualité de leur
production et compromettre leur réussite. Ils espèrent
aussi la mise en place d’un mécanisme assurant une
contribution équitable de tous les membres des équipes
aux projets.
D’instinct, des équipes constituées de deux personnes sont
tout à fait pratiques, sinon idéales. Ce nombre présente en
apparence plusieurs avantages : conciliation plus facile des
horaires pour les rencontres, partage aisé des tâches,
utilisation des forces naturelles, adaptations faciles, etc.
 Toutefois, dans une équipe constituée de deux personnes,
les phénomènes usuels associés au travail en équipe ont
moins l’occasion de se produire, qu’ils concernent
l’organisation, le degré de complexité du projet, le partage
du travail, la concertation, les conflits mineurs et leur
résolution, le respect interpersonnel, le déroulement des
réunions ou d’autres aspects du travail collectif. Par contre,
dans des équipes de trois, quatre ou même cinq
partenaires, ces situations d’apprentissage, ainsi qu’une
variété de phénomènes associés à la vie d’une équipe de
travail, peuvent davantage survenir.
 Si nous devions fixer un nombre maximal d’étudiants pour une
équipe de travail, ce serait six partenaires, car au-delà de ce
nombre, plusieurs problèmes d’organisation interne peuvent
survenir et engendrer des conséquences parfois difficiles à
gérer pour les étudiants. Entre autres problèmes, plus l’équipe
est nombreuse, plus les membres ont de la difficulté à se
rencontrer en dehors des heures de classe. Cela peut même
nuire à la solidarité et à la production de l’équipe. En pratique,
les critères pour déterminer la taille des équipes du projet
intégrateur sont fortement influencés par des facteurs terre à
terre comme le nombre d’étudiants inscrits au cours, l’ampleur
et la complexité du projet intégrateur, la disponibilité de
certains équipements, voire l’ergonomie du local disponible. Il
va sans dire que la taille des équipes pourra augmenter ou
diminuer, en fonction de la complexification graduelle des
projets soumis aux étudiants.
Composition des équipes.
Pour composer les équipes, nous pouvons laisser les étudiants se
regrouper de façon naturelle ou d’imposer un mode stratégique de
formation des équipes. Ces deux modalités ont des avantages et des
inconvénients. Les étudiants ayant évoluer ensemble depuis la
première année vont spontanément préférer les équipes naturelles
avec des coéquipiers qu’ils connaissent, qu’ils savent fiables et
productifs et qu’ils peuvent facilement rencontrer. Les équipes
formées de cette façon profitent d’une énergie de solidarité
intrinsèque qu’elles peuvent rapidement mettre à profit pour
l’avancement du projet. Toutefois, ses membres peuvent avoir
tendance, selon la loi du moindre effort, à se cantonner à leur rôle
habituel et à solliciter, d’un projet à l’autre, des compétences qu’ils
maîtrisent déjà, plutôt que de s’aventurer dans des sentiers
nouveaux.
 Il demeure qu’il existe un mode stratégique de formation
des équipes, qu’il s’agisse d’un choix au hasard, d’un
pairage selon les spécialités différentes des étudiants pour
former des équipes multidisciplinaires, de la répartition
équilibrée des étudiants des deux sexes au sein des
équipes.
 Les pairages, tout aussi savants qu’ils soient, ne sont pas
infaillibles. Il incombe toujours au responsable de
soupeser les circonstances de son projet intégrateur et de
choisir une solution dont il pourra expliquer et faire
accepter les motifs.
SUPERVISION DES EQUIPES
Dans la perspective du développement de compétences,
il importe de mettre en place une organisation pour la
supervision des équipes d’étudiants. Un premier
ensemble de conseils se rapporte à l’information à
communiquer aux étudiants avant le début du projet.
Un second ensemble concerne des éléments de
supervision qui doivent être pris en compte pendant le
déroulement du projet.
Évaluation des compétences

Mentionnons seulement un dilemme auquel vous allez


faire face au moment de l’évaluation des compétences
développées dans un projet intégrateur : devez-vous
évaluer le travail de l’équipe et donner à tous ses
membres une même note, ou devez-vous (ou pouvez-
vous) plutôt évaluer individuellement chaque étudiant
en fonction de la qualité de son travail personnel?
CONCLUSION
 L’inclusion d’un projet intégrateur au design pédagogique de votre
programme s’avère une excellente occasion pour développer les
compétences combinées. En effet, il est nécessaire que les
étudiants profitent d’une occasion complexe et réaliste
d’intégration de leurs compétences disciplinaires,
professionnelles, organisationnelles et autres à divers moments de
leur formation. Les projets doivent toujours être à leur mesure.
Selon le cas, ils peuvent être simulés ou réels, d’envergure plus ou
moins grande et monodisciplinaires ou multidisciplinaires. Mais
quoi qu’il en soit, vous prenez soin de choisir un projet qui
présente un défi. Planifiez soigneusement le déroulement en
préparant des directives écrites claires, en choisissant un
mécanisme de formation des équipes adéquat à la circonstance et
en offrant une supervision régulière et soutenue du travail. Les
projets intégrateurs de début de formation occuperont
probablement moins de place dans les cours du programme ; par
contre, les projets de fin de formation pourront, à l’occasion,
occuper un cours complet.
MERCI POUR VOTRE ATTENTION

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