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DEUXIEME PARTIE
Cours
magistraux
Réalisation du projet
Comme l’illustre la figure ci-dessus , les cours magistraux occupent majoritairement la première partie.
Les exposés ne connaissent pas d’interruption pendant cette période.
Par contre, parallèlement aux exposés, les étudiants réalisent
un certain nombre de travaux pratiques dont la teneur leur
sera utile pour la réalisation du projet. C’est-à-dire pendant
les dernières semaines, les étudiants disposent de toutes les
heures de cours et de travaux pratiques pour réaliser leur
projet intégrateur. Enfin, la dernière semaine du cours est
réservée à des présentations étudiantes, au cours desquelles
chaque équipe fait connaître aux autres le fruit de son travail.
Le jumelage des cours magistraux et du projet intégrateur est
souvent la première organisation. Dans ce type
d’organisation, les étudiants peuvent facilement réaliser des
projets simulés d’envergure moyenne mono disciplinaires ou
multidisciplinaires. Les projets s’étalent sur une période
suffisamment longue pour permettre aux étudiants de
procéder par essais et erreurs.
Organisation adoptant un modèle croissant-
décroissant.
Cette organisation adopte un modèle qu’on pourrait qualifier
de croissant-décroissant., durant le premier tiers du
trimestre, les séances ne comprennent que des cours
magistraux. Graduellement, durant le deuxième tiers du
trimestre, le professeur laisse aux étudiants du temps en
classe pour entreprendre et faire avancer leurs projets
d’équipe. Les cours magistraux sont toujours donnés, mais
dans une proportion décroissante. Dans le dernier tiers du
trimestre, il n’y a plus d’exposé théorique et tout le temps de
classe est réservé à la réalisation des projets par les étudiants.
Le cours se termine habituellement par le dépôt d’un rapport
écrit final qui est soutenu, c’est-à-dire discuté et analysé
devant un jury comportant un juge externe.
Organisation étapiste.
La troisième organisation présente un caractère étapiste. Les
étudiants apprécient cette organisation pour l’encadrement très
sécurisant et la nature progressive du travail qu’elle offre. Ils s’y
sentent en confiance puisqu’ils voient leur projet avancer
concrètement de semaine en semaine. Avec cette organisation,
vous donnez chaque semaine du trimestre vos exposés magistraux
réguliers. Vous réservez cependant une trentaine de minutes à la
fin de vos cours pour présenter aux étudiants une des tâches du
projet intégrateur préalablement morcelé en tâches
hebdomadaires qu’ils auront à réaliser avant le prochain cours.
Chaque tâche met directement en application le contenu du cours
de la semaine. Graduellement, ils avancent dans la réalisation de
leur projet intégrateur. Ils rédigent chaque semaine une partie de
leur rapport final. Les dernières semaines du cours sont
consacrées à des présentations étudiantes.
Organisation centrée autour des rapports
d’avancement.
La quatrième organisation est une variante de l’organisation
précédente. Elle offre toutefois plus de latitude et d’autonomie aux
étudiants, avec tous les avantages et les risques que cela peut
comporter au regard de la construction de leurs compétences.
Cette organisation divise la réalisation du projet en trois grandes
étapes : deux étapes préliminaires et une étape finale . Dans cette
organisation, le projet intégrateur débute dès le premier cours.
Contrairement à l’organisation de cours précédente, très étapiste ,
qui exige des étudiants la réalisation d’une tâche de projet
hebdomadaire et la consignation écrite de ce travail, cette méthode
consiste à confier aux étudiants la responsabilité de travailler d’eux-
mêmes à des tranches plus importantes du projet, au terme
desquelles ils doivent déposer un rapport d’étape ou d’avancement
ou tout autre extrant que vous aurez choisi (par exemple, une
rencontre obligatoire de l’équipe pour discuter de l’avancement du
projet). Vous devez lire et commenter ces rapports d’avancement.
Grâce à vos rétroactions, les étudiants améliorent le
travail accompli et le travail à venir. Dans cette
organisation, les cours magistraux ont lieu chaque
semaine et le projet se réalise à l’extérieur de la classe.
Toutefois, une partie de votre dernière heure de cours
magistral (environ 20 minutes) est réservée pour
discuter d’éléments problématiques du projet avec le
groupe , classe ou avec les équipes.
Avec cette quatrième organisation, vous pouvez aborder
des projets simulés de grande envergure ou des projets
réels de moyenne envergure, et ce, surtout dans des
cours de fin de programme. Vous pouvez aussi envisager
la production d’autres extrants en plus du rapport écrit
final et de la présentation étudiante. Il peut s’agir de la
construction de maquettes, de l’organisation d’un
colloque, de la participation à une compétition entre
équipes pour leur prototype, etc.
Organisation pour des projets de fin de
formation.
La cinquième organisation de cours proposée est
totalement différente des précédentes. Elle s’adresse à des
étudiants qui sont au terme de leurs études, mais qui n’ont
jamais eu la responsabilité de mener par eux-mêmes un
projet de grande envergure. Dans cette organisation, le
cours est entièrement consacré à la réalisation d’un projet
intégrateur par les étudiants et ne comporte donc pas
d’exposés magistraux par le professeur. Celui-ci joue plutôt
un rôle de planificateur et de superviseur des projets
intégrateurs.
Les rencontres hebdomadaires sont réservées au
travail d’équipe supervisé par le professeur, qui s’assure
de l’avancement des projets et offre des consultations
aux étudiants. Les équipes travaillent aussi à la
réalisation du projet en dehors des heures de classe et
peuvent consulter le professeur qui est disponible
selon des arrangements prévus. Tout comme dans les
autres modèles, le cours se termine par des
présentations étudiantes.
CONSEILS POUR LA PLANIFICATION D’UN PROJET
INTÉGRATEUR
Nous vous proposons maintenant des conseils pédagogiques
généraux pour planifier un projet intégrateur. Ces conseils
portent sur les six éléments :
- le choix du projet,
- son organisation,
- la formation des équipes,
- la supervision des équipes,
- l’évaluation des apprentissages ,
- l’évaluation d’un cours comportant un projet
intégrateur.
Nos conseils s’appliquent à l’une ou l’autre des cinq
organisations de cours que nous venons de décrire à la
section précédente. Nous avons déjà mentionné que la
clarté, la structure et l’organisation étaient des qualités
d’un bon exposé magistral. Il en va de même pour un
projet intégrateur. En aucun cas les étudiants ne doivent
être laissés entièrement à eux-mêmes. Tous les modèles
d’organisation de cours que nous avons décrits doivent, à
leur façon et selon les circonstances, être clairs et
structurés si vous voulez que le projet soit une activité
pédagogique satisfaisante et qu’il permette aux étudiants
de développer les compétences visées par le cours.
Choix du projet
Le choix du projet intégrateur est capital pour stimuler les
étudiants à s’investir dans une tâche souvent lourde qui
comporte des volets multiples. À notre avis, un bon projet
intégrateur présente les caractéristiques suivantes :
- il présente un défi;
- il est réaliste;
- son envergure est appropriée;
- il est imposé par le professeur ou choisi par les étudiants;
- il offre des options.
Reprenons chacune de ces caractéristiques et voyons comment
elles peuvent s’actualiser dans plusieurs exemples.
Défi.
Le succès d’un projet intégrateur repose de façon importante
sur la nature du défi proposé et sur la capacité de stimuler
l’intérêt et de soutenir leur motivation pendant plusieurs
semaines. Un projet intégrateur peut être motivant de
plusieurs façons : Il correspond à un travail à faire comme
professionnels.
- Il éveille chez les étudiants le plaisir ou la hâte d’une
réalisation.
Exemple : En génie informatique, construire un robot simple
capable de parcourir un itinéraire prédéterminé ou de
reconnaître une surface chaude, etc.;
- Il propose un aspect ludique ou compétitif capable
de stimuler l’émulation.
Exemple :En génie informatique, avec le robot
mentionné plus haut, participer à une compétition qui
déterminera le meilleur design, etc.
- Il lance un défi aux étudiants et promet une forme
de reconnaissance morale du travail accompli,
- Il doit être présenté devant un jury ou il doit faire
l’objet d’une présentation publique.
Exemple : Dans un projet pluridisciplinaire en
développement durable, concevoir une coopérative
d’habitation intégrant des logements, des commerces et
des espaces communautaires dans un contexte
économique, juridique, écologique et d’urbanisme
défini. Les étudiants peuvent aussi choisir eux-mêmes le
sujet du projet ou de certaines de ses parties.
Réalisme.
Un projet intégrateur présentant un caractère
d’authenticité, tiré de la réalité sociale, politique,
culturelle, industrielle, etc., et utilisant des ressources et
des outils employés dans la vie professionnelle est
souvent un gage de succès. Ce type de projet peut être
simplifié, au besoin, ou se voir ajouter des dimensions
éthiques, environnementales, économiques, de gestion,
etc. Les projets les moins intéressants pour les étudiants
sont ceux qui sont inventés de toutes pièces.
Envergure.
Que le projet intégrateur de votre cours soit réalisé par des
étudiants de 1re, de 2e, de 3e ou de 4e année, il ne doit être ni
trop complexe ni trop simple. L’envergure d’un projet
intégrateur est fonction de plusieurs facteurs à équilibrer :
• la quantité de tâches à faire dans un échéancier
prescrit;
• la taille des équipes requise pour réaliser le travail;
• les exigences du projet (rédactionnelles,
communicationnelles, informatiques, disciplinaires ou
multidisciplinaires) et ses contraintes (disponibilité d’un
client réel, données manquantes à trouver, limites de temps
et de budget réels, etc.).
Sujet choisi ou imposé.
Faut-il choisir le sujet de projet pour les étudiants ou, au
contraire, les laisser le choisir eux-mêmes ? Il n’existe pas de
réponse toute faite à cette question. Tout dépend des
circonstances, et, notamment, de la taille du groupe-classe, de
l’expertise acquise par les étudiants à ce jour, de la disponibilité
des projets et des données réelles qui y sont associées, de la
nature du projet.
De toute évidence, lorsque les étudiants peuvent choisir leur
propre projet, ils en conçoivent une plus grande motivation. Ils
se sentent alors partie prenante de « leur » projet. Toutefois,
dans une telle circonstance, il arrive souvent que ce choix
personnel des étudiants soit trop ambitieux et qu’il entraîne
une surcharge de travail désastreuse, ou encore que le sujet
n’ait pas toute l’envergure souhaitée pour mobiliser les
connaissances et compétences visées. Un mécanisme initial
d’approbation des sujets par le professeur s’impose.
Le choix d’un projet imposé ou choisi dépend de
nombreux facteurs. Toutefois, notre expérience nous
incline à vous proposer d’être prudent. Il est
probablement plus sûr de commencer par des projets
dont le sujet est imposé, mieux contrôlé et d’envergure
plus restreinte. Plus tard dans le programme d’études,
quand les étudiants seront plus autonomes et qu’ils
auront acquis un certain bagage, vous jugerez peut-être
plus à propos de les laisser choisir eux-mêmes leur sujet
de projet ; ils seront alors en mesure d’opter pour un
projet de plus grande envergure tout en demeurant
réalistes
Organisation du projet intégrateur
Le succès d’un projet intégrateur dépend en grande
partie de son organisation, laquelle fournit aux
étudiants les conditions de travail nécessaires à
l’accomplissement de leurs tâches. Quatre
caractéristiques méritent d’être considérées dans
l’organisation d’un projet intégrateur, à savoir :
• la planification du déroulement du projet;
• la préparation des documents utiles;
• le choix du lieu de travail;
• la coordination des ressources humaines
nécessaires.
Déroulement.
Comme nous l’avons évoqué, selon votre domaine disciplinaire, un projet
intégrateur peut engendrer des productions de nature fort différente de la
part des étudiants (rapports, exposés, extrants divers, etc.). Pour parvenir
à des productions finales, vous devez suivre le déroulement
graduellement, entre autres à subdiviser le travail en un certain nombre
d’étapes à l’issue desquelles des extrants concrets sont produits: textes
précis correspondant à des notions disciplinaires apprises, rapports
d’étape ou exposés oraux présentant l’état d’avancement des travaux,
rencontres hebdomadaires statutaires, rapport final, exposé final et
soutenance, compétition, etc.
Le document doit préciser, pour chaque étape et chaque extrant, vos
exigences, vos attentes, vos critères d’évaluation, etc. De cette façon, les
étudiants peuvent en toute connaissance de cause planifier globalement
leur travail, répartir leur emploi du temps, se répartir le travail et produire
les documents demandés conformément à aux exigences.
Documents.
Pour mener à bien le projet, il est recommandé d’avoir
d’un lieu de travail, d’une salle de classe adaptée qui vous
permettra de travailler en équipe confortablement et de
discuter. Comme outils l’utilisation de l’ordinateur, de
l’internet, et les ouvrages pour la réalisation de
différentes activités liées à leur projet.
Formation des équipes d’étudiants
Il n’y a pas de recette magique pour constituer des
équipes d’étudiants harmonieuses et productives qui
travailleront ensemble à la bonne marche de leur projet
intégrateur. Toutefois, voici quelques éléments à prendre
en considération pour y arriver :
• la taille des équipes,
• la composition des équipes,
• la formation au travail en équipe.
Taille des équipes d’étudiants.
Ce n’est pas le nombre de coéquipiers qui importe mais
l’assurance du fonctionnement harmonieux et productif
de l’équipe. Les étudiants s’attendent à ce que le
professeur utilise une stratégie appropriée pour former
des équipes fonctionnelles, dans le but d’éviter toutes
sortes de pièges qui pourraient miner la qualité de leur
production et compromettre leur réussite. Ils espèrent
aussi la mise en place d’un mécanisme assurant une
contribution équitable de tous les membres des équipes
aux projets.
D’instinct, des équipes constituées de deux personnes sont
tout à fait pratiques, sinon idéales. Ce nombre présente en
apparence plusieurs avantages : conciliation plus facile des
horaires pour les rencontres, partage aisé des tâches,
utilisation des forces naturelles, adaptations faciles, etc.
Toutefois, dans une équipe constituée de deux personnes,
les phénomènes usuels associés au travail en équipe ont
moins l’occasion de se produire, qu’ils concernent
l’organisation, le degré de complexité du projet, le partage
du travail, la concertation, les conflits mineurs et leur
résolution, le respect interpersonnel, le déroulement des
réunions ou d’autres aspects du travail collectif. Par contre,
dans des équipes de trois, quatre ou même cinq
partenaires, ces situations d’apprentissage, ainsi qu’une
variété de phénomènes associés à la vie d’une équipe de
travail, peuvent davantage survenir.
Si nous devions fixer un nombre maximal d’étudiants pour une
équipe de travail, ce serait six partenaires, car au-delà de ce
nombre, plusieurs problèmes d’organisation interne peuvent
survenir et engendrer des conséquences parfois difficiles à
gérer pour les étudiants. Entre autres problèmes, plus l’équipe
est nombreuse, plus les membres ont de la difficulté à se
rencontrer en dehors des heures de classe. Cela peut même
nuire à la solidarité et à la production de l’équipe. En pratique,
les critères pour déterminer la taille des équipes du projet
intégrateur sont fortement influencés par des facteurs terre à
terre comme le nombre d’étudiants inscrits au cours, l’ampleur
et la complexité du projet intégrateur, la disponibilité de
certains équipements, voire l’ergonomie du local disponible. Il
va sans dire que la taille des équipes pourra augmenter ou
diminuer, en fonction de la complexification graduelle des
projets soumis aux étudiants.
Composition des équipes.
Pour composer les équipes, nous pouvons laisser les étudiants se
regrouper de façon naturelle ou d’imposer un mode stratégique de
formation des équipes. Ces deux modalités ont des avantages et des
inconvénients. Les étudiants ayant évoluer ensemble depuis la
première année vont spontanément préférer les équipes naturelles
avec des coéquipiers qu’ils connaissent, qu’ils savent fiables et
productifs et qu’ils peuvent facilement rencontrer. Les équipes
formées de cette façon profitent d’une énergie de solidarité
intrinsèque qu’elles peuvent rapidement mettre à profit pour
l’avancement du projet. Toutefois, ses membres peuvent avoir
tendance, selon la loi du moindre effort, à se cantonner à leur rôle
habituel et à solliciter, d’un projet à l’autre, des compétences qu’ils
maîtrisent déjà, plutôt que de s’aventurer dans des sentiers
nouveaux.
Il demeure qu’il existe un mode stratégique de formation
des équipes, qu’il s’agisse d’un choix au hasard, d’un
pairage selon les spécialités différentes des étudiants pour
former des équipes multidisciplinaires, de la répartition
équilibrée des étudiants des deux sexes au sein des
équipes.
Les pairages, tout aussi savants qu’ils soient, ne sont pas
infaillibles. Il incombe toujours au responsable de
soupeser les circonstances de son projet intégrateur et de
choisir une solution dont il pourra expliquer et faire
accepter les motifs.
SUPERVISION DES EQUIPES
Dans la perspective du développement de compétences,
il importe de mettre en place une organisation pour la
supervision des équipes d’étudiants. Un premier
ensemble de conseils se rapporte à l’information à
communiquer aux étudiants avant le début du projet.
Un second ensemble concerne des éléments de
supervision qui doivent être pris en compte pendant le
déroulement du projet.
Évaluation des compétences