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ui GEHEYA 22

Programme des entreprises multinationales


Documents de travail

Recherches sur les effets des entreprises multinationales


sur l'emploi

Document de travail n0 26

Les entreprises multinationales et l'emploi


dans les zones franches d'exportation des pays d'Asie

par Rudy Maex

Equipe regionale asienne pour la promotion


de 1 'emploi , Bangkok

-Genève, I Travai 1, 198-4


— iii

TABLE DES MATIERES

Paye

INTRODUCTION 1

CHAPITRE I : INDUSTRIALISATION A VOCATION EXPORTATRICE,


INVESTISSEMENTS ETRANGERS DIRECTS ET ZONES
FRANCHES D'EXPORTATION 3

1. L'exportation de produits nianufacturés


par les pays en développement 3

2. Les investissements étrangers directs et


les exportations de produits manu-
facturés 11

3. Le role des zones franches d'expor-


tation 16

CHAPITRE II : EFFETS DES ENTREPRISES MULTINATIONALES SUR


L'EMPLOI DANS LES ZONES FRANCHES
TATION DES PAYS. D.'ASIE. ...... 29

1. La structure des investissements dans


les zones franches d'exportation 29

a) Appartenance des entreprises eta-


blies dans les zones franches
d'exportation et origine des inves-
tissements étrangers 29

b) Repartition sectorielle des entre-


prises dans les zones franches
d'exportation '. 31

c) Caractéristiques des investissements


étrangers dans les zones franches
. 33

2. Effets directs des entreprises multi-


nationales sur l'eniploi dans les zones
franches d'exportation en Asie 36

3. Effetsindirects des entreprises multi-


nationales sur l'emploi dans Fes
franches d'exportation en Asie 41
- iv -

Page

CHAPITRE III : CARACTERISTIQUES BE L'EMPLOI LES


ZONES FRANCHES D'EXPORTATION DES PAYS
D'ASIE 56

1. Caractéristiques des travailleurs em- 4


ployés dans les zones franches d'expor-
tation 57

2. Conditions de travail dans les zones


franches d'exportation 61

CHAP ITRE IV : RESUME ET CONCLUSIONS 73

ANNEXE : Tableau 1 80

Tableau 2 81

Tableau 3 82

Tableau 4 87

ANNEXE : Documents de travail du Programme des entre-


prises multinatioriales du BIT (MULTI) 90
INTRO DUCT 10 N

Le present document contient une étude analytique des in-


vestissements des entreprises multinationales (EM) dans les
principaux pays d'Asie oü 11 existe des zones franches d'expor-
tation ainsi qu'une evaluation de 1 'impact direct et indirect
de ces investissements sur l'emploi. On y trouve egalement une
estimation du nombre des emplois qui ont été créés dans ces zones
ainsi qu'un examen des types d'emploi qui se sont développés et
des divers problèmes auxquels us ont donné lieu.
Ii s'agit essentiellement de l'experience de quatre pays
asiens, a savoir la Malaisie, Singapour, les Philippines et
Sri Lanka. Dans les trois premiers pays, les entreprises multi-
nati onales exi sterit depui s le debut des années sol xante-di x.
Ii s'est donc écoulé suffisarnment de temps depuis cette date
pour que l'on puisse évaluer leurs activités dans les zones
franchesd'eportation de ces pays et savoir si, par le fait
d'avoir apportC des capitaux etrangers considérables aux indus-
tries a haute intensité de main-d'oeuvre, les entreprises multi-
nationales ne sont pas devenues par là d'importants facteurs
de promotion de l'industrialisation et de l'emploi dans les pays
concernés. Dans le quatrième pays précité, Sri Lanka, l'exis-
tence d'une zone franche d'exportation est plus rCcente; l'acti-
vité de cette zone n'a débuté qu'en 1978. L'expérience de ce
pays n'en est pas moms fort intéressante pour la raison que
les circonstances y sont assez différentes de celles qui pre-
valaient ailleurs, a la fin des années soixante et au debut des
années soixante-dix, lorsque les premieres zones franches ont
été créées dans la region.
Actuellement et depuis déjà années, une réces-
sion affecte les economies de la plupart des pays industriali-
ses qul constituent pratiquement le seul débouché commercial
pour les marchandises fabriquées ou assemblêes dans les zones
franches d'exportation. Il n'est donc pas étonnant que les entre-
prises installées dans ces zones subissent de plus en plus les
effets d'un marché en stagnation en méme temps que les inconvé-
nients d'une concurrence grandissante. Les perspectives a long
terme d'une augmentation de la production dans les zones franches
sont également hypothequées par les tendances protectionnistes
croissantes qui se font jour dans les pays industrialisés. En
outre, les nouvelles technologies qui .se sont développées dans
les applications de la micro-électronique risquent de redonner
l'avantage aux pays industrialisés pour ce qui concerne la pro-
duction dans ce domaine, production qul, a l'heure actuelle,
est fortement concentrée dans les zones franches.
Il n'empéche que le nombre des zones franches d'exporta-
tion n'a cessé de dans la region asienne. En 1981, on
— 2-

comptait 26 zones d'exportation au sens propre de ce


terme1. A ce chiffre, ii convient d'ajouter au moms les 27
"domaines industriels"(Industrial Estates) de la République
de Corée, de Hong-kong et de Singapour dont le rOle est simi-
laire a celui des zones franches. Par ailleurs, dans plu-
sieurs autres pays d'Asie, des zones sont en construction ou
en projet. Ii est prévu que, vers la fin de 1 'année 1982,
sept nouvelles zones franches entreront en activité.
En analysant cette croissanceininterrompue des zones
franches d'exportation, on ne doit pas perdre de vue qu'il ne
s'agit pas dun phénomene isolé. En fait, ces zones font sou-
vent partie integrante d'un vaste effort concerté de plusieurs
gouvernements de la region pour mettre en oeuvre des politiques
économiques plus largement orientées vers l'extérieur et qui
dependent de l'investissement direct de fonds étrangers,ainsi
qu'on le démontrera ci-après au chapitre I. Cette politique
contraste singulièrement avec celle qui avait cours dans beau-
coup de pays dans les années soixante et même assez souvent
encore dans les années soixante-dix, lorsque l'on ne concevait
Ia réalisation de l'industrialisation qu'à travers une stratégie
de simple substitution des importations. Actuellement, mérne
1 es pays qul ont été 1 es plus ardents protagoni stes de cette
stratégie (tels 1 'Inde ou le Pakistan), et qul continuent a
sly tenir, se sont rallies a cette politique de developpement
accru des exportations et considèrent fréquemment les zones
franches d'exportation comme un moyen initial d'y parvenir.
L'auteur de ce document a fait de treslarges emprunts
aux résultats des travaux menés par 1'Equipe régionale asienne
pour la promotion de 1 (ARTEP)2 et consacrés a un
de rëcherche sur les zones franches d'exportation etsur l'in-.
dustrialisation entrainée par l'exportation. En outre, l'auteur
aentrepris un certain nombre de recherches additionnelles sur
le terrain afin d'ampl.ifier les données de base de la présente
étude.

Notes

Pris dans leur sens strict, les termes "zones franches


d'exportation" ou "zones de libre échange" ou "zones pour la
promotion des investissements' ou "industries a régime d'entre-
pOt douanier", etc. définissent l'établissement par certains
pays (habituellement des pays en developpement) de sites indus-
triels qui permettent - entre autres avantages - l'importation
en franchise de matières premieres pour 1 'assemblage et la fabri-
cation de marchandises destinées en premier lieu a l'exportation.
Les dispositions réglementaires exactes qui régissent l'établis-
sement de chaque zone particulière peuvent varier naturellement
d'un pays a 1 'autre.
2
Asian Regional Team for Employment promotion.
-3-
CHAPITRE I

A VOCATION EXPORTATRICE,
ETRANGERS DIRECTS ET ZONES FRANCRES D'EXPORTATION

1. L'exportation de produits manufactures


par les pays en développpenient
Durant la période qui couvre environ les dix dernières
années, les exportations de produits manufactures ont eu un rOle
essentiel et une importance croissante dans la mise en oeuvre
des politiques de développement de nonibreux pays du tiers monde,
notamment ceux de 1 'Asie de 1 'Est et du Sud. Les avantages
accordés aux exportateurs de rnarchandises nianufacturées et l'af-
flux nouveau d'investissenients étrangers dans des activités de
production a haute intensité de main-d'oeuvre (phenomenequi, en partie
tout au nioins, est dO a 1 'evolution des politiques de produc-
tion des pays industrialisés) ont eu pour consequence que les
exportations manufactuCres1 des pays en développement2 sont
passées de 2,5 milliards de dollars USA en 1960 a 32 milliards de
dollars USA en 1975 et a 63 niilliards de dollarsUSAen 19783,ce qui
correspond a un taux annuel d'augrnentation de 19,6 pour cent
(et même a un taux de 25 pour cent si l'on se réfère uniquement
a la période 1975-1978). Dans le même temps, les exportations
de produits manufactures des pays industrialisés auqmentaient
beaucoup moms rapidement (14,8 pour cent par an). Ainsi, en
1979, la part des pays en développement dans les exportations
de produits manufactures s'élevait a 8,1 pour cent alors que c.e
taux n'était que de 3,9 pour cent en 19604.
Dans les pays en développement a économie de marché de
1 'Asie du Sud et de 1 'Est5, la croissance annuelle des expor-
tations nianufacturiCres a êté de 19,8 pour cent entre 1960 et
1979, ce taux étant a peu prés iden.tique pour l'ensemble des
pays en développement. Mais, vers la fin de cette
et 1979, le taux d'augmentation annuel a été supé-
rieur a 30 pour cent. Passant de 1,6 milliard de dollars USA a
42 milliards, la part des economies en développement du sud et
de l'est de 1'Asie dans les exportations mondiales de produits
manufactures a augmenté de 2,4 pour cent en 1960 a 5,3 pour cent
en 19786.

Les exportations de produits manufactures des pays en déve-


loppenient d'Asie a économie planifiee7(qui ne sont pas incluses
dans les totaux ci-aprës indiqués) se sont élevêesseulernent, en
1978, a 5,8 millions de dollars USA8.. Au cours des deux der-niCre-s
-4

décennies, ces exportations se sont accrues de 11,6 pour cent


environ par année. Comme pour les pays d'Asie a économie de
marché, on constatequ'une rernarquable accélération s'est pro-
duite (20,1 pour cent d'augmentation annuelle) entre 1975 et
1 978g.
f
La place de plus en plus grandissante prise par les produits
nianufacturés dans les exportations des pays asiens en développe-
ment constitue un phénomène important ainsi qu'on peut le cons-
tater dans le tableau 1.1 ci-après.
A 1 'exception de 1 'Inde, pour les années qui vont de 1960
a 1975, et de la Birrnanie, de la Malaisie et de Hong-kong, pour
la période de 1975 a 1979, on constate que la part relative de
la production manufacturière dans le total des exportations a eu
une nette tendance a augmenter dans chacun des pays fi gurant au
tableau 1.1. Le pourcentage d'augmentation le plus élevé pour
1 'ensemble de la période 1960 a 1973 est celul de la République
de Corée (+ 75 pour cent), suivie du Pakistan (+ 29 pour cent)
et de Singapour (÷ 25 pour cent). De 1975 a 1979, les augmenta-
tions les plus importantes ont été celles des Philippines
(+ 19 pour cent), du Nepal (+ 16 pour cent) et de 1' Inde (+ 16 pour
cent). Des pays tels que le Bangladesh, le Pakistan, le Nepal
et 1' Inde, q1ui pratiquent traditionnellement une politique de
substitution °des importations, figurent parmi ceux qul ont les
plus forts pourcentages d'exportation de produits manufactures
et, pour certains de ces pays, la part du total des exportations
est méme plus élevée que celle de Singapour, pays dont la poll-
tique est pourtant trés orientée vers l'exportation. Toutefois,
11 ne faudrait pas se laisser induire en erreur par cette image
d'orientation vers l'exportation que donne le tableau 1.1, car
elle reflète mal la situation des economies prises dans leur
ensemble. Ainsi, bien que les exportations de produits manufac-
turés atteignent un pourcentage important du total des exporta-
tions, on constate que pour la plupart des pays de 1 'Asie du
Sud ces exportations se situent a un niveau encore trés bas,
que ce soit en valeur absolue ou per capita.
Les economies de ces derniers pays demeurent donc large-
ment orientées vers le marché intérieur. En Inde et au Pakistan
- deux pays considérés comme les grands exportateurs de l'Asie
du Sud -'les exportations per capita, en 1978, ont êtè seule-
ment de 10,3 dollars USA et 19 dollars USA respectivement. Par
comparaison, dans les pays en développement de l'Asie de l'Est,
les chiffres correspondants se situent entre 75,1 dollars USA
pour les Philippines et 4 406,1 dollars USA pour Singapour.
L'augmentation de la part relative des exportations manufactu-
rières des pays de 1 'Asie du Sud, par rapport au total des expor-
tations de ces pays, dolt étre attribuée a la faiblesse de
l'augmentation des exportations autres que celle des produits
-5-
Tableau 1.1. Pniircentage des produits manufactures dans le
total des exportations des pays en dévelooDement
de l'Asie du Sud et de l'Est, 1960-1979

Pays 1960 1975 1979

Pays a économie de 21 46 51

Nepal n.a. 12 28
Bangladesh n.a. 63 66
Inde 45 45
61b)

Pakistan 27 55 56
Sri Lanka 1 11 13
Birmanie 1 3
3b)

Indonésie (.) 1 3

Thailande 2 23 25
Philippines 4 17 35
Malaisie . 6 18 18
RCpublique de Corée 14 82 89
Hong-kong 80 97 97
Singapour 26 43 51

Pays a économie 38 41 48

Chine n.a. n.a. 49

a)
économie de marché mentionnés dans le tableau,
Aux pays a
il pays et territoires tels que Macao, Brunéi,
faut ajouter les
les Maldives, le Laos, le Kampuchea et le Bhoutan, etc.
b)
Chiffres de 1978.

c) compris (a part la Chine) la Mongolie, le Viet


Y Nam et
la République democratique de Corée.
Sources: Calculé a partir de donnCes de la Banque mondiale
Rapport sur le développement mondial, 1978 et 1982;
Niohs Uniës : des statistiques du commerce
international , l979;et Nations Uni es : Annuaire des stati 5-
tiques du commerce international, 1979.
(.) = insignifiant.
n.a. =nondisponible.
-6

manufactures plutOt qu'à une quelconque dynamique de leurs expor-


tations manufacturiCres. Cela ressort du tableau 1.2 oU appa-
raissent les énormes differences entre pays du sud et pays de
1 'est de 1 'Asie pour ce qui est des exportations manufacturières,
tant en chiffres absolus que per capita. C'est ainsi que l'on peut
constater que, per capita, les exportations de Singapour sont
3 400 fois plus importantes que celles de la Birmanie, la lanterne
rouge de ce palmarès. Si l'on prend l'ensemble des sous-régions,
on s'aperçoit qu'avec une population trois fois plus nonibreuse
que celle de 1 'Asie de 1 'Est, 1 'Asie du Sud n'arrive a exporter
qu'environ le dixième des exportations de la premiere. 11 ap-
parait en outre que les exportations de troi s petits pays de
1 'Asie de 1 'Est (a savoir Hong-kong, la République de Corée et
Singapour) atteignent a elles seules 35 pour cent des exporta-
tions de la production manufacturière des pays en développement
de 1 'Asie du Sud et de 1 alors que les trois pays en ques-
tion ont une population qui egale 2,2 pour cent a peine du total
de la population de 1 'Asie de 1 'Est. Il est vrai que ces pays ont
été les premiers de la region a se lancer dans la voie de 1 'in-
dustrialisation a vocation exportatrice c'est sans doute la
:

raison pour laquelle ils ont abondaminent moissonné les bénéfices


du boom qu'ont connu les exportations manufacturières des pays
en développement au cours des années soixante-dix.
Leur stratégie qui est considérée actuellement comme ayant
été éminemment payante a consisté a créer une économie de marché
libre qui s'est spécialisée dans des secteurs particuliers en
tenant cornpte des avantages qu'ils offraient. Cela impliquait
l'abandon de pratiques interventionnistes telles que les restric-
tions a l'importation, le contrOle des changes, les taux de change
artificiels et certaines subventions ou taxes douanières, etc.
dont usaient et abusaient a 1 'époque la plupart des pays en déve-
loppement pour tenter d'édifier une industrie nationale basée sur
une politique de remplacement des importations.
Une fois passée la premiere phase, que l'on a appeiée la
"phase defacilité", de cette politique de substitution des im-
portations, l'on s'est vite rendu compte que l'existence de
barrières protectionnistes par trop élevées engendrait des pro-
bièmes économiques structurels caractérisés par la pénurie chro-
ni que de devises étrangéres, la fai blesse du potentiel I ndustriel
le développement d'industries de grande envergure et a haute con-
centration de capital et 1 'exiguité de la demande de travail.
Les trois pays précités, ainsi que certains autres, n'ont pas
souffert de tous ces incorivénients. Bien au contraire, en plus
d'avoir enregistré une rapide croissance de leurs exportations
de produits manufactures, us ont egalement connu un remarquable
développement de l'ensemble de leur économie,ainsi que le reflCte
—7

Tableau 1.2. Exportations de produits manufactures dans les


pays en développement de 1 tAsie du Sud et de Est, 1

1979

Pays Population Exportations Exportations


(en mu- de produits de produits
lions) manufactures rnanufacturés
(en millions per capita
de dollars (en dollars US)
US)

Total pour l'/\sie du SUda) 890,5 5 485 6,2


Nepal 14,0 28 2,0
Bangladesh 88,9 437 4,9
Inde 659,2 3 729 5,7
Pakistan 79,7 1 140 14,3
Sri Lanka 14,5 122 27,1
Birmanie 32,9 28 0,9
Total pour 1'Asie de 308,6 50 410 163,4
Indonésie 142,9 488 3,4
Thailande 45,5 1 327 29,2
Philippines 46,7 1 596 34,2
Malaisie 13,1 1 966 147,8
République de Corée 37,8 13 299 741,1
Hong-kong 5,0 10 804 2 160,8
Singapour 2,4 7 372 3 071,6
Total pour les pays d'Asie
a économie planifiéed 1 036,5 5 883 5,7
Chine 964,5 5 311 5,5
Viet Nam 52,9 297 5,6
TOTAL POUR L'ASIEDU SUD, ET
DE L'EST ET LES PAYS A
ECONOMIE PLANIFIEE 2 235,6 61 776 27,6

a)
Y compris le Bhoutan et les Maldives.
b)
Y compris Brunéi, le Laos, le Kampuchea, Macao, etc.
c) Y cornpris la Mongolie et la Republique démocratique de
Corée. - -

Banque mondiale Rapport sur le développement mondial,


:

1981 et 1982,et Far Eastern Economic Review's Asia 1981


Year Book.
-8

l'augmentation constante des taux de leur production


turière et de leur produit intérieur brut (PIB) per capita
De 1970 a 1979, par .exemple, la croissance du PIB de ces pays
a été pratiquernent plus importante que celle de tous les autres
pays en développement de 1 'Asie. De plus, des institutions
internationales telles que la Banque mondiale et le Fonds moné-
taire international ont rendu hommage a cette experience et
recommandé qu'elle soit adoptée par les autres pays du tiers
nionde, qui ont déjà atteint un certain sta-
de de développernent
A la vérité, au cours des années soixante-dix, plusieurs
autres pays ont rejoint les rangs des nouveaux exportateurs
de produits manufactures. Citons parmi eux la Thailande, dont
les bénéfices dus a l'exportation de ses produits manufactures
sont passes de 21 millions de dollars USA en 1968 a 572 mil-
lions en 1976 et a 372 millions en 1979. Les Philippines et
1

la Malaisie ont vu la valeur de leurs exportations manufactu-


rières passer de 57 et de 85 millions de dollars respective-
ment 608 et 824 millions de dollars pour 1 'année 1976 et a
1 596 et 1 966 millions pour 1 'année 1979. Cependant, mêrne
dans ces pays, les exportations per capita sont demeurées
trés inférieures en valeur a celles de Singapour, de
Hong-kong et de la République de Corée. Néanmoins, ils pos-
sèdent sans doute les meilleures chances de au
groupe des "pays nouvellemerit industrialisés" dans les
dix années qui viennent; on peut d'ailleurs constater qu'ils
ont déjà commence a modifier leur ancienne politique de pri-
mauté a 1 'exportation en faveur de la nouvelle politique
d'industrialisation a vocation adoptée, de lon-
gue date, par les pays pionniers d'Asie
L'êvolution de cette tendance et le nombre de pays appe-
lés a faire partie du peloton des "pays nouvellenierit indus-
trialisés" dépendront, entre autres, de la rapidité que ces
pays mettront a restructurer leurs economies et a améliorer
la gamme de leurs exportations en y incluant davantage de
produits a forte intensité de travail qualifié et de capital.
C'est la voie qui permettra a ces pays d'abandonner les mar-
chés a forte proportion de niain-d'eouvre et de les laisser a
de nouveaux venus dans le cadre de la division internationale
du travail. Cependant, on commence a avoir quelques doutes
sur la possibilité pour les pays industrialisés
de pouvoir réaliser rapidement ces projets bases sur une
haute intensité de capital et dé travail qualifie et, par
voie de consequence, sur les chances que pourraient avoir
les pays les moms développés d'accéder, a leur tour, aux
premiers stades du développement que connurent les pays nou-
vehement industriahisés. Ces doutes sont suscités par les
perspectives actuelles du marché des produits manufactures,
perspectives qui sont loin d'être aussi bonnes qu'elles
-9-
1'êtaient en 1970. Le fait est que, de plus en plus, 11 appa-
rait que les exportations de marchandises manufacturées
niarquent le pas dans plusieurs pays de la region. Ainsi, le
de croissanco de ces exportaLions a considêrablement
baissé a Hong-kong, en Malaisie, a Singapour et en République
de Corée pour 1 'année 1981 et, pour le premier trimestre de
1982, on a enregistré une nette chute de la des expor-
tations manufacturières de certains de ces pays . La specta-
culaire croissance des exportations de biens manufactures qui
avait permis a plusieurs d'entre eux de se transformer en
pays quasi industrialisés semble actuellement stoppée, au
moi ns temporai rement.
Ce sont les politiques protectionnistes adoptées par les
pays industrialisés pour certains secteurs de leur économie
qui menacent l'essor de ces exportations. A l'heure actuelle,
les restrictions les plus sérieuses imposees aux pays en déve-
loppement se produisent dans les secteurs du textile et de
l'habillement. L'imposition de quotas et de clausesde sauve-
garde a amenuisé les perspectives d'exportation. Hong-kong et
la Republique de Corée, deux pays dans lesquels ces secteurs
ont constitué 1 'élément essentiel de leur indus-
triàlisation aux fins d'exportation , ont vu leurs quotas
rarnenés au-dessous des niveaux d'autrefois, tandis que des
pays relativement nouveaux venus sur le marché des textiles,
tels la Thailande et le Sri Lanka, se sont vu imposer des res-
trictions qul leur interdisent d'envisager toute augmentation
substantielle de leurs exportations, alors méme que celles-ci
ne représentent encore qu'une infime partie de celles de la
Republique de Corée et de Hong-kong. Cette situation est illus-
tree dans le tableau 1.3 oQ apparaissent les quotas d'importa-
tion des pays de la CEE pour les pays d'Asie en ce qui concerne
le commerce des principales productions textiles. Par exemple,
les quotas accordés a Sri Lanka atteignent grosso modo 3
9 pour cent de ceux de Hong-kong. Dans certaines autres branches
de production, les quotas combines afférents aux pays les moms
développés d'Asie, tels que Sri Lanka, la Thailande, la
Malaisie, le Pakistan et les Philippines, atteignent seulement
une fraction du quota de Hong-kong. Pour les categories de
marchandises qui ne sont pas grevées par 1 'imposition de quotas
ou pour lesquelles cette pratique est relativernent peu utilisée,
l'êvolution rapide de l'exportation est freinée par des mesures
de sauvegarde qui sont habituellement incluses dans les nouveaux
contrats commerciaux. La CEE a pris l'initiative de renvoyer
les discussions concernant l'accord international multifibres
qul devaient s'engager pour le cuir et la chaussure afin preci-
sément de mettre un a l'augmentation du taux des impor-
tations de chaussures Pour ce qui est de ce dernier
. -— -
Tableau 1.3. 1
Quotas d'importation de a CEE et leur utilisation pour les pays en
développement et territoi res asiens concernant cinq categories de
produits textil es (1979) (en riiilliers de pièces)
de Sri Lanka Thailande Malaisie Pakistani Singa- Philip- Macao
Categorie Corée pour pines

04 quota 10 854 24 638 1 210 8 140 4 456 6 841 11 166 8 653 10 362
(% utilisation) (101) (100) (27) (82) (68) (103) (81) (77) (83)

05 quota 26 247 26 581 787 5 490 1 893 1 353 6 147 4 745 9 473
(% utilisation) (97) (102) (17) (93) (79) (102) (60) (58) (107,)

06 quota 4 413 44 984 1 764 1 152 2 939 2 756 5 347 2 300 10 470
(% utilisation) (97) •(87) (86) (95) (61) (38) (95) (95) (96)
07 quota 8 497 30 603 2 833 1 906 1 597 2 435 5 977 2 095 4 203 0
(% utilisation) (98) (99) (77) (86) (80) (73) (95) (80) (101)
08 quota 29 302 49 067 3 152 1 727 n.a. n.a. 4 295 2 800 n.a.
(% utilisation) (101) (97) (96) (86) n.a. n.a. (96) (95) n.a.

Notes : 04 = Chemises, T-shirts, etc. tricotés ou fabriques au crochet.


05 = Jerseys, pullovers, etc. tricotés ou fabriqués au crochet.
06 = Pantalons d'hommes et de femmes, shorts et culottes pour hommes.
07 = Blouses de femmes tissées et tricotées.
08 = Chemises d'hommes tissêes.
Source Informations fournies par la Communauté économique européenne (CEE).
— 11 —

des restrictions quantitatives ont déjà été imposées au niveau


national en Australie, en France, au Canada et au Royaume-Uni.
Des accords commerciaux caractéristiques de cette tendance ont
déjà été négocies par les Etats-Unis20. Les prodüits
ainsi que certaines productions du secteur électronique, tels
les postes de télévision en couleurs, ont également fait 1 'objet
de mesures ayant pour but de les importations en pro-
venance des pays en Ii va sans dire que de telles
mesures (queue que soit la validité des raisons qui les motivent)
ne font qu'exacerber les competitions commerciales entre les pays
qui en sont au premier stade de développement de leurs exporta-
tions; d'autre part, ces mesures restreignent les possibilités
d'exportation de la production a forte intensité de travail des
pays nouvellement industrialisés vers les pays en développernent
dont les economies et le niveau des salaires sont plus faibles.
Si la récessi on économique mondi ale persi ste et si ces tendances
au protectionnisme continuent a s'accentuer, c'est toute la stra-
tégi e basée sur 1 'industrial i sati on a vocati on exportatri ce qul
sera remise en question, car le point faible de cette stratégie,
ainsi que certains critiques n'ont pas manqué de le souligner,
est précisément qu'elle depend totalement de la croissance écono-
mique des pays industrialisés. Ii faut mentionner, a cet égard,
que le système de monitorage des pays industrialisés pour contrO-
ler le régime des quotas laisserait passablement a desirer. Ii
semblerait donc que les politiques restrictives mises en oeuvre
seraient moms efficaces que les quotas imposes ne le laissent
paraitre.
Il est evident que Si les chances de croissance des expor-
tations manufacturières des pays du tiers monde continuent de
s'amenuiser, les exportations manufacturières des zones franches,
dirigées habituellement vers les pays industrialisés, s'en ressen-
tiront forcément. Toutefois, le developpement des zones franches
d'exportation ne depend pas seulement de la tendance des exporta-
tions de produits manufactures en général. Ii est aussi fortement
conditionné par les tendances mondiales des investissements des
entrepri ses multinationales.

2. Les investissements étrangers directs et les


exportations de produits manufactures
Dans tout ce qui s'écrit actuellement sur l'industrialisation
entrainée par l'exportation, on a tendance a considérer que les
investissements directs ont joué un rOle primordial dans la crois-
sance rapidedes exportations manufacturières des pays en develop-
pement22. Ii ne faut cependant pas perdre de vue que cette con-
viction est souvent mnal fondée car les statistiques indispensables
— 12 -

ne sont pas habituellement fournies par les pays concernés. Pour


ce qui est des investissements étrangers directs (qui sont en
relation avec la production destinée tant a l'exportation qu'au
marché domestique), .le tableau 1.4 montre que, de 1960 a 1968,
les pays d'Asie qul ont recu le plus d'investissements nets ont
été, dans 1 'ordre, la Republique de Corée, la Malaisie et la
Thailande. Après 1968, les investissernents etrangers directs se
sont plutOt portés vers Singapour et la Malaisie, alors que
1 'Indonésie, la Thailande et. les Philippines semblent avoir béné-
ficié d'un apport important de capitaux privés. Tel n'a pas été
le cas pour les pays de 1 'Asie du Sud, comme 1 'Inde et le Pakistan.
Tableau 1.4. Investissernents étrangers directs nets dans
quelques pays d'Asie, par année, 1960-1980
(en millions de dollars USA)

Pays 1960-68 1969-75 1976 1977 1978 1979 1980

Malaisie 65 184 383 481 596 873 928


160a 454
Singapour 722 348 422 815 1

Indonésie 4 113 346 235 272 226 184


République a
de Corée 109 67 173 73 61 17 -5
Thailande 57 68 79 105 53 52 182
Philippines 23 13 127 213 163 75 40
Pakistan 50 11 8 15 36 61 57 •

Inde 8 -4 -8 - - n.a. n.a.


Sri Lanka -l - - -l -2 47 43
Birmanie 1 - - - - -
Nepal - - - - - - -

a
1969-1974.

Sources: Fonds monétaire international Balance of Payments


:

Statistics, (numéros divers); et Banque mondiale


World Development Report (numéros divers).

Méme Si les investissements étrangers directs se sont


surtout concentrés dans les pays de 1 'Asie de 1 'Est, ou le déve-
loppement des exportations est généralement plus important qu'en
Asie du Sud, cela ne signifie pas nécessairement qu'il y ait une
- 13

relation de cause a effet entre le degré d'activité des entre-


prises multinationales et la progression des exportations de
produits manufactures. Ii faut remarquer, tout d'abord, que les
tendances observées dans les investissements étrangers directs
ne reflétent pas entièrement le role des multinationales dans la
region, étant donné 1 importance croissante prise par les operations
autres que de sirnples prises de participation au capital. (Ces
operations comprennent les ventes de brevets et de marques de
fabrique, le transfert des techniques de fabrication, les accords
d'assistance technique, les contrats de construction industrielle,
les contrats de livraison des en mains, le franchisage, les con—
trats de gestion et de commercialisation, les accords ge co-
production, les services de prêts et de credits, etc.2 .) En
second lieu, les données dont on dispose géneralement sur l'apport
net des investissements étrangers directs ne sauraient être corn-
parees a celles concernant leflux absolu de ces investissements.
On en trouve un bon exemple dans le cas des Philippines. En 1980,
total des investissements de ce pays a l'étranger a presque dé-
passé celui de l'apport des investissements étrangers directs
faits aux Philippines, ramenant ainsi la valeur nette de cet apport
a un minimum, alors que le flux absolu atteignait constamment un
maximum24. En troisième lieu, c'est seulement une partie des
investissements étrangers qui va a l'industrie manufacturiêre
(et seulement une fraction des investissements faits dans cette
industrie qui va aux industries exportatrices de produits manu-
factürés). On constate ainsi que, de 1965 a 1972, il y a eu, dans
les pays en developpernent de 1 'Asie et de 1 'Océanie, une rnoyenne
de 33 pour cent seulernent du flux net des investissements étran-
gers dans le secteur manufacturier25. Les données concernant
l'ensemble des investissements directs faits dans sept pays asiens
sélectionnés (tableau 1.5) offrent une image bien différente. Il
ressort de ce tableau que la part du secteur manufacturier est
nettement plus êlevée : elle se situe entre 48,7 pour cent aux
Philippines et 100 pour cent a Hong-kong, en enregistrant des
pointes d'augmentation entre les années 1972 et 1976. La valeur
relative de ces données (estimations, nornbre limité de pays) em-
pêche d'en tirer des conclusions valables pour l'ensemble de la
region asienne.
Enfin, l'orientation de l'industrie manufacturière vers
l'exportation est très largement différente d'un pays a l'autre.
A Singapour et a Hong-kong, par exemple, plus de la moitié de la
production industrielle a été exportêe vers la fin des années
soixante-dix. A Hongkong, le pourcentage se situe aux alentours
de 85 pour cent26 et a Singapour 11 est de 62 pour cent27. Pour
les autres pays de la region, les chiffres sont plus modestes,
bien que parfois non negligeables. En Republique de Corée, par
exemple, c'est le 25 pour cent de la valeur brute de la produc-
tion rnanufacturiëre qui a prisie chemin-des exportations28-Ce -
chlffre a été de 22 pour, cent en Malaisie29 (pour 1 'année 1978),
de 14,3 pour cent aux Philippines30 (pour 1 'année 1974) et de
6,7 pour cent en Inde31 et
Tableau 1.5. Montant cumulatif des investissements étrangers directs dans une selection
de pays d'Asie en développement par industrie principale etpourcertaines années

Pays Année Total des Part de distribution


I nvesti s- .

sements Secteur des in- Secteur des in-


(en dollars dustries extrac- dustries manufac- Secteur des Autres
. USA) tives turiêres services secteurs

Hong-kong .197:1 759,5 100,0


1976 1 952,4 100,0
Inde 1974 1 682,8 4,2 9,2 3,7
Indonésie 1970' 1 581,4 74,9 19,2 5,5
1976 7 077,0 37,5 57,0 10,3
Philippines 1973 146,0 5,7 39,2 52,5 2,6
1976 513,0 12,6 48,7 34,0 4,7
Rep. de Coréel973 582,2 1,3 76,9 21,8
1975 926,9 1,4 80,1 18,5
Singapour 1971 1 575,0 47,7 52,2
1976 3 729,0 40,6 . 59,3
Thailande 1969 70,2 0,1 97,3 2,5
1975 174,7 93,1 6,8
Source : Nations Unies : Transnational corporations in world development: a re-examination
(New York, 1978), p. 259.
Note : "La region de 1'Asie et du Pacifique a enregistré l'augmentation la plus rapide pour ce qui est du
flux des investissements étrangers directs dans les pays en développement durant les années soixante-
dix; sa part dans 1 'ensemble de ces investissements est passee de 17 pour cent en 1971 a 27 pour
cent vers la fin de la décennie", Issues and programmes in various fields of activity of ESCAP:
main issues in the transnational corporations, E/ESCAP/309, 11 February 1983, p. 1.
— 15 —

Toutefois, 1 'evolution de la repartition des investisse-


ments étrangers directs ne ressemble pas a celle de la produc-
tion rnanufacturiêre elle-méme. On s'apercoit que, dans cer-
tains pays comme Singapour, Ia République de Corée et Hong-kong,
les investissements concernent presque exclusivenient l'industrie
nianufacturière d'exportation. Par contre, dans d'autres pays,
tels que la Thailande, la Malaisie et les Philippines33, us
sont beaucoup plus orientés vers le marché intérieur, bien que
cette situation se soit radicalement transformée au cours des
toutes dernières années.
Le rOle joué par les investissements etrangers directs et
les multinationales dans l'évolution des exportations de
produits manufactures semble avoir été trés different dans
chacun des divers pays en developpement de 1 'Asie. Ainsi , a
Singapour, par exemple, l'impact des investissements étrangers
dans les exportations de produits manufactures semble avoir été
ênorme en 1980, plus de 92 pour cent des exportations de mar-
:

chandises manufacturées de ce pays provenaient, en effet, des


entreprises ayant une forte participation de fonds etrangers, et
85 pour cent environ des firmes étaient contrOlées entièrement
ou majoritairement par des étrangers34. En Malaisie, cette pro-
portion atteignait probablement la même ampleur35. Dans la
République de Corée, en 1977, des operations de coproduction
menées conjointement par les multinationales et les firmes
locales ont eu a leur actif 31 pour cent environ des exporta-
tions mnanufacturiêres de ce pays36 et, a Hong-kong, les multi-
nationales sont responsables de 10 a 15 pour cent de ces expor-
tations37. Dans la Republique de Corée, 1 'importance relative
des exportations manufacturiêres des entreprises multinationales
est probablement supérieure a celle qui apparait dans les
chiffres indiques, car la croissance des exportat.ions de produits
manufactures des entreprises multinationales est de loin plus
forte que celle des firmes domestiques. (La part qui revient
aux multinationales dans le total des exportations manufactu-
riëres est passée de 1,8 pour cent en 1962 a 13 pour cent en
1969 et a 28 pour cent en .1974.)38 Certaines informations
donnent a penser qu'a Hong-kong, a Singapour et en Malaisie,
les entrepri ses multi nationales ont accru leur part relative
des exportations manufacturléres au cours de ces dernières
années. Par contre, les estimations qui ant été faites pour
1 'Inde montrent que la part des firmes étrangères demeure insi-
gnifiante dans ce Ii en va de même au Pakistan.
Ii est donc clair que l'importance relative des investisse-
merits des multinationales dans les exportations manufacturières
des pays d'Asie vane d'un pays a 1 'autre, au vu des données por-
tant sur l'évolution de ces investissements durant les deux d-er-
niéres décennies. Ces differences sont patentes même pour les
pays communément appelés "pays nouvellement industrialisés". Ainsi
qu'on peut s'en rendre compte par ce qui precede, les multina-
tionales ont joué un rOle inodeste dans certains pays tandis que
- 16

dans d'autres elles ont constitué un facteur primordial du déve-


loppement des exportations manufacturières. Néanmoins, on peut
raisonnablernertt penser qu'au cours des dernières années, ii y a
eu, dans presque tous les pays en développement de la region
asienne, un apport assez important d'investissements étrangers
directs dans les industries manufacturières - quel que soit le
degré de développement de ces pays.
Pour ce qul est de Ia repartition par industrie, onconstate
qu'au cours des deux dernières décennies les investissements
étrangers directs lies aux exportations se sont faits pour une
bonne part dans les industries alimentaires et dans les produc-
tions pétrolières et chimiques. Mais ces investissements ont été
plus importants encore dans les industries de l'electronique, du
vêtement et du textile, implaritées pour la plupart dans des zones
franches d'exportation (ainsi qu'on le verra ci-après).

3. Le rOle des zones franches d'exportation


Ces zones ont été souvent une sorte de continuation des tra-
ditionnels ports francs de l'époque coloniale qui furent créés
pour stimuler le commerce hors douane. La creation des zones
franches d'exportation4° a constitué, en quelque sorte, un pas
en avant :des activités industrielles ont eu la permission de
se dérouler egalement a l'intérieur d'un périmètre hors taxe.
Actuellement, de nombreuses zones franches ont pour activité
principale la transformation et l'assemblage de produits indus-
triels. On peut décrire une zone franche d'exportation comme
étant un site geographiquement isolé oü,sur le territoire d'un
pays, certaines categories de marchandises, sous forme de ma-
tières premieres, de pièces détachées oU de produits finis et
semi-finis, peuvent être importêes sans payer de droits de douane.
Une fois assemblées, transformées ou manufacturées, ces marchan-
dises peuvent être réexportées sans paiement de taxes.
Dans le passé, plusieurs pays ont essayé d'aider les expor-
tations manufacturières par le truchement d1un système assez peu
commode de remboursenient des taxes douanières et autres rede-
vances aux entreprises individuelles. On peut donc considérer
que les zones franches d'exportation ont été également un moyen
de simplification de certaines procedures administratives se
rapportant a la promotion des exportations.
Habituellement, les industries manufacturières qui désirent
s'installer dans ces zones bénéficient de plusieurs autres avan-
tages fiscaux et matériels. Ces stimulants comprennent, entre
autres, des d'infrastructure telles que terrains, élec-
tricité, systèmes de communications, adduction d'eau, égoüts et
— 17 —

bátiments; des exemptions et des subventions diverses parmi les-


queues les plus importantes sont les "tréves fiscales" (oti
exemptions fiscales temporaires), la levee des restrictions
frappant le droit de propriété des étrangers, le change des de-
vises etrangeres et le rapatriement des bénéfices. Bien que
chaque pays puisse avoir, en l'occurrence, ses méthodes particu-
lières - par exemple l'admission d'investisseurs nationaux dans
les zones42, les facilités accordées pour l'achat de matières
premieres produites dans le pays d'accueil et exemptées du pale-
ment des taxes a 1'exportation -,ll n'en reste pas moms que
l'éventail des divers stimulants offerts aux investisseurs po-
tentiels ne diffère guère d'un pays a 1 'autre et que 1 'octrol
de tous ces avantages est étroitement guide par les recommanda-
tions internationales44 en la matière.
Le type de production industrielle que l'on rencontre dans
les zones franches d'exportation est identique d'un côté ou de
l'autre des frontières nationales. En fait, les activités in-
dustrielles caractéristiques des zones franches d'exportation
peuvent être décrites comme étant des operations a forte intensité
de main-d'oeuvre, dépendant principalement d'apports étrangers
(capital, matériaux et personnel de gestion qualifié) et d'un
marché d'exportation vers lequel se dirige l'essentiel •de •leur
production. La gamme des produits qui sont manufactures dans
les zones franches est assez restreinte et les operations manu-
facturières de celles-ci se bornent a l'assemblage eta Ta trans-
formation de composants importés. Il est frappant de constater
combien se ressemblent toutes ces zones franches installées dans
tant de pays divers. Mais l'on peut se dire que leur rOle est
précisément d'éliminer les differences locales spécifiques,
susceptibles de créer des obstacles a un type particulier d'inves-
tissernents étrangers directs qui se pratique dans l'industrie
manufacturière a vocation exportatrice des zones franches et
que l'on appelle souvent production "offshore" ou "d'origine
universelle" ("world wide sourcing"). L'attrait exercé par cette
production offshore sur les EM des pays du tiers monde depend
cependant, au premier chef, de leur abondante reserve de tra-
vailleurs relativement peu payes et suffisamment qualifies pour
executer des operations d'assemblage et de transformation a forte
intensité de main-d'oeuvre45.
La production offshore est donc très courante dans les sec-
teurs ou les changements technologiques permettent de fractionner
le processus de production en diverses phases de travaux a forte
intensité de main-d'oeuvre et de capital. Bien évidemment, les
zones franches offrent aussi de bons emplacements pour les opé-
rations de production qui requierent., debut a Ta fin de leu-r-
déroulement, une forte intensité de main-d'oeuvre. En l'occur-
rence, c'est toute la production manufacturière qui pourrait s'y
- 18 -

installer. En répartissant ainsi les différentes operations de


cette production manufacturière entre pays en développement et
pays industrialisés, on peuttirerparti des avantages respectifs
offerts par les uns et les autres, par exemple la main-d'oeuvre
relativement peu des pays en développement pour ce qui
concerne les phases de la production requérant une forte intensité
de main-d'oeuvre et les techniques avancées des pays industria-
uses pour les phases qui exigent une haute intensité de quali-
fications, de technologie et de capital46.
Les secteurs oü, dans le tiers monde, les EM déploient le
plus d'activités sont ceux de l'electronique et des industries
electriques, ainsi que certaines branches de l'industrie textile47.
Le tableau 1.6 montre que 1 'on peut imputer a cette dernière in-
dustrie plus de la moitié en rnoyenne des exportations de produits
manufactures des pays en développement de l'Asie du Sud et de
1 'Est. Ii existe toutefois des variations pour ce qui est de la
repartition des exportations de ces différents secteurs. Ainsi,
le secteur du textile et du vètementcompte pour plus de 40 pour
cent dans les gains provenant des exportations manufacturières
a Hong-kong, en Inde, en Republique de Corée, a Macao, au Pakistan,
a Sri Lanka et en Thailande. La production de materiel élec-
trique est assez importante (plus de 10 pour cent des gains a
l'exportation) a Hong-kong, en République de Corée et en Thailande
et trés importante (plus de 35 pour cent) en Malaisie et a
Singapour. L'électronique et le textile comptent également
parmi les principales productions des zones franches d'exporta-
tion. D'autres produits manufactures moms importants, tels que
les articles de sport et les jouets, y tiennent aussi une place
non negligeable48.
Evidemment, ces produits manufactures ne proviennent pas
tous des entreprises multinationales et c'est seulement une partie
d'entre eux qul est fabriquée dans les zones franches. Dans les
industries du textile et du vêtement notamment, dont les techno-
logies sont largement accessibles aux entreprises du tiers monde,
une part importante de la production sort des fabriques domes-
tiques. Ii est vrai que, jusqu'à present, la commercialisation
des marchandises produites par ces fabriques est souvent con-
trôlée par de grands groupes commerciaux multinationaux tels que
Sears Roebuck, J.C. Penney, Montgomery Ward et de nombreuses autres
compagnies commerciales étrangères, japonaises pour la plupart49.
Bien qu'une grande partie de la production manufacturière
exportée provienne encore d'entreprises nationales et multinatio-
nales établies hors des zones franches d'exportation, on constate
une nette progression du nombre de ces zones ainsi que du nombre
des entreprises multinationales qui y sont implantées50. En 1980,
il existait déjà 53 zones franches d'exportation établies dans
une trentaine de paysen développement5l.
- 19 -

Tableau 1.6. Pourcentage des textiles et du vêtement et des


appareils electriques le total des exportations
de produits manufactures Dour certaines années,
dans les pays sélectionnés

Année Pays Textiles et Appareils Total


vêtement b) electriques c)

1976 Macao 93,8 0,6 94,4


1977 Hong-kong 48,2 15,2 63,4
1980 Malaisie 13,3 45,9 59,2
1976 Rep. de Corée 44,6 12,6 57,2
1977 Pakistan 56,5 0,1 56,6
1977 Thailande 44,4 11,2 55,6
1977 Sri Lanka 54,0 0,5 54,5'
1976 Inde 47,8 3,5 51,3
1979 Singapour 7,2 36,1 43,3
1980 Philippines 35,6 1,6 37,2

a)
Standard Industrial Trade Classification (SIIC)
5 a 8 minus SITC 68 (métaux non ferreux).
b)
SITC 65 + 84.
c) SIIC 72.

Sources : Nations Unies Manuel des statistiques du commerce


:

international et du developppement, 1979.


Malaysian Industrial Development Authority (MIDA):
Annual Report 1980, Kuala Lumpur, 1981.
Central Bank of the Philippines: Statistical Bulletin
1980, Manille 1981.
Central Bank of Ceylon: Review of the Economy 1980,
Colombo, 1981. —

Singapour, 1982.
- 20 -

Pour ce qui est de 1'J\sie du Sud etde l'Est, on y dénombrait, en


1981, 26 zones fonctionnant dans huit pays différents. (Ces renseignements
ainsi que d'autres informations détaillées figurent au tableau 3 de
l'annexe.) Plus du tiers de ces zones étaient établies en Mal aisle. Les
autres pays de la region qui possédaient plus d'une seule zone étaient la
Chine (quatre)52, les Philippines (trois), la République de Corée (trois)
et l'Inde (deux). A la fin de 1982, on prevoyait l'entrée en activité mimi-
nente de cinq autres zones : deux aux Philippines, une au Pakistan, une
a Bagdad et une en Thailande. Vingt-neuf autres zones au moms étaient en
pro jet53

En un sens, Hong-kong et Singapour peuvent être considérés comme étant


intrinsèquement des zones frariches d'exportation. C'est en effet la tota-
lité de leur territoire qui fonctionne pratiquement comrne un port franc, avec
les mêmes résultats que ceux des zones franches d'exportation spécifiques des
autres pays.

L'importance croissante des zones franches d'exportation dans les


pays en développement de l'Asie ne dolt pas ètre évaluée uniquement en fonc-
tion de l'accroissement du nombre absolu de ces zones. Leur part dans le
total des exportations de produits manufactures des pays oQ elles sont eta-
blies constitue un indicateur plus précis de cette importance. Ainsi, en
République de Corée, les exportations des zones franches se sont élevées, en
1976, 4 pour cent environ du total des exoortations de produits manufac-
turés de ce pays54. Aux Philippines55 et a Sri Lanka56, les exportations des
zones franches ont atteint, en 1980, respectivement 12,3 pour cent et 25,8
pour cent du total des exportations manufacturières,alors qu'en Malaisie
elles étaient de 40,9 pour cent de ce total pour l'année Tant a
Hong-kong qu'à Singapour, la production a haute intensité de main-
d'oeuvre des entreprises multinationales atteignait environ 10 pour cent
des exportations manufacturières de ces deux pays58.
Ii ressort de ces chiffres que, si ion excepte Singapour, les zones
franches d'exportation ont eu relativement davantage d'importance dans les
pays les moms engages sur la vole d'une politique d'industrialisation a
vocation exportatrice, et pour lesquels, parfois, cette politique n'était
même pas prioritaire. En certains cas, l'établissement de zones franches dans
un pays peut avoir été la premiere d'une série d'étapes prévues pour pro-
mouvoir les exportations manufacturières en général. Bans d'autres cas,
les autorités nationales ont créé des zones franches d'exportation dans le
seul but d'aboiir, pour un secteur limité de i'économie nationale, ies bar-
rières de droit ou de fait dressées devant les politiques d'exportation.
Apparemment, dans plusieurs pays, le désir de protéger i'industrie locale
a frequemment constitué un élément de dissuasion envers les tentatives visant
a favoriser la croissance et la diversification des exportations de produits
manufactures. Une totale elimination, dans i'ensemble de i'économie natio-
nale, de ces obstacles a l'expansion de l'exportation aurait certainement
suscité une levee de boucliers de la part des producteurs locaux de niarchan-
dises manufacturées. Par contre, ii a été maintes fois prouvé que la
- 21 —

creation de zones franches donnait rarement lieu a une résistance organisée


de la part des producteurs manufacturiers. Lorsqu'une zone franche d'expor-
tation est créée dans un pays, le reste de son économie n'en est pas moms
touché pour autant et, le cas ëchéant, on peut introduire dans ce pays des
réformes graduelles en vue d'une éventuelle reorientation de l'économie
vers 1 'exportation.

Ce dernier scenario s'est apparemment déroulé a Sri Lanka, Cu une zone


de libre echange a été créée au tout debut de la libéralisation du système
des echanges dans ce pays59. Dans le cas de la Malaisie - ou la plupart des
zones franches d'exportation ont de 8 a 10 ans d'existence - le gouvernement
a maintenu presque integralement l'ancien régime fonctionnant en dehors des
zones franches. Cela est confirmé par une récente étude de la Banque mon-
diale dans laquelle on souligne que l'essentiel du système des primes exis-
tant en Malaisie est caractérisé par des tendances nettement anti-exportatrices.
Les seuls pays oü l'exportation est devenue aussi intéressante pour les manu-
factures locales que leur production pour le marché intérieur sont les trois
exportateurs principaux de la region, a savoir Hong-kong, la République de
Corée et Singapour. Ainsi qu'on la mentionné précédemment, il est difficile,
sinon impossible, de faire une nette distinction entre les établissements
industriels des zones franches et les autres établissements industriels du
reste du pays. Dans la Republique de Corée, dont la puissance economique
dépasse celle des deux autres pays exportateurs précités, la manné des avah-
tages et des stimulants a l'exportation a été largement distribuée sur l'en-
semble de l'économie, avec pour consequence que les industries exportatrices
de ce pays ont eu teridance a se propager hors des zones.

En résumé, les zones franches d'exportation ont servi surtout a attirer


les entreprises manufacturléres d'exportation. Parfois, leur creation a
constitué un simple effort isolé des gouvernements pour exporter des marchan-
dises. Plus frequemment, cependant, l'établissement des zones franches dans
un pays a fait partie intégrante d'une politique destinée a donner une im-
pulsion a l'exportation des produits manufactures au bénéfice de toute l'éco-
nomie nationale. Dans les deux cas, les gouvernements ont escompté que les
zones franches d'exportation contribueraient de facon significative a la
réalisation de leurs objectifs de développement, notamment la creation de
nouveaux emplois, la formation de travailleurs qualifies, l'accroissement
des gains dans les echanges avec l'étranger et le transfert de technologie.

Notes

1
Ce chiffre s'applique aux pays en developpement a économie de marché.

- 2
(SIlt) (revise), sec-
tions 5 a 9, a l'exclusion de la Division 68 (métaux non ferreux). Les
chiffres ne comprennent pas de nombreux produits de l1industrie alimentaire,
boissons, tabacs et certains autres produits d'origine animale, végétale ou
minérale pour lesquels les statistiques du commerce ne font pas la distinc-
tion entre marchandises industrielles et marchandises non industrielles.
— 22 —

Voir annexe, tableau 1.

Voir annexe, tableau 2, pour le développement des exportations dans


les pays d'Asie.

L'Asie du Sud comprend les pays suivants Bhoutan, Birmanie, Nepal,


Bangladesh, Maldives, Inde, Pakistan et Sri Lanka. L'Asie de l'Est comprend
les pays suivants : Indonésie, Malaisie, Philippines, Singapour et Thailande
(pays du pacte de l'ASEAN), Corée, Hong-kong, Macao, Brunéi, Laos et Kampuchea.

6
Pour plus de détails,voir annexe, tableau 1.

Chine, Mongolie, République démocratique de Corée et Viet Nam.

8
Voir annexe,tableau 1.

Voir annexe, tableau 1.


10
Voir S. Lall: "The exports of manufactures by newly industrialising
countries - A survey of recent trends", "Economic and political Weekly"
(décembre 1980), p. 2053.

Y compris les pays a économie planifiée.


12
Voir E. Lee (ed): Export-led industrialisation and development
(Bangkok, ARTEP, 1981), pp. 3-7; B. Belassa: "Exports and economic growth",
Journal of Development Economics (juin 1978), pp. et "Export
incentives and export performance in developing countries: A
comparative analysis", Weltwirtschaftliches Archiv., n 144,
1978, pp. 24-61.
13
Voir D.B. Keesing: Trade policy for developing countries,
International Monetary Fund (World Bank Staff Working Paper
n0 353), August 1979, p. 264; World Bank World development
report, 1979, p. 188.
14
Il n'existe pas de definition vraiment precise des "pays
nouvellement industrialisés". On sait cependant que, parmi eux,
on inclut généralement trois pays d'Asie, a savoir Hong-kong,
la Republique de Corée et Singapour (a cOté du Mexique et du
Brésil). A ces cinq pays, d'aucuns ajoutent encore certains
pays du sud de 1 'Europe ainsi que 1 'Inde, la Malaisie et les
Philippines.
- 23 -

15
Voir annexe, tableaux 1 et 2.
Voir Lee, op.cit., p. 20.

17
"Trade slump hurts commodity nations", "Asian Wall Street
Journal" du 5 octobre 1982. D'après ce journal, les exportations
manufacturi ëres de 1 a Mal ai si e ont dimi nué au cours du premier
trimestre de 1982 dans une proportion de 23 pour cent (p. 24)
et une legère baisse a été egalement enregistree pour celles
de Hong-kong (p. 10).
18
A Hong-kong, les textiles et le vêtement représentent
encore près de la moitié du total des exportations et environ
un tiers de ces exportations dans la Republique de Corée. Voir
"The fibres of protectionnism","Far Eastern Economic Review",
15 rnai 1982, p. 74.

19
"Commission ponders import curbs", "Financial Times,
21 October 1981.
20
D.B. Keesing: "World trade and output of manufactures:
Structural trends and developing countries'exports (World Bank,
Staff Working Paper, Jan. 1979), p. 61.
21
Ibid.
22
G.L. Reuber, H. Crookell, M. Emerson et G. Gaillais-Hamonno:
Private foreign investment in development (Oxford, Clarendon Press
for OECD, 1973); T.G. Parry: The role of transnational corporation
in the developing ESCAP regions (Bangkok, ESCAP/CTC, 1980);
Keesing, op.cit.
23
Nations Unies: Recent developments related to transnational
corporations and international economic relations, E/C.1O/l982/2,
Commission des Nations Unies sur les soclétés transnationales, p.16.
24
Le flux net des investissernents directs étrangers a atteint
en 1980 US$ 39,5 millions (compare a uss 213 millions en 1977).
Ce chiffre résulte de la difference entre 1 'apport de US$ 256 mil-
lions et le debit de US$ 216 millions. Balance of payments statistics.
Washington, IMF, 1981.
- 24 -

25
K. Billerbeck and V. Yasugi: Private direct foreign
investment in developing countries, World Bank, Staff Working
Paper 1979. Calculé d'après les tableaux des pages
72 et 73.
26
R. Hsia: change, trade promotion and
export-led industrialisation.in Hong kong and South Korea", in
Lee (ed), Export-led . . ., op..cit., p. 130.
27
Department of Statistics: Report on the census of industrial
statistics 1980.

28
Lee (ed), op.cit., p.11.
29
Department of Statistics: Survey of manufacturing industries
1978, and Malaysian Industrial Development Authority (MIDA):
Annual Report 1980.
30
R. Bautista: "The development of labour-intensive industry
in the Philippines", dans 1 'ouvrage publié sous la direction de
R. Amjad: The development of labour-intensive industry in ASEAN
countries (Bangkok, ARTEP, 1981), p. 63.
31
D. Nayyar: "Transnational corporations and manufactured
exports from poor countries", Economic Journal (March, 1978),
p. 58.
32
Dans la plupart de ces pays, les exportations de mar-
chandises rnanufacturées ont augmenté en flèche au cours des dix
ou quinze dernières années. A Singapour, elles sont passées
de 26,7 pour cent en 1965 a 27,5 pour cent en 1968 et de 53,6
pour cent en 1973 a 64,6 pour cent en 1978. En Malaisie, les
augmentations ont été du mème ordre; de 10,4 pour cent en 1963,
elles sont passées a 10,9 pour cent en 1968 et de 19,1 pour cent
en 1973 a 22 pour cent en 1978. Aux Philippines, les exporta-
tions sont passées de 6,2 pour cent en 1961 a 8,5 pour cent en
1969 et a 14,3 pour cent en 1974. A Sri Lanka, la part des
produits manufactures dans les exportations a considérablement
augmenté aprés la libéralisation du régime des échanges et du
commerce en 1977, en passant de 13,4 pour cent en 1977 a 34,6
pour cent en 1979. Cette tendance est la consequence logique
de la croissance exceptionnelle des exportations manufacturières
dans les années soixante et soixante-dix (e.g.chapitre 1.1).
Parry, op.cit., p. 23.
- 25 —

Department of Statistics: Report on the census of industrial


production 1980, op.cit.

E. Lee: Export-oriented industriaiisation and employment


in South East Asia (Bangkok, 1982, miméographié).
36
Nations Unies "Monitoring and regulating transnational
:

corporations in the Republic of Korea, document de travail du


Groupe paritaire ESCAP/CIC sur les entreprises transnationales
(Bangkok, 1981), p. 2.

Nayyar, op.cit., p. 62.

38
Sung-Hwan Jo: The impact of multinational firms on
employment and incomes: The case study of South Korea (Geneva,
ILO, 1976; mimeographed World Employment Programme research
working paper; distribution restreinte).
Lall, op.cit., p. 2106.

40
Ainsi qu'on l'a déjà mentionné, il existe plusieurs autres
appellations appliquees au même phénoméne, entre autres : zones
de libre exportation, zones industrielles libres, zones de libre
échange, zones d'exportations industrielles, zones de promotion
des investissements, zones économiques spéciales, zones de pro-
duction en entrepôt douanier, etc.
41
Dans certains pays (comme la Malaisie ou les Philippines),
il est interdit aux manufactures établies dans les zones franches
d'exportation de comniercialiser leurs produits sur le marché
local; dans d'autres pays, elles peuvent le faire jusqu'à 10 ou
30 pour cent du total de leurs ventes.
42
Dans la Republique de Corée et au Pakistan, les entre-
preneurs locaux ne peuvent être propriétaires que dans le cadre
d'une entreprise de coproduction de la zone franche. Aux Philippines,
a Sri Lanka et en Malaisie, ils ont la possibilité d'être entiè-
rement propriétaires de firmes établies dans les zones franches.

A Sri Lanka, 1 'utilisation des matiêres premieres a été


a l'origine de l'ouverture d'une zone franche a Katunaya Ke.
- 26 -

On peut trouver les directives concernant les reglemen-


tations et l'infrastructure des zones franches dans 1. Kellerher:
"Handbook in export free zones" (Vienne, UNIDO/IOD.31, 1976),
p. 117. Avant la publication de ce document, d'autres documents
de l'ONUDI ont déjà servi de guide pour l'établissement des
zones franches. La plupart des pays ne se sont guère écartés
de ces "prescriptions" établies par l'ONUDI (Organisation des
Nations Unies pour le développement industriel).

F. Fröbel, J. Heinrichs and 0. Kreye: The new international


division of labour(Canibridge, Cambridge University Press, 1980),
p. 303. J.M. Finger: "Tariff-provisions for offshore assembly and
the exports of developing countries", Economic Journal (Cambridge,
Cambridge University Press), June 1975.
46
v•s• Chang: The transfer of technology: Economies of
offshore assembly: The case of the semi-conductor industry
(New York, UNITAR, United Nations, 1971).

R. Moxon: "Offshore sourcing in less-developed countries:


A case study of multinationality in the electronics industry",
The Bulletin, New York University Graduate School of Business
Administration, Nos. 98-99, juillet 1974.
48
BIT : Effets des entreprises multinationales sur l'emploi
dans les pays en développement (Genêve, 1981), p. 78.

R.T. Snow: "Multinational corporations in Asia: the


labour-intensive factory", Bulletin of concerned Asian Scholars,
vol. II, n0 4, 1979, p. 27.
50
ComparEeà l'investissement total des entreprises multina-
tionales dans chaque pays, l'importance relative des investisse-
ments de ces mêmes entreprises dans les zones franches d'exporta-
tion vane considérablement d'un pays a l'autre. En Malaisie,
des 1979, le capital étranger investi dans les entrepnises eta-
blies en zones franches atteignait 17,6 pour cent du total des
capitaux étrangers i nvesti s dans toutes les entrepni ses i ndus-
trielles agréees par la MIDA (Malaysian Industrial Development
Authority), selon un calcul base sun des données non publiées
provenant de cet organisme. Aux Philippines, de 1970 1979,
seulement 1pour cent du capital-actions investi dans les pays
proveriait des industries installées dans les zones franches (selon
un calcul base sun des données, non publiées, provenant de la
Banque centrale des Philippines). Enfin, les investissements
pnivés des entreprises des zones franches d'exportation, faits
en 1979 et en 1980 Sri Lanka, ont été trois fois et demie
— 27 -

supérieurs aux investissernents privés réalisés dans les industries


et les entreprises en COpropriété établies en dehors des zones
franches. (D'apres un calculbasé sur des données non publiées
provenant de la Central Bank of Ceylon Review of the Economy
:

(Colonibo, 1960 et 1981).'


51
j• Currie: Investment: The growing role of export processing
zones (London, The Economist Intelligence Unit, 1979).
52
Les zones franches chinoises sont assez différentes des
autres, pour la raison qu'on a autorisé êgalernent des investisse-
ments dans l'infrastructure mème de ces zones. Cette difference
est accentuée du fait que lesdites zones portent le nom de "zones
écononhiques spéciales" au lieu de "zones franchesd'exportation".
La situation est siniilaire a Sri Lanka pour ce qui est de in- 1

dustrie du jouet, oü l'on a volontairement laissé tant la cons-


truction que l'exploitation de la seconde zone franche du pays
entièrement aux mains d'industriels privés.
Dont treize aux Philippines et cinq en Malaisie.
Voir Takeo Tsuchiya : "Masan: Anepitome of the Japan-ROK
Relationship" in Free trade zones and industrialisation of Asia.
A special issue of AMPO/Japan-Asia Review (Tokyo,
Pacific-Asia Resources Center, 1977), p. 2,and also Institute
of Developing Economies: Export processing zones in Asian countries
(Japanese) (Tokyo, 1978), p. 38.

Calculé d'après les chiffres fournis par 1 '"Administration


des zones franches" (EPZA) a Manille.
56
Calculé d'après D. Ramanayake : The Katunayake Investment
Promotion Zone - A case study (Bangkok, ILO-ARTEP, September 1982).

Calculé d'après Lim Chui Choo : Free trade zones in Malaysia


(Kuala Lumpur, 1981),

prévoit que, vers 1985, une proportion de 20 pour cent


environ du commerce mondial passera par les zones franches. Cette
prevision s'appuie sur une enquête faite par une société consul-
tante américaine et dont certains éléments ont été publiés dans
EPZA-Newsletter, vol. II, no 4, Manille.
- 29 -

CHAPITRE II

EFFETS DES ENTREPRISES MULTINATIONALES SUR L'EMPLOI DANS


LES ZONES FRANCHES D'EXPORTATION DES PAYS D'ASIE

1. La structure des investissements dans les zones franches


d'exportation
a) Appartenance des eritreprises établies
dans les zones franches d'exportation et
origine des investissenients étrangers
Après avoir lu le chapitre précédent, on ne s'étonnera
guèrede constater que la plupart des entreprises établies
dans les zones franches d'exportation appartiennent entière-
rnent a des etrangers ou qu'il s'agit d'entreprises en cc-
production ("joint ventures") a propriêté majoritaire étran-
gére. C'est une evidence qui ressort du tableau 2.1. Pour
chacun des pays figurant dans ce tableau - mis a part 1' Inde 1

on peut voir que les trois quarts des entreprises installées


dans les zones franches sont entièrement ou partiellement
contrOlées par des étrangers (a 100 pour cent dans la
République de Corée, a 95 pour cent en Malaisie, a 88 pour cent
a Sri Lanka et a 75 pour cent aux Philippines). Dans certains
pays, on note une nette predominance des fines entièrement
étrangères (en Republique de Corée et Malaisie) tandis que,
dans d'autres, la majorité d'entre elles fonctionnent dans
le cadre d'arrangements de coproduction entre entrepnises
locales et étrangeres (aux Philippines et a Sri Lanka). C'est
aux Philippines et en Inde que l'on trouve un nombre assez
significatif d'entreprises indigenes établies dans les zones
franches d 'exportation.
Au cours des récentes années, on a constaté qu'une certaine
tendance se faisait jour en faveur de la creation d'entreprises
en coproduction dans les d'exportation. Cela
s'est vérifié surtout a Sri Lanka. En effet, depuis 1978,
date de la creation d'une zone franche d'exportation dans ce
pays, pas moms de 79 pour cent des entreprises qui s'y
trouvaient étaient des établissements fonctionnant en co-
production et 49 pour cent du capital-actions de l'ensemble
des entreprises étai.entde provenance locale. A Masan (Republique
de Corée), le nombre des entreprises en est
passé de 21 pour cent en 1977 a 28 pour cent en 1979.
- Pour Ce _qui de Lte des- Lnvesti-ss-emen-ts- —

étrangers dans les zones, elle offre une image assez hétérogéne.
Cela est dO sans doute aux differences qui procèdent des si-
tuations géographiques ou des anciennes relations coloniales
Tableau 2.1. Structures de la propriété des entreprises des zones
franches d'exportation dans un certain nombre de pays d'Asie

Pays Nombre total des Entreprises entiè- Entrepri ses Entreprises Autres
entreprises rement contrOlées en co- locales
(et pourcentage) par les étrangers production

Sri Lanka (1981) 34 (100) 3 (9) 27 (79) 4 (12)


(Katunayake)
Rep. de Corée (1980) 94 (100) 68 (72) 26 (28)
(Masan)

Philippines (1980) 67 (100) 28 (42) 22 (33) 17 (25)


(3 zones)
74 (100) 47 (64) 23 (31) 4 (5)
Malaisie (1979)
(9 zones)
Inde (1980)
(Kandla) 45 (100) - 8 (18) 31 (69) 6 (13)
(Santa Cruz) 31 - 16 (52) 15 (48) -

Note : Les chiffres entre parentheses indiquent la proportion (pourcentage) de la propriete


de chaque catégorie.
Sources : Sri Lanka : Information obtenue par la Greater Colombo Economic Commission (GCEC).
Rep. de Corée : Buyung Gil Van :document de travail sur les zones franches en
Rep. de Corée redige pour 1 'Asian Productivity Organisation (APO)
Colloque sur l'impact économique et social des zones, Colombo, aoQt 1980.
Philippines : Export Processing Zone Authority (EPZA), rapport annuel.
Malaisie Information obtenue par Malaysian Industrial Development Authority (MIDA).
Inde : Tandon Prakash, Free Trade Zones in India, document de travail rédige pour le
Centre de développement de 1 'OCDE, aoOt 1980.

I — 4
- 31 -

ou encore des liens ethniques (ce dernier trait s'appliquant


surtout au cas particulier des capitaux chinois investis
outre-mer), etc. Aux Philippines, IC grcs des jnvestjssements
étrangers provient des Etats-Unis (30 pour cent). A Sri Lanka,
par contre, c'est Hong-kong qui est le principal investisseur
pour ce qui concerne le nonibre de firmes ávec un capital-
actions ëtranger. En République de Corée, a Singapour et
en Malaisie, les investissements êtrangers sont surtout
japonai 5.
Dans quelques zones franches d'exportation, ii peut y
avol r predominance de capi taux venant d' un pays parti cull er,
niais, de façon génerale, les zones bénéficient de l'apport
de capitaux originaires d'un large éventail de pays. La seule
exception est Masan, en République de Corée dans cette zone,
:

les investisseurs japonais ne contrölent pas moms de 90 pour


cent des fines. La plupart des investissements proviennent
des pays industrialisés; mais, dans les derniêres annêes, on
a Pu constater que les entrepreneurs des pays en développement
commencent a s'intéresser eux aussi aux zones franches d'ex-
portation, particuliêrement en utilisant des arrangements
de coproduction. Ces entrepreneurs appartiennent généralement
aux pays "nouvellement industrialisés" d'Asie,3â savoir
Hong-kong, la République- de Corée et Singapour

b) Repartition sectorielie des entreprises


dans les zones franches d'exportation
En 1979 et 1980, les queique 175 entreprises qui étaient
établies dans les zones franches d'exportation de la Malaisie,
des Philippines et de Sri Lanka ne coniprenalent pas moms de
38 branches d' activité fi gurant dans 1 a Classification inter-
nationale type par industries des activités économiques (CIII)
et tous les groupes d'activités économiques importants, sauf un
étaient représentés dans lesdites zones. Néanmoins, lorsqu'on
fait une ventilation de ces donnêes (tableau 2.2), on s'aper-
colt que cette repartition est fort iriégaie.
Deux grands groupes économiques englobent, a eux seuls,
80 pour cent du total de ces établissements. Ii s'agit, d'une
part, du groupe des textiles, de 1 'habillenient et du cuir
(CITI 32) et, d'autre part, du groupe de la fabrication d'ou-
vrages en métaux, de machines et de materiel (CIII 38) (clas-
sês ci-après sous la denomination d'"industries d'êquipernent").
En allant plus avant dans cette analyse, on s'aperçoit que
grou-pe-s a- savoi r ce-i-u-i de 1 '-h-a-bi lleme-n-t-
(abstraction faite de l'industrie de la chaussure) et ce-
lui de la fabrication de materiel et d'appareils de radio,
de télévision et de télocornrnunications, engiobent, a eux seuls,
plus de la moitlé de toutes les entreprises. Les secteurs de
rnoindre importance a prendre encore en consideration sont le
- 32 -

Tableau 2.2. Repartition sectorielle des entreprises des


zones franches d'exportation en Malaisie,
aux Philippines et Sri Lanka

Groupe CIII Malaisie Philippines Sri Lanka Total


(1979) (1980) (1981 )

11. Agriculture 1 1

31. Produits alimentaires,


boissons, tabac 1 1 2 4

32. Industries du textile,


de l'habillement et du
cuir 11 27 22 60

33. Industrie du bois et


fabrication d'ouvrages
en bois 1 2 1 4

35. Fabrication de papier et


d'articles en papier,
imprimerie et edition 1 1

35. Produits en caoutchouc


et en plastique 2 5 4 11

36. Produits non rnétalliques


et non minéraux 1 1

38. Fabrication d'ouvrages


en métaux, de machines
et de materiel 55 24 1 80

39. Autres industries


manufacturières 4 6 1 11

63. Restaurants et hOtels 1 1

74 67 34 175

Source : Tire de l'annexe, tableau 4.


- 33 -

filage, le tissage et le finissage des textiles; la bonneterie,


cnnrt. Tl s'aait done
de
de vêtements de toutes sortes
Sauf pour les industries du textile et de 1 'habillement,
dont les méthodes technologiques sont assez peu sophistiquees,
la plupart des activités industrielles dans les zones se
bornent a un simple assemblage d'éléments importés. Cela est
particulièrement vrai pour les industries d'equipement et au-
tres industries manufacturières (CITI 39). Il en résulte que,
méme lorsqu'il s'agit des industries d'équipement, qul re-
qui êrent en pri nci pe une haute technologi e, 1 a producti on dans
les zones franches demande peu de qualifications et peu de Ca-
pitaux. Cela explique qu'en Malaisie, par exemple, la fabri-
cation d'appareils electriques industriels et d'appareils
electroniques qui constitue la principale production des zones
franches dans la branche des industries d'équipement se place
derriere 1 'industrie de la tannerie; elle présente les chiffres
les plus bas de tous les secteurs I ndustriel s dans un calcul
comparatif portant sur les actifs fixes par travailleur, a
savoir M$ 6 900 par travailleur, alors que ce chiffre est
:

de M$716 900 pour la totalité des secteurs industriels (en


1979) . La predominance de ces secteurs industriels est éga-
lement forte dans d'autres zones franches asiennes et proba-
blement dans les zones franches d'exportation de toutes les
parties du ronde. A Masan (Republique de Corée), par exemple,
Ia fabrication de matériels electrigues atteint 60 pour cent
des exportations des zones franches
Enfin, 11 semble que certaines zones attirent les inves-
tisseurs pour un type particulier de production. Ainsi, a
Sri Lanka, c'est la fabrication des vétements qui prévaut
tandis que les industries d'équipement y sont pratiquement
inexistantes. Par contre, dans les zones de Masan (Republique
de Corée), de Batu Berendam, de Bayan et de Songei Way
(en Malaisie), c'est exactement l'inverse On peut expliquer
.

ces differences par la diversité des caractéristiques des


investissements étrangers dans les zones franches d'exportation.

c) Caracteristiques des investissements


étrangers dans les zones franches
'exportation
Les données relatives àl'origina, la repartition
a.

sectorielle, a la dimension des entreprises et a la strategie


commerciale permettent d'avoir une idée assez precise des
caractéristiques diverses que présentent les investissements
des entreprises multinationales dans les zones franches
d'exportation. L'une des formes les plus typiques de l'inves-
tissement multinational est celle qui prévaut dans l'industrie
- 34 -

des machines et appareils électroniques, en particulier dans


la production des semi-conducteurs et des circuits intégrés.
Au cours des quinze dernières années, les entreprises multi-
nationales de ce secteur hautement technologique ont établi
un vaste réseau de moyens de production a travers les zones
franches d'exportation de tous les pays en développement du
monde, et particulierement dans le Sud-Est asiatique. Ces
moyens de production concentrés dans les zones franches servent
presque exciusivement a l'assemblage et au montage de composants
qui sont importés a partir du pays du siege de la maison mere.
En Malaisie, on comptait, en 1979, 19 de ces entreprises,
situées presque toutes en zone franche. La plupart d'entre elles
employaient une main-d'oeuvre s'élevant a 1 000 personnes
environ et une entreprise en coproduction employait même
plus de 6 000 travailleurs. Presque toutes ces usines apparte-
naient entièrement a des etrangers et le siege central de
15 d'entre elles, sur les 19, se trouvait aux Etats-Unis.
Dans les autres zones franches de la region, le nombre des
usines américaines de semi-conducteurs dépassait de loin
celui des usines d'autres origines. Ii faut y voir, sans doute,
le résultat des strategies différentes respectivement adoptées
par les multinationales des Etats-Unis et leurs concurrents,
notamment le principal d'entre eux, le Japon. Les entreprises
japonaises de semi-conducteurs font beaucoup plus largement
appel a l'automation que les américaines. De même estiment-elles
que les méthodes de contrOle de qualité utilisées au Japon
ne peuvent pas être efficacement appliquées dans les pays en
développement. C'est sans doute la raison pour laquelle les
firmes japonaises sont passablement réticentes a construire
des usines d'envergure les zones franches d'exportation
des pays en développement
Contrairement aux firmes japonaises, les firmes américaines
ont de trés importants établissements dans les zones franches
des pays en développement. Elles ont choisi de ne pas automa-
tiser les operations de finissage de leur production et de
remplacer cette automation par l'utilisation de la main-d'oeuvre
peu coüteuse de ces pays. Ii s'agit d'une pratique qui remonte
aux années soixante et qui a été favorisée par une decision
de la "United States Tariff Commission" aux termes de laquelle
les marchandises américaines exportées a l'étranger pour y
subir des transformations ne paient, à1leur retour, que des
taxes douanières sur la valeur ajoutée . De toute evidence,
cette reglementation a egalement favorisé l'établissement des
entreprises multinationales aniéricaines dans les pays en
développement en mêrne ternps que par ces entreprises
d'une abondante main-d'oeuvre a bon marché Les écarts entre
.

les salaires payés dans le pays du siege et ceux qui sont


d'usage dans les pays d'accueil ont sans aucun doute été
egalement l'une des principales raisons de l'installation dans
ces derniers pays des multinationales originaires de la GEE,
- 35

de l'Australie et du Japon13. Cela a été particulièrement


vrai pour les entrepri ses multi nati onales fabriquant des
produits électroniques tels que les montres a les
calculatrices et les jeux electroniques, les postes de radio,
des instruments de precision, du materiel d'optique et de
photographie et celles qui s'occuperit de la taille de pierres
précieuses, etc. Les caractéristiques de ces entreprises
different de celles des firmes américaines productrices de
semi-conducteurs. En general, leurs usines sont moms impor-
tantes et elles fonctionnent plus fréquemment sur la base
d'accords de coproduction avec des partenaires locaux.
Les politiques d'investissement appliquees par les EM
des pays en développement different quelque peu de celles des
pays industrialisés. Dans les trois pays ci-dessus considérés
(Malaisie, Philippines et Sri Lanka), 37 de ces entreprises
étaient établies dans les zones franches d'exportation, dont
7 en Malaisie, 14 aux Philippines et 16 a Sri Lanka; elles
représentaient respectivenient 3,5 pour cent, 21,7 pour cent
et 51,6 pour cent du total de dans les zones franches
(chiffres approximatifs pour 1980) L'essentiel (80 pour cent)
.

des capitaux investis était fourni par un petit groupe de


pays "nouvellement industrialisés" d'Asie possédant un secteur
industrialisé assez développé. Ces investissements des EM
du tiers monde dans les zones franches d'exportation se font
surtout dans 1 'industrie de 1 'habillement (68 pour cent).
Les autres secteurs industriels ou les investissements ont
egalement une certaine importance sont le textile, la chaussure,
la fabrication des meubles et accessoires et la fabrication
de machines, d'appareils et fournitures electriques. Presque
toutes les EM origmnaires de pays en développement utilisent
des technologies "intermédiaires" ou des technologies "avancées".
Bon nombre d'entre elles fonctionnent sur la base d'accords
de coproduction ("joint ventures"). Une proportion de 14 pour
cent seulement de ces entreprises du tiers monde sont contrö-
lees entièrement par des êtrangers (a titre de comparaison,
cette proportion est de 82 pour cent pour les entreprises
multinationales américaines et de 52 pour cent pour
entreprises originaires d'autres pays industrialises) . La
dimension moyenne des établissements appartenant aux multi-
nationales du tiers monde est également assez modeste ces
établissements emploient en moyenne 488. travailleurs; par
comparaison, ce chiffre est de 920 pour les entreprises
1

d'origine arnéricaine et pour les EM originaires des


autres pays industrialisés
En ce qui concerne 1 'intensité du capital, il n'existe
vraimen-t p-a-s----d-e ces troi-s-
groupes d'investisseurs. Il n'y a pas non plus de
notables pour ce qui est des motivations des intéressés
- 36 -

Qu'elles solent originaires de pays industrialisés ou de


pays en développement, les EM qui investissent dans les
zones franches des pays d'Asie sont a la recherche de
moindres coQts de production. Généralement, elles cherchent
en premier lieu a faire des economies sur les salaires; mais,
dans le cas des investisseurs de Hong-kong, ii s'agit de
plus en plus de réaliser des economies sur le coüt des terrains.
Compte tenu de ce que le niveau des salaires payes dans les
pays de siege des EM du tiers monde est déjà relativement
bas, les economies éventuellement réalisables par les inves-
tisseurs de ces pays nouvellement industrialisés sont évidemment
plus substantielles lorsque les investissements se font dans
les pays les moms développes d'Asie. Il n'est donc pas
étonnant de constater que les entreprises étrangères origi-
naires des pays du tiers monde sont completement absentes de
Hong-kong et de la République de Corée mais que, par contre,
elles se multiplient dans des pays tels que Sri Lanka,
l'Indonésie ou le Bangladesh. En résumé, les differences de
salaires - qu'elles soient importantes comme c'est le cas pour
les investisseurs des pays industrialisés ou seulement substan-
tielles s'il s'agit d'investisseurs de pays nouvellement
industrialisés - constituent, a n'en pas douter, 1 'une des
raisons majeures de l'investissement etranger dans les zones
franches d 'exportation.
Par ailleurs, 1 'industrie de 1 'habillement offre aux EM
des pays nouvellement industrialisés d'Asie un motif supple-
mentaire de faire des investissements dans les pays les moms
industrialisés de la region :.elles ont, en effet, la possibi-
lité de profiter des quotas non utilisés par ces derniers
pays pour l'exportation de marchandises textiles vers les pays
industrialisés (question qui a été déjà largement traitée
au chapitre I) - sans compter les investissements qu'elles
peuvent faire dans les pays auxquels aucun quota n'est impose.
A cet égard, on peut constater que les manufactures de véte-
ments des pays nouvellement industrialisés ont fortement
accru leur capacité de production dans l'espoir d'augmenter
leurs exportations dans ce domaine.

2. Effets directs des entreprises multinationales


sur l'emploi dans les zones franches d'exportation
en Asie
Le nombre des travailleurs employés dans les zones
franches d'exportation des pays d'Asie est relativement
modeste par rapport au volume de la main-d'oeuvre et de
1 'emploi dans ces pays. En 1980, le nombre des di-
rects dans ces zones s'elevait a 500 000 environ . Leur
repartition entre les divers pays est indiquee au tableau 2.3.
- 37 -

Tableau 2.3. L'emploi dans les zones franches d'exportation


des pays d'Asie

Pays Emploi (Année) Pourcentage de


1 'emploi dans les
industries ma)nu_
facturières a

000b)
Hong-kong 70 (1979) 8,0
Inde 3 100 (1980) 0,1

Indonésie 8 800 (1981) 02c)


Malaisie (1980) 23,4
République de Corée 121 5,1

Philippines 22 800 (1980) 3,2


Singapour 105 (1980) 35,7
Sri Lanka 14 700 (1981) 7,3

a) dans le secteur structure;


b) emploi dans les entreprises entièrement en mains étrangères;
c) base sur les données de 1 'emploi dans les industries
manufacturières pour 1977;
d) Malaisie de 1 'Quest;
e) 31 200 dans deux zones franches (1979), plus 80 000 dans
sept "export industrial estates" (1975);
f) estimation de l'emploi dans les industries typiques des
zones franches (industries a vocation exportatrice, firmes
appartenant a des étrangers, dans le textile, l'habillernent,
1 'électronique, etc).
Source : Données de1 'emploi figurant a 1 'annexe, tableau 3.
Pourcentage dans les industries manufacturières calculé
a partir des chiffres de l'emploi figurant dans les
tableaux 3 et 5 de 1 'Annuaire des statistiques du
vail du BIT, 1982 (Genève).
- 38 -

Deux pays, a savoir Singapour et la Republique de Corée,


fournissaient a eux seuls 50 pour cent de ces emplois. Les
autres pays,oü le volume de l'emploi dans les zones franches
est relativement élevé, sont la Malaisie et
Pour ce qui est de 1 'ensemble de 1 'emploi dans les
industries manufacturières du secteur structure, l'impact
des zones franches d'exportation vane d'un pays a un autre.
A Singapour, un tiers des travailleurs du secteur structure
de l'industrie manufacturière sont engages dans les activités
typiques des zones franches. Un trés fort pourcentage (27 pour
cent) de la main-d'oeuvre de Singapour est employe dans
l'industrie manufacturière. Les zones franches d'exportation
procurent donc du travail a une partie substantielle de la
population active (approximativement 10 pour cent). Ii est
rare de trouver un pourcentage aussi élevé dans d'autres
pays de la region. Dans la péninsule malaise, 23 pour cent des
emplois de l'industrie manufacturière se trouvent dans les
zones franches alors que l'emploi dans l'ensemble de l'industrie
manufacturière atteint 10 pour cent du total de la main-d'oeuvre
du pays; les zones franches y occupent donc 2 pour cent de
toute la population active. A Hong-kong et dans la Republique
de Corée (qui, comme Singapour, sont des pays hautement indus-
trialisés et oü le secteur manufacturier comprend 46 et 23 pour
cent respectivement de la main-d'oeuvre), l'emploi dans les
zones franches d'exportation représente seulement moms de
1 pour cent du total de 1 'emploi national dans le premier de
ces pays (Hong-kong) et environ 4 pour cent dans le second
(Republique de Corée). Cela vient de ce que ces deux pays font
assez peu appel a l'investissement étranger direct pour leur
industrie manufacturiére d'exportation, contrairement aux autres
pays de la region. Pour ce qui est de l'Inde, des Philippines
et de. Sri Lanka, le pourcentage des eniplois offerts par les
manufactures de leurs zones franches d'exportation se situe
entre 0,1 et 7,6 pour cent. Ii ressort de ce qui precede que
le volume de l'emploi dans les zones franches d'exportation
représente, en fait, une faible partie de la main-d'oeuvre
de ces pays. Et les données recueillies en 1980 prouvent que,
tant en ternies absolus qu'en termes relatifs, la contribution
des entreprises des zones franches au développement de l'emploi
demeure fort modeste dans la plupart des pays Par
contre, dans une perspective plus large, on peut dire que
l'emploi dans les zones franches constitue un facteur dyna-
misant pour plusieurs pays de la region en termes de contribu-
tion a l'accroissement de nouvelles activités. Depuis leur
établissement dans la region, les zones franches d'exportation
ont compté pour 60 pour cent au moms dans 1 'expansion
l'emploi dans l'industrie manufacturière de la Malaisie et
de Singapour et pour 10 pour cent au moms a Hong-k.ong, aux
Philippines et en Republique de Corée.
- 39 -

Cornpte tenu de 1 'origine et de la repartition sectorielle


des entreprises des zones franches, ii apparait clairement que
plupart des ernplois y ont été cré.és grace a 1 'investissement
des niultinationales etrangères. Etant donné que, dans ces zones,
on se trouve en presence d'une forte concentration d'industries
relativement peu variées, les investissements faits par les
entreprises multinationales ont donné une grande impulsion a
l'emploi en ouvrant de nouvelles perspectives de travail dans
des secteurs tels que 1 'électronique, le textile et 1 'habille-
ment. Selon une estimation faite par 1 'ONUDI, la moitié environ
des travailleurs des zones franches d'exportation em-
ployés dans la fabrication de machines électriques , un secteur
ou les multinationales ont une place prépondérante. En examinant
la repartition sectorielle des entreprises (tableau 2.2), on
s'aperçoit que les entreprises des secteurs des machines
électriques et du textile/habillement comptent dans l'ensemble
pour 2/3 au moms de 1 'emploi total dans les zones franches de
Malaisie, des Philippines et de Sri Lanka, et qu'il en est a
peu pres de même pour ce qui concerne les autres pays d'Asie
(tableau 2.4). Toutefois, on note que l'importance relative de
l'emploi dans ces déux secteurs économiques vane énormément
d'un pays a l'autre. Dans certains pays, les zones franches
d'exportation sont davantage spécialisées dans la production
de materiel électronique et offrent un nombre important
plois correspondants, tandis que, dans d'autres pays, c'est la
production des textiles et des vétements qui occupe la premiere
place et offre le plus d'emplois. Dans les zones franches de la
Malaisie, l'électronique procurait, en 1979, 75 pour cent des
emplois des zones franches et l'habillement, 3 pour cent. A
Sri Lanka, tout au contraire, la proportion des emplois dans
ces deux secteurs était respectivernent de 2 pour cent et de
90 pour cent. C'est également l'industrie du vêtement qui domine
tant la production que l'emploi dans les zones franches d'ex-
portation des autres pays d'Asie ou les sont peu élevés,
tels que les Philippines et le Bangladesh
- 40 -

Tableau 2.4. Repartition sectorielle des emplois dans


quelques zones franches d'exportation en Asie

Philippines a)
. . .
Code CIII Secteur Malaisie . .
Sri Lanka
(1979) (1980) (1981)

311-312 Produits alimentaires,


boissons et tabac 271 156 657
321 Industrie des textiles 7 953 272
322 Habillement 1 884 8 411 13 261
323-324 Industrie du cuir et de la
chaussure 247 1 662
331-332 Industrie du bois et fabri-
cation d'ouvrages en bois et
en liege et fabrication de
nieubles 234 349 52

341 Fabrication de papier et d'ar-


tides en papier 191

355 Industrie du caoutchouc 1 824 185

356 Fabrication d'ouvrages en


matière plastique 651

381-382 Fabrication d'ouvrages en nié-


taux et de machines (a l'excep-
tion des machines electroniques) 231
1

383 Fabrication de machines élec-


triques (y compris les machines
electroniques) 51 582 2 814 291

384 Construction de materiel de


transport 221 2 066
385 Fabrication de materiel medico-
chirurgical, d'instruments de
precision et d'appareils de mesure
et de contrôle; de materiel pho-
tographique et d1instrunients
d'optique 2 549 74

390 Autresbjndustries manufactu-


rières 988 3 588 235
Activités non industrielles 59

Totaux 69 221 20 203 14 740

(Voir notes et sources page suivante)


- 41 -

Motes

a) Seulement la zone franche de Bataan.


b) Tels les jouets et articles de sport, etc.

Sources : Malaisie : calculé d'après des donriées, non


publiées, fournies par la "Malaysian Industrial
Development Authority" (MIDA).

Philippines H.L. Ngo: Policies to attract export-


:

oriented industries: The role of EPZs in the


Philippines, Freiburg, Institute for Development
Policy, 1982, p. 61.

Sri Lanka D. Ramanayake: The Katunayake Investment


:

Promotion Zone: A case study (Bangkok, ILO-ARTEP,


1982), p. 46.

3. Effets indirects des entreprises


multinationales sur l'emploi dans
les zones franches d'exportation en Asie
Ii est certain que les investissements des entreprises
multinationales dans les zones franches d'exportation ont, a
divers titres, des effets indirects sur l'emploi, encore qu'il
soit pratiquement impossible d'évaluer cet impact en termes
statistiques précis, ainsi qu'on le fait pour les effets
directs; la difficulté d'une telle evaluation vient de ce qu'on
ignore vraiment ce que serait la "situation inverse". En
d'autres termes, 11 est quasiment impossible de savoir queues
auraient pu être les possibilités d'emploi au cas oQ ces zones
- 42 -

n'auraient pas existé. Compte teriu de cette importante restric-


tion mentale, on peut néanmoins affirmer que les principaux
effets indirects des zones franches d'exportation - tout au
moms en théorie - sont les suivants l'augmentation poten-
:

tielle des revenus publics par suite de l'établissement des


entreprises multinationales dans les zones franches, l'accrois-
sement des disponibilités en devises étrangères, le transfert
de qualifications et de technologies, la creation de relations
en amont et en aval avec les entreprises fonctionnant hors
des zones franches et 1 'impact sur les industries qui sont 22
directement en concurrence avec celles qui y sont installées
D'autre part, dans la plupart des pays en développement,
les effets multiplicateurs de la production des matériels
électriques et électroniques ainsi que des textiles et de
1 'habillement sont assez limités, que cette
lieu a 1 'intérieur ou a 1 'extérieur des zones franches
En ce qui concerne les revenus publics, ii est cependant
assez douteux que les zones franches d'exportation puissent
y apporter des contributions substantielles a court terme ou
a moyen terme. Les fonds publics requis, au depart, pour les
infrastructures des zones franches sont assez consi dérables
alors que les recettes percues par les autorités gestionnaires
de ces zones sont souvent insuffisantes pour compenser les
dépenses encourues. Le dolt alors intervenir
afin de combler le deficit Cependant, Il ne faut pas oublier
.

que les frais d'investissement ainsi que les coQts de fonction-


nement relatifs aux zones franches d'exportation ne sont pas
plus élevés que ceux exigés par les autres sites industriels.
Ii faut se rappeler également que la concentration d'une
infrastructure sophistiquée a l'intérieur d'un espace geo-
graphique aussi restreint que celul d'une zone franche
d'exportation ne peut que presenter des avantages du point
de vue du coüt des installations, en cornparaison des dépenses
a faire pour des usines dispersees a travers
tout le pays
Ii faut cependant remarquer que, s'agissant des zones
franches, 11 existe actuellement une sorte de surenchère entre
les différents sites, surenchére qui tend a amenuiser les
chances de récupération des frais d'investissement engages
par les gouvernements. En effet, étant donné le nombre croissant
des sites de zones franches d'exportation, les autorités
responsables de ces zones ont une tendance croissante a offrir
de plus en plus d'avantages fiscaux aux entreprises afin
d'attirer de et de prévenir undemCnagement
éventuel de leur part . Par exemple, les longues "tréves
fiscales" qui, au debut, n'étaient pas nécessaires pour
attirer les investissements étrangers sont devenues pratiquement
- 43 -

indispensables et constituent maintenant un élêment essentiel


des stimulants qu'il convient d'offrir aux investisseurs
éventuels dans les zones franches d'exportation. A Singapour,
par exemple, il a paru opportun de porter de 5 a 10 ans la durée
de la "trêve fiscale" accordêe aux entreprises qui sont les
premieres a utiliser un site de zone franche d'exportation et,
dans le même temps, le montant de l'investissement minimum
demandé a une firme était réduit a million de dollars environ,
1

dans le but de maintenir la compétitivité du pays dans la lutte


pour la conquête des investissements étrangers. D'autres pays
de la region asienne, et notamment les Philippines, ont créé
récemment de nouveaux stimulants fiscaux afin d'accroitre
l'attrait de leurs zones. Le gouvernement de la Malaisie
êtudie actuellement la question de l'expiration des tréves
fiscales. Ii est probable qu'il sera porte a reviser la
conception originale laquelle ces exonérations fiscales
ont une durêe limitêe . Ii est evident qu'un accord sur
l'harmonisation des trêves fiscales dans les zones franches
d'exportation serait le bienvenu dans l'intérêt commun, a
long terme, des pays d'Asie.
Outre ce probleme, les gouvernements sont aussi menaces
d'être prives de certaines recettes perçues sous forme de
taxes. La plupart des importations et exportations de marchan-
dises dans les zones franches constituent en fait des ventes
intra-entreprises; ce genre de commerce favorise particulière.ment
la manipulation des prix. Des inquiétudes se font egalement
jour au sujet de la possibilité pour certaines entreprises
industrielles independantes d'aller s'installer dans d'autres
zones, a 1 'expiration de la trêve fiscale qui leur a été
consentie. On manque encore d'informations permettant d'affirmer
qu'il s'agit là d'un phénoméne important. Pourtant, en recueillant
certains renseignements sur la fermeture d'entreprises dans
quatre zones franches de la region, on a Pu se rendre compte
que ces demenagements ont bel et bien eu lieu. A Bataan, par
exemple, au cours de l'année 1982, une vingtaine des 68 firmes
qui avaient des activités dans cette zone y ont cessé leurs
operations. Malheureusement, il est impossible de savoir 51 l'une
ou 1 'autre des entreprises en question a été s'installer dans
d'autres zones. Néanmoins, les recherches actuelles permottent
d'affirmer que l'augnientation des coüts de production et
'expiration des "trêves fi scales1' consti tuent les motifs les
plus frequents de cessation des d'entreprises
les zones franches d'exportation Ii apparait également
.

qu'en leur octroyant des avaritages fiscauxon .n'incite guére


les entreprises des zones a nouer des relations en amont avec
1±économie_du. pays iiOte (cette questiqn sera trai tee
un peu plus loin). En outre, 11 apparait qu'il n'est vraiment
pas nécessaire d'accorder de grands avantages fiscaux pour
favoriser la creation de zones franches lorsqu'il existe d'autres
- 44 -

stimulants de valeur comparable (par exemple les quotas non


utilisés pour l'exportation de textiles vers les pays indus-
trial i sés)
Pour ce qul est de Ia contribution des zones franches
d'exportation a la balance des paiements du pays hôte, ii
ne fait pas de doute que ces dernières concourent a créer
un flux substantiel de devises étrangères, bien qu'en l'occur-
rence leur contribution nette a cette balance des paiements
soit moms importante que la contribution brute qui apparait
habituellement dans l'augmentation de la valeur brute des
exportations. Ainsi qu'on l'a déjà souligné, les entreprises
des zones franches importent une grande quantité de biens
intermédiaires et de produits semi-finis et les recettes nettes
perçues sur leurs exportations subissent encore une reduction
supplémentaire du fait du rapatriement des profits et des
capitaux. A l'heure actuelle, les bénéfices et les palements
afférentsaux intéréts peuvent représenter une part substantielle
de la valeur ajoutée par les firmes des zones franches,et cette
dernière se situe déjà a un niveau peu élevé. Une enquête de
1'ARTEP portant sur cinq manufactures de vétements ayant des
activités dans la zone franche d'exportationde Sri Lanka a
montré qu'en 1981, le 51 pour cent de la valeur ajoutée totale
(valeur nette aux prix du marché de la production) était
imputable aux operations relatives au service du capital
(intéréts) et aux profits. La part de30travail comprise dans la
valeur ajoutée était de 44 pour cent . L'importance relative
du flux de ressources potentielles venant du pays hôte est
illustrée par le cas de Sri Lanka oü, pour 1 'industrie de
1 'habillement, le coefficient de la valeur ajoutée est de 0,28
seulement alors que la composante etrangere en fonds et prêts
représentait, par contre, 68 pour cent environ (la production
de vétements représente 84 du total de la production
des zones franches de Sri Lanka ). En outre, en Malaisie, une
étude faite sur deux entrepri ses typiques des zones franches
d'exportation, a savoir une entreprise de production électro-
nique et une entreprise d'habillement, indiquait que les béné-
fices sur le capital investi paraissent trés élevés en
des profits réalisés par le gouvernement et les travailleurs
L'activité des zones franches d'exportation est, en
très grande partie, basée sur les importations (pour ce qui
concerne les éléments de la production, de même que pour les
capitaux d'équipement, etc); cette evidence est fort bien
illustrée dans le tableau 2.5 qui montre les differences entre
les importations et les exportations des entreprises de zones
franches, en Malaisie, aux Philippines et a Sri Lanka. Ce
tableau n'indique pas les sorties de fonds relatives aux
intéréts et profits. D'autre part, ii inclut les importations
de capitaux d'équipement et de construction, dont la valeur
Tableau 2.5. Valeur totale des exportations, et exportations moms importationsdes entreprises
des zones franches dexportation en Malaisie, aux Philippines eta Sri Lanka

Année Malaisie (Mn M$) Philippines (Mn US$) Sri Lanka (Mn Rs)

(1) (2) (2)/(1 ) (1) (2) (2)/(1 ) (1) (2) :2)1(1)


Expor- Exportations % Exportations Exportations % Exportations Exportations %

tations moms impor- moms impor- moms impor-


tations tations tations

1973 0,1 —3,1

1974 468,3 -89,9 3,8 -33,7

1975 658,8 38,5 5,8 10,6 -10,1

1976 -45,4 27,9 8,4 30,2

1977 802,9 4,0 44,8 10,3 22,9

1978 1 385,5 6,8 76,4 31,4 41,1

1979 1 101,3 5,3 113,2 40,8 36,0 1519a)

1980
1710b)
/ / / 30,5 17,8 525,9 23,5 4,5
/1
2b)
1981 / / 236, 62, 5 26, 5 569, 32, 3 7

a) Mars-décembre 1979.
b) S'applique a trois zones.
c) Janvier-juillet 1981.
Sources Lirn Chui Choo Free trade zones in Malaysia (Kuala Lumpur, 1981), mimeo
Philippines : J. Castro : The Bataan export processing zone (Bangkok, ILO-ARTEP, September 1982).
Sri Lanka D. Ramanayake op. cit., et Ministry of Plan Implementation : Performance report 1980.
1- = pas . - = pas applicable.
- 46 -

est généralement assez élevée étant donné que, dans toutes


les zones, beaucoup d'entreprises en sont encore a leur pre-
mier stade d'installation et de production.
Les entrées croissantes de biens d'équipement expliquent
egalement le fait qu'il y ait, depuis 1979, une diminution
assez substantielle des recettes en devises étrangères prove-
nant des zones franches des Philippines (qui, autrement,
présenteraient dans le tableau un taux d'exportation relati-
vement élevé). Au cours de cette année 1979, ce pays a ouvert
deux nouvel 1 es zones aux i nvesti sseurs étrangers, et C' est
1 'arrivée de ces derniers qui a donné lieu a cette augmentation
des importations de biens d'equipement. A Sri Lanka et en
Malaisie, la balance commerciale positive est restée également
a un niveau peu élevé depuis 1 'ouverture des zones dans ces
pays. Cependant, les informations que l'on possède au sujet
d'autres zones font supposer que les recettes en devises
étrangères s'accroItront rapidement des que les taux d'occu-
pation des zones se seront stabilisés. Cela est particulièrement
vrai pour les zones des pays nouvellement industrialisés oü
les achats locaux de matières premieres, de composants et
de pièces détachées sont plus importants que dans les pays
moms industrialisés d'Asie. C'est ce qui ressort des données
que 1 'on possede pour la zone franche de Masan en République
de Corée. Dans cette zone, la balance commerciale concernant
les operations des entreprises qui y sont installées est de
1 'ordre de 40 a 45 pour cent de la valeur de 1 'ensemble des
exportations. On volt donc que les importations relatives aux
equipements d'infrastructure ont été moms importantes dans
les zones franches des pays nouvellement industrialisés d'Asie
En résumé, il ne fait pas de doute que les zones franches
d'exportation peuvent apporter une contribution positive a la
balance des paiements dun pays höte. Cette contribution est,
cependant, plus modeste que celle qui ressort des chiffres
relatifs aux exportations brutes et, durant les premieres
années d'installation d'une zone, elle peut même ètre negative
(comme on peut le constater dans le tableau 2.5).
L'ampleur de leurs importations peut egalement expliquer
le fait que les zones franches ont généralement peu d'impact
sur la creation indirecte d'emplois du fait des relations en
aval et en amont de leurs entreprises avec l'économie du pays
höte. Les relations en aval sont évidemment entravées du fait
que les zones sont essentiellement orientées vers
l'exploitation . D'autre part, les relations en amont ont
pu ètre développées, a une échelle limitée, dans un certain
nombre de cas, notamment dans les pays nouvellement industria-
uses précédemment mentionnés.
- 47 -

Ii ressort d'une enquête de 1'ARTEP, qui a porte sur


33 entrepri ses des zones franches de I a Mal ai sic at des
Philippines, qu'en 1979, 70 pour cent de ces entreprises
avaient acheté moms d'un tiers de premieres et de
composants divers sur le marché local Sur ces 33 entre-
.

prises, quatre seulement avaient acheté plus de 50 pour cent


des produits dont elles avaient besoi n sur le marché local.
Une autre enquête, faite en 1978 dans la zone franche de Penang
(Malaisie), a montré que les entreprises de cette zone avaient
importé de 1 'étranger 87 pour cent des matières premieres dont
elles avaient besoiri; 9,6 pour cent de leurs importations
provenaient des autres entreprises de la zone franche, tandis
qu'elles avaient fait appel a 1 'économie locale pour 3,2 pour
cent seulenient de leurs besoins. Pour l'électronique parti-
culièrement, la part des de l'industrie locale
était presque négligeable . Enfin, on a constaté qu' a
Sri Lanka les fournitures des manufacVures locales d'habille-
ment étaient également insignifiantes et qu'elles limitaient
a quelques services concernant surtout l'emballage
Tout cela confirme a priori l'opinion selon laquelle les
relations des zones franches d'exportation avec l'économie
du pays höte sont assez de par la nature même de
la production dans ces zones . Les secteurs de 1 'économie
locale qui peuvent vraiment profiter des zones franches et en
tirer occasionnellement de substantiels bénéfices sont les
prestataires de services banques, entreprises de transport,
de fourniture d'électricité, de reparations, etc. De facon
générale, les entreprises des zones franches semblent dé-
penser davantage d'argent pour ces services que pour leurs
achats de matières premieres sur le marché local. Pourtant,
certaines recherches indiquent qu'a long terme les relations
en amont des parties intéressées ont des chances de s'accroitre
considérablement. Une étude de caractére empirique montre que
c'est notamment le cas pour la zone de Masan (Republique de
Corée), ou les fournitures de matières premieres du marché
local aux entreprises de cette zone sont passées de 30 pour
cen.t de leurs importations, en 1973, a 49 pour cent,
en 1980 . A la suite de ce résultat, on a constaté
Masan, la vente de matières premieres aux zones franches
d'exportation est devenue la plus irnportante source de devises
étrangères et qu'elle dépasse mème en valeur les salaires et
rémunérations diverses payes au personnel local.
Par contre, ii en va autrement pour ce qui est des entre-
prises des zones franches de la Malaisie et des Philippines,
aux termes d' eriquêtefai tepar Ladite
a porte, 11 est vrai, sur un petit nombre d'entreprises (en
fait neuf firmes seulement ont pu fournir des informations
couvrant plus de trois années consécutives). Méme si les
- 48 -

résultats de cette enquête ne sont pas probants pour l'ensemble


des industries des deux pays en question, ii convient de noter
que plus de la moitié des entreprises concernées ont enregis-
tré une diminution de la moyenne des achats locaux par rapport
aux importations de matières premieres. Si Uon en croit les
informations recueillies au cours d'interviews personnelTes
real i sees en 1982, par 1 'auteur du present document de travai 1
cela s'expliquerait par le fait que les entrepri ses des zones
franches ne sont pas satisfaites de la qualité des fournitures
•du marché local. Ii semble que dans les pays nouvellement in-
dustrialisés, tels que la République de Corée et Singapour,
une situation de ce genre aurait beaucoup moms de chances de
se produire,et c'est sans doute pourquoi la contribution rela-
tive du marché local aux fournitures des zones franches est
plus élevée dans lesdits pays qu'en Malaisie ou aux Philippines.
Même daris les industries de l'électronique, les pays nouvellement
industrialisés d'Asie sont apparemment parvenus a établir des
échanges importants avec les entreprises multinationales
etrangères installées dans leurs zones franches,
pour ce qui concerne la fourniture de composants simples
L'enquéte de 1 'ARTEP dont ii est question ci-dessus a
egaleme.nt révélé que les entreprises en ("joint-
beaucoup plus portées a acheter des matiéres
premieres locales que celles qui appartiennent entièrement a
des étrangers. Des qui ont été faites a ce sujet en
République de Corée et en Inde ont permis de constater le
même phénomène. D'autre part, les entreprises appartenant
entiérement a des étrangers importent davantage de l'extérieur
pour les raisons suivantes :le fait que les marchandises
importées leur conviennent mieux surtout lorsqu'elles pro-
viennent de leurs filiales; le besoin apparent de preserver
le secret de certains procédes de fabrication; la possibilité
de transfert des coüts en cas de contrOle total sur les inputs
et outputs (lorsque cela est profitable).
Etant donné la nature des zones franches d'exportation
et la simplicité des tâches qui sont confiées a leurs tra-
vailleurs, on estime que les transferts de qualifications et
de technologies auxquels elles pourraient donner lieu sont
assez limités. Théoriquernent pourtant, les qualifications qui
pourraient être acquises par l'intermédiaire des employeurs
étrangers des zones franches sont assez importantes; elles
relèvent de divers domaines tels que le management industriel,
la connaissance de technologies, le marketing, le développement
de la conception et de la production industrielles, etc. Mais,
en pratique, la formation technique que l'on est susceptible
d'acquérir dans les entreprises multinationales des zones franches
est forcément limitée. La possibilité des transferts de
qualifications est particulierement gênee par la fragmentation
- 49

du processus de production qui est caractéristique des entre-


prises des zones franches et qui implique, surtout dans le cas
des firmes multinationales des pays industrialisés, qu'on n'y
fasse que des operations d'assemblage tandis que les travaux
plus complexes des autres phases de la production ont lieu
au siege national de l'entreprise. La plupart des travailleurs
des zones franches exécutent donc de simples travaux routiniers
qu'ils apprennent en quelques semaines. La contribution peut-
être la plus positive quapportent les zones d'industrialisation
du pays hOte est que les ouvriers qu'elles embauchent apprennent
a travailler en groupe dans un contexte industriel moderne.
Beaucoup d'entre eux en effet (par exernple la catégorie des
jeunes travailleurs) n'ont eu auparavant aucune experience du
travail iridustriel. Par ailleurs, les transferts de technologie
des entreprises multinationales vers les economies domestiques
en dehors des zones franches paraissent egalernent limités dans
1 'ensemble, étant donné le peu de relations en amont de ces
entreprises avec les fournisseurs des pays hötes, dans la majo-
rite des cas connus.
Enfin, ii est intéressant de savoir de quelle manière les
EM des zones franches d'exportation peuvent influencer - dans
le sens positif ou riégatif - I 'emploi dans les entreprises du
pays hôte avec lesquelles elles se trouvent directement en
concurrence. Dans le secteur de l'électronique, on peut être
sür que les EM implantées dans les zones franches n'ont pas
cause de pertes d'eruplois significatives chez les compétiteurs
des pays hOtes. A la vérité, les entreprises domestiques de
l'industrie electronique, pour autant qu'elles existent, ne
sont certainement pas en mesure de se substituer sérieusement
aux entreprises multinationales pour ce qui est des exportations.
En règle generale, ces entreprises locales ne possèdent pas
les énormes capacités de recherche et de developpement qui sont
nécessaires pour faire face aux changements technologiques
constants de ce secteur. En fait, les rares industries êlec-
troniques locales qui ont vu le jour dans la region doivent
leur existence a la presence des EM, car elles ont été créées
précisément pour fournir certains équipements simples aux entre-
prises multinationales voisines. Dans ce cas, on peut dire que
les EM des zones franches ont contribué davantage a créer des
postes d'emploi plutöt qu'à attirer vers elles une partie des
emplois de l'économie du pays d'accueil.
Dans le secteur des textiles et de l'habillement, la
situation est toute différente. L'intégration verticale et
l'accés a la technologie ne sont pas aussi compliques dans ce
secteur que dans celui de l'électronique; en consequence, les
faire une concurrence efficace aux EM installées dans les zones
franches. Etant donné que les quotas imposes par les grands
- 50 -

-pays industrialisés importateurs de textiles deviennent de


plus en plus contraignants pour les industries de ce secteur
dans le tiers monde, ii n'est pas impossible que certaines
entreprises multinationales se soient organisées afin de
conquérir certaines parties des marches qui autrement seraient
revenues aux manufactures domestiques fonctionnant en dehors
des zones franches. C'est ce qui s'est probablernent passéã
Sri Lanka. Au moment oü 1 'on a créé la zone de Katunayake dans
ce pays, l'indtjstrie nationale de l'habillenient venait de
connaitre une période faste de développement des exportations,
du rendement et de I 'emploi Lorsque les quotas ont été imposes
.

aux exportations vers les pays de la CEE, le marché américain


restait encore ouvert. Les autorités de la zone franche d'expor-
tation ont alors perniis a nombre d'entreprises de s'y établir
a condition qu'elles liniitent leurs exportations au marché
américain et aux autres marches libres. Suite a cette démarche
ii y a eu un bond en avant de la production des textiles et
une augmentation spectaculaire des exportations vers les
Etats-Unis. Les reactions des autorités de ce pays ne se sont
pas fait attendre des le mois de mai 1980, elles imposaient
:

egalement des quotas aux importations de textiles de Sri Lanka.


La sous-utilisation des capacités de production du pays devenait
alors inevitable, tant a l'intérieur qu'a l'extérieur de la
zone franche. Actuellement, on peut dire que les quantités de
textiles exportées par les firmes de la zone franche dans le
cadre des quotas imposes par les Etats-Unis pourraient bien
ètre fournies par la seule production des entreprises domes-
tiques installées hors de la zone (sous reserve d'une compe-
titivité suffisante de ces entreprises locales).
A ce sujet, on peut cependant fair'e certaines remarques
sur la difference qu'il peut y avoir, pour ce qui concerne la
valeur ajoutée, entre les firmes des zones franches et les
firmes domestiques. Les quotas imposes a un pays donné par
les pays importateurs sont fixes quantitativement (en milliers
de pièces ou unites de tonnes métriques) et ils ne tiennent
pas compte de la valeur des produits importés. Ii serait donc
de l'intérêt des pays exportateurs d'accorder le bénéfice de
leurs quotas aux firmes qui ont les meilleures performances
pour ce qui concerne la valeur ajoutée par unite exportée.
Au cours d'interviews que l'auteur de la présente étude a
eues avec des responsables industriels dans les zones franches
d'exportation, il a pu se rendre compte qu'à ce point de vue
les entreprises multinationales sont géneralement mieux placèes
et que leurs performances semblent meilleures que celles des
flrmes doniestiques du pays höte.
Un dernier facteur a signaler est l'amélioration de l'emploi
dans les pays d'accueil par 1 'effet multiplicateur resultant
de l'accroissement des revenus de la main-d'oeuvre employee
— 51 —

dans les zones franches d'exportation. En supposant que ces


revenussontdépenséssurlemarchêlocal, l'économienationale,
u eiiipiu i, prui I tv iutiiIiiteii'. Ia QLLI
de marchandises de la part des travailleurs des zones franches.
(L'achat par les intéressés de marchandises importées aurait
certainement des effets plus complexes et fort probablement
négatifs, étant donné les conditions qui prevalent actuellement
dans les pays asiens.) Cependant, la pression constante de la
demande des travailleurs des zones concernant certains services
domestiques dans les secteurs du logement et du transport,
par exemple, peut fort bien entrainer des pénuries sur le plan
local et favoriser par là une certaine inflation. Ainsi, dans
le voisinage des zones franches d'exportation, oü les travail-
leurs qu'elles emploient sont concentrés dans un espace géo-
graphique restreint, les effets multiplicateurs du pouvoir
d'achat et des possibilités de dépenses des intéressés sont
évidemment susceptibles de créer des situations inflationnistes
locales.
Même s'il n'a pas été possible de donner, dans ce chapitre,
une estimation quantitative des effets indirects sur l'emploi
des entreprises multinationales dans les zones franches d1ex-
portation des pays d'Asie, on peut néanmoins affirmer, en
conclusion, que ces effets sont assez limités dans l'ensemble;
on les trouve principalement dans l'impact provoqué par les
gains de devises étrangères dans les zones franches, dans
l'augmentation des revenus salariaux des travailleurs des zones
franches et - spécialement pour ce qui concerne les zones
installées dans les pays nouvellement industrialisés d'Asie -
dans la creation de relations en amont entre les zones franches
d'exportation et les fournisseurs locaux des pays d'accueil.

Notes

1,
Les zones franches d'exportation de lInde, figurant
dans le tableau 2.1, se sont peu développées (apres 15 années
d'existence, la zone de Kandle n'employait que 300 personnes, 1

et la zone de Santa Cruz 000 1seulement au bout de


six années d'existence).
2
Gil Van
Buyng document sur les zones franches d'expor-
:

tation de la Corée du Sud préparé pour un symposium organisé par


1 'APO (Colombo, aoüt 1980), p. 7. En ce qui concerne Singapour,____
i1)i' exi d' iliTormati a
données du Département des statistiques de Singapour ne font pas
de distinction entre les firmes a vocation exportatrice et celles
— 52 —

qui produisent pour le marché local. En 1969, les entreprises


en coproduction environ
69 pour cent de l'ensemble des manufactures a capitaux etrangers,
rnais, en 1976-1978, ce chiffre était tombé a 65 pour cent. Par
contre, les exportations desdites entreprises sont passées
de 39,7 pour cent en 1969 a 47,7 pour cent en 1976-1978. Voir
ace sujet Pang Eng Fong Foreign direct investment in Singapore
:

(OECD Development Centre).

Ces informations ont été communiquées a i 'auteur par


les autorités compétentes des zones au cours des missions qu'il
a faites pour 1 'ARTEP (Equipe regionale asienne pour la promotion
de l'emploi).
Voir annexe, tableau 4.

Industries metallurgiquesde base.


6
Voir annexe, tableau 4.

Concerne les 2 117 compagnies industrielles approuvees


par Ia MIDA (Malaysian Industrial Development Authority).
8
Van., op. cit.
Documentation de 1 'ARTEP.
10
H.F. Samuelson : Transnational corporations in the export
processing zones of developing countries (New York, UNCTC, 1982),
p. 16. Cette étude indique, d'autre part, que les entreprises
niultinationales japonaises se sont aussi établies rapidement
dans les pays industrialisés, tels que les Etats-Unis, l'Irlande,
1 'Ecosse et la République fédérale d'Allemagne. A 1 'instar de
leurs concurrentes, leur objectif est de contourner les barriéres
d'importation et de faciliter les contacts avec les utilisateurs
de produits finis.
11
Il s'agit des dispositions tarifaires n0 806.30 et
n 807.00 adoptées toutes deux en 1963. Voir, a ce sujet,
J.M. Finger "Tariff provisions for off-shore assembly and
:

exports of developing countries", The Economic Journal (Cambridge,


Cambridge University Press, juin 1975), p. 365.
12
En 1979, quelques-unes des plus grosses firmes amen-
caines de semi-conducteurs avaient installé en Asie du Sud-Est
cinq ou six usines d'assemblage.
- 53 -

13
Bien que les comparaisons basées sur les statistiques
disponibles (par exemple celies dé I'Annuaire des statistiques
du travail du BIT) pour les industries concernées
donner matière a contestation, étant donné que lesdites sta-
tistiques ne tiennent pas compte du pouvoir d'achat ou des
differences de productivité, etc. et qu'elles ignorent égale-
ment les conditions du marché du travail dans les pays con-
cernés, ii est certain que ces écarts de salaires, même lorsqu'ils
sont correctement mesurés, demeurent énornies (par exemple, aux
Etats-Unis, le salaire horaire peut ètre huit a dix fois plus
élevé que celui de certains pays en développement d'Asie).
14
Ces informations ont été communiquées a l'auteur par
les autorités compétentes des zones au cours d'une mission
faite pour 1 'ARTEP (Equipe régionale asienne pour la promotion
de l'emploi).
15
Chiffres pour l'ensemble des zones de Sri Lanka, des
Philippines et de Malaisie.
16
Chiffres pour 1 'ensemble des zones de Ma] aisle et de
Sri Lanka.
17
Tel que cela ressort des interviews que l'auteur a
réalisées pour cette étude.
18
A partir des données de l'emploi figurant au tableau 2.3,
on peut atteindre le chiffre de 499 400; mais comme ces données
ne sont pas trés récentes, le chiffre total des emplois
dépasse probablement le demi-million.
19
Une étude de 1 'ARTEP indique que les entreprises des
zones franches d'exportation de la Malaisie ont créé directe-
ment plus de 80 000 emplois. NI. Datta-Chaudhuri The role of
:

free trade zones in the creation of employment and industrial


growth in Malaysia (Bangkok, ILO-ARTEP, mai 1982, p. 33).
20
UNIDO : Export processing zones in developing countries
(Vienne, 1980), p.8.
21
Documentation de 1 'ARTEP.

On peiit une tntéressante di scussi orrsur le-s-—- -

concepts et les résultats concernant les effets indirects des


EM sur 1 'emploi dans 1 'étude de S. Lall The indirect
:

ment effects of MNEs in developing countries, Programme des


- 54 -

entreprises multinationales, Document de travail no 3 (Genève,


BIT,1979), p. 61. L'auteur regroupe ces effets indirects sur
Uemploi sous les titres suivants
- les effets indirects sur 1 'emploi resultant de 1 'impact
macro-économique net des investissements;
- les effets indirects horizontaux sur 1 'emploi ; et
- les effets indirects verticaux sur 1 'emploi

23
Cela est démontré pour la République de Corée et pour
la Malaisie dans le rapport de J. Stern The employment impact :

and industrial investment A preliminary


: report (Washington,
Banque mondiale, Document de travail n 255, 1977), pp. 65-66.
24
Ainsi, a Bataan (Philippines), la zone a enregistre des
pertes chaque année (sauf une) depuis le debut de ses activités
en 1974. J.S. Castro The Bataan export processing zone
:

(Bangkok, ILO-ARTEP, sept. 1982). Par contre, a Singapour, les


revenus ont été plus que suffisants pour couvrir les dépenses
de fonctionnement. Chia Sio.w Yue Export processing and
:

industrialization The case of Singapore (Bangkok, 1L0-ARTEP,


:

oct. 1982), p. 17.

25
UNIDO : Export processing zones in developing countries,
op. cit.,p. 15.
26
F. Fröbel et autres auteurs The new international
:

division of labour (Cambridge, Cambridge University Press, 1980),


pp. 389-390.
27
Datta-Chaudhuri, op. cit., p. 35.

28
Quelques cas isolés de démenagement ont été signalés;
voir Samuelson, op.cit., p. 25,et Fröbel et al., op. cit., p. 387.
29
D'après des recherches de l'ARTEP.
30
Les données de base de ces calculs proviennent de la
publication suivante D. Rarnanayake
: The Katunayake Investment
:

Promotion Zone: A case Study (Bangkok, ILO-ARTEP, sept. 1982).


31
Ibid.
- 55 -

32
Datta-Chaudhuri, op. cit., pp. 30-32.
Donnêes provenant des sources mentionnées au tableau 2.5
et de la de 1'ARTEP.

Les ventes sur le marché local, bien que tolérées a une


faible échelle par certaines autorités des zones franches d'ex-
portation, demeurent exceptionnelles, en regle genérale. Dans
la zone de Penang (Malaisie), par exemple, les ventes locales
ont atteint seulement 1,7 pour cent de l'ensemble des ventes
enregistrées par l'économie domestique. Les echanges comrnerciaux
entre les firmes a l'intérieur de la zone ont été bien plus
importants ils ont atteint 7,3 pour cent du total des ventes
:

nationales en 1978. Voir Datta-Chaudhuri, op. cit,, p.]6.


35
A 1
,
exclusion de
.
1 electricite -et du combustible.
. .

36
Datta-Chaudhuri, op. cit.,pp. 16 et 40.
Ramanayake, op. cit., p. 35.
38
A Sri Lanka, les effets indirects sur 1 'emploi dérivés
des relations en aval et en amont peuvent être évalués a 7 pour
cent environ de 1 'emploi créé a 1 'intérieur des zones. On
obtient ce chiffre en divisant la valeur des inputs de marchandises.
locales et des services locaux par la valeur de 1 'output par
travailleur dans le secteur industriel structure. Aux Philippines
et en Malaisie, les pourcentages equivalents ne sont sans doute
pas beaucoup plus élevés.

J.C. Kim : The Case of Korea, document préparé pour la


reunion d'évaluation sur les "politiques ayant pour but d'attirer
les industries a vocation exportatrice role des zones franches"
(Paris, OCDE, Centre pour le développement, juin 1981), p. 50.
40
La]], op. cit., p. 50.

41
T.G. Parry : The role of transnational corporations in the
developing countries (Bangkok, ESCAP-CTC, 1980).
42
K. Subrahrnanian and M. Pillai "Multinational firms:

- -- - and export processing zones", Ecoftpffiic and Political Week


vol. 12, no 34, aoüt 1978, p. 1476.
- 56 -

CHAPITRE III

CARACTERISTIQUES DE L'EMPLOI
DANS LES ZONES FR/\NCHES D'EXPORTATION
DES PAYS D'ASIE

Ainsi qu'on a pu le constater a la lecture du chapitre


précédent, les effets des activités des EM dans les zones
franches d'exportation des pays d'Asie ont été positifs.
Bien que les effets indirects apparaissent comme étant assez
limités et bien que l'on puisse déplorer que certains investis-
sements soient éventuellement détournés vers Tes zones franches
d'exportation au lieu d'être faitsdans le pays même, on peut
dire que cela ne suffit pas pour annuler l'impact positif,
notamment les effets directs sur l'emploi, resultant de la
creation des zones franches et des activités des entreprises
multinationales dans ces zones. A la vérité, les etudes faites
a ce sujet a reconnaitre que les zones franches
d'exportation et les EM qui y opèrent constituent indubitablement
des sources d'emploi. Par contre, les opinions divergent quant a
1 'opportunité de la creation de certains de ces emplois du
point de vue social. A ce sujet, on a entendu dire que les
personnes employees dans les zon?s franches y travaillaient
dans des conditions défavorables pour ce qui est des salaires,
de la durée et de 1 'intensité du travail, de la sécurité de
1 'emploi et des conditions de sécurité et de sante profession-
nelles, etc. D'aucuns ont fait état de la vulnérabilité du
principal élément de la main-d'oeuvre des zones franches
d'exportation (les jeunes femmes non qualifiees), de la formation
limitêe, de 1 'insuffisance des possibilités de carriêre et de
certaines restrictions aux relations professionnelles
et aux activités syndicales . On ne possêde pas suffisamment
de preuves pour étayer tous ces problèmes, mais plusieurs
d'entre eux sont passes en revue dans la section ci-aprés oü
l'on s'est efforcé de rendre cornpte des informations recueillies
a ce sujet par le truchement d'études et d'enquêtes menées
principalement par 1 'ARTEP.
- 57 -

1. Caracteristiques des travailleurs


employês
d

les plus saillantes des travailleurs


employês dans les zones franches d'exportation ont trait a la
structure des sexes, de l'âge, du statut matrimonial, de la
formation antérieure et de l'expérience professionnelle. En ce
qui concerne le sexe, il est patent que les femnies sont en
nette majorité dans ces zones. Au debut de 1980, la proportion
des travailleuses dans les zones franches d'exportation des
pays asiens3en développement était de 74 cent aux
Philippines et de 88 pour cent Sri Lanka En
.

République de Corée, les femmes comgtaient pour 75 pour cent du


total de la main-d'oeuvre6des zones et a Bayan Lepas (Malaisie)
pour 85 pour cent environ
Ii ne faut pas s'étonner de cette predominance de la
main-d'oeuvre feminine. Elle est tout a fait normale,, étant
donné le type de production particuliëre concentrée dans les
zones franches d'exportation. Ainsi qu'on l'a mentionné aupa-
ravant, la majeure partie de cette production est représentée
par la fabrication de textiles et de vétements et par l'assem-
blage de composants electroniques. Ces industries a haute
intensité de travail ont toujours fonctionné avec une abondante
main-d'oeuvre feminine, tant les pays industrialisés que
dans les pays en développement , que ce soit a
1 'intèrieur ou a 1 'extérieur des zones franches
On trouve une proportion beaucoup moms importante de
femmes en dehors des industries de l'habillernent et de
1 'êlectronique. A Sri Lanka (il s'agit d'un exemple extreme),
elles ne représentent que 6 pour cent de la main-d'oeuvre
dans l'industrie du caoutchouc. On ne s'étonnera pas qu'en
République de Corée, oQ la production dans les zones franches
a été diversifiée et répartie sur de nombreux secteurs autres
que l'habillement et l'electronique, la proportion des femmes
qui était de 90 pour cent en 1977 soit descendue a 75 pour cent
en 1979.
Une autre caractéristique majeure de l'emploi dans les
zones franches d'exportation est le trés jeune age des
travailleurs.Selon une enquête par sondage, réalisée par
1 'ARTEP dans la zone de Bataan aux Philippines, plus de pour
cent des travailleurs de cette zone étaient âgés de 29 ans
- 58 -

Une enquête similaire menée a Sri Lanka a indique que, dans


la zone de 83 pour cent des employés étaient ãgés
de moms de 26 ans . Enfin, en Malaisie, on a constaté que
l'ãge des femmes travaillant dans les zones se situait
autour de la trés faible moyenne de 21,7 ans Seulement 14 pour
cent de 1 'ensemble des travailleuses de ces zones avaient plus de
25 ans. Les informations que 1 'on possêde sur les zones franches
d'exportation des autres pays d'Asie indiquent egalement une
moyenne d'âge similaire. A Masan (Republique 85 pour
cent des travailleurs sont ãgés de 18 a 30 ans . Deux autres
caractéristiques essentielles liées au jeune age des travailleurs
des zones franches concernent leur statut matrimonial et leur
experience professionnelle. Pour ce qui est du statut matrimonial,
les enquêtes de 1'ARTEP, rnentionnées ci-dessus, ontpermis de
constater que la plupart des travailleurs étaient ou des céli-
bataires ou des gens manes n'ayant pas d'enfants. A Sri Lanka,
les travailleurs non manes représentent 84.pour cent de la
main-d'oeuvre de la zone franche de ce pays. En Malaisie, le
pourcentage equivalent de femrnes non rnariées était de 83 pour
cent. Enfin, aux Philippines, les femmes non mariées représentaient
70 pour cent environ de 1 'ensemble des travailleurs.
Il apparait donc que la limite d'ãge supérieure des
travailleurs des zones franches coincide largenient avec
1 'age moyen de manage, particuliêrement pour ce qui est des
femmes. Le fait est qu'apres leur manage et surtout après la
naissance de leur premier enfant les travailleuses ont tendance
a retourner au foyer pour se consacrer entièrement a leurs tãches
familial es.
D'autre part, la unite d'âge infêrieure des travailleurs
des zones semble largement déterminée par la legislation
nationale. Cette limite est généralement fixée a 16 ans.
Dans certains pays, y compnis les Philippines et Sri Lanka,
l'âge limite inférieur des travailleurs des zones semble cependant
se situer au-delà de celui de 16 ans prescrit par la lol . Cela
peut s'expliquer par les pratiques scolaires de ces pays. Dans
les zones franches d'exportation de quelques pays d'Asie, les
prescriptions legislativ93concernant l'âge minimum ne sont
apparemment pas observées
Ii n'est êvidemment pas étonnant que la plupart de ces jeunes
travailleurs aucune experience de travail aurnonientoü ils soni
embauchés. A Sri Lanka, par exemple, 76 pour cent des travailleurs
de la zone franche étaient de nouveaux venus sur le marché du
- 59 -

travail. En Malaisie, 52 pour cent environ des travailleuses


n'avaient aucun emploi auparavant et, a Bataan
(Philippines), des riouveaux vCflUS Ctait de 64 pour
cent. En Malaisie et a Sri Lanka, la plupart de ceux qui
avaient occupe un emploi avant d'être engages dans les zones
avaient travaillé comme eniployés de manufactures. D'autre part,
aux Philippines, la plupart des intéressés avalent le plus
souvent exercé le métier de tailleur ou des activités dans le
secteur des services. Un dernier aspect intéressant de 1 'expe-
rience professionnelle des travailleurs des zones est qu'aucun
d'entre eux n'avait déclaré comme profession antérieure celle
de fermier ou d'agriculteur. Tout semble indiquer que la
majoritê de ces travailleurs arrivaient pour la premiere fois
sur le marché du travail proprement dit.
La situation est assez différente pour ce qui concerne
les deux autres caractéristiques de la main-d'oeuvre dans les
zones franches d'exportation, a savoir la formation profes-
siorinelle antêrieure et l'origine des travailleurs. A Sri Lanka
et aux Philippines, les qualifications professionnelles de ces
travailleurs sont relativement élevées, spécialement par rapport
au genre de travail qui leur est demandé. Aux Philippines,
dans la zone de Bataan, 16 pour cent des travailleurs ayant fait
1 'objet de 1 'enquête de 1 'ARTEP avaient recu une education
postsecondaire. Soixante pour cent d'entre eux déclaraient
être diplömés d'une "high school" (lycée ou college). Nombre de
travailleurs considéraient d'ailleurs qu'un diplôme de "high
school" est devenu nécessaire pour obtenir un poste
dans cette zone francne A Sri Lanka, on a observe que les
qualifications professionnelles étaient similaires. En République
de Corée, nombre de travailleurs employés par les sociétés
niultinationales des zones franches d'exportation étaient également
titulaires d'un diplôme de high school. D'autre part, en
Malaisie, la grande majorité des travailleuses de moms de
25 ans n'avait recu que le minimum d'années d'êducation
legalement prescrit (soit neuf ans). A Singapour, oü ce minimum
n'est que de six ans, les employeurs tendent a donner la
préférence aux travailleurs qui ont recu une certaine education
secondai re.
En ce qui concerne l'origine des travailleurs des zones
franches d'exportation, ii semble qu'aux Philippines les
entreprises emploient surtout des travailleurs qui ont récemment
émigré dans la region (62 pour cent de l'ensemble de leurs
employes). Ce phénomêne se reflète d'ailleurs dans le lieu de
- 60 -

residence de ces travailleurs 74 pour cent d'entre eux vivent


dans des logements en location; 21 pour cent vivent dans un
logement qul leur appartient; et les autres (5 pour cent)
habitent chez leurs parents. En Malaisie, êgalement, la plupart
des travailleurs (70 pour cent) sont originaires de regions
eloignées mais, contrairemen1t5à ceux des Philippines, ce ne
sont pas de nouveaux arrives . Enfin, a Sri Lanka, la majo-
rite des travailleurs semble appartenir a la population rési-
dente. Cette observation est confirn'iée par le fait que 70 pour
cent des ernployés de la zone franche habitent encore chez leurs
parents.
En résumé, les caractéristiques principales de la main-
d'oeuvre des zones franches d'exportation des pays asiens sont
qu'elle est composée en majorité de jeunes, de femmes, de céli-
bataires et de travailleurs démunis d'expérience professionnelle
antérleure. Ii convient cependant de remarquer que dans les pays
en développement les mêmes traits caractéristiques se retrouvent
dans la plupart des entreprises a vocation exportatrice ayant
des activités en dehors des zones franches.
On pourrait arguer que l'une des principales raisons pour
lesquelles la plupart des entreprises des zones franches
recherchent surtout les services de travailleuses jeunes et
non mariées peut avoir un certain rapport avec le fait que ces
dernières sont prêtes a accepter des conditions de travail
inférieures a celles des homrnes. A la vérité, ii semble que
cet état de fait soit le plus souvent dü a l'impossibilité
pour les travailleuses intêressées de trouver un autre genre
de travail en dehors des zones franches. Les postes de travail
requérant les qualifications plus élevées, tant a 1 'intérieur
qu'à l'extérieur des zones, semblent généralement réservés aux
hommes ou aux chefs de famille, tandis que les femmes sont
considêrées comme des travailleuses secondaires dont les revenus
servent principalemçnt d'appoint temporaire a ceux des travailleurs
males de la famine'6.
Toutefois, a la lumière d'interviews réalisées pour Ia
présente étude auprés de responsables d'entreprises indus-
trielles, ii apparait que ces derniers ne souscrivent pas a
ce postulat. us motivent la préférence qu'ils ont pour une
main-d'oeuvre composée de femmes jeunes et célibataires par
les qualités strictement physiques de ces travailleuses qui,
a leurs avis, possêdent une meilleure vue, une plus grande
dextérité manuelle et une plus grande agilite des doigts, en
un mot une plus grande aptitude pour les travaux manuels que
leurs compagnons males.
- 61 -

On ne peut flier qu'il y ait également un aspect culturel


dans cette question. En effet, dans la plupart des pays d'Asie
en développement, les femmes sont habituées, des leur plus jeune
age: a occtiper tine situation soci ale et que
et ce "stéréotype 93turel" n'est certainement pas gommé de leur
vie professionnelle . D'autre part, s'agissant des femmes qui
travaillent dans les zones franches, "les salaires et les quali-
fications restent continuellenient a un bas niveau en raison de
l'important mouvement de personnel qui a lieu (par le fait que
les intéressées quittent volontairement leur emploi lorsqu'elles
se marient ou élêvent des enfants) etqui favorise la permanence
d'une masse de travailleuses jeunes et inexpérimentées dont
les employeurs ne sont a s'intêresser a la
formation et a la carrière" . On a également note que les
travailleuses des zones franches ne bénéficient pas
d'une attention suffisante de la part des syndicats existants
sur lesquels leurs collegues masculins ont la haute main,et
que, de leur cOté, elles manifestent très peu d'intérêt pour
les questions relevant du travail professionnel ou de la soli-
dante ouvniére. On a observe, enfin, que les zones franches
d'exportation ne sont pas vouées pour toujours aux bas salaires
et au travail intensif. A mesure qu'évoluent sur le plan
national et international les conditions de travail en mème
temps que celles du marché,une amelioration graduelle parallêle
se fera a long terme ainsi qu'une integration des
des zones franches au reste de l'économie nationale

2. Conditions de travail dans les zones


franches d'exportation
Pour expliquer les conditions de travail qui prevalent
dans les zones franches d'exportation, ii faut se référer a la
structure professionnelle de leur main-d'oeuvre et aux carac-
téristiques essentielles de la majorité de leurs travailleurs.
Etant donné la nature même de la production des zones franches
d'exportation, presque tous les emplois qu'elles offrent
consistent a executer de simples travaux de routine. A Masan
(Republique de Corée)21, par exemple, les activités de routine
occupent 89 pour cent des travailleurs de la zone; cette
proportion est de 88 pour cent a Katunayake (Sri Lanka) et de
84 pour cent environ a Penang (Malaisie)22. La plupart de ces
tàches répétitives étaient confiées a des femmes, tandis que
les hommes occupaient des postes plus qualifies. Par exemple,
en Malaisie, en 1979, 75 pour cent des postes administratifs et
techniques étaient occupés par des hommes. La proportion de
- 62 -

travailleurs males, non qualifies et qualifies, était seulement


de 15,5 pour cent et de 6,3 pour cent respectivement. De même,
en Republique de Corée, la totalité des ingenleurs et techniciens
étaient des hommes. Les employes males ne représentaient que
13,6 pour cent des travailleurs non qualifies.
Les perspectives de promotion pour les travailleuses non
qualifiêes sont généralement trés réduites. Presque toutes
ces femmes commencent a travailler dans les manufactures comme
ouvrières recrutées au bas de l'échelle et, faute de trouver un
emploi -ã un echelon plus élevé, elles restent au même poste de
travail jusqu'à ce qu'elles quittent la zone franche d'expor-
tation. Généralement, ii leur suffit de quelques seniaines pour
acquêrir le peu de qualifications requises par leur tãche et
de quelques mois a peine pour atteindre un rendement maximum.
Etant donné le niveau peu élevé de qualification du travail
nécessaire pour les postes de travail dans les zones, ii existe
trés peu de spécialisations susceptibles d'être acquises pour
permettre aux travailleuses ayant quelque ambition d'avoir
1 'opportunité de passer a un autre emploi . La situation est
assez différente pour les travailleurs du haut de l'échelle
(en majorité des hommes). Mais, en réalité, us constituent
une bien de la main-d'oeuvre des zones franches
d'exportation
En ce qui concerne les salaires des travailleurs des zones
franches d'exportation, on a souvent dit qu'ils étaient plutôt trés
bas. Cela est certainement vrai Si l'on compare ces salaires a
ceux qul sont payes pour des tãches similaires dans les pays
industrialisés, ainsi que le montre le tableau 3.1 (a un moment
oü le des travailleurs des pays en développement seruble
Naturellement, on peut contester ce genre de
.
comparaison en raison du contexte économique different des pays
concernés. Mais l'on peut aussi dire qu'en comparaison des
rémunérations qui ont cours dans d'autres secteurs d'emploi des
pays asiens en développement les salaires payés dans les zones
franches demeurent plutãt bas. La raison n'en est pas que les
firmes des zones franches pratiquent des taux de rémunération
au-dessous du niveau national. Ii faut chercher les raisonsde
cet état de choses dans la composition de leur main-d'oeuvre
la plupart des gens employês dans les zones franches d'expor-
tation (jeunes, femmes, célibataires) appartiennent aux caté-
gories de travailleurs les plus mal payêes sur le marché du
travail des pays en question. Généralement, les salaires des
femmes atteignent a peine la moitiê de ceux des hommes et,
dans certains pays, le tiers, voire même le quart25. Etant donné
la trés grande concentration de ce type de travailleurs dans les
- 63 -

Tableau 3.1. Moyenne des gains horaires dans les secteurs de


1 'êlectronique et de 1 'habliTement dans qüelques
pays (US $)

Pays
Année Electronique Habillenient

En développement
Hong-kong 1980 0,97 1,03
Corée, Rep. de 1980 0,91 0,59
Malaisie 1980 0,42
Philippines 1978 0,30 0,17
Singapour 1980 0,90 0,80
Sri Lanka 1981 0,12

Industrial i ses
Japon 1980 5,97 3,56
Etats-Unis 1980 6,96 4,57

Source : G. Edgren: Export processing zones - spearheads of


industrialisation of sweatshops in the sun? A critical
apprai sal of labour conditions in Asi an export
processing zones (Bangkok, ILO-ARTEP, aoüt 1982), p. 17.
- 64

zones franches, les salaires tendent a y être au-dessous de la


moyenne nationale, ainsi qu'il ressort des enquêtes faites par
1'ARTEP en Malaisieet aux Philippines. Pour ce qui est des
travailleurs dont l'àge, le sexe et le secteur d'emploi sont
identiques, on ne peut pas dire qu'il y alt de difference notable
entre lessalaires qui leur sont payes a l'intérieur ou a l'exté—
rieur des zones franches d'exportation. Dans le secteur de la
fabrication d'appareils électriques en Malaisie et dans le
secteur de l'habillement a Sri Lanka, les rémunérations semblent
être plus élevées a l'intérieur des zones qu'à l'extérieur de
celles-ci pour la même catégorie de travailleurs. A Bataan, par
contre, les salaires de la zone franche d'exportation sont un
peu moms élevés que ceux qui sont payés hors zone aux mêrnes
catégori es de travai ileurs. Cel a est peut-être dü au fai t que
la region de Bataan est typiquement une region oü la main-
d'oeuvre surabonde.
Malgré leurs faibles rémunératio.ns,la plupart des femmes
interviewees par l'ARTEP, méme lorsqu'elles avaient occupé un
autre emploi auparavant, prétendaient tirer un revenu substantiel
de leur emploi dans les entreprises des zones franches d'expor-
tation. En Malaisie, par exemple, le salaire mensuel moyen de
ces travailleuses était passé de M$ 154 a M$ 201. A Sri Lanka
également, les gains provenant de la zone franche d'exportation
étaient appareniment considérés comme trés importants. Aux
Philippines, le salaire moyen journalier se situait entre
22,6 pesos et 30,5 pesos. En fait, les rémunérations obtenues
dans les zones sont généralement bien plus élevées que celles
des travailleurs similaires des zones rurales et du secteur
urbain non structure. En Malaisie, le revenu moyen des
employees dans les zones franches est de M$ 201 par rnois
alors que la ligne de pauvreté, pour ce qui est du revenu d'un
chef29e famille vivant en zone urbaine, est fixée a M$ 316 par
mois . Cependant, les salaires inférleurs au niveau de cette
ligne de pauvreté paraissalent acceptables aux travailleurs
secondaires, c'est-à-dire aux personnes ayant un salaire
d'appoint venant completer les gains du chef de famille.
Une autre caractéristique des travailleurs des zones
franches d'exportation est la durée de leur emploi,
qui dépasse rarenient quelques années étant donné la
continuelle mobilité de la main-d'oeuvre dans ces zones.
Comme on l'a déjà mentionné, l'àge auquel les femmes travaillant
dans les zones abandonnent leur emploi coincide exactement avec
1 'age moyen de manage. La courte durée moyenne d'emploi des
travailleurs des zones franches d'exportation semble donc être
fonction de ce phénomène social plutOt que d'un quelconque
- 65 -

stress de nature physique ou mental - dont, au demeurant,


on n'a pas encore suffisamment étudié les effets. A ce sujet,
r.ertaines informations recueillies par 1'ARTEP permettent
d'estimer qu'il existe dans les zones une haute intensité de
travail qui est due aux trop longues heures de labeur exigées
des femmes ainsi qu'au fait qu'elles sont incitées par
avantages pécuniaires a faire des heures supplémentaires
cet aspect du problème est traité, ci-aprés, avec plus de
détai ls.
Ii convient de mentionner un autre facteur qui pourrait
expliquer aussi la grande mobilité de la main-d'oeuvre des
zones et qui est lie a des considerations afférentes aux coüts
de production. En effet, dans les secteurs de l'habillement
et de l'êlectronique particulièrement, les augmentations de
salaires liées a l'ancienneté et aux qualifications ne sont
pas generalement compensées par une augmentation équivalenté
de 1 a producti vi té du travail, et cel a pourrai t porter certai nes
entreprises a préférer avoir a leur service de nouveaux venus.
C'est ainsi que l'on a découvert que, dans la zone de Bataan aux
Philippines, un grand nombre de travailleurs étaient loués sur
la base d'un contrat d'apprentissage et d'un salaire équivalant
a 75 pour cent seulement dun premier salaire de travailleur
normal et que l'entreprise s'en séparait purement et
au terme de la période maximum reglementaire d'apprentissage
Ii se peut que ces pratiques répréhensibles qui, strictement
parlant, n'enfreignent aucune 101 se rencontrent ailleurs
qu'aux Philippines. A Masan, par exemple, l'existence d'une
forte proportion d'apprentis, que l'on estirne a 55,4 pour cent
de l'ensemhle de la cette zone, peut n'être
pas étrangère auxdites pratiques
Un élément des conditions de travail qu'il est relativement
facile de mesurer est la durée du travail dans les zones franches
d'exportation. On trouvera dans le tableau ci-après un résumé
de la repartition des heures de travail Sri Lanka, en
Malaisie et aux Philippines, établi d'après les donnêes
recueillies par 1 'ARTEP.
- 66

Tableau 3.2. Repartition des heures de travail hebdomadaire


dans les zones franchesd'exportation de Sri Lanka,
de la Malaisie et des Philippines

Sri Lanka Malaisie Philippines

Au-dessous de 40 0,1 1,0


40 - 44 10,4 31,8
45 - 48 43,5 40,8 54,4
49 - 54 29,1 17,9 12,2
Plus de 55 16,9 6,0 33,3
Source Les mênies que celles nientionnées au tableau 3 pour
Sri Lanka, la Malaisi.e et les Philippines.

En consultant ce tableau 3.2, on peut se rendre conipte


qu'en Malaisie et a Sri Lanka la durée hebdornadaire du
travail dans les zones n'est pas trés éloignee de la nioyenne
nationale pour l'industrie manufacturière, a savoir pour la
Malaisie, 45 heures par semaine en 1980 (sans les heures
supplementaires); pour Sri Lanka, 45 heures hebdomadaires
en 1980 et, si l'on compte les heures de travail effectuées32
(avec les heures sugglémentaires), 52,6 heures en 1979 et
43,3 heures en 1980 Par contre, aux Philippines, la durée
.

du travail daris les zones, avec une moyenne de 53,9 heures


environ, est netternent plus la moyenne nationale
qul est de 43,7 heures par semaine Prés du quart des
.

employés de la zone de Bataan travaillent actuellement plus de


60 heures et 5 pour cent d'entre eux font rnèrne plus de 70 heures
par sernaine. A Masan (République de Corée), il semble également
qu'il soit courant que les travailleurs fassent un nombre
considerable d'heures de travail. Selon une enquête qui a êté
réalisée dans cette zone en 1977, 50 pour cent des travailleurs
faisaient plus de 8 heures par jour pour cent méme
plus de 15 heures de travail quotidien La pratique de cette
.

longue durêe du travail, résulant principalement des heures


supplémentaires faites par les intéressés, trés
largement répandue dans les pays en développenient
- 67 -

On a constaté que le travail posté est plus répandu dans


les zones franches d'exportation que dans le reste de l'éconornie
des pays en développement de l'Asie. Certains pays, notaminent
la pf- nnf lô,.r
d'interdiction dutravail denuitdes fern;es afin précisément de
permettre aux entreprises des zones franches un roule-
ment journalier de trois équipes de travailleuses . A
Sri Lanka, on se prepare a en faire autant et, entre-temps, le
travail de nuit des femmes sernble être passé dans la pratique.
Ii ressort d'une enquéte portant sur une centaine de travail-
leuses de la zone franche d'exportation de Sri Lanka que
63 pour cent des fenimes interrogées ont déclaré que les heures
supplémentaires étaient obligatoires et qu'elles
avaient lieu souvent de nuit Au cours de ces interviews, on
.

a egalement eu l'impression que les autorités faisalent preuve


d'une certaine indulgence a 1 'égard du non-respect de la légis-
lation du travail en la rnatiére.
En Malaisie, le travail de nuit par roulement est devenu
courant. 1 'enquête de 1 'ARTEP, dont ii est question
ci-dessus près de la moitié des fines des zones franches
,
d'exportation ayant fait 1 'objet de cette enquête faisaient
travailler journellenient trois équipes se relayant toutes les
huit heures. Un quart des entreprises en question employaient
deux équipes par jour. Le travail posté est egalement trés
répandu dans la zone franche de Bataan aux Philippines ainsi
que dans les d'appareillage electrique de Singapour.
Tout comme ailleurs , ce travail par équipes et par roulernent
donne lieu, dans les zones franches, a des problèmes d'ordre
social. A Sri Lanka, par exemple, selon 1 'enquète
de 1 'ARTEP , menée dans un certain nombre d'entreprises oü
la rotation des équipes ne se fait pas, des plaintes ont été
expnimees, notamnient par plusieurs jeunes ouvriéres,contre
le fait qu'elles étaient continuellement affectées a des travaux
de nuit; dans d'autres pays, des du rnême genre ont
été faites par des travailleuses mariées
Plusieurs fines ont une politique d'octroi d'avantages et
de stimulants ayant pour but d'augnienter la productivité et
elles ont coutume d'attribuer des points de "déniérite" qui
affectent les gains et parfois même la sécurité de 1 'emploi
de leurs travailleurs; tout cela vient encore alourdir le
dossier de question de "l'intensité du travail" dans les
zones franches .
- 68

Il faut noter cependant qu'il n'existe pas, a 1 'heure


actuelle, suffisaniment d'informations sur ladite "intensité
du dans les zones franches asiennes et sur les réper-
cussions éventuelles de ce phénomène sur la sante des tra-
vailleurs. A la vérité, si les enquêtes faites par 1 'ARTEP
ont permis de jeter quelque lumière sur les questions rela-
tives aux salaires, a la durée du travail et a certains autres
intéressants de la situation des travailleurs des zones
franches, l'ensemble des questions relatives aux conditions
de travail et aux relations professionrielles devrait faire
l'objet d'études plus approfondies. Les données dont on dis-
pose actuellement ne permettent pas, en effet, de faire des
comparaisons systematiques pour ces questions entre les dif-
férents types de production et les différentes categories
d'entreprises. On ne possède pasnon plusd'informationsspécifiques
suffisantes en la matière sur les entreprises multinationales
et les principaux employeurs des zones franches d'exportation.

Notes

Voir, par exemple, A.B. Quizon: "Free trade


1
A cri-
tical assessment", Impact, Social Impact Foundation, n 10,
vol. 14 (Manille, oct. 1979), p. 349.
2
On trouvera plus de details sur ces questions, qui sont
traitées plus particulièrement par les publications syndicales,
dans la publication du BIT Effets des entreprises
:

nationales sur l'emploi dans les pays en developpement


(Genève, 1981), pp. 89, 90 et 91.
Chiffres fournis par les autorités de la zone de Bataan.
D. Ramanayake: The Katunayake Investment Promotion Zone:
A case study (Bangkok, ILO-ARTEP, sept. 1982), p. 47.
C.-J. Kim: The case of Korea, document préparé pour une
reunion d'évaluation sur les "Politiques ayant pour but
d'attirer les industries a vocation exportatrice le rOle
:

des zones franches" (Paris, OCDE, Centre de developpement,


juin 1981).
6
L. Lim: Women in the redevelopment of manufacturing
industry to developing countries (Vienne, UNIDO, 1980), p. 6.
- 69 -

Aux Etats-Unis, par exemple, les fernmes constituaient,


en 1975, plus de 90 pour cent de la main-d'oeuvre des fabriques
d'appareils et fournitures électriques et des manufactures de
vêtements.
8
En Republique de Corée, par exemple, la proportion
des femrnes était de 65 pour cent de 1 'ensemble des travailleurs
de l'industrie de l'habillement et de 90 pour cent de l'ensemble
des travailleurs des fabriques d'appareils et fournitures
electriques. R. Phongpaichit: Industrial employment of women
workers in South East Asia (Bangkok, mimeographié, 1982). Une
enquête menée a Singapour en 1979, par 1'"Association of
Electronics Industries in Singapore" (AEIS), a constatê que les
femmes y constituaient 94 pour cent de la main-d'oeuvre dans ces
industries.
Echantillonnage de 270 travailleurs. Judy S. Castro:
The Bataan export processing zone (Bangkok, ILO-ARTEP, sept. 1982),
tableau 23, p. 48.
10
Echantillonnage de 734 travailleurs, Ramanayake:
The Katunayake .. ., op. cit., tableau 23, p. 48.
11
Echantillonnage de 203 travailleurs; a moms d'indication
contraire, les données dont ii est fait état dans ce chapitre
proviennent d'enquètes par echantillonnage. (Ces enquêtes ont
été menées entre 1979 et 1981.)
12
Kim, op. cit.
13
Lim, op. cit. (1980), p. 11.

14
Une annonce typique d'offre d'emploi parue dans la zone
franche de Bataan était redigee comme suit "On desire coutu-
:

rières et flUes de service; qualifications : célibataire,


17-21 ans, diplômee de high school, bonne moralité."

La moyenne des années de travail en zone franche était


de 2,7, tandis que la moyenne des années de residence des
travailleurs dans leur liogement était de 10,9.
- 70 -

16
L. Lim: Multinational firms and manufacturing for export
in less-developed industries: The case of the electronics
industry in Malaysia and Singapore, Ph.D. dissertation
(Michigan, University of Michigan, 1978), p. 359.
17
Linda Y.C. Lim: Labour and employment issues in export
. .

processing zones in developing countries, rnirneographie ARTEP


Paper, 1982, p. 10.
18
Ibid., p. 10.

19
Samuelson, op. cit., p. 24.

20
Lim, Labour and employment issues in export processing
zones in developing countries, op. cit., p. 20.

21
Kim, op. cit.
22
Les chiffres pour Sri Lanka et la Malaisie proviennent
des etudes de 1 'ARTEP mentionnêes.
23
Aux termes d'une enquête par echantillonnage rêalisée,
en 1976, en Malaisie et a Singapour parmi 70 firmes d'appareils
et fournitures electriques, moiris de 7 pour cent de leur main-
d'oeuvre pouvait ètre considérèe comme appartenant aux
"travailleurs techniques" (techniciens, préposés a l'entretien
des machines, ouvriers hautement qualifies et ingenieurs), Lim
(1978), op. cit., p. 352.

24
E. Lee: Export-oriented industrialisation and employment
in South East Asia (Bangkok, 1982), ronéographié.
25
Lim, op. cit. (1980), p. 13.

26
Information provenant de 1 'enquête de 1 'ARTEP.

27
La dimension moyenne d'une famille était de
cinq personnes en 1980. Le chiffre de M$ 316 a été calculé
en ajustant l'estirnation de 1'"Economic Planning Unit of
Malaysia of Poverty Line Income for Urban Households" pour
1980 a 1 'augmentation de 1 'indice des prix a la consommation.
- 71 —

28
1 'enquête faite par 1 'ARTEP sur les travailleurs
Selon
des zones de Ia Malaisie, Ia durée moyenne d'emploi était de
2,7 années. On trouve une autre preuve de la brièveté de cette
durée de l'emploi dans la faible moyenne d'âge des travailleurs
des zones franches.
29
Castro, The Bataan ..., pp. 37-39.
30
Informations recueillies au cours de la mission entre-
prise pour la présente étude et confirmées par des sources
officielles.
31
Kim, op. cit.
32
Le nombre d'heures effectivernent payees n'est proba-
blenient pas beaucoup plus élevé que celui des heures normales
de travail.
BIT, Annuaire des statistiques du travail (Genève, 1981).
1976, derniers chiffres fournis par 1'Annuaire des
statistiques du travail du BIT.
P. Tissier :"Conditions de travail et zones franches
d'exportation0dans quelques pays d'Asie", Critiques de
1 'économie, n 14, janv.-mars 1981, p. 129.
36
"Tiers monde le des heures supplérnentaires",
Informations du BIT, vol. 19, n 1 (fey. 1983), p. 6.

Dans une brochure de la MIDA sur les taux de salaires


en Malaisie, on peut lire ce qui suit "Ii est interdit de
:

faire travailler les femmes dans une entreprise industrielle


ou agricole quelconque entre 10 heures du soir et 5 heures du
matin. Nonobstant cette disposition, le Directeur général
du travail a le pouvoir, lorsque la dernande lui en est faite,
de lever cette interdiction sous reserve des conditions qu'il
peut imposer. De telles dérogations sontfacilement accordées ..."
38
Voiceof Women: Women workers in Sri Lanka free trade zone
(Colonibo, 1981), pp. 34-35.
- 72 -

Voir notes 9 et 10 ci-dessus.


40
BIT : Le travail de nuit (Genève, 1977).
41
Voir notes 9 et 10 ci-dessus.
42
Voir notes 9 et 10 ci-dessus.
T. Tsuchiya: "Masan - an epitome of the Japan-ROK
relationship", Pacific-Asia Resources Center: Free trade
zones and industrialisation of Asia (Special issues of AMPO),
Tokyo, 1977, p. 69.

I
- 73 -

CHAPITRE IV

RESUME El CONCLUSIONS

Au cours des deux dernières décennies, les exportations


(
manufacturières des pays asiens en développement se sont consi-
dérablement accrues (de presque 20 pour cent si 1 'on ne prend en
compte que les pays a économie de marché). Elles représentent
actuellernent près des trois quarts de l'ensemble des exporta-
tions manufacturléres des pays en développement du monde.
Cette augmentation spectaculaire a souvent été associêe a
celle, non moms substantielle, qu'ont connue les investis-
sements étrangers directs dans les industries manufacturières
de la region. Globalernent, en effet, la proportion de ces
investissements par rapport a l'ensemble des investissements
étrangers directs dans tous les pays en développement était
de 30 pour cent environ, alors qu'en 1970 elle ne représentait
que 17 pour cent de ce total.
Au cours de la méme période, l'essentiel de la production
manufacturlére de plusieurs pays de la region a été exporté.
Ces exportations ont atteint leur point culminant vers la
fin des années soi xante-di x a Hong-kong et a Si ngapour avec
un pourcentage de 85 pour cent et de 62 pour cent respecti-
vement du total des exportations de ces pays, suivis par la
Republique de Corée avec 25 pour cent, la Malaisie avec
22 pour cent et les Philippines avec 14 pour cent environ.
En Inde, oQ 1 'économie est assez peu orientée vers 1 'expor-
tation, ce pourcentage a été de 7 pour cent seulement. La
part des entreprises multinationales dans l'ensemble de ces
exportations manufacturières vane considérablement selon
les pays. A Singapour, par exemple, on peut imputer aux EM
plus de 92 pour cent des exportations faites par toutes les
firmes dont le capital est constitué en partie par des inves-
tissements étrangers et 85 pour cent environ si lton tient
compte uniquement des firmes appartenant en totalité ou en
majorité a des étrangers. Cette proportion est a peu pres
la même en Malaisie, alors qu'en République de Corée on peut
imputer aux entreprises multinationales 31 pour cent des
exportations manufacturiëres du pays, la proportion n'étant
que de 10 a 15 pour cent a Hong-kong. Dans d'autres pays
d'Asie, telle 1'Inde, oQ les exportateurs nationaux sont en
nette prépondérance, la part des EM.denieure plus que modeste.
Les Investissements étrangers qui. ont été faits dans
1 'I n-dustr-i-e ma-n-u-fact-u-r-i &re--e-t- q-u-i--•prov--i-e-nn-en-t- -surto-u-t de-s-
entreprises multinationales ont été nombreux dans les zones
- 74 -

franches d'exportation des pays asiens en développement au


noment oü celles-ci étaient en pleine croissance. Alors qu'il
n'en existait aucune au debut des années soixante, ii y en
avait 28 en 1981. Parallèlement, les "industrial
de Hong et de Singapour se développaient a la méme cadence
et dans le droit fil des politiques industrielles a vocation
exportatrice de ces Etats cites. En plus de celles qui sont
déjà en activité, 30 autres zones franches d'exportation et
sites similaires sont en cours d'établissement ou en projet.
L'importance des exportations manufacturières des zones
franches d'exportation vane considérablement d'un pays a
l'autre. Vers la fin des années soixante-dix, ces zones
exportaient 4 pour cent du total de la production rnanufacturière
de la République de Corée. Le chiffre correspondant était de
12,3 pour cent pour les Philippines, de 25,8 pour cent pour
Sri Lanka et de 40,9 pour cent pour la Malaisie (en 1980).
Durant la méme année, les "industrial estates" de Hong-kong et.
de Singapour ont exporté respectivement 10 pour cent et
40 pour cent de la production manufacturière de ces deux pays.
La creation des zones franches d'exportation dans les
pays d'Asie répond a des objectifs divers, dont, au premier
chef, l'acquisition de devises étrangéres et, actuellement,
la promotion des exportations. Mais les zones franches ont
egalement eu pour objectif d'attirer un type particulier
d'investissements directs, notamment les investissements dans
les industries manufacturiêres qui requiërent une haute inten-
site de main-d'oeuvre et qul ont une vocation essentiellement
exportatrice. Ces investissements proviennent principalement
des economies de marché des pays industrialisés. En fait,
c'est une partie de la production de ces pays qui a été avanta-
geusement transférée dans les pays en développement. Depuis
-quelque temps, ces investissements viennent également des pays
dits "nouvellement industrialisés" de la region asienne. Ces
phénomènes procëdent évidemment de la vaste restructuration de
l'industrie mondiale qui est toujours en cours ainsi que des
stratégi es globales des entrepri ses multi nati onales qui ti rent
avantage des coüts de main-d'oeuvre peu élevés et des reserves
de travailleurs non qualifies qu'offrent la plupart des pays
en developpement de l'Asie et du tiers monde. Les entre-
prises multinationales ont exploité cette situation soit en
créant des filiales, soit en établissant des firmes basées sur
des accords de coproduction ("joint-ventures"), soit encore
en passant des contrats de sous-traitance avec des entreprises
locales. Toutefois, si le capital étranger demeure prépon-
dérant daris les zones franches asiennes, de récentes enquêtes
- 75

(faites de 1979 a 1981) ont montré que, dans les principales


zones franches, les entreprises en coproduction et les entre-
prises appartenant entièrement a des nationaux commencent a
occuper une place importante dans la production de ces zones.
Ainsi, sur les 345 entreprises établies dans les zones franches
d1exportation principales de Sri Lanka, de la République de
Corée, des Philippines, de la Malaisie et de 1' Inde, 42 pour
cent d'entre elles appartenaient entièrernent a des étrangers
tandis que 36 pour cent êtaient des entreprises en coproduction
et que 12 pour cent se trouvaient entièrement aux mains d'inves-
tisseurs locaux.
L'augmentation du nombre des entreprises multinationales
du tiers monde dans la region asienne a favorisé la diversifi-
cation des sources d'ir,vestissement et a contribué sans doute
a renforcer la cooperation ëconomique a l'intërieur de la
region. Trente-sept de ces entreprises multinationales sont
établies'dans les zones franches d'exportation des trois pays
qui ont été étudiés en detail dans le present document de
travail, dont 7 en Malaisie, 14 aux Philippines et 16 a
Sri Lanka. En 1980, elles comptaient pour 3,5 pour cent,
21,7 pour cent et 51,6 pour cent respectivement du total de
l'ernploi dans les zones franches de ces trois pays.
Les entreprises multinationales du tiers monde et les
entreprises locales appartiennent principalement au secteur
du textile et de 1 'habillement. Par contre, la grande majorité
des entreprises dont la production est hautement technique,
notamment les entreprises du secteur de l'electronique, est
tributaire de capitaux venus des pays industrialisés. Ce sont
les secteurs du textile et de 1 'êlectronique qui fournissent
le gros de la production des zones franches d'exportation des
pays d'Asie ainsi que les deux tiers de l'emploi dans ces
regions. Bien que les divers secteurs de la production inanu-
facturière soient, a quelques exceptions prés, représentés dans
les zones franches de Malaisie, des Philippines et de Sri Lanka,
plus de la rnoitié de la production des établissements industriels
de ces pays était constituêe, en 1980, par la fabrication
d'articles d'habillement et par celle de matériels et appareils
de radio, de télévision et de télécommunications.
A 1 'exception de 1 'industrie du textile et de 1 'habillernent,
dont les diverses phases de production sont simples, la plupart
des activités industrielles des zones franches d'exportation
se déroulent a l'iritérieur d'une seule phase du processus de
laproduction manufacturiëre, a savoir l'assemblage de compo-
sants importés. Ainsi, méme en ce qui concerne l'ingéniërie,
--q-ui e-x-i-g-e g-é-n-éraleme-n-t d-es con-n-ai ss-a-n-c—e-s tech-ni q-u-es, 1 a— -
- 76 -

production des zones franches d'exportation ne requiert dans


l'ensemble que peu de qualifications et peu de capitaux. Dans
quelques zones, ii existe un certain degré de spécialisation
de la production. Mais, généralement, dans les zones des pays
d'Asie oU les salaires sont les plus bas, le textile et/ou
l'habillement constituent le gros de la production.
En 1978, un demi-million de personnes environ étaient employees
dans les zones franches d'exportation des pays d'Asie. On peut
donc dire que les zones ont crêé directement de nouveaux
emplois dans des activités a haute intensité de travail. Depuis
cette date, 1 'emploi a peut-être augmente, bien qu'il soit plus
probable qu'en raison de la recession qui affecte les impor-
tations des principaux pays industrialisés le taux de
croissarice se soit ralenti et que, dans maints cas, les niveaux
de 1 'emploi dans les zones franches aient plutât tendance a
bai sser.
Dans la plupart des pays d'Asie concernés, les effets
indirects des entreprises des zones franches d'exportation sur
l'emploi sont apparemment assez faibles. La raison en est
principalement que ces entreprises ont fort peu de liens avec
l'éconornie locale. Ces effets indirects semblent cependant
ètre plus sensibles dans les pays nouvellement industrialisés
de la region et us se font sentir surtout dans les entreprises
en coproductiori. Les effets indirects sur l'emploi par le
truchement des recettes publiques sont plutôt incertains, au
moms a l'heure actuelle, car les investissements publics au
bénéfice de l'infrastructure des zones sont importants, alors
que les recettes fiscales ne comprennent pas les dépenses faites
au titre de 1 'installation des zones franches. D'autre part,
ces effets indirects sur l'emploi sont certainement lies aux
recettes d'exportation que les zones franches procurent aux
pays concernés.
L'emploi dans les zones franches d'exportation n'a pas
encore eu d'effets reels sur le chôrnage dans la region
asienne. Les entreprises des zones franches attirent géné-
ralenient de nouveaux venus sur le marché du travail. Ii s'agit
principalement de travailleurs jeunes et de femmes non mariées
qui n'ont jamais occupé d'emploi rémunéré auparavant.
La main-d'oeuvre employee dans les zones franches d'expor-
tation représente une partie substantielle des eruplois de
l'industrie manufacturière dans plusieurs pays d'Asie comptant
parmi les plus avancés de la region. En 1980, cette proportion
était de un tiers a Singapour et de 20 pour cent en Malaisie.
- 77 —

Par contre, a Hong-kong, elle n'était que de 8 pour cent. Dans


d'autres pays, le pourcentage était même moms élevê encore
7 pour cent aux Philippines, 5 pour cent en République de Corée
et 0,1 pour cent seulement en Inde.
Les emplois dans les zones franches d'exportation ne
représentent qu'une modeste partie du volume total de l'emploi
dans 1 'ensemble des pays en développenient de 1 'Asie. A cet
egard, il faut egalement se rappeler que le secteur manufacturier
ne constitue qu'une petite partie de l'ensemble de l'économie
de ces pays. Mais ii est indéniable que les zones franches
ont constitué un facteur dynamique important et qu'elles ant
favorisé et accru les possibilités de travail dans plusieurs
pays. Depuis leur établissement, les zones franches d'expor-
tation ont compté pour 60 pour cent au mains dans 1 'expansion
de l'emploi dans les industries manufacturières de Singapour et
de Malaisie alors que cette proportion est de 10 pour cent
environ pour Hong-kong, les Philippines et la République de
Corée. A Sri Lanka, entre 1978 et 1981, quelque 15 000
nouveaux emplois ant été créés dans les zones franches, la
plupart par des entreprises multinationales étrangères utilisant,
a cette fin, les investissements ci-dessus mentionnés.
On s'est pose maintes questions a propos de la qualite de
l'emploi dans les zones franches d'exportation, tant pour ce
qui concerne le respect des normes et reglementations nationales
que pour ce qui est de la situation professionnelle des
travailleurs eux-mêmes. Ace sujet, on peut dire que,si les
zones offrent des possibilités d'emploi appréciables a une
nouvelle catégorie de travailleurs, elles crêent, de par leur
nature même, un certain nombre de problémes relatifs au marché
du travail. Tout d'abord, ii ne faut pas oublier que 1 'avenir
des zones franches depend en grande partiede facteurs exté-
rieurs qui peuvent affecter cet avenir dans un sens négatif.
Ainsi, les possibilités d'exportation de certaines entreprises
des zones franches vers les pays industrialisés semblent actuel-
lenient être de plus en plus freinées par.la recession êconomique
mondiale, par les politiques de restriction et par les systèmes
de quotas appliqués a des productions vitales des zones; le
développement des nouvelles zones, comme d'ailleurs celui des
anciennes, s'en ressent forcérnent. C'est non seulement l'emploi
dans les zones franches d'exportation, mais toutes les acti-
vités qui se rattachent au commerce international qui sont
profondément affectés (de manière positive ou negative) par lés
fluctuations de l'économie mondiale.
Un autre facteur peu favorable aux zones franches d'expor-
tation est la stratégie actuellement adoptée tant par
entreprises multinationales des pays industrialisés que par
- 78 -

celles des pays en developpement et leurs gouvernements. En


effet, afin d'attirer les investisseurs, les autorités des
zones franches se livrent actuellement a des pratiques concur-
rentielles qui s'amplifient au fur et a mesure que se crêent
un peu partout des sites de zones. Cela cause non seulement
beaucoup de tort aux pays intéressés mais incite les entreprises
établies en zone franche a continuer a orienter essentiellernent
leur production vers 1 'extérieur, en négligeant de nouer des )
relations avec les economies des pays d'accueil (susceptibles
d'accroitre leur impact indirect sur l'emploi dans ces pays).
Ii est certain qu'en plus des differences des coüts de main-
d'oeuvre pratiqués dans les divers pays asiens en developpernent
et qu'en plus de la possibilite de profiter des quotas d'expor-
tation non utilisés par certains pays, la gamme des avantages
offerts par les gouvernernents a, sans doute, influence la
decision prise par plusieurs entreprises de transférer leurs
activités vers de nouvelles zones franches d'exportation
établie's dans les pays les moms avancés de l'Asie. Cela
entraine évidemment des consequences fãcheuses pour la stabilité
des zones existantes.. On estime qu'il est grand temps d'harmo-
niser ces politiques de stimulants octroyés aux EM.
Actuellement, 11 semble que, dans les zones franches
d'exportation,la plupart des pays asiens en développernent
ontopté pour un maximum d'emploi et de revenu a court terme pour
une categorie de travailleurs nouveaux d'un certain groupe
d'ãge qui se renouvelle constamment, a savoir des jeunes
femmes, sans experience professionnelle préalable, dont les
chances d'occuper un autre emploi sont quasi inexistantes.
Cependant, a long terme, on peut espérer que d'autres politiques
se développeront dans le sens d'une plus grande integration
des zones franches d'exportation et de leur main-d'oeuvre aux
economies nationales, ouvrant ainsi la voie a des.possibilites
de meilleures qualifications et de meilleurs salaires, car on
ne devrait pas oublier, ace sujet, que les travailleurs des
zones possèdent bien souvent un degré general d'éducation et
de qualifications assez élevé. Etant donné que les develop-
pements du marché et les progrés technologiques tendent a
supprimer les differences actuelles des coüts de production
qui sont bases sur une main-d'oeuvre a bon marché et que,
d'autre part, la croissance des zones franches actuelles a
forcément des limites, ces nouvelles politiques semblent des
options réalistes a long terme au moms dans les pays d'Asie
les plus avancés; ces pays laisseront ainsi les marches de
produits a forte intensité de main-d'oeuvre aux nouveaux venus
des pays mains développés. On cite souvent le cas de Singapour
comme exemple de cette evolution. Ces développenients dépen-
dront aussi des possibilites d'exporter a l'avenir une produc-
tion plus qualifiee et a plus forte intensité de capital.
- 79 -

On a égalernent fait état des problèmes relatifs a la


qualité de 1 a ia longue durée du travail journalier
et a d'autres questions concernant 1 'intensité du travail, les
faibles perspectives de carrière, les bas salaires; tous ces
probièrnes sont plus ou moms lies au fait que, les zones
franches,les travailleurs ont peu de chances de changer de
poste de travail. On a également soulevé des questions
concernant le respect des normes de travail et les lacunes
qui affectent la representation syndicale efficace des
travailleuses. Bien que nombre de ces problëmes soient
inhérents a la nature même du travail qui se fait dans les zones
franches, on a estimé qu'ils ont également une origine sociale
et culturelle et qu'ils procëdent notamment de la traditionnelle
separation des sexes dans le travail et en dehors de celui-ci.
On estime que, pour avoir un tableau plus complet de Ia
situation, des recherches plus approfondies s'imposent tant
sur les conditions de travail que sur les relations profes-
sionnelles des travailleurs dans les zones franches
d' exportation.
- 80 -
ANNEXE

Tableau 1. Exportations, de 1960 a 1978, par region et par catégorie


(en millions de dollars USA)
Total des
exportati ons Exportati ons
Total des a l1exclusion manufacturieres
exportations des dérivés du (CIII 6 a 8 -
pétrole et du CITI 68)
charbon (CIII 3)
Monde
1960 127 870 115 230 65 560
1965 186 390, 168 470 103 040
1970 312 070 283 400 190 180
1975 872 220 703 100 500 960
1978 1 297 518 1 075 031 783 867
Pays en
1960 27 390 19 740 2 528
1965 36 490 25 180 4 480
1970 54 960 36 880 9 740
1975 210 480 85 320 32 120
1978 301 046 142 171 63 200
Pays en développement du
sud et de l'est de 1'Asie
1960 7 660 7 110 1 629
1965 9 290 8 740 2 748
1 970 14 440 13 370 6 465
1975 45 670 36 720 20 830
1978 86 164 71 796 41 910
Pays d'Asie économie
planifiëe
1 960 2 060 2 046 777

1965 2 020 1 994 795

1970 2 370 2 347 850


1975 7 190 6 370 2 980
1978 12 051 10 998 5 806
a) Seulement les economies de marchè.
b) Chine, Mongolie, Republique démocratique de Corée, Viet Nam.
Sources Nations Unies Annuaire des statistigues du commerce
:

international, 1979.
Nations Unies : Manuel des statistigues du commerce
et du développement, 1979.
I

- 81
ANNEXE

Tableau 2. Exportations manufacturières des pays asiens du Sud et de 1'Est,


de 1963 a 1919

millions cie aoi tars

Pays 1962 1965 1968 1970 1972 1974 1976 1978 1979

Nepal / / (.) / I I 16 11 28
Bangladesh / / / 154 218 222 346 437
Inde 630 809 778 1 051 1 320 2 031 2 801 4 006 3 729
Pakistan 97 190 337 425 392 580 629 863 1 140
Sri Lanka 6 3 4 5 7 28 76 65 122

Birmanie / 1 2 2 3 14 6 28 28

Indonésie 2 11 11 12 29 59 130 226 488


Thailaride 21 12 21 39 65 348 572 1 039 1 327

Philippines 26 66 57 78 79 236 608 1 136 1 596


Malaisie 58 68 84 152 123 547 824 1 714 1 966
Macao / / 24 37 68 97 207 1 222
Republique de Corëe 10 104 335 641 1 359 3 775 6 770 11 220 13 299
Hong-kong 642 990 1 317 2 329 3 233 5 445 7 882 10 693 10 804
Singapour 328 300 382 428 893 2 317 3 020 4 679 7 372

Laos (.) / (.) 2 (.) (.) / 3 3

Kampuchea démocratique 1 1 / 1 1 / / 2 2

Viet Nam 1 (.) / 1 (.) / / 297 297

Chine / / / / / / 3 214 4 510 5 311


Morigolie / / C.) / / / 21 (.) 33

République democratique
de Corée
/ / / / / / 410 / 242

/ = pas disponible.
• (.) = peu important.
Sources : Nations tinies : Manuel des statistiques du commerce international et du
développement, •1979, Annuaire des statistiques du commerce international
et Commodity Trade Statistics.
Banque mondiale : World Development Report, divers numéros.
-
ANNE XE

Tableau 3. Zones franches d'exportation dans les principaux pays de 1'Asie du Sud et de l'Est

Pays Site Debut des Total des Emploi Nombre d'entre-


operations exportations prises en activité

Bangladesh Chittagong EPZ (une autre Projeté pour


en projet près de Dacca) 1982

Pakistan Karachi Investment Ouvert en / / 4 (1982)


Promotion Zone (une autre 1982
en projet dans la méme
region)

Inde Kandla 1965 US $ 11,87 1 300 (1979) 45 (1979)


millions (1979)
Santa Cruz (7 autres zones 1974 US $ 7,90 1 800 (1979) 33 (1979)
en projet ou en construction) millions (1979)
Thailande Lat Krabang (Minburi) Projeté pour
1982
Phuket Propose

Indonésie P.1. Bonded Warehouse 1975 8 765 (1981) 17 (1981)


(plusieurs autres sites
proposes)

Malaisie Telok Panglima Garang / 2 037 (1980) 3 (1980)


Free Trade Zone (Selangor)
Tanjong Kling, Free Trade 1972 902 (1980) 2 (1980)
Zone (Malacca)
Prai Wharf (Penang) 1972 US $ 876,3 2 593 (1980) 1 (1980)
Sungei Way, Free Trade 1972 millions(1979) 16 236 (1980) 17 (1980)
Zone (Selangor)
Batu Berendam, Free Trade 1972 7 480 (1980) 11 (1980)
Zone (Malacca)
Pays 'Site Debut des Total des Emplol Nombre d'entre-
operations exportations priSeS en activité

Malaisie (suite) Bayan Lepas, Free Trade 29 (1980)


1972 29 438 (1980)
Zone (Penang)
Prai Free Trade Zone 1973 4 075 (1980) 9 (1980)
(Penang) us $ 876,3
Pulau Jerejak 1973 millions (1979) 221 (1980) 1 (1980)
(Penang)
Ampang Ulu Klang 1974 9 967 (1980) 7 (1980)
(Selangor)
Senai (Johore) / 161 (1980) 1 (1980)
Kulim Industrial Estate Future zone
(Kedah) franche
Penkalan Chepa II
Industrial Estate
Gebeng Industrial I'
Estate (Pahang)
II
Pasir Gudang (Johore)

Chine Shenhzen (Shantou) 1981 / / /


Zhuhai (Shantou) 1981 / / /
Langhu (Shantou) 1981 / / /
Hull (Xiamen) 1981 / / /
Hainan Island Future zone
franche
Pays Site Debut des Total des Emploi Nombre d'entre-
operations exportations prises en activité

Républjque Masan 1972 US $ 600,56 31 153 (1979) 86 (1979)


de Corêe millions(1979)
In 1974 US $ 42,5 2 819 (1979) 12 (1979)
millions (1979)

Sri Lanka Katunayake 1978 US $ 29,34 14 740 (ml -1981) 31 (ml -1981)
millions (1980)
Bigayame Propose - - -

Philippines Bataan 1973 i 1 56 (1980)


I US$170,98 I

Baguio City 1980 millions(1980) 22 771 (1980) 6 (1980)


Mactan 1980 - J J 5 (1980)
Cavite Prete a etre - - .

occupée
U - - -
Davao

13 autres zones sont en projet dans le pays

- = applicable.
/ = pas disponible. .

a..
Zones similaires dans les pays en développement de 1'Asie du Sud et de PEst

Pays Site Debut des Total des Emploi Nombre


operations exportations prises en activité

Singapour Bukit Timah Industrial Estate


Jurong Town
Redhill
St. Michaels
Ayer Rajah
Tangling Halt
U
Kallang Basin
(1980)a)
105 000
ba Payoh
Ang Mo Kio
Chai Chee
Bedok
Indus Road
Wood 1 ands

Tiong Bahru
Pays Site Debut des Total des Emploi Nombre d'entre-
operations exportations prises en activité

Hong-kong Kwung Tong Industrial Township

Tsuen Wan/Kwai Chung


Sam Ka Tsuen Industrial District (1979)b)
70 000

San P0 Kong
Cheung Sha Wan
Chai Wan
Wong Chuk Hang

République Gumi Export Industrial Estate


de Corêe Bupyong, Korean Export Industrial 80 000 (1975)
Estate
Juan, 2
Gurudong, 3

a) b)
Estimation de la production de la zone franche. Emploi dans les entreprises appartenant entièrement des

Les tableaux ne sont pas complets lorsqu'il s'agit de zones apparentëes aux zones franches d'exportation
ou de zones en projet.
Sources : Fröbel, F., Heinrichs, J.,et Kreye, 0., op.cit.,pp. 611-612, et nombreuses publications des autorités
des zones franches, des autorités nationales, des instituts de recherche, etc.
- 87 - ANNEXE

Tableau 4. Repartition sectorielle des entreprises des zones franches d'exportation


de la Malaisie, des Philippines et de Sri Lanka

Classes ci yroupes de id CIT1 Nombre d'entreprises

Phil ippines b) Sri Lanka c)


. .

11 Agriculture et chasse
ill Production agricole et elevage 1

31 Produits alirnentaires, boissons


et tabac 4

3119 Fabrication de cacao et de


chocolat, et confiserie 1 - 1

3121 Fabrication de produits


alimentaires non classes.
ailleurs 1 2 3

32 Industries des textiles, de


l'habillement et du cuir 60
3211 Filature, tissage et finissage
des textiles 7 - 7

3213 Bonneterie 4 4 8

3220 Fabrication d'articles d'habil-


lement,à l'exclusion des
chaussures 3 1G 18 37
3233 Fabrication d'articles en cuir,
a 1 'exception des chaussures
et des articles d'habillement 1 3 - 4

3240 Fabrication des chaussures - 4 4

33 Industrie du bois et fabrication


d'ouvrages en bois,y compris les
meubles 4

3311 Scieries et travail rnécanique


du bois 1 1

3319 Fabrication des ouvrages en bois


et des ouvrages en liege non
classes ailleurs - 1 1

3320 Fabrication de meubles et d'acces-


soires, a 1 'exclusion de ceux
faits principalenient en metal 1 1 2

34 Fabrication de papier et d'articles


en papier; imprimerie et edition
3412 Fabrication d'ernballages et de
boites en papier et en carton 1 1

35 Industrie chimique et
de produits chimiques, de derives
du pétrole et du charbon,et
d'ouvrages en caoutchouc et en
matière plastique 11
- 88 -

Nombre d' entrepri ses


Classes et groupes de la CITI
Sri

3551 Industrie des pneuniatiques et


charnbres a air 1 1

3559 Fabrication d'ouvrages en


caoutchouc non classes
ailleurs 2 3 5

3560 Fabrication d'ouvrages en matière


plastique non classes ailleurs 5 -
36 Fabrication de produits minéraux
non métalliques, a l'exclusion
des dérivés du pétrole et du
charbon 1

3620 Industrie du verre 1 1

38 Fabrication d'ouvrages en métaux,


de machines et de materiel
3811 Fabrication de coutellerie,
d'outils a main et de
quincaillerie 1 1 2

3819 Fabrication d'ouvrages en métaux,


a 1 'exclusion des machines et du
materiel, non classes ailleurs 2 2

3824 Fabrication de machines et de


materiel spéciaux pour l'industrie 4 4

3831 Fabrication de machines et


appareils electriques industriels 1 - 1

3832 Fabrication de materiel et d'appa-


reils de radio, de télévision et
de télécommunications 42 14 56

3833 Fabrication d'appareils électro-


menagers - 1 1

3839 Fabrication d'appareils et de


fournitures électriques non
classes ailleurs 1 1

3841 Construction navale et reparation


de navires 1 2 3

3843 Construction de véhicules


automobiles 1 1

3851 Fabrication de materiel medico-


chirurgical, d'instruments de
precision et d'appareils de
mesure et de contröle 2

3852 Fabrication de materiel photogra-


phique et d'instruments d'optique 3 1 - 4

3853 Fabrication de montres et horloges 1 2 - 3


- 89 -

Nombre d' entrepri ses


Classes et gróupes de la CIII
Sri

39 Autres industries manufacturiêres 12

3901 Bijouterie et orfèvrerie en rnétaux


précieux; joaillerie fine 1 1 1 3

3902 Fabrication d'instruments de


musique 1 1 2

3903 Fabrication d'articles de


sport et d'athlétisme 2 4 - 6

3909 Industries manufacturières


non classéesailleurs 1 1

63 Restaurants et hotels 1

6310 Restaurants et debits deboisson 1

74 67 34 175

a)
1979.

b)
1980.

c)
1981.

Sources : Sri Lanka : Informations communiquées par la tGreater Colombo Economic


Commissionu (GCEC)
Philippines Autorité de la zone franche, rapport annuel.
:

Malaisie : Informations commuriiquees par "Malaysian Industrial Development


- 90 -

ANNEXE

Documents de travail* du Programme des entreprises


multinationales du BIT (MULTI)
1979 - 1983

Les effets des entreprises multinationales sur l'emploi


étude du cas de la Belgique (document de travail n° 1) par
D. Van Den Buicke et E. Halsberghe
ISBN 92-2-202265-3
ISBN 92-2-102265-X (version anglaise)
Employment effects of multinational enterprises. A survey of
relevant studies relating to the Federal Republic of Germany
(document de travail n° 2) par P.J. Bailey
ISBN 92-2-102266-8
The indirect employment effects of multinational enterprises
in developing countries (document de travail n 3) par
Sanjaya Lall
ISBN 92-2-102280-3
Les effets des entreprises multinationales
sur 1 'emploi en Amérique latine (document de travail n 4)
par G. Arroyo, S. Gomes de Almeida et J.M. von Der Weid
ISBN 92-2-202268-8
ISBN 92-2-302268-1 (version espagnole)
Employment effects of multinational e8terprises in the
United Kingdom (document de travail n 5) par J.M. Stopford
ISBN 92-2-102269-2
Employment effects of foreign investments in ASEAN
countries (document de travail n 6)par Y. Kuwahara, T. Harada
et Y. Mizuno
ISBN 92-2-102270-6
Employment effects of enterprises in Brazil
(document de travail n 7) par Mario Luiz Possas
ISBN 92-2-102271-4
ISBN 92-2-302271-1 (version espagnole)

* Prix de chaque volume 15 francs suisses.


- 91 -

Employment effects of multinati8nal enterprises: A case study


of Kenya (document de travail n 8) •par R. Kaplinsky
ISBN 92-2-102272-2
The effects of multinational0enterprises on employment in
India (document de travail n 9) par U. Dar
ISBN 92-2-102277-3
Employment effects of enterprises in Nigeria
(document de travail n 10) par 0. lyanda et J.A. Bello
ISBN 92-2-102274-9
Employment effects of enterprises in the Philippines
(document de travail n 11) par C. Tanchoco-Subido
ISBN 92-2-102278-1
Employment effects of multinational The case of
the United States (document de travail n 12) par D. Kujawa
ISBN 92-2-102276—5

Domestic employment effects of direct investment abroad by


two Swedish multinationals (document de travail n0 13)
par G.L. Jordan et J.-E. Vahlne
ISBN 92-2-102267-6
Multinational enterprises and employment-oriented"appropriate11
technologies in developing countries (document de travail n0 14)
par S. Watanabe
ISBN 92-2-l02573-X
Un aperçu des recherches du BIT sur les entreprises
nationales et la politique sociale (document de travail n° 15)
1982) par Hans Günter
ISBN 92-2-202273-4 (version anglaise)
ISBN 92-2-102273-0
ISBN 92-2-3029l8-X (version espagnole)
Technology choice and employment creation: A case study of
three enterprises in Singapore (document de
travail n 16) par Linda Lim et Pang Eng Fong
ISBN 92-2-102838-0
Appropriate technology choice and employment creation by
multinational enterprises in Nigeria (document de travail
n 17) par Joseph A. Bello et Olukunle lyanda
ISBN 92-2-102898-4
- 92 -

La Declaration de principes tripartite sur les entreprises


multinationales et la politique sociale (historique, contenu,
suivi et relations avec les instruments similaires d'autres
organisations) (document de travail no 18) par Hans Günter
ISBN 92-2-202909-7 (version française)
ISBN 92-2-102909-3 (version anglaise)
ISBN 92-2-302909-0 (version espagnole)
Technology and Third World multinationals (document de travail
n 19) par Louis T. Wells, Jr.
ISBN 92-2-103021-0
Multinational enterprises and employment in the Caribbean
with reference to Trinidad and Tobago (document de
travail n 20) par Terisa Turner.
ISBN 92-2-l03030-X
Multinational enterprises, technology and0.employment in Brazil:
Three case studies (document de travail n 21) par Mario Luiz
Possas, Mauricio Chalfin Coutinho et Maria Silvia Possas
ISBN 92-2-103033-4
Employment effects of multinational The case of
the Republic of Ireland (document de travail n 22) par
Micheãi 0
ISBN 92-2-103249-3
Employment and technological choice of multinational
prises in developing countries (A literature review and a case
study)(document de travail n 23) par Lawrence Marsh,
Richard Newfarnier et Lino Moreira
ISBN 92-2-103353-8
Les effets des entreprises multinationales sur l'emploi
le cas de la France (document de travail n° 24) par Julien Savary
ISBN 92-2-203385-X
Third World multinationals:. Technology choice and employment
generation in Nigeria (document de travail n° 25) par
C.N.S. Nambudiri
ISBN 92-2-103386-4
Employment and multinationals in Asian export processing zones
(document de travail n 26) par Rudy Maex
ISBN 92-2-103404-6 (version anglaise).
Technological change, employment generation and multinationals:
A case study of a foreign firm and a local multinational in
India (document de travail n0 27) par Sanjaya Lall
ISBN 92-2-103425-9
- 93 -

Multinational enterprises, transfer of managerial know-how,


technology choice and employment effects: A case study of
no r Trvini
-
ISBN 92-2-103508-5
Multinationals and employment in a West African sub-region:
Liberia and Sierra Leone (document de travail n0 29) par
Olukunle lyanda
ISBN 92-2-103623-5

Les auteurs sont seuls responsables des opinions exprimees


dans les documents de travail.
V

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