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LOGIQUE, EXPRESSIONS ORALE ET ECRITE

À la première vue, 1’intitulé de ce cours semble complexe. La concaténation des


unités linguistiques « Logique », d'une part, et « Expression orale et écrite », d'autre part,
semble problématique. En effet, les études secondaires et pré-universitaires nous ont
habitués à présenter la logique comme une discipline philosophique différente du cours de
français qui regroupe des considérations générales, des normes relatives à l'expression
orale et écrite.

Ainsi, il va sans dire que notre intitulé évoque trois matières différentes : la
logique, l'expression orale, mais aussi l'expression écrite. La logique renvoie à l'étude des
lois fonctionnelles de la pensée. Et la distinction de l'écrit et de l'oral signifie que les deux
domaines, quelque voisins qu'ils soient, ne sont pas à confondre. Certes, il s'agit ici, du
français, mais l'expression orale se rapporte à l'art de parler et l'expression écrite, à l'art de
rédiger et de composer. De façon classique, ces trois composantes de notre intitulé font
l'objet des enseignements différents. De ce point de vue, la logique n'est ni l'expression
orale ni l'expression écrite. Chacun de ces domaines renvoie à un champ d'études
particulièrement autonome.

Pourtant, le divorce entre la logique et l'expression orale ou écrite ne semble pas


si évident que pourrait le -laisser croire tout effort de distinction. La question alors est de
savoir pourquoi ces trois matières, si irréductibles l'une à l'autre, ont été mises ensemble.
Qu'est-ce qui peut justifier le rapprochement de ces trois matières en un seul cours ?

Le rapprochement des expressions qui, to renvoyant à des disciplines


particulières et spécifique constituent l'intitulé de ce cours obéit à une logique profonde
repose sur des liens indéniables. C'est qu'elles ont une commune et se rapportent tous au
langage ou au discours.

On sait depuis Aristote que la logique comme science du logos porte sur le
discours. C'est pourquoi d'ailleurs Organon commence par l'analyse des mots, puis des
propositions et finalement des raisonnements. De ce point de vue, l'expression orale ou
écrite donne à la logique la matière de son étude.

En outre, la logique est la qualité fondamentale de toute expression sensée. Les


exigences de cohérence et de non-contradiction sont les qualités premières de toute
volonté de signification. Pour avoir un sens, une expression, fut-elle orale ou écrite, doit
être logique, c'est-à-dire tout au moins cohérente et ne pas affirmer une chose et son
contraire. C'est dire que h valeur d'une expression visant à convaincre, à persuader,
communiquer ou à faire admettre une idée repose essentiellement sur sa rigueur logique.

Si donc la logique est une science dont la tâche consiste dans J'étude des règles
qui gouvernent la construction des raisonnements valides, elle ne constitue pas moins une
qualité intrinsèque d'une expression bien formée, d'un discours}, oral ou écrit bien
construit. C'est en ce sens que les exigences d4 cohérence et de non-contradiction, par
exemple, s'imposent comme des qualités essentielles de toute expression orale ou écrite.
2

On s'en sera aperçu, le rapport qui existe entre ces sciences n'est pas unilatéral.
Autant la logique ""donne à l'expression, fut-elle orale ou écrite, ses qualités
fondamentales, autant elle ne reçoit sa matière d'étude.

L'objectif de ce cours est triple : il s'agit, d'abord, d'élever les opérations


fondamentales de la pensée à la conscience critique des étudiants, c'est-à-dire les amener à
s'approprier des principes logiques afin de construire des raisonnements rigoureusement
valides ; ensuite, leur permettre d'acquérir, d'une part, des aptitudes à exprimer leur pensée
avec cohérence en faisant correctement usage de la langue française et, d'autre part, des
compétences linguistiques nécessaires pour une expression et une écriture correctes en
français, en les initiant notamment aux lois de la composition de V écrit à la différence de
l'oral.
Notre cours se déploie en deux parties : la première sur la logique et, la seconde
sur l'expression orale ou écrite.

QUELQUES ELEMENTSBIBLIOGRAPHIQUES

ARISTOTE, Organon, Paris, éd. Vrin, 1983.


BABOUDAA MALIBATO, Expression orale française,
Kinshasa, CRP, 2004. :'
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MUTUN0A MWZMBO, Eléments de logique, Kinshasa,,
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MWEZE CHIRHULWIRE NK1NGI, D., Logique et
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éd. MédiasPaul, 2006.
NKOMBE OLEKO, F., Essai de logique générative,\
Kinshasa, éd. MédiasPaul, 2006.

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ROUGERIE, A., Expression écrite et orale. Trouvez le mot
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VAGN1ER, G,, Ecrire et convaincre, Librairie-Hachette,
1975.
WOLTON, D(dir), Argumentation et rhétorique,
Paris,Editions CNRS, 2001.

PREMIERE PARTIE

LA LOGIQUE

Quiconque jouit de l'usage parfait de la raison est à même de produire des discours
sensés, des jugements valides et, d'argumenter rigoureusement. Cet usage rigoureux de la
raison repose sur l'observance généralement tacite des principes logiques qui régissent la
construction des raisonnements corrects.

Autant dire que la logique comme pratique est aussi vieille que l'humanité et que
les principes logiques n’est pas de purs produits du génie scientifique. Ainsi, tout enfant,
si petit soit-il, qui refuse d'échanger son jouet (A) contre un autre (B), • se conduit en
vertu du principe d'identité : il comprend que A =A, B— B, A^B et qu'on ne peut pas
avoir dans une même situation et en même temps une chose et son contraire, ou même son
contradictoire, c'est-à-dire _( A_A).

Rien ne devrait donc être plus familier à l'homme que la logique. Pourtant,
paradoxalement, rien ne semble aussi redoutable que le cours de logique, célèbre bête
noire des étudiants, qui, ici et là, souffre d'une triste réputation.

Certes, il existe une logique scientifique, consciente des différentes opérations de


l'esprit, qui cerne les conditions de validité du discours et déterminent les formes correctes
de raisonnement. Mais il y a un lien entre cette logique scientifique et celle du langage
ordinaire. En effet, de façon générale, les scientifiques systématisent, thématisent,
théorisent et élèvent à la conscience critique des lois fonctionnelles qui gouvernent la
pensée et président à la construction des raisonnements valides. La logique, comme
science, restitue pour ainsi dire la grammaire, les règles qui régissent les opérations de la
raison. C'est la tâche jadis accomplie notamment par Parménide, Zenon d'Elée,
Démocrite,... et qui trouve son couronnement chez Aristote à qui l'histoire attribue la
paternité de la science logique.

Aristote est communément considéré comme le père de la logique en tant que


discipline scientifique. En son temps, la philosophie regroupait toutes les formes de
savoir/ science. Dans ce contexte, le stagirite chercha à déterminer les différentes
composantes de la philosophie et à examiner l'instrument dont se servent les sciences pour
mener à bien leurs investigations. Selon lui, la grande enceinte de la philosophie est
constituée de deux types de sciences : les sciences théoriques et les sciences pratiques.
Les sciences théoriques élaborent des études systématiques soucieuses de connaître
l'homme, Dieu et le cosmos ou l'univers (ce qui constitue les objets d'étude de
l'anthropologie, de la théologie et de la cosmologie qui sont des expressions du logos sur
les trois types d'être considérés).
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Quant aux sciences pratiques, elles se rapportent à deux formes d'activités. Ainsi, il
y a des sciences relatives à l’agir, qui renvoient à l'action définie comme conduite de
l'homme dans ses interactions intersubjectives et sociales, dans ses rapports avec d'autres
hommes. C'est le cas de la morale ou de l'éthique qui cerne la conduite humaine du point
de vue du bien et du mal dont elle détermine les règles. Une autre forme, d'activités à
laquelle se rapportent les sciences pratiques, c'est le faire. Cette sous-catégorie des
sciences pratiques concerne' l'action que l'homme exerce sur la nature, tel qu'il peut la
modeler, la façonner, et par laquelle il crée ou confère des formes nouvelles à la matière.
C'est ce qui s'illustre dans la '' technique, l'esthétique...

Considérant que la philosophie est ainsi constituée des sciences théoriques et des
sciences pratiques, Aristote se ! demanda de quel instrument toutes ces sciences se
servent pour mener leurs entreprises à bon port. La réponse du fondateur du ; lycée est
claire : le logos, c'est-à-dire la raison, le discours, est l'instrument grâce auquel toutes ces
sciences opèrent. Mais si le ; logos est si important dans le déploiement de toutes les
sciences, alors il faut ['étudier en lui-même, lui consacrer une science qui ' puisse en
cerner les règles de fonctionnement.

Telle sera la tâche de la logique, science qui prend pour objet l'étude de
l'instrument commun aux sciences, celui dont elles se servent toutes pour bien réaliser
leurs tâches. Ainsi, la logique se donne comme la science du discours ou du langage, c'est-
à-dire de l'instrument utilisé pour savoir. Elle étudiera en \ ce sens les conditions de
validité du discours. D'un seul mot, la , logique cerne l'instrument, le logos dont elle
interroge la validité. Aristote lui a consacré des analyses systématiques rassemblées dans
un livre au titre combien suggestif d'Organon, c'est-à-dire instrument, bien entendu en
référence au logos qui est bien l'instrument des sciences et qui constitue l'objet d'étude de
la logique, Organori sera ainsi le livre de logique d’Aristote. Il est une somme de livres
qui regroupe : les Catégories qui étudient le concept, le terme et la prédication (comme
opération par laquelle un prédicat est attribué à un sujet ou à un objet et qui en fait met les
concepts en relation au moins ) ; Peri hermeneias ou de l'interprétation qui est, entr'autre une
ébauche syntaxique et une approche prépositionnelle du discours ; Analytica, véritable théorie
du syllogisme qui traite de l’inférence et de la démonstration ; et Topica consacré aussi bien
aux questions de la rhétorique qu’aux fallacies et aux techniques de leur correction.

Il va sans dire que si Aristote est considéré comme le père de la logique, beaucoup,
avant lui. S’étaient intéressés à l'étude des lois fonctionnelles de la pensée. C'est le cas de
Parménide à qui revient le mérite d'avoir théorisé l'idée qui sous-tend le principe de non-
contradiction et à partir de laquelle se formulera également lieu au principe d'identité : l'être
est et le non-être n'est pas. Autrement interprété, ce principe donne lieu à un autre, celui de
non-contradiction, selon lequel on ne peut pas avoir dans les mêmes conditions et au même
moment une chose et son contraire. C'est également le cas des sophistes qui ont théorise le
principe du tiers-exclus : entre P et -~P il n'y a pas de terme intermédiaire. C'est PV_P.

Quoi qu'il en soit, c'est Aristote qui a fondé la science logique en se basant sur l'étude
du discours, du langage. Et dans cette étude du discours, il commence par l'analyse des mots
en tant que signe linguistique. Après l'étude des mots, Aristote étend ses analyses sur la
phrase comme acte de prédication. Celle-ci étant définie comme attribution d'une qualité,
d'une action à un objet. En ce sens, toute proposition pour autant qu'elle attribue ou nie une
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qualité à un objet/sujet, émet des jugements. La proposition est pour ainsi dire une
unité linguistique où on attribue des qualités, des actions ou des relations à un objet.
Exemples.’-Solange mange des gâteaux (attribution de
l'action de manger à Solange) ;
-Le ciel est bleu (attribution de la qualité bleu au ciel).
-Joseph et Marie s'aiment (attribution de la relation d'amitié à Joseph et Marie). Cette
opération d'attribution des qualités à des objets s'appelle la prédication.
A côté de la logique des termes et des propositions, Aristote analyse les
raisonnements,.,. Après Aristote, la logique connaîtra de nouveaux développements avec
les Stoïciens.

L'école stoïcienne, contrairement à Aristote, considère la proposition comme unité


de base du langage. Ce qui les amènera à étudier des relations, des opérations et des
connexions logiques entre les propositions, opérations qui serviront à dresser des tables de
vérité. Les Stoïciens ont donc cerner des relations de disjonction, de conjonction et
d'implication.
Exemple ; soit deux propositions ; je pleure -je prie. Entre ces deux propositions peuvent
être introduites des relations de conjonction, de disjonction, d'implication. Ainsi, nos deux
propositions deviennent :
-Je pleure et je prie
-Je pleure ou je prie
-Si je pleure, alors je prie.

A l'opposé d'Aristote, les Stoïciens prennent en compte les propositions hypothétiques


au lieu de se cantonner aux propositions catégoriques qui n'avaient pour fonction que
d'affirmer ou de nier un rapport entre des termes. Signalons enfin qu'ils étaient les premiers à
développer la méthode axiomatique qui consiste en une déduction des théorèmes à partir des
axiomes.

Plus tard au Moyen-Age., sera reprise la logique aristotélicienne mais en fondant


en même temps la théorie de la conséquence sur le modèle si...alors. Cette théorie de la
conséquence donnera lieu plus tard à la logique de la déduction naturelle.

L'Epoque Moderne s'illustre par une puissante dynamique de mathématisation de la


logique qui s'observe dans les travaux Gottfried wiheim Leibniz (1646-1716). Le projet de
Leibniz était de construire une caractéristique universelle, c'est-à-dire une langue
susceptible de servir de moyen d'échange à tous les scientifiques. Grâce à la géométrie, à
l'arithmétique et à l'algèbre, il cherche à réaliser une logique formalisée, symbolisée et
axiomatisée. De son côté, Descartes préconise une méthode qui tire des conclusions more
geometrico.

Cette poussée de la mathématisation de la logique a atteint son paroxysme à


l'époque contemporaine avec le mathématicien allemand Frege en passant notamment par
les travaux des auteurs comme Boole, le père de l'Algèbre.

Ce bref aperçu historique de la logique permet d'en relever les ramifications. De


façon classique, on peut subdiviser la logique en deux parties, la logique formelle et la
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logique matérielle, auxquelles s'ajoute la logique informelle. Celle-ci « analyse les


performatifs, les argumentatifs, les fallacies, les paralogismes et leur valeur persuasive »1.

La logique formelle étudie la validité du raisonnement exclusivement du point de


vue de la forme. Il s'agit de l'étude des règles qui gouvernent la construction des
raisonnements formellement corrects. Par contre, la logique matérielle s'occupe des
conditions de validité du discours du point de vue du contenu. Cette partie de la logique
fait aujourd'hui l'objet d'étude de l'épistémologie ou théorie de la connaissance. D'un ;
côté, il est question de la vérité formelle et, de l'autre, de la vérité matérielle.

Dans ce cours, il sera essentiellement question de la logique formelle telle que


développée dans ses grandes lignes par les Anciens. Elle porte successivement sur le
Concept le Jugement et le Raisonnement. Trois thèmes, trois chapitres clés.

CHAPITRE PREMIER : LE CONCEPT ET LE TERME

 Définition

I1 n’y a pas de discours sensé sans idée ni pensée. Nul ne peut parler s'il n'a rien à dire.
Ce qu'il a à dire, son idée ou sa pensée, c'est-à-dire ce qu'il a dans son esprit relève du
concept. Celui-ci constitue l'élément atomique du langage. Il peut être entendu comme l'image
que Ton se fait d'un objet dans son esprit. C'est une représentation mentale d'un objet, c'est-à-
dire l'idée que Ton en a. Il est l'équivalent de notion.

Exemple : le concept de justice, d'amour, de mort, d'homme. L'idée de l’homme,


par exemple, est abstraite. L' « homme » est une notion générale et abstraite à la
quelle renvoient des individus aussi divers que Jean, Pierre, Prodige, Anne,,.. Le
concept fait abstraction des traits individuels. Il n'est ni vrai ni faux, n'affirme, ni
ne nie rien.

L'homme a donc des idées des choses. Ces idées, il les partage avec les autres.
L'expression est le moyen par lequel l'homme communique aux autres et échange avec eux
ses idées. Cette expression peut être verbale ou écrite. Elle constitue le terme. C'est dire qu'un
concept peut être exprimé verbalement ou même par écrit. Le terme en est donc l'expression
verbale ou écrite. Ce qui revient à dire que tout concept est susceptible d'être exprimé et qu'il
n'y a pas de terme sans concept. Quiconque parle fait usage des mots et des termes pour
exprimer ses idées. Mais il faut éviter ici tout instrumentalisme langagier.

Le ternie n'est pas un instrument vide dont le locuteur se sert pour expriment une id ée qui
existerait en dehors du langage. Celui-ci est plutôt le mode de déploiement de la pensée. Il
n'existe pas de terme vide, sans concept.
1
MWEZE CHIRHULWIRE NKING1, D., I.ngîqi/e eiargiimetilattoii Communique, c'esl argumenter. Kinshasa, MédtasPaul, 2006, p. 7 Cet ouvrage est
totalement oonsacrti à 'a logique mforrnelledite aussi naturelle ou logique du quotidien. Lire aussi GDVGRAS, A-M, L'argi:mcm.ition dans les dcbjils télévisés
en!re candidats à la présidence américaine. Lappel aux émotions comme tactique de persuasion, dans WOLTON, D (dir), Argumentation ei f/ié!nriqiie,P£ai5,
Editions CNRS, 20Qi,p, 188 : a La logique formel le consli lue un champ de recherche relativement nouveau. (Elle) est née de l'insatisfaction que plusieurs
resseniaieni foce à la capacité de !a logique, Jeur champ rie recherche, d'appréhender certains discours», Elle «offre des outils permettant de systématiser l'éîude
du langage politique, »
7

Le concept a des caractéristiques propres qui permettent de l'appréhender d'une


manière spécifique. Ce sont les propriétés du concept.

 Propriétés

Chaque fois que nous nous servons des termes, nous leur donnons un sens, une
signification que l'interlocuteur ou le destinataire doit saisir pour rendre la communication
plausible. Par la même opération, nous appliquons ces termes à un : ensemble d'éléments
ou d'objets visés par le discours pour permettre de penser aux mêmes références.
On peut ainsi considérer les termes de deux points de vue : du point de vue de la
compréhension et du point de vue de l'extension. Ces mêmes points de vue servent à
déterminer les qualités du concept.

a. Du point de la compréhension
La compréhension d'un concept renvoie à l'ensemble de qualités attribuables à un
objet, c'est-à-dire la classe de qualités que nous attribuons à un objet au moyen d'un
concept. Il s'agit au fond des traits essentiels sans lesquels on ne peut saisir un objet et
parler d'un concept.
Ex : Homme : être, vivant, animal, vertébré, intelligent,...

b. Du point de vue de l'extension


L'extension d'un concept désigne l’ensemble ou la classe d'objets auxquels il peut être
appliqué. Il est question de la liste, de l'ensemble des objets auxquels un concept renvoie
Ex : Animal : homme, chien, cheval, chèvre, lion,...
On peut rapporter la compréhension et l'extension d'un terme. Il y a des rapports
inverses entre les deux. En effet, plus la compréhension d'un terme est petite, plus grande sera
son extension. Qu'est-ce à dire ? Cela signifie que lorsqu'on ne donne que des traits
caractéristiques vagues ou généraux et non essentiels d'un concept, la classe d'objets auxquels
celui-ci s'appliquera sera plus grande que si on en donne les qualités qui le définissent
essentiellement. 11 en est ainsi lorsqu'on définit la compréhension du concept homme
simplement comme être. Le définir par cette qualité n'en donne qu'une trop petite
compréhension, car on ne sait pas s'il s'agit d'un visible ou d'un invisible, d'un matériel ou d'un
spirituel, d'un animal ou d'un végétal et, du coup, on s'expose à une très grande extension
étant donné que la qualité d'être peut renvoyer à tous les objets possibles (visible et invisible,
animé et inanimé, spirituel et corporel, divin et humain,...). C'est dire que plus la
compréhension d'un concept est petite plus vague sera sa définition parce que la qualité par
laquelle on définit ainsi le concept ne lui est pas spécifique et de ce fait peut renvoyer à
d'autres objets qu'à celui dont on se fait une image précise dans son esprit. Par contre, plus la
compréhension d'un concept est grande, plus petite sera son extension et plus claire sera sa
définition. Ainsi ajouter, dans la définition de la compréhension de l'homme, la qualité de
«raisonnable» à celle d'«être» restreint automatiquement l'extension du concept qui, par
exemple, exclue les invisibles, les végétaux et mêmes tous les animaux autres que
raisonnable. C'est en ce sens que la compréhension d'un concept est en rapport inverse
avec son
extension.
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La compréhension et l'extension sont donc deux points -de vue à partir desquels
un concept peut être défmi. Elles servent également d'horizon de détermination, des
qualités du concept.

c. Les qualités du concept

Les qualités du concept peuvent être définies du point de vue de la


compréhension et du point de vue de l'extension.

Du point de vue de l’extension, un concept peut être :


 Universel : lorsqu'il est pris dans toute son extension. Ex : Aucun homme n'est mortel. Ici,
le concept homme est pris' dans toute son extension.
 Particulier : lorsqu'on ne considère qu'une partie de son extension. Ex : Quelques
hommes sont mortels.
 Singulier : lorsqu'il désigne un individu. Ex : Jean, Marie, Anny,...
 Collectif: lorsqu’il s'agit d'un singulier qui désigne un pluriel. Ex : troupeau,
masse, armée,...
De même, du point de vue de la compréhension, un
concept peut être :
Clair: lorsqu'il est défini sans ambiguïté, lorsqu'on en donne les qualités essentielles. Par
exemple, lorsqu'on définit l'homme comme un être raisonnable, ce concept est clair car on
en donne la qualité essentielle (raisonnable) ; ce qui permet de saisir clairement l'idée de
l'homme sans confusion possible avec tout autre être.
-Confus : lorsqu'il on en donne les qualités accidentelles. C'est le cas lorsqu’il on spécifie
l'homme comme un être barbu. La barbe étant un attribut accidentel de l’homme, il
n'en constitue pas le véritable et essentiel trait distinctif. Du coup, cette définition
de l'homme expose à des confusions : non seulement, elle exclut tous les imberbes
de la classe des hommes, mais il y inclut notamment le bouc.
-Abstrait : par nature, le concept est abstrait. C'est une réalité de l'esprit.
-Concret : lorsqu’il désigne une réalité matériellement identifiable. ;
-Obscur : lorsqu'on ne sait fias identifier son objet.
D'après Aristote, on peut classer les concepts en dix catégories. Ce sont les prédicaments.

d. Les prédicaments
Nous pensons les choses, les êtres comme existant dans une situation donnée. La
situation est ici considérée comme ce qui détermine ce qu'est une chose, l'état d'être d'un
sujet ou d'un objet. Les prédicaments désignent les situations d'être des choses. L'homme
est déterminé grâce à son corps, à ses relations, son être au monde, dans le temps et dans
l'espace,... qui sont des modes permettant de l'identifier et de le définir d'une certaine
façon.
Aristote établit dix genres suprêmes d'être en situation, dix catégories dont la
première est la substance. Celle-ci est la catégorie qui sert de support, de soutien de tout le
reste dans l'être. Les autres catégories ne seraient, d'après Aristote, que des

accidents qui surviennent ou s'ajoutent à la substance. Dix prédicaments donc : la substance,


la quantité, la qualité, la relation, le temps, le lieu, la position, l'action, la passion, la tenue.
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Selon, Aristote, tous les mots peuvent être définis, classés suivant ces catégories.
Tous les noms communs indiquent la substance et la qualité. Le verbe actif exprime une
action et le verbe passif une passion. L'action, la passion et la qualité peuvent devenir une
relation lorsqu'elles mettent enjeu deux ou plusieurs objets. Tous les compléments
circonstanciels indiquent des catégories : Je temps, le lieu, la position,...

Ex: «Ce soir, j'ai rencontré deux étudiants laïcs particulièrement fatigués qui
s'embrassaient à l'entrée de l'université.

-Demain, je viendrai au stade, mais je me tiendrai couché, habillé en Jeans.

On s'en sera aperçu. Pour exprimer une idée, l'homme recourt au terme. Mais, de
façon générale, quiconque veut émettre un jugement ne contente nullement d'un terme. On
sait qu'il existe des formes exclamatives, impératives ou éliptiques qui, à elles seules,
expriment Un jugement. Cependant, le plus souvent, il ne suffit pas de se servir d'un terme
pour transmettre un message. Il faut plutôt faire usage de plusieurs termes disposés de telle
sorte qu'on établit des rapports entr'eux. La structure linguistique constituée des relations ainsi
établies est le lieu d'articulation des prédicaments.

CHAPITRE DEUXIEME : LE JUGEMENT ET LA PROPOSITION

 Définition et composition

Chaque fois que l'homme parle, il établit des rapports entre des faits, attribue des
qualités ou des actions aux sujets ou aux objets. Ces sujets et objets sont en fait des concepts
entre lesquels il peut soit nier soit affirmer un rapport. L'acte mental par lequel un rapport est
affirmé ou nié entre deux ou plusieurs concepts constitue le jugement. Celui-ci est pour ainsi
dire Facîe mental qui affirme ou nie un rapport entre deux ou plusieurs concepts, ou même
entre deux jugements. Le jugement est mental, mais il est susceptible d'être exprimé. Son
expression verbale ou écrite constitue la proposition. Celle-ci est une unité linguistique
relativement complexe qui lie deux ou plusieurs termes par l'intermédiaire de la copule « est »
ou « sont ».Ce sont là les éléments constitutifs de la proposition, H n 5 y a pas de proposition
sans terme.
De là résulte la composition de la proposition. De façon classique, une proposition se
compose :
-d'un sujet qui constitue l'être dont on affirme ou nie quelque chose ;
-d'un prédicat ou attribut, c'est-à-dire de ce que l'on affirme ou nie du sujet ;
-d'une copule, qui est le plus souvent le verbe être, celui qui marque le rapport entre le
sujet et le prédicat.
Telle est la structure classique de la proposition.
* Néanmoins, lorsqu'on cerne les différentes manières dont les termes sont mis en
rapport, on peut dégager une grande variété des propositions qui appelle une
classification appropriée.
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 Classifications

Les jugements peuvent êtres classifiés de différents points de vue.


Ainsi, entre autres :
A Du point de vue de la quantité et de la qualité :
On peut cerner une proposition en tenant compte, d'une part, du fait qu'elle
affirme ou nie quelque chose d'un sujet ou, d'autre part, en examinant si ce qui est ainsi
affirmé ou nié l'est de l'ensemble ou d'une partie seulement des sujets considérés. Ce sont
ces deux perspectives d'analyse qui déterminent, d'un côté, la qualité et, de l'autre, la
quantité d'une proposition.

Considérée du point de vue de la quantité, une proposition peut être soit


universelle soit particulière. Elle est universelle quand l'attribut est affirmé ou nié de toute
l'extension du sujet. Celui-ci peut être un terme universel, collectif, ou singulier.
Rigoureusement, les indicateurs de quantité universelle sont « tout tous, toutes, nul, nulle,
aucun ». C'est par l'influence du langage ordinaire que les propositions indéfinies, celles
qui n'ont pas de quantificateur explicite sont assimilées aux propositions universelles.
Ainsi, la proposition « les hommes sont hypocrites » est-elle utilisée pour signifier « tous
les sont hypocrites ». Ex : Tout homme est fini.
Michel est aimable.
Aucun éléphant n’est bipède.
Mamy n'est pas nerveuse.
L'armée n'est pas apatride.

Une proposition peut aussi être particulière. Elle l'est lorsque l'attribut est
affirmé ou nié non plus de toute l'extension, mais d'une partie seulement de l'extension du
sujet qui, alors, est un ternie particulier. Ces propositions sont introduites par des
quantificateurs existentiels : « quelques », « certains »,... Ex : Quelques hommes sont
voleurs.

Certains mammifères ne sont pas des hommes. C'est à Aristote que remonte
cette distinction entre proposition universelle et proposition particulière : «j'appelle
universelle l'attribution ou la non-attribution à un sujet pris universellement ; particulière,
l'attribution ou la non-attribution à un sujet pris particulièrement ou non universellement
»2.
Mais, ce n'est pas tout. La classification des propositions selon la quantité
s'accompagne de la caractérisation de ces propositions du point de vue de la qualité. En
effet, une proposition universelle ou particulière est susceptible d'être niée ou affirmée. La
négation et l'affirmation, lorsqu'elles affectent le verbe, sont des spécificateurs de la
qualité d'une proposition. En ce sens, la qualité permet de distinguer des propositions
affirmatives et des propositions négatives.

La quantité et la qualité ne spécifient pas que les propositions. Leurs relations


commandent également l'analyse des prédicats et donnent lieu à des règles bien précises.
La quantité du prédicat/attribut est fonction de la qualité de la proposition. Ainsi, le
prédicat d'une affirmative est particulier. En effet, dans une proposition affirmative le
prédicat n'est pris que particulièrement. Exemple, dans la proposition « tout homme est
mortel », le prédicat est particulier parce que l'homme n'est qu'une partie des mortels. En
11

revanche, le prédicat d'une négative est universel, car dans ce cas, le prédicat est pris
universellement. Dans cette optique, le prédicat d'une proposition du genre « Aucun
homme n'est parfait » est universel, car l'homme est exclu (totalement) de la classe des
parfaits.

De la combinaison de la quantité et de la qualité résultent quatre types de


propositions qui constituent le carré logique.

La qualité permet de définir deux types de proposition : les propositions


affirmative et négative. De même, selon la quantité se dégagent deux types de propositions :
les propositions universelle et particulière. Ainsi, quatre types de propositions se dégagent de
la combinaison de ces deux points de vue :

 proposition universelle affirmative (toutes les étoiles sont brillantes) ;


 proposition universelle négatives (aucune étoile n'est brillante) ;
 proposition, particulière affirmative (quelques étoiles sont brillantes) ;
 proposition particulière négative (quelques étoiles ne sont pas brillantes).
Qu'on ne se méprenne pas. Une proposition universelle négative ne
commence pas par « tout ». En effet, dans une proposition négative universelle, le
quantificateur « tous » a le sens de quelque, c'est-à-dire d'un particulier. La proposition «
tous les hommes ne sont pas prudents » signifie que « quelques hommes ne sont pas
prudents », « Tous ...ne sont pas... » a le sens de quelques-uns sont et quelques-uns ne le
sont pas, c'est-à-dire qu'il est faut d'affirmer que tous le sont L'universelle négative sera
plutôt introduite par nul ou aucun qui, dans ce cas, sont des quantificateurs appropriés.

Pour mieux retenir ces quatre types de propositions, on a pris l'habitude, depuis le
Moyen âge, de les symboliser par les voyelles A, E, I, O. Les lettres A et I sont extraites
de affirmo pour désigner respectivement la proposition affirmative universelle et la
proposition affirmative particulière. De même, les lettres E et O sont tirées de nego pour
symboliser, d'un côté, la proposition négative universelle et, de l'autre, la proposition
négative particulière.

Les quatre types de propositions permettent de construire ce que Ton appelle «


carré logique », une figure érigée sur base des oppositions caractéristiques des relations
existant entre les différentes propositions considérées.

Quatre relations d'oppositions caractérisent les propositions du carré logique.


Quatre relations, quatre axes : la contrariété, la sous- contrariété, la contradiction, la
subalternation.

L'axe de la contrariété caractérise des propositions de même quantité universelle,


mais de qualité différente. De la sorte, deux propositions sont dans un rapport de
contrariété lorsqu'elles ont une même quantité universelle et qu'elles s'opposent par leurs
qualités, l'une étant affirmative (A) et l'autre négative (E). La contrariété définit la relation
entre A—— —E.

La sous-contrariété désigne l'axe des propositions de même quantité, non plus


universelle, mais plutôt particulière et de qualité différente. En ce sens, les propositions
12

sous-contraires sont celles qui ont la même quantité, celte fois-ci particulière, mais
s'opposent par leur qualités, I étant affirmatif et O négatif. En fait, ces propositions sont
respectivement des sous-ensembles des A et de E. Cet axe définit l'opposition 1———O.
La relation de subalternation est celle qui oppose deux propositions qui partagent la même
qualité, affirmative ou négative, mais qui ont des quantités différentes, Tune universelle et
l'autre particulière. Cette relation désigne les axes A—>I et E-O.

Il reste la relation de contradiction. Deux propositions sont dites contradictoires si


elles s'opposent et par la quantité et par la qualité. Ainsi, la contradiction relie la
proposition universelle affirmative et la proposition particulière négative, de même que la
proposition universelle négative et la proposition particulière affirmative. Relevons-le :
dans la relation de contradiction, il n' y a aucun point commun. La différence porte aussi
bien sur la qualité (l'une affirmative, l'autre négative) que sur la quantité (l'une universelle,
l'autre particulière). Ce sont les axes A—»O et E—»f.

Outre la quantité et la qualité, la compréhension peut servir de critère de classification


des propositions.

B. Du point de vue de la compréhension

La classification des propositions par la compréhension permet de


distinguer deux types de propositions :
*Les propositions analytiques : ce sont celles dont l'attribut est compris dans le sujet
et qui s'obtient par l'analyse du sujet. Ces propositions n'ajoutent rien au sujet, car ce
qu'elles en disent y est déjà contenu. Elles sont vides cognitivement. Ex : Le cercle est
rond. Ici, l'attribut n'ajoute rien au sujet, à sa définition.
*Les propositions synthétiques : il est question des propositions dans lesquelles
l'attribut ajoute quelque chose au sujet, c'est-à-dire qu'il dit du sujet ce que celui-ci ne
contient pas en lui-même. En introduisant un caractère nouveau que la définition du
sujet ne comporte pas, ce type de proposition apporte quelque chose du point de vue
de la connaissance. Ex : Jeannot est extraverti. Dans cette proposition, l'extraversion
n'entre pas dans la définition de Jeannot.
Un autre critère de classification des propositions c'est la modalité.

C. Du point de vue de la modalité

La modalité est un critère de classification des propositions qui distingue au moins


quatre types de proposition :
*Les propositions assertoriques : ce sont celles qui affirment des vérités de fait, îl s '
agit des vérités contingentes, celles «qui sont et qui pourraient, sans contradiction, ne pas
être ». Ex : « II est vrai que Michel est fâché ». C'est une vérité de fait, celle dont
l'éventualité du non-être n'entraîne aucune contradiction. Michel est fâché. C'est un fait,
mais il n'y a aucune absurdité à supposer qu'il ne le soit pas. Sa colère est contingente.
*Les propositions apodictiques ; elles affirment des vérités non plus de fait et
contingentes, mais de droit et nécessaires. Des vérités nécessaires sont celles dont le
contraire est impossible. Ex ; « II est nécessaire que Dieu existe ». [1 s'agit ici d'une vérité
de droit parce que Dieu ne peut pas ne pas exister. L'existence fait partie de son essence.
Dieu ne peut pas ne pas exister.
13

* Les Propositions Problématiques : ce sont des propositions qui


n'affirment qu'à titre de possibilité. Ex : II est possible que tout revienne dans Tordre en
R.D.C.

Les propositions modales portent des indicateurs spécifiques qui rentrent dans
leur composition et les caractérisent. Analytiquement, ces propositions sont composées de
renoncé et de l'indicateur de modalité ou le mode qui affecte l'énoncé. Ces indicateurs sont
; il est vrai, il est possible, il est nécessaire.

Il faut noter que ces indicateurs de modalité ne sont pas indifféremment


interchangeables. On ne peut, par exemple, pas introduire l'affirmation d'une vérité de fait
par «il est nécessaire ». Car, dans ce cas, l’énoncé sera vrai, mais le mode inapproprié et
faux. Ex : II est nécessaire que l'université de Kinshasa soit dans la commune de Lemba.
Dans cette proposition, la modalité ne s'accorde pas avec l'énoncé. Celui-ci est vrai et non
pas le mode. En effet, l'énoncé est assertorique et affirme une vérité contingente, alors que
le mode est nécessaire et annonce une vérité apodictique. L'université de Kinshasa est
dans la commune de Lemba. C'est un fait, une vérité contingente, mais il n'est pas
nécessaire que cette université soit à Lemba, parce qu'elle pourrait ne pas y être, mieux
elle aurait pu également être dans tout autre commune sans que cela l'affecte comme tel.

S'il n'est pas acceptable d'introduire une vérité de fait par une modalité
apodictique, l'inverse est possible. Une vérité apodictique garde un sens même lorsqu'elle
est introduite par un indicateur de modalité assertorique. Ex : II est possible que la terre
tourne. Cette proposition garde tout son sens, car tout ce qui est réel est nécessairement
possible. Mais, on ne peut pas passer de ce qui n'est évoqué qu'à titre de possibilité et le
présenter comme étant vrai (assertorique) ou nécessaire (apodictique),

De façon générale, une proposition établit des relations entre plusieurs


éléments, de sorte qu'il est possible de catégoriser les jugements d'après les types de
relation qu'ils établissent.

D. DU point de vue de la relation


Partant des relations qu'une proposition peut établir, on peut classifier les
propositions en :
*Propositions catégoriques : il s'agit des propositions qui affirment ou nient
des rapports entre les termes sans introduire des relations de conjonction, de disjonction,
d'implication. Ex : L'homme est un être raisonnable.
*propositions composées : tout à l'opposé des premières, les propositions
composées introduisent des relations entre deux ou plusieurs propositions. Au fait, elles
affirment ou nient des rapports entre des propositions qui, selon la logique classique,
peuvent ainsi être unies par des relations de conjonction, de disjonction, d'implication .
a. La proposition conjonctive : c'est une proposition qui institue une relation
de conjonction entre au moins deux propositions. Ce lien est souvent introduit par le mot «
et ». Ex : Je partage et je suis charitable.
b. La proposition disjonctive : ce type de proposition se caractérise par la
relation de disjonction instituée entre deux propositions reliées au moyen du mot «oit» et
dont chacune constitue une possibilité. La disjonction peut s'entendre dans un double
sens ;
14

 La disjonction inclusive: celle qui n'écarte aucune de deux possibilités, mais qui
pourrait également rester vraie même quant une seule de deux éventualités
s'accomplit. Ici le ou disjonctif a le sens du vel latin Ex : Okolo est professeur ou
congolais. .Cette disjonction n'exclue aucune de deux qualités rapportées à Okolo,
et il suffit que Tune deux soit réalisée pour qu'elle (la disjonction) soit vraie. Nous
disons il suffît parce que la disjonction restera vraie même lorsque les deux
éventualités sont toutes et en même temps réalisées.
 La disjonction exclusive : Celte disjonction est tout à l'opposé de la précédente.
Elle n'admet pas la possibilité de réalisation concomitante de deux possibilités
reliées. En d'autres termes, elle ne peut être valide que si une et une, seule de deux
éventualités est réalisée. Elle n'intègre pas la possibilité d'accomplissement de deux
qualités à la fois. Cette disjonction a le sens du aut...aut latin qui signifie ou bien
ou bien. Ex : Crispin est prêtre ou musulman. Cette proposition exclue que les
deux qualités rapportées à Crispin se réalisent au même moment. C'est l'alternative.
Elle exclut la réalisation simultanée de deux éventualités et ne valide la disjonction
que lorsqu’une seule est accomplie.
c. La proposition hypothétique : est dite hypothétique une proposition qui établit une
relation d'antécédent à conséquent, d'impliqué à impliquant, de principe à conséquence.
C'est un jugement de deux propositions (ou deux groupes de propositions) dont la
première exprime l'hypothèse (et est appelée antécédent) et la seconde la conséquence.
Elle introduit généralement la relation sous la forme si...alors. Ex : s'il pleut, alors le sol
est mouillé.

On s'en sera aperçu, la proposition est le lieu de jonction entre les termes qui
ne reçoivent leurs véritables sens qu'en son sein. Mais, la proposition elle-même est une
entité relativement complexe qui constitue les composantes d'une structure plus
importante appelée Argument
15

CHAPITRE TROISIEME : LE RAISONNEMENT


OU L'ARGUMENT

En proférant une proposition, l'homme affirme ou nie un rapport entre des


faits. Mais il ne s'arrête pas à l'affirmation ou la négation du rapport entre les faits. Il
cherche aussi à convaincre, à persuader, à faire admettre, à démontrer quelque chose.
Mais la démonstration suppose plusieurs propositions parce qu'elle apporte la preuve que
ce à quoi on aboutit, c'est-à-dire la conclusion, résulte nécessairement de quelques
rapports affirmés ou niés antérieurement entre les termes, lesquels rapports ont été
exprimés dans d'autres propositions qui, de ce fait, sont la base à partir de laquelle la
conclusion tire sa valeur de vérité. Cette opération mentale est proprement ce qu'on
appelle raisonnement. Son expression verbale est l'argument.

Le concept de raisonnement se rapporte à celui d'inférence. Celle-ci est une


opération logique consistant à tirer une proposition (conclusion) donnée à partir d'une ou
de plusieurs précédentes dont dépend sa validité. En fait, l'inférence est un raisonnement
même si la pratique lie le concept de raisonnement à une structure plus complexe d'ordre
déductif ou inductif.

Dans son effort de démonstration, l'homme utilise soit des procédés raccourcis, consistant
à dégager une conclusion à partir d'une seule proposition (par ex. : Les congolais sont
africains, donc les non africains sont non congolais); soit des procédés plus ou moins
détournés dans lesquels la démonstration de la valeur de vérité d'une conclusion passe par
le détour d'au moins deux autres propositions. Ces deux types de procédés correspondent
à deux modes d'inférence. L'inférence immédiate et l'inférence médiate, L'inférence
médiate est, comme le suggère le im privatif, un raisonnement qui tire une conclusion
d'une proposition première sans médium, sans médiation (ou intermédiaire) de quel
qu’autre proposition que ce soit. C'est une inférence directe qui, pour cette raison, est une
structure logique beaucoup moins complexe à laquelle on ne donne pas vraiment le nom
de raisonnement. C'est à l'inférence médiate, celle qui déduit une conclusion d'une
première proposition en passant par la médiation d'une autre considérée comme pont entre
la première et la conclusion que l'on réserve le nom de raisonnement.

Voici quelques formes de raisonnement :


a. L'induction : c'est une opération de l'esprit, un raisonnement qui consiste à partir de
l'observation de quelques cas particuliers pour étendre une propriété ou une relation
vérifiée à tous les autres cas analogues. C'est une généralisation d'une propriété basée sur
la vérification de quelques cas particuliers.
b. La déduction ; c'est l'inverse de l'induction. Il s'agit d'un procédé logique qui part d'une
ou des plusieurs propositions pour en dégager une nouvelle proposition censée découler
nécessairement de la ou des premières.
Ex : Certaines épouses ne sont pas jalouses
Or toutes les épouses sont des femmes
Donc quelques femmes ne sont pas jalouses
c. Le raisonnement par l'absurde : c'est une démonstration logique indirecte. Elle arrive à
la vérité d'une expression en passant par la démonstration du caractère contradictoire du
résultat de la supposition de sa fausseté. C'est-à-dire qu'on établit la vérité d'une proposition
16

par la démonstration de la fausseté des conclusions de sa contradictoire. Ex : Jésus-Christ était


un vrai homme. S'il ne l'était pas, alors sa passion est une mise en scène et Jésus n'a rien
d'héroïque. Ce qui est absurde. Donc Jésus-Christ était un vrai homme.
Le raisonnement a donc une structure complexe différente de celle des inférences immédiates.
Pourtant, les inférences immédiates également arrivent à des conclusions rigoureuses. Mais,
comment en arrive-t-on concrètement à ces conclusions ?

A. INFERENCE IMMEDIATE

Par inférence immédiate, il faut entendre un procédé logique consistant à arriver à une
conclusion nécessaire à partir d'une proposition sans passer par la médiation d'une autre. On
peut distinguer six modes d'inférence immédiate : par opposition des propositions, par
conversion, et par obversion, par équipollence, par changement de relation et par conséquence
modale. Les modes les plus courants sont l'opposition et la conversion.

I. Inférence immédiate par opposition des propositions


L'opposition des propositions porte sur la différence de quantité et/ou de qualité. C'est
dire qu'il y a opposition des propositions entre des propositions qui ont en commun le même
sujet et prédicat, mais diffèrent soit par la quantité, soit par la qualité, soit encore par les deux
à la fois. Ces possibilités d'opposition concernent les quatre propositions constitutives du
carré logique : A, E, I, O.

La combinaison des différentes possibilités d'opposition entre ces propositions donne


lieu à quatre types de relation régis par des règles bien définies.
a. Règles des oppositions des propositions
Quatre relations d'opposition existent entre les propositions constitutives du carré
logique. Ces relations obéissent à des règles qui définissent les conditions de
vérité nécessaire dans chaque mode d'opposition. Quatre types d'opposition entre
les propositions : la contrariété, la contradiction, la subalternation et la sous-
contrariété.
* La contrariété est une relation d'opposition caractéristique des propositions qui ; ayant la
même quantité universelle, sont différentes par la qualité. Ce sont les propositions A et E,
Ces deux propositions ne peuvent jamais être vraies en même temps. Cela signifie que si
l'une est vraie, l'autre ne peut plus l'être. Voilà pourquoi par inférence, la règle stipule que
de la vérité d'une proposition contraire, on conclue à la fausseté d'une autre, cette dernière
ne pouvant être vraie à partir du moment où l'autre l'est. Par contre, ces deux propositions
peuvent être fausses à la fois. La possibilité de fausseté simultanée signifie qu'on ne peut
tirer de conclusion nécessaire à partir de ce cas, car si l'une d'elle est fausse, il reste deux
possibilités pour l'autre qui peut soit être vraie, comme dans l'éventualité précédente, soit
être fausse, comme dans l'éventualité qui veut que les deux soient fausses.
Ex : S’il est vrai que tout Congolais est africain Il est faux qu'aucun Congolais n'est
africain.
La fausseté des contraires ne permet aucune conclusion nécessaire.
*La sous-contrariété désigne l'opposition qui existe entre des propositions qui sont de même
quantité comme les contraires, mais cette fois ci particulière et non plus universelle, et qui
différent par la qualité. C'est dire que comme dans la contrariété, l'apposition entre les sous-
contraires ne porte que sur la qualité, à la seule différence que la quantité est ici particulière.
Les sous-contraires sont comme pour ainsi dire des contraires dont la quantité est affaiblie.
17

Ce sont des propositions I et O. A l'opposé des contraires qui pouvaient être fausses,
mais jamais vraies en même temps, les sous-contraires peuvent être vraies, mais pas fausses à
la fois. Cela signifie, par inférence, que de la vérité de I ou de O, on ne peut pas tirer de
conclusion nécessaire pour l'autre, parce que les deux pouvant être vraies en même temps,
lorsque l'une est vraie, l'autre peut l'être, tout comme elle pourrait être fausse. En d'autres
termes, la possibilité pour les deux d'être vraies en même temps veut dire que si une
proposition sous-contraire est vraie, l'autre peut ne pas l'être, c'est-à-dire qu'elle peut l'être ou
pas, au fond elle sera tantôt vraie, tantôt fausse, de sorte qu'il est impossible de tiret- une
conclusion nécessaire. Par contre, de la fausseté de Tune, on conclut à la vérité de l'autre, car
il est exclu que les deux propositions soient fausses en même temps. Si bien qu'il suffit de
savoir que Tune est fausse pour inférer que l'autre est vraie. Lorsqu'on dit que les deux ne
doivent pas être fausses ensemble, ce cas fonctionne comme une disjonctio
 La contradiction est une opposition caractéristique des propositions qui n'ont rien
en commun, et du point de la quantité et du point de vue de la qualité. Elles sont
différentes aussi bien quantitativement que qualitativement. Ce sont deux couples
de propositions : A et O ; E et 1» Ces propositions ne sont ni vraies ni fausses en
même temps. De sorte que de la vérité de l'une, on conclut à la fausseté de l'autre et
vice versa.

 La subalternation est le dernier type d'opposition caractéristique des propositions


du carré logique. C'est la relation qui existe entre des propositions de même
qualité, affirmative ou négative, mais différentes par la quantité, il s'agit des
couples de propositions A et I ; E et O. Dans la subalternation, on conclut de la
vérité de l'universelle à celle de la particulière. Par contre, on ne peut conclure de
la vérité d la particulière à celle de l'universelle, car ce n'est pas parce que la partie
est vraie que l'on peut conclure à la vérité de l'ensemble. L'unique inférence
possible à partir de la particulière porte sur la fausseté. De la fausseté de la
particulière, on conclut à celle de l'universelle, car s'il est admis que la partie est
fausse, il faut conclure que l'ensemble aussi l'est, non pas au sens où chaque
élément pris isolément est faux, mais pour dire qu'il est faux d'affirmer que
l'ensemble -auquel appartient la partie dont on sait qu'elle est fausse- est vrai ;
c'est-à-dire que l'universelle est fausse dans la mesure où l'ensemble n'est pas vrai.

Voici le tableau résumant les règles des oppositions des propositions avec les
différentes inférences possibles à partir de ces oppositions :

L'opposition des propositions est un cas très important pour dégager les inférences
immédiates. Mais, on peut aussi procéder par la conversion pour déduire des propositions
dont la vérité découle d'une précédente sans passer par la médiation d'une tierce.

II. Inférence immédiate par conversion


La conversion désigne une opération logique qui permet de déduire, d'une
première proposition, une seconde constituée par intervertissement des termes de la
première sans en changer la qualité. Intervertir les termes signifie concrètement que le
sujet prend la place du prédicat et vice versa. La conversion n'est correcte que si la
converse, c'est-à-dire la proposition obtenue par conversion de la première, n'affirme ni ne
nie plus que la convertie. De même, aucun terme de la conclusion de la converse ne doit
avoir plus d'extension qu'il n'en a dans la convertie qui en constitue la prémisse.
18

Il y a trois modes de conversion : la conversion simple, la conversion par accident


et la conversion par contraposition.
a. La conversion simple en est une qui ne procède à aucune autre modification
que d'intervertir les termes de la convertie. Elle s’opère dans E, I, A et jamais dans O.
Ex : Aucun homme n'est immortel (E) : xxxxxx
Aucun immortel n’est homme (E). Tout homme est raisonnable (A) Tout être raisonnable
est homme (A)
Quelques enfants sont gentils (I), Quelques êtres gentils sont enfants (I).

b. La conversion imparfaite ou par accident est une conversion qui, en plus de


l'intervertissement des termes, modifie la quantité de la convertie, c'est-à-dire qu'elle
s'opère par la modification d la première proposition dont on intervertit les termes. Elle est
pour A et E qui deviennent respectivement 1 et O. Ex : Tout homme est mortel (A)
Quelques êtres mortels sont hommes (I) Aucun homme n'est parfait (E)
Quelques êtres parfaits ne sont pas hommes (I)

c. La conversion par contraposition procède à une double modification de la


convertie : elle intervertit les tenues et les nie en même temps, mais sans changer la
quantité comme dans la conversion par accident. Elle se vérifie pour A et O. Ex : Tout
homme est raisonnable (A)
Tout être non raisonnable est non homme (A) , Quelques chrétiens ne sont pas
prêtres (O), Quelques non-prêtres ne sont pas non-chrétiens (0)

Ce sont là quelques cas d'inférence immédiate. Un autre mode d'inférence est


possible, celui qui ne procède pas directement, mais passe par l'intermédiaire d'une tierce
pour en tirer une conclusion et qui est proprement une démonstration.

B. INFERENCE MEDIATE
Le syllogisme est le mode classique d'inférence médiate

Il existe plusieurs types de syllogisme dont le plus célèbre est le syllogisme catégorique.
a. Le syllogisme catégorique dit simple ou régulier

a.1. Définition et structure

C’est le syllogisme dont les propositions ne font qu'affirmer ou nier un rapport


entre les termes, sans introduire aucun autre lien entre les propositions. Ici on ne conclut
plus seulement à partir d'une prémisse, niais on passe par la médiation d'une proposition
qui sert de pont et justifie le lien entre la première et la troisième proposition qui en est
déduite. C'est une forme de déduction qui transite par une proposition intermédiaire pour
dégager une conclusion qui en découle nécessairement.
Ex : Tout homme est pécheur
Jean est homme
Jean est pécheur.
Dans sa composition, le syllogisme catégorique est constitué des ternies et des
propositions. Il comprend trois ternies : le grand terme ou le terme majeur, celui qui a la
plus grande extension, sert de prédicat dans la conclusion et ne se retrouve pas dans la
mineure ; le petit terme ou le terme mineur, qui a la plus petite extension, sert de sujet de
la conclusion et ne se figure pas dans ta majeure; le moyen terme ou le terme moyen, qui a
19

une extension intermédiaire entre le majeur et le mineur, ne se retrouve pas dans la


conclusion, et sert de pont entre eux.

Trois termes, mais aussi trois propositions composent le syllogisme régulier. De


même que les termes, les propositions ont des noms. Il ne se pose aucun problème pour la
désignation de la proposition qui découle et est tirée de deux premières. Elle constitue
carrément la conclusion. Toute la difficulté réside dans la distinction de deux premières
propositions qui s'appellent prémisses. Il convient de les spécifier, de leur donner des
noms pour éviter toute confusion. Mais comment les nommer ? Et sur base de quoi ? Il
faut partir de ce qui les différencie, c'est-à-dire de ce qu'ils n'ont pas en commun pour les
spécifier. A observer de près, on constate que les deux prémisses contiennent chacune un
terme qui ne se retrouve pas dans l'autre. De deux prémisses, seule la première contient le
terme majeur, celui qui a la plus grande extension ; la seconde, quant à elle, contient le
terme mineur. On part ainsi du terme que chacune des prémisses possède en propre pour
les identifier. Chacun de ses termes donnera son nom à la prémisse spécifique, celle qui le
contient. De la sorte, la première prémisse prendra le nom du terme majeur et s'appellera
la majeure, et la seconde, le nom du terme mineur et se désignera la mineure.

La construction du syllogisme n'est pas arbitraire, elle obéit à des règles sans
lesquelles le syllogisme n'est pas correct. Mais quelles sont ces règles ?
a.2. Règles du syllogisme

Les règles du syllogisme sont celles qui déterminent sa validité. Ses règles se
rapportent aux différentes composantes du syllogisme. Composés des termes et des
propositions, les syllogismes catégoriques sont régis par des règles qui se rapportent soit
aux termes soit aux propositions.
 Les règles relatives aux. termes : quatre règles régissent les termes d'un syllogisme
:
- Le syllogisme a trois termes : le grand, le petit et le moyen terme. Ni plus ni moins.

Ex ; Tout bébé est innocent Junior est bébé


Junior est innocent
-Le moyen terme ne se retrouve pas dans la conclusion. De par sa fonction, le moyen
terme sert de pont entre le grand et le petit terni. Il est ce gr âce à quoi ils sont liés l'un à
l'autre, celui que ces derniers doivent avoir en commun pour se retrouver ensemble. Cela
étant, seuls le petit et le grand terme se retrouvent dans la conclusion, le moyen terme
ayant déjà joué son d'intermédiaire entre les deux. Ex : Les femmes sont jalouses
Or, quelques filles sont des femmes Donc, quelques jalouses sont des femmes

-Le moyen terme doit être pris au moins une fois dans toute son extension.
La nécessité pour le moyen terme d'être pris au moins une fois dans toute son extension.

tient au fait que si son extension n'est pas suffisamment grande, il ne saura pas s'appliquer
à la fois au grand et au petit ternies pour permettre à ceux-ci de se mettre ensemble dans
la conclusion. En fait pour servir de point commun entre les deux termes, il faut que le
moyen soit extensible à l'un et à l'autre, et pour ce taire, il doit être pris au moins une fois
dans toute son extension.
Ex : Quelques hommes sont athées
20

Les saints sont des hommes


Les saints sont des athées
-Les termes ne doivent pas avoir plus d'extension dans la conclusion que dans les
prémisses. Dans la mesure où ce qui est affirmé dans la conclusion découle
nécessairement des prémisses, les termes de la conclusion ne doivent pas s'étendre au-delà
de ce que permettent les prémisses sinon la conclusion affirmera plus qu'elles ne
l'autorisent.
Ex : Quelques hommes sont méchants
Or les étudiants sont des hommes
Donc les étudiants sont méchants
Dans ce syllogisme, le terme méchant a une extension plus grande dans la conclusion que
la majeure.
 Les régies relatives aux propositions : quatre
règles déterminent la validité des propositions dans un
syllogisme.
-De deux prémisses négatives, on ne peut tirer aucune
conclusion : Ex : Aucun éléphant n'est intelligent
Les antilopes ne sont pas des éléphants Donc ??
-De deux propositions particulières ne découle aucune conclusion :
Ex : Quelques chiens sont enragés
Quelques animaux enragés ne sont pas de chiens
Donc ???
-De deux propositions affirmatives, il n’y a pas de conclusion négative :
Ex : Tout avion vole
Les hélicoptères sont des avions
Les hélicoptères ne volent pas
-La conclusion suit toujours la proposition la plus faible quantitativement et/ou
qualitativement. Du point de vue de la quantité, la proposition particulière est la plus
faible et, du point de vue de la qualité, la négative est la plus faible. C'est dire que la
conclusion suivra toujours la prémisse particulière et/ou négative.
L'application de ces règles sert à déterminer les modes de raisonnements corrects.

a.3. Classification des syllogismes par modes et figures

La combinaison des termes et des propositions donne lieu à 256 modes possibles.
L'application de différentes règles ci-haut exposées permet d'éliminer les modes qui ne
sont pas valides. Ainsi, on ne retient que 19 modes simples.
*Les modes sont des structures des propositions qui, en fonction de la qualité et de
la quantité, constituent les types de raisonnements possibles. Ces structures sont
constituées de trois propositions du carré logique (A,E,I,O) dont la première représente la
majeure, la deuxième, la mineure, et la troisième, la conclusion.

Les 19 modes retenus ne sont pas démontrables sous n'importe quelle forme. Ils ne
le sont que sous des figures bien définies.

*.Les figures sont des structures logiques sous lesquelles les modes sont
démontrables. Pour déterminer les structures caractéristiques des figures, il faut cerner la
21

position des termes dans les prémisses, car les termes de la conclusion d'un syllogisme
régulier garde, de façon générale, leurs positions. Le petit terme est toujours sujet, alors
que le grand terme prend la place de prédicat. Seules les prémisses connaissent de
permutation des termes. Et comme les deux prémisses ont en commun le moyen terme,
lequel ne se retrouve jamais dans la conclusion, la position de ce terme peut servir à
caractériser la structure d'une figure. Les figures sont ainsi définies par la position
qu'occupé le moyen terme, c'est-à-dire que la structure des figures varie en fonction de la
position du moyen terme qui peut être sujet ou prédicat dans la majeure, mais aussi sujet
ou prédicat dans la mineure.
On distingue quatre figures directes ;

 1ere figure : dans cette figure, le moyen terme est sujet de la majeure et prédicat de
la mineure. Elle se représente comme suit : Sub-Prae.
Ex : Tout H est M
Or, tout S est H
Donc, tout S est M
Un syllogisme de cette figure ne peut être valide que si la majeure est universelle (A ou E)
et la mineure affirmative (A ou I).
-2eme figure ; dans cette figure, le moyen terme devient prédicat dans les deux prémisses, et
prend la forme : Prae-Prae.
Ex : Aucun N n'est P
Quelque S est P
Quelque S n'est pas N
Pour qu'un syllogisme de cette figure soit valide, il faut que la majeure soit universelle (A ou
E) et une des prémisses négatives (O ou E).
- 3ème figure : ici la place du moyen ternie devient à. la fois sujet de la majeure et de la
mineure. Sa structure est :Sub-Sub.
Ex : Tout S est P
Tout S est M
Quelque M est P
Cette figure n'est valide que si la mineure est affirmative (A ou 1} et la conclusion une
particulière (O ou 1). ~4cme figure : celle-ci se représente de telle sorte que le moyen tenue
soit prédicat de la majeure et sujet de la mineure. Ainsi, il devient : Prae-Sub.
Ex : Tout A est B
Tout B est C
Quelque C est A

Dans cette figure, la majeure et la mineure ne sont pas particulières négatives (jamais O,
mais A, E, I) et la conclusion ne peut être une universelle affirmative (jamais A, mais E, I,
O),
En considérant toutes les règles jusqu'ici étudiées, les dix-neuf modes peuvent être
répartis à travers les figures de la manière ci-après :
*Modes valides de la première figure : quatre modes se démontrent sous cette figure. Ils
sont en : AAA, EAE, AII et EIO. Pour les retenir facilement, on utilise les procédés
mnémotechniques suivants : Babara, Celarent, Darii et Ferio. Il ne faut retenir que les trois
premières voyelles dont la première correspond à la majeure, la seconde à la mineure et la
troisième à la conclusion.
22

*Modes valides de la deuxième figure : quatre modes sont valides sous cette figure. Ils
sont en EAE, AEE, EIO, AOO, et on les retient plus facilement au moyen des procédés
suivants ; Cesare, Camestres, Festino, baroco.
*Modes valides de la troisième figure : ils sont six. Ce sont : AAI, IAI, AU, EAO, OAO,
EIO. Leurs procédés mnémotechniques sont : Darapti, Dîsamis, Datisi, Felapton, Bocardo,
Ferison.
*Modes d la quatrième figure : cinq modes. Ce sont : AAI, AEE, IA1, EAO, EIO. Avec
comme procédés mnémotechniques : Bamalip, Camentes, Fesapo, Fresison,
Outre le syllogisme catégoriques, il existe bien d'autres syllogisme tels que : les
syllogismes à majeure complexe, l'enthymème, l'épichérème, le polysyllogisme, le
sorite,...
b. Les syllogismes à majeure complexe
Il s'agit ici des formes de syllogismes dont la majeure est une proposition
composée. Ainsi, on peut avoir :
b.l. Le syllogisme conditionnel: c'est un type de raisonnement dont la majeure se
formule sous le mode « si...alors ». Dans ce syllogisme, la majeure est implicative,
existe ». A partir de cette peut construire quelques raisonnements valides. Ainsi :
 Si Michel parle, il existe.
Or, Michel parle,
Donc, il existe.
C'est le modus ponendo ponens (MPP), c'est-à-dire que dans l'implication, si on
pose l'impliquant, il faut aussi poser l'impliqué pour que le raisonnement soit valide.
 Si Michel parle, il existe.
Or Michel existe,
Donc ???
Il n'y a pas de conclusion nécessaire dans ce cas parce que l'implication reste vraie
chaque fois que 1*impliqué Test, quelle que soit la valeur de l'impliquant, c'est dire que ce
dernier peut être vrai ou faux. Cela étant, aucune conclusion n'est nécessaire.
 Si Michel parle, il existe
Or il ne parle pas,
Donc ???
Dans ce cas il n’y a pas de conclusion nécessaire, parce que lorsque l'impliquant
est faux, l'implication reste vraie quel que soit la valeur de l'impliqué, c'est-à-dire que
l'impliqué peut être vrai ou faux et l'implication sera toujours vraie. Donc, il n' y a pas de
conclusion nécessaire. Ce n'est pas parce que Michel ne parle pas qu'il faut conclure qu'il
existe ou pas ; il peut ou ne pas exister lorsqu’il ne parle pas.
*Si Michel parle, il existe
Or il n'existe pas
Donc il ne parle pas.
C'est le modus tollendo Mens (MIT). En effet, dans l'implication, lorsque l'impliqué est
faux, on est au moins sûr que l'impliquant n'est pas vrai, c'est-à-dire que la condition posée
n'est pas remplie. Ceci fonctionne comme la subalternation dont on sait que de la fausseté de
la particulière, qui d'ailleurs est l'impliqué, on conclut à la fausseté de l'universelle, qui est
également l'impliquant.
Le raisonnement conditionnel constitue le lieu de distinguer la condition suffisante de
la condition nécessaire. Le premeir raisonnement conclue en MFP illustre le cas d'une
conclusion par condition suffisante. En effet, il suffit (mais il n'est pas nécessaire) que Michel
parle pour affirmer qu'il existe. La condition est ici suffisante et non nécessaire. Car il peut
exister même sans parler, mais il suffit qu'il parle pour dire qu'il existe. Par contre, la
23

conclusion en MTT relève de la condition nécessaire, ïl est nécessaire que Michel existe pour
qu'il parle. Ainsi donc, s'il n'existe pas, alors il ne parle pas. C'est dire qu'il ne peut pas parler
s'il n'existe pas.

b,2. Le syllogisme disjonctif: C'est une forme de syllogisme dont îa majeure relie deux
propositions par une disjonction. Celle-ci peut être inclusive ou exclusive.
La disjonction inclusive : Pierre est professeur ou congolais
Or il est professeur
Donc ???
Ici il n'y a pas de conclusion nécessaire, parce que Pierre peut être Congolais ou
pas, la disjonction inclusive restera vraie à partir du moment où il est admis qu'il est
professeur. Dans un raisonnement disjonctif inclusif, lorsqu'on pose le premier argument,
on ne peut rien dire du second, car ce dernier peut être vrai ou faux. En fait, si nous disons
qu'il n' y a pas de conclusion nécessaire, c'est parce qu'il y a deux conclusions possibles.

Or il est Congolais
Donc '???
Il va de ce cas comme du précédent. En posant le second argument, on ne peut
rien dire du premier (c'est-à-dire qu'il n’y a pas de conclusion nécessaire), car quelle que
soit la valeur de vérité de celui-ci la disjonction inclusive reste valide.
Or il n'est pas professeur
Donc il congolais (MTP)
Dans un raisonnement disjonctif inclusif, si nie le premier argument, il faut
nécessairement affirmer le second pour que ce soit valide. En effet, si le second est faux
en même temps que le premier, la disjonction sera fausse.
Or il n'est pas Congolais
Donc il est professeur (MTP).

La validité de ce raisonnement repose sur les mêmes arguments que le précédent : en niant
le second, il faut nécessairement affirmer le premier pour que la disjonction inclusive soit
valide.

Quant au syllogisme disjonctif exclusif, il n'est valide que dans deux cas et sous le
modèle du modus ponendo toltem (MPT) ou tottendo ponens (MTP), En fait, la disjonction
exclusive ne pouvant jamais être vraie lorsque les arguments sont vraies ou faux en même
temps, il faut chaque fois nier l'un et poser l'autre ou vice versa, pour que ce raisonnement soit
valide.
Ex : François est prêtre ou il est musulman
Or François est prêtre
Donc, il n'est pas musulman. (MPT)

Or, François est musulman


Donc, il n'est pas prêtre. (MPT)

Or, François n'est pas prêtre


Donc, il est musulman (MTP).

Or, François n'est pas musulman


24

Donc, il est prêtre. (MTP)


 Le syllogisme conjonctif
C'est une forme de raisonnement dont la majeure unit deux propositions par une
conjonction. Ce raisonnement ne permet de tirer quelques conclusions nécessaires le modus
ponendo ponens et sous le modus ponendo tollens.
Ex : Moke est chrétien et congolais
Or Moke est chrétien
Donc, il est congolais (MPP)

Or Moke est congolais


Donc, il est chrétien (MPP).

Ceci signifie simplement que, dans un raisonnement conjonctif, lorsqu'on pose


un argument, il faut en même temps poser l'autre pour qu'il soit valide. A côté de ce cas, il
existe un autre qui tire les conclusions nécessaires en partant de la négation de la
conjonction qui est également dite incompatibilité. L'idée est qu'on n'a pas à la fois le
premier et le second argument. De sorte que si l'un est vrai, l'autre doit être fausse.

Ex : Michel n'est pas à la fois professeur et étudiant


Or il est professeur
Donc il n'est pas étudiant (MPT)

Or il est étudiant
Donc il n'est pas professeur. (MPT)

Seules ces deux formes de raisonnements conjonctifs sont valides, l'un prenant
en compte la vérité et l'autre la fausseté de la conjonction.

Le syllogisme Inconditionnel.

Le raisonnement biconditionnel ne se conclue qu’en MTT et en MPP. En effet,


ce type de raisonnement fonctionne de telle manière qu'en posant l'un, on pose l'autre
( c'est le cas du modus ponendo ponens) et en niant l'un, on nie également l'autre ( ce qui
véritablement le modus tollendo tollens).
Ainsi :
Kanku est étudiant si et seulement si il a payé les frais d'études
Or il est étudiant
Donc il a payé les d'études (MPP)

Or il a payé les frais d'études Donc il est étudiant (MPP)


Or il n'est pas étudiant
Donc il n'a pas payé les frais d'études (MTT)

Or il n'a pas payé les frais d'études Donc il n'est pas étudiant (MTT)
On peut donc dire que la logique ancienne s'articule autour du concept, du jugement et du
raisonnement. Ces trois composantes sont imbriquées de telle sorte qu'il y a comme une
25

inclusion progressive des termes dans la proposition et de celle-ci dans le raisonnement.


En effet, les termes n'ont vraiment de sens qu'à l'intérieur d'une proposition, mais cette
dernière est un composé des termes sans lesquels elle n'a pas d'être propre, car on ne peut
parler de proposition sans terme. Et la proposition est un sous ensemble du raisonnement
qui tire sa force persuasive des propositions. En tant qu'étude de ces trois éléments, la
logique porte sur le discours. Mais, celui-ci peut être écrit ou oral et se constitue en
expression orale ou écrite dont elle détermine la validité en tant que qualité responsable de
sens et exigence intrinsèque de cohérence.

Plus que cela, en dehors des qualités logiques, l'expression orale et écrite est
régie par un ensemble de règles qui, notamment, spécifient l'écrit comme tel et le
démarquent de l'oral. C'est de ces différentes normes du discours qu'il est question dans la
deuxième partie de ce cours.

DEUXIEME PARTIE

EXPRESSION ORALE

Cette partie de notre cours porte sur le discours proféré. Cette profération peut
être orale ou écrite. Chaque variante de la profération du discours obéit à des règles
spécifiques qu'il convient de connaître. L'étude de ces normes est d'autant plus impérieuse
que la réussite au niveau d'études post-secondaires est avant tout fonction de la
connaissance de la langue d'enseignement. La langue est la médiation par laquelle se
déploie la pensée, de sorte qu'il est impossible de comprendre véritablement une pensée et
de la pénétrer sans préalablement dominer le médium de la pensée, car celle-ci est
indissociable du langage.

Il va sans dire que nous ne saurions ici donner un exposé systématique et


détaillé de différentes règles qui régissent le discours. 11 nous suffira de rappeler quelques
dispositions fondamentales pour l'usage de l'oral et de l'écrit afin de sensibiliser les
étudiants à l'importance primordiale de la connaissance de la langue dans le projet
d'études postsecondaires. En tout cela, l'accent sera particulièrement mis sur ce qui est
considéré comme utilitaire et pratique.

En expression orale, par exemple, il ne s'agira pas d'un cours de phonétique ou


d'orthophonie, il sera essentiellement question d'identifier et d'exploiter certaines fautes
courantes liées à la non maîtrise du français parlé, à la confusion entre le français et nos
langues maternelles dont les structures sont différentes. Réfléchissant très souvent dans
nos langues, le passage au français nous conduit généralement à produire des énoncés
quelconques. Ces nombreuses incorrections langagières appellent des exercices de
correction.

Quant à l'écrit, quelques principes ou règles de composition seront évoquées en


vue de la rédaction des textes sous leurs différentes formes. A cet effet, il sera utile de
s'appliquer à quelques exercices de rédaction spécialisée.
26

II.1 EXPRESSION ORALE

Avant de tabler sur l'oral proprement dit, disons un mot sur ce qu'il est convenu
d'appeler des niveaux de langage ou registres d'expression.

II.1.1 Niveaux de langage (registres d'expression)

La maîtrise de la langue française suppose l'utilisation correcte du niveau de


langue convenable, adapté à la situation d'interlocution. Ainsi, selon l'environnement
(circonstances), selon le sujet traité, nous recourons à tel ou tel autre registre d'expression.
En effet, on ne s'adresse pas à un supérieur ou à un étranger sur le même ton qu'à un ami.
Globalement, trois niveaux de langue peuvent être distingués.

La langue familière (usage familier). Très spontanée et peu réfléchie, ce registre


est utilisé en famille, avec des amis, dans l'intimité. C'est le cas du français populaire ou
de la rue, de l'argot caractérisés par un relâchement d'expression. Ex: Faut pas rigoler.
J'sais pas. - T'as pigé. D'acc, ça alors. C'était la pagaille ; sympa, mec, nana, fric..

La langue soutenue (français châtié). Très élaborée, soignée, filtrée, la langue


soutenue avec un sourde correction et de recherche d'expression correcte, est le plus
souvent utilisée a écrit : cas de la rédaction scientifique et de certaines productions orales
(conférence, discours solennel ou de réception, exposé). Ici est de choisir l'expression la
plus appropriée, la plus juste, la plus claire, la plus élégante ou correcte.

La langue courante (français standard). C'est le français correct, communément


pratiqué, conforme aux normes de bon usage, celui de la conversation et des échanges de
tous les jours. Dans cet usage peut être inclus le jargon, le langage professionnel ou des
spécialistes d'un domaine d'étude.

Exercices d'identification des niveaux de langue


1. a. Je suis déboussolé (familier), b. Je suis perdu (courant).
C. Je suis désorienté (soutenu).

2. a. J'ai commis une erreur d'appréciation à son sujet (soutenu)


b. Je me suis trompé sur cet homme (courant),
c. Je me suis gouré sur ce mec (familier).

3. a. Peureux (courant), b. Froussard (familier).


Timoré (soutenu).

4. a. Dormir (courant), b. Se coucher (soutenu), c.


Pioneer (familier).

Conseil : Un registre de langue étant choisi, il importe d'éviter toute interférence


d'un registre à un autre, surtout dans le cas de l'écrit. Toute rupture de ton apparaît comme
une faute de goût. On est donc plus exigeant à l'écrit qu'à l'oral. Mais, très souvent, les
étudiants ne distinguent pas de registre. Ils écrivent comme ils parient, alors que les deux
registres fonctionnent différemment. Certaines tournures relevant de la langue orale ne
27

sont acceptées à l'écrit. Ex : ça y est. Ça marche. J'en ai marre. Ç a barde. L'écrit utilise
davantage le langage usuel, voire soutenu.

De même, l'usage quotidien du langage nous expose à des pièges de plusieurs


ordres auxquels.

II. 1.2. Les pièges du langage ordinaire.


Les pièges du langage ordinaire sont des mésusages et des incorrections
auxquels nous sommes exposés de par l'usage quotidien de la langue. Ces pièges sont
entre autre liés aux problèmes de construction, d'homonymie ou de paronymie,..,

II 1.2.1. Problèmes de construction (cas de certains verbes construits avec ou


sans prépositions)
-Pallier (sans préposition) et non pallier à = remédier.
Ex : II faut remédier la pénurie de main d'œuvre. Mais il
faut remédier à,

Pour pallier ces insuffisances, vous devez revoir tout le texte,


-Se présenter à un examen et non présenter un examen, mais présenter ses excuses.
-Satisfaire (personne ou chose) ~ contenter. Ex : satisfaire un client, un besoin.
Satisfaire à = obéir à une exigence. Satisfaire à une règle. Satisfaire (sans complément) -
réussir. Ex : II a satisfait (langage académique).
-Débuter (commencer) = verbe intransitif, il ne peut donc recevoir un complément d'objet
direct ni en supposer un.
Ex : L'enquête débuta sur- le champ et non il débuta l'enquête… mais le commissaire
commença l'enquête...
-Anticiper = effectuer avant le moment prévu. Ex : anticiper un paiement ; anticiper les
inscriptions.
-Anticiper sur : considérer avant le moment. Ex : anticiper sur les événements.
-Invectiver = lancer des pas paroles violentes, agressives. Le verbe peut se construire avec ou
sans « contre ». Ex : il invectivait contre les agents de Tordre ou il invectivait les agents de
Tordre.
N.B. Il est préférable, dans la langue soutenue, d'employer la première construction.
-Vitupérer - blâmer vivement sans nécessairement l'idée de violence. Il peut s'utiliser avec ou
sans contre, mais il est préférable, dans la langue écrite, de l'employer sans « contre »,

II. 1.2.2, Problèmes d'homonymie ou de paronymie

Le piège d'homonymie ou de paronymie entraîne comme conséquence la


confusion sur le plan lexical et orthographique.
-Emploi / emploie.
Le premier est un nom et le second le verbe conjugué à la troisième personne.
Ex : 1l a trouvé un emploi rémunérateur.
II emploie des mots difficiles.
-Acquis / acquit.
Le premier (acquis) est le participe passé d’acquérir et peut s'employer comme un nom. Le
second (acquit) correspondant à acquitter (libérer) d'une obligation, d'une dette, etc. Ce- qu'on
doit payer.
Ex : II a acquis une propriété. Les biens mal acquis.
28

Il remplit ces formalités par acquit de conscience ;


-Buter (contre) / butter. Buter contre - heurter : Ex : buter contre un meuble. Le cheval
avait buté contre un arbre. Butter ~ accumuler de la terre autour du pied d'un légume,
arbre. Ex : on avait butté l'arbuste. - Cahot / chaos.

Le premier désigne la secousse provoquée à un véhicule par une route accidentée. Ex :


Les cahots de l'ambulance faisaient gémir le blessé. Le second renvoie à un grand
désordre. Ex : le chaos d'une carrière politique.
-Censé / sensé.
Censé = supposé. Ex : Nul n'est censé ignorer la loi. Je ne suis pas censé te connaître.
Sensé = qui a du bon sens. Ex : En homme sensé, il commença par peser ses chances.
-Compréhensif / compréhensible. Compréhensif- qui comprend les autres. Ex : Nous avons un
chef Compréhensif. Compréhensible - adj. qu'on peut comprendre. -Conjecture /
conjoncture. Conjecture = supposition impliquant un faible degré de croyance. Ex ; Nous
nous perdions en conjecture sur les causes de cet accident. Conjoncture = rencontre des
circonstances. Ex : Dans la conjoncture actuelle, une économie fondée sur le secteur
informel est très fragile. La conjoncture actuelle ne permet pas au gouvernement de
procéder à l'augmentation des salaires. -Infester/infecter. Infester = envahir par des êtres
nuisibles. Ex. : Les brigands infestent le marché central à l'approche des festivités. Infecter
contaminer ; remplir d'émanations malodorantes et dangereuses. Ex. : La plaie s'est
infectée; les cadavres restés sur place infectaient l'air; un grenier infecté des souris. -
Suggestion / sujétion. Suggestion : proposition. Ex. : Toutes vos suggestions ont été
rejetées. Sujétion : état d'une personne soumise à la domination d'une autre personne, des
obligations; une contrainte. Ex. :Cet homme est tombé sous la sujétion d'une femme
perfide.
En outre, plusieurs autres fautes langagières sont liées aux interférences de la
langue maternelle et de la langue vernaculaire en langue française.

II. 1.2.3. Interférence des langues maternelles et vernaculaires

Nos langues maternelles et vernaculaires interfèrent dans nos expressions


françaises et entraînent des fautes et des incorrections courantes. Voici quelques
exemples,

a) Emploi abusif des termes


Mon frère est un diamantifère : mon frère est un diamantaire. Nous mangeons
trois repas par jour : nous mangeons trois fois... N'oublie pas de boire ce médicament :
n'oublie pas de prendre...
En cas d'impayement de salaire : en cas de non-payement... Stationner une voiture
: garer... Il reste sur notre avenue : il habit... Il reste quelque part ici : il habite dans les
environs. Dépiécer un bouc : dépecer... Il parle que : il dit que

b) Emploi abusif de l'article partitif 11 prend des maïs : il prend du maïs. Ils n'ont pas des
idées : ils n'ont pas d'idées Je n'ai pas de l'argent : je n'ai pas d'argent
29

c) Emploi abusif du comparatif et du superlatif La situation est plus pire : la situation est
pire. Il va de plus en plus bien :.. .de mieux en mieux. Un habillement tr ès
magnifique : un habillement magnifique
II est très intelligence que : il est plus intelligent que II est aussi inquiet comme moi : il est
aussi intelligent que...

d) Accord erroné du verbe avec le sujet C'est moi qui est sorti le dernier : ... qui suis sorti
Ce n'est pas moi qui ka dit : ... qui l'ai dit Tout le monde sont présent : tout le monde est
présent. Nous sommes plusieurs qui raté l'interrogation : ...qui avons raté...
Je suis de ceux qui vous soutenez: ...qui vous soutiennent.

II. 1.2.4. Emploi erroné des pronoms et certains modes


verbaux dans les subordonnées relatives

Voilà ce que je pense = voilà ce à quoi je pense. Ce que j'ai besoin pour l'instant, c'est le
silence : ce dont j'ai besoin...
Ceux dont la chose intéresse = ceux que la chose intéresse...
Prenez tout ce dont vous désirez = prenez tout ce que vous désirez
C'est la dame dont nous sommes ses locataires : c'est la dame dont nous sommes les
locataires. Ce sont des produits dont j'en apprécie la qualité : ce sont des produits dont
j'apprécie la qualité. C'est ici où la réunion s'est tenue : c'est ici que la réunion s'est tenue.
Je l’ai répondu sans tarder : je lui ai répondu sans tarder. Je les ai besoin : j'en ai besoin.
Il l'a demandé de conclure : il lui a demandé de conclure.
Je les ai communiqué cette mesure : je leur ai communiqué cette mesure.
Je lui ai informé cette situation : je l'ai informé de cette situation
En se pressant un peu, vous arriverez à temps : en vous pressant un peu...
Pour s'opposer à la loi, vous devez la connaître : pour vous opposer à...
Il n’y a rien qui vaut la peine : il n'y a rien qui vaille la peine de...
Je cherche une maison qui me convient : je cherche une maison qui me convienne. C'est !a
seule remarque que je peux vous formuler : c'est la seule remarque que je puisse...
II.L2. Notes pour la présentation orale d'un texte
La présentation orale d'un texte (exposé, conférence, allocution) devant une assemblée ou
un auditoire requiert de la part du présentateur des aptitudes qui reposent sur quelques
règles pratiques. Celles-ci peuvent être regroupées autour de deux points :

a) Structure du texte

La structure du texte d'une présentation orale obéit aux règles classiques de


composition. Elle est tripartite : elle comprend une introduction, un développement et une
conclusion.
 L'introduction : dans F introduction, l'orateur évoque les circonstances de la prise
de parole. Il annonce au public (auditoire) le thème ou le sujet de son propos.
L'introduction doit attirer l'attention de l'auditoire sur l'importance et l'intérêt du
problème à traiter. Il va sans dire que dans l'introduction s'annoncent les grandes
articulations du propos.
 Le développement : c'est le corps de l'exposé. Il présente, dans un enchaînement
logique et en toute cohérence, les idées forces qui doivent être clairement
30

exprimées en rapport avec le point de vue que l'on soutient et en fonction d


l'objectif visé.

conseillé d'appliquer correctement les règles de grammaire, d'employer le


vocabulaire adéquat, de respecter les règles syntaxiques,.,.

II.2. EXPRESSION ECRITE

II convient de se rappeler que l'on écrit toujours pour quelqu'un, pour un public. En
plus, même si les règles grammaticales ne varient pas d'un texte à un autre, tous les textes ne
se composent pas de la même manière. Ce faisant il est requis d'adapter son style aux
différents types de message écrit : lettre, rapport, compte rendu, note de service, article ou
dissertation scientifique, etc., en tenant compte du destinataire. Les règles de la composition
sont modulables selon le genre du texte.

La composition s'articule généralement autour d'une idée principale, d'un sujet ou


problème à traiter. Elle repose sur le principe d'équilibre et du mouvement, c'est-à-dire le
parfait enchaînement de ses parties constitutives ; l'introduction, le développement et la
conclusion forment un tout cohérent. Ainsi, les phrases formulant des idées de manière claire,
précise et complète établissent des liaisons entre elles (rapports sémantiques ou connexions
logiques entre les mots, les propositions et les phrases marquées de façon explicite ou
implicite).

Nous nous limiterons ici à. exposer une sorte d'abécédaire de toute composition et
des règles d'une rédaction spécialisée.

II.2.1. Les règles générales de composition

Quel que soit le texte, il y a des règles classiques de composition qu'il convient
d'observer : tout texte se compose d'une introduction, d'un développement et d'une
conclusion.

II.2.1.1 L’introduction

Les règles de l'introduction dépendent de type de rédaction. L'introduction d'une


lettre ou d'un rapport, par exemple, ne se rédige pas de la même façon que celle d'un
travail scientifique.

En tant qu'entrée en matière, toute introduction remplit trois grandes fonctions :


-accrocher (le lecteur) : attirer son attention sur l'objet de l'entretien;
-présenter (le problème à traiter, les circonstances d'un fait);
-annoncer (ce qui sera développé).

Voici quelques exemples concernant :


 Dissertation : l'introduction peut être utilisée pour préciser la nature du problème,
montrer son importance dans tel ou tel autre domaine, souligner son intérêt
31

universel ou actuel, le placer dans une perspective historique, annoncer l'ordre des
arguments. Trois éléments clés structurent l'introduction d'une dissertation. Ce sont
: une idée
 -La conclusion : elle marque la fin de l'exposé en rappelant à l'auditoire l'essentiel de
tout ce qui a été développé et en insistant sur ce à quoi il convient de s'en tenir, b)
Notes sur l'usage public de la parole
 L'usage public de la parole pose, en vue d'une communication réussie, quelques
exigences pratiques à l'orateur. Ainsi :
 -Volume de la voix : parler, c'est toujours s'adresser à autrui. On ne pale pas pour
soi-même. On s'adresse à tous. Il faut s'exprimer de manière audible avec un débit
posé et éviter un ton criard.
 -La bienséance : celle-ci rappelle l'exigence de bonnes manières qui régissent les
attitudes et expressions. Elle évite la négligence, la grossièreté, la trivialité,...
 -Le calme et l'assurance, l'ordre et la cohérence : devant le public, l'expression ne doit
nullement souffrir de timidité. Bien au contraire, l'orateur doit être calme pour
s'exprimer avec cohérence et conviction sans verser dans l'opiniâtreté. Il doit savoir
susciter l'envie d'être écouté jusqu'au bout.
 -Correction de l'expression orale, de la diction : il s'agit de bien contrôler son
expression, en veillant sur la diction, l'articulation, la prononciation. Ex : Je suis venu
et non je suis veni.
Professer et non professère.
Deux et non dé.
Cinquante et non cequate.
En conclusion, il faut parler la langue française véritable, correcte et non une
langue approximative ou apparentée à/la langue française. Pour ce faire, il est
conseillé d'appliquer correctement les règles de grammaire, d'employer le vocabulaire
adéquat, de respecter les règles syntaxiques,.,.

IL2. EXPRESSION ECRITE

II convient de se rappeler que l'on écrit toujours pour quelqu'un, pour un public. En
plus, même si les règles grammaticales ne varient pas d'un texte à un autre, tous les textes ne
se composent pas de la même manière. Ce faisant il est requis d'adapter son style aux
différents types de message écrit : lettre, rapport, compte rendu, note de service, article ou
dissertation scientifique, etc., en tenant compte du destinataire. Les règles de la composition
sont modulables selon le genre du texte.

La composition s'articule généralement autour d'une idée principale, d'un sujet ou


problème à traiter. Elle repose sur le principe d'équilibre et du mouvement, c'est-à-dire le
parfait enchaînement de ses parties constitutives ; l'introduction, le développement et la
conclusion forment un tout cohérent. Ainsi, les phrases formulant des idées de manière claire,
précise et complète établissent des liaisons entre elles (rapports sémantiques ou connexions
logiques entre les mots, les propositions et les phrases marquées de façon explicite ou
implicite).
Nous nous limiterons ici à exposer une sorte d'abécédaire de toute composition et des
règles d'une rédaction spécialisée.

II.2.1. Les règles générales de composition


32

Quel que soit le texte, il y a des règles classiques de composition qu'il convient
d'observer : tout texte se compose d'une introduction, d'un développement et d'une
conclusion.

II.2.1.1 L’introduction

Les règles de l'introduction dépendent de type de rédaction. L'introduction d'une


lettre ou d'un rapport, par exemple, ne se rédige pas de la même façon que celle d'un
travail scientifique.

En tant qu'entrée en matière, toute introduction remplit trois grandes fonctions :


-accrocher (le lecteur) : attirer son attention sur l'objet de l'entretien;
-présenter (le problème à traiter, les circonstances d'un fait);
-annoncer (ce qui sera développé).

Voici quelques exemples concernant :


 Dissertation : l'introduction peut être utilisée pour préciser la nature du problème,
montrer son importance dans tel ou tel autre domaine, souligner son intérêt
universel ou actuel, le placer dans une perspective historique, annoncer l'ordre des
arguments. Trois éléments clés structurent l'introduction d'une dissertation. Ce sont
: une idée générale qui permet d'expliciter le sujet, de le situer dans un domaine
précis et même dans le temps et dans l'espace ; circonscrire le problème en
transformant le sujet en interrogation façon à poser des questions auxquelles le
travail doit apporter des réponses; et annoncer brièvement le plan, suivant la
logique des réponses que le développement apportera aux questions posées par le
problème.

L'ordre logique de la rédaction ne suit pas celui de la lecture. Celle-ci commence


toujours par l'introduction, alors que dans la rédaction, l'introduction ne se conçoit
qu'enfin de parcours; elle ne se rédige que .quand le travail est quasiment terminé. En
effet, si l'introduction se rédige avant le corps, Fauteur court le risque d'annoncer des
points sur lesquels il n'a pas réuni suffisamment d'éléments. De même, Tordre
d'argumentation peut changer en plein développement.

 Les lettres officielles : -signaler l'objet en haut et à


gauche.
 respecter strictement les formules d'appel et les formules introductives.
 Le rapport: présenter le thème ou problème à aborder, annoncer le plan.
 Le compte rendu : il est ici question de préciser les circonstances. D'où les quatre
questions : Quand ? Où? Qui? Quoi?
En principe, une introduction doit être brève et ne pas rivaliser de volume avec le
développement. L'idéal est qu'elle ne déborde pas 10% du volume de l'ensemble du
travail développé.

II.2.1.2. Le développement

Développer une idée, un sujet, un problème, c'est l'exposer, l'expliquer et l'illustrer de sorte
que ses lecteurs soient convaincus de sa bien fondé, de sa justesse et de sa pertinence. Le
développement repose pour ainsi dire sur l'argumentation. Il est le lieu par excellence où se
33

déploie l'argumentation entendue comme art de justifier une opinion, d'étayer une thèse que
l'on voudrait faire adopter. En d'autres termes, c'est une manière de prouver ou de réfuter une
proposition que l'on veut faire admettre.
Voici à titre indicatif, quelques arguments à utiliser :
 Argument d'autorité : c'est un argument qui fonde sa force sur la référence à une
autorité scientifique ou morale, c'est-à-dire à une instance dont la compétence est
incontestablement reconnue dans un domaine. On s'appuie sur la réputation d'une
personne, d'un fait, d'une institution2. Ce sont des arguments du genre : En matière
d'alimentation, les diététiciens sont formels... D'éminents spécialistes soutiennent
que...
 Argument par analogie : pour Bellenger, « l'analogie est l’imagination au secours de la
volonté d'expliquer et de convaincre... C'est une ressemblance établie par
l'imagination entre deux ou plusieurs pensées différentes par nature »3. L'analogie
est une comparaison, un jeu d'association qui assimile une situation présente à une
autre connue et comprise de tous. Elle revêt trois formes : la comparaison, la
métaphore et l'allégorie. Ex : D'autres pays à travers le monde ont connu la même
situation. Leur expérience pourrait nous être bénéfique.
 Argument de cause à effet : il s'agit d'un argument qui établit un lien de cause à
effet entre des faits et critique ou justifie une chose au regard de ses conséquences.
Ex : la consommation du tabac est nocive à la santé.
 Argument par illustration : c'est un procédé qui évoque un exemple pour justifier
une affirmation,, c'est-à-dire qu'on exprime d'abord une idée de façon abstraite,
ensuite on montre un cas concret.
 Argument a fortiori : il consiste à élargir une relation à des circonstances plus
englobantes qu'au départ. Ex : St cet athlète ne peut soulever 20 kg, il ne peut en
soulever 200. Si je dois aider mes amis, je dois aussi aider mes frères.
 Argument a minori : C'est un argument qui démontre que ce qui vaut pour quelque
chose de plus grand, de plus difficile ou de plus complexe l'est davantage pour ce
qui, du même ordre ou du même domaine, est plus petit, plus facile et plus simple.
Cet argument se fonde sur le principe selon lequel qui peut plus peut moins. Si cet
athlète peut soulever 200kg sans difficulté, il peut en soulever 50. 11 ne faut pas
oublier que les arguments doivent être soutenus par des exemples. Ceux-ci ont valeur
illustrative et permettent de concrétiser une idée abstraite, générale.

Les idées doivent être organisées de façon logique et cohérente, de telle sorte que les
idées secondaires soient organisées au tour des idées principales. Ainsi, elles seront
structurées de la manière suivante :
*Ière idée principale
lère idée secondaire
2ème idée secondaire
3eme idée secondaire
*IIème idée principale
lère idée secondaire
2ème idée secondaire,...
Le développement d'un sujet doit se déployer autour d'une argumentation serrée qui
s'orienter vers une conclusion rigoureusement logique.
2
D. MWEZE CHIRHUI.W1RE NKINGI, o.e, p.77-87.

3
L BELLENGER, L'argumentation. Principes et mûtluitles, Paris, 1992, p. 41, cité par D, MWEZE, a,c,, p70
34

II.2.1.3.La conclusion

Elle varie suivant le genre du texte à rédiger. Pour la lettre officielle (administrative
ou commerciale), par exemple, il existe des formules de conclusion consacrées. D'une façon
générale, la conclusion récapitule ce qui a été développé et retient les acquis. Elle ne saurait
amorcer de nouveau développement et évoquer des idées qui n'ont pas fait l'objet de son
étude. Néanmoins, elle ouvre sur l'avenir, car on n'épuise jamais une question.

II.2.2. Rédaction spécialisée

Par rédaction spécialisée, nous entendons la composition des textes autres


qu'une dissertation et qui obéit à des règles spécifiques. Ce sont des types de texte tels que
: la note de service, le compte rendu, le procès-verbal, le rapport, le Curriculum Vitae,...

II.2.2.1. La note de service

En général, une note est document écrit, interne à une entreprise, destinée soit à
diffuser les informations, à assurer une liaison en portant certains événements à la
connaissance des intéressés (note d'information ou communiqué), soit à transmettre des
instructions, des ordres, des consignes (note de service ou d'instruction).

Ainsi, la note de service est un message écrit par lequel l'expéditeur (autorité)
transmet un ordre concernant l'exécution d'un travail, l'attitude à adopter dans une
situation précise. Un chef de service rédige une note de service soit pour mettre fin aux
prestations d'un agent, soit pour le rappeler à l'ordre, soit pour apprécier son travail.
Une note de service a des propres. La note de service ou d'information doit être : -Courte
(ne contenir qu'un nombre limité des mots pour traduire la communication quelle veut
donner).
-Claire (elle doit être rédigé dans un style claire et une écriture simple). ^
-Précise (elle doit donner l'information ou Tordre avec exactitude).
-Courtoise (le caractère impératif n'exclut jamais la politesse qui est une des marques de
l'autorité).

II.2.2.2. Le compte rendu

Un compte rendu est un exposé qui établit la relation de faits» d'événements,


entourés de leurs circonstances. Le rapporteur s'efface au maximum et tend à fournir un grand
nombre d'informations claires, dans un ordre aussi rigoureux que possible. H analyse
l'événement : c'est une mise en ordre à la fois chronologique et logique des circonstances, ïl
s'agit de la description du déroulement d'un événement. Cependant, le compte rendu ne se
borne pas à rapporter ou à narrer des faits, il peut les commenter pour mieux ressortir ce qui a
été dit où décidé. Seulement, le compte rendu ne peut aboutir à des propositions d'actions ou
des décisions personnelles du rapporteur.
35

On peut rendre compte de beaucoup de faits : une réunion, une séance à la chambre
basse ou à la chambre haute (parlement ou sénat), un conseil de ministre, une manifestation
sportive, culturelle ou artistique, etc.

Le compte rendu donne les références de l'événement pour ainsi l'identifier ; la


date, le lieu, l'heure d'une réunion, sa nature, l'identité des participants. II se caractérise
par des traits propres :
-Ce type de texte demande que le rédacteur s'attache à l'essentiel et supprime toutes les
notes accessoires, il exige donc l'esprit de concision.
-Il doit être objectif: les propos rapportés ne seront pas déformés. Le rapporteur ne donne
pas son opinion personnelle.
-S'exprimer avec clarté et simplicité, et veiller à la rigueur des enchaînements.

II.2.2.3.Le procès verbal

C'est une des variantes du compte rendu. Il décrit l'événement en précisant


uniquement son déroulement chronologique, sa situation dans l'espace et dans le temps. Il
se présente sous forme d'un récit, par écrit, décrivant le déroulement d'une réunion ou
d'une séance. Il peut aussi être le résumé des actes d'une délibération d'un corps constitué
tel que le parlement, le gouvernement ou le jury de délibération académique après les
examens.

On parle de procès-verbal lorsqu'il s'agit de désigner le document qu'établit un


officier public (Gendarme, Greffier du tribunal, etc.) sur ce dont il a été témoin, c'est-à-
dire sur ce qu'il a vu ou sur ce qui a été dit ou fait devant lui.

Tout jugement personnel du rédacteur est exclu d'un procès verbal. L'impartialité y
est de mise.

En voici quelques exemples : Le procès verbal d'une infraction au code de la route;


le procès verbal d'une réunion sont des textes à valeur juridique ou administrative. C'est
notamment le P.V. de surveillance d'un examen; le P.V. d'audition d'un Agent pour un
manquement ( on dit dans ce cas : entendre quelqu'un sur P.V.),... N.B. Dans certains services,
ii existe des formulaires imprimés de P.V. comprenant les principales rubriques ou
articulations.

II.2.2.4. Le rapport

On peut entendre par rapport un document à la fois analytique et synthétique présenté par une
personne revenue d'une mission de service ou chargée d'étudier un problème qui se pose dans
une entreprise. La particularité du rapport tient entre autres au fait que le rapporteur est invité
à formuler des propositions à l'autorité hiérarchique comme piste de solution du problème
analysé. Il faut donc dire que le rapport analyse l'événement, en exprimant le jugement de
l'émetteur (rapporteur) sur les faits évoqués. Il ne s'agit pas seulement de présenter les faits
dans son déroulement (évolution), comme c'est le cas dans un compte rendu ou dans un P.V.,
mais aussi d'envisager des solutions applicables. Ainsi, un rapport finit toujours par une
36

conclusion générale, synthèse de l'ensemble des solutions retenues sous forme de


résolutions et de recommandations ou de propositions à l'autorité hiérarchique.
Les éléments d'un rapport sont :
-contexte et objet;
-personne chargée de la réaliser;
-conditions de réalisation et la manière dont on a procédé;
-problèmes posés (descriptions, étude des faits);
-difficultés rencontrées;
-résultats ou constats;
-conclusion et commentaire ; avis, considérations, suggestions, recommandations;
-lieu, date, signature,
On parle de rapport d'enquête, de rapport de mission, de rapport de recherches,
de rapport de stage, de rapport d'un séminaire de formation, rapport d'une visite effectuée
auprès d'une entreprise, rapport d'évaluation,...

II.2.2.4. Le Curriculum Vitae (C.V.)

Le Curriculum Vitae est un document qui accompagne une lettre de candidature.


C'est le résumé d'une carrière. II décrit la situation intellectuelle et sociale du postulant.
De nos jours, l'usage du C.V. s'est généralisé. Il est requis dans diverses situations quand
on veut se faire une idée sur le profil d'un candidat à tel ou tel poste, pour une
fonction déterminée.

Quelques caractéristiques d'un C.V. : contrairement à la lettre de candidature


(manuscrite), le C.V. est toujours saisie et ne peut, en principe, dépasser deux pages. 11
est proscrit d'écrire au verso. Il exige un engagement sur l'honneur pour conclure.
Les rubriques d'un C.V. sont :
-Identité ; Nom, date de naissance, situation de famille, adresse.
-Etudes faites et qualifications : décrire le cursus professionnel en faisant mention
de différentes fonctions exercées. N.B. La rubrique « divers » est facultative.

On s'en sera aperçu, la langue écrite obéit à des exigences particulières. II existe
des règles générales de composition auxquelles toute rédaction doit se conformer. Ces
règles sont relatives à l'introduction, au développement et à la conclusion. Outre ces règles
générales, il y a aussi des exigences spécifiques à l'exercice de rédaction spécialisée qui
régissent la composition des textes tels que la note de service, le compte rendu, le procès
verbal, le rapport,...

Reste qu'il existe des procédés oratoires et rhétoriques dont il convient de


rappeler l'importance sous forme d'appendice ou d'annexe.
37

ANNEXES : QUELQUES PROCEDES ORATOIRES ET RHETORIQUES

Le discours, on le sait, peut-être oral ou écrit. La notion de discours renvoie à la


rhétorique, entendue comme l'ensemble de techniques de l'écriture, dont le domaine reste
très vaste. Bien plus, le discours fait référence à l'éloquence, à la verve, à l'aptitude à
s'exprimer avec aisance, fluidité, et aussi à cette capacité de persuader, d'émouvoir par la
parole.
La rhétorique comme l'éloquence s'appuient sur certains procédés et certaines
figures, formes particulières du langage. Voici quelques procédés d'expression et figures
de rhétorique.

1. L'apostrophe : ce procédé consiste à interpeller les personnes, les êtres


présents ou absents soit pour les prendre à témoin, soit pour les exhorter. Ex
: Jeunes congolais, futurs cadres, espoirs de demain, n'oubliez pas de
défendre la patrie.
2. . La répétition ou le pléonasme : toute répétition est en principe une faute
de style. Toutefois, il existe des répétitions ou pléonasmes légitimes
(autorisés) pour raison d'insistance. Ex : Revenez, revenez, il y a de la place
pour tout le monde (discours de Mgr Monsegwo à la Conférence Nationale
Souveraine). Revenons en arrière (pléonasme légitime). Je l'ai vu de mes
propres yeux, vu, ce qu 'on appelle vu.
3. L'exclamation : celle-ci sert à marquer ime impression ou une surprise
agréable ou désagréabfe. Ex : comme vous êtes gentilsl Quelle mafia
économico-financière*.
4. La périphrase : cette technique exprime par un *' groupe de mots ce qui
pourrait l'être par un seul. Ex: L'homme fort de Trïpoli (tCadhaffi). Les
chevaliers de la plume (les journalistes).
5. L'anaphore : consiste en une répétition d'un mot ou d'une expression en vue de
produire une .? accentuation de l'idée. Ex : Car sont à mépriser ceux qui ne
font que réciter les poèmes d'autrui; car vivent ceux qui luttent; car sont frères
les hommes qui collaborent.
6. L'hyperbole : c'est une exagération dans le choix des mots. Ex : Je l'aime à en
mourir; pour un petit rein, vous pleurez.
7. . L'euphémisme ou litote: c'est une figure d style ' qui consiste à substituer
au terme propre un mot ou une expression moins brutale. Ex : Madame,
vous avez pris du poids (vous avez grossi). Je me suis mal fait comprendre
(vous ne m'avez pas compris). Une femme d'un certain âge (une vielle
femme).
8. L'ironie ou l'antiphrase : ce procédé consiste à louer ou applaudir ce
qu'on blâmerait en réalité. Il faut ici tenir compte de l’intention du locuteur.
38

Ex : Eh bien! Dansez maintenant. Vous êtes le meilleur étudiant du monde, A


vous entendre, on comprend que vous êtes vraiment sans péché,

9. La prétention : il s'agit ici d'une figure de style consistant à prévenir le lecteur


ou l'auditeur que Ton ne dira pas telle ou telle chose en même temps qu'on
l'énonce. Ex : Je ne peux pas te rappeler devant cet auditoire que tu dois ta
réussite à la tricherie. Mobutu, pour ne pas le citer, fut un fin animal politique.
CONCLUSION

Le parcours suivi jusqu'ici n'avait qu'une seule visée : aider les étudiants à
développer des aptitudes puissantes à l'usage correct du discours ou de la langue française
qui est en même temps la langue d'enseignement et la langue officielle la RDC. L'étude de
la logique a contribué à la réalisation de l’objectif en familiarisant l'étudiant avec les
règles qui régissent construction des raisonnements valides et arment en mer temps contre
toute sorte de raisonnement fallacieux. L'examen des normes de l'expression orale ou
écrite a servi à sensibiliser les étudiants au bon usage de la langue française en observant
règles d'une bonne expression et les exigences générales composition ainsi que les
normes spécifiques de rédaction spécialisée. Il s'en suit que de la logique à l'expression
orale ou écrite s'est dégagée une communauté d'intention axée sur leur complicité
commune avec le discours.

Quoi qu'il en soit, l'ampleur des lacunes dont souffrent les étudiants
aujourd'hui recommande à chacun de; poursuivre sa propre formation par des exercices
rigoureux, cari la maîtrise d'une langue passe par une application régulière et/, une
pratique assidue. |

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