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Ainsi, il va sans dire que notre intitulé évoque trois matières différentes : la
logique, l'expression orale, mais aussi l'expression écrite. La logique renvoie à l'étude des
lois fonctionnelles de la pensée. Et la distinction de l'écrit et de l'oral signifie que les deux
domaines, quelque voisins qu'ils soient, ne sont pas à confondre. Certes, il s'agit ici, du
français, mais l'expression orale se rapporte à l'art de parler et l'expression écrite, à l'art de
rédiger et de composer. De façon classique, ces trois composantes de notre intitulé font
l'objet des enseignements différents. De ce point de vue, la logique n'est ni l'expression
orale ni l'expression écrite. Chacun de ces domaines renvoie à un champ d'études
particulièrement autonome.
On sait depuis Aristote que la logique comme science du logos porte sur le
discours. C'est pourquoi d'ailleurs Organon commence par l'analyse des mots, puis des
propositions et finalement des raisonnements. De ce point de vue, l'expression orale ou
écrite donne à la logique la matière de son étude.
Si donc la logique est une science dont la tâche consiste dans J'étude des règles
qui gouvernent la construction des raisonnements valides, elle ne constitue pas moins une
qualité intrinsèque d'une expression bien formée, d'un discours}, oral ou écrit bien
construit. C'est en ce sens que les exigences d4 cohérence et de non-contradiction, par
exemple, s'imposent comme des qualités essentielles de toute expression orale ou écrite.
2
On s'en sera aperçu, le rapport qui existe entre ces sciences n'est pas unilatéral.
Autant la logique ""donne à l'expression, fut-elle orale ou écrite, ses qualités
fondamentales, autant elle ne reçoit sa matière d'étude.
QUELQUES ELEMENTSBIBLIOGRAPHIQUES
PREMIERE PARTIE
LA LOGIQUE
Quiconque jouit de l'usage parfait de la raison est à même de produire des discours
sensés, des jugements valides et, d'argumenter rigoureusement. Cet usage rigoureux de la
raison repose sur l'observance généralement tacite des principes logiques qui régissent la
construction des raisonnements corrects.
Autant dire que la logique comme pratique est aussi vieille que l'humanité et que
les principes logiques n’est pas de purs produits du génie scientifique. Ainsi, tout enfant,
si petit soit-il, qui refuse d'échanger son jouet (A) contre un autre (B), • se conduit en
vertu du principe d'identité : il comprend que A =A, B— B, A^B et qu'on ne peut pas
avoir dans une même situation et en même temps une chose et son contraire, ou même son
contradictoire, c'est-à-dire _( A_A).
Rien ne devrait donc être plus familier à l'homme que la logique. Pourtant,
paradoxalement, rien ne semble aussi redoutable que le cours de logique, célèbre bête
noire des étudiants, qui, ici et là, souffre d'une triste réputation.
Quant aux sciences pratiques, elles se rapportent à deux formes d'activités. Ainsi, il
y a des sciences relatives à l’agir, qui renvoient à l'action définie comme conduite de
l'homme dans ses interactions intersubjectives et sociales, dans ses rapports avec d'autres
hommes. C'est le cas de la morale ou de l'éthique qui cerne la conduite humaine du point
de vue du bien et du mal dont elle détermine les règles. Une autre forme, d'activités à
laquelle se rapportent les sciences pratiques, c'est le faire. Cette sous-catégorie des
sciences pratiques concerne' l'action que l'homme exerce sur la nature, tel qu'il peut la
modeler, la façonner, et par laquelle il crée ou confère des formes nouvelles à la matière.
C'est ce qui s'illustre dans la '' technique, l'esthétique...
Considérant que la philosophie est ainsi constituée des sciences théoriques et des
sciences pratiques, Aristote se ! demanda de quel instrument toutes ces sciences se
servent pour mener leurs entreprises à bon port. La réponse du fondateur du ; lycée est
claire : le logos, c'est-à-dire la raison, le discours, est l'instrument grâce auquel toutes ces
sciences opèrent. Mais si le ; logos est si important dans le déploiement de toutes les
sciences, alors il faut ['étudier en lui-même, lui consacrer une science qui ' puisse en
cerner les règles de fonctionnement.
Telle sera la tâche de la logique, science qui prend pour objet l'étude de
l'instrument commun aux sciences, celui dont elles se servent toutes pour bien réaliser
leurs tâches. Ainsi, la logique se donne comme la science du discours ou du langage, c'est-
à-dire de l'instrument utilisé pour savoir. Elle étudiera en \ ce sens les conditions de
validité du discours. D'un seul mot, la , logique cerne l'instrument, le logos dont elle
interroge la validité. Aristote lui a consacré des analyses systématiques rassemblées dans
un livre au titre combien suggestif d'Organon, c'est-à-dire instrument, bien entendu en
référence au logos qui est bien l'instrument des sciences et qui constitue l'objet d'étude de
la logique, Organori sera ainsi le livre de logique d’Aristote. Il est une somme de livres
qui regroupe : les Catégories qui étudient le concept, le terme et la prédication (comme
opération par laquelle un prédicat est attribué à un sujet ou à un objet et qui en fait met les
concepts en relation au moins ) ; Peri hermeneias ou de l'interprétation qui est, entr'autre une
ébauche syntaxique et une approche prépositionnelle du discours ; Analytica, véritable théorie
du syllogisme qui traite de l’inférence et de la démonstration ; et Topica consacré aussi bien
aux questions de la rhétorique qu’aux fallacies et aux techniques de leur correction.
Il va sans dire que si Aristote est considéré comme le père de la logique, beaucoup,
avant lui. S’étaient intéressés à l'étude des lois fonctionnelles de la pensée. C'est le cas de
Parménide à qui revient le mérite d'avoir théorisé l'idée qui sous-tend le principe de non-
contradiction et à partir de laquelle se formulera également lieu au principe d'identité : l'être
est et le non-être n'est pas. Autrement interprété, ce principe donne lieu à un autre, celui de
non-contradiction, selon lequel on ne peut pas avoir dans les mêmes conditions et au même
moment une chose et son contraire. C'est également le cas des sophistes qui ont théorise le
principe du tiers-exclus : entre P et -~P il n'y a pas de terme intermédiaire. C'est PV_P.
Quoi qu'il en soit, c'est Aristote qui a fondé la science logique en se basant sur l'étude
du discours, du langage. Et dans cette étude du discours, il commence par l'analyse des mots
en tant que signe linguistique. Après l'étude des mots, Aristote étend ses analyses sur la
phrase comme acte de prédication. Celle-ci étant définie comme attribution d'une qualité,
d'une action à un objet. En ce sens, toute proposition pour autant qu'elle attribue ou nie une
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qualité à un objet/sujet, émet des jugements. La proposition est pour ainsi dire une
unité linguistique où on attribue des qualités, des actions ou des relations à un objet.
Exemples.’-Solange mange des gâteaux (attribution de
l'action de manger à Solange) ;
-Le ciel est bleu (attribution de la qualité bleu au ciel).
-Joseph et Marie s'aiment (attribution de la relation d'amitié à Joseph et Marie). Cette
opération d'attribution des qualités à des objets s'appelle la prédication.
A côté de la logique des termes et des propositions, Aristote analyse les
raisonnements,.,. Après Aristote, la logique connaîtra de nouveaux développements avec
les Stoïciens.
Définition
I1 n’y a pas de discours sensé sans idée ni pensée. Nul ne peut parler s'il n'a rien à dire.
Ce qu'il a à dire, son idée ou sa pensée, c'est-à-dire ce qu'il a dans son esprit relève du
concept. Celui-ci constitue l'élément atomique du langage. Il peut être entendu comme l'image
que Ton se fait d'un objet dans son esprit. C'est une représentation mentale d'un objet, c'est-à-
dire l'idée que Ton en a. Il est l'équivalent de notion.
L'homme a donc des idées des choses. Ces idées, il les partage avec les autres.
L'expression est le moyen par lequel l'homme communique aux autres et échange avec eux
ses idées. Cette expression peut être verbale ou écrite. Elle constitue le terme. C'est dire qu'un
concept peut être exprimé verbalement ou même par écrit. Le terme en est donc l'expression
verbale ou écrite. Ce qui revient à dire que tout concept est susceptible d'être exprimé et qu'il
n'y a pas de terme sans concept. Quiconque parle fait usage des mots et des termes pour
exprimer ses idées. Mais il faut éviter ici tout instrumentalisme langagier.
Le ternie n'est pas un instrument vide dont le locuteur se sert pour expriment une id ée qui
existerait en dehors du langage. Celui-ci est plutôt le mode de déploiement de la pensée. Il
n'existe pas de terme vide, sans concept.
1
MWEZE CHIRHULWIRE NKING1, D., I.ngîqi/e eiargiimetilattoii Communique, c'esl argumenter. Kinshasa, MédtasPaul, 2006, p. 7 Cet ouvrage est
totalement oonsacrti à 'a logique mforrnelledite aussi naturelle ou logique du quotidien. Lire aussi GDVGRAS, A-M, L'argi:mcm.ition dans les dcbjils télévisés
en!re candidats à la présidence américaine. Lappel aux émotions comme tactique de persuasion, dans WOLTON, D (dir), Argumentation ei f/ié!nriqiie,P£ai5,
Editions CNRS, 20Qi,p, 188 : a La logique formel le consli lue un champ de recherche relativement nouveau. (Elle) est née de l'insatisfaction que plusieurs
resseniaieni foce à la capacité de !a logique, Jeur champ rie recherche, d'appréhender certains discours», Elle «offre des outils permettant de systématiser l'éîude
du langage politique, »
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Propriétés
Chaque fois que nous nous servons des termes, nous leur donnons un sens, une
signification que l'interlocuteur ou le destinataire doit saisir pour rendre la communication
plausible. Par la même opération, nous appliquons ces termes à un : ensemble d'éléments
ou d'objets visés par le discours pour permettre de penser aux mêmes références.
On peut ainsi considérer les termes de deux points de vue : du point de vue de la
compréhension et du point de vue de l'extension. Ces mêmes points de vue servent à
déterminer les qualités du concept.
a. Du point de la compréhension
La compréhension d'un concept renvoie à l'ensemble de qualités attribuables à un
objet, c'est-à-dire la classe de qualités que nous attribuons à un objet au moyen d'un
concept. Il s'agit au fond des traits essentiels sans lesquels on ne peut saisir un objet et
parler d'un concept.
Ex : Homme : être, vivant, animal, vertébré, intelligent,...
La compréhension et l'extension sont donc deux points -de vue à partir desquels
un concept peut être défmi. Elles servent également d'horizon de détermination, des
qualités du concept.
d. Les prédicaments
Nous pensons les choses, les êtres comme existant dans une situation donnée. La
situation est ici considérée comme ce qui détermine ce qu'est une chose, l'état d'être d'un
sujet ou d'un objet. Les prédicaments désignent les situations d'être des choses. L'homme
est déterminé grâce à son corps, à ses relations, son être au monde, dans le temps et dans
l'espace,... qui sont des modes permettant de l'identifier et de le définir d'une certaine
façon.
Aristote établit dix genres suprêmes d'être en situation, dix catégories dont la
première est la substance. Celle-ci est la catégorie qui sert de support, de soutien de tout le
reste dans l'être. Les autres catégories ne seraient, d'après Aristote, que des
Selon, Aristote, tous les mots peuvent être définis, classés suivant ces catégories.
Tous les noms communs indiquent la substance et la qualité. Le verbe actif exprime une
action et le verbe passif une passion. L'action, la passion et la qualité peuvent devenir une
relation lorsqu'elles mettent enjeu deux ou plusieurs objets. Tous les compléments
circonstanciels indiquent des catégories : Je temps, le lieu, la position,...
Ex: «Ce soir, j'ai rencontré deux étudiants laïcs particulièrement fatigués qui
s'embrassaient à l'entrée de l'université.
On s'en sera aperçu. Pour exprimer une idée, l'homme recourt au terme. Mais, de
façon générale, quiconque veut émettre un jugement ne contente nullement d'un terme. On
sait qu'il existe des formes exclamatives, impératives ou éliptiques qui, à elles seules,
expriment Un jugement. Cependant, le plus souvent, il ne suffit pas de se servir d'un terme
pour transmettre un message. Il faut plutôt faire usage de plusieurs termes disposés de telle
sorte qu'on établit des rapports entr'eux. La structure linguistique constituée des relations ainsi
établies est le lieu d'articulation des prédicaments.
Définition et composition
Chaque fois que l'homme parle, il établit des rapports entre des faits, attribue des
qualités ou des actions aux sujets ou aux objets. Ces sujets et objets sont en fait des concepts
entre lesquels il peut soit nier soit affirmer un rapport. L'acte mental par lequel un rapport est
affirmé ou nié entre deux ou plusieurs concepts constitue le jugement. Celui-ci est pour ainsi
dire Facîe mental qui affirme ou nie un rapport entre deux ou plusieurs concepts, ou même
entre deux jugements. Le jugement est mental, mais il est susceptible d'être exprimé. Son
expression verbale ou écrite constitue la proposition. Celle-ci est une unité linguistique
relativement complexe qui lie deux ou plusieurs termes par l'intermédiaire de la copule « est »
ou « sont ».Ce sont là les éléments constitutifs de la proposition, H n 5 y a pas de proposition
sans terme.
De là résulte la composition de la proposition. De façon classique, une proposition se
compose :
-d'un sujet qui constitue l'être dont on affirme ou nie quelque chose ;
-d'un prédicat ou attribut, c'est-à-dire de ce que l'on affirme ou nie du sujet ;
-d'une copule, qui est le plus souvent le verbe être, celui qui marque le rapport entre le
sujet et le prédicat.
Telle est la structure classique de la proposition.
* Néanmoins, lorsqu'on cerne les différentes manières dont les termes sont mis en
rapport, on peut dégager une grande variété des propositions qui appelle une
classification appropriée.
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Classifications
Une proposition peut aussi être particulière. Elle l'est lorsque l'attribut est
affirmé ou nié non plus de toute l'extension, mais d'une partie seulement de l'extension du
sujet qui, alors, est un ternie particulier. Ces propositions sont introduites par des
quantificateurs existentiels : « quelques », « certains »,... Ex : Quelques hommes sont
voleurs.
Certains mammifères ne sont pas des hommes. C'est à Aristote que remonte
cette distinction entre proposition universelle et proposition particulière : «j'appelle
universelle l'attribution ou la non-attribution à un sujet pris universellement ; particulière,
l'attribution ou la non-attribution à un sujet pris particulièrement ou non universellement
»2.
Mais, ce n'est pas tout. La classification des propositions selon la quantité
s'accompagne de la caractérisation de ces propositions du point de vue de la qualité. En
effet, une proposition universelle ou particulière est susceptible d'être niée ou affirmée. La
négation et l'affirmation, lorsqu'elles affectent le verbe, sont des spécificateurs de la
qualité d'une proposition. En ce sens, la qualité permet de distinguer des propositions
affirmatives et des propositions négatives.
revanche, le prédicat d'une négative est universel, car dans ce cas, le prédicat est pris
universellement. Dans cette optique, le prédicat d'une proposition du genre « Aucun
homme n'est parfait » est universel, car l'homme est exclu (totalement) de la classe des
parfaits.
Pour mieux retenir ces quatre types de propositions, on a pris l'habitude, depuis le
Moyen âge, de les symboliser par les voyelles A, E, I, O. Les lettres A et I sont extraites
de affirmo pour désigner respectivement la proposition affirmative universelle et la
proposition affirmative particulière. De même, les lettres E et O sont tirées de nego pour
symboliser, d'un côté, la proposition négative universelle et, de l'autre, la proposition
négative particulière.
sous-contraires sont celles qui ont la même quantité, celte fois-ci particulière, mais
s'opposent par leur qualités, I étant affirmatif et O négatif. En fait, ces propositions sont
respectivement des sous-ensembles des A et de E. Cet axe définit l'opposition 1———O.
La relation de subalternation est celle qui oppose deux propositions qui partagent la même
qualité, affirmative ou négative, mais qui ont des quantités différentes, Tune universelle et
l'autre particulière. Cette relation désigne les axes A—>I et E-O.
Les propositions modales portent des indicateurs spécifiques qui rentrent dans
leur composition et les caractérisent. Analytiquement, ces propositions sont composées de
renoncé et de l'indicateur de modalité ou le mode qui affecte l'énoncé. Ces indicateurs sont
; il est vrai, il est possible, il est nécessaire.
S'il n'est pas acceptable d'introduire une vérité de fait par une modalité
apodictique, l'inverse est possible. Une vérité apodictique garde un sens même lorsqu'elle
est introduite par un indicateur de modalité assertorique. Ex : II est possible que la terre
tourne. Cette proposition garde tout son sens, car tout ce qui est réel est nécessairement
possible. Mais, on ne peut pas passer de ce qui n'est évoqué qu'à titre de possibilité et le
présenter comme étant vrai (assertorique) ou nécessaire (apodictique),
La disjonction inclusive: celle qui n'écarte aucune de deux possibilités, mais qui
pourrait également rester vraie même quant une seule de deux éventualités
s'accomplit. Ici le ou disjonctif a le sens du vel latin Ex : Okolo est professeur ou
congolais. .Cette disjonction n'exclue aucune de deux qualités rapportées à Okolo,
et il suffit que Tune deux soit réalisée pour qu'elle (la disjonction) soit vraie. Nous
disons il suffît parce que la disjonction restera vraie même lorsque les deux
éventualités sont toutes et en même temps réalisées.
La disjonction exclusive : Celte disjonction est tout à l'opposé de la précédente.
Elle n'admet pas la possibilité de réalisation concomitante de deux possibilités
reliées. En d'autres termes, elle ne peut être valide que si une et une, seule de deux
éventualités est réalisée. Elle n'intègre pas la possibilité d'accomplissement de deux
qualités à la fois. Cette disjonction a le sens du aut...aut latin qui signifie ou bien
ou bien. Ex : Crispin est prêtre ou musulman. Cette proposition exclue que les
deux qualités rapportées à Crispin se réalisent au même moment. C'est l'alternative.
Elle exclut la réalisation simultanée de deux éventualités et ne valide la disjonction
que lorsqu’une seule est accomplie.
c. La proposition hypothétique : est dite hypothétique une proposition qui établit une
relation d'antécédent à conséquent, d'impliqué à impliquant, de principe à conséquence.
C'est un jugement de deux propositions (ou deux groupes de propositions) dont la
première exprime l'hypothèse (et est appelée antécédent) et la seconde la conséquence.
Elle introduit généralement la relation sous la forme si...alors. Ex : s'il pleut, alors le sol
est mouillé.
On s'en sera aperçu, la proposition est le lieu de jonction entre les termes qui
ne reçoivent leurs véritables sens qu'en son sein. Mais, la proposition elle-même est une
entité relativement complexe qui constitue les composantes d'une structure plus
importante appelée Argument
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Dans son effort de démonstration, l'homme utilise soit des procédés raccourcis, consistant
à dégager une conclusion à partir d'une seule proposition (par ex. : Les congolais sont
africains, donc les non africains sont non congolais); soit des procédés plus ou moins
détournés dans lesquels la démonstration de la valeur de vérité d'une conclusion passe par
le détour d'au moins deux autres propositions. Ces deux types de procédés correspondent
à deux modes d'inférence. L'inférence immédiate et l'inférence médiate, L'inférence
médiate est, comme le suggère le im privatif, un raisonnement qui tire une conclusion
d'une proposition première sans médium, sans médiation (ou intermédiaire) de quel
qu’autre proposition que ce soit. C'est une inférence directe qui, pour cette raison, est une
structure logique beaucoup moins complexe à laquelle on ne donne pas vraiment le nom
de raisonnement. C'est à l'inférence médiate, celle qui déduit une conclusion d'une
première proposition en passant par la médiation d'une autre considérée comme pont entre
la première et la conclusion que l'on réserve le nom de raisonnement.
A. INFERENCE IMMEDIATE
Par inférence immédiate, il faut entendre un procédé logique consistant à arriver à une
conclusion nécessaire à partir d'une proposition sans passer par la médiation d'une autre. On
peut distinguer six modes d'inférence immédiate : par opposition des propositions, par
conversion, et par obversion, par équipollence, par changement de relation et par conséquence
modale. Les modes les plus courants sont l'opposition et la conversion.
Ce sont des propositions I et O. A l'opposé des contraires qui pouvaient être fausses,
mais jamais vraies en même temps, les sous-contraires peuvent être vraies, mais pas fausses à
la fois. Cela signifie, par inférence, que de la vérité de I ou de O, on ne peut pas tirer de
conclusion nécessaire pour l'autre, parce que les deux pouvant être vraies en même temps,
lorsque l'une est vraie, l'autre peut l'être, tout comme elle pourrait être fausse. En d'autres
termes, la possibilité pour les deux d'être vraies en même temps veut dire que si une
proposition sous-contraire est vraie, l'autre peut ne pas l'être, c'est-à-dire qu'elle peut l'être ou
pas, au fond elle sera tantôt vraie, tantôt fausse, de sorte qu'il est impossible de tiret- une
conclusion nécessaire. Par contre, de la fausseté de Tune, on conclut à la vérité de l'autre, car
il est exclu que les deux propositions soient fausses en même temps. Si bien qu'il suffit de
savoir que Tune est fausse pour inférer que l'autre est vraie. Lorsqu'on dit que les deux ne
doivent pas être fausses ensemble, ce cas fonctionne comme une disjonctio
La contradiction est une opposition caractéristique des propositions qui n'ont rien
en commun, et du point de la quantité et du point de vue de la qualité. Elles sont
différentes aussi bien quantitativement que qualitativement. Ce sont deux couples
de propositions : A et O ; E et 1» Ces propositions ne sont ni vraies ni fausses en
même temps. De sorte que de la vérité de l'une, on conclut à la fausseté de l'autre et
vice versa.
Voici le tableau résumant les règles des oppositions des propositions avec les
différentes inférences possibles à partir de ces oppositions :
L'opposition des propositions est un cas très important pour dégager les inférences
immédiates. Mais, on peut aussi procéder par la conversion pour déduire des propositions
dont la vérité découle d'une précédente sans passer par la médiation d'une tierce.
B. INFERENCE MEDIATE
Le syllogisme est le mode classique d'inférence médiate
Il existe plusieurs types de syllogisme dont le plus célèbre est le syllogisme catégorique.
a. Le syllogisme catégorique dit simple ou régulier
La construction du syllogisme n'est pas arbitraire, elle obéit à des règles sans
lesquelles le syllogisme n'est pas correct. Mais quelles sont ces règles ?
a.2. Règles du syllogisme
Les règles du syllogisme sont celles qui déterminent sa validité. Ses règles se
rapportent aux différentes composantes du syllogisme. Composés des termes et des
propositions, les syllogismes catégoriques sont régis par des règles qui se rapportent soit
aux termes soit aux propositions.
Les règles relatives aux. termes : quatre règles régissent les termes d'un syllogisme
:
- Le syllogisme a trois termes : le grand, le petit et le moyen terme. Ni plus ni moins.
-Le moyen terme doit être pris au moins une fois dans toute son extension.
La nécessité pour le moyen terme d'être pris au moins une fois dans toute son extension.
tient au fait que si son extension n'est pas suffisamment grande, il ne saura pas s'appliquer
à la fois au grand et au petit ternies pour permettre à ceux-ci de se mettre ensemble dans
la conclusion. En fait pour servir de point commun entre les deux termes, il faut que le
moyen soit extensible à l'un et à l'autre, et pour ce taire, il doit être pris au moins une fois
dans toute son extension.
Ex : Quelques hommes sont athées
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La combinaison des termes et des propositions donne lieu à 256 modes possibles.
L'application de différentes règles ci-haut exposées permet d'éliminer les modes qui ne
sont pas valides. Ainsi, on ne retient que 19 modes simples.
*Les modes sont des structures des propositions qui, en fonction de la qualité et de
la quantité, constituent les types de raisonnements possibles. Ces structures sont
constituées de trois propositions du carré logique (A,E,I,O) dont la première représente la
majeure, la deuxième, la mineure, et la troisième, la conclusion.
Les 19 modes retenus ne sont pas démontrables sous n'importe quelle forme. Ils ne
le sont que sous des figures bien définies.
*.Les figures sont des structures logiques sous lesquelles les modes sont
démontrables. Pour déterminer les structures caractéristiques des figures, il faut cerner la
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position des termes dans les prémisses, car les termes de la conclusion d'un syllogisme
régulier garde, de façon générale, leurs positions. Le petit terme est toujours sujet, alors
que le grand terme prend la place de prédicat. Seules les prémisses connaissent de
permutation des termes. Et comme les deux prémisses ont en commun le moyen terme,
lequel ne se retrouve jamais dans la conclusion, la position de ce terme peut servir à
caractériser la structure d'une figure. Les figures sont ainsi définies par la position
qu'occupé le moyen terme, c'est-à-dire que la structure des figures varie en fonction de la
position du moyen terme qui peut être sujet ou prédicat dans la majeure, mais aussi sujet
ou prédicat dans la mineure.
On distingue quatre figures directes ;
1ere figure : dans cette figure, le moyen terme est sujet de la majeure et prédicat de
la mineure. Elle se représente comme suit : Sub-Prae.
Ex : Tout H est M
Or, tout S est H
Donc, tout S est M
Un syllogisme de cette figure ne peut être valide que si la majeure est universelle (A ou E)
et la mineure affirmative (A ou I).
-2eme figure ; dans cette figure, le moyen terme devient prédicat dans les deux prémisses, et
prend la forme : Prae-Prae.
Ex : Aucun N n'est P
Quelque S est P
Quelque S n'est pas N
Pour qu'un syllogisme de cette figure soit valide, il faut que la majeure soit universelle (A ou
E) et une des prémisses négatives (O ou E).
- 3ème figure : ici la place du moyen ternie devient à. la fois sujet de la majeure et de la
mineure. Sa structure est :Sub-Sub.
Ex : Tout S est P
Tout S est M
Quelque M est P
Cette figure n'est valide que si la mineure est affirmative (A ou 1} et la conclusion une
particulière (O ou 1). ~4cme figure : celle-ci se représente de telle sorte que le moyen tenue
soit prédicat de la majeure et sujet de la mineure. Ainsi, il devient : Prae-Sub.
Ex : Tout A est B
Tout B est C
Quelque C est A
Dans cette figure, la majeure et la mineure ne sont pas particulières négatives (jamais O,
mais A, E, I) et la conclusion ne peut être une universelle affirmative (jamais A, mais E, I,
O),
En considérant toutes les règles jusqu'ici étudiées, les dix-neuf modes peuvent être
répartis à travers les figures de la manière ci-après :
*Modes valides de la première figure : quatre modes se démontrent sous cette figure. Ils
sont en : AAA, EAE, AII et EIO. Pour les retenir facilement, on utilise les procédés
mnémotechniques suivants : Babara, Celarent, Darii et Ferio. Il ne faut retenir que les trois
premières voyelles dont la première correspond à la majeure, la seconde à la mineure et la
troisième à la conclusion.
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*Modes valides de la deuxième figure : quatre modes sont valides sous cette figure. Ils
sont en EAE, AEE, EIO, AOO, et on les retient plus facilement au moyen des procédés
suivants ; Cesare, Camestres, Festino, baroco.
*Modes valides de la troisième figure : ils sont six. Ce sont : AAI, IAI, AU, EAO, OAO,
EIO. Leurs procédés mnémotechniques sont : Darapti, Dîsamis, Datisi, Felapton, Bocardo,
Ferison.
*Modes d la quatrième figure : cinq modes. Ce sont : AAI, AEE, IA1, EAO, EIO. Avec
comme procédés mnémotechniques : Bamalip, Camentes, Fesapo, Fresison,
Outre le syllogisme catégoriques, il existe bien d'autres syllogisme tels que : les
syllogismes à majeure complexe, l'enthymème, l'épichérème, le polysyllogisme, le
sorite,...
b. Les syllogismes à majeure complexe
Il s'agit ici des formes de syllogismes dont la majeure est une proposition
composée. Ainsi, on peut avoir :
b.l. Le syllogisme conditionnel: c'est un type de raisonnement dont la majeure se
formule sous le mode « si...alors ». Dans ce syllogisme, la majeure est implicative,
existe ». A partir de cette peut construire quelques raisonnements valides. Ainsi :
Si Michel parle, il existe.
Or, Michel parle,
Donc, il existe.
C'est le modus ponendo ponens (MPP), c'est-à-dire que dans l'implication, si on
pose l'impliquant, il faut aussi poser l'impliqué pour que le raisonnement soit valide.
Si Michel parle, il existe.
Or Michel existe,
Donc ???
Il n'y a pas de conclusion nécessaire dans ce cas parce que l'implication reste vraie
chaque fois que 1*impliqué Test, quelle que soit la valeur de l'impliquant, c'est dire que ce
dernier peut être vrai ou faux. Cela étant, aucune conclusion n'est nécessaire.
Si Michel parle, il existe
Or il ne parle pas,
Donc ???
Dans ce cas il n’y a pas de conclusion nécessaire, parce que lorsque l'impliquant
est faux, l'implication reste vraie quel que soit la valeur de l'impliqué, c'est-à-dire que
l'impliqué peut être vrai ou faux et l'implication sera toujours vraie. Donc, il n' y a pas de
conclusion nécessaire. Ce n'est pas parce que Michel ne parle pas qu'il faut conclure qu'il
existe ou pas ; il peut ou ne pas exister lorsqu’il ne parle pas.
*Si Michel parle, il existe
Or il n'existe pas
Donc il ne parle pas.
C'est le modus tollendo Mens (MIT). En effet, dans l'implication, lorsque l'impliqué est
faux, on est au moins sûr que l'impliquant n'est pas vrai, c'est-à-dire que la condition posée
n'est pas remplie. Ceci fonctionne comme la subalternation dont on sait que de la fausseté de
la particulière, qui d'ailleurs est l'impliqué, on conclut à la fausseté de l'universelle, qui est
également l'impliquant.
Le raisonnement conditionnel constitue le lieu de distinguer la condition suffisante de
la condition nécessaire. Le premeir raisonnement conclue en MFP illustre le cas d'une
conclusion par condition suffisante. En effet, il suffit (mais il n'est pas nécessaire) que Michel
parle pour affirmer qu'il existe. La condition est ici suffisante et non nécessaire. Car il peut
exister même sans parler, mais il suffit qu'il parle pour dire qu'il existe. Par contre, la
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conclusion en MTT relève de la condition nécessaire, ïl est nécessaire que Michel existe pour
qu'il parle. Ainsi donc, s'il n'existe pas, alors il ne parle pas. C'est dire qu'il ne peut pas parler
s'il n'existe pas.
b,2. Le syllogisme disjonctif: C'est une forme de syllogisme dont îa majeure relie deux
propositions par une disjonction. Celle-ci peut être inclusive ou exclusive.
La disjonction inclusive : Pierre est professeur ou congolais
Or il est professeur
Donc ???
Ici il n'y a pas de conclusion nécessaire, parce que Pierre peut être Congolais ou
pas, la disjonction inclusive restera vraie à partir du moment où il est admis qu'il est
professeur. Dans un raisonnement disjonctif inclusif, lorsqu'on pose le premier argument,
on ne peut rien dire du second, car ce dernier peut être vrai ou faux. En fait, si nous disons
qu'il n' y a pas de conclusion nécessaire, c'est parce qu'il y a deux conclusions possibles.
Or il est Congolais
Donc '???
Il va de ce cas comme du précédent. En posant le second argument, on ne peut
rien dire du premier (c'est-à-dire qu'il n’y a pas de conclusion nécessaire), car quelle que
soit la valeur de vérité de celui-ci la disjonction inclusive reste valide.
Or il n'est pas professeur
Donc il congolais (MTP)
Dans un raisonnement disjonctif inclusif, si nie le premier argument, il faut
nécessairement affirmer le second pour que ce soit valide. En effet, si le second est faux
en même temps que le premier, la disjonction sera fausse.
Or il n'est pas Congolais
Donc il est professeur (MTP).
La validité de ce raisonnement repose sur les mêmes arguments que le précédent : en niant
le second, il faut nécessairement affirmer le premier pour que la disjonction inclusive soit
valide.
Quant au syllogisme disjonctif exclusif, il n'est valide que dans deux cas et sous le
modèle du modus ponendo toltem (MPT) ou tottendo ponens (MTP), En fait, la disjonction
exclusive ne pouvant jamais être vraie lorsque les arguments sont vraies ou faux en même
temps, il faut chaque fois nier l'un et poser l'autre ou vice versa, pour que ce raisonnement soit
valide.
Ex : François est prêtre ou il est musulman
Or François est prêtre
Donc, il n'est pas musulman. (MPT)
Or il est étudiant
Donc il n'est pas professeur. (MPT)
Seules ces deux formes de raisonnements conjonctifs sont valides, l'un prenant
en compte la vérité et l'autre la fausseté de la conjonction.
Le syllogisme Inconditionnel.
Or il n'a pas payé les frais d'études Donc il n'est pas étudiant (MTT)
On peut donc dire que la logique ancienne s'articule autour du concept, du jugement et du
raisonnement. Ces trois composantes sont imbriquées de telle sorte qu'il y a comme une
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Plus que cela, en dehors des qualités logiques, l'expression orale et écrite est
régie par un ensemble de règles qui, notamment, spécifient l'écrit comme tel et le
démarquent de l'oral. C'est de ces différentes normes du discours qu'il est question dans la
deuxième partie de ce cours.
DEUXIEME PARTIE
EXPRESSION ORALE
Cette partie de notre cours porte sur le discours proféré. Cette profération peut
être orale ou écrite. Chaque variante de la profération du discours obéit à des règles
spécifiques qu'il convient de connaître. L'étude de ces normes est d'autant plus impérieuse
que la réussite au niveau d'études post-secondaires est avant tout fonction de la
connaissance de la langue d'enseignement. La langue est la médiation par laquelle se
déploie la pensée, de sorte qu'il est impossible de comprendre véritablement une pensée et
de la pénétrer sans préalablement dominer le médium de la pensée, car celle-ci est
indissociable du langage.
Avant de tabler sur l'oral proprement dit, disons un mot sur ce qu'il est convenu
d'appeler des niveaux de langage ou registres d'expression.
sont acceptées à l'écrit. Ex : ça y est. Ça marche. J'en ai marre. Ç a barde. L'écrit utilise
davantage le langage usuel, voire soutenu.
b) Emploi abusif de l'article partitif 11 prend des maïs : il prend du maïs. Ils n'ont pas des
idées : ils n'ont pas d'idées Je n'ai pas de l'argent : je n'ai pas d'argent
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c) Emploi abusif du comparatif et du superlatif La situation est plus pire : la situation est
pire. Il va de plus en plus bien :.. .de mieux en mieux. Un habillement tr ès
magnifique : un habillement magnifique
II est très intelligence que : il est plus intelligent que II est aussi inquiet comme moi : il est
aussi intelligent que...
d) Accord erroné du verbe avec le sujet C'est moi qui est sorti le dernier : ... qui suis sorti
Ce n'est pas moi qui ka dit : ... qui l'ai dit Tout le monde sont présent : tout le monde est
présent. Nous sommes plusieurs qui raté l'interrogation : ...qui avons raté...
Je suis de ceux qui vous soutenez: ...qui vous soutiennent.
Voilà ce que je pense = voilà ce à quoi je pense. Ce que j'ai besoin pour l'instant, c'est le
silence : ce dont j'ai besoin...
Ceux dont la chose intéresse = ceux que la chose intéresse...
Prenez tout ce dont vous désirez = prenez tout ce que vous désirez
C'est la dame dont nous sommes ses locataires : c'est la dame dont nous sommes les
locataires. Ce sont des produits dont j'en apprécie la qualité : ce sont des produits dont
j'apprécie la qualité. C'est ici où la réunion s'est tenue : c'est ici que la réunion s'est tenue.
Je l’ai répondu sans tarder : je lui ai répondu sans tarder. Je les ai besoin : j'en ai besoin.
Il l'a demandé de conclure : il lui a demandé de conclure.
Je les ai communiqué cette mesure : je leur ai communiqué cette mesure.
Je lui ai informé cette situation : je l'ai informé de cette situation
En se pressant un peu, vous arriverez à temps : en vous pressant un peu...
Pour s'opposer à la loi, vous devez la connaître : pour vous opposer à...
Il n’y a rien qui vaut la peine : il n'y a rien qui vaille la peine de...
Je cherche une maison qui me convient : je cherche une maison qui me convienne. C'est !a
seule remarque que je peux vous formuler : c'est la seule remarque que je puisse...
II.L2. Notes pour la présentation orale d'un texte
La présentation orale d'un texte (exposé, conférence, allocution) devant une assemblée ou
un auditoire requiert de la part du présentateur des aptitudes qui reposent sur quelques
règles pratiques. Celles-ci peuvent être regroupées autour de deux points :
a) Structure du texte
II convient de se rappeler que l'on écrit toujours pour quelqu'un, pour un public. En
plus, même si les règles grammaticales ne varient pas d'un texte à un autre, tous les textes ne
se composent pas de la même manière. Ce faisant il est requis d'adapter son style aux
différents types de message écrit : lettre, rapport, compte rendu, note de service, article ou
dissertation scientifique, etc., en tenant compte du destinataire. Les règles de la composition
sont modulables selon le genre du texte.
Nous nous limiterons ici à. exposer une sorte d'abécédaire de toute composition et
des règles d'une rédaction spécialisée.
Quel que soit le texte, il y a des règles classiques de composition qu'il convient
d'observer : tout texte se compose d'une introduction, d'un développement et d'une
conclusion.
II.2.1.1 L’introduction
universel ou actuel, le placer dans une perspective historique, annoncer l'ordre des
arguments. Trois éléments clés structurent l'introduction d'une dissertation. Ce sont
: une idée
-La conclusion : elle marque la fin de l'exposé en rappelant à l'auditoire l'essentiel de
tout ce qui a été développé et en insistant sur ce à quoi il convient de s'en tenir, b)
Notes sur l'usage public de la parole
L'usage public de la parole pose, en vue d'une communication réussie, quelques
exigences pratiques à l'orateur. Ainsi :
-Volume de la voix : parler, c'est toujours s'adresser à autrui. On ne pale pas pour
soi-même. On s'adresse à tous. Il faut s'exprimer de manière audible avec un débit
posé et éviter un ton criard.
-La bienséance : celle-ci rappelle l'exigence de bonnes manières qui régissent les
attitudes et expressions. Elle évite la négligence, la grossièreté, la trivialité,...
-Le calme et l'assurance, l'ordre et la cohérence : devant le public, l'expression ne doit
nullement souffrir de timidité. Bien au contraire, l'orateur doit être calme pour
s'exprimer avec cohérence et conviction sans verser dans l'opiniâtreté. Il doit savoir
susciter l'envie d'être écouté jusqu'au bout.
-Correction de l'expression orale, de la diction : il s'agit de bien contrôler son
expression, en veillant sur la diction, l'articulation, la prononciation. Ex : Je suis venu
et non je suis veni.
Professer et non professère.
Deux et non dé.
Cinquante et non cequate.
En conclusion, il faut parler la langue française véritable, correcte et non une
langue approximative ou apparentée à/la langue française. Pour ce faire, il est
conseillé d'appliquer correctement les règles de grammaire, d'employer le vocabulaire
adéquat, de respecter les règles syntaxiques,.,.
II convient de se rappeler que l'on écrit toujours pour quelqu'un, pour un public. En
plus, même si les règles grammaticales ne varient pas d'un texte à un autre, tous les textes ne
se composent pas de la même manière. Ce faisant il est requis d'adapter son style aux
différents types de message écrit : lettre, rapport, compte rendu, note de service, article ou
dissertation scientifique, etc., en tenant compte du destinataire. Les règles de la composition
sont modulables selon le genre du texte.
Quel que soit le texte, il y a des règles classiques de composition qu'il convient
d'observer : tout texte se compose d'une introduction, d'un développement et d'une
conclusion.
II.2.1.1 L’introduction
II.2.1.2. Le développement
Développer une idée, un sujet, un problème, c'est l'exposer, l'expliquer et l'illustrer de sorte
que ses lecteurs soient convaincus de sa bien fondé, de sa justesse et de sa pertinence. Le
développement repose pour ainsi dire sur l'argumentation. Il est le lieu par excellence où se
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déploie l'argumentation entendue comme art de justifier une opinion, d'étayer une thèse que
l'on voudrait faire adopter. En d'autres termes, c'est une manière de prouver ou de réfuter une
proposition que l'on veut faire admettre.
Voici à titre indicatif, quelques arguments à utiliser :
Argument d'autorité : c'est un argument qui fonde sa force sur la référence à une
autorité scientifique ou morale, c'est-à-dire à une instance dont la compétence est
incontestablement reconnue dans un domaine. On s'appuie sur la réputation d'une
personne, d'un fait, d'une institution2. Ce sont des arguments du genre : En matière
d'alimentation, les diététiciens sont formels... D'éminents spécialistes soutiennent
que...
Argument par analogie : pour Bellenger, « l'analogie est l’imagination au secours de la
volonté d'expliquer et de convaincre... C'est une ressemblance établie par
l'imagination entre deux ou plusieurs pensées différentes par nature »3. L'analogie
est une comparaison, un jeu d'association qui assimile une situation présente à une
autre connue et comprise de tous. Elle revêt trois formes : la comparaison, la
métaphore et l'allégorie. Ex : D'autres pays à travers le monde ont connu la même
situation. Leur expérience pourrait nous être bénéfique.
Argument de cause à effet : il s'agit d'un argument qui établit un lien de cause à
effet entre des faits et critique ou justifie une chose au regard de ses conséquences.
Ex : la consommation du tabac est nocive à la santé.
Argument par illustration : c'est un procédé qui évoque un exemple pour justifier
une affirmation,, c'est-à-dire qu'on exprime d'abord une idée de façon abstraite,
ensuite on montre un cas concret.
Argument a fortiori : il consiste à élargir une relation à des circonstances plus
englobantes qu'au départ. Ex : St cet athlète ne peut soulever 20 kg, il ne peut en
soulever 200. Si je dois aider mes amis, je dois aussi aider mes frères.
Argument a minori : C'est un argument qui démontre que ce qui vaut pour quelque
chose de plus grand, de plus difficile ou de plus complexe l'est davantage pour ce
qui, du même ordre ou du même domaine, est plus petit, plus facile et plus simple.
Cet argument se fonde sur le principe selon lequel qui peut plus peut moins. Si cet
athlète peut soulever 200kg sans difficulté, il peut en soulever 50. 11 ne faut pas
oublier que les arguments doivent être soutenus par des exemples. Ceux-ci ont valeur
illustrative et permettent de concrétiser une idée abstraite, générale.
Les idées doivent être organisées de façon logique et cohérente, de telle sorte que les
idées secondaires soient organisées au tour des idées principales. Ainsi, elles seront
structurées de la manière suivante :
*Ière idée principale
lère idée secondaire
2ème idée secondaire
3eme idée secondaire
*IIème idée principale
lère idée secondaire
2ème idée secondaire,...
Le développement d'un sujet doit se déployer autour d'une argumentation serrée qui
s'orienter vers une conclusion rigoureusement logique.
2
D. MWEZE CHIRHUI.W1RE NKINGI, o.e, p.77-87.
3
L BELLENGER, L'argumentation. Principes et mûtluitles, Paris, 1992, p. 41, cité par D, MWEZE, a,c,, p70
34
II.2.1.3.La conclusion
Elle varie suivant le genre du texte à rédiger. Pour la lettre officielle (administrative
ou commerciale), par exemple, il existe des formules de conclusion consacrées. D'une façon
générale, la conclusion récapitule ce qui a été développé et retient les acquis. Elle ne saurait
amorcer de nouveau développement et évoquer des idées qui n'ont pas fait l'objet de son
étude. Néanmoins, elle ouvre sur l'avenir, car on n'épuise jamais une question.
En général, une note est document écrit, interne à une entreprise, destinée soit à
diffuser les informations, à assurer une liaison en portant certains événements à la
connaissance des intéressés (note d'information ou communiqué), soit à transmettre des
instructions, des ordres, des consignes (note de service ou d'instruction).
Ainsi, la note de service est un message écrit par lequel l'expéditeur (autorité)
transmet un ordre concernant l'exécution d'un travail, l'attitude à adopter dans une
situation précise. Un chef de service rédige une note de service soit pour mettre fin aux
prestations d'un agent, soit pour le rappeler à l'ordre, soit pour apprécier son travail.
Une note de service a des propres. La note de service ou d'information doit être : -Courte
(ne contenir qu'un nombre limité des mots pour traduire la communication quelle veut
donner).
-Claire (elle doit être rédigé dans un style claire et une écriture simple). ^
-Précise (elle doit donner l'information ou Tordre avec exactitude).
-Courtoise (le caractère impératif n'exclut jamais la politesse qui est une des marques de
l'autorité).
On peut rendre compte de beaucoup de faits : une réunion, une séance à la chambre
basse ou à la chambre haute (parlement ou sénat), un conseil de ministre, une manifestation
sportive, culturelle ou artistique, etc.
Tout jugement personnel du rédacteur est exclu d'un procès verbal. L'impartialité y
est de mise.
II.2.2.4. Le rapport
On peut entendre par rapport un document à la fois analytique et synthétique présenté par une
personne revenue d'une mission de service ou chargée d'étudier un problème qui se pose dans
une entreprise. La particularité du rapport tient entre autres au fait que le rapporteur est invité
à formuler des propositions à l'autorité hiérarchique comme piste de solution du problème
analysé. Il faut donc dire que le rapport analyse l'événement, en exprimant le jugement de
l'émetteur (rapporteur) sur les faits évoqués. Il ne s'agit pas seulement de présenter les faits
dans son déroulement (évolution), comme c'est le cas dans un compte rendu ou dans un P.V.,
mais aussi d'envisager des solutions applicables. Ainsi, un rapport finit toujours par une
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On s'en sera aperçu, la langue écrite obéit à des exigences particulières. II existe
des règles générales de composition auxquelles toute rédaction doit se conformer. Ces
règles sont relatives à l'introduction, au développement et à la conclusion. Outre ces règles
générales, il y a aussi des exigences spécifiques à l'exercice de rédaction spécialisée qui
régissent la composition des textes tels que la note de service, le compte rendu, le procès
verbal, le rapport,...
Le parcours suivi jusqu'ici n'avait qu'une seule visée : aider les étudiants à
développer des aptitudes puissantes à l'usage correct du discours ou de la langue française
qui est en même temps la langue d'enseignement et la langue officielle la RDC. L'étude de
la logique a contribué à la réalisation de l’objectif en familiarisant l'étudiant avec les
règles qui régissent construction des raisonnements valides et arment en mer temps contre
toute sorte de raisonnement fallacieux. L'examen des normes de l'expression orale ou
écrite a servi à sensibiliser les étudiants au bon usage de la langue française en observant
règles d'une bonne expression et les exigences générales composition ainsi que les
normes spécifiques de rédaction spécialisée. Il s'en suit que de la logique à l'expression
orale ou écrite s'est dégagée une communauté d'intention axée sur leur complicité
commune avec le discours.
Quoi qu'il en soit, l'ampleur des lacunes dont souffrent les étudiants
aujourd'hui recommande à chacun de; poursuivre sa propre formation par des exercices
rigoureux, cari la maîtrise d'une langue passe par une application régulière et/, une
pratique assidue. |