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L’IMPACT DE LA CMU SUR LA CONSOMMATION INDIVIDUELLE DE SOINS
ÉTUDES et RÉSULTATS
celles des non bénéficiaires, toujours à âge et sexe équivalents peuvent être cons- estimés à 123 et 111. En ce qui concerne
et sexe équivalents, en ce qui concerne le truits et normalisés 3 (la référence étant l'invalidité, une différence significative
recours aux spécialistes (+ 11 %), aux auxi- un indice 100 pour les non bénéficiaires). apparaît, de même qu'en matière de dé-
liaires médicaux (+ 9 %), les analyses bio- Ces indices synthétiques sont tous su- penses, entre ceux qui bénéficiaient aupa-
logiques (- 2 %), les soins et prothèses périeurs à 100 pour les bénéficiaires de la ravant de l'AMD, et les nouveaux béné-
dentaires (- 3 %), et enfin l'optique (- 7 %). CMU, ce qui dénote, à âge et sexe équi- ficiaires de la CMU. En effet, l'indice syn-
Ainsi, à âge et sexe équivalents, sur un valents, un plus mauvais état de santé thétique d'invalidité des anciens béné-
écart total de dépenses de soins de 30 % (tableau 2). Les indices synthétiques de ficiaires de l'AMD est estimé à 123, con-
entre bénéficiaires et non bénéficiaires de risque vital et d'invalidité des bénéficiai- tre seulement 95 pour les nouveaux bé-
la CMU, 17 % sont expliqués par l'hospi- res de la CMU sont ainsi respectivement néficiaires de la CMU. À structures d'âge
talisation, 6 % par la pharmacie, et 3 % par indices synthétiques d’état de santé
les honoraires d'omnipraticiens. T
Par ailleurs, une différence significa- •02
tive apparaît, au sein des bénéficiaires INDICES SYNTHÉTIQUES D'ÉTAT DE SANTÉ
de la CMU, entre ceux auparavant cou- à âge et sexe équivalents. Base 100 en l'absence de CMU
verts par l'Aide médicale départementale risque vital Invalidité Mauvaise santé ressentie
(AMD), qui ont bénéficié automatique- Bénéficiaires de la CMU 123 111 140
ment de la CMU dès sa mise en place, et Anciens bénéficiaires de l'AMD 126 123 156
les nouveaux bénéficiaires. À âge et sexe Nouveaux bénéficiaires de la CMU 122 95 111
équivalents, les dépenses ambulatoires Non bénéficiaires de la CMU 100 100 100
annuelles de ces derniers sont en effet Champ : assurés de la Cnamts, Msa et Canam, vivant en ménages odinaires, France Métropolitaine.
comparables à celles des personnes qui Source : appariement Epas-Sps 2000 - Traitement : Drees.
ne bénéficient pas de la CMU, alors que
celles des anciens bénéficiaires de l'AMD E•2
leur sont supérieures de 40 %. La très
forte concentration des dépenses hospi- Les données
talières et le faible nombre de nouveaux Les données proviennent de l'appariement de deux sources différentes, l'Échantillon Permanent
bénéficiaires de la CMU (189) dans SPS des Assurés Sociaux (EPAS), et l'enquête Santé et Protection Sociale (SPS) du CREDES pour l'année
2000.
2000 ne permettent toutefois pas de cal-
L'EPAS est un échantillon représentatif au 1/600ème des assurés de la CNAMTS, de la MSA, de
culer une moyenne de dépense hospita- la CANAM, et de leurs ayants droit. Cet échantillon a été doublé en 1999. Il contient deux types de
lière ayant un sens pour ces derniers.
Ces constats doivent naturellement
données : d'une part, des données se rapportant aux personnes protégées par l'Assurance maladie
pendant une période donnée, à savoir âge, sexe, exonération éventuelle du ticket modérateur, et
3
être mis en parallèle avec les besoins en d'autre part, des données relatives à l'ensemble des remboursements d'assurance maladie versées aux
soins médicaux évalués grâce au ques- personnes présentes dans l'EPAS. Toutefois, certaines consommations de santé échappent à l'EPAS,
tionnaire santé de l'enquête SPS. c'est le cas des consommations non prescrites ou non remboursables ainsi que des consommations
remboursables mais non présentées au remboursement.
L'enquête SPS est une enquête auprès des ménages présents dans l'EPAS, elle est représentative
Un état de santé moins bon
d'environ 95 % des ménages français. Jusqu'en 1998, le CREDES a enquêté annuellement un quart
chez les bénéficiaires de la CMU des ménages présents dans ces échantillons. Depuis 2000, l'enquête est biennale avec un échantillon
à sexe et âge donnés doublé. Sur dix ménages contactés, six acceptent de participer à l'enquête, ce qui représente environ
7 000 ménages. L'enquête SPS se déroule en deux vagues, l'une au printemps, l'autre à l'automne.
En moyenne, les indicateurs de ris- Les informations recueillies sont de trois ordres : des informations sociodémographiques, des informa-
que vital et d'invalidité (cf. encadré 2) tions sur la protection sociale, et des données de morbidité. Ces dernières permettent de calculer des
construits à partir de l'enquête SPS sem- indicateurs de risque vital et d'invalidité, qui sont des notes synthétiques attribuées par les médecins
blent comparables chez les bénéficiaires du CREDES au vu des pathologies, handicaps, traitements et risques (tabac, alcool, obésité) déclarés
par l'enquêté. Le risque vital est un indicateur de la probabilité de décès à horizon de cinq à dix ans
et les non bénéficiaires de la CMU. Mais
et l'invalidité est un indicateur de niveau de gêne lié à l'état de santé. Enfin, une auto-évaluation de
ce résultat tient à la jeunesse relative des l'état de santé, sous la forme d'une note allant de zéro à dix, est également recueillie par l'enquête
bénéficiaires de la CMU. La prise en SPS.
compte de leur différence d'âge fait au Le fichier des données issues de l'enquête SPS est apparié par le CREDES aux informations de l'EPAS
contraire apparaître une différence très disponibles sur les ménages échantillonnés. L'échantillon apparié comprend au final environ 9 000
significative d'état de santé à âge égal, personnes, dont 500 bénéficiaires de la CMU.
Les dépenses de soins ici prises en compte sont les dépenses remboursables par l'assurance maladie,
les bénéficiaires de la CMU subissant
exprimées en base de remboursement de la sécurité sociale (ou « dépense reconnue »), pour pouvoir
plus fréquemment des risques vitaux ou comparer les dépenses des bénéficiaires de la CMU à celles des non bénéficiaires sur une base
des invalidités importantes. identique. En effet, en dehors de forfaits sur certains actes dentaires et optiques, les médecins ont
À partir des indicateurs d'invalidité, l'obligation d'appliquer les tarifs du secteur I à tout bénéficiaire de la CMU. On distingue les dépenses
de risque vital, et de l'auto-évaluation de liées à l'hospitalisation et les différentes catégories de dépenses ambulatoires (pharmaceutiques, méde-
l'état de santé des personnes pour les- cins généralistes et spécialistes, dentaires, optiques, analyses biologiques et auxiliaires médicaux).
quelles le questionnaire santé de l'enquête
SPS a pu être entièrement exploité, des 3. Les pondérations utilisées, définies par le CREDES pour le risque vital et l’invalidité, se basent
sur les taux de pensions octroyées par l’assurance invalidité du régime général de la Sécurité
indices synthétiques d'état de santé à âge sociale.
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et de sexe comparables, les anciens bé- Leur indicateur synthétique d'état de À état de santé égal, les dépenses
néficiaires de l'AMD souffrent donc plus santé ressenti est estimé à 140, avec là des bénéficiaires de la CMU
souvent d'invalidités que les personnes encore une différence entre les nouveaux apparaissent plus comparables
ne bénéficiant pas de la CMU, contrai- bénéficiaires (111) et les anciens bénéfi- à celles des autres assurés
rement aux nouveaux bénéficiaires de la ciaires de l'AMD (156). Ces derniers dé- complémentaires…
CMU qui ne s'en distinguent pas. Leurs clarent en outre plus fréquemment souf-
indices synthétiques de risque vital ne frir de douleurs très importantes. Toute- L'instauration de la CMU visait à per-
sont en revanche pas significativement fois, l'ampleur de ces différences de per- mettre aux plus démunis d'accéder à des
différents (respectivement 126 et 122). ception ne s'explique pas entièrement par soins gratuits tout en les dispensant
Ces résultats sont confirmés par une ré- les indicateurs d'état de santé. En effet, d'avancer les frais médicaux. Ses bénéfi-
gression multivariée : « toutes choses toutes choses égales par ailleurs, et en ciaires forment effectivement une popu-
égales par ailleurs » la probabilité d'avoir particulier à risque vital, invalidité et exo- lation particulière, d'origine sociale mo-
un indicateur de risque vital correspon- nération du ticket modérateur donnés, les deste ou le chômage et l'inactivité sont
dant au moins à l'existence d'un risque anciens bénéficiaires de l'AMD évaluent fortement présents, et dont l'état de santé
possible est plus élevée de 27 % chez près de deux fois plus souvent leur état est moins bon que celui du reste de la
les bénéficiaires de la CMU que chez les de santé par une note inférieure ou égale population (encadré 4). Ces caractéristi-
non bénéficiaires. La probabilité de souf- à 5 sur 10 que les personnes ne bénéfi- ques influant également sur les dépen-
frir d'une invalidité gênante ou d'une ciant pas de la CMU, les nouveaux béné- ses de santé [2], l'effet propre de la CMU
invalidité plus importante est quant à elle ficiaires de la CMU, quant à eux, ne se sur la consommation de soins médicaux
plus élevée de 23 % chez les anciens distinguant pas des non bénéficiaires. doit être évalué à l'aide d'un modèle Tobit
bénéficiaires de l'AMD que chez les per- Au bout du compte, les bénéficiaires généralisé (encadré 5) tenant compte des
sonnes ne bénéficiant pas de la CMU de la CMU apparaissent donc en plus caractéristiques sociodémographiques,
mais aussi que chez les nouveaux béné- mauvaise santé que les non bénéficiai- des différences d'état de santé, et du bé-
ficiaires de la CMU. En outre, les anciens res, mais c'est surtout le cas pour les an- néfice d'une exonération du ticket modé-
bénéficiaires de l'AMD déclarent plus ciens bénéficiaires de l'AMD. En effet, rateur pour affection de longue durée. Les
souvent être exonérés du ticket modéra- avant la mise en place de la CMU, l'éligibi- dépenses de santé des bénéficiaires de la
teur en raison d'une affection de longue lité à l'AMD pouvait, dans certains dépar- CMU peuvent alors être comparées « tou-
durée. tements, être conditionnée à des critères tes choses égales par ailleurs » à celles
Au vu des indicateurs synthétiques d'état de santé au dessus des seuils de des personnes sans assurance complé-
de risque vital et d'invalidité, il semble revenus fixés. En outre, les bénéficiaires mentaire (situation de référence des ré-
4 donc logique que la perception que les
bénéficiaires de la CMU ont de leur état
de l'AMD ne faisaient souvent jouer leurs
droits qu'en cas de besoins de soins, et
gressions) ou bénéficiant d'une couver-
ture complémentaire autre que la CMU.
de santé soit également plus mauvaise. donc de difficultés de santé avérées. « Toutes choses égales par ailleurs »,
et donc à indicateurs d'état de santé don-
nés, les dépenses ambulatoires exprimées
E•3
en base de remboursement de la Sécurité
Comparaison avec les dépenses moyennes sociale sont supérieures de 40 % à la si-
des bénéficiaires de la CMU de l'EPAS non apparié tuation de référence chez les bénéficiaires
de la CMU, et de 26 % chez les assurés
L es résultats de la présente étude, à partir de l'appariement EPAS-SPS 2000, ne sont pas
complémentaires hors CMU. L'écart entre
entièrement comparables avec ceux publiés par la CNAMTS à partir de l'EPAS 2000 sur la consomma-
tion médicale des bénéficiaires de la CMU en 2000 (Point Stat n°35). Premièrement, l'enquête SPS ces deux effets est significatif au sens sta-
concerne les ménages ordinaires, ce qui exclut les personnes hébergées en institution qui sont tistique avec un niveau de confiance de
présentes dans l'EPAS. De plus, le refus de participer à l'enquête SPS est plus élevé dans les 90 %. En revanche, il n'apparaît pas d'in-
ménages comprenant une personne en mauvaise santé. Une pondération des données sur la base de fluence significative de la CMU ou d'une
la répartition des dépenses hospitalières de l'EPAS complet permet toutefois de limiter ce biais.
assurance complémentaire traditionnelle
Ensuite, l'étude de la CNAMTS exclut les personnes qui n'ont présenté aucun soin au remboursement
en 2000, alors qu'elles sont incluses dans l'appariement EPAS-SPS si elles ont répondu à l'enquête sur les dépenses hospitalières. En effet,
SPS. Enfin, il existe des différences de champ sur la répartition ville/hôpital concernant principalement les dépenses hospitalières étant financées
les consultations externes et les honoraires relevant du secteur privé hospitalier. à 91 % par le régime de base de la Sécurité
À partir de l'EPAS de la CNAMTS, les dépenses des bénéficiaires de la CMU sont en moyenne sociale [1], les restrictions d'accès aux
supérieures de 30 % à celles des non bénéficiaires [8]. Une analyse par décile montre que sur les 9 soins pour des raisons financières en l'ab-
premiers déciles, l'écart de dépense est de 10 % [9]). C'est donc une très grande concentration des
dépenses extrêmes, évoquant une sur-représentation de pathologies lourdes chez les bénéficiaires de
sence d'assurance complémentaire concer-
la CMU, qui semble expliquer principalement l'écart observé. nent plutôt les dépenses ambulatoires.
Dans l'appariement EPAS-SPS 2000, en se restreignant aux assurés de la CNAMTS ayant présenté C'est pourquoi la gratuité des soins sans
au moins un soin au remboursement dans l'année, les dépenses des bénéficiaires de la CMU sont en avance de frais permise par la CMU peut
moyenne supérieures de 13 % à celles des non bénéficiaires. En se restreignant aux neuf premiers conduire à un meilleur accès aux soins
déciles, cet écart est, comme dans l'EPAS, de 10 %. Par rapport à l'EPAS, les bénéficiaires de la CMU
ambulatoires sans influer significativement
de l'appariement EPAS-SPS sont donc en nombre moins important parmi les individus ayant des
dépenses extrêmes. sur les dépenses hospitalières. Au total,
quand on considère l'ensemble des soins
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ambulatoires ou hospitaliers, les dépen- anciens bénéficiaires de l'AMD et les En effet, « toutes choses égales par
ses de santé des bénéficiaires de la CMU nouveaux bénéficiaires de la CMU, en ailleurs », les anciens bénéficiaires de
exprimées en base de remboursement de ce qui concerne la probabilité de recou- l'AMD ont une probabilité de recourir
la Sécurité sociale sont « toutes choses rir au moins une fois dans l'année aux dans l'année à un médecin omnipraticien
égales par ailleurs » supérieures de 21 % à médecins omnipraticiens ou à des con- et une probabilité de présenter au rem-
celles des personnes sans assurance sommations pharmaceutiques, bien qu'il boursement de la Sécurité sociale des
complémentaire, ce qui est légèrement su- n'y ait pas de différence significative produits pharmaceutiques plus élevées
périeur mais n'est pas significativement sur les dépenses. que les nouveaux bénéficiaires de la
différent au sens statistique du surplus
influence de la CMU sur la dépense de soins
de dépenses estimé pour les assurés T
complémentaires hors CMU, qui s'élève •03
à 13 % (tableau 3). Si on considère l'en- TYPES DE DÉPENSES (1) Bénéficiaires de la CMU Assurés complémentaires hors CMU
semble des dépenses de santé en incluant Dépenses Totales (2) + 21 % + 13 %
les dépassements qui sont interdits (hono- Hospitalisation (2) ns ns
raires) ou plafonnés (prothèses dentaires Ambulatoire + 40 % + 26 %
et optiques) pour les bénéficiaires de la Omnipraticiens + 12 % ns
CMU, le résultat ne change pas de manière Spécialistes - 6 % (ex-amd) + 16 % (nouv. cmu) + 22 %
significative, l'effet de la CMU (+ 19 %) res- Pharmacie + 32 % + 16 %
tant comparable à l'effet d'une assurance Auxiliaires médicaux ns ns
complémentaire traditionnelle (+ 20 %).
Biologie ns ns
Dentaire ns ns
…mais leurs dépenses
d'omnipraticiens et de pharmacie Dentaire (y/c dépassements) ns + 22 %
sont plus élevées Optique ns ns
Optique (y/c dépassements) - 60 % + 28 %
L'analyse « toutes choses égales par Lecture : Par rapport à une situation de référence sans assurance complémentaire, les dépenses
ailleurs » confirme, à état de santé donné, totales de soins des bénéficiaires de la CMU sont, toutes choses égales par ailleurs, plus élevées de
21 %.
les dépenses élevées constatées en base ns : non significativement différent de zéro.
de remboursement pour les bénéficiaires (1) Les dépenses sont en base de remboursement, sauf précision contraire.
(2) Les estimations sur les dépenses totales et hospitalières sont calculées pour les assurés de la
de la CMU, en ce qui concerne les méde- Cnamts.
cins omnipraticiens et la pharmacie. Les
dépenses d'omnipraticiens des bénéficiai-
Champ : assurés de la Cnamts, Msa et Canam, vivant en ménages ordinaires, France Métropolitaine.
Source : appariement Epas-Sps 2000 - Traitement : Drees 5
res de la CMU sont ainsi, « toutes cho-
ses égales par ailleurs », supérieures de E•4
12 % à celles des personnes sans cou-
Caractéristiques des bénéficiaires de la CMU de l'appariement EPAS-SPS 2000
verture complémentaire, alors que le bé-
néfice d'une assurance complémentaire Les caractéristiques sociodémographiques des 500 bénéficiaires de la CMU de l'appariement
EPAS-SPS 2000 sont globalement comparables à celles observées dans l'enquête auprès des béné-
hors CMU n'a pas d'influence significa- ficiaires de la CMU réalisée par la DREES de novembre 2000 à janvier 2001 à partir d'un échantillon
tive (- 3 %) sur la dépense en omniprati- de 3 000 ménages bénéficiaires de la CMU complémentaire (voir Études et résultats n°152).
cien en raison d'une substitution vers les
Une population jeune, féminine et urbaine, avec un poids élevé de la monoparentalité
médecins spécialistes.
Les bénéficiaires de la CMU sont nettement plus jeunes que les autres personnes de l'appariement
Quant aux dépenses pharmaceutiques
EPAS-SPS. 40 % ont moins de 20 ans, contre 25 % chez les non bénéficiaires, et seulement 8 % ont
des bénéficiaires de la CMU, elles sont, 60 ans ou plus (contre 21 %), le minimum vieillesse versé aux personnes âgées démunies se situant
« toutes choses égales par ailleurs », plus au dessus du seuil de la CMU. Ils forment une population à majorité féminine (58 %, contre 51 % chez
élevées de 32 % par rapport à la situation les non bénéficiaires). Cette sur-représentation des femmes semble en partie liée au poids des
de référence sans assurance complémen- familles monoparentales le plus souvent organisées autour des mères, qui représentent un quart des
taire, cet écart étant significativement plus ménages bénéficiaires de la CMU. Les adultes bénéficiaires de la CMU déclarent en effet plus
souvent être divorcés ou séparés (15 % contre 5 %) ou célibataires (35 % contre 20 %) que les adultes
fort, avec un niveau de confiance de 90 %, non couverts par la CMU. Les familles nombreuses sont également plus fréquentes parmi les
que celui de 16 % estimé pour les assurés ménages bénéficiaires de la CMU, 8 % des ménages comptant 6 personnes ou plus (contre 2 %). Les
complémentaires hors CMU. bénéficiaires de la CMU vivent essentiellement en milieu urbain, 75 % appartenant à des unités
urbaines de plus de 20 000 habitants (contre 53 %).
Les anciens bénéficiaires de l'AMD Des milieux sociaux ouvriers ou employés où le chômage et l'inactivité sont importants
sont plus nombreux à recourir La personne de référence des ménages bénéficiaires de la CMU est moins souvent un actif
aux médecins omnipraticiens occupé (34 %) que dans les ménages non bénéficiaires de la CMU (62 %), mais plus souvent au
et à la pharmacie… chômage (36 % contre 4 %) ou personne au foyer (17 % contre 3 %). Les ménages bénéficiant de
la CMU sont essentiellement issus des milieux ouvriers (50 % contre 37 %) et employés (26 %
Au sein des bénéficiaires de la contre 13 %). La personne de référence est aussi plus fréquemment un inactif n'ayant jamais
travaillé (7 % contre 1 %). Enfin, seulement 9 % des adultes bénéficiant de la CMU ont un niveau
CMU, une différence de comportement d'études supérieures (contre 22 %).
de consommation apparaît entre les
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CMU, qui, pour leur part, ne se distin- …mais leurs dépenses bénéficiaires de l'AMD et de 47 % pour
guent pas des autres assurés complé- de spécialistes sont inférieures les nouveaux bénéficiaires de la CMU.
mentaires. Comparée à une situation de à celles des nouveaux Quand on considère l'ensemble des
référence sans assurance complémen- bénéficiaires de la CMU dépenses de médecins (spécialistes et
taire, la probabilité de recourir à un omni- omnipraticiens), il n'y a par contre plus
praticien dans l'année est plus élevée de « Toutes choses égales par ailleurs », de différence significative de dépense
49 % pour les anciens bénéficiaires de les dépenses de spécialistes des anciens entre les anciens bénéficiaires de l'AMD
l'AMD, alors que cet écart est estimé à bénéficiaires de l'AMD, exprimées en (+ 15 % par rapport à la situation de réfé-
seulement 26 % pour les nouveaux béné- base de remboursement de la Sécurité rence), les nouveaux bénéficiaires de la
ficiaires de la CMU, et à 23 % pour les sociale, sont inférieures à celles des nou- CMU (+ 25 %), et les assurés complémen-
assurés complémentaires traditionnels. veaux bénéficiaires de la CMU. Alors que taires hors CMU (+ 14 %). En revanche,
Sur la probabilité de recourir à la pharma- les premières sont comparables à celles les anciens bénéficiaires de l'AMD sont
cie dans l'année, ces effets sont estimés des personnes sans assurance complé- significativement plus nombreux à consul-
respectivement à 33 % (ex-AMD), 20 % mentaire (- 6 %), les dépenses de spécia- ter au moins une fois un médecin dans
(nouveaux CMU) et 17 % (assurés com- listes des nouveaux bénéficiaires de la l'année, ce qui s'explique par leur taux de
plémentaires hors CMU). CMU (+ 17 %) sont, quant à elles, plus recours plus élevé aux omnipraticiens.
Les médecins omnipraticiens étant élevées et proches de celles des assurés
souvent une porte d'entrée vers le sys- complémentaires traditionnels (+ 22 %). Dentaire :
tème de soins, ces écarts contribuent vrai- Les bénéficiaires de la CMU qui bé- la CMU accroît le recours aux soins
semblablement à expliquer que seuls 4 % néficiaient de l'AMD en 1999 ont, pro- mais pas la dépense effectuée
des anciens bénéficiaires de l'AMD pré- bablement, pour des raisons d'habitude par chaque individu
sents dans l'échantillon EPAS-SPS n'ont une plus grande propension que les
présenté aucun soin au remboursement nouveaux bénéficiaires à consulter un Les bases de remboursement de la
de la Sécurité sociale durant l'année 2000, médecin omnipraticien plutôt qu'un spé- Sécurité sociale étant limitées en matière
alors que cette proportion est de 12 % cialiste (encadré 6). En effet, contraire- de soins dentaires et optiques, il existe
pour les nouveaux bénéficiaires de la ment à la CMU, l'AMD n'interdisait pas des forfaits CMU qui leur sont supé-
CMU. En outre, les prescriptions de mé- les dépassements d'honoraires pour ses rieurs. Toutefois, ceux-ci restent généra-
dicaments étant principalement effec- bénéficiaires, ce qui les incitait à privilé- lement inférieurs aux prix que doivent
tuées par les médecins omnipraticiens, le gier les médecins ne pratiquant pas de payer les personnes non couvertes par
taux de recours plus élevé aux consom- dépassements, c'est-à-dire plutôt les om- la CMU. Pour étudier l'impact de la CMU
6 mations pharmaceutiques des anciens
bénéficiaires de l'AMD apparaît comme
nipraticiens. Ainsi, en base de rembour-
sement, la part des dépenses de spécia-
sur la consommation, il semble donc in-
téressant d'étudier les dépenses totales
une conséquence de leur recours plus listes dans l'ensemble des dépenses de encourues par les individus pour ces
élevé aux omnipraticiens. médecins est de 42 % pour les anciens deux types de soins.
« Toutes choses égales par ailleurs »,
et en particulier à état de santé bucco-
E•5 dentaire déclaré donné, la probabilité de
recourir à des soins dentaires dans une
La modélisation des dépenses de santé : le modèle Tobit généralisé année augmente de 50 % avec le béné-
fice de la CMU par rapport à une situa-
Soit y2 le montant annuel des dépenses de santé.
tion de référence sans assurance com-
> 0 si y*1 ≥ 0 y *1 = x1α + u1 (1) u1 0 1 ρσ
y2 = où ≈ N , plémentaire (tableau 4). Cet effet est com-
avec : 2
0 si y*1 < 0 log( y 2 ) = x2 β + u2 ( 2) u2 0 ρσ σ parable, quoi qu'un peu plus élevé, à ce-
Les dépenses de santé présentées au remboursement de l'assurance maladie sont estimées à lui d'une assurance complémentaire hors
partir d'un modèle à deux équations de type Tobit généralisé. La première équation modélise la CMU (+ 38 %). Toutefois, les bénéficiai-
probabilité d'engager des dépenses de santé dans une année, et la deuxième équation modélise le res de la CMU continuent à déclarer avoir
montant de dépense annuelle de l'ensemble des individus. X1 et X2 sont des matrices de variables
explicatives incluant les indicateurs d'état de santé, les caractéristiques socio-économiques et
moins souvent effectué une visite pré-
démographiques des individus, ainsi que le fait d'être couvert ou non par la CMU. ventive chez le dentiste au cours des
L'objectif du modèle est d'estimer l'impact des variables explicatives, dont le bénéfice de la CMU, douze derniers mois que les autres assu-
sur la consommation de soins de l'ensemble des individus, qu'ils aient eu ou pas une consommation rés complémentaires 4.
dans l'année. Dans la deuxième équation, seules les dépenses des individus qui ont effectivement En revanche, « toutes choses égales
consommé des soins dans l'année sont observées, ce qui introduirait un biais de sélection si l'on se
par ailleurs », il n'y a pas d'effet significatif
contentait d'estimer la deuxième équation indépendamment de la première. Celui-ci peut être corrigé
en tenant compte de la corrélation des résidus dans l'estimation des paramètres de la deuxième de la CMU sur les dépenses dentaires ef-
équation, en incluant l'inverse du ratio de Mills, estimé à l'aide de la première équation, dans les fectuées par chaque individu (+ 5 % par
variables explicatives de la deuxième équation (Méthode de Heckman). Les effets estimés des rapport à la situation de référence), que
différentes variables explicatives du modèle sur les dépenses de santé s'interprètent alors comme
des effets théoriques sur la dépense dans le cas où décision de consommer et dépense engagée 4. Cela peut refléter un effort de prévention
seraient indépendantes. Cette forme de modélisation permet donc de distinguer l'effet des différentes réellement moindre, ou simplement une sous-
variables sur la probabilité de consommer des soins de leur effet sur la dépense. déclaration de visites préventives de la part des
bénéficiaires de la CMU.
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l'on considère l'ensemble des dépenses ou par les personnes sans couverture com- rance complémentaire, qui sont souvent
seulement les dépenses exprimées en base plémentaire ou couvertes par une assu- plus généreux que les forfaits CMU. Se-
de remboursement. Le bénéfice d'une as- rance complémentaire hors CMU. « Tou- lon l'enquête SPS 1998, la garantie opti-
surance complémentaire hors CMU sur tes choses égales par ailleurs », les béné- que offerte par la CMU peut être considé-
les dépenses dentaires exprimées en ficiaires de la CMU ont des dépenses op- rée meilleure que celle offerte par au moins
base de remboursement n'est pas non tiques même inférieures de moitié (- 60 %) 30 % de l'ensemble des contrats d'assu-
plus significativement différent de zéro à celles engagées par les personnes sans rance complémentaire de l'échantillon.
(+ 10 %). En revanche, quand on intègre assurance complémentaire, alors que les Mais ce sont les personnes qui portent
les dépassements des tarifs de la Sécurité dépenses des assurés complémentaires des lunettes ou des lentilles, soit la moitié
sociale, l'impact de l'assurance complémen- sont les plus élevées (+ 28%). « Toutes de l'échantillon, qui engagent le plus sou-
taire augmente et devient significativement choses égales par ailleurs », les dépen- vent des dépenses optiques, et elles bé-
positif (+ 22 %, il n'est toutefois toujours ses optiques des bénéficiaires de la CMU néficient vraisemblablement des couver-
pas significativement différent de l'effet de sont donc trois fois moins élevées que tures offrant les meilleures garanties.
5 % estimé pour la CMU). celles des assurés complémentaires. En
En définitive, comparé à une situation revanche, si l'on se restreint aux dépen- Un recours également accru
de référence sans assurance complémen- ses optiques exprimées en base de rem- aux auxiliaires médicaux
taire, le bénéfice de la CMU accroît la pro- boursement de la Sécurité sociale, les et aux analyses biologiques,
babilité de recourir à des soins dentaires, assurances complémentaires, CMU ou mais sans effet sur la dépense
mais n'accroît pas significativement la assurance traditionnelle, n'ont plus par individu
dépense. Cette influence de la CMU sur aucune influence sur la dépense.
les dépenses dentaires apparaît peu (en La CMU permet donc un recours ac- L'influence de la CMU sur les con-
incluant les dépassements des tarifs de cru aux soins optiques, mais avec des sommations de soins d'auxiliaires médi-
convention) ou pas (en base de rembour- dépenses réduites du fait des forfaits caux et sur les analyses biologiques est
sement) différente de l'influence d'une optiques CMU, qui fonctionnent comme comparable à l'influence d'une assurance
assurance complémentaire traditionnelle, des tarifs opposables. La faiblesse des complémentaire hors CMU : la probabi-
peut-être parce que la CMU offre une dépenses ne signifie pas pour autant que lité de recours en une année augmente,
couverture dentaire significative, qui peut le prix des lunettes soit à ce point moins mais il n'y a pas d'effet significatif sur la
être considérée comme meilleure que ce élevé pour les bénéficiaires de la CMU. Il dépense effectuée par chaque individu.
qu'offraient en 1998 au moins 40 % des est vraisemblable que les tarifs optiques « Toutes choses égales par ailleurs »,
contrats d'assurance complémentaire (en- définis pour la CMU ne permettent pas la probabilité de recourir à des soins d'auxi-
quête SPS) [7]. d'accéder à des verres et à des montures
de qualités équivalentes à celles choisies
liaires médicaux est plus élevée de 40 %
avec la CMU par rapport à une situation
7
Optique : par les autres assurés. En effet, ces der- de référence sans couverture complémen-
la CMU augmente le recours aux niers peuvent payer un reste à charge au- taire, la probabilité de recourir à des ana-
soins, mais induit des dépenses delà des remboursements de leur assu- lyses biologiques étant quant à elle plus
individuelles moins élevées du fait
des plafonds de remboursement influence de la CMU sur la probabilité de recourir aux soins
T
•04
En raison d'une faible prise en charge
TYPES DE SOINS Bénéficiaires de la CMU Assurés complémentaires hors CMU
par la Sécurité sociale, la base de rem-
Tous + 25 % (ex-amd) + 9 % (nouv. cmu) + 14 %
boursement des dépenses optiques re-
présente moins de 10 % de l'ensemble des Hospitalisation (1) + 26 % + 25 %
dépenses optiques encourues par les Ambulatoire + 25 % (ex-amd) + 9 % (nouv. cmu) + 14 %
personnes qui ne bénéficient pas de la Omnipraticiens + 49 % (ex-amd) + 26 % (nouv. cmu) + 23 %
CMU, et un quart de celles des bénéfi- Spécialistes + 65 % + 51 %
ciaires de la CMU. Pharmacie + 33 % (ex-amd) + 20 % (nouv. cmu) + 17 %
« Toutes choses égales par ailleurs », Auxiliaires médicaux + 40 % + 29 %
le bénéfice d'une assurance complémen- Biologie + 35 % + 33 %
taire, CMU ou assurance traditionnelle, Dentaire + 50 % + 38 %
conduit à un quasi doublement (+ 84 %) Optique + 84 % + 83 %
de la probabilité de consommation par Lecture : Par rapport à une situation de référence sans assurance complémentaire, la probabilité de
rapport à la situation de référence 5. En ce présenter au moins un soin au remboursement de l’assurance maladie dans l’année est, toutes
choses égales par ailleurs, plus élevées de 25 % chez les anciens bénéficiaires de l’AMD.
qui concerne l'ensemble des dépenses ns : non significativement différent de zéro.
optiques, c'est-à-dire en incluant les dé- (1) Les estimations sur le recours à l’hospitalisation sont calculées pour les assurés de la Cnamts.
passements du tarif de convention, les Champ : assurés de la Cnamts, Msa et Canam, vivant en ménages ordinaires, France Métropoli-
taine.
dépenses des bénéficiaires de la CMU Source : appariement Epas-Sps 2000 - Traitement : Drees
apparaissent toutefois très réduites, en
raison des plafonds de remboursement
de la CMU, au regard des frais engagés 5. La personne de référence, qui est sans assurance complémentaire, déclare porter des lunettes.
ÉTUDES et RÉSULTATS
élevée de 35 %. Cet impact est comparable cette proportion étant identique chez les à ne pas savoir que le dispositif avait
à celui des autres assurances complémen- personnes ne bénéficiant pas de la CMU. changé ni quels étaient leurs droits[3].
taires, qui conduisent à des probabilités En revanche, dans la deuxième vague de Lors de la deuxième vague, la connais-
de recours respectivement plus élevées l'enquête (automne 2000), 20 % des béné- sance de la CMU était meilleure, et ses
de 29 % (auxiliaires médicaux) et 33 % (ana- ficiaires de la CMU déclarent que leur état bénéficiaires avaient eu plus de temps
lyses biologiques). de santé s'est amélioré en un an, alors que pour accéder aux soins, ce qui les a peut-
cette proportion est toujours de 8 % chez être plus souvent conduit à déclarer que
La CMU permet de limiter les personnes non couvertes par la CMU. leur état de santé s'était amélioré par rap-
le renoncement aux soins Ces résultats sont confirmés « toutes cho- port à l'année précédente.
dans la même proportion ses égales par ailleurs ». Les bénéficiaires
que les autres assurances de la CMU interrogés à l'automne 2000 Bibliographie
complémentaires (deuxième vague) déclarent deux fois plus
[1] « Les Comptes de la santé 2001 », Études
souvent que les non bénéficiaires une et résultats n° 187.
26 % des bénéficiaires de la CMU dé- amélioration de leur état de santé. Cette [2] « Les déterminants individuels des dépen-
clarent en 2000 avoir déjà dû renoncer, pour analyse toutes choses égales par ailleurs ses de santé », Études et résultats n° 182.
eux-mêmes, à certains soins pour des rai- permet de s'assurer que ce résultat ne dé- [3] « L'accès aux soins des bénéficiaires de la
sons financières au cours des douze der- pend pas de différences d'état de santé, ni CMU - Résultats d'une enquête réalisée en
novembre 2000 », Études et résultats n° 152.
niers mois, alors que cette proportion est de différences dans la perception de l'état
[4] « L'aide médicale départementale : bilan
seulement de 16 % chez les personnes ne de santé au moment de l'enquête 7 entre 1996-1999 », Études et résultats n° 126.
bénéficiant pas de la CMU. Cependant, le les individus. Cela ne signifie pas pour [5] « L'effet de l'aide médicale départementale
renoncement aux soins des bénéficiaires autant que leur état de santé réel se soit sur la consommation de soins », Raynaud, So-
de la CMU est moins fréquent que celui amélioré, puisqu'on ne dispose pas pour lidarité santé 2002 n° 1.
l'année 1999 des indicateurs plus objec- [6] « Santé, soins et protection sociale en
des personnes sans aucune couverture
2000 », Auvray et al., Credes 2001.
complémentaire et disposant d'un revenu tifs d'état de santé, comme le risque vital [7] « La complémentaire maladie en France, qui
mensuel par unité de consommation infé- ou l'invalidité. bénéficie de quels remboursements ? »,
rieur à 686 €, pour lesquelles il s'élève à Les différences de résultats entre les Bocognano et al., Credes, 2000.
38 %. Ce renoncement peut remonter à deux vagues sont probablement à mettre [8] « La consommation médicale des bénéfi-
une période antérieure à la mise en place en lien avec la montée en charge de la ciaires de la CMU en 2000 », Point Stat n° 35,
CNAMTS.
de la CMU. Parmi les personnes ayant CMU. Au printemps, l'instauration de la
[9] « Les dépenses des bénéficiaires de la
déjà renoncé à des soins, deux tiers ont CMU était toute récente, et les anciens CMU », Références n° 8, Fonds CMU.
8 renoncé à des soins ou prothèses den-
taires et un quart à des lunettes, lentilles
bénéficiaires de l'AMD étaient nombreux
Parmi les personnes interrogées lors 6. L’enquête auprès des bénéficiaires de la CMU réalisée par la DREES comprend également une
partie sur le renoncement aux soins. Études et résultats n° 152.
de la première vague de l'enquête SPS
7. Les différences de perception de l’état de santé, au moment de l’enquête, à état de santé donné
(printemps 2000), les bénéficiaires de la sont mesurées par les résidus ε de l’équation Z = α X + β Y + ε où Z est l’auto-évaluation de
<
CMU étaient 8 % à considérer que leur l’état de santé (note de 0 à 10), X une matrice de variables sociodémographiques, et Y une
état de santé s'est amélioré en une année, matrice d’indicateurs objectifs d’état de santé.