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«Échec», «retrait piteux»...

Les candidats à
l'élection présidentielle critiquent la fin de
l'opération Barkhane

Par Claire Conruyt
Publié le 18/02/2022 à 09:01,
Mis à jour le 18/02/2022 à 10:02

Emmanuel Macron a annoncé le retrait des forces françaises au Mali jeudi 17 février. SARAH MEYSSONNIER / REUTERS

Emmanuel Macron a annoncé jeudi le retrait des forces françaises au


Mali.

Alors qu'Emmanuel Macron annonçait jeudi le retrait des forces françaises au Mali, le
président de la République a «complètement» récusé l'idée selon laquelle l'opération
Barkhane serait un «échec». Ce que, précisément, ses adversaires politiques
dénoncent.

À droite, Valérie Pécresse a déclaré sur LCI qu'il «ne faut pas partir comme l'ont fait
les Américains en Afghanistan», indiquant qu'il «ne faut pas abandonner ce terrain
sur lequel la France défend des valeurs universelles». «Je souhaite que nos
militaires, qui ont payé le prix du sang, puissent continuer cette lutte contre
l'islamisme, contre le djihadisme au Sahel.» La candidate Les Républicains a ensuite
déploré «la façon dont la France est traitée par la junte malienne [qui] n'est pas digne.
On ne peut pas payer le prix du sang pour un pays qui ne veut pas de [n]ous».

Éric Zemmour présentait de son côté jeudi son programme sur le thème de la
défense. À cette occasion, le candidat nationaliste a regretté l'«enlisement» au Mali,
«dans une guerre sans fin et sans but précis». «Au lieu de nous préparer à une
opération limitée et efficace pour monter un coup d'arrêt aux djihadistes, comme le fut
l'opération Serval, nous nous sommes embourbés dans un conflit tribal qui ne nous
concerne pas», a avancé le leader de Reconquête ! «Désormais, les États que nous
sommes venus aider ne nous respectent pas ou pire, nous insultent en continuant à
ne pas reprendre leurs clandestins. Dans cette affaire, où sont les intérêts de la
France ?»

À VOIR AUSSI - Retrait du Mali: «Cette décision vient beaucoup trop tard», selon
Éric Zemmour

Son adversaire nationaliste Marine Le Pen, elle, considère que la fermeture des
bases de l'armée française au Mali était inévitable. «Le président n'avait pas d'autre
choix», a-t-elle lancé. Avant d'ajouter : «L'opération Barkhane est un échec. Le fait
d'être obligé de partir après avoir été humilié à ce point par le gouvernement malien
est un échec.» Désormais, a-t-elle poursuivi «la vraie question est de savoir comment
nous partons et quels moyens nous mettons à disposition de l'armée pour pouvoir
partir dans des conditions de sécurité optimales.»

À VOIR AUSSI - Départ du Mali: l'opération Barkhane est «un échec», selon Marine
Le Pen

«C'est devenu intenable»


Dans un communiqué, le candidat écologiste Yannick Jadot indique que ce retrait
était «inévitable». «La France était intervenue à la demande du gouvernement malien
et avec un soutien très large de la population, dans le cadre d'un combat légitime
contre le terrorisme. Neuf ans plus tard, il était devenu impossible de rester sur place
contre la volonté d'un gouvernement aussi peu démocratique soit-il et d'une grande
partie du peuple.» Toujours à gauche, la candidate socialiste Anne Hidalgo, elle, a
qualifié la fin de Barkhane d'un «échec pour Emmanuel Macron» sur Radio J. Elle
qui, début février, déclarait que «la France doit tout faire pour maintenir l'opération
Barkhane» au Mali sur France 24. «Il faut compléter cette intervention qui assure la
sécurité des populations au Sahel mais aussi la nôtre, ici en Europe, par une politique
qui doit être une politique d'accompagnement au développement.»

Jean-Luc Mélenchon a quant à lui qualifié sur son blog le retrait des troupes de
«piteux». «Il faut donc partir juste parce que c'est devenu intenable. Juste écrasé
sous le poids de la bêtise et de la désinvolture des chefs civils français qui se sont
grisés en voulant jouer à la guerre. Nous laissons un pays ami en ruine (...)», a
conclu le candidat insoumis.

À VOIR AUSSI - Emmanuel Macron «récuse complètement» l'idée d'échec français


au Mali

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