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terrorisme au Sahel
Bruno Charbonneau
Dans Les Temps Modernes 2017/2 (n° 693-694), pages 322 à 340
Éditions Gallimard
ISSN 0040-3075
ISBN 9782072732720
DOI 10.3917/ltm.693.0322
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Chaque président français après Charles de Gaulle avait promis
des réformes, parfois draconiennes, de la politique africaine de la
France, incluant une révision, sinon la fin, des interventions mili-
taires françaises dans les conflits africains. Pourtant, tous ont per-
pétué les interventions militaires. François Hollande n’a pas échappé
à cette « tradition » de promesses déçues. Alors que le Président
Nicolas Sarkozy ne semblait pas inquiet de la situation au Mali au
début 2012 suite à la rébellion de janvier et au coup d’Etat de mars,
Hollande y voyait un risque significatif de déstabilisation régionale
situé aux « portes de l’Europe ». Elu en mai 2012, il fit du Mali
l’une des priorités de la diplomatie française. Pendant les mois qui
suivirent, celle-ci tenta ainsi de convaincre Américains, Européens
et autres membres des Nations Unies de l’urgence d’agir pour la
Communauté internationale. Outre quelques pays africains, les
efforts diplomatiques français eurent peine à persuader, notamment
le gouvernement américain dont l’appui était essentiel pour obtenir
une autorisation du Conseil de sécurité. Tout au long de l’année
2012, Hollande prônait une diplomatie pro-intervention tout en pro-
mettant que la France ne déploierait pas de soldats sur le sol malien.
La suite est bien connue. L’opération Serval était lancée en
janvier 2013 à la surprise de tous, dont le secrétaire américain à la
Défense, Leon Panetta, totalement pris au dépourvu par le déclen-
chement unilatéral de l’opération1. Celle-ci avait pour mission de
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avoir un impact positif sur les tableaux stratégiques et politiques
plus larges. L’action militaire de la France au Mali (appuyée par
les militaires tchadiens) est peut-être un exemple pour les armées
occidentales, afin qu’elles aient moins peur du risque et qu’elles
soient plus pro-actives2.
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plutôt inauguré une nouvelle période d’interventionnisme militaire
français en Afrique, dont la fin est inconnue. Bien que le Sahel soit
devenu une préoccupation centrale de l’Union européenne au cours
des années 2000, l’impact normatif et symbolique de l’intervention
Serval a été d’en faire un point chaud des enjeux de sécurité inter-
nationale. Le conflit malien, mais sans doute encore davantage
l’opération Serval, a mis à l’avant-scène internationale la menace
terroriste au Sahel, mobilisant gouvernements africains, européens
et américain, l’ONU, l’Union européenne et l’Union africaine
notamment. La « guerre contre le terrorisme » a ainsi redoré le
blason et renouvelé la légitimité de la posture militaire française en
Afrique.
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HISTOIRE BRÈVE DES TRANSFORMATIONS
DE LA POSTURE MILITAIRE FRANÇAISE
le cas du Mali qui n’a jamais été perçu comme membre ou victime
de la Françafrique.
Les capacités du militarisme français en Afrique proviennent
directement de la colonisation et du processus de décolonisation.
Selon Tony Chafer, contrairement à ce qui s’est passé dans d’autres
régions du monde, la décolonisation en Afrique subsaharienne
francophone a été le moment d’une « restructuration de la relation
impériale5 ». Les anciennes capacités et les relations humaines du
temps des colonies ont été transformées sur la base de nouvelles
logiques issues de la « relation spéciale » entre la France et
l’Afrique et du cadre normatif de la guerre froide. D’abord, après
la décolonisation, la « coopération militaire franco-africaine » jus-
tifiait le maintien de forces militaires françaises dans les anciennes
colonies par le besoin d’établir et de protéger la souveraineté des
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nouveaux Etats 6. Il faillait construire les armées nationales afin
d’éviter les accusations de néo-colonialisme et de soutenir les
revendications de souveraineté des Etats africains. En tant que pro-
cessus visant à construire des armées africaines fonctionnelles, cet
effort a largement échoué. Le processus de transition d’un modèle
impérial à un modèle d’armées nationales a été progressif, parfois
tumultueux, et intimement lié au processus politique de décolo-
nisation. Comme l’a démontré Camille Evrard dans le cas de la
Mauritanie, les tensions entre un appareil politique devenant afri-
cain et un appareil militaire qui restait « blanc » ont perduré pen-
dant des années après la décolonisation7. De plus, compte tenu des
ressources très limitées des Etats africains, l’armée française est
rapidement devenue une force de coercition fiable pour consolider
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appui aux Nations Unies ont constitué les pratiques de ce milita-
risme franco-africain. L’Afrique est devenue à la fois un terrain
d’exercice prestigieux pour les troupes françaises (notamment les
forces spéciales) et un lieu pour démontrer la force et l’utilité de
l’armée française dans des missions circonscrites. Ces aspects
d’une « présence musclée » ont perpétué, bien que sous différentes
formes, les routines, les habitudes et les effets de l’appareil de
sécurité franco-africain8.
La guerre froide a offert une justification géopolitique et inter-
nationale autorisant les pratiques particulières et, surtout, le
« monopole » français de l’intervention militaire en Afrique fran-
cophone. Après la guerre de Corée (1950-1953), Charles de Gaulle
pouvait prétendre que « la France est la seule puissance mondiale
dont l’armée lutte actuellement contre les communistes9 ». Ainsi,
les mouvements sociaux et les partis politiques africains pouvaient
être qualifiés de prosoviétiques ou, plus tard, prochinois ou pro-
occidentaux, établissant ainsi les paramètres des types d’indépen-
dance, de violence et de sécurité, tolérables et légitimes en Afrique.
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militaire privilégié.
Comme l’écrivait Robin Luckham, ce militarisme était un état
d’intervention permanent dans les affaires africaines qui a
influencé la composition des forces sociales, le rôle de l’Etat et la
répartition des ressources matérielles et politiques de nombreux
Etats africains. Le droit à l’insurrection, à résister à l’oppression ou
aux inégalités, et même à déterminer les fondements de la commu-
nauté, a été refusé ou strictement limité par la violence du gen-
darme, bien souvent avec l’approbation ou la demande explicite
des élites africaines au pouvoir 10. Pour paraphraser la thèse de
Jean-François Bayart sur l’Etat africain11, les difficultés des élites
africaines à assurer leur autonomie et à consolider leur pouvoir ont
nécessité la mobilisation de ressources provenant, entre autres, de
l’appareil militaire français.
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Afrique (mais pas nécessairement de leur capacité ou de leur utilité
nationale).
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notamment en Côte d’Ivoire et en Libye en 2011, et au Mali et en
Centrafrique en 2013. Cette continuité d’intervention peut s’expli-
quer en partie par la situation matérielle : infrastructures et capacités
militaires en sol africain facilitent et accélèrent la prise de décision,
car la planification et la logistique d’une opération n’exigent pas
les mêmes efforts et moyens que si toutes les troupes devaient être
déployées depuis la France. Avec le développement progressif de
« forces de projection » stationnées en France et prêtes à être
déployées rapidement en Afrique, la mission des bases militaires
permanentes a progressivement évolué vers un rôle de soutien
logistique aux forces de projection, mais cette infrastructure assure
que l’Etat français reste un acteur inévitable dans les conflits et les
interventions internationales en Afrique francophone.
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MALI
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de son investiture (15 mai 2012), le Président Hollande mettait le
Mali en haut de la liste des priorités du ministère des Affaires étran-
gères, soutenant que son prédécesseur avait négligé les risques que
représentait la déstabilisation du Mali17. Toutefois, les diplomates
français furent incapables de persuader leurs collègues du Conseil
de sécurité et de l’Union européenne, notamment les Américains,
pas convaincus que les groupes dans le Sahel représentaient une
menace sécuritaire qui les concernait. Le gouvernement américain
y voyait une crise institutionnelle de la démocratie malienne. C’est
seulement en juillet, après la destruction des mausolées de
Tombouctou, que l’ambassadeur français aux Nations Unies par-
vint à faire passer une résolution prudente qui prenait note de la
requête de la Communauté économique des Etats d’Afrique de
l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union africaine (UA) pour un mandat
autorisant le déploiement d’une force de stabilisation. La Résolution
2056 (5 juillet 2012) priait le Secrétaire général « d’arrêter et de
mettre en œuvre, en consultation avec les organisations régionales,
une stratégie intégrée de l’ONU pour la région du Sahel touchant
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rait aussi de ruiner toute chance de solution politique négociée de
la crise » 18. Après de longues négociations, le 20 décembre, le
Conseil de sécurité autorisait la Mission internationale de soutien
au Mali (MISMA) sous conduite africaine (Résolution 2085). La
résolution ne prévoyait pas une reconquête du Nord. L’armée
malienne devait être entraînée et travailler avec la MISMA, mais
les événements de janvier transféraient la crise dans sa phase de
guerre française, rendant ainsi caduque la MISMA.
En effet, le 11 janvier 2013, les forces militaires françaises
lançaient l’opération Serval afin de libérer le nord du Mali de la
menace terroriste. Le Président François Hollande justifiait cette
intervention militaire par la demande du Président malien par
intérim Dioncounda Traoré qui reconnaissait ainsi l’incapacité de
l’Etat malien à faire face à un sérieux problème de sécurité 19. La
légitimité recherchée et la nécessité supposée de l’intervention
reposaient donc sur l’articulation entre la possibilité de l’effon-
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la diplomatie et la stratégie médiatique françaises mettent l’accent
sur les activités des groupes islamistes afin d’attirer l’attention de la
Communauté internationale21. La position française consistait à
résoudre le problème islamiste d’abord en vue de mettre en place les
conditions nécessaires à la résolution politique du conflit malien. La
Résolution 2085 (20 décembre 2012) autorisait une force africaine,
mais ne contenait aucun calendrier ou mécanisme de génération de
troupes. Le gouvernement français avait néanmoins quelques alliés.
Le président du Niger, Mahamadou Issoufou, recommandait forte-
ment une action militaire rapide afin de sauver son pays de la
« contagion ». Les Présidents Macky Sall (Sénégal) et Alpha Condé
(Guinée) étaient aussi en faveur d’une telle solution.
Malgré les déclarations officielles et les reportages médiatisés à
propos de la menace globale que les rebelles islamistes maliens
représentaient, la situation était imbriquée dans des dynamiques
maliennes spécifiques. Les 9 et 10 janvier 2013, la situation à
Bamako est tendue. Certains mouvements politiques, dont la plupart
avaient été créés après le coup d’Etat de mars 2012 qu’ils approu-
vaient, demandaient la création immédiate d’une plateforme natio-
nale et souveraine pour la transformation du Mali. Ils exigeaient
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serait parisienne, demandait un soutien à la collecte de renseigne-
ments et un appui aérien aux troupes maliennes (mais pas de troupes
au sol23). La décision d’intervenir militairement fut prise le 10 jan-
vier 2013 et l’opération Serval débuta officiellement le lendemain.
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cet Etat ami, le Mali, de la sécurité de sa population, et celle éga-
lement de nos ressortissants [...] Cette opération [militaire] durera
le temps nécessaire [...] Les terroristes doivent savoir que la
France sera toujours là lorsqu’il s’agit non pas de ses intérêts fon-
damentaux mais des droits d’une population, celle du Mali qui
veut vivre libre et dans la démocratie26.
25. La lumière reste à faire sur les circonstances de cette attaque sur-
prenante.
26. Cité dans Stephen W. Smith, « In Search of Monsters », London
Review of Books, 35, 3, 2013.
27. Les écrits sur le conflit malien se concentrent majoritairement
sur la menace terroriste. Voir, par exemple, Michael Shurkin, Stephanie
Pezard, S. Rebecca Zimmerman, Mali’s Next Battle. Improving Counter-
terrorism capabilities, Rand Corporation, 2017.
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historique du conflit, l’attrait et l’intégration locaux des groupes
islamistes et le rôle des acteurs internationaux dans la production
des conditions permettant leur émergence 29. L’accent mis sur la
violence islamiste et terroriste a autorisé et légitimé l’intervention
militaire française et internationale, mais cela a aussi contribué à
une redistribution du pouvoir au Mali :
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torisation, en avril 2013, d’une force de maintien de la paix, la
MINUSMA, dont le mandat principal est la « stabilisation des prin-
cipales agglomérations et [la] contribution au rétablissement de
l’autorité de l’Etat dans tout le pays » (Résolution 2100).
L’opération Serval, il est vrai, n’a jamais eu la prétention d’of-
frir une solution politique, seulement de mettre en place les condi-
tions pour celle-ci. La destruction et la répression des groupes
terroristes devaient créer l’espace nécessaire à une résolution poli-
tique du conflit malien. La MINUSMA, autorisée en avril 2013,
était déployée pour appuyer le processus politique et effectuer un
certain nombre de tâches d’ordre sécuritaire. Toutefois, notam-
ment à partir de l’été 2014, il devint clair que la solution ne vien-
drait pas d’elle-même et demandait un engagement politique sur le
long terme. Ainsi, l’opération Serval s’est transformée en opéra-
tion de contre-terrorisme Barkhane, qui opère officiellement sur la
zone du G5 Sahel, soit le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le
Niger et le Tchad. L’intervention Barkhane est justifiée sur une
double logique de « guerre au terrorisme » et de division du travail
entre les forces françaises et onusiennes. D’un côté, la France est
au cœur d’un dispositif contre-terroriste (soutenu par les Etats-
Unis, l’Union européenne et les membres africains du G5 Sahel)
qui doit, en théorie, permettre l’établissement des conditions
nécessaires à la résolution des conflits et à la consolidation de la
paix en éliminant les terroristes. De l’autre, la MINUSMA doit
faciliter le processus de paix entre les partis perçus comme légi-
times.
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cier), du soutien financier de l’Union européenne et de la coopé
ration des gouvernements africains concernés, mais également fort
utile à tous. Les Etats-Unis perçoivent une menace terroriste au
Sahel, mais pas un intérêt national assez significatif pour s’y
investir davantage. L’Union européenne est concernée par les flux
migratoires et les trafics qui pourraient déstabiliser l’Europe. Les
gouvernements africains y trouvent leur compte, Barkhane assu-
rant la sécurité et la stabilité des régimes du G5 Sahel. La restruc-
turation du dispositif militaire français suite à l’opération Serval
rétablit ainsi un état d’intervention militaire permanent.
L’émergence de la violence demeure intimement liée au pro-
blème de l’Etat, de sa légitimité et de la moralité des systèmes de
répartition des ressources et des pouvoirs. Une zone d’exception
permettant l’intervention militaire française fait fi des dilemmes et
des obstacles de divers régimes de souveraineté, dont ceux des
Etats et des organisations régionales africaines. De plus, la visibi-
lité grandissante des forces militaires françaises et américaines
semble avoir renforcé le profil et les activités des groupes djiha-
distes plutôt que d’avoir discrédité leur idéologie terroriste.
Comme les justifications au temps de la guerre froide, la « guerre
contre le terrorisme » a tendance à obscurcir, négliger, cacher, ou
même à exacerber ces enjeux fondamentaux. Il importe de ne pas
sous-estimer la question de la légitimité des régimes politiques en
place et des liens avec une « guerre contre le terrorisme ». Un appui
sans faille aux régimes autoritaires risque fort d’être préjudiciable.
D’abord, cela revient à soutenir les comportements de ces régimes
qui ont en partie alimenté les conflits au départ. Ensuite, cela risque
de délégitimer l’action internationale, celle-ci étant alors perçue
par plusieurs segments de la population comme alliée de régimes
autoritaires nationaux ou subnationaux. L’histoire des interven-
tions militaires françaises ne manque pas d’exemples à cet égard.
La gouvernance démocratique et les droits de la personne sont
considérablement minés par la militarisation et la sécurisation des
politiques visant le Sahel-Sahara. L’opération Barkhane est au
cœur d’une restructuration fondamentale de la gouvernance régio-
nale sécuritaire, mais cette restructuration dépasse largement le
cadre des relations franco-africaines bien qu’elle soit ancrée dans
celles-ci.
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