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La Restauration d'Etat contre la démocratie pro-occidentale :

Analyse introductive de la révolution Neopanafricaniste

Depuis l'effondrement du mur de Berlin symbolisant le triomphe du libéralisme, s'ajoutant à


cela le discours de la Baule de François Mitterrand, les dirigeants africains se sont sentis
obligés, sous l'injonction des pays occidentaux, de s'ouvrir au multipartisme et d'instaurer un
semblant de jeu démocratique.
Outre les multiples guerres qui ont découlé de ces ouvertures "démocratiques" dans les années
1990, ces simulacres d'élections n'ont, en ce 21ème siècle, plus aucune légitimité populaire, tant
elles ne reflètent plus la volonté populaire.

À noter que la démocratie dite occidentale n'a jamais permis le développement d'un pays, y
compris en Occident. En effet, la révolution industrielle de ces pays s'est faite sans que la
majorité de la population puisse exercer le droit de vote, en outre il faut rappeler les entreprises
impérialistes peu regardantes des droits de l'homme qu'ils ne cessent de proclamer. Une autre
ironie de la démocratie, qu'on ne soulignera jamais assez, est l'arrivée au pouvoir des Nazis par
le biais du jeu démocratique.
On demande donc à l'Afrique de réaliser l'inédit en se développant économiquement en suivant
ce schéma démocratique.

Avec ses multiples échecs, cet entêtement a fait émerger les Restaurations d'États dans un
monde multipolaire. Elle intervient dans des pays en défaut de souveraineté et où l'expression
populaire est confisquée par une minorité.

Au 21ème siècle, l'imposture de la prétendue "démocratie représentative" à l'occidentale a


atteint ses limites. Rejetée et dénoncée par les masses africaines, elle est encore soutenue par
des technocrates séniles incapables de reconnaître l'échec de ce processus depuis le discours de
La Baule. Cette situation est exacerbée par les politiciens franco-africains, experts en acrobaties
et en contorsions constitutionnelles pour s'éterniser au pouvoir. L'équation est complétée par
des institutions "africaines" continentales et sous-régionales (Union africaine, CEDEAO) plus
soumises à l'occident que Bokassa ne l'était au Général De Gaulle.

Pour ceux qui croient encore en cette démocratie occidentale, il est nécessaire, dans un élan
"christique", de les éclairer avec le bilan macabre de l'accession au pouvoir de ces présidents
France-africains démocratiquement élus.

En Côte d'Ivoire, Alassane Ouattara, parrain d'une rébellion, accède au pouvoir après une guerre
civile post-électorale ayant entraîné la mort de plus de 3000 personnes. Non repus de ce bilan
macabre, il manipule la constitution pour obtenir un troisième mandat illégal en 2020, écartant
ainsi ses principaux adversaires, ce qui conduit à des centaines de morts et de blessés.

Au Sénégal, un pays souvent présenté à tort comme un modèle démocratique malgré ses
multiples violences électorales, Macky Sall prend le pouvoir en 2012 après un affrontement
intense avec son ancien mentor, Abdoulaye Wade, qui tentait de se maintenir de façon illégale
au pouvoir.
Macky Sall, surpassant son maître, Wade, use à son tour de subterfuges pour écarter ses
principaux opposants. En février 2024, il repousse les élections de six mois, atteignant ainsi un
sommet dans le machiavélisme politique.
Les conséquences de ces errements démocratiques se traduisent par des centaines de victimes
et des milliers d'emprisonnements.

Ces exemples s'étendent également à la Guinée sous Alpha Condé, avec ses centaines de
victimes, et dans une moindre mesure au Niger, avec l'arrivée au pouvoir de Mohamed Bazoum,
marquée par des violences post-électorales et l'exclusion abusive de son principal opposant lors
du scrutin.

Les partisans de ces systèmes de gouvernance cherchent à maintenir le statu quo, incapable de
relever les défis propres aux réalités africaines car ayant dans le sang le mimétisme de
l'Occident. En réponse, des militaires patriotes décident donc de prendre leurs responsabilités.

Inspirés par les discours néo panafricanistes, portés principalement par Kemi Seba et des
activistes comme Nathalie Yamb, ainsi que par d'autres membres de la société civile africaine,
ces militaires entreprennent des Restaurations d'État, renversant ainsi des dirigeants illégitimes
et impopulaires.

Face à l'incapacité de l'Union Africaine et de la CEDEAO à réagir contre la confiscation du


pouvoir par les "Françafricains", ces organisations s'emploient à prendre des sanctions
inhumaines, illégales et illégitimes à l'encontre des pays de l'AES. Ces sanctions, dictées par
les forces impériales occidentales, ne font que renforcer la détermination des peuples africains.

Contrairement au simulacre des jeux démocratiques, les restaurations d'État ne causent aucune
perte en vies humaines, car guidées par la volonté populaire. La seule victime des restaurations
d'État de l'AES est la Françafrique.

En guise d'expression et de représentation de la volonté populaire, des modèles d'élections plus


locales et décentralisées, avec un Conseil des Sages inspiré par la tradition africaine, peuvent
constituer des pistes de solutions alternatives.

BAYO

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