Vous êtes sur la page 1sur 18

Université Mohammed Ier, Faculté des Sciences, Oujda

INTRODUCTION A
LA RELATIVITE
RESTREINTE
CHAPITRE I

Prof. Dekhissi Hassane

20/10/2020
I. CHAPITRE 1 ..................................................................................................................... 2
I.1 RELATIVITE GALILEENNE .................................................................................. 2
I.1.1 Introduction .......................................................................................................... 2
I.1.2 Postulats de la relativité galiléenne ...................................................................... 2
I.1.3 Transformation de Galilée ................................................................................... 3
I.1.4 Défi de l’électromagnétisme à la mécanique ....................................................... 4
I.2 RELATIVITE RESTREINTE ................................................................................... 5
I.2.1 Principes ou postulats de la relativité restreinte................................................... 5
I.2.2 Transformation de Lorentz .................................................................................. 6
I.2.3 Quadrivecteur position ......................................................................................... 8
I.2.4 Les lois de transformation des vitesses .................................................... 9
I.3 CONSEQUENCES DE LA TRANSFORMATION DE LORENTZ ...................... 10
I.3.1 Dilatation des temps........................................................................................... 10
I.3.2 Contraction des longueurs ................................................................................. 11
I.4 NOTION DE DYNAMIQUE RELATIVISTE........................................................ 12
I.4.1 Quantité de mouvement ..................................................................................... 12
I.4.2 Energie cinétique relativiste............................................................................... 12
I.4.3 Energie totale ..................................................................................................... 13
I.4.4 Relation entre énergie et quantité de mouvement .............................................. 13
I.4.5 Quadrivecteur énergie-impulsion ...................................................................... 14
I.4.6 Cas du photon .................................................................................................... 14
I.5 SYSTEME DU LABORATOIRE ET SYSREME DU CENTRE DE MASSE ...... 14
I.5.1 Système du Laboratoire (SL) ............................................................................. 15
I.5.2 Le Système du Centre de Masse (SCM) ............................................................ 15
I.6 Réactions entre particules ........................................................................................ 16
I.6.1 Annihilation électron-positron ........................................................................... 16
I.6.2 Création de particules ........................................................................................ 17

20 octobre 2020 1
Introduction à la relativité restreinte, SMP S5, (Prof. H. Dekhissi)
I. CHAPITRE 1
INTRODUCTION A LA RELATIVITE RESTREINTE

I.1 RELATIVITE GALILEENNE

I.1.1 Introduction

Les lois qui gouvernent le mouvement des objets ont été basées sur des « évidences » :

* Le temps était « absolu », ou universel : il s'écoulait partout de la même manière.

* L’espace ou les distances entre différents points d'un solide avaient aussi un caractère absolu.

* Une force appliquée pendant un temps suffisamment long était susceptible d'accélérer sans
limite un corps matériel.

* La masse d'un corps était aussi considérée comme une caractéristique absolue.

Jusqu'à la fin du XIXe siècle, personne ne s’en doutait de ces idées. Actuellement on
sait que ces évidences ne sont pas tout à fait correctes. Au début du XXème siècle, ce
renversement des évidences est apparu et il impliquait des comportements vraiment nouveaux
surtout pour les objets physiques se déplaçant à une très grande vitesse « s’approchant de la
vitesse de la lumière ».

De nos jours et grâce aux progrès des technologies on est en mesure d’effectuer des
mesures de distance et de temps d'une extrême précision. De même, la mise au point des
accélérateurs (comme le LEP et LHC au CERN), il est possible de communiquer une vitesse
voisine de celle de la lumière à des particules comme des électrons, des protons et des ions.

Dans ce chapitre on va donner une introduction succincte à la relativité restreinte qui


permet à l’étudiant d’avoir une idée simple sur la cinématique et la dynamique relativiste.

I.1.2 Postulats de la relativité galiléenne

Rappelons brièvement certaines connaissances concernant les référentiels d’inertie ou


référentiels galiléens. Ces référentiels sont en mouvement de translation rectiligne uniforme
les uns par rapport aux autres.

Les principes de la relativité de Galilée (utilisés comme postulats de base de toute la mécanique
Newtonienne) sont :

20 octobre 2020 2
Introduction à la relativité restreinte, SMP S5, (Prof. H. Dekhissi)
1) Les lois de la mécanique sont les mêmes dans tous les référentiels d’inertie. (Ne
changent pas de forme lorsqu’on passe d’un référentiel d’inertie à un autre, les lois de Newton
sont valables dans tous les référentiels d’inertie).

2) Le temps et l’espace sont absolus. Ainsi les intervalles de temps et d’espace


(distances) qui séparent deux observations sont les mêmes pour tous les observateurs. Ainsi il
nous paraît certain qu’à partir de ces deux « évidences », un objet se déplaçant à la vitesse v
pendant un temps t parcourt la distance ∆𝑥 de telle sorte que ∆𝑥 = 𝑣 × ∆𝑡 quel que soit le
référentiel galiléen dans lequel on se place.

On peut admettre que les hypothèses évoquées précédemment (universalité des lois de la
mécanique et du temps) sont vraies pour les phénomènes physiques que l’on peut observer.

I.1.3 Transformation de Galilée


y 𝑢

Soient un référentiel d’inertie R (O,x,y,z) muni d’une horloge y '

placée en O pour mesurer le temps t et un référentiel d’inertie S’ (x',y',z')


S (x,y,z)
R’(O’,x’,y’,z’) en mouvement rectiligne et uniforme de vitesse 𝑢

x
x
par rapport à R avec une horloge placée en O’ pour mesurer '

le temps t’. z z
'
A t=t’=0 les deux horloges et les deux repères coïncident. Un même événement vu dans les
deux référentiels est caractérisé par x,y,z et t dans R et x’,y’,z’ et t’ dans R’ et qui sont liés par
les relations :

𝑡′ = 𝑡
𝑥 ′ = 𝑥 − 𝑢𝑡
{ Transformation de Galilée
𝑦′ = 𝑦
𝑧′ = 𝑧

Les relations qui relient les vitesses sont :

dx' d ( x − ut )
v' = = = v − u , C’est la loi de composition de vitesses de Galilée
dt ' dt

L’accélération sera :

dv' d (v − u ) dv
= =  a' = a , Même Accélération
dt' dt dt

20 octobre 2020 3
Introduction à la relativité restreinte, SMP S5, (Prof. H. Dekhissi)
I.1.4 Défi de l’électromagnétisme à la mécanique

L’apparition de la théorie de l’électromagnétisme de Maxwell-Lorentz ainsi que


certaines expériences d’électromagnétisme telles que celles de Fizeau et de Michelson-Morley
ont conduit à une incompatibilité entre les hypothèses décrites précédemment et la loi de
propagation de la lumière qui voulait que celle-ci se propage à la vitesse constante c.

En effet, on peut mettre en évidence directement la non invariance des équations de


Maxwell sous les transformations de Galilée. Si ces équations sont supposées vraies dans
n'importe quel référentiel galiléen, elles conduisent par exemple dans R à l'équation de
propagation:

𝜕 2 𝐸⃗
∆𝐸 − 𝜖0 𝜇0 =0
𝜕𝑡 2

Dans n'importe quel autre référentiel R' galiléen on doit avoir :


𝜕 2 ⃗⃗⃗
𝐸′
∆𝐸′ − 𝜖0 𝜇0 =0
𝜕𝑡′2

Ces équations possèdent comme solution une onde électromagnétique qui se propage à la
1
même vitesse 𝑐 = dans tous les référentiels galiléens. Ceci est incompatible avec la
√ 𝜖 0 𝜇0
transformation de Galilée selon laquelle si la vitesse est c dans R elle doit être c-u dans R'
même pour la lumière bien sûr.

Ainsi plusieurs faits expérimentaux ont montré que les transformations de Galilée ne
sont plus valables lorsque la vitesse s’approche de celle de la lumière. On peut citer quelques
exemples :

1) Prenons une source de lumière au repos dans un référentiel d’inertie, ce dernier est
en mouvement rectiligne uniforme de vitesse 𝑢 ⃗ par rapport à un référentiel d’inertie R. Dans
R’ la source émet un signal lumineux qui se propage à la vitesse c  300.000 km/s. D’après la
loi d’addition des vitesses de la mécanique, la vitesse de la lumière mesurée par l’observateur
situé dans R doit être v=u+c> c. Les vitesses doivent s’ajouter arithmétiquement, ce qui n’est
pas le cas d’après ce qui a été dit.

Les physiciens du XIXe siècle, et en particulier Fresnel, n’admettaient pas l’idée d’une
propagation sans support matériel, Ils imaginèrent donc un milieu hypothétique baignant tout
l’univers, appelé « éther », et dont les vibrations assuraient la propagation des ondes
électromagnétiques dans le vide. La lumière ne devait alors se propager avec une vitesse bien
définie c, prédite par la théorie électromagnétique, que dans les milieux au repos par rapport
à l’éther. Remarquons que l’éther devait posséder des propriétés contradictoires : il ne devait
offrir aucune résistance aux déplacements planétaires, mais pour transmettre des ondes
transversales comme la lumière, il devait être pratiquement incompressible.

20 octobre 2020 4
Introduction à la relativité restreinte, SMP S5, (Prof. H. Dekhissi)
Afin de vérifier cette hypothèse de l’éther, une expérience a été réalisée par deux
chercheurs américains, Michelson et Morley, de 1881 à 1887. Michelson et Morley voulaient
mesurer à l’aide d’un interféromètre de leur conception la vitesse tangentielle de la Terre sur
son orbite autour du Soleil. Le principe de leur dispositif expérimental consistait à séparer un
rayon lumineux en deux branches, l’une était alignée sur la direction du mouvement de la Terre
et l’autre était perpendiculaire, puis de les faire interférer. D’après la loi d’addition des vitesses,
la première composante devait avoir une vitesse différente de l’autre composante. En mesurant
l’écart entre les franges d’interférence il était possible d’en tirer la vitesse tangentielle de la
Terre. Leur expérience fut répétée plusieurs fois mais elle donne à chaque fois le même résultat:
la vitesse de la lumière était identique dans les deux branches. Tout se passait comme si la
loi d’addition des vitesses ne s’appliquait pas à la lumière.

3) Les particules ayant des masses nulles (les photons) se déplacent toujours avec une
vitesse égale à c et ne peuvent être au repos. Au contraire, les particules massives ont toujours
été observées avec une vitesse < c, en particulier en exerçant une force F constante sur un
électron on doit avoir une augmentation linéaire de la vitesse en fonction du temps :
F
u = at = t or expérimentalement la dépendance u=f(t) est linéaire pour des vitesses qui ne
m
sont pas trop élevées, par la suite l‘augmentation est inférieure à celle prévue et par conséquent
la vitesse s’approche d’une manière asymptotique de c, ce qui est en contradiction avec les
prévisions de la mécanique non relativiste.

4) Expérimentalement on a observé que la vie moyenne des particules instables varie


selon la variation de la vitesse par rapport à l’observateur fixe. La vie moyenne des particules
devient plus grande lorsque ces derniers ont une vitesse plus grande.

5) Aucun accélérateur de particules de haute énergie ne fonctionnerait si ce dernier était


projeté selon des bases de la mécanique classiques.

I.2 RELATIVITE RESTREINTE

Devant ces contradictions, Einstein réussit à les éliminer définitivement et clairement


en formulant la théorie de la relativité restreinte en 1905. Ainsi la mécanique et
l'électromagnétisme sont réconciliées par
- l'abandon de la notion de référentiel absolu
- l'abandon de la notion de temps et d'espace absolus

I.2.1 Principes ou postulats de la relativité restreinte

1er postulat (dit principe de relativité) : toutes les lois de la physique sont les mêmes
dans les référentiels galiléens. Aucune loi de la physique ne permet d'attribuer un caractère
absolu à un repère galiléen particulier.

20 octobre 2020 5
Introduction à la relativité restreinte, SMP S5, (Prof. H. Dekhissi)
En effet, nous savons que les lois de la mécanique gardent leur valeur dans les systèmes de
coordonnées dits galiléens et Einstein a généralisé cette hypothèse en l’appliquant à toutes les
lois de la physique (mécaniques, électrodynamiques et optiques).

2eme postulat : La vitesse de la lumière dans le vide est une constante universelle dans
tout repère galiléen indépendamment du mouvement relatif entre observateur et source. La
vitesse de la lumière est un invariant c= 299792458m/s exactement.

Les deux postulats de la relativité restreinte sont la base de la théorie de la relativité


restreinte et à partir de ceux-ci nous allons dériver toutes les équations nécessaires à la
compréhension des phénomènes physiques observables. Avant de faire cette dérivation, il est
bon de rappeler que cette théorie et ces postulats ne sont valables que pour des référentiels
galiléens, c’est-à-dire des référentiels en mouvement de translation rectiligne uniforme les uns
par rapport aux autres. C’est d’ailleurs pourquoi on l’appelle théorie de la relativité restreinte.

I.2.2 Transformation de Lorentz

Dans un référentiel galiléen R, un point est caractérisé par les coordonnées d’espace
(x,y, z) et la transformation de Galilée fait correspondre un point (x, y, z) d’un référentiel R au
point (x’, y’, z’) du référentiel R’ en translation uniforme par rapport à R.

En relativité restreinte, nous cherchons à faire correspondre par une transformation


mathématique un quadruplet (x, y, z, t) caractérisant un événement observé dans le référentiel
R au quadruplet (x’, y’, z’, t’) caractérisant ce même événement observé dans le référentiel R’ en
mouvement de translation uniforme par rapport à R.

Dans ce chapitre on ne s’intéresse pas au calcule pour retrouver cette transformation néanmoins
on doit rappeler qu’il faut tenir compte des propriétés de l’espace à savoir l’homogénéité, la
symétrie et l’isotropie et les principes de la relativité pour aboutir à une telle transformation.

La transformation obtenue, supposée à première vue linéaire, s’écrit de la façon suivante :

x' =  ( x − ut) (1)


Où  est un facteur à déterminer. Pour u faible  doit tendre vers 1.
On peut également écrire l’expression inverse en utilisant le principe de la relativité.
x =  ( x'+ut' ) (2)
La différence essentielle est que maintenant on a introduit le temps t’mesuré par rapport à
l’observateur mobile et qui peut être différent de t mesuré par rapport à l’observateur fixe. On
doit donc abandonner le concept du temps absolu qui s’écoule de la même manière par tout.
De (1) et (2) on peut déterminer le facteur  appelé « facteur de Lorentz » en tenant compte du
deuxième postulat de la relativité (c=constante) :
Pour la lumière, on sait que
𝑥 = 𝑐𝑡 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙𝑒 𝑟é𝑓é𝑟𝑒𝑛𝑡𝑖𝑒𝑙 𝑅
𝑥′ = 𝑐𝑡′ 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙𝑒 𝑟é𝑓é𝑟𝑒𝑛𝑡𝑖𝑒𝑙 𝑅′

20 octobre 2020 6
Introduction à la relativité restreinte, SMP S5, (Prof. H. Dekhissi)
𝑥. 𝑥 ′ = 𝛾(𝑥 − 𝑢𝑡)𝛾(𝑥 ′ + 𝑢𝑡 ′ ) = 𝛾 2 (𝑥𝑥 ′ + 𝑥𝑢𝑡 ′ − 𝑥 ′ 𝑢𝑡 − 𝑢2 𝑡𝑡 ′ )

𝑢𝑡 ′ 𝑢𝑡 𝑢2 𝑡𝑡′
1 = 𝛾 2 (1 + − − )
𝑥′ 𝑥 𝑥𝑥′

𝑢 𝑢 𝑢2 1 𝑢
1 = 𝛾 2 (1 + 𝑐 − 𝑐 − 𝑐 2 ) ⇒ 𝛾 = avec 𝛽 =
√1−𝛽2 𝑐

Concernant le temps t et t' on a:


D'après (1) 𝑥 ′ = 𝛾(𝑥 − 𝑢𝑡) 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑥 = 𝑐𝑡 𝑒𝑡 𝑥 ′ = 𝑐𝑡 ′ 𝑜𝑛 𝑎𝑢𝑟𝑎:
𝑢𝑥 𝑢𝑥
𝑐𝑡 ′ = 𝛾 (𝑐𝑡 − ) ⇒ 𝑡 ′ = 𝛾(𝑡 − 2 )
𝑐 𝑐

De la même manière on aura 𝑥 = 𝛾(𝑥 ′ + 𝑢𝑡′)𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑥 = 𝑐𝑡 𝑒𝑡 𝑥 ′ = 𝑐𝑡 ′ 𝑜𝑛 𝑎𝑢𝑟𝑎:


𝑢𝑥′ 𝑢𝑥′
𝑐𝑡 = 𝛾 (𝑐𝑡 ′ + ) ⇒ 𝑡 = 𝛾(𝑡 ′ + 2 )
𝑐 𝑐

t' est le temps propre mesuré dans R’ et t est le temps apparent mesuré dans R qui voit R' en
mouvement.

D’où la loi de transformation de coordonnées ou transformation de Lorentz :

𝑥 ′ = 𝛾(𝑥 − 𝑢𝑡) 𝑥 = 𝛾(𝑥 ′ + 𝑢𝑡 ′ )



𝑦 =𝑦 𝑦 = 𝑦′
𝑧′ = 𝑧 et 𝑧 = 𝑧′
u u
t ' =  (t − 2 x) t =  (t '+ 2 x' )
( c ) ( c )

𝑐𝑡′ 𝑐𝑡
𝑥′ 𝑥
La forme matricielle sera sous la forme : ( ) = Γ ( ) On peut calculer le déterminant de
𝑦′ 𝑦
𝑧′ 𝑧
la matrice  on aura : det  =1 et par conséquent on peut déterminer la matrice inverse − et
ainsi :

𝑐𝑡′ 𝛾 − 𝛽𝛾 0 0 𝑐𝑡
𝑥′ 0 0 )(𝑥)
( ) = ( −𝛽𝛾 𝛾
𝑦′ 0 0 1 0 𝑦
𝑧′ 0 0 0 1 𝑧

𝑐𝑡 𝛾 𝛽𝛾 0 0 𝑐𝑡 ′
𝑥 𝛽𝛾 𝛾 0 0 ) ( 𝑥′ )
et ( ) = (
𝑦 0 0 1 0 𝑦′
𝑧 0 0 0 1 𝑧′

20 octobre 2020 7
Introduction à la relativité restreinte, SMP S5, (Prof. H. Dekhissi)
Ainsi, en relativité restreinte, la transformation de Lorentz transforme non seulement
les coordonnées d’espace mais aussi la coordonnée de temps. C’est ce point qui est le plus
remarquable par rapport à la transformation de Galilée qui était jusqu’alors universellement
admise.

I.2.3 Quadrivecteur position

Un quadrivecteur est un ensemble de quatre composantes (𝐴0 , 𝐴1 , 𝐴2 , 𝐴3 ) = (𝐴0 , 𝐴) qui


se transforme comme (ct, x, y, z) = (ct,𝑟) par changement de référentiel (selon la transformation
de Lorentz) avec :
* Le produit scalaire de deux quadrivecteurs qui est défini par :
⃗ ) = 𝐴0 𝐵0 − 𝐴. 𝐵
(𝐴0 , 𝐴). (𝐵0 , 𝐵 ⃗
* Le carré de la norme d’un quadrivecteur est égal au produit scalaire d’un quadrivecteur par
2
lui-même : (𝐴0 , 𝐴) = 𝐴20 − 𝐴12 − 𝐴22 − 𝐴23
* Le carré de la norme d’un quadrivecteur est un scalaire :
2
⃗⃗⃗⃗⃗ )2 = (𝑐∆𝑡)2 − (∆𝑋
par exemple : (𝑐∆𝑡, ∆𝑋 ⃗⃗⃗⃗⃗ ) = 𝑑𝑆 2 qui est un scalaire.
𝑐𝑡
𝑥
La quantité ( ) est appelé donc quadrivecteur position est qui se transforme selon la
𝑦
𝑧
transformation de Lorentz selon les expressions précédentes. Comme les vecteurs sont
2
⃗ | , les quadrivecteurs sont caractérisés par la pseudo-norme qui
caractérisés par la norme |𝑉
est donnée par :
2
r = c 2t 2 − x 2 − y 2 − z 2
Soient deux événements A et B caractérisés par :
𝑐𝑡1 𝑐𝑡2
𝑥 𝑥
( 𝑦1 ) et ( 𝑦2 ) ,
1 2
𝑧1 𝑧2
𝑐𝑡2 − 𝑐𝑡1 𝑐∆𝑡
𝑥2 − 𝑥1 ∆𝑥
𝐴𝐵 = ( 𝑦 − 𝑦 )=(
La pseudo-norme du quadrivecteur AB caractérisé par 𝑟⃗⃗⃗⃗⃗ ) dans R
2 1 ∆𝑦
𝑧2 − 𝑧1 ∆𝑧
 2
sera : dS = rAB = c t − x − y − z
2 2 2 2 2 2

Cette quantité est appelée intervalle espace-temps dS 2 = I:


Si on fait un changement de référentiel en passant de R à R’, l’événement AB sera caractérisé
𝑐𝑡′2 − 𝑐𝑡′1 𝑐∆𝑡′
𝑥′ − 𝑥′ ∆𝑥′
par le quadrivecteur ⃗⃗𝑟′𝐴𝐵 = 2 1
=( ) dans R’ ayant la pseudo norme:
𝑦′2 − 𝑦′1 ∆𝑦′
( 𝑧′2 − 𝑧′1 ) ∆𝑧′
dS ' 2 = I ' = c 2 t ' 2 −x' 2 −y' 2 −z ' 2 et qui se transforme selon la transformation de Lorentz.
On peut exprimer ct ' et x' en fonction de ct et x sachant que y' = y et z ' = z et on
remplace dans I’. On montre facilement que :

20 octobre 2020 8
Introduction à la relativité restreinte, SMP S5, (Prof. H. Dekhissi)
I ' = c 2 t '2 −x'2 −y'2 −z '2 = (ct − x) 2 − (x − ct ) 2 − y 2 − z 2

I ' = ( 2 −  2 2 ) c 2 t 2 − x 2 − y '2 −z '2 = I = Cts 
Ainsi, la quantité I = c 2 t 2 − x 2 − y 2 − z 2 = I ' = c 2 t ' 2 −x' 2 −y' 2 −z ' 2 = cst dans tous
les référentiels galiléens. La pseudo-norme du quadrivecteur position est donc un invariant
relativiste.

En résumé :
-Relativité de Galilée on a : ∆𝒕 𝒆𝒕 |∆𝒙| invariants puisque l’espace et le temps sont absolus.
 2
-Relativité restreinte on a : dS 2 = rAB = c 2 t 2 − x 2 invariant

Les lois de transformation des vitesses


I.2.4 dx dy dz
Ux = Uy = Uz =
dt dt dt
 dx = dx'+udt'
dy = dy'
dz = dz'
u
dt = dt '+ 2 dx'
c
dx'
+u
dx dx'+udt' dt ' U ' x +u
 Ux = = = =
dt dx' u dx' u
dt'+u 2 1 + 2 1 + 2 U 'x
c c dt' c
De la même manière on aura :
dy'
dy dy' dt' U 'y
Uy = = = =
dt dx' u dx' u
dt'+u 2  (1 + 2 )  (1 + 2 U ' x )
c c dt' c
dz'
dz dz' dt' U 'z
Uz = = = =
dt dx' u dx' u
dt'+u 2  (1 + 2 )  (1 + 2 U ' x )
c c dt' c
La transformation inverse se fait en effectuant le changement de signe de u. Le résultat définitif
sera :
Ux −u U ' x +u
U 'x = Ux =
u u
1− 2 U x 1 + 2 U 'x
c c
Uy U' y
U 'y = Uy =
u u
 (1 − 2 U x )  (1 + 2 U ' x )
c c
Uz U 'z
U 'z = Uz =
u u
 (1 − 2 U x )  (1 + 2 U ' x )
c c

20 octobre 2020 9
Introduction à la relativité restreinte, SMP S5, (Prof. H. Dekhissi)
I.3 CONSEQUENCES DE LA TRANSFORMATION DE
LORENTZ

I.3.1 Dilatation des temps

Une des conséquences les plus surprenantes de la transformation de Lorentz, et donc


de la relativité restreinte est "ce qu’on appelle" la dilatation du temps.

Soit un phénomène qui se produit en un point fixe de R’ et durant de l’instant t’1 à t’2.
Ces durées étant lues sur l’horloge liée à R’ et situé au point x’0. La durée t0=t’2-t’1 est appelée
durée propre de ce phénomène. Un observateur de R pointera ces événements sur l’horloge liée
à R aux temps t1 et t2 et attribue à ce phénomène une durée t=t2-t1. D’après la transformation
de Lorentz on a :
 
t1 =  (t '1 + x' 0 ) t 2 =  (t ' 2 + x' 0 )
c c
t 0
t = t 2 − t1 =  (t ' 2 − t '1 ) = t 0  t =
1−  2
t : est appelé durée apparente
t0 : est appelée durée propre (mesurée dans le référentiel de repos) .
Cet effet est appelé « dilatation des temps ». Les horloges en mouvement semblent marcher
plus lentement que les horloges au repos.

Remarque :

Il faut bien constater que, conformément au principe de la relativité (invariance des


lois de la physique), cette dilatation du temps est réciproque. Si un observateur de R’
examine une horloge de R, il arrivera à la conclusion que la période de R est dilatée.

Exemple : Cas des muons cosmiques.


Les muons cosmiques sont produits dans la haute atmosphère à 15-20 km d’altitude par des
rayons cosmiques (protons de haute énergie). Dans le référentiel de repos du muon, sa vie
moyenne est   = 2.210 −6 s . La distance que le muon peut parcourir est
l 0 = v  = 3.10 8  2.210 −6 = 600 m si sa vitesse est c. Pourtant, on observe des muons qui
arrivent jusqu’au sol. On ne peut expliquer ce phénomène que par l’effet de la dilatation
relativiste du temps.
En mécanique relativiste sa vie moyenne apparente est  ' =  = 1.5510 −5 s et la distance
parcourut sera l = v ' = 4630 m .

20 octobre 2020 10
Introduction à la relativité restreinte, SMP S5, (Prof. H. Dekhissi)
I.3.2 Contraction des longueurs

Une autre conséquence de la transformation de Lorentz est la contraction des longueurs.


La longueur propre d’une règle est, par définition, la longueur de cette règle mesurée dans le
référentiel galiléen où cette règle est au repos.

Soit une règle liée à R’, parallèle à o’x’ de longueur l0 dans R’ l 0 = ( x' 2 − x'1 )
Supposons qu’un observateur lié à R veuille mesurer la longueur de cette règle. Il sait que cette
règle se déplace par rapport à lui. Il doit donc utiliser un dispositif qui lui permettra de pointer
les deux extrémités de la règle en un même instant de son horloge t1=t2 et il obtient donc x1 et
x2.
D’après la transformation de Lorentz :
x'1 =  ( x1 − vt1 ) x ' 2 =  ( x 2 − vt1 )
l0
x' 2 − x'1 =  ( x2 − x1 )  l 0 = l  l = = l0 . 1 −  2

l0 : longueur propre
l : longueur apparente

On remarque aussi que, comme pour la dilatation du temps, il y a réciprocité du


phénomène, conformément au principe de la relativité. Autrement dit, une règle de R de
longueur propre l0 dirigée suivant Ox apparaîtra contracté dans R’ où on lui attribuera la
longueur l.

20 octobre 2020 11
Introduction à la relativité restreinte, SMP S5, (Prof. H. Dekhissi)
I.4 NOTION DE DYNAMIQUE RELATIVISTE

A cause du changement dans le concept d’espace et du temps, les lois de la dynamique


classique doivent être modifiées. On doit trouver de nouvelles définitions des grandeurs et lois
physiques qui portent à de faibles vitesses aux définitions et lois de la mécanique classique.

I.4.1 Quantité de mouvement

Pour une particule (ponctuelle) de masse m0 non nulle, la loi fondamentale de la



𝑑P
dynamique dans un référentiel galiléen 𝐹 = reste valable, mais avec une nouvelle
dt
expression de la quantité de mouvement : Comme pour la distance et temps ne sont plus absolus
en relativité restreinte la masse aussi n'est pas inerte selon l'observateur et le référentiel de
repos. On peut montrer que
 
P = m0 v

 
On peut vérifier que la quantité de mouvement P = m0v satisfait les conditions demandées.

Pour v << c, =1 et par conséquent on retrouve la relation du cas classique non relativiste.

𝑑𝑃 ⃗
𝑑(𝑚 𝛾𝑣) ⃗⃗⃗⃗
La loi fondamentale de la dynamique sera ⃗⃗⃗𝐹 = 𝑑𝑡 = 𝑑𝑡0 𝑟𝑒𝑠te valable en relativité
𝑑𝛾
restreinte 𝐹 = 𝑚0 𝛾𝑎 + 𝑚0 𝑣 𝑑𝑡 . Il faut noter que ⃗⃗⃗
𝐹 ≠ 𝑚0 𝑎

I.4.2 Energie cinétique relativiste

Une particule ponctuelle de masse m0 au repos dans R au point A se déplace au point B


sous l'effet d'une force, en acquérant une énergie cinétique T:

⃗⃗⃗𝐹 =

𝑣𝐴 = 0 𝛾𝐴 = 1, 𝑇𝐴 = 0 B 𝑣𝐵 = 𝑣
⃗⃗⃗⃗

𝛾𝐵 = 𝛾, 𝑇𝐵 = 𝑇

D'après le théorème de l'énergie cinétique entre A et B:

20 octobre 2020 12
Introduction à la relativité restreinte, SMP S5, (Prof. H. Dekhissi)
𝐵 𝐵
𝑇 = 𝑇𝐵 − 𝑇𝐴 = ∫ 𝐹 . 𝑑𝑟 = ∫ 𝐹 . ⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑣𝑑𝑡
𝐴 𝐴


dP ⃗⃗⃗
d(m0 γv) dγ
𝐹= = = m0 γa⃗ + m0 v

dt dt dt
𝑣2
−𝑑(1− 2 )
𝑐
𝑑𝛾 𝑑 1 𝑑𝑡 𝛾 3 𝑑𝑣 2 𝛾 3 𝑐 2 𝑑𝛾
= = 3⁄ = = 𝑣 . 𝑎 ⇒ 𝑣 . 𝑎 = (𝑎)
𝑑𝑡 𝑑𝑡 2 𝑣2 2 2𝑐 2 𝑑𝑡 𝑐2 𝛾 3 𝑑𝑡
√1 − 𝑣 ⁄ 2 2 (1 − 𝑐 2 )
( 𝑐 )

dγ c 2 dγ dγ 1 v ⃗ 2 dγ 𝑑𝛾
𝐹. v
⃗ = m0 γa⃗. v
⃗ . +m0 v
⃗ .v
⃗ ⃗2
= m0 γ 3 + m0 v = m0 c 2 ( 2 + 2 ) = m0 𝑐 2
dt γ dt dt γ c dt 𝑑𝑡

𝐵
𝑑𝛾 𝐵
𝑇 = ∫ (m0 𝑐 2 ) 𝑑𝑡 = m0 𝑐 2 𝛾 𝐴 = m0 𝑐 2 (𝛾𝐵 − 𝛾𝐴 ) ⇒ 𝑇 = m0 𝑐 2 (𝛾 − 1)
𝐴 𝑑𝑡

Lorsque (v<<c on peut faire un développement simple :


1

2
𝑣2 2 1𝑣 22
𝑣4
𝑇 = m0 𝑐 [(1 − 2 ) − 1] = m0 𝑐 [(1 + 2 + 𝑂( 4 )) − 1]
𝑐 2𝑐 𝑐

1 𝑣4
𝑇 = 2 m0 𝑣 2 (Puisque le terme 𝑂(𝑐 4 ) est négligeable)

On retrouve la formule classique de l'énergie cinétique.

I.4.3 Energie totale

L’énergie totale d'une particule de masse au repos m0 est la somme de l'énergie de masse
+ l'énergie cinétique.

𝐸 = 𝑚0 𝑐 2 + 𝑇 = 𝛾𝑚0 𝑐 2

I.4.4 Relation entre énergie et quantité de mouvement

𝑃𝑐 ⃗
𝑃𝑐 ⃗
La quantité de mouvement étant 𝑃⃗ = 𝛾𝑚0 𝛽 𝑐 ⇒ 𝛽 = 𝛾𝑚 𝑐 2 = 𝐸 ⇒ (𝐸𝛽)2 = 𝑃⃗2 𝑐 2
0

1 𝐸2
On sait que 1 − 𝛽 2 = 𝛾2 ⇒ 𝐸 2 − (𝐸𝛽)2 = 𝛾2

⇒ 𝐸 2 − (𝑃⃗𝑐)2 = (𝑚0 𝑐 2 )2 ⇒ 𝐸 2 − 𝑃⃗ 2 𝑐 2 = 𝑚0 2 𝑐 4 (3)

C’est un invariant relativiste.

20 octobre 2020 13
Introduction à la relativité restreinte, SMP S5, (Prof. H. Dekhissi)
I.4.5 Quadrivecteur énergie-impulsion

𝐸/𝑐
𝑃
On peut introduire un autre quadrivecteur énergie-impulsion ( 𝑃𝑥 ) qui se transforme
𝑦
𝑃𝑧
2 ⃗
selon la transformation de Lorentz et de pseudo-norme : 𝐸 − 𝑃 𝑐 = 𝑚0 2 𝑐 4 .
2 2

Si on fait un changement de référentiel on aura : 𝐸′2 − ⃗⃗⃗


𝑃′2 𝑐 2 = 𝑚0 2 𝑐 4 =𝐸 2 − 𝑃⃗2 𝑐 2 qui est un
invariant relativiste.

Cette relation est très importante lors de l’étude des interactions des particules dans le système
du laboratoire (SL) et le système du centre de masse (SCM).

I.4.6 Cas du photon

Le photon est la particule associée à l’onde électromagnétique. Il se propage (dans le vide) à


la vitesse c et possède une masse nulle. La relation (3) ne présente aucune singularité et devient
𝐸 = 𝑝𝑐
Einstein a postulé en 1905 en étudiant l'effet photoélectrique que l’énergie d’un photon est
reliée à sa fréquence par :
⃗⃗⃗⃗
ℎ𝜈
𝐸 = ℎ𝜈 ⇒ 𝑝 =
𝑐

Où h= 6, 6.10−34 J.s est la constante de Planck.

En résumé on a :


𝑑P
⃗⃗⃗𝐹 =
dt

E = m0 c 2 = mc 2 = E0 + T

𝑇 = m0 c 2 (γ − 1) et 𝐸 2 = P 2 c 2 + m0 2 c 4

I.5 SYSTEME DU LABORATOIRE ET SYSREME DU


CENTRE DE MASSE

Le SL et le SCM sont deux référentiels utilisés couramment en physique nucléaire pour


étudier la cinématique de toutes sortes d'interactions entre deux corpuscules comme par
exemple les diffusions élastiques et les réactions nucléaires.

Dans le cas où le mouvement des corpuscules en interaction est rectiligne et uniforme


(vitesse constante) ces deux référentiels sont les suivants :

20 octobre 2020 14
Introduction à la relativité restreinte, SMP S5, (Prof. H. Dekhissi)
I.5.1 Système du Laboratoire (SL)

Le système du laboratoire est un référentiel fixe par exemple les appareils de détection.
Un observateur lié à ce référentiel, donc immobile par rapport à des particules en mouvement
voit la particule projectile se rapprocher de la particule cible, supposée fixe, interagir avec elle,
puis prendre une autre direction. Ainsi, pour deux particules (1) et (2) de masses respectives
M1 et M2 et de vitesses V1 et V2=0 (cible fixe). La représentation de leurs états initiale et final
dans le système du laboratoire est la suivante.

V’1

CM ⃗ ′𝐶𝑀
𝑉

⃗1
𝑉 ⃗ 2′
𝑉

Etat Initiale Etat final

⃗ 𝐶𝑀 du centre de masse par rapport à SL est telle que d'après la conservation de la


La vitesse 𝑉
quantité de mouvement :

𝑀1
⃗ 1 = (𝑀1 + 𝑀2 )𝑉
𝑀1 𝑉 ⃗ 𝐶𝑀 ⇒ 𝑉
⃗ 𝐶𝑀 = ⃗
𝑉
(𝑀1 + 𝑀2) 1

I.5.2 Le Système du Centre de Masse (SCM)

Dans ce référentiel le centre de masse des deux particules en mouvement est pris
⃗ 𝐶𝑀 est nulle par rapport
comme origine de leurs coordonnées ; le CM est donc fixe et sa vitesse 𝑉
⃗̅ 𝑒𝑡 𝑉
à son propre référentiel. Si 𝑉 ⃗̅ sont les vitesses de deux particules 1 et 2 par rapport au
1 2
SCM, la conservation de la quantité de mouvement s'écrit dans ce référentiel :

⃗̅ + 𝑀 𝑉
⃗̅ ⃗̅ ⃗̅
𝑀1 𝑉 1 2 2 = (𝑀1 + 𝑀2 )𝑉𝐶𝑀 = 0 𝑐𝑎𝑟 ⇒ 𝑉𝐶𝑀 = 0

Cette relation permet de définir le SCM comme étant un référentiel ou la somme des
quantités de mouvement d'un système de corpuscules en interaction est nulle.

[∑ 𝑃⃗̅ ] 𝑖𝑛𝑖𝑡𝑖𝑎𝑙𝑒 = [∑ 𝑃⃗̅ ] 𝑓𝑖𝑛𝑎𝑙 = 0

Dans le centre de masse l'observateur voit les deux particules se rapprocher de leur
centre de masse avec des quantités de mouvement égales et opposées puis interagir et enfin
quitter le lieu de leur interaction en sens opposé avec des quantités de mouvement toujours
égales et opposées. La représentation des états initial et final est la suivante :

20 octobre 2020 15
Introduction à la relativité restreinte, SMP S5, (Prof. H. Dekhissi)
CM

⃗̅ 𝑉
𝑀1 , 𝑉 ⃗̅ ⃗̅
1 𝐶𝑀 = 0 𝑀2 𝑉 2

⃗⃗⃗̅𝑉 ′
1

-------------------------------------------------------------------- direction initiale

⃗⃗⃗̅𝑉 ′
2

La conservation de la quantité de mouvement s’écrit :

[𝑃⃗̅1 + 𝑃⃗̅2 ] 𝑖𝑛𝑖𝑡𝑖𝑎𝑙 = 0 = [𝑃⃗̅1 ′ + 𝑃⃗̅2 ′] 𝑓𝑖𝑛𝑎𝑙

I.6 Réactions entre particules

Lors des chocs entre des particules on doit satisfaire les deux lois de conservation :
– conservation de la quantité de mouvement totale
– conservation de l’énergie totale

Étudions quelques exemples.

I.6.1 Annihilation électron-positron

Considérons la réaction
𝑒− + 𝑒+ → 𝛾 + 𝛾′
EI EF

Où e− est un électron, e+ un positron (antiparticule de l’électron : même masse et de charge


opposée) et les  représentent des photons.
Si on considère que l’électron et le positron sont au repos dans le référentiel d’étude, la
conservation de la quantité de mouvement, Initialement de l’électron et du positron donne :
𝑝𝑒 − + 𝑝𝑒 + = ⃗0

Conservation de la quantité de mouvement de l’EI et EF:

𝑝𝑒 − + 𝑝𝑒 + = 𝑝𝛾 + 𝑝𝛾′ = ⃗0

A l’état final, la quantité de mouvement des photons est nulle, c’est-à-dire que les deux photons
sont émis en sens opposé.

𝑝𝛾 = −𝑝𝛾′ ==> 𝑝𝛾 = 𝑝𝛾′

20 octobre 2020 16
Introduction à la relativité restreinte, SMP S5, (Prof. H. Dekhissi)
On déduit que les deux photons ont la même énergie, et donc même fréquence.

La conservation de l’énergie est la somme des énergies au repos de l’électron et du


positron, 2mc2 de EI et des photons de 2h de EF soit :

E = 2mc2=2h
Donc h = mc2=0,511MeV

Supposons que la réaction d’annihilation donne lieu à un seul photon dans ce cas on
aura :
Conservation des quantités de mouvement : EI : 𝑝𝑒 − + 𝑝𝑒 + = ⃗0 et EF : 𝑝𝛾 = ⃗0
Conservation de l’énergie : EI=EF , 2mc2=h=0
On aura la contradiction h=0=2mc2 donc ce phénomène est impossible

I.6.2 Création de particules

On peut créer de nouvelles particules si l’énergie initiale est suffisante comme par exemple :

𝑝+𝑝 →𝑝+𝑝+𝑝+𝑝

C’est donc un choc de deux protons de quantités de mouvement opposées où p représente un


proton et 𝑝 un antiproton (même masse que le proton mais charge opposée).

On supposera que les deux protons initiaux ont même énergie Ei dans le système du centre de
masse et arrivent frontalement l’un sur l’autre avec des quantités de mouvement opposées.
On se demande quelle est l’énergie seuil de chaque proton permettant d’avoir cette réaction.

La conservation de l’énergie dans le SCM donne :

EI : 𝐸1 + 𝐸2 = 2𝑚𝑝 𝑐 2 + 𝑇1 + 𝑇2 = 2𝐸1 , Puisque les deux protons ont la même


énergie :
A l’état final on cherche l’énergie minimale qui permet de déclencher la réaction. Ceci
correspond au cas où les quatre protons sont créés au repos.

EF : 𝐸 = 4𝑚𝑝 𝑐 2

Donc on doit avoir. 2𝐸1 = 𝐸 = 4𝑚𝑝 𝑐 2


Ainsi, l’énergie seuil sera : 𝐸1 = 2𝑚𝑝 𝑐 2 = 1,9𝐺𝑒𝑉
Ce qui correspond à une vitesse des protons 𝑣 = 0,87𝑐 pour que la réaction ait lieu.

20 octobre 2020 17
Introduction à la relativité restreinte, SMP S5, (Prof. H. Dekhissi)

Vous aimerez peut-être aussi