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An Nass
114. AN NASS
(Les Hommes)
2. Le Roi : le second attribut d'Allah employé ici, c'est-à-dire « Malik » et signifiant « Roi », doit
être pris dans son sens le plus strict comme à la sourate Fatiha : le Roi et le Juge du Jour de la
Rétribution. Il a été établi à plusieurs reprises qu'il ne saurait y avoir de moralité sincère sans croire au
Jugement Dernier. L orsque le croyant invoque son « Malik » au verset 2, c'est au Jour du Jugement
qu'il pense.
3. Dieu : le troisième attribut d'Allah i.e. « Ilah » mentionné dans ce verset, signifie la Divinité et
démontre à vrai dire la conséquence logique de Son état de Seigneur Qui est le Créateur, le
Dispensateur et le Roi de la création entière.
Les Hommes 435 114. An Nass
5. qui souffle le mal dans les poitrines
des hommes,
6. qu’il soit un djinn ou un homme.
4, 5, 6. Contre le mal du tentateur ... : les trois derniers versets de la sourate contiennent une grande
vérité. L es armées d'Ibliss ou Satan mènent le combat surtout sur le plan subliminal. C'est au niveau de
l'inconscient - qui échappe entièrement au contrôle de l'homme - que le préjudice est porté. Dès lors
que la pulsion libidinale franchit le seuil de l'inconscient et surgit à l'attention du sujet, elle est
astucieusement « emballée ». L 'homme est alors mystifié et persuadé du bon sens de son intention et
que ce qu'il veut faire est inévitable, plus bénéfique que malfaisant. Que ses désirs soient de nature
bestiale, le lustre qui les recouvre est l'œuvre de Satan qui ourdit son complot en catimini en sorte que
sa présence n'est pas détectée. L es apôtres du Diable sont soit des humains qui sèment la graine du
doute dans l'esprit du public et détournent celui-ci de la soumission à Allah soit des êtres
mystérieux évoqués ici comme étant des djinns. Voir 6 : 112 où il est signalé que les prophètes eurent
aussi parmi les hommes et les djinns leurs ennemis.
436
113. AL FALAQ
(L’Aurore)
2. Contre le mal qu'Il a créé : ce verset, d'ordre général, inclut tout élément négatif et contraignant
qui n'est pas nécessairement dû à la malveillance humaine qui sera prise en compte aux deux derniers
versets.
3. Contre le mal de l'obscurité lorsqu'elle s'étend : là encore, le verset se montre d'un caractère
général. Il advient que dans les affaires humaines, la perspective n'incite pas à l'euphorie, que tous les
efforts portent au pessimisme et qu'un sombre désespoir engloutisse l'avenir quand bien même
l'entreprise serait collective. Rien n'illustre mieux cet état de choses que les communautés
Musulmanes qui livrent jusqu'à ce jour des combats a priori désespérés contre les forces du mal.
L’Aurore 433 113. Al Falaq
4. contre le mal de celles qui soufflent
sur les nœuds
5. et contre le mal de l’envieux quand il
envie.
4. Contre le mal de quiconque souffle sur les nœuds : ce verset, fréquemment rendu par « Celles qui
soufflent sur les nœuds » dénote un type de sorcellerie commun et qui avait cours à l'époque du
Prophète . Toutefois, la traduction ici adoptée (en substituant celles à quiconque) élimine les
genres donnant ainsi un sens plus universel. L es exégètes ont également pris l'élément de sortilège ou
sorcellerie dans un sens général qui inclut les complots, les conciliabules, les manœuvres perfides et la
trahison. Force est de constater que le croyant (celui qui s'acquitte de la prière) se heurte à une
malveillance de la sorte dès lors qu'il réussit d'une manière insigne ou qu'il porte atteinte, voire les
deux à la fois, à ceux qui l'opposent. Il suffit une fois de plus d'évoquer à cet égard les tribulations
auxquelles les Musulmans ont à faire face dans leur lutte contre une incrédulité haineuse notamment
lorsque leur résistance est étiquetée de révolution Islamique.
5. Contre le mal de l'envieux quand il envie : le verset parvient à ce point au stade final où les efforts
du croyant portent leurs fruits et suscitent une jalousie farouche chez ceux qui, moins favorisés, sont
convaincus qu'il ne mérite pas cette réussite.
Le Culte pur 430 108. Al Ikhlass
112. AL-IKHLASS
(Le Culte pur)
Il est acquis que tous les efforts de l'homme tendent à un objectif, une finalité. L a foi et les
enseignements du Coran ambitionnent quant à eux, l'amour pour Allah . Ce qui représente
l'accession à la perfection ainsi que le point de mire et le substrat de l'instruction de tous les prophètes.
Ce message transpire également de la Torah et de la Bible lorsqu'il fut demandé à 'Issa quelle
était la teneur de l'E criture Sainte et qu'il répondit : « Aimer Dieu, avec votre cœur, votre âme et votre
esprit ; voici le premier précepte ». Autant l'amour pour Allah constitue le but de la religion,
autant la sincérité est l'âme de cet amour. L e Coran déclare : « L es croyants sont les plus ardents dans
l'amour d'Allah » (2 : 165). Ce qui est également rendu par : « Ceux qui possèdent la foi aiment Allah
plus que tout ». Il ressort donc après méditation sur cet amour que la sincérité voire une sincérité
intense revêt une importance primordiale. C'est alors que se profile le dévouement du cœur, de l'âme et
de l'esprit à Allah ou pour ainsi dire l'éclipse du moi. Un tel degré de dévotion extrême procède
de la connaissance car pour aimer Allah , il faut bien sûr L e connaître. Ce qui signifie en d'autres
termes apprécier Ses attributs et conduit à méditer sur la sourate Ikhlass. Cette sourate, d'ailleurs très
courte, cristallise le rayonnement de la Tauhid ou l'unicité qui émane de tout le Coran à l'instar de la
pupille de l'œil, le plus infime des organes, par laquelle converge le royaume de la création. Dans la
perspective où tous les esprits avides de la foi ou de la vérité convenaient de la sagesse de cette sourate,
ils trouveraient la réponse à toutes leurs questions.
1. Dis : « Lui, Allah est un : le Coran pose le principe de l'Unité d'Allah , le Seigneur et le
Créateur de l'univers, univers qui est le miroir dans lequel se mire la vérité éternelle de Son Unicité.
Tous les Attributs Parfaits composent Sa parure. L e Coran prône la transcendance d'Allah ,
défiant ainsi toute possibilité d'imitation ou de comparaison. L 'attribut ici employé « Ahad » au lieu de
« Wahid » (ce dernier figurant partout ailleurs dans le Coran) met en évidence une autre dimension de
l'Unité d'Allah à savoir la singularité. Il est Unique à tous les égards, sans début ni fin. Il n'y a rien
qui puisse L ui être comparé. L 'essence de Son E tre demeure inconcevable pour l'entendement
humain. Abou Bakr Siddique a dit : « Notre appréhension d'Allah est telle qu'Il est
incompréhensible ».
2. Il est le Refuge perpétuel : l'attribut « As Samad » apparaît une seule fois dans le Coran et
s'applique uniquement à Allah . L e sens littéral de « Samad » signifie le rocher énorme derrière
Le Culte pur 431 108. Al Ikhlass
2. Il est le refuge perpétuel.
3. Il n’engendre pas ; Il n’est pas
engendré.
lequel on cherche refuge contre l'ennemi. A titre d'attribut divin, il embrasse le concept de cause
primaire et d'existence éternelle absolue. E n d'autres termes, toute chose existante ou concevable L ui
doit son origine et dépend entièrement de L ui pour son existence. Il est l'unique Réalité indépendante.
Toute chose en dehors de L ui tient de la contingence ; elle existe parce qu'Il le veut ainsi. Il pourvoit
aux besoins de chacun alors qu'Il Se suffit à L ui-même. L e secours et l'aide procèdent de L ui tandis
qu'Il n'a besoin de l'aide ni du secours de personne.
3. Il n'engendre pas ; Il n'est pas engendré : ce verset disqualifie toutes les doctrines qui attribuent
une descendance à Allah , à titre d'illustration, un fils (dans le cas de 'Issa ) ou des filles (les
anges selon la croyance des Arabes païens). « Il n'est pas engendré » souligne en fait l'assertion de la
singularité d'Allah . Nul doute qu'une progéniture hérite de la nature et des qualités de ses parents
alors que rien, en dehors d'Allah , ne porte la moindre marque de ressemblance avec L ui, ce qui
censure toute sorte de sophisme spéculant sur l'existence d'un créateur de Dieu. Son E ssence est
éternelle, sans causalité ni commencement. Cela tient du crime odieux voire du blasphème que de dire
qu'Allah engendre ou est engendré et revient à abaisser le Créateur au niveau de l'animal en outre
toute tentative de L ui attribuer des liens constitue un rejet hérétique contraire à son Unité ainsi qu'à Son
Unicité.
4. Et nul n'est égal à Lui : ce verset met au rebut le dogme zoroastrien qui endosse l'agencement du
bien et du mal au sein de l'univers par deux entités plus ou moins égales et antithétiques tout en
enfonçant la justification curieuse chrétienne de la trinité qui se fait la promotrice d'un partenariat
divin entre le fils, le Saint-E sprit et le Père ou un Dieu en trois personnes.
La corde 428 111. Al Lahab
111. AL LAHAB
(La Corde)
5. A son cou, une corde de fibres : elle ficelait son fagot avec une corde dont elle entourait son cou de
la partie lâche par mesure de sécurité. Il advint que, son fagot glissant soudainement de sur sa tête, la
corde l'étrangla. L a corde symbolise également le joug qui enserrera son cou à titre de châtiment dans
l'Au-delà.
Le Secours 427 110. An Nasr
110. AN NASR
(Le Secours)
3. Célère les louanges de ton Seigneur et implore Son pardon. Il est Celui Qui revient sans cesse
vers le pécheur repentant : il faut noter que même à cette période tardive de sa vie, il est recommandé
au Prophète de continuer à implorer le pardon ou « Istighfar » (tout en célébrant les louanges
d'Allah ). On se souviendra que le « Maghfirah » déborde le cadre d'une simple demande de
pardon pour les péchés. Il implique la protection d'Allah face à des circonstances susceptibles de
détourner le croyant du droit chemin, la dissolution de par Sa miséricorde des tâches laissées sur le
cœur par les fautes antérieures et Son soutien dans l'épreuve au regard de la Taqwa.
Les Incrédules 425 109. Al Kafiroune
109. AL KAFIROUNE
(Les Incrédules)
6. Note : il faut noter que le message contenu dans ces versets est d'une portée intemporelle. Il ne se
limite ni aux Qoraïches idolâtres ni à l'époque du Prophète . L e dernier verset récapitulatif
concerne notamment tous ceux qui se dévouent aux idoles érigées dans le temple de la modernité –
telles que les idées libérales, la démocratie, l'art et la culture, les libertés individuelles illimitées, les
Les Incrédules 426 109. Al Kafiroune
sciences économiques sans entraves – et prêchent avec grandiloquence la subordination de la religion
à leurs valeurs laïques. L es Musulmans ont l'habitude de ces clichés présentés par les auteurs
occidentaux qui défendent prétendument l'intérêt d'une meilleure entente entre l'Islam et l'Occident.
Ils exigent invariablement des concessions des Musulmans en matière de l'égalité des genres, de la
levée de l'interdit sur l'intérêt bancaire, de l'abandon de la Djihad et du code pénal, entre autres. Inutile
de dire que ce n'est là qu'un échafaudage de stratagèmes pour faire de l'Islam un tigre de papier face à
leur sensibilité séculière. Qu'à cela ne tienne ! L es croyants, fermes dans leur foi, ne sont pas dupes. Ils
savent parfaitement que leurs préceptes fondamentaux de la foi ont le mandat d'Allah et ne
peuvent être modifiés par des hommes. Ce ne sont pas les détails qui forment la pierre d'achoppement
mais bien le credo. L a sourate pose une question tout en donnant la réponse : Croyez-vous en Allah
et vous soumettez-vous à L ui sans réserve ? Auquel cas, vous ne livrerez pas votre foi aux
compromis séculiers.
L’Abondance 424 108. Al-Kaossar
108. AL-KAOSSAR
(L’Abondance)
SECTION 1:
Au nom d'Allah, le Tout Miséricordieux,
le Très Miséricordieux.
1, 2. Nous t'avons certes accordé l'abondance … prie donc ton Seigneur et sacrifie : c'est l'une des
sourates les plus courtes à la fin du Coran et qui s'adresse expressément au Prophète tout en
concernant son Oummah. L e titre de la sourate, Al K aossar, signifie une abondance de grâces et de
biens sur le plan aussi bien spirituel que temporel. Il faut noter au passage qu'Al K aossar désigne
également une rivière du Paradis. E n témoignage de reconnaissance pour ces faveurs divines, le
Prophète est donc exhorté à la fois à se consacrer à la prière qui constitue l'ingrédient
principal de la nourriture spirituelle et à faire des sacrifices pour le plaisir d'Allah . C'est ainsi que
grâce à la bonté profuse d'Allah , chacun de nous subsiste et prospère au sein de la Oummah. Il
incombe par conséquent aux Musulmans d'adorer Allah et se sacrifier leur temps, leurs biens,
leur confort et leur sécurité pour Sa cause.
3. Et qui te hait, sera privé de postérité : les Qoraïches se gaussaient du Prophète en disant
que n'ayant pas d'enfant male, le Prophète serait « isolé ou déshérité » et mourrait sans
postérité. Somme toute, ce fut ces railleurs et malveillants qui se retrouvèrent isolés vu que des
millions de croyants louent et aiment le Prophète tandis que ses ennemis sont tombés dans
l'oubli.
Le Nécessaire 422 107. Al Ma’oune
107. AL MA’OUNE
(Le Nécessaire)
2, 3. C'est celui qui … à nourrir le pauvre : l'exhortation à prendre soin de l'orphelin et du pauvre
constitue un leitmotiv du Coran, plus récemment aux sourates 89 : 17-18 et 90 : 15-16. E ncore faut-il
noter que les nuances discrètes d'une sourate à l'autre passent souvent inaperçues. Quiconque ne
nourrit pas l'orphelin (et celui qui souffre de la faim) lorsque la nourriture vient à manquer (90 : 15) est
pire que celui qui apporte son aide tout en ne respectant pas l'orphelin (89 : 17). L e pire est bien
entendu celui que condamne cette sourate pour son mauvais traitement à l'égard de l'orphelin.
4, 5, 6. Malheur donc … qui sont remplis d'ostentation : ces versets s'en prennent aux Musulmans
qui miment la piété. Ils préviennent aussi de ne pas se méprendre sur leur façon de pratiquer tout en
avertissant également les Musulmans égarés qui s'acquittent de la prière sans recueillement,
Le Nécessaire 423 107. Al Ma’oune
6. Ceux qui sont remplis d’ostentation
7. et refusent de se conduire en bon
voisin.
7. Et refusent de se conduire en bon voisin : l'idéal prêche que l'Islam soit pratiqué au sein d'une
communauté dont les membres sont liés par l'amitié et la solidarité. Une interaction étroite et amicale
au quotidien représente l'un des signes particuliers de la carte d'identité d'une telle société qu'animent
des concessions mutuelles et où les voisins n'hésitent pas prêter ou emprunter ceci ou cela. Il ressort du
verset 7 que celui qui prive autrui des choses d'un usage courant et quotidien, rejette cette culture
cohésive et bienveillante. Il se proscrit lui-même de la communauté Musulmane se privant ainsi de
prendre part avec les autres croyants au développement social qui est une condition préalable à
l'épanouissement spirituel.
Les Qoraiches 420 106. Al Qoraich
106. AL QORAICH
(Les Qoraiches)
1. A cause du pacte (de sécurité) des Qoraïches : ces deux sourates, Al Fil et Al Qoraiches, forment
une paire. L a première rappelle aux Qoraïches la fameuse intervention divine et miraculeuse qui les
sauva de la destruction ainsi que leur cité et la K a'ba et la deuxième tient lieu d'une réprimande en ces
termes qu'outre ce miracle, Allah les avait favorisés par rapport à tous les habitants de la
Péninsule arabe, pourquoi se montrer si ingrats envers leur Seigneur ? Il faut reconnaître que les deux
premiers posent quelque problème s'agissant de leur traduction bien que leur signification soit plutôt
claire. Nombreux sont les traducteurs qui ont rendu le premier verset par « l'apprivoisement des
Qoraïches », ce qui est techniquement parlant acceptable quoique dénué de sens. Après avoir trié
toutes les significations possibles du mot « ilaaf » (qui semble être ici la cause du problème)
disponibles dans les dictionnaires, nous avons opté pour celle qui se rapproche au plus près du
contexte historique en cause. L e territoire aride autour de L a Mecque était infertile si bien que
commerce s'avérait indispensable à la survie des Qoraïches. L eurs caravanes de commerce se
rendaient donc en Syrie durant l'été et au Y émen en hiver. A titre de gardiens de la Maison Sacrée à
laquelle se rendaient tous les Arabes pour le pèlerinage, les Qoraïches bénéficiaient d'une sécurité
absolue lors de leurs voyages tandis que les autres tribus encouraient de gros risques lorsqu'elles
traversaient des territoires hostiles. Ces voyages furent par la suite considérablement écourtés en
raison de l'essor du commerce maritime entre Djedda, port proche de L a Mecque et l'Arabie Saoudite
Les Qoraiches 421 106. Al Qoraich
s'était élargie au point que les Mecquois pouvaient se passer des longs trajets ardus par voie de terre
en direction du sud. E n outre, le Hadj contribua à la prospérité des Qoraïches vu que les gens se
rassemblaient à cette occasion par milliers en provenance des quatre coins de l'Arabie et était
agrémenté du reste d'un marché florissant pendant plusieurs jours. E n somme, les Qoraïches avaient
été témoins de l'extraordinaire intervention divine pour sauvegarder la Maison Sacrée contre
Abraha. Qu'est-ce qu'ils les empêchaient donc d'adorer leur Seigneur Qui avait tant fait pour eux ?
L’Eléphant 419 105. Al Fil
105. AL FIL
(L’Eléphant)
104. AL HOMAZA
(Le Calomniateur)
1. Malheur au calomniateur hargneux : cette sourate est un débordement des quatre précédentes qui
font, entre autres, l'objet du commentaire à la sourate 103 vu qu'elle porte également sur l'amour
immodéré des biens matériels. Cependant, le premier verset a pour cadre deux traits qui font le portrait
d'un genre spécifique d'avaricieux que l'on trouve à la fois chez les incrédules et ceux qui n'ont de
croyants que le nom. L a signification manque toutefois de précision car les deux mots employés pour
décrire ces caractéristiques sont quasiment interchangeables. L e premier terme « homazah » traduit
comme calomniateur s'emploie pour désigner la médisance tandis que l'autre « lomazah » peut
impliquer des sarcasmes et des critiques malveillantes aussi bien à la face que dans le dos de la
victime.
2. Qui amasse des richesses et les compte : l'avaricieux hargneux est toujours le jouet de l'illusion
quant à sa condition privilégiée qui procède le plus souvent de sa richesse. C'est un individu qui se
fixe, au regard des biens matériels, des objectifs qu'il lui faut atteindre et il ne peut s'empêcher de
compter scrupuleusement ce qu'il possède sans omettre bien entendu ce qu'il ajoute à ses réserves.
3. Et pense que ses richesses le rendront immortel : il s'avère qu'un intérêt par trop passionné pour
tout aspect de la vie de ce monde éloigne l'homme du souvenir d'Allah . E ncore faut-il noter que
la pire et la plus dangereuse des obsessions consiste en la poursuite de la richesse. Il advient que
quiconque réussit dans cette entreprise devient dépendant de la cupidité au point d'oublier que même
les plus riches meurent sans emporter le moindre sou dans la tombe.
Le Calomniateur 418 104. Al Homaza
4. Non ! Il sera jeté dans la Hotamah.
9. en longues colonnes.
Le Temps 415 103. Al ‘Asr
103. AL ‘ASR
(Le Temps)
1. Par le Temps !
1. Par le temps : la sourateAl 'Asr, d'une brièveté sans pareille, met un terme au sujet portant sur la vie
gâchée et les efforts futiles de l'incrédule en faisant entendre le tic-tac inexorable de la courte durée
impartie à l'homme sur cette terre. C'est un aspect de la vie humaine qui revêt un intérêt particulier par
rapport à cette époque démentielle qui attache beaucoup de valeur à son temps et réclame en retour
quelque chose de tangible et de quantifiable. Même les loisirs n'échappent pas à une évaluation
temporelle – une compulsion à intercaler dans le temps disponible, la durée maximum de distractions.
L es deux premiers versets rejettent en cinq mots cette notion matérialiste du temps. Il ressort qu'à la fin
de son séjour sur terre, l'homme séculier n'a pas simplement gaspillé le temps mis à sa disposition mais
l'a bel et bien et activement employé à mauvais escient. Il est donc « en perdition ». Ce temps, qu'il a
estimé comme un produit de valeur, est en fait devenu un cadeau empoisonné qui a corrompu son
avenir dans l'Au-delà. Un regard en arrière à la sourate 95 (AtTine/le Figuier) rappelle qu'un incrédule
n'a pas être notamment méchant pour être le moindrement coté. L e simple fait de vivre dans un milieu
corrompu sans être équipé du bouclier de la Taqwa suffit à l'acculer pas à pas, d'instant en instant « au
plus bas du plus bas ». L a sourate en question énonce en grande partie la même chose tout comme
respectivement la sourate 100 (Al Aadiyate) et 102 (At Takassor) sauf que le sujet est présenté sous un
angle différent. L e langage répétitif, évident dans le Coran, ne gêne guère le lecteur perspicace car
bien que le message reste le même, l'expression, le style ainsi que le contexte varient et ce d'une
manière frappante comme ces quatre sourates le démontrent, à savoir 95, 100, 102 et 103. Quoique
dans le Coran, les circonstances éparses ne manquent pas et à travers lesquelles est condamnée une
existence impie, ces quatre sourates sont étroitement liées et s'assemblent à l'image d'un puzzle.
Le Temps 416 103. Al ‘Asr
3. A l'exception de ceux qui croient, qui accomplissent les bonnes œuvres, s'enjoignent
mutuellement la vérité et s'enjoignent mutuellement la patience : ce verset constitue le manuel du
croyant dans lequel sont présentées quatre caractéristiques. L a foi et les bonnes œuvres composent les
ingrédients de son propre salut tandis que le fait d'exhorter les autres croyants à suivre la vraie religion
et d'endurer avec courage les épreuves vise à apporter un soutien à son prochain ainsi qu'à fortifier
l'Islam au sein de la communauté. E t inversement, la Taqwa de quiconque s'efforce de guider et d'aider
ses coreligionnaires s'en trouve de ce fait également affermie.
La Rivalité 413 102. At Takaassor
102. AT TAKAASSOR
(La Rivalité)
E n somme, deux sourates qui résument pour ainsi dire ce thème en faisant ressortir les deux
limitations immuables, les paramètres inviolables de l'existence humaine, l'extinction des espoirs, des
ambitions et la chute du rideau sur la performance de l'homme avec la mort ainsi que l'écoulement
inexorable du temps qui rappelle sans cesse la décomposition et la dissolution de toute chose humaine.
8. Ce Jour-là, vous serez interrogés sur les plaisirs passés : en ce Jour, l'homme sera mis en
demeure de rendre compte de tous les bienfaits d'Allah aussi bien matériels que spirituels,
physiques, mentaux, spécifiques et généraux et devra justifier s'il les a employés à la recherche de
l'agrément d'Allah ou s'il les a gaspillés dans la poursuite insensée des plaisirs temporels.
Le Fracas 411 101. Al Qariah
101. AL QARIAH
(Le Fracas)
1. Le Fracas !
1. Le fracas : il est ici question du Jour Dernier avec sa démonstration effrayante de sons et de visions.
(L e mot employé dans le texte à savoir le titre de la sourate) signifie également : qui gronde ou
fracasse).
4. Le Jour où les hommes seront comme des papillons éparpillés : une indication de la frayeur et du
désordre qui règneront et affligeront les hommes.
5. Et les montagnes semblables à des touffes de laine floconneuses : il est précédemment fait
mention à plusieurs occasions qu'en ce Jour, même les montagnes flotteront comme éthérées,
vaporeuses. L a phraséologie varie d'une expression à l'autre comme dans la comparaison ici employée
qui signifie littéralement « comme de la laine cardé » toutefois, nous avons jugé que « des touffes de
laine floconneuses » suggérerait une image plus familière au lecteur.
Le Fracas 412 101. Al Qariah
8. Et quant à celui dont la balance sera
légère,
9. il plongera dans un abîme profond.