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Youssouf
12. YOUSSOUF
(Joseph)
(Sourate mecquoise - 111 versets, 12 sections)
SECTION 1:
Au nom d’ Allah, le Tout Miséricordieux,
le Très Miséricordieux.
2. Nous l'avons fait descendre en un Coran arabe : Allah a choisi la langue arabe par
excellence comme véhicule linguistique de Sa Parole finale à l'humanité. L a raison de ce choix réside
dans le fait qu'aucun autre langage humain n'est à même de rivaliser avec sa richesse de vocabulaire et
son pouvoir poétique. L e Prophète était lui-même arabe ce pourquoi le message coranique
fut initialement adressé aux Arabes qui le relayèrent et diffusèrent sa lumière jusqu'aux quatre coins
du monde. Ibn-e-K hatir écrit : « le plus noble des livres fut révélé dans la plus noble des langues au
plus noble des prophètes (Mohammed ) par l'entremise du plus noble des anges (Gabriel
) au lieu le plus noble sur terre (Macca-al-Mokarramah) et sa révélation eut lieu durant le mois
plus noble de l'année, le Ramadan, afin d'assurer sa perfection à tous les égards ».
3. Nous te racontons le plus beau des récits grâce à ce Coran bien que tu étais auparavant sans
savoir : l'histoire de Youssouf/Joseph est relatée succinctement dans la Bible et les Arabes
idolâtres en connaissaient quelques bribes. Or même là où la Bible traite en profondeur de l'histoire
d'un prophète comme Moussa/Moïse et Youssouf , la version coranique diffère
considérablement. L e Coran se réduit à l'essentiel, sans éprouver un goût très vif pour les détails, et se
contente de dégager la morale en évitant les enjolivements pittoresques qui occupent le devant de la
scène dans la Bible. Un thème récurrent consiste en la réfutation des fautes graves imputées aux
prophètes dans les récits bibliques. L e préalable éclairant, la narration de l'histoire de Youssouf
comporte ici quelques traits communs avec ce qu'en connaissaient auparavant les Bani Israël ou
les Arabes idolâtres. On y trouve par contre un assortiment de questions d'ordre moral telles que si
Sourate Joseph 114 12. Youssouf
4. Quand Joseph dit à son père : « Ô
mon père ! J’ ai vu onze étoiles, le soleil et
la lune ; je les ai vus se prosterner devant
moi ».
Allah le décide, Il accorde l'honneur et les bienfaits matériels à quiconque pris au piège par des
circonstances des plus défavorables ou s'Il décide d'imposer une épreuve, aucun stratagème humain ne
sera à même de la contrecarrer. Nul doute que la patience et la résolution portent leurs fruits et finissent
par conquérir a fortiori la reconnaissance et le respect au sein d'une communauté même laïque tandis
que l'envie et la rancune ne mènent nulle part sinon à la défaite et au déshonneur. E t au fur et à mesure
que se déroule le récit, nous voyons entrer en scène dans des circonstances éprouvantes la moralité
sublime d'un des grands prophètes.
5. Ne raconte pas ta vision à tes frères de peur qu'ils ne trament contre toi : Youssouf et son
frère cadet Bin Yameen (Benjamin) étaient les fils de Ya'qoub/Jacob , nés d'une épouse plus jeune.
L eurs demi-frères nombreux étaient extrêmement jaloux de ce qu'ils considéraient comme de
l'indulgence parentale outre mesure envers Youssouf . Il ressort clairement du récit que Ya'qoub
était tout à fait conscient à la fois des qualités spirituelles de Youssouf et de la jalousie
excessive qu'éprouvaient ses demi-frères.
7. Il y a vraiment en Youssouf et ses frères des signes pour ceux qui cherchent à savoir : la
narration de Youssouf abonde en leçons de morale qui interpellent ceux qui y recherchent
l'illumination. Elle illustre la puissance absolue et la sagesse infinie d'Allah tout en portant
témoignage de la prophétie de Mohammed qui n'aurait pu avoir accès, étant illettré, à des
matériaux historiques aussi fidèles et détaillés. L e récit s'avère particulièrement pertinent aux Qoraïches
idolâtres de la Mecque que le dépit et la haine incitaient à comploter l'assassinat ou le bannissement du
Prophète à l'instar des frères de Youssouf qui tramaient des machinations pour se
débarrasser de lui. Des années plus tard, alors que Youssouf avait atteint le sommet du pouvoir et de
la gloire, ces mêmes frères se tenaient devant lui, le suppliant de leur faire l'aumône et tout contrits de
Sourate Joseph 115 12. Youssouf
SECTION 2:
7. Il y a vraiment en Youssouf et ses
frères des signes pour ceux qui
cherchent à savoir.
8. L orsqu’ils dirent : « Joseph et son
frère sont plus que nous à notre père bien
que nous soyons plus nombreux. Notre
père se trouve dans un égarement
manifeste.
leurs méfaits. Youssouf leur pardonna de bon cœur en disant : « Aucun blâme ne vous sera imputé
aujourd'hui ». Ce fut en faisant preuve d'autant de générosité d'âme que le Prophète adressa ces
mêmes paroles aux Mecquois quand ils se tinrent assujettis et intimidés devant lui lors de la conquête de
la Mecque.
Sourate Joseph 116 12. Youssouf
15. Lorsqu’ils l’eurent emmené et se
furent mis d’accord pour le jeter dans
les profondeurs invisibles du puits,
Nous lui avons révélé « Tu leur
dévoileras plus tard cette affaire sans
qu’ ils ne s'en rendent compte ».
15. Nous lui avons révélé : « Tu leur dévoileras plus tard cette affaire sans qu’ ils ne s'en
rendent compte » : le récit de Youssouf , ponctué de ses éléments émouvants et de ses accents
romantiques, ont donné lieu à de nombreuses élaborations fictives qui ont trouvé leur chemin dans les
commentaires coraniques et qui débordent le cadre de l'histoire parallèle de la Bible. Dès la génération
des compagnons du Prophète , des conteurs de métier avaient échafaudé plusieurs versions à
sensation. L e quatrième Calife, 'Ali , décréta que quiconque reprendrait dorénavant ces
versions serait condamné à être flagellé de quatre-vingt coups de fouet pour avoir calomnié un
prophète. E n revanche le récit coranique brosse à grands traits l'histoire, comme dans ce verset. Quels
furent les détails de la discussion entre les demi-frères ? L equel d'entre eux se montra le plus clément ?
Youssouf était-il présent alors que son sort était débattu et le cas échéant, est-il intervenu ?
Toutes ces « bagatelles » ne servent en rien l'objectif du Coran. Néanmoins, il ressort que Youssouf
ne serait pas laissé-pour-compte à l'heure des ennuis. Dès le début de son interminable exil,
Allah affermit son cœur en lui faisant savoir qu'il était pris en charge et qu'en tout état de cause, il
l'emporterait sur ses frères.
Sourate Joseph 117 12. Youssouf
20. Et ils le vendirent à vil prix, pour
quelques pièces d'argent car ils ne lui
accordaient aucune valeur.
SECTION 3:
21. E t celui qui l’ acheta était de
l’ E gypte. Il dit à sa femme : « Prends bien
soin de lui. Il se peut qu’ il nous soit utile
ou que nous l’ adoptions comme fils ».
Ainsi Nous avons établi Joseph dans ce
pays et Nous lui avons enseigné
l’interprétation des rêves. Et Allah est
souverain en Son commandement mais
la plupart des hommes ne savent pas.
20. Et ils le vendirent à vil prix, pour quelques pièces d'argent : d'aucuns des commentateurs
estiment que Youssouf fut vendu par ses frères pour un prix dérisoire. D'après cette version, ses
frères le précipitent dans une fosse asséchée. Après que la caravane l'a recueilli, les frères découvrent
son absence et se lancent à sa poursuite et la rattrapent, ils prétendent alors que Youssouf est un
esclave en fuite et le vendent pour quelques pièces d'argent. Nombreux sont les commentateurs qui
soutiennent que les membres de la caravane le repêchèrent, l'emmenèrent et le vendirent en E gypte.
L es marchands de la caravane ayant hâte de se défaire de lui, le monnayèrent, vraisemblablement à la
première offre, à un bas prix. C'est ainsi que cette étape douloureuse et transitoire de la captivité
aboutit et Youssouf finit par se retrouver bien installé avec son nouveau maître (voir verset le
suivant).
21 (a). L'interprétation des rêves : l'interprétation des rêves caractérisait le talent particulier de
Youssouf bien que l'expression coranique renferme un sens plus large qui vient s'ajouter à
l'interprétation des rêves et signifie par connotation une compréhension d'ensemble des circonstances
qui permet à un homme à la fois de gérer habilement une situation difficile et de parer à tout désastre en
pressentant le cours des événements à venir. Cela implique également une compréhension profonde
des textes sacrés ainsi que la familiarisation avec l'histoire.
?? ( b). Et Allah est souverain en son commandement mais la plupart des hommes ne savent
pas : le dessein d'Allah aboutit toujours mais la plupart des hommes ne saisissent pas la marche
ingénieuse de la volonté divine qui contrarie tous les plans des hommes et les fait avorter.
23 (a). Or celle qui l'avait reçu dans sa maison tenta de le séduire : Youssouf était un jeune
homme ravissant et par conséquent vulnérable. Ce ne fut que grâce à la protection d'Allah qu'il
implora qu'il put repousser les avances de l'épouse de son maître car qui cherche refuge auprès d'Allah
Sourate Joseph 118 12. Youssouf
23. Or celle qui l'avait reçu dans sa
maison tenta de le séduire. E lle ferma
les portes et dit : « Me voici à toi! ». Il dit :
« Qu’ Allah me protège ! Mon maître m’ a
fait un bon accueil. L es injustes ne
réussissent certes pas ».
demeure certes insensible aux ruses de Satan. L es anciennes légendes relatives à Youssouf
attribuent à cette femme le nom de Zoulaikha.
23 (b). Mon maître : le mot « maître » employé par Youssouf peut fort bien faire référence à
Allah ou plus probablement à son patron qui avait fait preuve de bonté et d'amabilité envers lui
en l'accueillant chaleureusement dans son foyer.
24. Et il l’aurait désirée : personne n'imagine en effet que Youssouf , être humain, n'ait pas
ressenti d'attrait physique comme quelqu'un qui, jeûnant pendant un jour de canicule, voit un verre
d'eau fraîche mais qui ne représente pas à proprement parler une tentation en raison de la sauvegarde
qui procède de la taqwa.
Sourate Joseph 119 12. Youssouf
28. Puis lorsqu’ il (le maître) vit que la
tunique était déchirée par derrière, il dit
alors : « Voilà une de vos ruses féminines.
Vos ruses sont vraiment énormes.
SECTION 4:
3? (a). Fourberies : Note : L e Coran dépeint à travers ces quelques versets une société
absolument décadente au sein de laquelle l'immoralité s'avérait tout à fait naturelle et les cancans
meublaient le temps des femmes. L orsque Zoulaikha fut informée de ces ouï-dire, elle les taxa de
stratagème peut-être parce qu'elle perçut que ces femmes visaient à rendre l'affaire publique aux fins
de rencontrer Youssouf dont la beauté exceptionnelle leur avait certainement été rapportée. L e
terme « fourberies » n'est pas dans le texte attribué directement à Zoulaikha mais semble traduire sa
propre idée de l'affaire.
3? (b). Quand elles le virent, elles tombèrent en extase à tel point qu'elles se coupèrent les
mains et dirent : « ce ne peut-être qu'un ange noble » : les femmes présentes furent tellement
médusées par la beauté extraordinaire de Youssouf , s'agissant aussi bien du caractère que du
physique, qu'elles se tranchèrent les mains et s'exclamèrent qu'une aura de la sorte, une carnation ô
combien rayonnante ne pouvait émaner que d'un ange. Youssouf fut ainsi publiquement
innocenté par la déclaration de ces femmes.
Sourate Joseph 120 12. Youssouf
32. Elle dit : « Voici donc celui à
propos duquel vous me blâmiez. J’ai
tenté de le séduire mais il s’est contenu.
S’il ne fait pas ce que je lui ordonne, il
sera mis en prison et se trouvera parmi
les misérables ».
32. Elle dit : « Voici donc celui à propos duquel vous me blâmiez … » : Zoulaikha, tout à fait
familière avec son entourage corrompu, était maintenant assurée du soutien et de la complicité de ses
amies qui ont dû vraisemblablement s'acoquiner avec elle pour persuader Youssouf de renoncer
à ce qu'elles jugèrent comme un entêtement vain et regrettable.
38, 39. « J’ai suivi la religion de mes ancêtres … Il ne nous convient pas d'associer à Allah
quoi que ce soit » : nul ne saurait douter que les prophètes (ainsi que les croyants sincères) propagent,
envers et contre tout voire même en prison, la véritable foi. Aussi Youssouf , ayant remarqué que
Sourate Joseph 121 12. Youssouf
37. Il dit : « L a nourriture qui vous est
destinée ne vous parviendra pas avant que
je vous aie fait connaître l’ interprétation
de ceci. Cela fait partie de ce que mon
Seigneur m’ a enseigné. J’ ai abandonné la
religion d’ un peuple qui ne croyait pas en
Allah et qui était incrédule au regard de la
vie future ».
ses deux compagnons prisonniers voyaient en lui un homme pieux, s'efforça-t-il de les convertir à sa
foi.
Sourate Joseph 122 12. Youssouf
42. E t il dit à celui des deux dont il
pensait qu’ il serait délivré : « Rappelle-
moi au bon souvenir de ton maître ». Et
Satan lui fit oublier de rappeler Joseph
au souvenir de son maître. Joseph resta
donc en prison plusieurs années.
SECTION 6:
43. E t le roi dit : « Je voyais en rêve sept
vaches grasses que dévoraient sept vaches
maigres et sept épis verts et autant
d’ autres désséchés. Ô vous mes
conseillers ! E xpliquez-moi ma vision si
vous savez interpréter les visions ».
42. « Rappelle-moi au bon souvenir de ton maître ». Mais Satan lui fit oublier de rappeler
Youssouf au souvenir de son maître. Youssouf resta donc en prison plusieurs années : la requête
de Youssouf envers son compagnon de prison à qui il avait rendu service revint à un coup d'épée
dans l'eau et il dut rester en prison jusqu'à ce qu'Allah conçoive sa libération. Bien que solliciter
l'intercession d'une autre personne n'aille pas à l'encontre du tawaqoul (foi et confiance en
Allah ), il n'empêche que ce ne fut pas en conformité avec le rang élevé de Youssouf en tant
que prophète d'Allah . Ce qui est tolérable voire louable quant au croyant ordinaire, peut s'avérer
être un écart pour ceux qui sont proches d'Allah .
50, 51. Puis lorsque l'émissaire arriva auprès de lui, il (Youssouf) dit : « Retourne auprès de
Sourate Joseph 123 12. Youssouf
47. Il (Joseph) dit : « Vous sèmerez
comme d’ habitude pendant sept années.
L aissez en épis ce que vous aurez
moissonné sauf le peu que vous
consommerez.
ton maître … qui est du nombre des véridiques » : Youssouf refusa sa réhabilitation et les
hommages à moins qu'il ne fût tout à fait disculper des accusations dirigées contre lui à l'instigation de
Zoulaikha. L a meilleure des disculpations consistait bien entendu en la confession intégrale
notamment de Zoulaikha ainsi que de ses compagnes corrompues de la polissonnerie qu'elles avaient
méditée contre Youssouf .
52. (Et Youssouf … dit) C'est afin qu'il (mon maître) sache que je ne l'ai pas trahi en son
absence et en vérité Allah ne guide pas la ruse des traîtres : en qualité de prophète, la vie future de
Youssouf aurait été assombrie si l'ombre d'un doute avait subsisté quant à son intégrité morale.
Sourate Joseph 124 12. Youssouf
53. Non que je m'innocente, l'âme est instigatrice du mal à moins que mon Seigneur ne fasse
miséricorde : qu'on le veuille ou non, les prophètes sont, en tant qu'humains et comme chacun de
nous, sujets à la tentation. Toutefois, Allah de par Sa miséricorde les préserve d'y succomber et
de commettre un péché et si par hasard ils fautent ou sont coupables d'une erreur de jugement comme
dans le cas de Younous ou de la supplication de Nouh pour son fils dévoyé, Allah les
rappellent à l'ordre vivement et ils se repentent aussitôt et sincèrement.
Il est intéressant de remarquer que les prophètes, de par leur humilité exceptionnelle et
générosité d'esprit, font preuve de promptitude à s'imputer une faute ou une faiblesse plutôt que de
blâmer autrui. Ici, Youssouf admet franchement avoir été tenté par Zoulaikha et que ce fut
seulement grâce à la miséricorde d'Allah qu'il fut protégé. E n connexion avec le refus de Youssouf
de quitter la prison lorsque le dirigeant le lui ordonna avant qu'il ne fût blanchi de tout soupçon
par rapport à l'affaire de Zoulaikha, le Saint Prophète déclara que s'il s'était trouvé à la place
de Youssouf , il n'aurait point hésité à sortir aussitôt en compagnie de l'émissaire royal afin de
recouvrer la liberté. Il va sans dire que la remarque du Prophète ne diminue en rien sa
noblesse de caractère car en prônant la patience et la force d'âme de Youssouf , il traduit
simplement la profonde humilité qui constitue la qualité la plus admirable chez les aimés d'Allah
.
55. Il (Youssouf) dit : « confie-moi l'intendance des dépôts de ce pays car je suis certes un
gardien compétent » : il ressort clairement de la proposition de Youssouf portant sur la gestion
Sourate Joseph 125 12. Youssouf
57. E t la récompense de l’ Au-delà est
meilleure pour ceux qui croient et
craignent (Allah).
SECTION 8:
58. Et les frères de Joseph vinrent et se
présentèrent devant lui. Il les reconnut
mais eux ne le reconnurent pas.
des finances de l'E gypte que les prophètes peuvent au besoin s'engager dans les affaires de ce monde
au plus haut rang en acceptant de lourdes responsabilités. Il faut noter au passage que Dawoud (David)
et Solaiman (Salomon) furent rois et élevés par le Coran au rang de prophètes. Une tradition rapporte
que le Saint Prophète a recommandé de ne pas briguer les postes impliquant des
responsabilités car celui qui agit ainsi n'a que lui-même sur qui compter i.e. qu'Allah lui retire
Son aide dans l'exercice de ses fonctions. Cependant, le cas de Youssouf diffère. E n tant que
prophète, Allah lui permit certainement de postuler cette fonction. Il était tout à fait conscient de
ses aptitudes et sûr de lui qu'il ne se montrerait ni injuste ni égoïste quant à la conduite des affaires. Sa
haute autorité serait appliquée pour dispenser le bien-être au peuple tout en occupant un poste adéquat
pour propager la vraie foi.
56. Ainsi avons-Nous établi Youssouf dans cette contrée. Il s'y installait là où il voulait : les
événements qui suivent vont illustrer l'absoluité de l'autorité de Youssouf . Il était pratiquement le
souverain d'E gypte.
58. Et les frères de Youssouf vinrent et se présentèrent devant lui. Il les reconnut mais eux ne le
reconnurent pas : c'était la huitième année après que Youssouf . eut assumé l'autorité en E gypte.
L es sept années d'abondance s'étaient écoulées et la première année de famine avait commencé non
seulement en E gypte mais également dans les territoires voisins. L es demi-frères de Youssouf . ne
le reconnurent pas d'autant plus qu'ils n'auraient jamais imaginé l'un de leurs frères aux commandes de
l'E gypte.
60. « … Si vous ne me l'amenez pas, il n'y aura plus de provisions pour vous chez moi et vous ne
m'approcherez plus … » : les demi-frères (ils étaient dix) reçurent chacun la charge d'un chameau.
Ils se présentèrent devant Youssouf et alléguèrent que l'un de leurs frères, leur cadet, Bin
Yamine, (frère consanguin de Youssouf .) était resté auprès de leur vieux père. Ils demandèrent
s'ils pouvaient obtenir une charge de chameau pour lui ? Youssouf . leur répondit qu'ils ne les
Sourate Joseph 126 12. Youssouf
61. Ils dirent : « Nous allons le demander
à son père. Certes, nous le ferons ».
62. Il dit à ses serviteurs : « Remettez
leurs marchandises dans leurs sacs; peut-
être les reconnaîtront-ils quand ils seront
de retour dans leur famille et peut-être
qu’ ils reviendront ».
croyaient pas et d'amener ce frère afin de prouver leur dire lors de leur prochaine venue faute de quoi
ils seraient taxés de menteurs et n'obtiendraient plus de provisions de blé.
65. Ils trouvèrent que leurs marchandises leur avait été rendues : l'argent avec lequel ils avaient
fait l'acquisition du blé avait été à leur insu remis dans leurs sacs afin qu'ils retournassent avec Bin
Yamine.
66. Après qu'ils eurent pris cet engagement, il dit : « Allah est garant de ce que nous disons » :
comme il se doit de faire à un croyant, Ya'qoub prit des mesures de sécurité pour la protection de
Sourate Joseph 127 12. Youssouf
66. Il dit : « Je ne l’enverrai pas avec
vous tant que vous ne prendrez pas
l’engagement solennel au nom d’Allah
que vous me le ramènerez à moins que
vous ne soyez cernés ». Après qu'ils
eurent pris cet engagement, il dit : «
Allah est garant de ce que nous disons ».
67. Il dit : « Ô mes fils ! N'entrez pas par une seule porte mais entrez par des portes séparées. Je
ne peux cependant vous être d'aucune utilité contre les desseins d'Allah : les frères avaient attiré
l'attention du public lors de leur première visite vu que Youssouf les avait accueillis et leur avait
accordé une audience. E n outre, l'affaire du remboursement de leur argent avait dû être ébruitée. Ce
pourquoi Ya'qoub leur recommanda d'entrer discrètement dans la ville par des portes différentes
et ce par souci de les protéger de la jalousie car il avait toutes les bonnes raisons d'exhorter ses fils à la
prudence. Cependant, l'épreuve qu'Allah avait destinée aux frères allait survenir d'une direction
tout à fait inattendue. Ya'qoub savait pertinemment bien que ses précautions s'avéreraient
inutiles au cas où Allah souhaitait les tourmenter par un malheur. L e fait d'allier une foi inébranlable
en la prédestination avec le fait d’ aborder un problème avec pragmatisme définit l'essence de cette
sagesse dont Allah dote Ses aimés.
69. Celui-ci prit son frère à part et lui dit : « Je suis ton frère, ne te chagrine pas de ce qu'ils ont
fait » : Youssouf dévoila secrètement son identité à Bin Yamine en partie pour que son frère ne
Sourate Joseph 128 12. Youssouf
SECTION 9:
69. Et quand ils furent entrés auprès
de Joseph, celui-ci prit son frère à part
et lui dit : « Je suis ton frère, ne te
chagrine pas de ce qu'ils ont fait ».
SECTION 10:
80. L orsqu’ ils eurent perdu tout espoir
( de ramener B eny ami n) , i l s se
consultèrent en secret. L eur aîné dit : « Ne
savez-vous pas que votre père a pris de
vous un engagement formel au nom
d'Allah et que vous y avez manqué
autrefois à propos de Joseph ? Je ne
quitterai donc pas ce pays avant que
mon père ne me le permette ou
qu’Allah juge en ma faveur. Il est le
meilleur des juges.
s'alarmât point lors de l'accusation de vol. Il semblerait d'après les remarques de Youssouf que
l'aversion de ses frères visait également Bin Yamine.
76. Car il ne pouvait pas se saisir de son frère selon la loi du roi à moins qu'Allah ne le voulût :
Youssouf ne pouvait pas violer la loi d'E gypte en étant lui-même le gardien.
77. Ils dirent : « S'il a commis un vol, un de ses frères aussi a volé autrefois » : durant leur
épreuve, les demi-frères perpétrèrent un dernier péché à savoir qu'ils désavouèrent Bin Yamine en
avançant qu'il avait hérité de tendances criminelles vu que son frère consanguin (ils impliquaient
Youssouf avait été un voleur avant lui.
80. (a) « Ne savez-vous pas que votre père a pris de vous un engagement formel au nom d'Allah
Sourate Joseph 130 12. Youssouf
81. Retournez chez votre père et dites-
lui: Ô notre père, ton fils a volé. Nous
n’ attestons que ce que nous savons et
nous ignorons ce qui est caché.
et que vous y avez manqué autrefois à propos de Youssouf ? » : les frères se rappellent leur pacte
solennel avec leur père et un sentiment de sens moral fait surface en eux.
80. (b) Je ne quitterai donc pas ce pays avant que mon père ne me le permette : l'aîné se dévoua
à rester en arrière en expiation de leur incapacité à exécuter la promesse faite à leur père. Après que
Youssouf refusa de retenir l'un deux en substitution de Bin Yamine, il ne leur restait plus guère de
choix et les frères se souvinrent, rongés de regret, de ce qu'ils avaient fait à Youssouf plusieurs
années auparavant.
83. Alors Ya'qoub dit : « … Il est en vérité Celui Qui sait, le Sage » : Note : le comble de l'ironie ici
veut que le dessein de faire disparaître Youssouf de la scène visait à rapprocher les demi-frères de
leur père. Au lieu de cela, Ya'qoub ne les crut pas et rejeta leurs fausses protestations tout en
développant un préjugé tenace contre eux. Or, après toutes ces années, les frères plaident de nouveau
pour leur innocence devant leur père, tout à fait convaincus cette fois d'être dans le vrai. Néanmoins, le
spectre de leur cruauté envers Youssouf surgit entre le père et ses fils et Ya'qoub refuse de les
croire, persuadé qu'ils mentent comme la première fois.
84. Il se détourna d'eux et dit : « Ô combien grand est mon chagrin pour Youssouf ! ». Et ses
yeux blanchirent à cause de son affliction : Note : le Coran portraiture Ya'qoub
comme un modèle de patience. Il faut noter que (empreint de son espoir de réunion avec Youssouf
et B in Yamine), Ya'qoub n'a jamais douté que Youssouf était en vie quelque part car
il était convaincu que le rêve de Youssouf se concrétiserait. Son chagrin énorme et intarissable
procédait de son ignorance des conditions dans lesquelles Youssouf vivait son exil et du
moment des retrouvailles.
Sourate Joseph 131 12. Youssouf
85. Ils dirent : « Par Allah ! Tu ne
cesseras de penser à Joseph jusqu’ à ce que
tu en dépérisses ou que tu en meures ».
86. « Je me plains seulement à Allah de mon déchirement … » : il faut noter que comme le Coran
le mentionne ici, Ya'qoub était pudique quant à sa peine, il ne se plaignait, ni ne se lamentait ni
ne récriminait. Sa supplique pour le soulagement s'adressait uniquement à Allah . Après toutes
ces années d'affliction, l'unique expression de peine qui s'échappa de ses lèvres fut : « Ô combien
grand est mon chagrin pour Youssouf ! ».
Sourate Joseph 132 12. Youssouf
91. Ils dirent : « Par Allah ! Allah t’ a
vraiment préféré à nous et nous avons été
fautifs ».
SECTION 11:
94. E t quand l a caravane qui tta
(l’ E gypte), leur père dit : « Je décèle
certes l'odeur de Joseph, même si vous
dites que je radote ».
92. « Point de blâme contre vous aujourd'hui ! » : ce sont là les mêmes paroles généreuses que le
Saint Prophète prononça à l'occasion de la conquête de la Mecque lorsqu'il s'adressa à
l'assemblée des Mecquois.
94. « Je décèle certes l'odeur de Youssouf » : on assiste ici à un épisode singulier de ceux qui
émaillent cette histoire étrange. Après une absence de tout contact durant toutes ces années, l'odeur de
Youssouf parvient à son père en Syrie depuis l'E gypte dès que la caravane se met en marche avec
la chemise de Youssouf .
96 (a). Qui recouvra la vue : Ya'qoub avait perdu la vue à force de pleurer.
Sourate Joseph 133 12. Youssouf
98. Il dit : « J’ implorerai pour vous le
pardon de mon Seigneur. Car Il est Celui
qui pardonne, Il est miséricordieux ».
96 ( b). Il dit : « Ne vous avais-je pas dit que je sais par Allah ce que vous ignorez ? ». Ya'qoub
confirme par ces paroles qu'il a toujours su que Youssouf était vivant.
100 (a). Et il plaça ses parents sur le trône et tous tombèrent en prosternation devant lui : en
conformité au protocole du pays, Ya'qoub et ses fils se prosternèrent devant Youssouf par
respect de sa haute autorité quoiqu'en fait ce ne fût peut-être qu'une inclination plutôt qu'une
prosternation stricto sensu. Quelle que fût la marque de respect, prosternation ou courbette, cela a été
interdit en Islam bien que permis dans les religions précédentes.
Sourate Joseph 134 12. Youssouf
102. Voici des récits que Nous te
révélons concernant le mystère. Tu
n'étais pas auprès d'eux quand ils se
mirent d'accord pour comploter.
100 (b). Il dit : cette parole traduit la générosité d'un grand prophète. A noter l'absence totale de
récrimination contre ses frères.
102. Voici des récits que Nous te révélons concernant le mystère. Tu n'étais pas auprès d'eux
quand ils se mirent d'accord pour comploter : comme nous l'avons déjà fait observé, la narration de
cette sourate diffère considérablement de celle de la Bible. L 'objectif moral prime dans la version
coranique tandis que les détails pittoresques bien que banals font défaut. E n revanche, certains
épisodes y ont été inclus et illustrent avec éloquence le lien entreAllah et Ses serviteurs ainsi que
la patience, la noblesse, la générosité et la piété des fidèles d'Allah .
106. Et la plupart d'entre eux ne croient en Allah qu'en Lui attribuant des associés : la grande
variété de polythéisme formel mise à part, ce verset fait remarquer que les cœurs des croyants
ostentatoires sont criblés à la fois de convoitises non réprimées et de vénération à la mondanité. L es
Arabes idolâtres professaient eux-mêmes croire en Allah alors qu'ils adoraient à vrai dire une
Sourate Joseph 135 12. Youssouf
foule d'idoles.
108. « Voici ma voie. J'appelle à Allah, moi et ceux qui me suivent en nous basant sur une
preuve évidente. Gloire à Allah. Et je ne suis point du nombre des polythéistes » : il est annoncé au
Prophète de proclamer que lui et ses fidèles suivent la voie du « Tauhid » (un monothéisme
absolu et inconditionnel qui rejette catégoriquement tout ce qui a des relents ou s'avère un tant soit peu
du « chirk »), que leur foi est illuminée de sagesse et de discernement et non pas teintée de préjugés
aveugles et qu'il leur a été prescrit d'exhorter l'humanité d'adhérer à la voie d'Allah . L e verset
souligne qu'il revient forcément à quiconque professe suivre le Prophète de s'efforcer de
propager le dine (religion).
110. Quand les messagers désespérèrent en pensant qu'ils étaient traités de menteurs, Notre
secours leur parvint : il va de soi que les prophètes ne perdent jamais l'espoir de la miséricorde
d'Allah . Il n'empêche que maintes fois lorsque les incrédules persistèrent dans la violence de
leurs persécutions et que le secours d'Allah tardait à venir, les prophètes et leurs fidèles se
découragèrent.
Note : se désespérer de la miséricorde d'Allah tient du « koufr » tandis que perdre courage face à
une hostilité implacable est humain.
Sourate Houd 89 11. Houd
11. HOUD
1. C'est un Livre dont les versets sont parfaits puis expliqués : on peut déclarer sans ambages
que parmi les textes sacrés qui furent révélés à l'humanité, le Coran est l'unique ouvrage qui existe
encore dans sa forme originale exempte de toute altération ou omission. L e style est également parfait
en son genre, ses termes et substance et si le croyant rencontre parfois des difficultés à le comprendre,
celui-ci mérite le blâme et non le L ivre. Comme par exemple rechercher des explications où le verset a
été délibérément laissé obscur (3 :7). Quant aux versets censés être clairement compris, le croyant, qui
persévère dans la lecture du Coran jour après jour avec un cœur sincère, en reçoit le sens à travers des
théophanies. Il s'agit d'un L ivre qui dévoile des merveilles à chaque nouvelle lecture. Ce verset ainsi
que d'autres relatifs à la perfection et au génie du Coran constituent une mise en garde voire un défi à
l'égard de ces Musulmans qui s'escriment à mal l'interpréter en vue de lui donner une façade plus
moderne et plus présentable pour ceux dont la foi est faible.
Sourate Houd 90 11. Houd
4. Vous retrournerez vers Allah. Il est
puissant sur toute chose.
7. Si tu dis : « vous serez ressuscités après la mort », les incrédules diront : « Ce n'est là que
magie évidente » : la question de la résurrection après la mort a toujours posé des difficultés aux
Sourate Houd 91 11. Houd
SECTION 2:
l'homme une grâce venue de Nous et
qu'ensuite Nous la lui arrachons, le
voilà désespéré et ingrat.
mécréants. L 'explication tient au fait qu'elle introduit dans leur vie égocentrique et désinvolte la
perspective de rendre des comptes.
9. Et si Nous faisons goûter à l'homme une grâce venue de Nous et qu'ensuite Nous la lui
arrachons, le voilà désespéré et ingrat : ce mécréant même qui demande avec dédain la venue du
châtiment divin, se tracasse tant et si bien qu'il s'abandonne au désespoir lorsque lui est enlevé un bien
auquel il est habitué. C'est la conséquence naturelle de son incroyance. Contrairement au croyant qui
n'a aucun recours au cas où ses ressources matérielles lui font défaut.
10. Et si Nous lui faisons goûter un bienfait après que le malheur l'ait touché, il dira : « Les
maux se sont éloignés de moi » et le voilà qui exulte plein de gloriole : dès lors que son malheur
s'éloigne, l'incrédule l'attribue en général à ses propres efforts et s'en gonfle par conséquent d'orgueil
tandis que le croyant remercie humblement Allah de l'avoir de par Sa bonté soulagé de sa perte
ainsi que de sa peine.
12. Ils disent : « Que n'a-t-on fait descendre sur lui un trésor ? » ou bien « Pourquoi donc un
ange ne l'a-t-il pas accompagné ? ». Tu n'es qu'un avertisseur : toutes sortes de persuasions par la
ruse et de menaces furent exercées sur le Prophète pour qu'il cessât à tout le moins d'honnir
les idoles païennes. Bien que craignant la puissance du message qu'il avait apporté, les Qoraïches ne
pouvaient résister à la tentation de proférer ces sarcasmes typiques de la part d'un esprit matérialiste à
Sourate Houd 92 11. Houd
13. Ou bien ils disent : « Il l’ a forgé ».
Dis : « Apportez donc dix sourates que
vous aurez forgées semblables à ceci !
Et appelez qui vous pourrez en dehors
d’ Allah si vous êtes véridiques ».
savoir qu'un homme qui prétendait être le messager d'Allah devrait être nanti abondamment au
sens matériel. L e Coran mentionne maintes fois leurs notions relatives à la sorte de signes qui sont
attendus étoffer un prophète. L 'une des demandes les plus répétées exigeait qu'un ange fût envoyé en
compagnie du Prophète en tant que preuve visible de sa mission divine.
13. « Apportez donc dix sourates que vous aurez forgées semblables à ceci ! Et appelez qui vous
pourrez : les mécréants sont ici informés que le miracle d'Allah s'est accompli devant eux sous
la forme du Coran. L es Arabes faisaient grand cas de la beauté ainsi que de la puissance de leur langue.
Qu'ils surpassent donc le Coran (qui fut communiqué par un homme illettré) en excellence de style et
en force ! Qu'ils produisent en ayant recours à toute l'aide poétique à leur disposition quand bien même
ne serait-ce qu'une composition succincte à même de rivaliser avec la Parole divine ! Face à cette
situation, les Arabes idolâtres n'osèrent pas relever ce défi.
Sourate Houd 93 11. Houd
Ne sois donc pas dans le doute au sujet de
ceci (le Coran). C’ est certes la V érité
émanant de ton Seigneur mais la plupart
des hommes ne croient pas.
16. Ce qu'ils auront accompli en ce monde sera un échec et vain sera ce pourquoi ils auront
œuvré : quelle que bonne action que l'incrédule fasse par charité ou autre, il l'accomplit pour des
motifs ou à des fins profanes. Bien qu'il en dérive des avantages en matière, entre autres, de réputation,
d'ovations du public, d'image de marque, d'impression de béatitude momentanée, il en sera dépouillé
après sa mort. L es œuvres accomplies dans un autre but que le plaisir d'Allah seront désavouées
dans l'au-delà.
18. Qui est plus injuste que celui qui forge un mensonge contre Allah ? : être informé au sujet du
Coran et ne pas l'accepter constitue une faute cependant il n'est pire homme que celui qui s'y oppose
activement et le rejette comme étant la Parole d'Allah .
19. Qui détournent les hommes de la voie d'Allah : cette catégorie inclut ceux qui témoignent non
seulement de l'indifférence pour la voie d'Allah mais s'évertuent à en détourner les autres tout en
se dressant contre, bourrés de préjugés et de railleries qu'ils sont.
20. Le châtiment sera doublé pour eux : quiconque s'érige en adversaire virulent contre le
Messager d'Allah sera châtié beaucoup plus sévèrement que le mécréant passif.
Sourate Houd 94 11. Houd
22. Ils seront sans aucun doute dans
l’ Au-delà les plus grands perdants.
SECTION 3:
25. E t Nous avons envoyé Noé à son
peuple : « Je suis pour vous un avertisseur
explicite
27. Les chefs de son peuple qui … « nous pensons plutôt que vous êtes des menteurs » : les
arguments matérialistes incorrigibles des ennemis d'Allah sont ici démontrés dans le contexte
de Nouh (Noé) . Ils saisissent le prétexte qu'il n'est ni plus ni moins qu'un homme semblable à eux
Sourate Houd 95 11. Houd
29. Ô mon peuple ! Je ne vous demande pas … mais je vois que vous êtes des gens ignorants :
Nouh leur rappelle la qualité intangible de la taqwa dont il a été gratifié et de loin supérieure aux
préoccupations temporelles qui obnubilaient son peuple. Ses fidèles possédaient une foi riche bien
que démunis sur le plan matériel. Pourquoi devrait-il donc les repousser juste pour flatter les désirs de
mécréants ignorants et obstinés ? Face à cette situation, ils auraient dû reconnaître qu'il avait consacré
sa vie à sa mission prophétique sans escompter pour autant des gains terrestres. Pourquoi agirait-il de
la sorte s'il n'espérait point de récompense de la part d'Allah ?
31. Et je ne vous dis pas : « Je possède les trésors d'Allah ni que je connais le mystère
incommunicable : il va de soi que la condition première et fondamentale de la foi consiste à croire en
l'invisible. L 'homme pauvre et défavorisé ayant la foi surpasse considérablement aux yeux d'Allah
les mécréants de haut rang et possédant des biens en abondance.
Sourate Houd 96 11. Houd
33. Il dit : « C’ est Allah seul qui vous
l’ apportera, s’ Il le veut et vous ne pouvez
y échapper.
35. Ou bien ils disent : « Il a forgé cela ». Dis : « Que mon crime retombe sur moi si je l'ai
inventé. Et je suis innocent de ce dont vous m'accusez » : ce verset vient s'adresser au Prophète
, entre parenthèses pour ainsi dire, au milieu du récit de Nouh . L e point consiste à tracer
le parallèle d’ une part entre Nouh , accusé de mentir et incité par son peuple à user de son propre
jugement et tourner le dos à ses fidèles dans le dénuement et d’ autre part le Prophète , lui aussi
incriminé d'avoir forgé le Coran et exhorté à user de son jugement pour le modifier aux fins de
satisfaire les goûts des incrédules (voir sourate 10, verset 15).
Sourate Houd 97 11. Houd
40. Puis, lorsque Notre Ordre vint et que
le four se mit à bouillonner. Nous avons
dit : « Embarque (sur l'arche) un couple
de chaque espèce, ainsi que ta famille - à
l’ exception de celui dont le sort est déjà
prononcé - et aussi les croyants ». Or,
ceux qui partageaient la foi de Noé étaient
peu nombreux.
40. « Embarque (sur l'arche) un couple de chaque espèce : Note : Nouh reçut l'ordre
d'embarquer sur l'arche une paire de chaque espèce animale dont lui et ses fidèles auraient besoin
après la décrue des eaux et ce en raison de l'extinction de toute vie sur un vaste territoire.
44. L'eau baissa : il y a divergence d'opinions entre les commentateurs sur la question de savoir si le
déluge submergea la surface entière de la terre ou se confina à une région. Ceux qui soutiennent la
thèse de la submersion de la terre entière professent également que les trois fils de Nouh : Sam,
Ham et Yafith/Cham, Sem et Japhet seraient à l'origine de l'ensemble des peuples de la terre.
46. « Celui-là n'est pas de ta famille car il a commis un acte infâme … » : le scélérat n'avait pas sa
place dans la maison du prophète. Aussi le fils de Nouh était-il exclus de la promesse d'Allah
comme quoi Il sauverait celui-ci du déluge.
Sourate Houd 98 11. Houd
45. E t Noé invoqua son Seigneur en
disant : « Mon Seigneur ! Mon fils
appartient à ma famille. Ta promesse est
sûrement vérité et Tu es le plus juste des
juges ».
49. Ceci fait partie des récits que Nous te révélons concernant le mystère que ni toi ni ton
peuple ne connaissaient auparavant : les Arabes avaient connaissance des récits relatifs à Nouh
ainsi qu'à la plupart des prophètes qui sont relatés dans le Coran, en revanche ils en ignoraient les
Sourate Houd 99 11. Houd
51. Ô mon peuple ! Je ne vous demande
aucun salaire en retour. Mon salaire
n'incombe qu'à Celui Qui m'a créé. Ne
comprenez-vous pas ?
détails.
51. Je ne vous demande aucun salaire en retour. Mon salaire n'incombe qu'à Celui Qui m'a
créé : Note : Houd , à l'instar de Nouh , fit savoir à son peuple qu'il avait consacré sa vie au
service d'Allah sans demander de salaire en retour eu égard à ce qu'il attendait être récompensé
Sourate Houd 100 11. Houd
58. E t quand Notre Ordre vint, Nous
sauvâmes Houd et avec lui ceux qui
croyaient par une miséricorde venue de
Nous. E t Nous les avons délivrés d’ un
terrible châtiment.
par Allah sinon à quoi bon gaspiller sa vie à prêcher un peuple qui se moquait de lui et l'injuriait.
54. Nous disons plutôt qu'une de nos divinités t'a jeté un sort : le Saint Prophète fut taxé
d'ensorceleur et Houd soupçonné d'être envoûté, un sortilège qu'auraient jeté les inventions les
plus puissantes que les 'Ad eussent pu concevoir, à savoir leurs propres idoles. Il semble qu'ils étaient
incapables de s'apercevoir de la bizarrerie d'idoles jetant un sort sur Houd l'incitant à attaquer les
idoles elles-mêmes !
62. Ô Salih ! Tu étais auparavant un espoir pour nous : il est fort possible que les qualités
personnelles de Salih étaient telles que les Thamoud l'avaient désigné comme un futur chef. E n
revanche, l'erreur serait de croire qu'il eût pris part à l'adoration de leurs idoles. Comme le dépeignent
les jeunes années du Saint Prophète , (voir 10 :16), chaque prophète a mené une vie
exceptionnellement intègre préalablement à la vocation divine. Chacun d'eux avait une foi intuitive en
l'Unité d'Allah et ne se serait jamais livré au culte des idoles.
Sourate Houd 101 11. Houd
63. Il dit : « Ô mon peuple ! Qu’ en
pensez-vous ? Si je m’ appuie sur une
preuve évidente émanant de mon
S ei gneur Qui m’ a ac c or dé S a
miséricorde, qui donc me secourra contre
Allah si je L ui désobéis ? Vous ne ferez
qu’ ajouter à ma perte.
SECTION 7:
69. E t N os messager s ( anges)
apportèrent à Abraham la bonne nouvelle,
ils dirent : « Salam ». Il dit : « Salam » et il
apporta sans tarder un veau rôti.
66. Salih : s'agissant des détails de l'histoire de Salih , voir le verset 73 et les suivants de la
sourate 7.
70. Ils dirent : « Ne crains rien ! Nous sommes envoyés au peuple de Loth » : le récit de L oth
Sourate Houd 102 11. Houd
70. Mais lorsqu’ il vit que leurs mains ne
s’ en approchaient pas, il fut pris de
suspicion à leur égard et il eut peur d’ eux.
Ils dirent : « Ne crains rien ! Nous
sommes envoyés au peuple de Loth ».
72. « Enfanterais-je alors que suis vieille …» : Sarah était sans enfants tandis qu'Ibrahim
avait déjà eu un fils, Isma'ïl/Ismaël de sa deuxième épouse, Hadjra. L 'annonce de la
naissance d'un fils s'avéra pour elle d'une grande portée et après que les anges l'eussent rassérénée, elle
fut accablée de douleur saisie par le doute qu'un couple aussi vieux qu'elle et son mari pût donner
naissance à un enfant.
78. Ils avaient commis auparavant des abominations : nul n'ignore que le peuple de L oth
s'adonnait ouvertement à l'homosexualité. Aussi les deux jeunes beaux invités de L oth
exercèrent-ils un attrait irrésistible sur eux et L oth pressentait que son peuple les enlèverait
de force.
79. Filles : nombreux sont les commentateurs qui estiment que le mot « filles » se rapporte aux
femmes de la tribu en général dont certaines avaient dû assister à cet affrontement. Il est fort probable
qu'un prophète, à titre de patriarche, fît référence tout naturellement aux femmes de son peuple en tant
que ses filles. Il se pourrait bien aussi que, réduit au désespoir, il ait proposé ses propres filles en
mariage aux hommes de la communauté en vue d'éventuels prétendants. L a réponse des gens de son
peuple fait clairement ressortir qu'ils ne s'intéressaient point aux femmes, qu'elles fussent les filles de
L oth ou autres.
80. Il dit : « Si seulement je pouvais m'opposer à vous par la force ou bien si je trouvais un
appui solide ! » : L oth prononça ses paroles dans un sursaut de panique né du sentiment
d'isolation et de vulnérabilité car il était selon toute apparence apparenté à la tribu seulement par le
mariage sans pour autant jouir d'un soutien de la tribu. Il est relaté dans une tradition que le Prophète
a dit : « Qu'Allah bénisse L oth . Il bénéficiait en fait d'un appui solide ». Il va de
soi que le Prophète voulait dire le soutien d'Allah cependant L oth , torturé par
Sourate Houd 104 11. Houd
81. Ils dirent : « Ô Loth ! Nous
sommes des messagers de ton Seigneur.
Ils ne parviendront pas jusqu'à toi. Pars
dans la nuit avec ta famille. Que nul
d’ entre vous ne regarde à l’ arrière,
exception faite de ta femme. E lle sera
atteinte par ce qui frappera les autres. Cela
s’ accomplira certainement à l’ aube.
L’ aube n’ est-elle pas proche ? ».
81. « Ô Loth ! Nous sommes des messagers de ton Seigneur. Ils ne parviendront pas jusqu'à toi
… » : une source claire fait défaut quant à exposer la manière dont les invités échappèrent au peuple
lascif de L oth . L es anges ne risquaient forcément aucun danger d'être capturés. Quoi qu'il en fût,
une intervention divine aura facilement déjoué, d'une manière ou l'autre, la tentative des assaillants.
Sourate Houd 105 11. Houd
86. Ce qui demeure auprès d’ Allah est
meilleur pour vous si vous êtes croyants.
E t je ne suis pas un gardien pour vous ».
N.D.T : voir aussi l'histoire du peuple de L oth , Tabari, L a Chronique, Histoire des Prophètes et des Rois,
Vol.1.
88. « Je ne veux nullement faire ce que je vous interdis. Je ne veux que vous réformer autant
que je le puis … » : Ch'oaib leur déclare qu'alors qu'il prêche l'abandon total du monde, il ne
cherche pas à amasser des biens. Il n'aspire qu'à réformer leurs affaires aussi bien spirituelles que
matérielles tout en adhérant d'ailleurs dans ses transactions aux principes qu'il prône.
Sourate Houd 106 11. Houd
90. Demandez pardon à votre Seigneur
puis revenez repentants vers L ui. Mon
Seigneur est certes miséricordieux et
plein d’ amour ».
92. Il dit : « Ô mon peuple ! Mon clan est-il à vos yeux plus puissant qu'Allah ? » : comme à
l'accoutumé, le peuple de Cho'aib ergote d'un point de vue matérialiste. Ils accusent Cho'aib
de les offenser et uniquement la protection des membres de sa famille le sauve de la punition. L a
pièté de Cho'aib , le message qu'il a communiqué et la protection d'Allah à son égard ont été
effacés de l'image qu'ils se faisaient de lui.
Sourate Houd 107 11. Houd
SECTION 9:
96. E t Nous avons envoyé Moïse avec
Nos Signes et une autorité inconstestable
98. Il marchera en tête de son peuple et le mènera au Feu : le peuple de Pharaon s'associait à sa
méchanceté et sa corruption. Il était non seulement l'instigateur du mal mais aussi le porte-parole et le
modèle de leur vile culture. L e Jour du Jugement, il mènera donc son peuple au Feu.
99, 100, 101. Une malédiction les poursuit ici-bas …elles n'ont fait qu'ajouter à leur ruine :
la succession des récits relatifs à la destruction des précédentes communautés incroyantes se termine
dans la dernière partie de la sourate tout en donnant les leçons à en tirer et leur application aux peuples
Sourate Houd 108 11. Houd
103. Il y a vraiment là un Signe pour
celui qui craint le châtiment de l’ Au-delà.
C’ est un Jour où les hommes seront
rassemblés, un Jour solennel.
106, 107, 108. Ceux qui seront damnés … c'est là un don perpétuel : ces versets impliquent
que le séjour en E nfer à l'instar de la demeure au Paradis, bien qu'éternels, restent néanmoins
tributaires de la Volonté Divine.
Sourate Houd 109 11. Houd
SECTION 10:
110. Nous avons donné à Moussa
(Moïse) le Livre qui fut source de
divergences. Mais si une parole de ton
S ei gneur n’ étai t pas i nterv enue
auparavant, une décision concernant leurs
différends aurait été prise. Ils se trouvent
dans un profond embarras au sujet de ce
L ivre.
110. Nous avons donné à Moussa (Moïse) le Livre qui fut source de divergences :
subséquemment à Moussa et tout au long de leur histoire, les Bani Israël n'ont eu de cesse de se
quereller et de s'opposer quant au contenu et à l'interprétation de leurs textes sacrés. L es origines et les
commentaires de la Torah, le Talmud, sont enfuis dans la légende. L e Talmud est pratiquement aussi
ancien que la Torah elle-même et constitue la véritable source d'autorité pour la classe sacerdotale que
composent les rabbins qui sont ses uniques interprètes. Pour compliquer voire rendre obscure la
Parole originelle de Dieu, il existe une tradition orale du Talmud qui antidate et domine sa version
écrite. Nous nous passerons pour éviter davantage de confusion des subdivisions telles que la Mishna
et la Gemara. Qui plus est, uniquement les cinq premiers tomes de l'ancien Testament composent la
Torah à proprement parler. L es ouvrages restants (la majeure partie des écritures juives) sont de
moindre autorité. L es rabbins modifient et réinterprètent le Talmud afin de satisfaire aux besoins des
époques et légifèrent même en matière de religion en se basant sur les principes qui dérivent de la
tradition orale inévitablement plus vague. L e problème se complique lorsque l'on aborde les règles
exhaustives qui régissent d'une part le mode de l'interprétation biblique et d'autre part une exégèse des
Sourate Houd 110 11. Houd
115. Sois patient ! Car Allah ne laisse pas
perdre la récompense de ceux qui font le
bien.
textes sacrés séparée et distincte du Talmud et qui, dans son ensemble, forme la Midrash.
L eur interprétation biblique est fondée principalement sur le texte, le texte, c'est-à-dire, non
pas de la Bible elle-même, mais bien du Talmud et de la Midrash qui ne possèdent aucun caractère
sacré inhérent, n'étant simplement que le fruit de la cogitation de l'homme à l'instar de tout autre code
légal.
Cette façon d'aborder les problèmes, en dénaturant ou ignorant les textes sacrés, forme un
cadre déshumanisé, légaliste et formaliste. Aux 18e et 19e siècles, les Juifs se rebellèrent contre ce
système oppressif et réclamèrent la révision de la base même de la loi et de la conduite. Ce qui aboutira
à la tendance séculière librement appelée le Judaïsme non orthodoxe, teinté de nuances locales et
individuelles et constituera ce que les Juifs modernistes accepteront en tant que leur religion.
Il faut se rendre à l'évidence que l'histoire des Juifs corrobore la déclaration coranique à
savoir qu'ils ont toujours été divisés par un désaccord profond, hachant leur religion en petits
morceaux. Il en va heureusement différemment pour les Musulmans car leur L ivre, le Coran, demeure
intact et un consensus se dégage en ce qui concerne les traditions prophétiques qui représentent la
seconde source d'autorité religieuse. L a troisième, manifestement subordonnée aux deux premières,
procède des différentes écoles de Fiqh (jurisprudence) qui diffèrent entre elles sur des détails mineurs
Sourate Houd 111 11. Houd
120. Et tous les récits des messagers
que Nous te relatons, sont destinés à
affermir ton cœur. Ainsi te parviennent,
avec la V érité, une exhortation et un
rappel aux croyants.
mais s'accordent sur les notions fondamentales telles que le nombre, les horaires et le contenu des
prières quotidiennes, les règles et la durée du mois de jeûne ainsi que les rites du pèlerinage. L e
Musulman possède donc une base ferme et incontestée pour sa foi.
116. Si seulement il avait existé parmi les générations qui vous ont précédés des hommes
vertueux qui interdisaient la corruption sur la terre. (Hélas), il n'y en avait qu'un petit
nombre que Nous avons sauvé : dès lors qu'un peuple devient corrompu dans son ensemble, il
réunit les conditions pour sa propre destruction.
119. A l'exception de ceux à qui ton Seigneur a fait miséricorde. C'est pour cela qu'Il les a créés
: la raison divine derrière la Création vise à extérioriser les attributs d'Allah dont ceux liés à Sa
grâce tels que Sa miséricorde et patience ainsi que ceux qui dénotent Sa puissance et Son pouvoir.
Autrement dit, Il a décrété que d'aucuns L e serviraient et L ui obéiraient de sorte que Sa miséricorde
s'exprimât et que d'autres se rebelleraient contre L ui afin que Son courroux se manifestât. Il est
illusoire de s'imaginer qu'Il contraigne tout un chacun, on peut à l'inverse soutenir qu'Il a garanti le
libre arbitre et le choix en enseignant aux êtres à distinguer entre le bien et le mal. Il s'ensuit
inévitablement que certains se qualifient pour Sa miséricorde tandis que d'autres, composant la
majeure partie de l'humanité et des djinns, méritent Sa colère.
120. Et tous les récits des messagers que Nous te relatons, sont destinés à affermir ton cœur : ci-
après figurent les différents objectifs visés par la narration des histoires des prophètes précédents.
E ncourager et réassurer le Saint Prophète en faisant valoir que naguère les messagers se
trouvèrent confrontés à une opposition similaire mais que justice leur fut rendue ; exhorter à travers
ces récits tous les croyants à la vérité et à la bonne direction tout en leur signifiant un rappel salutaire à
l'égard de ce qu'il advient des peuples corrompus.
Sourate Houd 112 11. Houd
122. Et attendez. Nous aussi Nous attendons ! : là encore, un mémento à l'usage des Musulmans
de toutes les époques. Ne soyez pas impatients alors que le mal prend de l'ampleur et éclipse
apparemment la vérité. L e décret d'Allah se déploie doucement mais sûrement. Aussi soyez
patients et attendez. L e temps viendra lorsque vous verrez manifestement le mal dédommagé en ce
monde.
Jonas 66 10. Younouss
10. YOUNOUSS
(Sourate Jonas)
(Sourate mecquoise -109 versets, 11 sections)
SECTION 1:
3 (a). Votre Seigneur est certes Allah Qui créa les cieux et la terre en six phases : Note : il est
fréquent de constater que la majorité des traductions rendent souvent les six phases de la création des
cieux et de la terre par « six jours » bien qu'il n'y ait aucun rapport avec les 24 heures, jour et nuit, de
notre dimension. L e Coran fait référence à notre cycle diurne en tant que « L aïl » (nuit) et « nahar »
(jour) tandis que « yaum », le terme ici employé (au pluriel), peut en langue arabe dénoter d'une part le
jour terrestre tout en comportant un sens d'une amplitude beaucoup plus vaste et indéfinie, à savoir «
phase » ainsi que le Coran l'indique ailleurs. Au verset 47 de la sourate 22 et dans le contexte de l'essor
et du déclin des peuples, nous sommes prévenus de ne pas anticiper le châtiment d'Allah frapper
en ce monde un peuple corrompu juste d'après nos calculs mais bien lorsque toutes les conditions sont
réunies. Cet avertissement s'applique aux Mecquois incrédules étant donné que certains d'entre eux
mirent le Prophète au défi d'appeler le courroux d'Allah sur eux pour leur incroyance.
L 'explication de cette lenteur apparente de la loi divine dans l'histoire humaine figure dans l'assertion
ici donnée à savoir qu'un jour auprès d'Allah équivaut à mille ans par rapport à la manière de compter
Jonas 67 10. Younouss
des hommes ; les moulins d'Allah moulent lentement. Néanmoins, comme en témoignent les
vestiges et les récits des civilisations disparues, le châtiment divin se resserre inexorablement sur les
peuples moralement corrompus et les mortifie de manière décisive une fois parvenus à leur terme.
C'est là une vision fort répandue que selon cette équation (i.e. un jour auprès d'Allah
équivaut à mille ans du temps terrestre), l'univers serait âgé de six mille ans. Cependant, d'après
ce qui précède, l'équivalence concerne l'histoire du genre humain, l'erreur serait donc de l'élargir pour
en repousser les frontières jusqu'aux phénomènes cosmiques tels que la création de la terre. De toute
façon, l'usage par la langue arabe de ces chiffres ne doit pas être pris au pied de la lettre. D'une manière
générale, l'équation symbolise simplement la longévité requise par les peuples et les civilisations
(beaucoup plus longue que la durée de la vie humaine en moyenne) pour accomplir leur terme
d'existence.
Voir à ce propos le verset 4 de la sourate 70 où une formule tout à fait différente est énoncée à
savoir que les anges et l'E sprit (Gabriel) s'élèvent vers notre Seigneur (en fonction des tâches qui leur
sont confiées) en un jour dont la durée est de cinquante mille ans d'après le compte des hommes. L à
encore, rien ne sert de prendre ce chiffre au sens propre alors que les comparaisons extrêmement
diverses voire antinomiques aux versets 47 de la sourate 22 et 4 de la sourate 70 indiquent clairement
qu'en essayant d'accéder aux arcanes de la providence divine, il revient de tenir compte de trois
différentes sortes de temps. (1) L a routine normale et quotidienne de la vie humaine, (2) le cycle
historique qui se déroule plus lentement et (3) le cycle cosmique, le plus lent par lequel les humains
sont indirectement concernés. Ce que représente en vérité les six phases de la création des cieux et la
terre reste un mystère et il faut se rendre à l'évidence que conjecturer sur cette question s'avèrerait vain.
Toutefois, il faut noter que la science n'est pas contradictoire avec ce qui précède ou avec tout autre
notion de la cosmologie coranique.
3 (b).Il n'y a d'intercesseur qu'Avec Sa permission : Il ne partage Son E mpire avec personne et
personne ne peut oser intercéder auprès de L ui sans Sa permission. Ici et ailleurs, le Coran brise la
croyance populaire qui avait cours chez les Arabes idolâtres à savoir que leurs fausses divinités
Jonas 68 10. Younouss
Allah n’ a créé cela qu’ en toute vérité. Il
expose les Signes pour les gens doués de
savoir.
3 (c). Ne réfléchissez-vous pas ? : le Coran invite le lecteur à méditer sur la création des cieux et
de la terre qui corrobore la puissance et la majesté souveraines d'Allah , Sa miséricorde et Sa
grâce infinies et Sa connaissance et sagesse absolues. L a contemplation des prodiges d'Allah au
sein de l'univers conduit à conclure que L ui et L ui seul est digne d'adoration.
4. C'est vers Lui que vous retournerez tous, c'est là en toute vérité la promesse d'Allah :
puisque vous retournerez vers L ui le Jour du Jugement, votre salut réside dans la conformité avec Son
Messager et l'obéissance à Ses injonctions.
8. Leur refuge sera le feu pour prix de ce qu'ils ont fait : ceux qui absorbés par la vie de ce monde
au point d'en oublier la rencontre avec leur Seigneur et qui, accaparés par les affaires d'ici-bas,
n'auront pas trouvé de répit pour réfléchir sur les signes d'Allah qui parsèment l'univers et leur
donner conscience de leur véritable fonction en tant que vice-rois d'Allah sur terre, souffriront le
martyre éternel dans l'au-delà.
Jonas 69 10. Younouss
SECTION 2:
Allah, le Seigneur des mondes ! ».
11. Mais Nous laissons ceux qui n'espèrent pas Notre rencontre, errer aveugles dans leur
rébellion : les mécréants invoquaient la colère d'Allah en disant : « Ô Allah ! Si ceci (le Coran)
est vraiment la vérité (révélée) de Ta part, alors envoie du ciel une pluie de pierres sur nous ou frappe-
nous d'un tourment douloureux ».
Jonas 70 10. Younouss
?6. Dis : « Si Allah l’ avait voulu, je ne
vous l’ aurais pas récité et Il ne vous
l’ aurait pas non plus fait connaître. J’ai
passé toute une vie avec vous. Ne
comprenez-vous pas ? ».
15. « … Oui, je crains si je désobéis à mon Seigneur, le châtiment d'un Jour terrible » : la
mention vise spécifiquement ici la condamnation dans le Coran des idoles des Arabes idolâtres ainsi
que la prescription d'un code moral aux antipodes du mode de vie qu'ils affectionnaient, à savoir traiter
les femmes comme des possessions ou encore les querelles et les massacres effrénés. L a réfutation de
cette requête des mécréants de modifier le Coran selon leur convenance est ferme et décisive. Il s'agit
de la parole d'Allah et c'est commettre un péché que d'y apporter la moindre altération.
Note : il va sans dire que l'interdiction absolue d'altérer, ne serait-ce qu'un iota, dans le Coran
s'applique également au fait d'interpréter délibérément ses versets d'une manière erronée. Cette
manière d'agir caractérise le procédé privilégié dont se servent certains Musulmans médiocres
d'aujourd'hui en alléguant qu'un L ivre, révélé il y a 1400 ans et adressé à une société archaïque,
requiert une adaptation afin de répondre aux exigences tout à fait différentes et rigoureuses de la vie
moderne. Ce qu'ils recherchent en somme sont des assouplissements. Chacun s'estime compétent
pour élaguer et déformer les commandements coraniques dans le but de conforter son mode de vie. Il
s'ensuit forcément que tout devient pratiquement acceptable et les traditions du Prophète
ainsi que la nomenclature juridique « Fiqh » sont mises au rebut. L e moderniste concocte son
propre Islam édulcoré et devient le jouet de l'illusion qu'il vit la foi véritable, modernisée et assainie.
16. « …J'ai passé toute une vie avec vous, ne comprenez-vous pas ? » : c'est à l'âge de quarante
ans que le Prophète eut la première révélation. Depuis son plus jeûne âge, sa piété et son
intégrité le singularisait parmi les Qoraïches. Il était populairement connu sous les épithètes « As-
Sadiq », le véridique et « Al-Amine », le digne de confiance si bien que les Mecquois avaient
l'habitude, lorsqu'ils partaient en voyage, de lui confier leurs objets de valeur. Il vécut une vie austère
sans rechercher ni les honneurs ni les biens matériels. Aussi y a-t-il lieu de se demander pourquoi un
homme parvenu à l'âge adulte forgerait subitement un mensonge énorme à l'encontre d'Allah
alors que la qualité et la force de la révélation constituent en elles-mêmes un argument
irréfutable. L e Prophète ne savait ni lire ni même écrire, n'avait jamais composé un vers de
poésie ni fréquenté d'assemblées poétiques. Reste à comprendre comment il aurait pu concevoir ce
Jonas 71 10. Younouss
?9. L es hommes ne formaient à
l’ origine qu’ une seule communauté puis
ils se sont opposés. Si ce n’ était une
décision préalable de ton Seigneur, les
litiges qui les opposaient auraient été
tranchés.
que les meilleurs poètes d'Arabie ne furent pas de taille à égaler. Tout compte fait, la force
transcendante du Coran s'avérait telle qu'elle subjuguait à la première écoute ceux dont les cœurs
étaient inclinés vers la vérité. Même les incroyants, aveuglés par les préjugés et la rage, furent
incapables d'expliquer d'une manière plausible la fascination exercée sur les auditeurs si bien qu'en
désespoir de cause, ils étiquetèrent le Prophète de magicien. Cet attribut est un outrage au
bon sens s'agissant d'un homme renommé pour ses relations loyales et méticuleuses.
18. « Voilà nos intercesseurs auprès d'Allah » : les Arabes idolâtres assumaient une foi en Allah
, la Divinité Suprême, tout en déplorant qu'Il était trop distant de leurs vies quotidiennes pour
prendre soin de leurs problèmes. Ils professaient que leurs idoles résolvaient leurs désagréments
mineurs tandis qu'elles intercédaient en leur nom auprès d'Allah pour les grandes questions et
joueraient le rôle de médiatrices dans l'Au-delà.
19. Les hommes ne formaient (à l'origine) qu'une seule communauté … qui les opposaient
aurait été tranchés : la vraie religion était unique à l'aube de l'humanité. Puis chaque peuple forgea
ses propres variantes polythéistes d'où l'envoi de prophètes pour les ramener sur la voie droite.
Toutefois, une autorité divine faisait défaut s'agissant du culte des idoles inventé par les Arabes.
21. Quand Nous faisions goûter aux hommes une miséricorde … les voilà qui trament contre
Nos versets : ce verset semble apparemment lié à une longue période de famine qui accablait les
Arabes de la Mecque. L es Qoraïches se rendaient auprès du Prophète dans la détresse et lui
demandaient de prier pour une amélioration en promettant de croire en un Dieu Unique pourvu que la
famine prît fin. Conséquemment à la prière du Prophète , Allah élimina la famine ce qui
n'empêcha point les Qoraïches de faire volte-face et de revenir à leur opposition. Une situation
identique advint entre Moussa/Moïse et les E gyptiens.
Jonas 72 10. Younouss
??. C’ est L ui Qui vous fait parcourir la
terre et la mer. Quand vous vous trouvez
sur le bateau et le bateau vogue grâce à un
bon vent, ils sont heureux jusqu’ au
moment où un vent impétueux se lève et
les vagues les assaillent de toutes parts, ils
se voient encerclés. Ils invoquent Allah en
L ui rendant un culte pur : « Si Tu nous
sauves, nous serons au nombre de ceux
qui sont reconnaissants ».
23. Lorsqu'Il les eut sauvés, ils se montrèrent insolents et injustes sur la terre : l'histoire de
'Ikrima bin Abou Djahl, le fils de l'ennemi implacable de l'Islam, Abou Djahl, illustre la
prédisposition chez l'être humain à invoquer Allah à l'heure du danger. Suite à la conquête de la
Mecque, il s'enfuit et s'embarqua sur un bateau. Alors que l'embarcation essuyait une violente tempête
Jonas 73 10. Younouss
?5. E t Allah appelle à la Demeure de la
Paix et guide qui Il veut sur une voie
droite.
24. La vie de ce monde est comparable à une eau …Nous expliquons ainsi Nos signes à des
hommes qui réfléchissent : le caractère éphémère de la vie de ce monde est comparé à un champ
florissant que ravage soudainement une calamité imprévue. Pareillement, la mort entraîne une fin
tragique et soudaine des plaisirs et réussites terrestres. C'est alors que devront affronter les
conséquences de leur folie ceux qui se seront laissés duper par le charme de la vie d'ici-bas.
34. Dis : « Allah donne naissance à la création puis la renouvelle. Comment pouvez-vous alors
vous détourner ? » : Note : le discours porte ici sur le fait qu'Allah contrôle les rouages et le
déroulement des processus naturels de l'univers sur lesquels le Coran revient si souvent en mettant
l'accent sur le cycle de la vie et de la mort, de la destruction et de la régénération dont nous sommes les
Jonas 74 10. Younouss
?9. AllÜah suffit comme témoin entre
nous et vous. Nous étions indifférents à
votre adoration ».
SECTION 4:
témoins au quotidien. Ainsi Allah vous ressuscitera après la mort pour vous convoquer devant
L ui et administrer Son Jugement. Vous ne pouvez pas imaginer tant soit peu que les dieux dérisoires
que vous avez inventés et que vous associez à Allah soient capables de vous ressusciter après des
siècles après votre disparition.
35. Dis : « Laquelle de vos divinités … comment pouvez-vous juger ainsi ? » : le verset s'en
prend aux fausses divinités, aux soi-disant savants religieux séculiers ainsi qu'à la pléthore de
Jonas 75 10. Younouss
35. Dis : « Laquelle de vos divinités
guide vers la Vérité. Celui Qui guide
vers la Vérité est-il plus digne d’être
suivi que celui qui ne dirige que dans la
mesure où il est lui-même dirigé ?
Qu’avez-vous donc ? Comment
pouvez-vous juger ainsi ? ».
ÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜ38.
Ou bien ils disent : « Il l’ a inventé ».
Dis : « Apportez-donc une sourate
semblable à ceci et appelez à votre aide
qui vous pourrez en dehors d’ Allah si
vous êtes véridiques ».
conseillers dont nous consultons l'oracle s'agissant de notre conduite plutôt que de nous tourner vers
Allah . A l'exclusion des conseils prodigués par quelqu'un qui se base sur les révélations d'Allah
, toutes ces sources de direction sont polluées par le faux raisonnement et les préjugés humains.
43. Et parmi eux, il y a celui qui te regarde. Peux-tu guider les aveugles alors qu'ils ne voient
Jonas 76 10. Younouss
SECTION 5:
connaît les corrupteurs.
4?. E t s’ ils te traitent de menteur, dis
alors : « A moi mes actions et à vous les
vôtres. Vous êtes irresponsables de ce que
je fais et je suis irresponsable de ce que
vous faites ».
ÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜ4?.
rien ? : il s'agit de ceux qui observent le Prophète (ou qui regardent ceux qui étudient et
transmettent le message divin à une époque ultérieure). Mais ils n'ont pas tourné sincèrement vers
Allah leurs cœurs qui sont encore teintés de rébellion et privés ainsi de bienfaits.
Jonas 77 10. Younouss
SECTION 6:
51. « … Est-ce quand le châtiment fondra sur vous que vous croirez ? (Il vous sera dit inutile)
Maintenant ! Alors qu'auparavant vous vouliez le hâter ! » : les mécréants répondaient par des
sarcasmes tels que pourquoi le sort supposé arriver ne s'est-il pas manifesté, convaincus qu'ils étaient
qu'aucun châtiment divin ne les frapperait. Or si le sort était survenu, ils auraient aussitôt déclaré leur
foi enAllah mais trop tard, hélas.
53. Et ils te demandent : « Est-ce la Vérité ? ». Dis : « Oui ! Par mon Seigneur, c'est assurément
Jonas 78 10. Younouss
vrai. Et vous ne pouvez vous soustraire à la puissance d'Allah » : le fait pour les mécréants de ne
pouvoir résister au désir de demander au Prophète si c'était la V érité, s'avérait à leur endroit
une idée ô combien implacable et surprenante. Dans le contexte d'une vie après la mort, les mécréants
s'opposent vigoureusement à la notion qu'ils seront ressuscités et jugés.
57. Ô vous les hommes ! Une exhortation …une miséricorde pour les croyants : les vertus
miraculeuses du Coran sont ici énumérées. Ce n'est pas uniquement une direction pour les croyants
mais également un remède pour les maux spirituels ainsi qu'une fontaine de sérénité et de paix. L es
passionnés du Coran sont à même d'expérimenter pour eux-mêmes ses qualités.
59. « Voyez-vous ce qu'Allah … Ou bien forgez-vous des mensonges contre Allah ? : la question
du permis et de l'interdit a été détaillée aux sourates 5 et 6. Ce verset rappelle que seul Allah
détient cette autorité. On peut s'abstenir de manger ou boire ce qui a été déclaré halal selon son
choix personnel, en revanche nul ne peut s'arroger le droit de déclarer officiellement halal ou haram
pour soi-même ou autrui un produit de consommation en dehors des limites de la Charia que constitue
Jonas 79 10. Younouss
SECTION 7:
61. Ni le poids d'un atome sur terre …qui ne soit inscrit dans un Livre explicite : Note : la Bible
laisse entrevoir un Dieu qui ne manifeste que peu d'intérêt quant à l'intendance des cieux et de la terre.
C'est à peine s'il existe un verset indiquant qu'Il connaît et se soucie de la situation sans cesse croissante
et dynamique de Sa création à l'exclusion des êtres humains. Il s'ensuit que les Chrétiens se font une
idée d'un Dieu quelque part là-haut, séparé de ce qui se passe dans le monde naturel, inattentif et laissant
libre cours aux caprices de « l'adaptation naturelle » développer toute forme de vie sur terre à travers un
hasard aveugle dénué d'un contrôle divin sur les stratégies d'ensemble de l'évolution ou ses mécanismes
minutieux et extrêmement complexes. Ce verset, à l'instar de nombreux autres dans le Coran, établit
sans équivoque la connaissance absolue ainsi que le contrôle d'Allah quant à chaque particule
élémentaire de l'Univers et toute fluctuation d'énergie si infime soit-elle. Aussi cela relèverait-il de
l'absurdité pour le Coran que l'homme pût concevoir un environnement ainsi que son influence qui
n'adviendraient et n'émaneraient pas de l'ordre d'Allah quant à l'imminence et jusque dans le
moindre détail. D'où l'axiome selon lequel la sélection naturelle a façonné toute forme vivante plutôt
qu'Allah est dénué de sens en Islam. Que des causes chimiques, quelles qu'elles soient, produisent
l'origine de la vie et que l’évolution de celle-ci aboutissant à une diversité inouïe des espèces soit
subordonnée à un processus que l'homme est à même de découvrir (à la sélection naturelle de Darwin,
la connaissance humaine a ajouté les mutations génétiques aléatoires), tout cet ensemble - les origines
miraculeuses, les modes et principes divers, les systèmes minutieux - compose l'œuvre d'Allah .
62. En vérité, les amis d'Allah n'éprouveront plus aucune crainte, ils ne seront point affligés : la
délivrance de la crainte et de la peine se rapporte essentiellement à la vie des croyants après la mort tout
en s'appliquant dans une large mesure à la vie ici-bas. Quiconque peut se libérer de son fardeau et s'en
remettre à Allah se dépouille d'autant de la crainte et du chagrin. Il revient de faire ici la distinction
entre une émotion passagère suscitée par des urgences et des épreuves et une crainte ainsi qu'une peine
prolongées et paralysantes.
Jonas 80 10. Younouss
64. Il y a pour eux la bonne nouvelle en cette vie et dans l'autre : autrement dit les amis d'Allah
sont les récipients de plusieurs sortes de bonnes nouvelles. A titre d'exemple, Allah révèle
dans le Coran « n'ayez ni crainte ni peine » ou bien les anges disent au moment de la mort « recevez la
bonne nouvelle du Paradis qui vous a été promis » ou encore ils font de beaux rêves ou vice versa
e
d'autres personnes font de bons rêves à leur sujet - ces rêves selon un hadith sahih représentent le 46
degré de la prophétie – ou ils bénéficient d'une aide spéciale durant leur vie terrestre. Il arrive aussi
Jonas 81 10. Younouss
SECTION 8:
qu'ils reçoivent parfois un accueil favorable dans les cœurs des mystiques ou de l'homme du commun.
L es gens font leur éloge et se souviennent d'eux en bons termes. Tous ces présages augurent les bonnes
nouvelles en cette vie.
71. Raconte-leur l'histoire de Nouh (Noé) : Note : le Coran relate à plusieurs reprises et les unes à
la suite des autres les histoires des messagers antérieurs en commençant en règle générale par celle de
Nouh (Noé) . Voir à ce sujet la sourate 7, section 12.
78. Ils dirent : « Es-tu venu à nous pour nous écarter … Nous ne croirons pas en vous » : Note :
l'esprit laïc jugera les choses d'après ses propres critères séculiers et terre-à-terre. L e Pharaon et ses
Jonas 82 10. Younouss
conseillers ne pouvaient se faire à l'idée que Moussa (Moïse) et son étrange religion pussent être
autre chose qu'un mouvement révolutionnaire visant à renverser leur ancienne croyance ainsi que leur
puissante élite avec à sa tête le principal tyran, le Pharaon en personne.
79. Et Pharaon dit : « Amenez-moi tous les savants magiciens ». Note : là encore, le
matérialisme de Pharaon et de sa cour réduit les miracles accomplis par Moussa à de la magie, art
qui prévalait au sein de cette civilisation. Voir section 13 à la sourate 7.
83. Nul ne crut en Moussa à l'exclusion d'un groupe de jeunes gens parmi son peuple : il y a de
fortes chances qu'il soit ici fait référence à l'acceptation d'une nouvelle religion, ce qui représentait une
Jonas 83 10. Younouss
SECTION 9:
entreprise considérablement risquée notamment pour les membres d'une communauté asservie. Or,
l'épouse du Pharaon était elle-même une croyante fidèle (66 :11). Une tradition du Prophète
relate que lorsque Pharaon découvrit qu'elle croyait en Moussa et son Dieu, il entra en
fureur et lui demanda de revenir à sa croyance traditionnelle. E lle refusa et fut soumise à une mort
douloureuse.
85. Ne fais pas de nous une cible pour les persécutions des injustes : Note : un peuple persécuté
devient une exaspération pour les persécuteurs eu égard à ce que ces derniers finissent par devenir
intoxiqués par l'oppression et la cruauté suscitant ainsi le mépris et l'aversion chez la race assujettie.
87. « … Faites de vos maisons un lieu de prière … » : étant donné que le culte en public n'était pas
Jonas 84 10. Younouss
permis sous ce régime oppressif, les Bani Israël furent avisés d'utiliser leurs demeures en tant que lieux de
prière.
88. Et Moussa dit : « Ô notre Seigneur ! … jusqu'à ce qu'ils voient le châtiment douloureux » :
Moussa , après avoir épuisé tous les moyens à sa disposition aux fins de convertir Pharaon et son
peuple à la V érité, fut obligé en dernier recours de prier avec ferveur pour implorer la destruction
rapide de ces personnages infâmes. Il en appela à Allah avec pour grief que puisque selon Son
dessein, Il avait doté Pharaon et son peuple du faste et du pouvoir, en tant qu'épreuve, afin qu'ils
égarent les gens de Sa voie droite, leur existence sur terre demeurerait stérile. Qu'ils reçoivent par
conséquent un châtiment exemplaire à titre d'avertissement pour les futures générations.
91. Comment ! Alors qu'auparavant tu étais du nombre des rebelles et du nombre des
corrupteurs ? : Note : Moussa et son peuple traversèrent très probablement le fleuve à
proximité de la péninsule du Sinaï, entre la mer méditerranéenne et la mer rouge. L es causes
naturelles ostensibles, le cas échéant, de la séparation et du rassemblement subit des eaux restent
inconnues. Aussi serait-il vain d'avancer des hypothèses à ce propos. Il va de soi que chaque processus
Jonas 85 10. Younouss
SECTION 10:
au sein de l'univers relève de l'ordre d'Allah . L es lois de physique que nous élaborons pour les
expliquer s'avèrent de peu de poids et ne représentent même pas une ébauche de ce qui a vraiment lieu.
L a réalité, cet océan qui s'étend sous les ondulations de la surface, demeure à jamais inaccessible. L es
miracles divins s'assimilent à une vague qui s'élance des profondeurs et jaillit soudainement à la
surface. Quelle a été la cause de cette vague, quels courants circulent au plus profond ? Nous ne le
saurons jamais. Ce qui n'empêche pas, malgré tout, les sceptiques d'affirmer que ces convulsions
imprévisibles qui agitent la surface, vont à l'encontre de l'ordre naturel des choses et ne peuvent par
conséquent jamais se produire.
92. Nous allons aujourd'hui épargner ton corps afin que tu deviennes un signe pour ceux qui
Jonas 86 10. Younouss
viendront après toi : l'opinion généralement répandue et fiable identifie Pharaon comme Ramsès II
dont le règne dura soixante ans à peu près à l'époque de Moussa . L e corps momifié de ce Pharaon
fut découvert au cours du 20e siècle au fond de la Mer rouge et remonté à la surface dans un état de
préservation relativement satisfaisant et exposé au musée du Caire.
98. Si seulement il existait en dehors du peuple de Younous (Jonas) une cité … en jouir
momentanément : il n'existe pas à vrai dire de récit qui relate ce qu'il advint du Prophète Younous et
de son peuple, cependant la grande majorité des commentateurs s'accorde à reconnaître ce qui suit :
Younous fut envoyé au peuple de Ninive, cité importante dans la région de nos jours appelée l'Irak. Il
prêcha et son peuple négligea son message. Alors Younous leur annonça (selon la promesse
d'Allah que s'ils ne croyaient pas, un désastre les atteindrait. Il leur accorda un délai de grâce de
trois jours. L es habitants de Ninive, n'étant pas totalement fermés à la foi, prirent son avertissement au
sérieux. Ils convoquèrent une assemblée et décidèrent que dans l'hypothèse où le Prophète Younous
quittait la ville la nuit suivante, cela augurerait que leur perte était décrétée et que tous croiraient
alors. L e lendemain matin, ils s'aperçurent que le Prophète avait disparu et observèrent que le ciel était
noir d'encre et que des ténèbres menaçants enveloppaient la terre.
Ils étaient terrifiés. Toute la population sortit de la ville et s'assembla dans les plaines aux
alentours, pleurant et se lamentant tout en invoquant le pardon d'Allah . E u égard à leur repentir,
bien qu'un peu tard, pendant la période de grâce fixée et avant que le châtiment d'Allah ne les
frappât (contrairement au repentir de Pharaon qu'il proféra à l'article de la mort), Allah eut pitié
Jonas 87 10. Younouss
SECTION 11:
d'eux et le châtiment fut écarté. Pendant ce temps, Younous , enragé par le rejet de la V érité par
son peuple et ignorant ces événements, se rendit au bord de la mer et s'embarqua sur un bateau. Il
semble bien que ce fût la raison pour laquelle Allah le punit à savoir : son départ de Ninive sans
avoir attendu l'ordre divin. L es Prophètes n'ont aucun libre choix s'agissant de ces questions et ce qui
s'avèrerait une faute minime pour un croyant ordinaire constitue une grave défaillance chez un
prophète.
L e bateau se mit en route mais se trouva encalminé en haute mer. Aussi le capitaine déclara-t-
il qu'il devait se trouver à bord une personne qui avait dû commettre un péché grave et Younous
avoua : « Je suis le pécheur parmi vous ». L es passagers n'étaient pas disposés à accepter cette
confession toutefois Younous persista dans son aveu. Il s'ensuivit qu'ils convinrent de tirer au
sort et par trois fois le sort tomba sur Younous qui fut en dernier lieu jeté par-dessus bord. Un
poisson gigantesque le happa et l'avala. Ce fut à cet instant que Younous implora d'une voix
perçante la clémence (21 :87). Allah eut pitié de lui et le poisson le vomit plus tard sur un rivage
aride ou il trouva de l'ombre et un abri sous une sorte de gourde (qui repoussait les insectes de par son
odeur) jusqu'à ce que son corps meurtri eût recouvert ses forces à la suite de quoi il retourna vers son
peuple.
N.D.T : voir aussi l'histoire de Younous dans la Chronique, Histoire des Prophètes et des Rois
par Tabari, vol. 1.
Jonas 88 10. Younouss
103. Nous délivrerons ensuite Nos Prophètes et les croyants. Il Nous incombe de délivrer les
croyants : même une fois terminé le cycle de la prophétie, Allah protègera et secourra les
croyants quelle que soit l'époque.
107. Et si Allah te frappe d'un malheur, nul autre que Lui ne peut l'écarter. Et s'Il te veut un
bien, nul ne peut repousser Sa grâce. Il la donne à qui Il veut parmi Ses serviteurs. Il est Celui
Qui pardonne, Il est le Miséricordieux : quiconque croit fermement et durablement que toute
aubaine ou malheur lui échoit par la permission d'Allah envers Qui il incombe de se montrer
reconnaissant et qu'il revient d'invoquer dans la peine, est parvenu à un haut degré de taqwa ainsi qu'à
la sérénité.
Le Repentir 26 9. At-Taoba
9. AT-TAOBA
(Le Repentir)
L a sourate précédente, Al-Anfal, et la présente, At-Taubah, sont en fait étroitement liées. Chaque
fois qu'une révélation lui parvenait, le Prophète indiquait aussitôt l'endroit où seraient
insérés dans le Coran les derniers versets. L orsque cette sourate, At-Taubah, fut révélée dans sa
totalité, aucune directive ne fut donnée comme quoi ces versets devaient être incorporés à une autre
sourate si bien que la révélation fut considérée en tant que sourate entière en elle-même et située
immédiatement après Al-Anfal. Il faut noter toutefois qu'elle constitue l'unique sourate du Coran qui
ne débute pas avec « Au Nom d'Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux » laissant par
conséquent présumer un appendice àAl-Anfal.
Quelques années sépareront les deux chapitres. Al-Anfal fut révélée tout de suite après la bataille
de Badr qui assoira d'une manière décisive l'Islam en Arabie avec lequel il faudra désormais compter. Ce
chapitre se termine par des instructions relatives à l'aide aux Musulmans qui subissaient le joug des
incrédules à la Mecque et ailleurs en Arabie. L orsque l'émigration prit fin (avec la conquête de la
Mecque en l'an 8 de l'Hégire), l'Islam fut consacré. L es Musulmans jouirent alors d'un environnement
sécurisant de sorte qu'ils purent se rendre nombreux à la Mecque au cours de l'an 6 de l'Hégire pour le
pèlerinage bien qu'ils dussent s'en retourner sans entrer dans la Mecque suite au traité conclu avec les
Qoraïches à Houdaibiya. Ce traité sonna le glas des idolâtres mecquois dont un de leurs alliés, le clan des
Bani Bakar, incité par les Qoraïches, attaqua les Bani K houza'a, alliés des Musulmans. Aussi sur cette
violation du traité d'Houdaibiya, le Saint Prophète déclencha-t-il une offensive et conquit la
Mecque sans coup férir en l'an 8 de l'Hégire. L 'échéance fatale était arrivée et l'incrédulité serait extirpée
de l'Arabie pour en faire le bastion de l'Islam. Au premier verset, l'ensemble restant des infidèles
d'Arabie est par conséquent prévenu : soit ils embrassent l'Islam dans les quatre mois à défaut de quoi ils
devront quitter l'Arabie.
Le Repentir 27 9. At-Taoba
3. Proclamation d'Allah et de Son
Messager adressée le jour du grand
pèlerinage : « Allah et Son Messager
désavouent les polythéistes. Si vous
vous repentez, ce sera un bien pour vous ;
mais si vous vous détournez, sachez que
v ous ne rédui rez pas A l l ah à
l’ impuissance ». E t annonce un châtiment
douloureux aux incrédules.
2. Parcourez la terre pendant quatre mois ; sachez toutefois que vous ne réduirez pas : il semble
que les tribus auxquelles il est fait tout spécialement allusion ici sont celles avec lesquelles un accord
avait été signé pour une période indéterminée. Un sursis de quatre mois leur est donc accordé à la suite
duquel ces accords seront abrogés. Sont aussi incluses par voie de conséquence les tribus qui n'étaient
liées par aucun accord.
3. Proclamation d'Allah et de Son Messager adressée le jour du grand pèlerinage : « Allah et Son
Messager désavouent les polythéistes … » : il y a de fortes chances pour que les tribus évoquées ici,
telles que les Bani Bakar, soient celles qui ayant passé un accord avec les Musulmans l'avaient violé.
Comme ce verset ainsi que le suivant l'indiquent, la teneur d'ensemble de la proclamation faite par le
Prophète en l'an 9 de l'Hégire à l'occasion du Hadj (ou grand pèlerinage) sous-entend tous les
incrédules de l'Arabie, signataires ou pas d'un traité avec les Musulmans.
4. Respectez pleinement le pacte conclu avec eux jusqu'au terme convenu : les intéressés
furent tenus de respecter jusqu'au terme convenu tous les accords conclus pour une durée déterminée
sans prorogation toutefois.
Le Repentir 28 9. At-Taoba
Zakate, laissez-les libres. Allah est Celui
Qui pardonne, Il est miséricordieux.
5. Après l'expiration des mois sacrés, tuez les polythéistes … Mais s'ils se repentent : après
l'expiration des quatre mois (une fois que les mois sacrés se seront écoulés et au cours desquels il était
interdit de combattre), les Musulmans seront en état de guerre contre les mécréants restants dont la
majorité s'était vivement opposée à l'Islam et constituait un foyer de résistance en puissance et de
complicité avec les ennemis externes des Musulmans. L a justification de leur conversion à l'Islam se
traduirait par l'acquittement de la Zakate et de la prière obligatoire, la Salate.
6. Si un polythéiste cherche asile auprès de toi, accorde-le lui afin qu'il entende la parole
d'Allah puis fais-le parvenir à son lieu sûr : si, une fois le déclenchement de la campagne contre
l'incrédulité, un incrédule, quelle qu'en soit la raison, sollicitait la protection des Musulmans, il serait à
l'abri du danger. Après que le Coran lui aura été lu (l'invitant ainsi à l'Islam) et qu'il aura été transféré
dans l'endroit où il se sent en sécurité, la protection des Musulmans cessera à son égard.
8. Comment donc ! Quand ils l'emportent sur vous, ils ne respectent ni alliance ni pacte : il va
de soi que les Musulmans (après la conquête de la Mecque) n'avaient aucun intérêt à maintenir un
traité pour une période indéterminée avec des tribus qui étaient incorrigiblement inconstantes et
traîtresses. Suite à la victoire, le maintien de ces accords reviendrait à inoculer l'incertitude et
l'insécurité au nouvel état Musulman. Il valait donc mieux inviter l'ensemble des incrédules à
embrasser l'Islam ou bien quitter l'Arabie.
Chaque traité pour une période déterminée devrait néanmoins être fidèlement respecté
jusqu'à son échéance.
Le Repentir 29 9. At-Taoba
sont pervers.
11. Vos frères en religion : la fraternité en Islam s'étend à ceux qui sont Musulmans comme soi-
même et pas uniquement par profession mais également par les actes.
1 4 ,
1 5 .
Le Repentir 30 9. At-Taoba
cœurs. Allah revient vers qui Il veut.
Allah sait tout et Il est juste.
SECTION 3:
17. Il n’ appartient pas aux polythéistes
de pénétrer dans les mosquées d’ Allah
alors qu’ ils témoignent contre eux-
mêmes de leur incrédulité. Voilà ceux
dont les œuvres sont vaines; ils
demeureront éternellement dans le Feu.
SECTION 4:
25. A llah vous a secourus en de
nombeux endroits. E t (rappelez-vous) le
jour de Honaïn quand vous étiez fiers de
votre grand nombre et que cela ne vous
servit à rien. L a terre, toute vaste qu’ elle
est, vous paraissait étroite, puis vous avez
tourné le dos en fuyant.
SECTION 5:
SECTION 6:
38. Ô vous qui croyez! Qu’ avez-vous ?
L orsque l’ on vous a dit : « E lancez-vous
dans le chemin d’ Allah », vous vous êtes
appesantis sur la terre. L a vie de ce monde
vous agrée-t-elle plus que celle de l’ au-
delà ? Or, qu’ est donc la jouissance
éphémère de cette vie comparée à la vie
future, sinon bien peu de chose !
SECTION 7:
43. Qu'Allah te pardonne ! Pourquoi
les as-tu dispensés avant que tu ne
distingues les véridiques des menteurs ?
Le Repentir 41 9. At-Taoba
44. Ceux qui croient en Allah et au Jour
Dernier ne te demandent pas de les
dispenser de combattre avec leurs biens
et leurs personnes. A llah connaît
parfaitement ceux qui L e craignent.
SECTION 8:
60. Les aumônes sont destinées
uniquement aux pauvres, aux
indigents, à ceux chargés de les
recueillir, à ceux dont les cœurs sont à
rallier (à l'Islam), au rachat des captifs
et à ceux lourdement endettés, à la lutte
dans le chemin d'Allah et au voyageur.
C'est un décret d'Allah. Allah sait et Il
est juste.
Le Repentir 45 9. At-Taoba
61. Certains d’ entre eux attaquent le
Prophète en disant : « Il est tout oreille ».
Dis : « Il est tout oreille en ce qui
concerne votre bien. Il croit en Allah et
fait confiance aux croyants et il est
miséricordieux envers ceux d’ entre vous
qui croient ». Un châtiment douloureux
est réservé à ceux qui font du tort au
Messager d’ Allah.
SECTION 9:
SECTION 10:
73. Ô ProphèÜÜÜÜte! L utte contre les
incrédules et les hypocrites et sois dur
envers eux. L eur refuge sera l’ E nfer et
quelle détestable destination.
SECTION 11:
81. Ceux qui ont été laissés à l’ arrière se
sont réjouis de pouvoir rester chez eux à
l’ arrière du Messager d’ Allah et ont
répugné à lutter avec leurs biens et leurs
personnes dans le sentier d’ Allah. Ils
disaient : « Ne partez pas en campagne par
ces chaleurs ». Dis : « L e Feu de l’ E nfer
est plus ardent ». S’ ils comprenaient !
SECTION 13:
100. Les tous premiers parmi les
Emigrés et les Auxiliaires et ceux qui les
ont suivis dans le bien ; Allah est
satisfait d'eux et ils sont satisfaits de L ui.
Il a préparé pour eux des Jardins sous
lesquels coulent des ruisseaux et ils y
demeureront éternel l ement. Voi l à
l’ énorme succès.
SECTION 15:
119. Ô vous qui croyez ! Craignez Allah et
soyez avec ceux qui sont sincères.
SECTION 16:
123. Ô vous qui croyez ! Combattez
ceux des incrédules qui se trouvent près
de vous et qu'ils trouvent de la dureté
en vous. Sachez qu’Allah est avec ceux
qui Le craignent.
ANFAAL-AL
(L e Butin)
(Sourate Médinoise, ?5 versetsections?? , s)
Al-Anfal : la révélation de cette sourate eut lieu à Médine après la bataille de Badr à l'occasion de
laquelle les Musulmans furent autorisés pour la première fois à combattre les incroyants lors d'un
affrontement décisif et ce après treize années de persécution à la Mecque subies avec patience et
courage. Suite à leur établissement à Médine, les Musulmans fondèrent une communauté de croyants
étroitement unie, d'une envergure remarquable sur le plan spirituel et fortifiée intérieurement pour
affronter la puissance des Qoraïches sur le champ de bataille. E n outre, les Ansars, premiers habitants
de Médine, constituaient un segment indissoluble de la communauté Musulmane. Cette sourate porte
sur les questions liées à la bataille de Badr.
expédition avec à sa tête le Prophète . Une tradition rapportée par Boukhari fait état que par la
suite aucun reproche ne fut adressé pour ne pas s'être joint au groupe eu égard à ce que le but visé était
uniquement d'intercepter la caravane. Cependant, Allah en avait décrété autrement (comme le
démontre le verset 7). Abou Soufian, ayant eut vent de ces préparatifs, dépêcha un message à la
Mecque pour demander des renforts et de l'aide. Une armée composée d'un millier de Qoraïches et
dirigée par leur chef Abou Djahl et autres avancèrent en direction de Médine. L e Prophète
avait établi son camp à un lieu-dit Safra lorsque lui parvint la nouvelle de l'approche de
l'ennemi. Il proposa à ses Compagnons deux solutions soit d'attaquer la caravane comme initialement
prévu ou bien faire face à l'armée des Qoraïches.
Une bonne partie des Compagnons, vu leur armement léger et leur nombre restreint, aurait
penché pour la première option tandis qu'Abou Bakr, Miqdad bin Al Aswad et le chef des Ansars,
Sa'ad bin Oubaida, se prononcèrent en faveur d'un affrontement, traduisant ainsi le souhait du
Prophète . Aussi les Musulmans marchèrent-ils en direction de Badr pour livrer une bataille
historique aux Qoraïches et remporter une victoire éclatante. Soixante-dix de ces derniers furent tués
et un nombre égal fut fait prisonnier. Ce qui va asseoir par voie de conséquence la puissance militaire
Musulmane au sein de la péninsule arabe.
Il faut rappeler que des attaques étaient lancées contre les caravanes des Qoraïches dans le cadre
de l'hostilité virulente et implacable que manifestaient les Mecquois envers les Musulmans. Ces
expéditions avaient pour but la consolidation de l'économie Musulmane et l'affaiblissement de celle
des incrédules en leur infligeant des pertes matérielles. Ceux, qui soutiennent que le Prophète
n'avait nullement l'intention d'assaillir la caravane mais bien de livrer une bataille, se rendent
coupables de dénaturer l'histoire ainsi que de déformer le Coran et les Hadiths pour l'assortir à leur
Le Butin 7 8-Al-Anfaal
8. Afin qu'Il fasse triompher la vérité
et anéantisse le faux en dépit de la
répulsion des coupables.
logique défectueuse. Qui pourrait soutenir un raisonnement de la sorte établissant qu'il est permis de
faire la guerre contre les incrédules et leur infliger des pertes mais regardant en contrepartie comme
inhumain et barbare de causer à ces derniers un préjudice matériel ainsi que d'ébranler leur force
économique notamment eu égard à ce que les incrédules mettent tout en œuvre pour détruire les
Musulmans ?
?. Le butin appartient à Allah et au Messager : la distribution des biens de l'ennemi saisis à Badr
déclencha une dispute entre certains des Musulmans. A savoir que les Compagnons qui luttèrent et
assurèrent la protection du Prophète partageaient, quant à leurs droits, un avis différent de
ceux d'un âge plus avancé qui, ayant contribué financièrement sans pour autant se joindre à
l'expédition du Prophète, revendiquaient également leur part. Aussi les Musulmans sont-ils informés
que toutes ces acquisitions leur ont été dévolues par la grâce d'Allah et qu'elles L ui appartenaient
et seraient réparties selon Ses directives révélées ultérieurement et qui composent une section de cette
sourate.
Il est par ailleurs (versets 2.4) rappelé aux Musulmans que le butin est de moindre
importance en ce qui les concerne mais qu'en revanche la foi, la prière et dépenser dans la voie d'Allah
sont de loin ce qu'il y a de mieux.
8. Afin qu'Il fasse triompher la vérité et anéantisse le faux : la bataille de Badr mit à l'épreuve les
Musulmans, faisant valoir la foi et le courage des uns et mettant à nu la faiblesse de résolution des
autres. L es circonstances ont été examinées plus haut.
Le Butin 8 8-Al-Anfaal
12. Et quand ton Seigneur révéla aux
anges : « Je suis avec vous; affermissez
donc ceux qui croient. Je vais jeter l’effroi
dans les cœurs des mécréants. Frappez sur
leurs cous et frappez-les sur le bout des
doigts ».
??. Et quand Il vous enveloppa de sommeil … pour fortifier vos cœurs et affermir vos pas :
lorsque les deux armées se trouvèrent face à face, les Musulmans constatèrent que les Qoraïches
s'étaient fixés sur un terrain plat et ferme offrant un accès à l'eau alors qu'eux-mêmes se trouvaient sur
du sable mouvant rendant tout mouvement difficile, sans eau et agacés par la poussière. Ils furent
démoralisés par ce revers cependant quand la pluie mentionnée dans le verset tomba, la situation se
retourna spectaculairement à leur avantage. L e terrain plat se transforma en bourbier glissant tandis
que le sable du camp des Musulmans devint ferme et stable outre l'eau qui leur échut.
??. Et quand ton Seigneur révéla aux anges : les anges sont les agents affectés à diverses tâches
divines toutefois le simple décret d'Allah suffit pour donner lieu au sein de l'univers à une
conjoncture, quelle qu'elle soit.
?6 . A moins de se détacher pour un autre combat ou pour rallier un autre groupe : les
Musulmans peuvent tourner le dos à l'ennemi durant la bataille pourvu que cela soit souhaitable
tactiquement parlant.
Le Butin 9 8-Al-Anfaal
17. Ce n’ est pas vous qui les avez tués
mais Allah les a tués ; tu ne lançais pas
toi-même les traits quand tu les lançais
mais Allah les lançait et ce pour éprouver
les croyants d’ une belle épreuve de Sa
part. Allah est Celui Qui entend et Qui sait
tout.
SECTION 3:
20. Ô vous qui croyez ! Obéissez à Allah
et à Son Messager et ne vous détournez
pas de lui lorsque vous l’ entendez
(parler).
??. Tu ne lançais pas toi-même les traits quand tu les lançais mais Allah les lançait : le Prophète
jeta à l'ennemi pendant la bataille une poignée de cailloux et Allah fit en sorte que
chacun des incrédules fut frappé par un caillou et que leur vision en fut troublée.
?9. Vos troupes ne vous seront d'aucune utilité quand bien même elles seraient nombreuses
car Allah est avec les croyants : cela relevait du rituel chez les incrédules de railler le Prophète
ainsi que de le mettre au défi de causer une intervention divine qui trancherait entre les deux
camps. Alors que les Qoraïches s'apprêtaient pour l'expédition, Abou Djahl s'était en effet agrippé au
voile qui couvrait la K a'ba tout en invoquant Allah d'accorder la victoire au camp qui était le
meilleur et le plus honorable et d'infliger la défaite à celui qui avait semé la corruption. Or, la réponse
à cette prière fut donnée lors de cette bataille mémorable lorsqu'un contingent réduit de Musulmans,
qui ne comptait que 313 combattants, battit à plate couture la puissante armée des Qoraïches
composée de 1 000 guerriers.
Le Butin 10 8-Al-Anfaal
22. L es pires des bêtes auprès d’ Allah
sont les sourds et les muets qui ne
comprennent rien.
?3. Et si Allah avait reconnu quelque bien en eux, Il aurait fait en sorte qu'ils entendent, mais
même s'Il les avait fait entendre, ils se seraient détournés en s'éloignant : en raison de leur
opposition obstinée à l'Islam, ils sont devenus à vrai dire des niais incapables de saisir ce qu'ils
entendent du message divin. Si Allah avait identifié en eux quelque propension à accepter Sa
parole, ils auraient pour le moins compris ce qui leur était communiqué. Or la loi divine implique que
ceux qui persistent dans leur opposition deviennent par nature inaptes à reconnaître ou tolérer la
vérité.
?4. Répondez à Allah et au Messager lorsqu'il vous appelle ... et sachez qu'en vérité Allah
s'interpose entre l'homme et son cœur : autrement dit hâtez-vous d'obéir à Allah et au
Prophète . Si vous persistez à vous faire prier pour répondre à l'appel, il se pourrait bien
qu'Allah scelle vos cœurs.
?5. Et craignez une calamité qui n'atteindra pas seulement les injustes d'entre vous : cet
avertissement fait allusion à ceux qui restent insensibles aux activités subversives qui se déroulent
sous leurs yeux sans pour autant réprimander ou pour le moins condamner dans leur for intérieur les
Le Butin 11 8-Al-Anfaal
27. Ô vous qui croyez ! Ne trahissez ni
Allah, ni Son Messager et ne trahissez
pas sciemment la confiance placée en
vous.
SECTION 4:
auteurs et les met en garde qu'ils ne seront pas absous lorsque fondra le châtiment d'Allah .
??. Ne trahissez ni Allah, ni Son Messager et ne trahissez pas sciemment la confiance placée
en vous : se montrer déloyal envers Allah et Son Prophète signifie désobéir à leurs
ordres qui comprennent, entre autres, l'ensemble des directives relatives aux obligations du
croyant envers son prochain.
?8 . Et sachez que vos biens et vos enfants constituent pour vous une épreuve : il est ici fait
référence à l'histoire d'Abou L oubaba, un compagnon qui entretenait des relations étroites avec des
tribus juives à Médine, les Banou Qouraiza, et dont la famille et les biens de celui-ci se trouvaient dans
leur zone de contrôle. L es Banou Qouraiza avaient essuyé un revers lors de leurs tentatives pour
soutenir les Mecquois et anéantir les Musulmans pendant la bataille de la Tranchée (K handaq). Il faut
se rendre à l'évidence que cette conduite tenait de la traîtrise et qui plus est après avoir conclu un pacte
avec le Prophète et ils n'ignoraient point qu'ils feraient l'objet de représailles pour cet acte.
Préalablement à toute décision, ils sollicitèrent auprès du Prophète la permission de consulter
Abou L oubaba en raison de ce qu'ils espéraient ce dernier être bien disposé à leur égard. L orsqueAbou
L oubaba se présenta, les hommes des Banou Qouraiza se levèrent en son honneur et les femmes et les
enfants éclatèrent en sanglots à sa vue afin qu'il eût pitié d'eux. L es chefs du clan lui demandèrent : « Ô
Abou L oubaba ! Penses-tu que nous devrions obtempérer à l'ordre de Mohammed ?». « Bien
sûr ! » répondit-il en esquissant de la main un geste transversal sur sa gorge divulguant ainsi que le
Prophète projetait leur mise à mort. A peine avait-il par son geste donné à entendre les
intentions du Prophète qu'il ressentit son manque de loyauté envers Allah et le Prophète
. Un remords cuisant l'empoigna tant et si bien qu'il se ligota à l'un des piliers de la mosquée du
Prophète et refusa toute nourriture et boisson jusqu'à ce qu'Allah lui accorde Son
pardon. Après huit jours d'agonie et s'être évanoui terrassé par la faim, un messager vint annoncer à
Abou L oubaba la bonne nouvelle de son pardon. Cependant, il demeura immobile jusqu'à ce que le
Prophète le libérât de ses propres mains.
3?. Et (rappelle-toi) quand les mécréants complotaient contre toi pour t'emprisonner,
t'assassiner ou te bannir. Ils complotèrent mais Allah complotait aussi : vers la fin du séjour du
Le Butin 12 8-Al-Anfaal
30. Et (rappelle-toi) quand les
mécréants complotaient contre toi
pour t'emprisonner, t'assassiner ou te
bannir. Ils complotèrent mais Allah
complotait aussi et Allah est le meilleur
en stratagèmes.
Prophète à la Mecque, les incrédules, emportés par une fureur sans mesure déclenchée par la
progression de l'Islam, tinrent des conciliabules au cours desquels ils concoctaient de mettre fin à
l'Islam. Après des délibérations, la proposition d'Abou Djahl fit l'unanimité à savoir que chacun des
clans mecquois (autres que celui du Prophète , les Banou Hachim) nommerait un homme et
cette bande fonderait sur le Prophète pour le pourfendre de leurs épées pendant son sommeil.
Convaincus de la fiabilité de ce stratagème qui empêcherait les Banou Hachim d'identifier le meurtrier
ainsi que de se venger sur les onze tribus et que dans la perspective de verser le prix du sang, chaque
clan y contribuerait allégeant ainsi la cotisation de chacun, ils le mirent en œuvre. Or, le Saint Prophète
averti par Allah de leurs mauvais desseins, persuada son cousin 'Ali – plus
tard le quatrième calife de l'Islam – de rester avec lui cette nuit-là. Alors que les assassins avaient
encerclés sa maison, il (le Prophète ) en sortit et se glissa subrepticement entre eux. Ses
préparatifs de voyage étaient faits et Abou Bakr l'ayant rejoint, tous deux s'envolèrent vers
Médine. Ils furent poursuivis. L a suite de cet épisode sera relatée plus loin.
L orsque les Mecquois firent irruption dans la maison du Prophète , quelle ne fut pas
leur surprise de trouver 'Ali endormi sur la couche du Prophète . N'ayant aucun grief
à son égard, ils le laissèrent en paix.
3?. Et lorsque Nos versets leur sont récités, ils disent : « Nous avons certes entendu ! Si nous le
voulions, nous en dirions de semblables » : les incrédules, perpétuellement vexés par la puissance et
la beauté du Coran, se tranquillisaient en faisant valoir que ce n'était après tout que l'œuvre d'un
homme et que d'autres seraient assurément en mesure de produire une œuvre identique pourvu qu'ils
s'y consacrassent. L e Coran défie plus loin leur vanité : qu'est-ce qui vous arrête ? Produisez donc
quelque chose de semblable au Coran si vous en êtes capables!
33. Mais Allah n'est point tel qu'Il les châtie alors que tu es parmi eux : le verset se rapporte ici
Le Butin 13 8-Al-Anfaal
33. Mais Allah n'est point tel qu'Il les
châtie alors que tu es parmi eux ni Allah
ne les châtie alors qu’ ils demandent
pardon.
aux calamités destructrices qui frappèrent les peuples précédents qui s'opposèrent à leurs prophètes.
Deux facteurs sont à prendre en considération à cet égard. D'une part, le Prophète se trouvait
parmi eux. D'autre part, après leur migration à Médine, vivaient à la Mecque des Musulmans qui
dissimulaient leur foi et d'autres qui étaient croyants et adoraient Allah outre des idoles. Il
n'empêche qu'il y avait de fortes chances pour qu'ils s'attirassent des fatalités d'une intensité moindre
qu'un désastre dévastateur et ils furent effectivement éprouvés par la famine ou la peste.
34. Bien qu'ils n'en soient pas les gardiens. Ses gardiens ne sont que les pieux : les Mecquois
revendiquaient haut et fort le droit de décider qui pouvait ou ne pouvait pas visiter la K a'ba puisqu'ils en
étaient les gardiens. Ce verset prend le contre-pied et met l'accent sur le fait que les gardiens de la
Maison d'Allah sont uniquement ceux qui L e craignent. Cet honneur ne pouvait en aucune
manière échoir aux incrédules sous le simple prétexte d'un droit de privilège tribal hérité.
35. Et leur prière à la Maison n'est que sifflements et battements de mains : les incrédules
interdisaient aux Musulmans de se rendre à la K a'ba pour adorer comme il se doit Allah alors que
la dévotion des premiers relevait de la comédie burlesque.
36. Ceux qui ne croient pas dépensent leurs biens pour détourner les hommes du chemin
Le Butin 14 8-Al-Anfaal
37. Pour qu’ Allah sépare le mauvais du
bon et qu’ Il entasse les mauvais les uns
sur les autres puis qu’ Il les amoncelle
tous ensemble et qu’ Il les jette dans la
Géhenne. Voilà les perdants.
SECTION 5:
38. Dis aux incrédules que s’ ils cessent,
on leur pardonnera ce qui s’ est passé. E t
s’ ils récidivent qu’ ils se rappellent alors
l’ exemple des Anciens.
39. Combattez-les jusqu'à ce que ne subsiste plus d'association et que le culte soit rendu
Le Butin 15 8-Al-Anfaal
42. Quand vous étiez sur le versant le
plus proche et eux (les ennemis) sur le
versant éloigné alors que la caravane
était plus bas que vous. Si vous aviez
fixé un rendez-vous, vous l’auriez
manqué. Mais il fallait qu'Allah
parachevât un décret qui devait être
réalisé pour que celui qui devait périr
mourût par une raison évidente et
vécût par une preuve évidente celui qui
devait vivre . Allah est certes Celui qui
entend et Qui sait.
entièrement à Allah : l'ultime but de la Djihad, la guerre sainte contre les incrédules, consiste à ce que
l'autorité d'Allah ainsi que Sa religion gouvernent et dominent les autres croyances. C'est ce qui
advint sous la conduite des quatre Califes bien guidés.
4? (a). Un cinquième appartient à Allah, au Messager et à ses proches, aux orphelins, aux
pauvres et aux voyageurs : une part du butin à hauteur d'un cinquième est allouée aux œuvres
charitables mentionnées dans ce verset. L es savants religieux ont mis au point les détails de cette
allocation en conformité avec la pratique du Prophète et leurs interprétations. L es quatre
cinquièmes restants seront répartis entre les soldats Musulmans.
4? (b). Le jour du discernement : le jour dont il est ici question est le jour de la bataille de Badr à
l'occasion de laquelle Allah accorda aux Musulmans une victoire capitale. Ce triomphe, fait
valoir le Coran, constitue en lui-même pour les croyants un butin beaucoup plus précieux que celui
auquel ils durent renoncer.
4? (a). Quand vous étiez sur le versant le plus proche et eux (les ennemis) sur le versant
éloigné alors que la caravane était plus bas que vous : la caravane d'Abou Soufyan s'était repliée
vers le littoral tandis que l'armée mecquoise se tenait entre elle et les Musulmans.
4? (b). Mais il fallait qu'Allah parachevât un décret qui devait être réalisé pour que celui qui
devait périr mourût par une raison évidente et vécût par une preuve évidente celui qui devait
vivre : les Qoraïches vinrent au renfort de leur caravane alors que les Musulmans avaient l'intention
de l'attaquer. Toutefois, Allah avait décrété que les deux armées s'affronteraient à Badr au
moment fixé. Aussi la bataille eut-elle lieu et trancha à la fois entre le vrai et le faux, les croyants et les
mécréants.
43. Lorsque Allah te les fit voir en songe peu nombreux car s'Il te les avait montrés nombreux,
Le Butin 16 8-Al-Anfaal
44. Et aussi au moment de la rencontre,
Il vous les montrait peu nombreux à vos
yeux et vous faisait paraître peu
nombreux à leurs yeux afin qu'Allah
parachève un ordre décrété. C’est à Allah
que sont ramenées les choses.
SECTION 6:
vous auriez certes été découragés : l'une des façons dont l'aide divine s'est manifestée consista à faire
croire aux Musulmans, à travers le rêve mentionné ci-dessus, que les effectifs de leurs ennemis étaient
composés d'un nombre moindre qu'ils s'imaginaient. S'ils avaient eu la moindre idée du nombre exact
de leurs ennemis, ils auraient été démoralisés.
44. Et aussi au moment de la rencontre, Il vous les montrait peu nombreux à vos yeux et vous
faisait paraître peu nombreux à leurs yeux afin qu'Allah parachève un ordre décrété : il advint
que les Musulmans apparurent au départ en nombre réduit aux Qoraïches afin que ces derniers se
réjouissent et se sentissent assurés de leur victoire. Or pendant la bataille, comme l'indique le verset 13
de la sourate 3, les mécréants apparurent aux Musulmans le double de leur nombre ce qui les stimula
alors qu'à vrai dire, l'armée mecquoise était trois fois le nombre des forces Musulmanes. D'autre part,
les Musulmans apparurent à leurs ennemis deux fois leur propre nombre ce qui sema l'embarras et le
désarroi au sein des Qoraïches.
45. Invoquez Allah : le souvenir d'Allah comprend les prières rituelles (la Salate),
l'invocation des attributs d'Allah lors de la récitation de litanies et scander la formule « Allaho
Akbar» (Allah est le plus Grand), pendant la bataille. L 'invocation d'Allah affranchit le
cœur des soucis et de la crainte. (Voir Sourate 13, verset 28).
4?. Ne soyez pas semblables à ceux qui sortirent de leurs demeures avec insolence : l'armée
mecquoise s'était mise en branle tout en jouant de la musique, chantant et se glorifiant des supplices
que ses combattants infligeraient aux Musulmans. Un message en provenance d'Abou Soufyan leur
parvint alors qu'ils cheminaient leur faisant savoir que puisque sa caravane était maintenant hors de
danger, il revenait à l'armée de rebrousser chemin. Abou Djahl rejeta avec mépris cet avis proclamant
qu'ils poursuivraient leur route sur Badr où ils organiseraient des festivités avec des chants et des
danseuses, égorgeraient des chameaux et amuseraient les tribus arabes avoisinantes pendant trois
jours avec pour but d'intimider les Musulmans (même sans bataille) ainsi que de leur ôter tout désir de
se risquer à l'avenir à les défier. Il s'avéra en fait que les Qoraïches furent pris de court par le temps et
Le Butin 17 8-Al-Anfaal
4?. Ne soyez pas semblables à ceux qui
sortirent de leurs demeures avec
insolence pour être vus et écarter les
hommes du chemin d’ Allah et la science
d’ Allah cerne tout ce qu’ ils font.
48. Satan embellit leurs actions à leurs yeux et dit : une tradition rapportée par Ibn Abbas
relate que flanqué de guerriers équipés, le chef du clan K anana, Souraqa bin Malik, se
présenta devant Abou Djahl au moment où l'armée mecquoise s'apprêtait à se mettre en route afin de
l'assurer de son soutien. Il promit aux Mecquois la victoire vu leur nombre, les moyens dont ils étaient
pourvus et étant au fait des capacités des Musulmans. Ces paroles ronflantes redonnèrent du courage
aux Mecquois qui avaient craint que les K anana, avec qui ils avaient combattu de temps à autre, ne
cherchassent à les harceler à cette heure critique. E n fait, établit la tradition, Satan, sous l'apparence de
Souraqa bin Malik et de ses guerriers, avait surgi devant les Qoraïches. Comme l'indique ce verset,
Satan tenait vivement à entraîner les Musulmans dans le pétrin cependant lorsqu'il perçut sur le champ
de bataille de Badr des signes évidents d'une intervention divine (évidents pour lui étant donné ses
facultés surnaturelles), il prit peur et s'apprêta à s'enfuir. L es Qoraïches ne furent pas dupes et tentèrent
de l'arrêter (toujours sous l'apparence de Souraqa) en lui rappelant sa promesse de soutien. Il est
ensuite fait état qu'il répondit, à travers les paroles de ce verset, qu'il était à même de voir ce qu'ils ne
pouvaient et la déroute des mécréants ne fit plus aucun doute pour lui aussi craignant Allah , prit-
il la poudre d'escampette.
Satan entraîne toujours l'homme par la ruse à la désobéissance et au mal puis lorsque sa
victime est prise au piège, il s'éclipse. Voir à cet égard les versets 120, sourate 4 ; 22 sourate 14 et 16
sourate 59.
49. … ceux dont les cœurs sont malades disaient : « voilà ceux que leur religion trompe » :
jusqu'à ce jour, la dévotion inébranlable du croyant dans l'Islam ainsi que sa fierté d'avoir trouvé la
voie droite agace bien entendu les incrédules. L es sacrifices qu'il fait au nom de la religion n'ont aucun
rapport avec des profits ou pertes matériels. Ils émanent de sa confiance en Allah qui fut la clé de
la réussite des Musulmans à Badr.
Le Butin 18 8-Al-Anfaal
SECTION 7:
49. Quand les hypocrites et ceux dont
les cœurs sont malades disaient : « Voilà
ceux que leur religion trompe ». Allah est
puissant et sage pour quiconque place sa
confiance en L ui.
53. Il en est ainsi car Allah ne modifie jamais … avant que celui-ci ne change ce qui en lui : dans
le scénario où les méfaits d'un peuple atteignent une limite où la foi fondamentale est corrompue et
irrémédiablement compromise et que le désir de faire le bien s'évanouit, c'est alors qu'Allah le
frappe de Son courroux.
54. Nous avons englouti les gens de Pharaon. Ils étaient tous des injustes : nul n'ignore que le
peuple et ses dirigeants sous le règne de Pharaon se faisaient sans scrupule les complices du mal que
celui-ci popularisait.
56. Avec qui tu as conclu un traité et qui chaque fois le rompent : un peuple s'est abâtardi lorsque
ses âmes s'obstinent à manquer à leur parole à l'instar de Pharaon et ses gens.
Le Butin 19 8-Al-Anfaal
54. Il en fut de même des gens de Pharaon
et de ceux qui vécurent avant eux. Ils
traitèrent de mensonges les signes de leur
Seigneur. Nous les avons fait périr à cause
de leurs péchés. Et Nous avons englouti
les gens de Pharaon; ils étaient tous des
injustes.
58 (a). Si tu crains une trahison de la part d'un peuple, rejette loyalement son alliance : ce verset
prône pour les gouvernements Musulmans un noble précepte devant l'imminence d'une guerre dans le
sens où si tout porte à croire que l'ennemi va violer un traité ou manquer à sa promesse, les Musulmans
sont alors autorisés, après avoir averti leur ennemi, à refuser de respecter tout accord entre eux.
Cependant, cette approche se fera en informant au préalable le camp ennemi et sans tirer parti d'un
secret précédent de l'intention de rejeter un accord.
‹58 (b). Certes, Allah n'aime pas les traîtres : il existe une tradition qui fait état que le Calife
Mo'awiya avait conclu avec les Romains un traité pour une période fixée. Peu avant l'expiration de ce
traité, il décida de faire avancer secrètement son armée près de la frontière. L e branle-bas avait
commencé lorsqu'un cavalier - 'Oumro bin 'Anbassa, un des Compagnons du Prophète -
surgit en criant : « Allah est Grand ! Allah est Grand ! Tenez votre parole et ne soyez pas des traîtres !
Car c'est l'ordre du Saint Prophète de ne rien entreprendre ou annuler durant le traité à moins
que l'ennemi n'ait été informé de son annulation ». L orsque ses paroles furent transmises au Calife, le
commandement fut donné à l'armée de se retirer du territoire conquis.
59 . Que les incrédules ne s'imaginent pas s'imposer : les Musulmans sont avisés que les
incrédules ne tireront aucun avantage de leur transparence (les Musulmans) dans la conduite de la
guerre.
Le Butin 20 8-Al-Anfaal
SECTION 8:
59. Que les incrédules ne s'imaginent
pas s'imposer. Non, ils ne pourront
jamais Nous empêcher (de les rattraper).
6? . Et préparez, pour lutter contre eux, tout ce que vous pouvez comme forces et cavaleries
afin d'effrayer l'ennemi d'Allah et le vôtre et d'autres encore que vous ne connaissez pas en
dehors de ceux-ci mais qu'Allah connaît : autrement dit, il revient de mobiliser toutes les
ressources matérielles nécessaires pour la guerre. L a foi en Allah est certes essentielle, ce qui
n'est pas censé dispenser les Musulmans de s'apprêter.
L a référence faite aux ennemis que les Musulmans ignorent désigne très probablement ceux
auxquels la Oummah aura à faire face dans l'avenir.
6? . Et s'ils veulent te tromper, Allah te suffit : les Musulmans sont tenus d'accepter toute
proposition de paix de la part des incrédules quand bien même l'ennemi ne rechercherait qu'un
avantage temporaire à travers la cessation des hostilités.
63. Il a uni leurs cœurs : les Arabes, avant l'avènement du Prophète , étaient déchirés par
des rivalités de clans. Faire la guerre comme occupation et le pillage comme marotte, telle était leur
culture. L e moindre incident était l'étincelle qui enflammait des conflits qui pouvaient durer des
décennies. L orsque le Prophète arriva à Médine, deux clans locaux à savoir Aus et K hazradj,
se querellant déjà depuis des années, avaient établi un record de meurtres et de combats intermittents.
L 'anarchie avait pris une telle ampleur que voyager dans la péninsule arabe s'avérait une entreprise
pleine de risques à l'exception des caravanes bien armées ou encore des Qoraïches qui jouissaient de la
sécurité des autres eu égard à ce qu'ils étaient les gardiens de la K a'aba où toute l'Arabie se rassemblait
pour le Hadj. L 'Islam homogénéisa ces éléments grâce à un extraordinaire renversement des cœurs.
Ce sentiment de fraternité s'assujettira par la suite les Musulmans non arabes. Ces liens de l'Islam sont
Le Butin 21 8-Al-Anfaal
62. Et s'ils veulent te tromper, Allah te
suffit. C’ est L ui Qui t’ assiste de Son
secours et par l’ intermédiaire des
croyants.
SECTION 9:
profonds au point qu'ils perdurent jusqu'à ce jour au sein de la Oummah notamment dans toutes les
communautés du monde en transcendant les différences de nationalités, de langues, de culture ainsi
qu'en demeurant impénétrables aux influences contraires. Cette grande preuve de fraternité à
l'occasion du Hadj reflète l'inclination que ressent le Musulman envers son prochain, tout étranger
qu'il soit.
66 . S'il se trouve parmi vous cent hommes endurants, ils en vaincront deux cents : face à
l'ennemi, la foi de pair avec la témérité créent la différence.
L e verset se termine par la réassurance que si Allah est avec vous, peu importe alors le
nombre. Son aide compensera vos faiblesses.
Note : en tant qu'indicateurs, les nombres vingt, cent etc. … ne se réfèrent pas à des chiffres exacts
s'agissant des forces Musulmanes. Par contre, ce verset établit clairement un lien entre le degré de la
foi des Musulmans et la capacité de triompher de nombres importants. Ceux qui l'emportent sur dix
fois leur nombre sont (pour le moins lors d'une occasion particulière) plus fermes dans leur foi que
ceux qui sont en mesure de combattre juste deux fois leur propre nombre.
6?. Il n'appartient pas à un prophète de faire des captifs tant que : les Musulmans avaient
Le Butin 22 8-Al-Anfaal
66. Allah a allégé votre tâche ; Il a vu votre
faiblesse. S'il se trouve parmi vous cent
hommes endurants, ils en vaincront
deux cents. S’ il s’ en trouve mille, ils en
vaincront deux mille par la grâce d’ Allah.
E t Allah est avec ceux qui sont endurants.
capturé soixante-dix prisonniers à Badr et l'avis général des Compagnons laissait entendre que selon
la coutume des Arabes, ils devraient être autorisés à se racheter. L eur raisonnement faisait allusion au
lien entre les Musulmans et les prisonniers mecquois et que si la vie leur était laissée, il se pourrait fort
bien qu'ils, ainsi que leur descendance et incités par la clémence dont ils auraient bénéficiés, se
convertissent à l'Islam. Il ne faut pas non plus exclure l'attrait d'un trésor de guerre revenant aux
Musulmans dont une fraction (selon l'avis de certains Compagnons) financerait la prochaine Djihad.
L e Saint Prophète , compatissant par nature, se sentait enclin à accepter la suggestion de ce
groupe et tel était Abou Bakr bien qu'aucun d'eux ne nourrissait de convoitise quant au gain.
E n revanche, 'Omar et Sa'ad bin Mo'az , l’ un des chefs suprêmes de Médine avant la venue du
Prophète , s'y opposaient vivement et préconisaient que les captifs fussent exterminés sur le
champ avec pour mobile que se trouvait parmi eux le chef des adversaires de l'Islam, auteur de
nombreux crimes contre les Musulmans. Ils hasardèrent que leur élimination causerait la perte de
l'hostilité envers l'Islam et instillerait la crainte à la fois chez les Qoraïches et les autres idolâtres
arabes. Ces derniers réaliseraient ainsi que lorsqu'il s'agit de la voie d'Allah , les Musulmans ne se
soucient guère des richesses et des relations. Ils proposèrent que chaque Musulman tuât de ses propres
mains les captifs étant ses parents. Ils firent remarquer qu'eu égard à la position présente et précaire
des Musulmans, ceux-ci ne pouvaient se permettre aucune indulgence notamment envers ces ennemis
endurcis qui récidiveraient selon toute vraisemblance dans leur hostilité envers l'Islam dès leur retour
dans leurs foyers.
Une tradition établit qu'avant que le Prophète ne prît sa décision, Allah lui
donna le choix soit de tuer ou de rançonner les prisonniers. Il ressort clairement de ce verset que la
seconde option fut offerte plus par épreuve pour les Musulmans. E nsuite le verset fait valoir que le
facteur décisif par rapport à cette situation consistait en ce que le Prophète n'avait pas encore
prévalu autrement dit, il n'avait pas encore brisé la puissance des mécréants. L 'Islam avait atteint un
point critique et comme le plaidèrent 'Omar et Sa'ad bin Mo'az , des mesures strictes
s'imposaient. Selon la tradition mentionnée ci-dessus, une indication présagea la ligne de conduite
qu'Allah aimait le mieux. L e Prophète fut informé que dans l'hypothèse où ces
soixante-dix captifs étaient relâchés, un nombre égal de Musulmans encourraient le martyr l'année
suivante. Comme il l'est ici indiqué, les captifs furent libérés et soixante-dix Musulmans tués lors de la
bataille de Ouhoud l'année suivante.
Le Butin 23 8-Al-Anfaal
68. N'eût été l'intervention d'une
prescription d'Allah, un châtiment
terrible vous aurait frappés pour ce
que vous avez pris.
Ce verset avertit les Musulmans notamment ceux qui se laissèrent influencer par l'espoir du
gain en recommandant que les captifs fussent rançonnés.
68. N'eût été l'intervention d'une prescription d'Allah, un châtiment terrible vous aurait
frappés pour ce que vous avez pris : les Musulmans sont avisés que l'erreur de jugement de leur part
concernant la rançon des captifs qualifiait ceux qui avaient fait cette suggestion dans l'intention de
gains matériels pour une sévère punition. Cependant, la punition fut levée suite à un ordre d'Allah
prédestiné et pour l'une ou les raisons suivantes : (1) Dans la perspective où un Modjtahid
(juriste) aboutit à un jugement erroné s'agissant d'une question d'ordre religieux (généralement basé
sur un texte religieux ou une disposition légale prêtant à confusion), ne sera pas pénalisé. (2) De
même, quiconque se trompe par rapport à une question au sujet de laquelle une injonction claire de la
part d'Allah fait défaut, en permettant ou interdisant, n'encourra pas de sanction. (3) Allah
a pardonné tous les péchés de ceux qui ont combattu à la bataille de Badr (selon une tradition
authentique du Prophète . (4) L a décision prise à tort, i.e. rançonner les prisonniers, sera
ultérieurement instituée juridiquement alors que l'Islam exercera sa suprématie sur l'Arabie. Par la
suite viendra le temps pour la générosité (i.e. les libérer sans rançon) ou bien les rançonner (selon
l'intérêt de l'Islam) jusqu'à ce que la paix soit établie. Il a été prédestiné qu'aussi longtemps que le
Prophète serait parmi eux et qu'ils imploreraient le pardon pour leurs péchés, Allah ne
les châtierait point. (6) L a majorité de ces captifs embrassera l'Islam. N'eussent été les raisons ci-
dessus mentionnées, le châtiment les auraient certes frappés. E n vue de faire valoir l'admonition
verbale, le Prophète vit lors d'une vision le sort terrible auquel ils échappèrent par la
Miséricorde d'Allah . Il en fut si atterré qu'il pleura.
69 . Mangez donc de ce qui vous est échu comme butin tant qu'il est licite et pur ; et craignez
Allah ! Allah est Celui Qui pardonne et Miséricordieux : les Musulmans sont informés que bien
que rançonner les prisonniers fut une erreur, il ne leur est point défendu d'accepter les gains ainsi
obtenus. S'ils craignent Allah , Il pardonnera leurs péchés et leur fera miséricorde.
?? . Et s'ils veulent te trahir, ils ont déjà trahi Allah mais Allah vous a donné prise sur eux : le
discours s'adresse ici à ceux des captifs qui se sont convertis à l'Islam ou bien le souhaitèrent pendant
leur captivité. Il est porté à leur connaissance que s'ils embrassent sincèrement l'Islam, ils
prospèreront même sur le plan matériel beaucoup plus que la rançon qu'ils doivent payer maintenant.
Quant à ceux qui récidiveront dans l'incrédulité, Allah les humiliera comme Il a humilié un
grand nombre de ceux qui avaient joint les Musulmans auparavant à la Mecque et qui, ayant apostasié
par la suite, se retrouvèrent parmi les captifs à Badr.
??. Quant à ceux qui ont cru mais n'ont pas émigré, vous ne serez pas liés à eux tant qu'ils
n'émigrent pas. Mais s'ils demandent de l'aide au nom de la religion, il vous revient alors de leur
porter secours : ceux dont il est ici question compte essentiellement les membres des Qoraïches qui,
Le Butin 24 8-Al-Anfaal
??. Ô ProphèÜte! Dis à ceux des captifs
qui sontentre vos mains : « Si Allah
reconnaît un bien en vos cœurs, Il vous
accordera de meilleures choses que celles
qui vous ont été enlevées et Il vous
pardonnera. A l l ah est C el ui Qui
pardonne, Il est miséricordieux » .
ayant embrassé l'Islam en secret sans pour autant oser extérioriser leur foi, s'étaient par conséquent
sentis forcés de joindre les forces mecquoises à Badr. Aussi longtemps qu'ils demeurèrent au sein de «
Dar-oul-Harb » (pays de l'incroyance ou une communauté d'incrédules), ils ne devaient s'attendre à
aucune aide en provenance de l'ensemble des Musulmans. Toutefois, la communauté Musulmane était
tenue de leur prêter main forte au nom de la religion lorsque, à titre d'illustration, faisant l'objet de
persécutions eu égard à ce qu'ils étaient Musulmans impliquant ainsi le besoin de résister à leurs
ennemis. L e verset s'applique bien entendu de nos jours. On voudra bien noter qu'il incombe à de tels
groupes Musulmans d'émigrer (dans la mesure de leurs possibilités).
?3 . Quant aux incrédules, ils sont amis les uns des autres. Si vous n'agissez pas ainsi : Note :
force est de constater sur le plan international que les forces profanes s'unissent contre l'Islam et les
Musulmans. Il ne tient qu'à la Oummah de faire tout son possible pour aider ses frères en difficulté.
?5 . Cependant ceux qui sont liés par la parenté sont encore plus proches d'après le Livre
d'Allah : bien que la fraternité entre les Musulmans constitue un lien solide, elle ne peut en revanche
et qui plus est pour des raisons d'héritage remplacer les droits des parents étant eux-mêmes
Musulmans.
Le Butin 25 8-Al-Anfaal
73. Quant aux incrédules, ils sont amis
les uns des autres. Si vous n'agissez pas
ainsi, il y aura sur la terre des rébellions et
une grande corruption.