Introduction à la technologie

sucrière
SUTA : 23-25 Mars 2022
 PLAN

01 Historique et production du sucre

02 Industrie sucrière au Maroc

03 Réception et stockage de la betterave

04 Alimentation de l’usine

05
Historique et production
du sucre
 Origine et Historique du sucre

• La canne à sucre a été découverte pour la première fois en Nouvelle-Guinée,

• Vers les années 8000 avant J.C, on commençait à cultiver la canne en nouvelle guinée où
elle a été domestiquée.

 De son point d'origine, la canne à sucre aurait

traversée les mers à bord des navires marchands pour
se retrouver par la suite en Inde et en Chine.

 La culture de la canne à sucre s’est ensuite répandue

et c’est en Inde qu’on a commencé son exploitation
pour la première fois. C’est d’ailleurs en Inde qu’a
démarré l’extraction de la canne à sucre.
 Origine et Historique du sucre

• Vers les années 600, les conquêtes arabes font remonter le sucre vers le bassin
méditerranéen. Il arrive en France, en Italie et dans les îles de la Méditerranée.

• En 1493, le navigateur Christophe Colomb introduit la canne à sucre dans les

Antilles puis en Amérique du sud (Brésil)

• Vers les années 1700, un scientifique allemand, Andreas Marggraf, découvre le sucre
extrait de la betterave.

• En 1786, un élève de Marggraf, Frédéric Achard, construit une première usine

expérimentale dont les résultats sont si satisfaisants que plusieurs usines sont édifiées
dans les années suivantes en Europe.
 Production de sucre
Évolution de la production mondiale

La demande et la production explosent.

La production de sucre est passée de 11
millions de tonnes en 1900 à 180 millions
en 2016.
 Production de sucre

Production mondiale de sucre par campagne

en Millions de tonnes
Sucre de Betterave Sucre de canne

201
182 184 186
177
183
167 178 Pourcentage du sucre
166
de canne
131
– 1970/71 : 58,7 %

155,319

144,845
114

144,857
145,243

137,105
146,294
136,437

– 1980/81 : 62,5%

133,743
133,337

88
94,744

72 – 1990/91 : 63,4%
72,749

– 2000/01 : 72,1%
55,013
29,721 42,280

– 2010/11 : 80,4%

45,863
41,971

41,364
40,494
40,065

39,553
37,853
36,590

35,397

35,097
33,001

32,432

– 2016/17 : 78,1 %

FO Licht / Cultures sucre

 Production de sucre

Les pays producteurs de sucre

A l’échelle mondiale 110 pays fabriquent du sucre à partir de la canne à sucre ou la

betterave et quelques pays à partir des deux cultures .

Les 10 premiers pays assurent environ 65 % Production des premiers pays européens
de la production mondiale de sucre, soit en 2019/20 :
pour 2016 :
• Brésil : 38,8 Mt • France : 5,0 Mt
• Inde : 21 Mt • Allemagne : 4,2 Mt
• Thaïlande : 9,5 Mt • Pologne : 2,1 Mt
• États-Unis : 8,5 Mt • Royaume uni : 1,17 Mt
• Mexique : 6,1 Mt • Pays bas : 1,10 Mt
• Pakistan : 5,5 Mt
 Production de sucre
La consommation mondiale de sucre

La consommation de sucre par

habitant augmente régulièrement
dans le monde :

- 1960 : 16 kg par an et par habitant

- 2020 : 25,5 kg par an et par habitant
L’industrie sucrière
au Maroc
 Histoire du sucre au Maroc

la production du sucre, au Maroc, remonte à un passé lointain. Déjà au VIIe siècle, les
Arabes, dans la marche victorieuse des étendards verts de l'islam, avaient apporté au
pays du Maghreb la culture de la canne à sucre.

Au IXe siècle, des usines artisanales exploitaient la culture de la canne à sucre dans les
régions du Souss et de Chichaoua. A cette époque, le sucre était un produit rare et de
luxe.

Démarrage de la raffinerie de Casablanca en 1929

La culture de la betterave a démarré en 1960 avec la construction de la première

sucrerie de betterave à sidi Slimane au Gharb

La première sucrerie de canne a démarré en 1975 à Machraà Bel Ksiri

 Dates clés

1929 : Création de la raffinerie de Casablanca par Saint Louis - COSUMA.

1960 : Démarrage de la 1ère sucrerie de betterave

1967 : L'Etat marocain devient actionnaire de 50% du capital de COSUMA : COSUMAR

1975 : Démarrage de la 1ère sucrerie de canne à sucre

2005 : Acquisition de 4 sociétés de sucreries : SUTA, SUCRAFOR, SUNABEL, SURAC.

2013 : Cession par la SNI de 27,5% du capital de COSUMAR au groupe singapourien WILMAR
 Chiffres clés : Agriculture

• Superficie
- Betterave : 60 000 Ha
- Canne à sucre : 20 000 Ha

• Agriculteurs : 80 000

• Production annuelle potentielle

- Betterave : 4 Mt
- Canne à sucre : 1 Mt
 Régions de culture des plantes sucrières

Loukko
s Moulouya
Quatre régions de culture des plantes sucrières : Ghar
b v v
- Doukkala : Betterave v
Doukkal
- Tadla : Betterave a
v v
- Moulouya : Betterave
- Gharb : Betterave et Canne à sucre Tadla

- Loukkos : Betterave et Canne à sucre

 Chiffres clés : Industriel

• Extraction de sucre

7 usines d’extraction de sucre de capacité annuelle 4 millions de tonnes

- 5 sucreries de betterave
- 2 sucreries de canne

• Raffinage de sucre brut

1 raffinerie de sucre brut de capacité 3.600 tonnes par jour

• Capacité de production annuelle potentielle

1.65 millions de tonnes de sucre blanc raffiné

 Chiffres clés : Marché

• Besoins : 1.4 millions de tonnes de sucre par an

• Consommation : 36 kg / personne / an, 80% consommation directe

• Progression: 1,3% par an en moyenne

• Ventes: 13 points de vente dont 8 agences de distribution sur le territoire

national

• Produits de COSUMAR :
 COSUMAR Agrégateur de la filière sucrière

COSUMAR en tant qu’agrégateur accompagne ses partenaires agricoles. L’agrégation

s’articule autour des actions suivantes :

• Le soutien financier et l’encadrement technique des producteurs des plantes sucrières ;

• La prise en charge du transport de la production agricole vers les usines;

• La garantie d’une totale transparence lors de l’agréage des plantes sucrières;

• La garantie d’achat de la production;

• La protection des agriculteurs en cas de mauvaises récoltes;

• L’accompagnement social des familles d’agriculteurs.

 Qualité, sécurité et environnement

• Sécurité alimentaire :
- Autorisation sanitaire de l’ONSSA

• Management intégré QSE

- Triple certification ISO 9001, OHSAS 18001 et ISO 14001

• Préservation des ressources naturelles

- Label RSE CGEM

Les actions engagées mises en œuvre pour la protection de l’environnement sont :

Réduction des émissions Carbone;

Traitement des rejets liquides;
Réduction de la consommation d’eau;
Valorisation des coproduits pulpe, mélasse et bagasse.
90 ans de développement
Extraction du sucre de betterave
 Production de betterave

Carte des pays producteurs de

betterave

Carte des pays producteurs de

canne à sucre
 Production de betterave

Evolution de la production mondiale de betterave

 Production de betterave

Les vingt premiers pays producteurs de betteraves sucrières

 Production de betterave

Production de Betterave au Maroc

Millions de tonne
4.00
3.93
3.90

3.80

3.70
3.61
3.60

3.50
3.39 3.40
3.40 3.38

3.30

3.20

3.10
2015 2016 2017 2018 2019
 Production de betterave

Rendement des betteraves sucrières en Tonnes par hectare

 Culture de la betterave

Définition botanique

La betterave sucrière « Beta vulgaris », au même titre

que la betterave potagère (ou betterave rouge) et la Feuilles
betterave fourragère qui sert essentiellement à
l'alimentation du bétail, appartient à la grande famille
des chénopodiacées.

Collet
Elle est utilisée dans l’industrie sucrière pour sa
racine riche en sucre (le saccharose )

Racine

Pivot
Beta vulgaris
 Culture de la betterave

Botanique et germination

La betterave sucrière est une plante bisannuelle, elle possède un cycle de deux ans.
• 1ère année : Processus de fabrication du sucre . Les réserves en sucre sont maximales à
la fin de cette période; la récolte est donc faite à ce moment-là.
• 2ème année : Si la plante n’est pas récoltée et si les conditions sont favorables, elle se
reproduit en puisant de ses réserves de sucre pour produire ses graines.

Graines

Récolte
 Culture de la betterave
Synthèse du saccharose

Spectre d’absorption pour chlorophylle a et b Cellule végétale chlorophyllienne

 Culture de la betterave
Synthèse du saccharose

Phase photochimique ( claire) Phase chimique ( sombre)

Arrachage et transport des betteraves
Après arrachage , les betteraves sucrières sont acheminées rapidement par des
camions ou des chariots vers la sucrerie. Afin d’éviter la dégradation de la richesse,
la durée de stockage des betteraves dans les champs doit être réduite au strict
minimum ( inférieure à 10 heures).

Chargement manuel Chargement mécanique

Réception et stockage des betteraves

L‘agriculteur est rémunéré sur la quantité de sucre livrée. Cette quantité est
déterminée par :
 La quantité de betteraves nettes livrées
 La richesse moyenne en sucre

Le poids net des racines livrées et leur

teneur en sucre sont évalués sur des
échantillons prélevés lors de chaque
livraison.

Prélèvement de betteraves à l’aide des sondes « Rupro »

 Réception des betteraves
NM 08.5.111 : méthode de réception de la betterave à sucre

Sur chaque livraison, un échantillon ( de 20 à 35 kg) est pris au hasard par une
sonde.
L’échantillon est pesée ( poids brut ) puis repesé après lavage et décolletage (
poids net )

• Les sondes sont généralement de section carrée 200x200 mm ou 220x220mm

L’importance de la tare varie considérablement selon les régions, les méthodes

de récolte et des conditions climatiques au moment de la récolte.
 Réception des betteraves
NM 08.5.111 : méthode de réception de la betterave à sucre

Norme marocaine : exigences

Echantillonage :
Il sera prélevé un échantillon de 20 kg au minimum par chargement à l’aide
d’une sonde mécanique. En cas d’impossibilité ou de force majeure, le
prélèvement sera effectué manuellement et en présence du représentant des
betteraviers en tenant compte de l’hétérogénéité du chargement du point de
vue taille des betteraves.

Lavage :
- La durée de lavage ne devra pas excéder 3 minutes et la température de l’eau
37°C. La pression d’eau de lavage doit être située entre 3 et 15 bars. Dans tous
les cas, le couple (temps de lavage, pression) doit répondre aux prescriptions du
constructeur du matériel utilisé.
 Réception des betteraves
NM 08.5.111 : méthode de réception de la betterave à sucre

 La tare des betteraves

• Eléments étrangers :
- terre ;
- pierres, graviers, sables,…;
- matières végétales ( herbes, feuilles, etc.);
- autres détritus.
• Les collets des betteraves mal décolletées

Poids brut - Poids net

Tare % Bett. = x 100
Poids brut
 Réception des betteraves
NM 08.5.111 : méthode de réception de la betterave à sucre

 Mesure de la richesse

Les betteraves lavées et pesées sont broyées dans une « râpe » à disques dentelés .

La râpure produite sera recueillie en totalité pour subir une homogénéisation

adéquate par des moyens appropriés. Une fraction de cette râpure débarrassée de
morceaux, s’il y’a lieu , servira ensuite à la détermination de la teneur en sucre .

Le reste de la râpure sera conservé dans un récipient fermé à la température

ambiante du laboratoire jusqu’à impression ou validation du résultat de la mesure
saccharimétrique par les parties concernées.
 Réception des betteraves
NM 08.5.111 : méthode de réception de la betterave à sucre

 Mesure de la richesse
La mesure saccharimétrique est effectuée sur un filtrat résultant de la digestion
aqueuse à froid d’un échantillon de la râpure.
Les sucreries utilisent des balances proportionneuses qui délivrent un volume de
sous acétate de plomb proportionnel au poids de râpure pesé.

Pour une mesure directe de la richesse saccharimétrique, il convient de prendre

environ 26 grammes de râpure en restant dans la fourchette entre 25 à 27 gr et
compléter à 200 ml par la sous acétate de plomb.

Mesure saccharamètrique : ICUMSA (INTERNATIONAL COMMISSION FOR UNIFORM METHODS FOR SUGAR
ANALYSIS) recommande d’ajouter un volume de 177 centimètres cubes d'une solution de sous acétate de plomb
.
 Réception des betteraves

Paiement de la betterave sucrière

Prix BAS = (Tonnage à payer)* [445*(Richesse-3)/13,5 + X]

- Doukkala : X = 25 DH
- Zaio : X = 40 DH
- SUTA : X = 25 DH
- SUNABEL : X = 45 DH
 Stockage des betteraves

 Stockage hydraulique

Cette méthode convient pour les sucreries qui utilisent un déchargement

hydraulique .

La betterave ramenée via un réseau de caniveaux hydrauliques vers une grille de

séparation ( grille fixe, crible virant, etc.) eaux-betteraves. L’eau est recyclée et les
betteraves sont réparties sur l’aire de stockage.

Ce mode de stockage est rarement utilisé ( pertes supplémentaires au stockage )

 Stockage des betteraves

 Stockage à sec

Les betteraves déchargées, après passage sur un séparateur de tare éventuel et sur
divers transporteurs, sont empilées sur les aires de stockage.

 Formes des silos de stockage

Les conditions de stockage les plus favorables :

- Hauteur de chute plus faible possible
- Rotation régulière ( FIFO)
- limiter les échauffements internes ( hauteur de stockage, ventilation des tas)

Deux types :
- Silos circulaires
- Silos rectangulaires
 Alimentation de l’usine

L’usine peut être alimentée soit directement à partir du poste de déchargement de

betteraves ( déchargement hydraulique ou point fixe), soit à partir du silo de
stockage.
 Alimentation hydraulique
- Abattage hydraulique (pression 2 à 3 bars)
- Utilisation de l’eau boueuse ( densité supérieure à 1) . L’eau propre ne convient
pas car les betteraves qui ont une densité de l’ordre de 1.05 à 1.09 resteraient
immergées et provoqueraient un freinage du courant.
- Quantité d’eau utilisée pour l’abattage varie entre 3 et 6 m3/tonne de betteraves

Durant le transport l’eau boueuse se charge par la terre adhérente . La concentration des eaux
augmente . Il faut donc extraire une partie des boues les plus denses et introduire dans le circuit
des eaux moins chargées.
 Alimentation de l’usine

 Caractéristiques des caniveaux

• Pente des caniveaux
La pente du caniveau donne la vitesse du courant. Pour des betteraves de tare
moyenne, on admet les normes suivantes :
- Caniveaux à paroi rigoureuse ( béton, brique,..)
ligne droite : 15 mm/mètre courbes : 20 mm/mètre
- Caniveaux à paroi lisse ( tôle d’acier)
ligne droite : 12 mm/mètre courbes : 16 mm/mètre

• Largeur des caniveaux

L’ordre de grandeur :
500 mm : 150 tonnes bett./heure
600 mm : 250 tonnes bett./heure
700 mm : 400 tonnes bett./heure
 Alimentation de l’usine

 Epierrage sur caniveau

- Épierreur R.T.
L’épierreur RT comporte une roue à godets prolongée par un tambour perforé. Les
betteraves et les pierres sont amenés par le caniveau au dessus des godets inférieurs.
La séparation pierres, graviers / betterave s’effectue à l’aide du courant d’eau
ascendant pompée sous le tambour perforé, la rotation de la roue élève les pierres
dans les godets.

 Eshérbage sur caniveau

- Esherbeur à fourches

 Pertes au lavage
Ces pertes sont proportionnelles à la durée de lavage et varient en fonction des types
de laveurs .