E221 - Intensif S2 - L1/S2 - ENSA LYON

La sculpture - Penser à l’épreuve du réel

Vendredi 28 avril puis du mardi 2 mai au vendredi 5 mai 2023
Équipe enseignante : F. Cavaillé, A. Cozannet, F. Comte, C. Dugave, C. Gonnet, M.-C. Mitout, L. Viala

« Tout est sculpture. Je considère tout matériau, toute idée qui prend vie librement dans l’espace comme une sculpture. »
Isamu Noguchi

Préambule
Cet Intensif est conçu comme un parcours très rythmé de 5 jours qui vous emmènera dans une série
d’expérimentations sculpturales, impliquant les fondamentaux tant historiques et théoriques, que plastiques
et esthétiques de cette discipline.
D’une sculpture objet conçue par les enjeux de sa matérialité, à des projets d’installations élaborées aux
dimensions du corps ou de l’espace in situ, vous devrez progresser en incarnant de votre main à la globalité
de votre présence et de vos déplacements, des situations opérantes de la création en volume, à l’aulne des
enjeux croisés de l’architecture.
La pratique du dessin et les questions de représentation (point de vue, détail, expression des matières, des
ombres et lumières…) resteront des marqueurs omniprésents de votre progression.

« La sculpture est essentiellement une prise de possession d’un espace, la construction d’un objet par des creux et
des volumes, des pleins et des manques, leur alternance, leurs contrastes, leur constante et réciproque tension et en
définitive leur équilibre... Avant d’être une représentation de quoi que ce soit ma sculpture est un fait plastique et plus
exactement une suite d’évènements plastiques, de produits de mon imagination, de réponses aux exigences de la
construction. »
Henri Laurens

« Chaque matériau a ses qualités propres. C’est seulement lorsque le sculpteur travaille de manière directe, quand il
existe entre lui et son matériau une relation active que ce matériau peut jouer son rôle dans la mise en forme d’une idée. »
Henry Moore
Principaux enjeux pédagogiques
- Prendre conscience de l’étendue d’une histoire de la sculpture (de l’outil à l’œuvre) et des dialogues
incessants qu’ont entretenu la fabrication d’objets puis la sculpture avec l’architecture.

- Découvrir et comprendre les enjeux d’expérimenter en volume, c’est à dire dans les 3 dimensions
de l’espace et en interaction directe avec des matériaux, des lieux, son corps, l’espace, la gravité, la réalité.

- Matière/matériau : faire avec. Etre capable d’élaborer des formes puis un projet, l’expression
d’idées, en transformant ou associant des matériaux dans la mesure de leurs expressions ou capacités.

- Se confronter à l’enjeu essentiel des processus de fabrication en volume. Par processus on

entendra toute la diversité des approches qui vont de l’improvisation directe avec les matériaux à l’utilisation de
techniques très élaborées qui imposent le temps d’une préparation (modelage, taille, moulage, assemblages
divers, numérisation et production numériques…).

- Être attentif à la compréhension du corps au travail : de la main au regard, du geste sur la matière
à la posture et au déplacement, du corps séparé au corps associé au projet.

- S’ouvrir à la compréhension de l’outil comme extension du corps, de ses moyens, de la pluralité de

ses formes/usages/spécificités jusqu’à sa transformation ou son invention.

- Progresser dans l’usage des moyens graphiques et picturaux (dessin, peinture, photographie…)
pour réfléchir ou traduire la réalité et les enjeux d’un volume.
Un volume ne peut-être appréhender d’un seul point de vue ou d’une façon simultanée dans toute
sa réalité. Il impose le déplacement du regardeur et donc la définition environnementale de sa présence.
Il est également soumis à des questions de temporalité.

- Approfondir les relations entre matérialité et lumière. La lumière pour traduire la matérialité et la
composition plein/vide du projet.

- Être capable d’élaborer un volume à partir de sa matière ou à partir de son absence.

- S’approprier les moyens de la sculpture et de l’art en général pour faire du projet (cet enseignement
doit être par exemple un moyen prospectif pour penser vos travaux futurs en maquette).

- Cultiver une transversalité des disciplines ; de la maquette à la performance pour concevoir des espaces.

- Savoir interpréter une situation ou sa production. Agir sur le monde c’est le représenter, mais le
représenter ce n’est pas le définir, c’est plutôt en donner une interprétation. L’art fonde notre nécessité de
représenter le monde, non pour en fixer la réalité, mais pour en étendre indéfiniment le sens, nous protégeant
ainsi de toute vérité.
Déroulement
Cet Intensif se déroulera en 2 phases successives : 2 journées à l’ENSAL centrées sur une approche à pe-
tite échelle posant les fondamentaux de la sculpture et se prolongeant sur les outils de sa représentation,
puis 3 journées aux GAÏA proposant des expérimentations successives à l’échelle du corps et in situ.

Vendredi 28 avril
9h00-12h00 : Salle 6 : Présentation du cours - CM d’Introduction
14h00-18h00 : Atelier Licence - TD Production volume 1 (sculpture/dessin)

Mardi 2 mai
9h00-12h00 : Atelier Licence - TD Production volume 2 (sculpture/dessin)
14h00-18h00 : Atelier Licence - TD Production volume 3 (sculpture/dessin)

Du mercredi 3 mai au vendredi 5 mai :

8h00 : Départ en bus de l’ENSAL vers les GAÏA.
9h00-12H00 : Inscription dans l’un des 3 ateliers pour la journée (35 étudiant.es/atelier)
14h00-17h00 : Suite de l’atelier, intercallé de temps de dessin/photo/note.
17h00-17h30 : Rangement de l’atelier.
17h30 : Départ en bus des GAÏA vers l’ENSAL

Approche du volume (à l’échelle de la main) - Individuelle - 11h00 TD (pour l’ensemble) - ENSAL (28 et 2 mai)

• Vous enchainerez donc 3 ateliers (1 par demi-journée) dans chacun desquels vous réaliserez chaque fois
un petit volume, avec un matériau de départ spécifique.
• Vous partagerez votre temps entre la sculpture et le dessin (environ 3/4 de temps pour l’une 1/4 de temps
pour l’autre).
• Pour chaque séquence de dessin vous disposerez d’un petit sujet pour en définir les objectifs.
Vous prévoirez impérativement au moins 4 feuilles de dessins A3 de fort grammage (300g/m2 min.)
pour l’ensemble des 3 ateliers et de crayons graphite HB, B, 2B, et 4B + craie, feutres (noire), encre...
• Pour le travail en sculpture il est bon de prévoir un matériel minimum type : planche à découper,
cutter, petite pince, et tout petit ustensile manuel basique.
• Votre production ne sera ni figurative, ni considérée comme une maquette. Elle ne devra renvoyer qu’à
elle même, et traduire des qualités tant dans sa composition plastique, son équilibre que son processus
d’élaboration - à ce titre, votre cheminement, qui sera forcément perceptible dans votre proposition, d’un
point de départ (le matériau initial) à un point d’arrivée (la sculpture), compte autant que le résultat lui-même.
• Les outils que vous aurez utilisés et/ou les gestes, expériences que vous aurez accomplis, participent
pleinement de ce cheminement et doivent être « à l’échelle » du résultat. Une infinité de possibles sont
accessibles sans technologie ou machinerie ; cet enseignement doit rester au plus près des moyens du
corps et de l’espace de la table.
• L’échelle de votre proposition sera inférieure ou égale au volume qui vous est donné au départ.
• Le temps consacré à chaque réalisation peut lui aussi être «rempli» ou laissé «vide»... mais c’est de l’alternance
de cette considération que dépendra fortement la force du résultat ! (Prendre le temps d’observer !)
• Indice : Il n’est pas forcément judicieux de laisser tomber une chute !

Productions suivantes (à l’échelle du corps) - Par groupe/collectives - 3 X 7h00 - GAÏA (Détails des contenus sur place)
3 ateliers simultanés que vous explorerez chaque jour par groupe d’une trentaine encadré par 2 enseignants.

La sculpture par le rythme - Un matériau unique - Itérations de formes, de situations, d’échelles successives.
La sculpture par la matière - Multi-matériaux - Itérations d’espaces - Intérieur/extérieur - Sculpture/habitat.
La sculpture par le corps - Le corps support - Itérations de situations - Mettre en scène/manifester/incarner.

« Plus on échoue plus on réussit...Si là, au lieu d’abandonner on insiste, c’est le seul moment où il y a quelque
chance d’avancer un peu plus ». Giacometti
Rendu - Evaluation
La nature de vos productions étant fragile ou éphémère ou volumineuse, vous serez engagé.es toute la
semaine à en conserver un archivage rigoureux par les moyens du dessin, de la photographie et de la prise
de notes. Au delà du suivi individuel que nous conduirons, vous serez principalement évalué.es sur la base
d’un document PDF que vous déposerez sur le Welp au plus tard le 14 mai 2023. (Nom en titre de fichier)

Ce document sera construit en format A4 (paysage ou portrait mais sans mélange) et en bonne qualité
d’image écran.
Il sera constitué de 20 pages (à minima) décomposées ainsi :
- Une page de couverture (libre) comportant à minima votre Nom et Prénom
- Pour les productions Sculptures/Dessins à l’ENSAL : 1 page par dessin en pleine pages et 1 page
de photo(s) par volume. (Soit 6 pages minimum pour cette partie.)
- Pour chacune de vos productions aux GAÏA : 1 page de dessin en libre composition avec 1 ou
plusieurs croquis, et 3 pages de photographies dont 2 ne comportant qu’une image pleine page et 1 page de
composition libre. (Soit 3X4=12 pages pour les GAÏA)
- Enfin, vous proposerez en conclusion sur une page, un texte autour de l’une des productions à
laquelle vous avez participée aux GAÏA, en vous attachant au delà d’une description de la sculpture, à
dégager un ensemble de concepts, d’impressions ou de mise en relation à des références. (Attention à
l’orthographe !).

Nota : Un archivage régulier et une implication sérieuse tout au long de la semaine doit vous permettre de
finaliser assez rapidement la formalisation de ce document de rendu.

Notre évaluation, au delà des qualités plastiques de vos propositions, portera également sur la pertinences
des observations (en dessin, photo et expression) que vous aurez prêtées à vos travaux : choix de situation,
point de vue, qualité de lumière...

Bibliographie
- De MEREDIEU Florence, Histoire matérielle et immatérielle de l’art moderne et contemporain, Larousse, 2004.
- GARRAUD Colette, L’idée de nature dans l’art contemporain, Flammarion, 1994.
- GENET Jean - L’Atelier d’Alberto Giacometti - Collection L’arbalète/Gallimard, Gallimard, 2007.
- MONVOISIN Alain & COLENO Aline, Dictionnaire international de la sculpture moderne & contemporaine, Ed Regard, 2008.
- CHENG François, Vide et plein, le langage pictural chinois. Ed Points essais, 1991.
- JOLY Martine, L’image et son interprétation, Paris : Éditions Armand Colin, 2005.
- BENEYTON Christian, Qu’est ce que la sculpture moderne ?, Centre Georges Pompidou, 1986.
- FRECHURET Maurice, Le mou et ses formes, ENSBA Paris, 1993.