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Lien de la vidéo
Salut à toutes et à tous. Je suis très content de vous retrouver après cette longue
pause. Comme vous pouvez le voir, le décor a un peu changé, parce que j'ai
déménagé à Cracovie. Je vais y passer quelques mois avant de rentrer à
Varsovie. C'est pour ça que j'ai pas eu trop le temps de faire des vidéos
récemment. J'étais assez occupé avec ce déménagement. Mais voilà, je suis de
retour et, dans cette vidéo, j'aimerais vous parler des questions. En particulier, on
va voir comment poser des questions de manière plus naturelle pour rendre vos
conversations avec les Français plus intéressantes.
[00:00:40] Si vous apprenez le français dans une école de langues ou si vous avez
acheté un manuel de français, vous avez peut-être vu des exemples de questions
du style : « Où habites-tu ? » Mais en vrai, un Français ne poserait jamais cette
question de cette manière. Un Français dirait : « T’habites où ? » Ça, cette
différence, c'est une différence de registre.
[00:01:04] En français, il y a trois registres et, en général, dans toutes les langues.
Le registre formel, c'est quand vous parlez au directeur ou à la directrice de votre
entreprise, une personne très importante et que vous voulez montrer de la
politesse. Ensuite, il y a le registre courant. Donc ça, c'est plutôt le registre de la vie
quotidienne, si vous parlez à un inconnu dans la rue ou si vous parlez à vos
collègues de travail. Et enfin, le dernier registre, c'est le registre familier, on dit
aussi parfois « le registre informel ». Là, c'est quand vous parlez avec vos amis,
avec votre famille, de manière vraiment détendue, de manière relaxée.
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[00:01:52] Et, selon le registre, on ne va pas poser la question de la même manière.
On va prendre un exemple : « Pouvez-vous me passer le sel ? », parce que dans le
registre formel, on utilise plutôt le vouvoiement. « Pouvez-vous me passer le sel ? »,
si vous êtes à table, au restaurant avec, par exemple, le directeur de votre
entreprise. Il y a le verbe et le sujet qui sont inversés, leur ordre est inversé. Mais
dans le registre courant, cette question devient : « Est-ce que tu peux me passer
le sel ? » Vous voyez, dans le registre courant, on ajoute « est-ce que » au début
de la phrase et on n'inverse pas le sujet et le verbe, ils restent dans le même ordre
que pour une phrase affirmative. « Est-ce que tu peux me passer le sel ? » Et enfin,
dans le registre familier, on dirait tout simplement : « Tu peux me passer le sel ? »
Là, vous voyez, c'est le même ordre que pour une phrase déclarative, il y a pas
d'inversion, il y a pas de « est-ce que ». C'est simplement l'intonation de la voix qui
montre que c'est une question : « Tu peux me passer le sel ? » Vous voyez,
l'intonation augmente à la fin de la phrase.
[00:03:10] Alors on va pas entrer dans les détails. Je vais pas vous expliquer les
différences pour les trois registres, pour chaque type de question ; c'est facile de
trouver ces informations sur Internet. Moi, je vais plutôt vous donner des exemples
concrets de questions dans le registre familier, parce qu'en général, c'est un peu
plus difficile de trouver ce type d'exemples. Comme ça, vous allez apprendre à
poser des questions de manière plus naturelle, plus informelle, par exemple, si
vous parlez à des amis français.
[00:03:43] La première situation : vous retrouvez une amie et cette amie a passé
un entretien d'embauche. Autrement dit, elle a eu une conversation avec un
potentiel employeur pour obtenir un nouveau travail : un entretien d'embauche. Et
vous, vous êtes un ou une bonne amie, donc vous voulez savoir comment ça s'est
passé. La question que vous pouvez lui poser, c'est : « Ça s’est bien passé, ton
entretien d’embauche ? » Ça, vous voyez, c'est ce qu'on appelle une question
fermée. C'est une question fermée, parce que la réponse peut être seulement
« oui » ou « non ».
[00:04:23] Alors, si vous voulez avoir un peu plus de détails, il faut plutôt lui poser
une question ouverte. Et pour faire ça, vous allez utiliser le mot « comment ». Vous
allez dire : « Comment ça s'est passé, ton entretien d’embauche ? » Ça, vous
voyez, c'est une structure très pratique, parce qu'on peut la réutiliser dans plein de
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contextes différents. Il suffit de garder la première partie de la phrase, « comment
ça s'est passé », et ensuite vous mettez ce que vous voulez :
[00:05:06] Vous voyez, ça, c'est plutôt une question qu'on utilise pour un
événement dont l'issue est incertaine. On sait pas vraiment si cette chose, si cet
événement s'est bien ou mal passé : un événement avec une issue incertaine.
C'est pour ça qu'on utilise le passé composé, parce que c'est un événement fini
avec un résultat.
Là, vous voulez plutôt avoir des détails sur l'événement en lui-même, « comment
c'était ».
[00:06:13] Deuxième situation : imaginez que votre amie arrive, mais elle a un bras
dans le plâtre. Vous voyez qu'elle a eu un accident et vous voulez savoir ce qui lui
est arrivé. Donc, vous avez entendu la question qu'on va lui poser, c'est :
« Qu’est-ce qui t’est arrivé ? » Là, vous voyez, c'est le verbe « arriver à quelqu'un ».
Un événement ou un accident a des conséquences pour cette personne.
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s'est passé ? », c'est l'équivalent de “What happened?” en anglais : « Qu'est-ce qui
s'est passé ? »
[00:07:06] Maintenant, un autre type de questions. Vous savez que votre amie
travaille sur un nouveau projet et vous voulez savoir si elle a fait des progrès. Vous
pouvez lui demander : « C'en est où ? », « C'en est où, ton nouveau projet ? » Ça,
cette question, « c'en est où ? », c'est une façon d'interroger sur l'état, sur la
progression de quelque chose.
Mais là encore, à l'oral, les Français font l'élision avec « tu ». Ils disent : « T'en es où
? »
« T’en es où avec ton nouveau projet ? »
«T’en es où avec les rénovations de ton appartement ?»
Autrement dit : « Est-ce que ça avance ? »
« Ça avance, ton nouveau projet ? »
« Ça avance, tes rénovations ? »
[00:08:44] Vous voyez, c'est très facile, on a « c'est » + le mot interrogatif + la
chose sur laquelle vous posez la question. « C'est quand l'anniversaire de Delphine
? » Et on peut aussi l'utiliser avec « quoi », par exemple : « C’est quoi ce truc là-bas
? », « C’est quoi que tu es en train de faire ? » pour dire « Qu’est-ce que tu es en
train de faire ? »
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[00:09:08] Dans la langue familière, on a aussi une autre expression pour
demander pourquoi, on dit : « Comment ça se fait que... ? » C'est l'équivalent de
“How come?” en anglais. Donc, c'est « Pourquoi ? », mais avec une forme de
surprise, d'étonnement : « Comment ça se fait que... ? » Par exemple, si j'ai pas été
invité à l'anniversaire de Delphine et je comprends pas pourquoi, je peux
demander : « Comment ça se fait que j’ai pas été invité à l’anniversaire de
Delphine ? » Dans la langue familière, on dit plus rapidement : « Comment ça se
fait que j’ai pas été invité à l’anniversaire de Delphine ? » Vous voyez, ici, c'est un
« Pourquoi ? », mais avec une forme de surprise, une surprise plutôt négative.
[00:10:41] Maintenant, imaginons que vous avez une conversation avec votre ami
et vous voulez connaître son opinion sur un sujet spécifique. Vous pouvez lui
demander : « Qu’est-ce que tu en penses ? » Ça, c'est le registre courant, mais
dans la langue familière, on dirait plutôt : « Tu en penses quoi ? » Et là aussi, on fait
l'élision, donc on dit : « T’en penses quoi ? » Ça, c'est pour demander l'opinion de
votre ami à propos de cette chose. Faites attention à ne pas confondre cette
question avec « À quoi tu penses ? » « À quoi tu penses ? », c'est pour savoir ce que
votre ami a en tête en ce moment. Est-ce qu'il pense à son travail, à un problème,
à sa famille, etc. ? « À quoi tu penses ? » « T'en penses quoi ? », pour connaître
l'opinion. « À quoi tu penses ? », pour savoir ce que votre ami a dans la tête en ce
moment.
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quoi à ma place ? » Si c'est une situation qui a déjà eu lieu et que vous avez fait
une erreur, par exemple, vous avez mal réagi, vous avez mal apprécié cette
situation, vous pouvez utiliser, là encore, une hypothèse, mais avec le conditionnel
passé. Là, il faut demander : « Tu aurais fait quoi à ma place ? », « T’aurais fait quoi
à ma place ? » Autrement dit, si votre ami avait été dans cette situation, qu'est-ce
qu'il aurait fait ? Comment il aurait réagi ?
[00:13:24] Si vous voulez lui demander de préciser un peu ce qu'il vient de dire,
vous pouvez lui demander : « C'est-à-dire ? » Autrement dit, là, vous demandez à
cette personne de développer un peu son idée ou de développer son argument.
Si vous voulez donner une autre chance à votre ami et lui montrer que, peut-être,
ce qu'il dit est faux ou n'a pas vraiment de sens, vous pouvez lui demander :
« Qu’est-ce qui te fait dire ça ? » Là, vous demandez à cette personne de se
justifier, d'apporter d'autres arguments : « Qu’est-ce qui te fait dire ça ? »,
« Qu’est-ce qui te fait penser ça ? », ou alors « Qu'est-ce qui te fait croire ça ? ».
« Qu'est-ce qui te fait croire que la Terre est plate ? » (par exemple)
« Qu'est-ce qui te fait croire ça ? »
[00:14:16] Voilà, je vous invite à apprendre par cœur certaines de ces questions et
à vous forcer à en utiliser quelques-unes pendant votre prochaine conversation.
Comme ça, vous allez prendre l'habitude de poser des questions et ça va devenir
plus naturel pour vous.
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[00:14:52] Et pour finir, j'ai une petite mission pour vous. Je vous invite à me poser
une question dans les commentaires. J'ai jamais fait de vidéo
questions-réponses sur la chaîne, donc je pense que c'est une bonne idée.
Posez-moi une question, j'en sélectionnerai quelques-unes et j'y répondrai dans
une future vidéo.
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