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Cours Optoélectronique
3. Photodétecteurs
→ Création de paires électrons – trous sous l’action d’un apport d’énergie thermique
(par exemple)
Le bandgap Eg représente l’énergie minimale nécessaire pour rompre la liaison.
Déplacement des e- libres→ courant
Le terme (ωt−k.r) est la phase de l'onde. A un instant t donné, l'ensemble des points de
l'espace correspondant à une même phase constitue une surface d'onde.
Notons en outre que, si le rayonnement est communément caractérisé par sa longueur d'onde
dans le vide (ou dans l'air) mesurée en microns, le semi-conducteur est quant à lui
communément caractérisé par son gap mesuré en électron-Volt. Dans l'étude des composants
optoélectroniques, qui mettent en jeu l'interaction rayonnement-semi-conducteur, il est utile
d'avoir en permanence à l'esprit la relation énergie-longueur d'onde, pour traduire en eV la
caractéristique d'un rayonnement définie en μm.
soit
Courbes de dispersion.
a) Photons dans le vide et dans
le semi-conducteur.
b) Electrons dans le vide.
c) Electrons dans un semi-
conducteur à gap direct.
d) Electrons dans un semi-
conducteur à gap indirect.
Considérons tout d'abord un électron libre dans le vide, sa quantité de mouvement et son
énergie cinétique sont données par
De même qu'Einstein a proposé qu'à une onde plane de fréquence ν et de longueur d'onde λ, on
devait associer une particule, le photon d'énergie E=hν et de quantité de mouvement p=h/λ,
Louis de Broglie a proposé, en 1924, qu'à une particule matérielle d'énergie E et de quantité de
mouvement p, on devait associer une onde de fréquence ν=E/h et de longueur d'onde λ=h/p.
Ainsi la quantité de mouvement de la particule et le vecteur d'onde de l'onde qui lui est
associée sont liés par la relation:
où kO est voisin de π / a .
Ces différents processus sont conditionnés par les règles qui régissent les chocs élastiques
entre deux particules, ici le photon et l'électron, la conservation de l'énergie et la
conservation de la quantité de mouvement p , c'est-à-dire, du vecteur d'onde k . Si on repère
par les indices i et f, les états initial et final de l'électron, et par l'indice p l'état du photon, les
règles de conservation s'écrivent:
Il en résulte que la condition de conservation du vecteur d'onde s'écrit simplement kf≈ ki. La
transition d'un électron entre les bandes de valence et de conduction, se fait donc avec
conservation du vecteur d'onde. On dit que les transitions radiatives, c'est-à-dire accompagnées
de l'absorption ou de l'émission d'un photon, sont verticales dans l'espace des k.
Transitions électroniques entre les extrema des bandes de valence et de conduction. a) Semi-
conducteur à gap direct, les transitions sont verticales et par suite radiatives. b) Semi-
conducteur à gap indirect, les transitions sont obliques et non radiatives au premier ordre. c)
Absorption directe de photons dans un semi-conducteur à gap indirect
• Dans le semi-conducteur à gap direct, les transitions électroniques entre les extrema des
bandes de valence et de conduction sont verticales, elles obéissent à la règle de conservation
des k, et par suite sont radiatives. Dans le semi-conducteur à gap indirect, les transitions
électroniques entre les extrema des bandes sont obliques et de ce fait non radiatives au
premier ordre.
Les deux premiers termes de l'expression correspondent aux émissions spontanée et stimulée
de rayonnement, le troisième correspond à l'absorption. En groupant les termes fonction de
la densité de rayonnement présent dans le semi-conducteur, l'expression s'écrit
où rst(E)=rstim(E) - rabs(E) représente le taux net d'émission stimulée, c'est-à-dire le bilan des
transitions stimulées par le rayonnement, ou en d'autres termes la différence entre les
transitions stimulées de haut en bas (émission) et de bas en haut (absorption). Si le taux net
d'émission stimulée est positif, tout rayonnement d'énergie E dans le matériau induit davantage
de transitions de haut en bas que de bas en haut, et par suite le matériau est amplificateur de
rayonnement. Dans le cas contraire le matériau est absorbant.
Aij représente la probabilité de transition radiative entre l'état i et l'état j , fi la probabilité pour
que l'état i soit occupé, (1-fj) la probabilité pour que l'état j soit vide, gi et gj sont les densités
d'états. La somme est étendue à tous les états i et j tels que Ei-Ej=E. Le taux d’émission
stimulée s'écrit
On obtient le taux d'émission spontanée en intégrant sur toutes les valeurs de E‘:
soit
Avec
Emission stimulée
A partir des expressions des deux expressions précédents et en explicitant les fonctions de
distribution, on peut exprimer le taux d'émission stimulée rst(E) en fonction du taux
d'émission spontanée rsp(E)
Avec
L'émission stimulée existe réellement lorsque le taux net d'émission stimulée est positif,
(rst(E)>0). La condition d'amplification de rayonnement par le semi-conducteur s'écrit
donc:
Émission stimulée
Il en résulte que le pseudo-niveau de Fermi des électrons EFc est dans la bande de
conduction et le pseudo-niveau des trous EFv dans la bande de valence . La condition traduit
une inversion de population entre le sommet de la bande de valence et le bas de la bande de
conduction.
Le taux net d'émission est nul, les émissions spontanée et stimulée sont compensées par
l'absorption.
E et ΔF sont positifs, de sorte que les deux exponentielles sont inférieures à 1, r(E)est positif,
le semi-conducteur émet un rayonnement d'énergie E.
d’ou
Avec
ΔR représente le taux de recombinaisons radiatives des porteurs, τrn et τrp représentent les
durées de vie radiatives. Dans un matériau de type p par exemple, le taux de recombinaisons
radiatives des porteurs minoritaires que sont les électrons s'écrit R=Δn/τrn avec τrn=1/Bp0.
Compte tenu de leur définition, les taux de recombinaison sont additifs, ces taux varient en
1/τ, de sorte que la durée de vie résultante des porteurs est donnée par:
Avec
Si τr<< τnr, τ ≈ τr la durée de vie des porteurs est conditionnée par les processus radiatifs, les
recombinaisons de porteurs se font avec émission de photons, le matériau a un bon
rendement radiatif. Au contraire, les porteurs se recombinent par d'autres voies que
l'émission de photons, le matériau a un mauvais rendement radiatif.
si τr<< τnr, η ≈ 1
Photo-excitation
La photoexcitation est la production d'un état excité d'un système quantique par absorption
de photons. L'état excité provient de l'interaction entre un photon et le système quantique.
Les photons transportent une énergie qui est déterminée par les longueurs d'onde de la
lumière qui transporte les photons.
Plusieurs moyens pour la création:
• Photo - excitation avec E>Eg
• Injection électrique
• Effet avalanche ou tunnel
L'excès de porteurs par rapport à l'équilibre est créé à l'aide d'un rayonnement.
Les photons sont absorbés au cours de leur propagation dans le matériau. On définit le
coefficient d'absorption α du matériau comme la variation relative de la densité de
rayonnement par unité de longueur.
Soit
Si α(E) est nul, le rayonnement d'énergie E traverse le matériau sans atténuation, le matériau
est transparent à ce rayonnement. C'est le cas des semi-conducteurs intrinsèques pour des
rayonnements d'énergie E tels que E<Eg.
Si par contre α(E) n'est pas nul, le matériau absorbe le rayonnement d'énergie E , qui s'atténue
alors exponentiellement au cours de sa propagation. Cette absorption se traduit par la création
de paires électron-trou. Le taux de génération de paires électron-trou et donc égal au taux de
disparition de photons,
Soit
Au voisine du gap
d’ou
Injection électrique
Lorsque l'on polarise une jonction pn dans le sens direct, les électrons majoritaires dans la
région de type n, sont injectés dans la région de type p où ils deviennent excédentaires par
rapport à l'équilibre thermodynamique et diffusent en se recombinant. Si les recombinaisons
sont radiatives, cette partie de la jonction pn est le siège d'une émission de rayonnement. Il en
est de même de la région de type n avec l'injection de trous.
où dn= xc-xn et dp= xp-x’c, représentent les longueurs des régions neutres n et p de la
diode. Ln et Lp sont les longueurs de diffusion des porteurs minoritaires.
Autres processus
D'autres processus physiques permettent de créer des porteurs excédentaires dans un semi-
conducteur. Notons l'effet d'avalanche dans une jonction pn polarisée en inverse, ou l'effet
tunnel dans une diode tunnel ou une jonction Schottky. La cathodoexcitation, qui consiste à
bombarder le semi-conducteur par un faisceau d'électrons, permet aussi par ionisation par
choc de créer des paires électron-trou.
Elle fonctionne comme une photorésistance, dans l’obscurité totale, la résistance est très
élevée et ne conduit que très peu de courant, mais lorsque la jonction PN est exposée à la
lumière, la résistance interne décroit et le courant augmente.
Le photo-courant:
La géométrie type d'une cellule photoconductrice est représentée sur la figure si-dessous. La
partie active de la cellule est constituée d'une couche mince de semiconducteur déposée sur
un substrat isolant. Les électrodes métalliques sont réalisées par évaporation d'un métal tel
que l'or, à travers un masque protégeant une fraction de la surface qui deviendra la surface
sensible de la cellule.
Photodiode
Principe de fonctionnement
Le courant inverse d'une jonction pn est
fonction d'une part des densités de porteurs
minoritaires dans les régions neutres de la
diode, et d'autre part de la génération de paires
électron-trou dans la zone de charge d'espace.
Dans une photodiode, le rayonnement
augmente le courant inverse par la création de
porteurs minoritaires dans les régions neutres et
la génération de paires électrons-trous dans la
zone de charge d'espace.
Principe de la photodiode
Le photo-courant est donc généré dans la ZCE et dans les régions neutres sur la longueur de
diffusion Ln et Lp, soit inalement sur W+Ln+Lp.
Constante de temps:
• Courant de diffusion : lent 10-8 à 10-9 s
• Courant de génération : rapide ttr =W/vs (10-10 à 10-11s)
Donc il « faut »:
• Absorption uniquement dans la ZCE
• Zone frontale très mince
• W large mais pas trop sinon ttr trop grand (W=1/α)
Rendement quantique:
• Sensibilité :
Les recombinaisons
des porteurs
excédentaires se
manifestent dans trois
régions différentes.
Dans la mesure où les longueurs des régions n et p sont plus importantes que les longueurs
de diffusion des porteurs minoritaires, les courants sont donnés par:
La mobilité des électrons étant beaucoup plus grande que celle des trous, le taux d'injection
d'électrons dans la région p est plus important que le celles de trous dans la région n. Il en
résulte que la région la plus radiative est la région de type p. C'est la raison pour laquelle cette
région constitue la face émettrice dans la structure de la figure précédente.
Dans le cas le plus simple, l'énergie libérée dans une transition radiative suite à une
recombinaison électron-trou est simplement Eg. La longueur d'onde de la lumière émise est :
A la température T, l'énergie des électrons dans la bande de conduction fluctue d'environ 2kT
suite à l'agitation thermique. La même chose pour les trous dans la bande de valence. Il en
résulte une fluctuation d'environ 2kT de l'énergie des transitions radiatives. Soit Δ𝐸 la
fluctuation de l'énergie autour de l'énergie E de transition. A Δ𝐸 correspond Δλ, donc
Rendement
Outre la longueur d'onde du rayonnement émis, un paramètre essentiel dans le
fonctionnement d'une diode électroluminescente est son rendement. On définit plusieurs
rendements.
Considérons le processus physique interne, les porteurs excédentaires injectés dans chacune
des régions, se recombinent avec les porteurs majoritaires. Ces recombinaisons mettent en
jeu divers processus dont certains sont radiatifs, d'autres non. On définit le rendement
quantique interne 𝜂𝑖, comme le rapport du nombre de photons créés à la jonction, au
nombre de porteurs qui traversent cette jonction.
Les taux de recombinaison sont exprimés en fonction des durées de vie par :
Les matériaux utilisés dans la réalisation de diodes électroluminescentes sont caractérisés par
ηi≈100 %.
Rendement optique 𝜼𝒐
Tous les photons créés à la jonction ne sortent pas de la diode. Une fraction de ces photons
est réabsorbée, souvent après réflexion à la surface du matériau. Le rendement optique 𝜂𝑜,
est défini comme le rapport du nombre de photons émis à l'extérieur de la diode, au nombre
de photons créés à la jonction.
Il existe quelques pertes à l'interface plastique-air, mais on limite ces pertes en réalisant le
plastique sous forme de dôme hémisphérique pour que le rayonnement sorte en incidence
normale . Le coefficient de transmission à cet interface est donné par:
La structure du laser est celle d'une diode électroluminescente, mais dont les régions de types
N et P sont dégénérées. La région de type P est très dopée pour qu'à l'équilibre, le niveau de
Fermi soit dans la bande de valence. La région de type N est très dopée pour que la densité
d'électrons injectés dans la région de type p sous l'action de la tension de polarisation, soit telle
que le pseudo-niveau de Fermi des électrons EF c soit dans la bande de conduction.
Gain d’un DL
Le gain, ou coefficient d'amplification, du matériau est défini, comme le coefficient
d'absorption, par la variation relative de la densité de rayonnement par unité de longueur, soit :
La variation du flux de photons au cours d'un trajet de longueur x dans le matériau est
obtenue en intégrant l'expression précédent, soit :
Le gain est directement proportionnel au taux d'émission stimulée, de sorte que g(E) est positif
si la condition d'inversion de population ΔF>E est réalisée.
Conclusion
Dans ce chapitre nous avons mis le point sur les principaux émetteurs de rayonnement à
semi-conducteur,
Interaction onde-matière
Diodes électroluminescentes (LED) et les diodes laser (DL),
Leurs principe de fonctionnement et leurs caractéristiques.