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Écrit-on « 

par contre » ou locution adverbial « en revanche » ?

La réponse simple

On peut employer les deux locutions mais on peut dire que « par contre » fait
partie du langage courant et qu’ « en revanche » fait plutôt partie du langage
soigné. Il existe quand même une différence de sens entre ces deux
formulations.

On n’a pas toujours bien mangé, par contre on a toujours bien bu.

C’est un garçon très susceptible, en revanche, il peut se mettre en quatre pour


vous être utile

Quand écrit-on « par contre » ?

Cette locution adverbiale est formée de la préposition par et du nom


masculin contre. Elle marque une opposition par rapport à un énoncé
précédent. Elle est plus généralement employée dans la langue courante.

Quand écrit-on « en revanche » ?

Cette locution adverbiale est formée de la préposition en et du nom


féminin revanche. Elle rétablit un équilibre par rapport à l’énoncé précédent.

Exemples d’utilisation de « par contre »

La maison est plein sud, par contre, le jardin reste à l’ombre toute la journée.

Il a nettoyé le garage, par contre, il a laissé sa chambre en l’état.

Il arrive toujours les mains vides, par contre, il n’est jamais en retard.

Exemples d’utilisation de « en revanche »

Il n’a pas eu la note qu’il espérait, en revanche j’ai jugé sa dissertation très
intéressante.

Je veux bien le conduire chez sa sœur, en revanche je ne resterai pas dîner


avec eux.

Le secteur a des difficultés à recruter en revanche, des entreprises sont en


concurrence pour embaucher.

Synonymes de « par contre »

au contraire
par opposition

à l’inverse

à l’opposé

en outre

mais d’autre part

mais d’un autre côté

Synonymes de « en revanche »

en retour

inversement

du moins

en compensation

en contrepartie

mais

critique
Par contre ou en revanche ?

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ces locutions adverbiales ne sont,


à l’origine, absolument pas interchangeables, et, d’ailleurs, elles ont un sens
contraire…

En revanche signifie « en compensation », « en contrepartie », et annonce


donc une information positive, un atout, un avantage, par rapport à l’information
qui la précède.

Cet auteur n’est pas prolifique, en revanche, ses textes sont de grande qualité.

 À l’inverse, par contre implique l’introduction d’un inconvénient, d’une


information négative.

Pierre excelle dans l’apprentissage des langues étrangères. Par contre, il n’est
pas très doué pour les mathématiques.
 Il ne faudrait donc pas dire ou écrire :

 X Pierre n’est pas très doué pour les mathématiques. Par contre, il excelle
dans l’apprentissage des langues étrangères.

X Cet auteur écrit des textes de grande qualité. En revanche, il n’est pas
prolifique.

Cependant…

Par contre a longtemps été critiqué par les linguistes. Aujourd’hui encore,


l’Académie française en déconseille l’usage, tout en reconnaissant que de
grands auteurs ont utilisé cette locution adverbiale et que son emploi ne doit
pas être considéré comme fautif.

Ce débat aidant, ces expressions sont souvent employées l’une pour l’autre, et,
d’ailleurs, même Le Petit Larousse illustré les présente comme
interchangeables en donnant en revanche comme synonyme à par contre et
en donnant inversement (sans nuance positive donc) pour en revanche.

On peut remarquer toutefois que le Larousse en ligne introduit, lui, une nuance
à cette interchangeabilité en précisant que « dans l’expression soignée, en
particulier à l’écrit, [il faut] préférer en revanche, au contraire, du moins, en
fonction du contexte ». 

L’Académie française précise de plus : « On veillera à ne pas oublier le sens


fort de cette locution et à n’employer celle-ci que lorsque le contexte ne s’y
oppose pas. Ainsi, comme le faisait remarquer Gide, on ne dirait pas : « Mon
frère et mon mari sont revenus saufs de la guerre ; en revanche, j’y ai perdu
mes deux fils ». »

En bref, vous faites comme vous voulez, mais vous emploierez désormais ces
expressions en connaissance de cause. Et, si vous êtes fondamentalement
« cycloptimiste » (cliquez ici pour découvrir ce mot-valise...), vous préférerez
sans aucun doute les tournures avec en revanche !

Ethmologie

étymologie de locution "en revanche"

Origine : Vient de l'ancien verbe "carger" qui signifiait mettre dans un


chariot, imposer une charge et de l'ancien verbe "revancher" qui signifiait
se venger, réclamer justice ou rendre un bien. A charge de revanche signifie
littéralement s'obliger ou obliger quelqu'un à rendre la pareille.

Filologique et semantique
l'influence de la structure syntactico-sémantique d'une locution adverbiale sur
son fonctionnement pragmatique. A cette fin, nous restreignons le champ
d'analyse aux locutions adverbiales présentant un fonctionnement pragmatique
de connecteur reformulatif au sens

la valeur syntactico-sémantique de chacun des morphèmes constitutifs d'une


locution figée a une influence sur la valeur pragmatique de la locution. Rossari
s'intéresse en particulier aux locutions adverbiales figées construites sur la
base tout + participe passé (tout compte fait, tout bien considéré, tout bien
pensé et tout bien pesé), des locutions qui proviendraient toutes de participes
passés passifs et conserveraient certaines de leurs propriétés. Afin de
confirmer et de développer son hypothèse, que nous exposerons brièvement,
nous nous proposons de montrer l'influence du type de procès sur la valeur du
passif au sein de ces locutions. Et c'est dans cette perspective que nous serons
amenés à étudier le rôle de tout et de bien relativement au bornage du procès

. LES LOCUTIONS TOUT BIEN + PARTICIPE PASSE 5. 1. La structure


syntaxique interne des locutions construites sur la base tout bien + participe
passé tout bien considéré, tout bien pensé, tout bien pesé, tout bien réfléchi est
celle également de phrases passives non prototypiques13 où le participe passé
a une valeur résultative et où l'agent, impliqué par la structure mais implicite,
n'est ni causateur, ni experienceur. Et si la forme libre active14 se rencontre
pour tout bien considéré et pour tout bien pesé (cf. (27) et (28)), elle est exclue
avec réfléchir et penser qui n'admettent pas la construction directe *réfléchir
tout, *penser tout.

Puis jetant un regard partout, embrassant de mes yeux actifs tous les dangers,
j'avise un passage libre où je m'aventure ayant tout bien considéré. Mais la
voiture qui me tuera, je ne la verrai pas

Les locutions résultatives peuvent encore être opposées à des locutions figées
organisées autour d'un participe passé passif, mais qui ne font pas partie des
marqueurs de reformulation, telles y compris, abstraction faite de, compte
tenu, ... Sauf glissement de sens, le procès est à chaque fois un état
incompatible avec être en train de ; compte tenu de cette valeur stative, la
forme passive ne peut indiquer l'état résultant du procès, la paraphrase
proposée précédemment Une fois que X est Vé est exclue. On admet en
revanche la paraphrase En Vant lorsque celle-ci est disponible

locution à base verbale centrée sur un infinitif centrée sur un ppé passif procès
non borné procès borné [- valeur résultative] ex. : à tout bien considérer [-
valeur résultative] [+ valeur résultative] ex. : y compris ex. : tout compte fait, tout
bien considéré
BILAN Au terme de l'analyse, il apparaît que la sémantique de ces locutions
figées en fonction de connecteur pragmatique est partiellement
compositionnelle, compositionnelle puisque la valeur de chacun des éléments a
une influence sur le fonctionnement pragmatique de la locution, partiellement
puisque la valeur de chacune des parties dépend de son rapport au tout comme
le montre l'étude de bien. Par ailleurs, nous avons montré que si la distinction
entre procès perfectif et procès imperfectif doit être prise en compte pour le
calcul de la valeur aspectuo-temporelle du participe passé passif, elle doit l'être
aussi pour le calcul de la valeur (résultative ou non) de la locution adverbiale
formée au moyen de ce participe passé passif.

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