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1 Changement climatique

1.1 Histoire

Le changement climatique (le climat de la planète soumis à l’effet de serre) est


d’abord un problème scientifique complexe, non directement perceptible. Très vite,
actuellement, le changement climatique en est venu à être considéré comme un symbole des
difficultés des sociétés productives, et les modèles de consommation illimitée des ressources
fossiles, comme un problème pour l'avenir, nécessitant des alternatives larges. En bref, le
changement climatique est devenu la signature de ce que d’aucuns ont appelé l’anthropocène
(Aykut & Dahan, 2014) ; l'anthropocène, considéré comme une nouvelle époque géologique
déplaçant l'époque holocène (Angus, 2020); cette dernière est une période qui a vu l'éclosion
de l'agriculture, des villes, des civilisations (Bonneuil & Fressoz, 2013 ) des 10000 à 12000
dernières années, représente ce que l'on a appelé une "faille anthropique"(Angus, 2020) ;
(faille anthropique :une ère dans laquelle les humains ont un impact documenté à long terme,
non seulement sur le fonctionnement des écosystèmes terrestres de la planète mais aussi sur
son hydrosphère, sa cryosphère, sa biosphère, causant dérèglement climatique (Hoffman &
Jenning, 2021).

Officiellement introduit dans le débat scientifique et environnemental contemporain


par le climatologue Paul Crutzen en 2000, il représente l'idée que les êtres humains sont
devenus la principale force géologique émergente affectant l'avenir du système terrestre
(Angus, 2020).

Au XVIIIe siècle, plusieurs philosophes ou hommes de sciences commencent à s’interroger


sur le fait de savoir si l’action de l’homme peut avoir des conséquences sur le climat. Dans ses
mémoires à l’Académie des Sciences, Duhamel déclare : « Il y a tout lieu de croire qu’il n’est
guère de climat qui ne change plus ou moins sensiblement d’un siècle à l’autre, soit par les
atterrissements qui s’y accumulent, soit par les inondations qui en enlèvent une partie du
terrain , et par cent autres causes de cette espèce ». Mais c’est incontestablement Buffon qui le
premier, dans Les Époques de la Nature formule, que le développement des établissements
humains, l’assèchement des marais, le défrichement des forêts furent les conditions du
réchauffement du climat. « Une seule forêt de plus ou de moins dans un pays suffit pour en
changer la température ». (René, 2019).
Le problème scientifique est relativement ancien et des chercheurs l’ont identifié à diverses
reprises depuis la fin du XIXe siècle, commençant à s’en inquiéter réellement à la fin des
années 1970, parce que l’augmentation de la température moyenne à la surface de la terre est
d’environ 0.8°C (Aykut & Dahan, 2014) (Kergomard, 2009), et il est désormais sans
équivoque. Observée non seulement dans l'atmosphère, mais aussi dans l'océan, dans la fonte
généralisée de la neige et des glaces, et dans l'élévation du niveau de la mer (Fellous &
Gautier, 2007), C’est dans ce but qu’en 1988 se crée, sous les auspices conjoints du
Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) et de l’Organisation
météorologique mondial (OMM), le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du
climat (GIEC), aussi connu sous son sigle anglais d’IPCC (Intergouvernemental Panel on
Climate Change). Le problème du réchauffement du climat est alors pris en compte sur un
plan plus politique et constitue l’un des thèmes centraux abordés lors du Sommet de la Terre
de Rio, en 1992, au cours duquel est discutée la Convention cadre des Nations Unies sur le
changement climatique (CCNUCC), ratifiée en 1994. En réponse aux arguments très
documentés apportés par les scientifiques à travers les travaux du GIEC, le problème est
rapidement pris au sérieux par les gouvernements. La CCNUCC s'organise autour des
conférences des parties, qui, de Berlin en 1995 à Kyoto en 1997, puis à Marrakech en 2001,
ont posé de nombreux jalons visant à mettre en place des règles de limitation des émissions
anthropiques de gaz à effet de serre (Mégie et Jouzel, 2003).

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