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SÉANCE 1
Exagération
Objectifs
Nous allons continuer à travailler sur les corps, cette fois-ci en regardant comment les exagérations, les déformations et
distorsions peuvent produire des êtres fictifs.
DÉFINITION
Ci-dessous, tu peux voir la photographie d’un personnage. Fais sa caricature dans le cadre à côté.
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SÉANCE 2
Exagération et caricature
La fidélité au réel n’a pas toujours été un critère de qualité pour une œuvre d’art, loin de là… Au Moyen Âge, par
exemple, les effets décoratifs et l’imagination laissaient les peintres libres d’inventer des formes qu’ils voulaient,
sans pour autant qu’elles soient monstrueuses. Les corps étaient allongés, les gestes gracieux, les couleurs plus
vives que les « vraies »… Le Moyen Âge n’est pas l’unique période où les artistes ont bénéficié de cette liberté, ce
sont plutôt les moments où la fidélité au réel est stricte qui sont exceptionnels dans l’histoire.
Au XVe siècle, le bouillonnement intellectuel de la Renaissance a permis aux artistes de s’approcher plus fidèlement
du réel en raison de découvertes scientifiques, notamment dans le domaine du corps humain et de ses proportions.
L’étude de l’anatomie a freiné la liberté dans l’image du corps car la représentation de la musculature s’est fondée
sur une étude précise des modèles…
En se référant aux définitions vues dans les unités précédentes, les déformations dont
il est question dans ce chapitre, celles de Léonard de VINCI et celles de PARMESAN,
conduisent bien à représenter des monstres (revois ces définitions). C’est pourquoi
quand les caricatures représentent VRAIMENT quelqu’un, le modèle peut se sentir
agressé… Honoré DAUMIER, l’un des premiers et plus célèbres caricaturistes de
l’histoire, en a fait les frais, en particulier avec l’image reproduite ici. Publiée dans
le journal La Caricature, auquel il collaborait depuis 1831, ce portrait-charge (=
caricature) du roi Louis-Philippe lui a valu d’être emprisonné ! Dans certains pays, un
dessinateur caricaturant le chef de l’État peut encore subir le même sort aujourd’hui…
Le pouvoir d’un dessinateur serait-il si grand qu’il fait à ce point peur aux dictateurs
(Louis-Philippe n’était pas d’une grande tolérance !) ? La caricature, en déformant
les traits, rend monstrueux celui qui est
représenté. Il faut donc une ouverture
— Honoré Daumier
d’esprit suffisamment grande et une liberté
inscrite dans la loi pour que l’on puisse la tolérer sans restriction.
Pour terminer cette séance, nous allons regarder une image qui regroupe
plusieurs des notions que nous avons étudiées. Il s’agit d’une peinture de
Fernando BOTERO, artiste contemporain qui, depuis au moins trente ans,
peint des personnages toujours déformés dans le même esprit : il peint
des personnages très gros, très ronds. Nous pourrions rapprocher cela
du maniérisme de PARMESAN, puisque c’est le style du peintre qui est au
cœur de sa démarche. Mais ici, une autre particularité doit être retenue…
Regarde le titre de ce tableau : te rappelle-t-il quelque chose ? Tu avais
d’ailleurs peut-être déjà identifié le modèle avant de lire son nom… Mona
Lisa est celle dont le surnom est « La Joconde », tableau très connu du
Louvre dont l’auteur est Léonard de VINCI. Tu l’as compris, ce tableau
peut être considéré comme la caricature d’une œuvre très célèbre. C’est
— Fernand BOTERO, Mona Lisa, huile sur toile, parce qu’on reconnaît le modèle qu’on peut parler de caricature.
Muséo Botero, Bogota
La déformation exagérée des modèles, en particulier des corps humains, est une des libertés fondamentales des
artistes. Au XVIe siècle, les maniéristes l’ont revendiquée.
Quand l’exagération s’applique à une personne connue, elle entre dans le registre de la caricature.
SÉANCE 3
Déformation et distorsion
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Tu peux aussi étirer une partie seulement d’une image ou d’un corps, par exemple la tête, les bras ou les jambes.
LA DISTORSION
Ci-dessous, tu peux voir une image où il manque le milieu. Complète le dessin en comblant l’espace qui manque
pour former un seul personnage.
Tu as réalisé une distorsion, c’est-à-dire que les proportions d’une partie de ton personnage sont très éloignées des
proportions habituelles. Cette distorsion fait naître un personnage étrange, fictif.
JE RETIENS
L’exagération, la déformation, la distorsion sont des procédés qui transforment les corps. Il en résulte des êtres
qui s’écartent résolument du réel et affirment leur caractère fictif. L’exagération est souvent utilisée dans la
bande dessinée ou le dessin animé pour amplifier l’expression des personnages.
Certains artistes ont usé de leur liberté à déformer les corps pour d’autres
raisons que celles étudiées jusqu’à maintenant. Nous allons en voir
quelques-unes dans cette séance. Tout d’abord, la déformation liée au
mouvement.
La déformation et la distorsion peuvent être utilisées selon des objectifs esthétiques différents : caricature, tra-
duction du mouvement, expressionnisme…
On dit d’une œuvre qu’elle est expressionniste quand son auteur nous transmet des émotions au détriment
d’une représentation fidèle.
1 = acquis
2 = en cours d’acquisition
3 = non acquis