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Etudier une reproduction d’œuvre en classe

en lien avec les nouveaux programmes.

Montesquieu estimait que « La peinture


est un des arts libéraux ; elle a trois
parties : l’invention, le coloris et le
dessin. Dans la peinture, nous aimons
mieux un paysage que le plan du plus
beau jardin du monde ; c’est que la
peinture ne prend la nature que là où
elle est belle, là où la vue peut se porter
au loin et dans toute son étendue, là où
elle est variée, là où elle peut être vue
avec plaisir. »

Pyramide humaine, Keight Haring.


Emilie Gerin CPD ARTS
Lecture d’oeuvres :POURQUOI ?
Pour un moment convivial, pour prendre du plaisir, développer sa sensibilité.

Pour comprendre le monde.

Pour développer le goût pour les pratiques artistiques.


Pour lancer une séquence et donner une motivation (questionner, débattre,
s’interroger, pratiquer une activité plastique…).

Pendant une séquence pour donner du sens (approcher une démarche, présenter un
artiste, relancer l’activité…).
A la fin d’une séquence pour donner à imaginer (prolonger, questionner, enrichir…).

Pour favoriser et engager des projets interdisciplinaires.

Pour développer une culture commune.

Emilie Gerin CPD ARTS


Lecture d’oeuvres : COMMENT ?

ANALYSE DESCRIPTIVE ANALYSE SENSIBLE

Qu’est-ce que c'est ? Qu’est ce que je ressens ? Mes émotions,


Type, genre, titre, année, auteur, mes sensations…
technique, lieu d’exposition. Qu’est ce que j'imagine ? Mon
Qu’est ce que l’on voit ? interprétation, mes souvenirs…
Le représenté : figuratif, abstrait Qu’est ce que je comprends ? de l’oeuvre
et de l’intention de l’artiste.

Une œuvre pour émouvoir? Apostropher?


Faire comprendre? Représenter?
Dénoncer? Témoigner?
Emilie Gerin CPD ARTS
Et pour compléter l’analyse :

Le cadre et le cadrage : sujet centré, décentré, bord cadre, hors cadre

La couleur : froide/chaude, primaire, secondaire, complémentaire, des valeurs, des contrastes,


des qualités (opaque/transparente, brillante/ mate…)

La lumière : directe/indirecte, zénithale/horizontale, naturelle/ artificielle… Jeu ombre et


lumière…

Les formes : grandes/petites, net/sfumato…

L’angle de vue : plongée/contre-plongée, face/dos…

Le traitement de l’espace : plans, perspective, profondeur, en ordre, en désordre, les


endroits vides et pleins, dispersion, accumulation.

Emilie Gerin CPD ARTS


Comment cela est-il fait ?

Support (sur quoi reste la trace?) : son format, sa forme, sa texture, ses qualités physiques et
mécaniques… (papier, craton, toile, tissu….)
Médium (avec quoi ?) : son genre, sa couleur, sa luminosité, son état, sa texture, ses qualités
physiques et mécaniques… (encre, peinture, pastel…)
Outils (par quoi ?) : son genre, sa forme, son mode d’action, ses qualités mécaniques, sa
technicité…
Gestes (comment ?) : les parties du corps impliquées, l’ampleur et l’état du mouvement…
(large, étroit, rapide, effleuré…)

Avec quelle opération plastique ?

Reproduire : suppose des actions plastiques comme décalquer, photocopier, répéter,


refaire…
Isoler : suppose des actions plastiques comme découper, cadrer, cacher, montrer…
Transformer : suppose des actions plastiques comme modifier, dissocier, combiner,
déformer...
Associer : suppose des actions plastiques comme rapprocher, multiplier, assembler…
L’art, témoin d’une époque…
Afin de créer de fortes lignes de fuite, Vernet
accentue la topographie. Pour donner toute sa
force au triangle de mer bleue, il joue à droite
et à gauche sur les façades le long des quais .
Premier port de commerce en France au
cours du XVIII°siècle. Le commerce
triangulaire est à son apogée.
Objets, marchandises, et figures forment, à
l'avant-plan, un premier plan stable... à partir
duquel les lignes de fuite se mettent en place.
Objets, marchandises, et figures forment, à
l'avant-plan, un premier plan stable... à partir
duquel les lignes de fuite se mettent en place.
Les voiles blanches du navire entrant dans le
port marquent le point de convergence de
toutes les lignes de fuite.

Intérieur du port de Marseille, huile sur toile de Joseph Vernet


(1714-1789), 1.65m x 2.63m, 1754, musée du Louvre (Paris) Emilie Gerin CPD ARTS
Composition
Afin de créer de fortes lignes de fuite, Vernet accentue la topologie des lieux. Pour encadrer le triangle de mer bleue
autour duquel s'organise toute la composition du tableau, il joue à droite et à gauche sur les lignes crées par les façades le
long des quais.
Au premier plan, les personnages présents sur le quai forment l'assise des lignes de fuite : objets, marchandises et
personnages ainsi disposés accentuent la perspective.
Un premier triangle apparaît en suivant les lignes extérieures de la grande caisse marron (proche des dames-jeannes) à
droite et les lignes extérieures des ballots blancs à gauche. Un second triangle est constitué, à droite, par le bord extérieur
du ballot où apparaît la signature de Vernet, le bras de la femme turque ainsi que le bras et la tête de la femme
accompagnant l'homme au thon. Le bord gauche du triangle est constitué par le bord extérieur des caisses en bois, le
bord du ballot où apparaît « R » et servant de dossier à l'homme assoupi et l'allée formée par le vide laissé par les
marchandises à gauche.
Lumière et gamme chromatique
Bien que marquant le point de convergence de toutes les lignes de fuite, les voiles blanches du navire entrant dans le port
ne sont pas le point vers lequel se dirige le regard. Vernet en suscite pourtant le rappel par des taches blanches telles que
la coque du navire abattu en carène, le pavillon et la voile du navire à quai à droite...
Le regard du spectateur est d'avantage attiré par le rouge vermillon du château arrière du navire légèrement excentré,
mouillé au milieu du port. Y répondent d'ailleurs le pavillon du navire à quai à gauche, la redingote de l'homme en
uniforme au centre, le pantalon et le turban des Turcs. L’éclat du rouge est intensifié par la juxtaposition quasi
systématique du blanc : pavillon blanc du vaisseau à la poupe rouge, robe blanche de l'élégante debout à côté de l'homme
en redingote, burnous blanc de l'homme faisant face au Turc arborant un turban, tunique blanche du Turc au pantalon
rouge...

Musée de la Marine © 2003


L’art pour dénoncer…
Cette peinture d’Otto Dix est une porte d’entrée pour illustrer la
violence de masse et le bilan humain et ses conséquences, de la
Première Guerre mondiale

Le joueur de droite a une


Derrière les joueurs ont
mâchoire inférieure mécanique,
trouve les véritables
formée par un fragment de
journaux de l’époque,
paquet de cigarettes où Dix a
jaunis par le temps.
écrit son nom.

Les joueurs de skat ou invalides de guerre jouant aux cartes, Otto


Dix, (1920), huile et collage sur toile, Berlin. 110×87 cm
L‘art comme l’interprétation de
l’imaginaire ou la réinterprétation du
réel
Dans la création d’une peinture, l’artiste sélectionne
divers éléments et met en avant toute sa créativité
dans le but de donner une dimension personnelle à
l’œuvre. Chaque tableau est le fruit de l’imagination
de son concepteur, c’est ce qui contribue à sa
singularité.

Dali a eu l'idée de ces montres molles lors d'un


dîner, en regardant un camembert qui fondait sur
un plateau. Cette peinture peut être interprétée
comme une mise en dérision du temps qui passe,
du chemin de la vie. ..
Les montres molles sont en effet toutes arrêtées.

La Persistance de la mémoire, Dali, 1931, huile sur toile,


24×33 cm, New York.

Emilie Gerin CPD ARTS


L’art du détail
Les Ménines (en espagnol Las Meninas, les demoiselles
d'honneur), également connu sous l'appellation La famille de
Philippe IV, est le portrait le plus célèbre de Diego Vélazquez.
Il a été peint en 1656. Le tableau est présenté au Musée du
Prado de Madrid.
La jeune infante Marguerite-Thérèse [1] est entourée de
demoiselles d'honneur [2, 3,4], d'un chaperon [5], d'un garde
du corps [6], et d'un chien. Derrière eux Vélazquez se
8-9 10 5 6 représente lui-même en train de peindre [7], regardant au-delà
la peinture, comme s'il regardait directement l'observateur de
la toile. Un miroir à l'arrière plan réfléchit les images de la reine
[8] et du roi [9] en train d'être peints par Vélazquez (ou peut-
7 être réfléchissant le tableau que peint Vélazquez représentant
le roi et la reine).
3 Par le jeu de miroir le couple royal semble être placé hors de la
peinture, à l'endroit même où un observateur se placerait pour
2 1 4 voir celle-ci.
Au fond Nieto Velázquez [10], un possible parent du peintre,
apparaît à contre jour, comme une silhouette, sur une courte
volée de marches tenant d'une main un rideau.
Les mémines, Diego Vélazquez, 1656.
Analyse du tableau par Mr Geney, professeur
http://leblogdemonsieurgeney.over-blog.com/analyse-d-oeuvre-les-
d’arts plastiques à Nancy:
m%C3%A9nines.html
La représentation de l’espace
La profondeur et la dimension sont rendues par l'usage de la perspective avec un seul point de fuite, situé derrière cette
porte comme on peut le voir en prolongeant les lignes du plafond et du sol sur la droite, par la superposition des figures
contenues dans les différents plans de découpage dans la profondeur, et par l'usage de teinte et de jeux de lumière. Il y a
tout d'abord la lumière naturelle dans la pièce principale et celle au-delà derrière la porte. L'espace pictural de la pièce est
éclairé par ces deux sources: des fins rayons de la porte ouverte et une lumière plus vive de la fenêtre sur la droite.
Sur le mur du fond de la salle, plongé dans les ombres, sont accrochées des toiles dont une série de scènes des
Métamorphoses d'Ovide peinte par Rubens et de copies de toiles de Jacob Jordaens peintes par le gendre et principal
assistant de Velázquez, Juan Del Mazo. Sur le mur de droite, huit toiles dont on ne voit que les cadres sont disposées en
grille.
Analyse du tableau
Velázquez se peint lui-même à la gauche de la scène, regardant vers l’extérieur au-delà d'une large toile soutenu par un
chevalet. Sur sa poitrine se trouve la croix rouge de l'ordre de Santiago.
Un miroir sur le mur du fond réfléchit les bustes du roi Philippe IV et de la reine Mariana. L'interprétation la plus commune
est que ce miroir réfléchit le couple royal en train de poser pour Velázquez pendant que leur fille les regarde.
Sur les 9 figures peintes 5 regardent directement le couple royal (et donc également le spectateur en train de regarder la
toile). Leurs regards, ainsi que la réflexion du roi et de la reine, soutiennent l'hypothèse de la présence du couple royal en
dehors du cadre de la peinture. Une hypothèse alternative est que le miroir au fond réfléchit la toile de Velázquez qui
représenterait alors le couple royal.
Le tableau représente alors la scène telle qu'elle est vue par le couple royal en train de poser.
L’art est comme une éternelle interprétation….

Les Ménines,
Picasso, 1957

Au XX e siècle l'utilisation de la perspective n'est plus de rigueur: l'artiste


peut l'utiliser à sa guise, mais il peut aussi la mettre complètement de
côté et réaliser ainsi les tableaux les plus fous. Picasso n'y fait pas
Les Mémines, Diego Vélazquez, 1656. exception et bannit toute trace de perspective dans cette transposition
de Las Meninas. Le tableau fonctionne plutôt comme un puzzle, ou
comme un vitrail compartimenté.
La Joconde dans tous ses états
Auto-portrait de Dalí Mona Lisa with the keys, Fernand Léger
en Joconde.1954 1930

Aussi appelée Portrait de Mona Lisa, cette


peinture du célèbre Léonard de Vinci est le
fruit d’un travail de plusieurs années, réalisé
entre 1503 et 1506.
Emilie Gerin CPD ARTS
Gioconda, René Magritte, 1960.
Colored Mona Lisa,
Andy Warhol,
Un peu plus tard en 2014, c’est la japonaise Nasa
1963 Funahara qui emploiera différents types de rouleaux
SURREALISME POP-ART de scotch pour reproduire l’oeuvre dans l’univers
très coloré qui la caractérise.
Education Morale et Civique Emilie Gerin CPD ARTS

Sensibilisation aux valeurs et aux


symboles de la République Française.
L'insurrection populaire du 27, 28 et 29 juillet 1830 à
Paris, ou Les Trois Glorieuses, suscitée par les
républicains libéraux contre la violation de la
Constitution par le gouvernement de la seconde
Restauration, renverse Charles X, dernier roi bourbon
de France et met à sa place Louis Philippe, duc
d'Orléans. Témoin de l'évènement, Delacroix, y trouve
un sujet moderne qu'il traduit méthodiquement en
peinture.

La liberté guidant le peuple, Eugène Delacroix,1830, 2,60 m.x 3,25 m.


Paris inaugure le 1er mai 1878, sous la présidence de Mac-Mahon,
sa troisième Exposition universelle (après celles de 1855 et 1867), la
première de l’ère républicaine.
Le succès fut immense. L’Exposition reçut 6 millions de visiteurs.
Mais le plus beau jour fut le 30 juin 1878, jour choisi pour célébrer
« la paix et le travail ». Paris ne fut plus que lampions, lumières et
musique.
« J’aimais les drapeaux, dira-t-il, la première fête nationale du 30
juin, je me promenais […] rue Montorgueil ; la rue était très pavoisée
et un monde fou, j’avise un balcon, je monte… ». Monnet

-Le rôle principal est réservé aux drapeaux qui flottent au vent
et à la foule, peints par petites touches fragmentées et rapides

Observer la vue plongeante chère aux impressionnistes

La rue Mont Orgueil, Claude Monnet, 1878, 81×50.5 cm


Jean-Paul Marat est l’une des figures emblématiques de la
Révolution dont il incarne l’ « extrême gauche »
Le 13 juillet 1793, alors qu’il prenait un bain pour soigner son
eczéma, il fut assassiné par Charlotte Corday, proche des
girondins.
Le 14 juillet 1793, au lendemain de la mort de Marat, Guirault,
porte-parole de la section du Contrat social, demanda au peintre
David d’immortaliser Marat : « O crime ! une main parricide nous a
ravi le plus intrépide défenseur du peuple. Il s’est constamment
sacrifié pour la liberté. Voilà son forfait. [...] Où es-tu David ? Tu as
transmis à la postérité l’image de Lepelletier, mourant pour la
Patrie, il te reste un tableau à faire ! » David accepta cet hommage
et fut aussi chargé de la mise en scène des funérailles de Marat -

Observer le tableau et regarder l’importance de


la lumière et du choix des couleurs pour la mise en scène.

La Mort de Marat, Jacques Louis David, 1793, huile sur toile, 165×128 cm, Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique

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