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L’OMRANE BASHARI

Partie introductive
L’espace et sa conception au Maroc s’articulaient autour de l’Homme qui en faisait usage. La
conception cherche à organiser les espaces où évolue l’être humain, centre et raison de sa
"composition". Les systèmes de solidarité sociale/spatiale constituaient les dispositifs par lesquels la
famille engendrait la société, et la maison générait la ville.

Nous assistons de nos jours à des bouleversements au niveau social et à celui spatial soulevant de
nombreuses interrogations :
Comment la société et l’espace sont-ils liés et quels sont les rapports de cette liaison ?
Sont-ils des rapports de dépendance, de corrélation et de continuité ou plutôt, de d’innovation, de
particularisme et de rupture ?
L’espace n’est qu’une enveloppe formelle permettant aux activités de la société de s’accomplir en
avalisant les finalités dérivant de ses propres valeurs. Le métissage culturel s’exprime au niveau spatial par
des hésitations. L’espace étant un support de divers actes d’inappropriation et de rejet.

Le développement suppose une restructuration essentielle et substantielle de chaque société selon ses
valeurs et les règles de sa réforme.
Quel type d’espace préconisons-nous pour la société que nous souhaitons ?
Notre espace est-il à l’image de notre société ?
L’espace que nous concevons de nos jours manifeste-t-il réellement notre culture ?

Les ambiguïtés spatiales du temps présent exposent les problèmes de la société contemporaine dont il
est important de prendre conscience en vue de la programmation et la planification de l’espace de
demain. La comparaison avec l’aménagement et la conception passés de l’espace -Al Omrane- offre des
enseignements en évitant lacunes et erreurs.

Al Omrane a la capacité d’illustrer une méthode complète de production de l’espace à tous les niveaux.
Il s’agit d’assimiler son aptitude à atteindre des finalités à travers un ensemble de moyens, leur
articulation et leurs fondements. L’espace sera le support puisqu’il permet l’analyse de la production
spatiale en repérant les divers blocages.

Notre étude vise à proposer des solutions pouvant contribuer à l’amélioration, par l’espace, des
conditions sociales. La méthode utilisée se propose d’étudier la relation espace/société et les
différenciations qu’elle engendre à trois niveaux : le passé, le présent et le futur.
Pour la première partie réservée au passé

Une lecture historique permet d’approcher l’espace d’Al Omrane à travers des entités conceptuelles,
factuelles et dynamiques. Ceci nous permettra de nous constituer une image archétype des cités-pôles de
l’environnement Al Omrane, ayant le statut d’invariants précisant les traits du modèle.

La déficience dans la conception de l’espace se situerait essentiellement au niveau des repères et du


référentiel. Ainsi, le processus de la production de l’espace étant tributaire de l’utilisation de modèle :
Quel modèle avons-nous adopté depuis tout un siècle ?
Pour quel modèle opterions-nous pour l’espace à venir ?
Quel espace pour quel projet social ?

Ce qui nous amène à nous demander :

Qu’est ce que Al Omrane et quelle est sa genèse ?


Quelles sont ses caractéristiques ?

Pour la situation actuelle

L’urbanisation des territoires et la dissolution du présent dans les effets de la mondialisation nous
interpellent : "le sens" s'est déplacé du bâti vers l'immatériel. La doctrine de base de l’urbanisme fut
élaborée en consacrant la ville fonctionnelle, ce qui nous amène à nous interroger :
Quels dysfonctionnements internes ont-ils provoquée la perturbation du modèle Al Omrane ?
Quels sont les dysfonctionnements externes qui ont incité la désorganisation et la déstructuration de ce
modèle ?

La globalisation est portée par l'internationalisation des économies du bâtiment, des modes de
financement, des services et des réseaux. L'agence globalisée s'accommode d'une division internationale
du travail technique, néanmoins :
Pourrions-nous en contrarier les effets et les marquer de notre singularité ?
Quelle logique territoriale face au système/monde ?
Comment, dans ces conditions, est formulé l’urbanisme ?
Peut-on re-formuler actuellement le modèle Al Omrane ?

La troisième partie, celle du futur


portant la trace contaminée par nos objectifs

Le caractère d’une société pleinement responsable de son espace doit être intégré alors même que nous
recherchons un « modèle » pour bâtir les territoires de demain. Ce qui devrait permettre de revoir tous
les outils d’analyse et de conception utilisés actuellement.

L’étude des différents aspects des mutations spatiales est susceptible de nous indiquer la conception de
l’espace à venir. La capacité de cette recherche est de focaliser la vision du spatialiste vers la métamorphose
de l’espace en tant que support et vecteur d’un ensemble de pratiques sociales.

Peut-on aspirer à la construction d’une société conviviale, généreuse et distributive favorisée par le
principe de concertation ?

OMRANE, partie introductive 2


Envisager la conception de l’espace en tant que fruit d’une volonté créatrice rejoindrait à considérer les
"formes" en tant que but essentiel et résultat de ses expressions formelles.

Aucune réalisation urbaine ne peut se comprendre hors des contraintes et des sollicitations qui ont pesé sur
la commande et l’exécution. L’étude du milieu temporel du contexte social et de ses bases référentielles
s’avère donc indispensable.

Le développement urbain que connaissent nos villes représente-t-il un fait favorable ou maladif ?
Cet urbanisme aura-t-il une fin ? Si oui, qu’avons-nous préparé pour la phase post-urbanisme ?
Quels principes pour la fondation de ce nouvel "urbanisme" ? S’agit-il d’une "post-urbanisation" ou
d’un nouvel Omrane ?

En définitive, il s’agit de trouver, à travers l'approche historique et la recherche des principes fondateurs de
l’espace, les moyens d'action contemporains dont puisse profiter l'homme en général.

Notre but n'est donc pas uniquement la connaissance du passé mais la conscience du présent. Il n'est pas
historiciste et abstrait, mais engagé dans le devenir actuel et concret, car il s'agit de produire et de concevoir
l'espace consciemment.

OMRANE, partie introductive 3

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