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REMERCiEMENTS

J’exprime mes sincères remerciements à mon


directeur de mémoire, Madame Aida HERMI
pour le temps qu’elle m’a consacré, ses conseils et
ses encouragements.

J’exprime ma gratitude, à toutes les personnes


ayant contribué de près ou de loin au
développement de ma réflexion

Finalement, j’adresse mes vifs remerciements à ma


famille, mes amis et toute personne sans laquelle
ce présent mémoire n’aurait pas pu voir le jour.

3
INTRODUCTION :

L
’espace ne se résume pas à un simple décor par les pouvoirs politiques et la quête constante
pour les activités humaines, mais joue un rôle de la population pour des solutions innovantes est
crucial dans la pérennité de nos sociétés. Les un défi permanent pour les décideurs politiques et
pouvoirs politiques et la population peuvent avoir des les acteurs locaux. Ils doivent travailler ensemble
rapports conflictuels quant à la gestion de l’espace. pour trouver un équilibre entre l’établissement de
Cependant, il est essentiel de trouver des solutions structures et de réglementations pour maintenir
durables qui répondent aux besoins et aspirations de l’ordre et la sécurité, et la nécessité d’innover et
tous, tout en préservant notre environnement. Ainsi, d’adapter ces cadres pour répondre aux besoins
l’aménagement de l’espace doit prendre en compte locaux.
la durabilité, en favorisant le développement durable
et en impliquant la population dans la transformation Notre mémoire de fin d’études porte sur les questions
de l’espace. En adoptant une approche durable, d’appropriation et d’usage de l’espace, qui sont au
nous pouvons créer un environnement équilibré cœur des enjeux sociaux, culturels et politiques dans
où les besoins des individus sont satisfaits tout en les sociétés contemporaines. Nous nous intéressons
préservant notre planète. à ces questions dans un contexte Marocain et plus
précisément au niveau de la ville de Casablanca, qui
Les pouvoirs politiques expriment souvent leur désir est la plus grande métropole du pays et qui connaît
de mettre en place des cadres, des structures, des de profondes transformations urbaines. Nous
instruments et des stratégies pour instaurer leur cherchons à comprendre comment les différents
autorité, leur maîtrise et leur contrôle sur l’espace. acteurs s’approprient et utilisent l’espace dans cette
Ils cherchent ainsi à imposer leur ordre, leur vision ville, quels sont les rapports de force et les conflits
et leur légitimité sur le territoire. Cependant, cette qui s’y jouent, et comment l’espace reflète et produit
approche peut parfois être trop rigide, avec des des identités, des représentations et des mémoires.
cadres juridiques et réglementaires qui ne peuvent
pas répondre à tous les besoins de la population. Elle
peut aussi être contestée, résistée ou détournée par
les acteurs sociaux qui ont leurs propres logiques,
pratiques et revendications sur l’espace. Il en résulte
des tensions, des conflits ou des négociations entre
les pouvoirs politiques et la population autour de
l’appropriation et de l’usage de l’espace.

En conséquence, la population est constamment à


la recherche de stratégies et de moyens innovants
pour trouver des solutions à leurs problèmes
concrets. Ils cherchent des moyens de contourner
les limites des cadres juridiques et réglementaires
existants, en adoptant une approche plus souple et
plus adaptée aux besoins locaux.
Cette tension entre les cadres rigides mis en place

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PROBLÉMATiQUE :

L
’architecture est une discipline qui combine l’art et la science pour concevoir et réaliser des espaces
physiques adaptés aux besoins humains. Elle a un impact important sur la société, car elle détermine
la forme et l’organisation de notre environnement bâti et non bâti, et modifie la façon dont nous nous y
rapportons. Elle contribue à la qualité de vie en créant des espaces qui offrent du confort, de la sécurité et
de la fonctionnalité aux gens, dans le but d’augmenter leur bien-être et de promouvoir des relations sociales
positives

Une telle relation entre les formes spatiales et l’humain souligne l’importance de la durabilité dans nos
comportements et le choix concernant l’utilisation de l’espace. Chaque profil d’usager s’approprie le lieu à
sa manière, cherchant à répondre à ses besoins personnels et attentes. Cependant, il est crucial de prendre
conscience que nos actions ont un impact considérable sur notre environnement et notre vie commune.

Les pratiques liées à l’utilisation de l’espace peuvent entraîner des dysfonctionnements spatiaux et des
conflits, avec des conséquences néfastes pour notre durabilité collective. Les “désordres” qui en résultent
peuvent se manifester par des dégradations du cadre de vie, une utilisation inappropriée de l’espace public,
une surconsommation des ressources naturelles, ainsi que des inégalités dans l’accès à ces ressources.

Il est donc primordial de promouvoir des comportements et des choix durables dans l’utilisation de l’espace.
Cela implique d’adopter des pratiques respectueuses de l’environnement, de favoriser une utilisation
équilibrée des ressources, de préserver le cadre de vie et de garantir un accès équitable à l’espace public.
En prenant conscience de l’impact de nos actions, nous pouvons mettre en place des mesures favorables à la
durabilité, telles que la promotion de l’efficacité énergétique, la gestion responsable des déchets, l’utilisation
de matériaux durables dans la construction, et la création d’espaces publics inclusifs et accessibles à tous.

L’objet de notre étude est la ville de Casablanca, une grande métropole réputée pour son urbanisation
continue. Nous nous focalisons sur le quartier de Hay el Hassani, localisé à la périphérie de la ville, qui
subit les effets de cette urbanisation. En effet, le développement urbain de Casablanca peut influencer la
qualité de vie des habitants, l’environnement et la performance des services publics dans ce quartier. Nous
pourrions ainsi mieux appréhender les problématiques liées à cette urbanisation et évaluer les solutions qui
ont été suggérées pour améliorer la vie des résidents de ce quartier. Nous vérifions également dans quelle
mesure ces solutions se sont révélées efficaces.

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METHODOLOGiE :

Ce mémoire d’architecture interroge la manière dont on habite l’espace public et les formes d’occupation
perçues au sein de ce dernier . Cette prise de position est renforcée par la notion de la citoyenneté active
et l’approche participative : des approches qui consistent à engager le citoyen dans sa communauté et
qu’il participe aux différentes formes de la vie communautaire en cherchant à améliorer ses conditions
de vie .
Pour répondre à cette volonté on propose de structurer notre travail sur 5 chapitres :

Le premier chapitre de l’ouvrage, intitulé “Casablanca : L’histoire de l’évolution


d’une ville”, se présente comme une étude historique détaillée de la ville de
Casablanca, mise en lumière les événements majeurs qui ont marqué son
développement urbain au fil du temps
Ce chapitre se veut ainsi réflexion une approfondie sur la ville de Casablanca,
offrant une perspective historique, sociale et économique qui permet de
comprendre les enjeux qui ont marqué son développement, les forces qui ont
activé sa croissance, mais également les défis que cette ville a dû affronter au
cours de son histoire.

Le deuxième chapitre est consacré à la contextualisation du périmètre d’étude.


Il s’agit de présenter le cadre spatial et le quartier d’intervention choisis pour
l’étude, à savoir Hay El Hassani, en offrant une vue d’ensemble historique, urbain
et social de ce lieu

Le troisième chapitre intitulé « reconfigurer un sensible commun » est divisé en


trois parties.
• La première partie est une présentation de l’approche participative en
général et l’impact de l’architecture participative ainsi que quelques projets
urbains participatifs au Maroc .

• Lors de la deuxième partie intitulée « les espaces partagés : un facilitateur


social » définit la notion des espaces partagés et présente la rue comme un
espace partagé .

• Dans la troisième partie on attaque la notion de l’inclusion des approches


durables dans l’architecture , une notion qui est devenue de plus en plus
importante dans un monde où les les enjeux climatiques exigent des actions
au niveau de l’architecture pour concevoir des bâtiments écoénergétiques,
utiliser des matériaux durables et favoriser les pratiques de construction et
d’aménagement respectueuses de l’environnement .
6
Le quatrième chapitre a pour objectif de mener une analyse comparative
de projets architecturaux similaires à celui qui fait l’objet de notre
intervention, en termes de nature d’intervention, de sensibilité du site et de
particularités contextuelles. Cette analyse vise à déterminer la meilleure
manière d’intervenir sur le site étudié, en démontrant les concepts les
plus adaptés et en adoptant une approche pertinente

Dans le cinquième chapitre, nous exposons notre projet d’intervention :


nous décrivons notre zone d’intervention, nous proposons les orientations
principales du projet et du programme fonctionnel à partir de nos
analyses et des besoins des usagers, et nous présentons notre réponse
architecturale.

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SOMMAiRE
• Remerciements ...................... 4

• Introduction ...................... 5

• Problematique ...................... 6

• Etat de l’art ...................... 7

• Methodologie ...................... 9

• Sommaire ...................... 11

CASABLANCA , l’histoitre Hay El hassani : une mise en


de l”étalement d’une ville : contexte

I- Contexte géneral I- Mise en Contexte

1 - Présentation du contexte Introduction


d’étude . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
1 - Présenntation du périmetre d”étude ... 35
2 - Evolution et Historique ...... 21
2- Aperçu historique et évolution dans
le temps ...... ................ 36
3 - Casablanca : défis et enjeux
actuels .................. 28 3 - Lecture urbaine . . . . . . . . . . . . . . . . . 40

Synthèse .................. 29
4 - Lecture sociale ... .............. 55

Conclusion ... .............. 63


8
Rede nir un sensible
commun
......
I- L’approche participative :
2 - L’espace urbain 87

3 - La symbolique
Introduction
de l’espace .......... 88
1 - Definition ........... 68
4 - L’espace partagé dans
2 - Géneralités ......... 69 l’histoire ............ 90
3 - Les niveaux de la 5 - L’appropriation de l’espace
participation citoyenne . . 71 partagé ............ 93
4 - L’impact de l’architecture
citoyenne . . . . . . . . . . . . 73
III - L’architecture durable .

........
II - Les espaces partagés : un
1- Green building
2 - Quels objectifs pour un
facilitateur sociale .
green building ....
Introduction 3 - la maison traditionnelle
1 - Les espaces partagés : marocaine et son rapport
généralités . . . . . . . . . . 85 ecologique ....

Corpus Réferentiel Intervention

1 - Centre communautaire Kamwokya .. 104


2 - Centre culturel Pilarès......... 110
3 - Centre culturel de Naluwan . . . . . . 116

9
Casablanca
l’histoire de
l’ e ta l e m e n t
d’une 10
ville
V i L L E
BLANCHE

METRO-
POLE

11
1 - Présentation du contexte d’étude :

‘‘ Le Maroc, pays situé dans le nord-ouest de Au sud du Maroc se trouve le Sahara


l’Afrique, possède une position géographique occidental, un territoire contesté et en grande
stratégique. Sa longue côte sur l’océan partie contrôlé par le Maroc. À l’est et au
Atlantique s’étend jusqu’au cap Spartel, sud-est, le pays partage ses frontières avec
marquant la limite occidentale du détroit l’Algérie. À une certaine distance de la côte
de Gibraltar, et marque le début du littoral atlantique, on trouve les îles Canaries à l’ouest-
méditerranéen. Cette situation privilégiée lui sud-ouest, tandis que Madère se situe à 672 1
confère des liens géographiques étroits avec km à l’ouest-nord-ouest du littoral marocain. ’’
l’Europe, notamment l’Espagne, située de
l’autre côté du détroit de Gibraltar.

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1 - archives de l’Institut des hautes-études marocaines
2021 - 2020 .
Figure 01 : Collage de sequences de la ville de Casablanca ,
Source : illustration de l’auteur

Le Maroc compte plusieurs grandes villes Cette diversité géographique et la position


remarquables. La capitale administrative est stratégique du Maroc en font un pays riche
Rabat, tandis que Casablanca, Agadir, Fès, en paysages variés, en cultures multiples et
Marrakech, Meknès, Tanger, Oujda et Nador en échanges internationaux, contribuant à
figurent parmi les autres centres urbains sa richesse et à son attractivité en tant que
importants du pays. Chacune de ces villes destination touristique et économique de
a sa propre histoire, son patrimoine culturel premier plan.
distinctif et joue un rôle économique et
touristique majeur dans la région.

13
Maroc Algérie
Tunisie

Mauritanie

Kasbet el oudeyya - Rabat medrassa alaouite - fes Mohammed V square - C


1970

‘‘ Le Maroc possède une histoire riche et diversifiée, Romains et les Arabes. Chacune de ces civilisations
façonnée par l’influence de différentes civilisations a apporté sa contribution à la culture marocaine,
au fil des siècles. Des traces de ces influences laissant derrière elle des vestiges architecturaux
culturelles sont encore visibles dans l’architecture, la remarquables, tels que les ruines romaines de
langue, la cuisine et les traditions du pays. Volubilis, inscrites au patrimoine mondial de
l’UNESCO .’’ 2
Depuis l’Antiquité, le territoire marocain a été
habité par divers peuples, dont les Phéniciens, les

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2 - archives de l’Institut des hautes-études marocaines
2021 - 2020 .
Région Ville de Casablanca
Casablanca-Settat

Quartier
de Hay - El Hassani

Figure 02 : figure
introductive
de la ville de
Casablanca et le
figure 02 : mise en contexte de la zone site d’intervention
etudiee , source : illustration d’auteur - Source :
illustration de
l’auteur

Casablanaca marché des epices portrait citoyen Quartier hay el hassani - casablanca
casablanca Marocain

La langue officielle du Maroc est l’arabe, qui est Cette richesse culturelle et linguistique fait du
largement parlé et utilisé dans tous les aspects de la Maroc un pays cosmopolite, où les traditions et
vie quotidienne. Cependant, en raison de l’influence les coutumes ancestrales coexistent avec des
coloniale française et espagnole, le français et éléments modernes et internationaux. Les festivals,
l’espagnol sont également couramment utilisés, en les musées, les souks animés et les célébrations
particulier dans les domaines de l’administration, de traditionnelles offrent aux visiteurs un aperçu de
l’éducation et des affaires. Cette diversité linguistique cette diversité culturelle, et permettent de découvrir
témoigne de l’ouverture du Maroc aux cultures et la mosaïque d’influences qui ont façonné l’identité
aux influences extérieures. marocaine.

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figure 03 : Frise chronologique des événements historiques remarquables par
rapport à l’évolution urbaine de Casablanca , source : illustration de l’auteur

Casablanca, la plus grande ville du Maroc, est une métropole dynamique située sur la côte atlantique au
centre-ouest du pays. Elle occupe une position stratégique en tant que principal centre économique et
industriel du Maroc. 2

Avec une superficie d’environ 386 km², Casablanca est une ville étendue qui abrite une population
cosmopolite d’environ 4 millions d’habitants. La ville est le moteur économique du pays, jouant un rôle clé
dans les secteurs de la finance, du commerce, de l’industrie et des services. Elle est le siège de nombreuses
entreprises nationales et internationales, et son port est l’un des plus importants du continent africain.
16
2 - archives de l’Institut des hautes-études marocaines
2021 - 2020 .
Casablanca est également un centre culturel et en constante évolution et connaît une croissance
artistique animé, avec une scène artistique en plein rapide, avec de nombreux projets de développement
essor et une vie nocturne animée. La ville est réputée urbain visant à améliorer les infrastructures et à créer
pour son architecture moderne, mêlant influences des quartiers modernes.
mauresques et européennes, ainsi que pour ses
nombreux sites touristiques tels que la mosquée En conclusion, Casablanca occupe une place
Hassan II, l’un des plus grands édifices religieux au centrale dans l’économie du Maroc en tant que
monde. ville économique et industrielle majeure. Sa taille,
En tant que plaque tournante économique, sa diversité culturelle et son dynamisme en font un
Casablanca offre de nombreuses opportunités carrefour incontournable pour les affaires, la culture
d’emploi et d’investissement, attirant des personnes et le tourisme dans la région
venant de tout le pays et de l’étranger. La ville est
17
Climat :

figure 04 : Tableau climatique de CASABLANCA


Source : www . ClimateData . org

figure 05 : images illustrant le climat de CASABLANCA


Source : www . ClimateData . org

‘‘ Casablanca a un climat méditerranéen chaud, avec des étés secs et ensoleillés et des hivers doux et
pluvieux. La température moyenne annuelle est de 18 °C, avec des variations de 13 °C en janvier à 24 °C en
août. Les précipitations annuelles sont de 425 mm, avec un minimum de 0,2 mm en juillet et un maximum de
127 mm en novembre. Voici une image possible qui représente le climat moyen de Casablanca.’’ 3

Environnement :
L’environnement de Casablanca souffre du manque, jusqu’à une date récente, de moyens de transport
collectifs efficaces, de son industrie émettrice de pollution, du faible nombre de zones vertes et du non-
respect des règles municipales
La dernière zone humide de Casablanca, située à Dar Bouazza, est en danger de destruction par les projets
des promoteurs immobiliers
Air :

Casablanca dispose de treize stations de contrôle de la qualité de l’air . C’est la ville la plus polluée du Maroc
2021 et en 2014 , la pollution atmosphérique dépasse de 2,5 fois les normes de l’OMS.

19% des Casablancais souffrent d’asthme19. Les transports sont responsables de 30 % de la pollution de
l’air.

3 - . www . ClimateData . org


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figure 06 : courbe de temperature de CASABLANCA
Source : www . ClimateData . org

Le mois d’août, avec une température moyenne de 24,0 °C, est caractérisé par une chaleur estivale intense
au Maroc. Les journées ensoleillées et les températures élevées font d’août le mois le plus chaud de l’année
. En revanche, le mois de janvier connaît des températures beaucoup plus fraîches, avec une moyenne de
12,1 °C. Le climat hivernal s’installe, apportant des journées plus courtes et des nuits plus longues. Janvier est
ainsi considéré comme le mois le plus froid de l’année au Maroc.

figure 07 : Heures d’ensolleilement à casablanca


Source : www . ClimateData . org

À Casablanca, le mois de juillet est celui qui bénéficie du plus grand nombre d’heures d’ensoleillement
quotidien, avec une moyenne de 10,41 heures par jour. En tout, il y a 322,62 heures d’ensoleillement au cours
de ce mois. En revanche, janvier est le mois où l’ensoleillement quotidien est le plus faible à Casablanca,
avec une moyenne de 7,14 heures par jour. Au total, on compte 221,42 heures d’ensoleillement en janvier.
Tout au long de l’année, Casablanca profite d’environ 3 119,23 heures d’ensoleillement, soit en moyenne
102,45 heures par mois.
19
2 - Évolution historique : Casablanca de sa
naissance à sa morphologie actuelle :
I - La structure originale de la ville est faite autour d’une ancienne Médina : un noyau central
intramuros :

Casablanca est une structure urbaine originale basée sur une ancienne Médina qui constitue le noyau
central intramuros de la ville. La Médina, qui remonte au XIème siècle, est renforcée de remparts qui ont
été construits et renforcés à plusieurs reprises pour se protéger des attaques ennemies. Cette Médina
a longtemps été le centre historique et culturel de Casablanca, abritant des souks, des mosquées, des
écoles, des bains publics et des palais. Elle a également été le centre de la vie sociale et économique de la
ville. La Médina a gardé son charme et son authenticité malgré l’urbanisation rapide de la ville autour d’elle.
Les rues étroites, les maisons traditionnelles en pisé, les portes monumentales en bois sculpté et les voûtes
en berceau constituent toujours un patrimoine architectural et culturel important de Casablanca.3

figure 05 : photos de Casablanca pendant les années 60.. Les remparts de


l’ancienne Medina , SOurce : “Morocco: Out of Time” par Lisl Dennis

II - pendant la période coloniale (de 1912 à 1956) la ville a connu des changement sur le plan
urbain :
‘‘ Pendant la période coloniale, Casablanca a connu d’importants changements sur le plan urbain. Les
autorités coloniales françaises ont entrepris de moderniser la ville en prévoyant de nouveaux quartiers en
dehors de la Médina. Ces quartiers étaient destinés à accueillir les Européens, qui étaient installés dans des
villas et des immeubles modernes avec toutes les commodités. Ces quartiers étaient également équipés
d’infrastructures modernes, telles que des réseaux de transport, des hôpitaux, des écoles, des parcs et des
espaces verts ’’. 4

4 - Casablanca le roman d’une ville, - michel lebrelle


20
édition de Paris.
Cependant, cette modernisation a été faite au détriment de la Médina, qui a été largement ignorée et
délaissée pendant cette période. De nombreux bâtiments historiques ont été démolis ou transformés pour
laisser place aux nouveaux bâtiments. Malgré cela, Casablanca a réussi à conserver une certaine diversité
architecturale et culturelle, qui reflète son histoire complexe et sa position en tant que carrefour des cultures.

Figure 06 : Immeuble Gallinari - 1924 Architectes Figure 07 : Immeuble la liberte Figure 08: gratte ciel la
: Elias et Joseph Suraqui Boulevard Mohamed V , - boulevard 2mars - 1955 ; cigale - boulevard med V -
source :”Morocco: Out of Time” par Lisl Dennis source : “Morocco: Out of 1956; source : “Morocco: Out
Time” par Lisl Dennis of Time” par Lisl Dennis

III - la ville de Casablanca a suivi dans son évolution urbain : le plan de Prost / le plan d’Eco-
chard / SDAU 1984 / SDAU 2010 / SDAU 2014
1 / Plan de Prost :

Figure 09 : le plan de Prost , Source : des évolutions conceptuelles et sociales dans


la ville de Casablanca ( Collette Zdane )
21
Durant les années 1930, la ville reçoit une vague de migration très importante. De ce fait, de nouveaux
quartiers européens vont apparaitre comme Roches Noires, La Gironde, Bourgogne ; ainsi que de nouveaux
quartiers de villas (Anfa, Palmiers, Mers Sultan, L’Oasis) et de petits immeubles et les premiers bidonvilles qui
abritent l’espace périurbain de la ville à l’est et au sud. Jusqu’aux années 1940, les bidonvilles se multiplient
de plus en plus. Ils étaient désignés comme les quartiers marocains.

Les premières extensions de la ville sont dessinées par l’urbaniste Henri Prost . Son plan d’aménagement
s’inspire des expériences allemandes et américaines en termes de zonage, gabarits, alignements,
remembrements, etc. Sa proposition était fondée sur la croissance conjointe et ciblée en cercles
concentriques autour de la Medina déjà existants. D’emblée, un plan d’ensemble se dessine : à l’est le
commerce et l’industrie, à l’ouest les quartiers résidentiels donnant sur la mer destinés aux Européens, et au
centre, entre ces deux pôles de la cité moderne devaient se situer les bâtiments administratifs et les zones
d’habitat de la population musulmane . Prost aménage l’espace entre la médina et la ville européenne par
un espace public organisé autour de la Place de France (aujourd’hui Place des Nations Unies).

2 / Plan d’Ecochard :

‘‘ Inspiré des principes de la charte d’Athènes (rédigée par Le Corbusier à l’issue du Congrès International
d’Architecture Moderne, tenu à Athènes en 1933), l’architecte urbaniste Michel Écochard a eu pour défi de
faire face aux processus d’urbanisation rapide, tout en adoptant une conception architecturale plus proche
de l’habitat traditionnel marocain, respectueuse de l’intimité des familles et économiquement rentable. Il
voulait créer des pôles régionaux susceptibles de freiner la vague des migrants vers Casablanca. Il proposait
une « cité linéaire industrielle et ouvrière », construction vertical correspondant à une extension linéaire de
séquences d’habitats, d’industries et de coupures vertes afin d’établir une jonction entre Fédala (actuelle
Mohammedia) et Casablanca pour créer un seul ensemble urbain aménagé de sorte qu’il puisse accueillir
dans l’avenir les millions de nouveaux habitants ’’ . 5

Figure 10 : Plan de zonning de Casablanca


et maillage de Michel ecochard en 1948 ;
source : des évolutions conceptuelles
et sociales dans la ville de Casablanca
( Collette Zdane )

5 - Casablanca le roman d’une ville, - michel lebrelle


22
édition de Paris.
IV - La ville de Casablanca post-independance :

le Maroc accède à l’indépendance en 1956. Cependant, dans les années qui suivent, la crise du logement,
loin d’être jugulée, s’aggrave à cause de l’explosion démographique. la situation s’aggrave, au point que des
émeutes populaires éclatent en juin 1981 à Casablanca suite à la hausse des prix sur les produits de première
nécessité annoncée par le gouvernement, après des accords avec le Fond Monétaire International (FMI).

Le Schéma de développement et d’aménagement urbain (SDAU) de 1984 : L’Agence urbaine de la région du


grand Casablanca en 1984 fait appel à l’architecte parisien Michel Pinseau pour la réalisation d’un schéma
directeur d’Aménagement du grand Casablanca susceptible de tracer les grandes lignes du « nouvel
urbanisme » . Il a pour objet l’extension urbaine vers Mohammedia (plutôt que vers El Jadida), l’amélioration
des transports, la répartition des équipements centraux (universités, hôpitaux, etc.) et la mise en place d’un
outil de gestion et de contrôle du développement urbain dans le but de donner une nouvelle image de la
ville .
À cet égard, quatre grands équipements administratifs ont été créés : Aïn Chock, Ben Msik, Aïn Sabaa
et Mohammedia. Ces derniers ont réussi non seulement à remodeler l’organisation administrative de
Casablanca, mais aussi à créer une dynamique urbaine autour d’eux.

Figure 11 : Schema synthetique des mecanismes de croissance de casablanca pendant la periode post independance - ;
source :POLESE M., WOLFE J.-M., (1995), L’urbanisation des pays en développement, Paris, Economica

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Le SDAU de 2010 est une suite de celui de 1984, son objectif est d’assurer le hissage du Grand Casablanca
au rang d’une grande métropole mondiale, harmonieuse et durable. Il couvre tout le territoire du Grand
Casablanca ainsi que le territoire de la commune urbaine d’El Mansouria relevant du territoire de la Province
de Ben Slimane. Ce document de planification est réalisé par l’Agence Urbaine de Casablanca avec
l’assistance de l’Institut d’Aménagement et d’Urbanisme de la Région Île de France (IAURIF) qui a réalisé
une étude proposant une trame verte régionale de 14 400 ha. Ce document de planification est prévu pour
une durée de 20 ans. Il vise à rendre la métropole de Casablanca ouverte sur le monde avec une économie
performante et diversifiée, et créer un cadre de vie agréable et aussi sa population de 5 million d’habitants.
En outre, trois grands axes de développement urbain sont préconisés à l’échelle du territoire : le premier
axe vise un développement urbain linéaire tout au long du littoral destiné aux activités industrielles. Le
deuxième met en avant un développement axé vers l’ouest et le sud-est pour améliorer le secteur tertiaire
et technopolitaine. Enfin, le troisième axe assure le développement des pôles périphériques pour créer un
équilibre entre les centres urbains et la périphérie rurale

Figure 12 : Sdau du grand casablanca 2010 ; source : resume du sdau 2010 proposé par
l’agence urbaine de Casablanca

24
Le SDAU de 2014 définit les grandes orientations de développement du territoire de la région du Grand
Casablanca en plus de la commune de Mansouria pour un horizon de vingt ans, dans la perspective d’un
repositionnement de la métropole sur le plan national et international, tirant parti des atouts de l’économie
nationale dont elle constitue la locomotive mais aussi de ses potentialités propres. Le SDAU met ainsi
l’accent sur la nécessité de :

• Maitriser la croissance urbaine de la Ville-Centre de Casablanca ;


• Organiser la croissance régionale au-delà de la « couronne de Casablanca et de sa ceinture verte à
partir de pôles périphériques ;
• Ouvrir à l’urbanisation 25 000 ha dont 20 000 ha sont dédiés à l’habitat et aux équipements d’infrastructure
et de superstructure et 5 000 ha pour les activités économiques et la logistique;
• Organiser le développement urbain dans le cadre d’une Trame Verte Régionale de près de 14 358 ha;
• Fournir un effort d’équipement important, notamment dans le domaine des transports de masse (LGV,
RER, Métro, Tramways) ; de l’habitat, (résorption de 1 000 ha d’habitat précaire), et des urbanisations
nouvelles (viabilisation de 1 000 ha par an).

Figure 13 : Sdau du grand casablanca 2014 ; source : agence urbaine de Casablanca

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3 - Casablanca : défis et enjeux actuels .
3-1 / La prospérité économique :

‘‘ Casablanca est un véritable moteur de développement économique et de compétitivité pour le Maroc,


avec une activité économique représentant 50 % de l’activité économique nationale. Cette prospérité
s’appuie sur le plus grand port du pays, qui est une plateforme multimodale dominée par les échanges
commerciaux. Les activités du port sont variées et incluent les céréales, les véhicules automobiles et les
engins industriels et agricoles, les vracs solides et liquides, les conteneurs et les matières premières telles
que les minéraux. Le port s’étend sur 462 ha, dont 226 ha de terre-pleins et plus de 7 km de quais linéaires,
avec des installations et infrastructures dédiées à la pêche, à la plaisance et à la mise à sec des navires dans
les chantiers navals ’’ . 6

En outre, le secteur secondaire est très important dans la région côtière atlantique centrale, notamment à
Casablanca, qui dispose d’une structure industrielle inventée par rapport aux autres villes du Maroc. La ville
concentre 53 % des actifs nationaux du secteur, la majorité des industries de haute technologie, 85 % de
l’industrie chimique, 75 % des industries mécaniques et électriques et plus la moitié de l’industrie textile et
agroalimentaire.

3-2 / Le dynamisme démographique :

‘‘ La ville de Casablanca représente 10% de la population totale du pays grâce à une croissance
démographique exceptionnelle qui a vu sa population multipliée par 100 entre 1907 et 1982, passant de
25 000 à 2 500 000 habitants. Cette croissance est principalement due aux flux migratoires, attirant une
population en quête d’opportunités économiques. Bien que les flux migratoires tendent aujourd’hui vers un
équilibre entre les ruraux et les urbains, Casablanca reste le principal pôle d’attraction pour l’exode rural à
l’échelle nationale, avec près d’un tiers de la population s’installant dans une ville de 100 000 habitants. Les
provinces du sud sont principalement à l’origine de ces flux migratoires (75 % contre 25 % pour la zone nord),
avec une contribution à prédominance rurale, tandis que les provinces du nord-est sont à prédominance
urbaine. Ce sont les populations rurales des plaines littorales atlantiques, dans un rayon de 200 km, qui
ont le plus bénéficié à l’augmentation de la population de Casablanca. Cette croissance démographique
présente un défi pour la ville, qui doit trouver des solutions pour absorber et intégrer les nouveaux habitants,
notamment en termes de logement et d’aménagement urbain ’’. 7

26
6 - communiqué 15/18 du ministère de l’industrie et du commerce - 2021
7 - « Habitat, contrainte foncière et développement urbain à Casablanca »,Editions du CNRS
3-3 / L’expansion de la ville et l’exode rural :

‘‘ La ville de Casablanca a connu une croissance démographique exceptionnelle due à l’exode rural et à la
croissance naturelle de sa population. Cette croissance a produit un développement urbain anarchique et
incontrôlé, marqué par l’apparition de bidonvilles et de quartiers d’habitat économique qui se multiplient
rapidement, au détriment de l’espace rural et des règles d’utilisation du sol définies par les plans successifs
d’urbanisme. Cette croissance s’est traduite par une densification accrue des noyaux anciens de la ville,
comme la médina, derb-Ghall, derb-Sultan et derb-EI Kébir, ainsi que par une dégradation accélérée des
conditions d’habitat et d’existence de leur population. Les zones périphériques comme les centres urbains
ont été touchées par ce mouvement d’urbanisation, avec des besoins en logement et en équipement qui
s’accumulent d’une année à l’autre. Ainsi, le déficit en logement est évalué à près d’un million et demi sur le
plan national, dont plus de 200 000 à Casablanca, où les besoins en terrain se manifestent à 7 000 hectares.
Cette situation souligne l’importance de la propriété foncière urbaine comme enjeu économique, social et
politique dans la ville de Casablanca ’’. 8

SYNTHESE :
GOUVERNANCE DÉVELOPPEMENT
LOCALE DURABLE

1 2

Casablanca : La plus grande


ville du Maroc et le principal
pôle économique du pays fait
face à des enjeux de :

3 4
CO MP É T i Ti V i TÉ COHÉSiON
MONDiALE SOCiALE
27
8 - « Habitat, contrainte foncière et développement urbain à
Casablanca », Editions du CNRS
Lorsqu’on se lance dans un projet architectural, il ne suffit pas de
dessiner des plans et de choisir des matériaux. Il faut aussi se plonger
dans l’histoire, la culture et l’identité du lieu où l’on va intervenir, et en
capter l’esprit qui le caractérise. C’est ce qu’on appelle le génie du lieu,
et c’est ce qui va orienter et enrichir la conception architecturale. Pour
vous aider à comprendre ce concept, nous allons vous présenter
dans ce chapitre le diagnostic du contexte d’intervention, qui consiste
à analyser les différents aspects du lieu : géographique, historique,
social, environnemental, etc.

mise en
contexte
28
ANALYSE DE L’ENViRONNEMENT

D i A G -
N O S T i C

HiSTORiQUE
URBAiNE 29
Chapitre II : Mise en contexte .

1 - Présentation du périmétre d’étude :

Le périmètre d’étude surnommé Hay El Hassani se situe au niveau de la partie sud-ouest de Casablanca,
la plus grande ville du Maroc. Il s’agit d’un des plus anciens quartiers de la métropole, qui compte 323 277
habitants répartis sur 25,91 km2

Ce quartier est limité par : le boulevard Sidi Abdelrahmane de son coté Nord .
la route nationale R320 de son coté Est .
le Boulevard Oum Rabiaa de son coté Ouest .
la route de sidi El khadir de son coté Sud .

N 0 1500

500 Km

30
Presentation du périmetre d’étude .

Figure 16 : Carte de la situation du du quartier de Hay el hassani à Casablanca 0 400


SOurce : extrait de google earth avec modification personnelle
m

31
Chapitre II : Mise en contexte .

2 - Aperçu historique et évolution dans le


temps:
2-1 Naissanace du quartier de derb Jdid

Figure 17 : photos du quartier de derb jdid lors de sa formation .


SOurce : Casablanca : architecture et urbanisme, de Michel Ecochard 2003 .

‘‘ Le quartier surnommé Hay el Hassani, qui fait partie de l’arrondissement du même nom, s’est développé
9
autour de Derb jdid, un ancien bidonville situé au sud-ouest de Casablanca ’’. Ce dernier a vu le jour en
1959 lors du tout premier projet de recasement à Casablanca, initié par le gouvernement marocain et
soutenu par la Banque mondiale. Le dirigeant du projet Elie Azagury, un architecte et urbaniste français, a
proposé une réponse massive pour un besoin de loger 4148 familles dont le revenu mensuel ne dépassait
pas 20 000FF (30 euro actuellement). Il a conçu un ensemble de logements sociaux composés de maisons
individuelles et collectives, organisés autour de rues et de places. Le projet visait à améliorer les conditions
de vie des habitants, à favoriser leur intégration sociale et à préserver leur identité culturelle.

32
9 - Casablanca : architecture et urbanisme, de Michel Ecochard et Bruno Zevi,
éditions L’Harmattan, 2003
Aperçu historique

Figure 18 : Plan illustrant le DEBUT DE LA


FORMATION DU QUARTIER DE DERB JDID 1958-1959
SOurce : extrait de google earth avec
modification personnelle

Figure 19
SOurce
modification personnelle

Environ 60 ans après sa construction, le quartier apparaît fortement transformé dans sa cohérence
volumétrique et dans la lisibilité des caractères spatiaux et linguistiques prévus dans le projet initial ,
ceci reviens à une evolution démographique qui n’a pas été accompagnée d’une reflexion qui met en
consideration les besoins de cette population en croissance .

33
Chapitre II : Mise en contexte .

2-2 Transformation des logements :

Figure 20 : schema des transformations qu’a


subi le logement social de derb jdid
SOurce : Illustration de l’auteur

Figure 21 : photos des transformations qu’a subi le logement social de derb jdid ,
SOurce : Illustration de l’auteur
34
Aperçu historique

• Le quartier de hay el hassani est un quartier residentiel situé dans une ville ou une region spécifique
. Comme beaucoup de quartier anciens , les batiments résidentiels ont été construits il ya longtemps
et ont subi plusieurs transformations au fil du temps . les habitants ont cherché à maximiser l’espace
de leur longtemps et ont subi plusieurs transformations au fil du temps . Les habitants ont cherché à
maximiser l’espace de leur logement et ont donc réalisé des extensions verticales ou horizontales .

• Les patios , qui étaient auparavant des espaces extérieurs our se diffuser ou pour y faire pousser des
plantes , ont été réaménagés pour etre transformés en piéces couvertes , offrant ainsi plus d’espace de
vie . De plus , les habitants ont crée des petits jardins ou des services commerciaux devant les ensembles
de logements , donnant ainsi une touche de verdure et de dynamisme au quartier .

• Enfin , l’ajout des étages a permis aux habitants de gagner de l’espace supplémentaire sans avoir à
déménager . Cette pratique courante dans les quartiers anciens est une façon pour les habitants
de s’adapter aux besoins de leur famille et leur mode de vie actuel . Cependant , cela peut avoir des
conséquences sur l’architecture et l’esthétique du quartier et nécessite souvent des réglementations
strictes pour préserver l’intégrité du patrimoine bati .

Figure 22 : schema synthetique du developpement


anarchique des logements de derb jdid ,
Source : illustration de l’auteur
35
Chapitre II : Mise en contexte .

figure 23 : Photos illustrant l’état actuel des logements de Hay El Hassani


Source : photos prises par l’auteur

3 - Lecture urbaine :
3-1 / Analyse fonctionnelle :

Notre périmetre d’etude se situe dans un contexte urbain qui présente une grande diversité d’édifices et
de fonctions. On y trouve des bâtiments résidentiels, administratifs, commerciaux et religieux, ainsi que des
activités variées. Cette richesse est liée au contexte historique de l’apparition du quartier de Hay El Hassani
et son évolution .

36
Lecture urbaine .

figure 24 : plan de distribution spatiale des fonction


au quartier de hay el hassani m
Source : auteur

SOUK EQUIPEMENT EDUCATIF ESPACES VERT EQUIPEMENTS commerces LOGEMENTS


(jardins de poche ) RELIGIEUX de proximité
parcelle
vide

figure 25 : photos dans le quartier de hay el hassani


Source : illustration de l’auteur
37
Chapitre II : Mise en contexte .

3-2 / Noeuds

4
1

figure 26 : hierarchie des noeuds dans le quartier de hay el hassani - Source : auteur

m
Noeud principal Noeud secondaire 1 SOUK 2 Grande Mosquee

3 Ecole ibn Hamdiss 4 lycee AL akhtal

Ce quartier a une structure urbaine caractérisée par des voies de largeurs similaires, sauf pour les trottoires
ou les rues. Cette structure ne crée pas de hiérarchie claire entre les noeuds, qui ne se distinguent pas sur
le plan. Les noeuds se différencient plutôt par la présence de transports ou le flux urbain, qu’il soit piéton ou
véhicule. Les noeuds principaux se concentrent à l’entrée du quartier, devant la grande mosquée, près du
souk, et devant les équipements éducatifs (Ecole ibn Hamdiss et lycée al Akhtal) .

38
Lecture urbaine .

3-3 / Flux vehiculier

4
1

figure 27 : flux vehiculier dans le quartier de hay el hassani - Source : auteur

1 SOUK 2 Grande Mosquee m


fLUX vEHICULIER INTENSE

fLUX vEHICULIER MOYEN


3 Ecole ibn Hamdiss 4 lycee AL akhtal

fLUX vehiculier faible

Le quartier connaît une différence notable dans le trafic routier selon les zones. Le flux de véhicules est plus
élevé à la périphérie du quartier et à son entrée, où se concentrent les axes principaux et les commerces. En
revanche, il est plus faible à l’intérieur du quartier, où les rues sont plus étroites et plus résidentielles.

39
Chapitre II : Mise en contexte .

3-4 / Flux Piétonnier

4
1

figure 28 : flux pitonnier dans le quartier de hay el hassani - Source : auteur

Flux faible 1 SOUK 2 Grande Mosquee m

Flux intense
3 Ecole ibn Hamdiss 4 lycee AL akhtal

Le flux piéton est influencé par les temps et les saisons et par les fonctions qui se déroulent dans les rues.
Il est surtout présent dans les rues où il y a des commerces et des équipements éducatifs comme des
lycées ou des écoles. Le flux piéton est principalement intense quand il y a la presence des élèves entrant
ou sortant de leurs ecoles ou bien lorsque ça s’agit des habitants devant le souk au Week end .

40
Lecture urbaine .

3-5 / Accessibilité

1 2

figure 29 : accessibilité vehiculaire et par le transport public - Source : auteur

m
Station Tramway Station Tramway acces à travers
1 Hay eL HASSANI 2 SIDI ABDELRAHMANE Bd ibnousina
1
acces à travers acces à travers le
2 la R320
3 Bd sidi abdelrahmane arrets de bus

Le quartier de Hay el hassani a une situation qui permet un accès varié pour les véhicules et les piétons. Le
quartier est proche de deux stations de tramway (la station sidi abdelrahmane et la station hay el hassani)
et de 3 arrêts bus à l’intérieur du quartier. Il est aussi desservi par les grands axes véhiculiers que sont : BD
ibnou sina - Bd afghanistan - R320

41
Chapitre II : Mise en contexte .

3-6 / Lecture des Hauteurs et skyline :

S2

figure 30 : reperage des skyline et des coupes - Source : auteur

m
S1

42
Lecture urbaine .

figure 31 : Coupe B-B


Rue 8

Le contexte morphologique de notre quartier d’étude a connu quelques changements car


certains édifices ont subi des extensions verticales. Mais cela n’a pas beaucoup affecté
la continuité et la juxtaposition des façades urbaines du quartier. En effet, les skylines
des façades actuelles montrent une hauteur homogène dans ce tissu où la plupart des
bâtiments sont de R+2 ou R+3 avec quelques immeubles de R+4 ou R+1

figure 32 : Coupe A-A


Boulevard d’Afghanistan
43
Chapitre II : Mise en contexte .

3-7 / Phénoménologie

P2

P5

P1

figure 33 : distribution des phenoménes et des pratiques sociaux au


sein du quartier
P3 P4 P6

P : PHOTO
m

nous nous intéressons aux phénomènes et aux comportements citoyens des habitants du quartier de hay
el hassani, qui utilisent la rue comme un espace d’expression et de participation à la vie collective. Nous
allons montrer les différentes formes d’occupation et d’appropriation de la rue par les habitants, ainsi que
les enjeux et les défis qu’elles posent pour l’aménagement et la gestion de l’espace public.

44
Lecture urbaine .

GRAFFITI :

P2

Le quartier de Hayelhassani offre


un spectacle singulier aux passants
et aux habitants : ses murs sont
couverts de graffitis de toutes sortes,
qui témoignent de la créativité et
de la revendication de ses auteurs.
Cette forme d’expression artistique
et contestataire, qui utilise l’espace
public comme support et comme
message, est plus répandue dans
ce quartier que dans d’autres, où les
interventions sont plus rares ou plus
discrètes.

figure 34 : photo prise par l’auteur casablanca,


hayelhassani,

P5

figure 35 : photo prise par l’auteur casablanca, hayelhassani,

45
Chapitre II : Mise en contexte .

SKATE-BOARDiNG :

Le quartier de Hayel Hassani est


le lieu des skateurs qui s’adonnent
à leur passion du sport urbain. Ils
glissent sur les trottoirs, sautent les
obstacles et réalisent des figures
acrobatiques qui émerveillent
certains passants. Mais cette
pratique n’est pas du goût de tout
le monde. Une grande partie des
habitants du quartier dénoncent
les nuisances sonores, les
dégradations et les dangers que
représentent les skateurs pour les
piétons

P1
figure 37 : photo prise par l’auteur casablanca,
hayelhassani,

P3 P6

figure 38 : photo prise par l’auteur casablanca, 46


hayelhassani,
Lecture urbaine .

TRANSFORMATiON DES RUES EN AiRES DE JEUX :

Le quartier de hay el hassani compte une population jeune très importante, qui représente une forte
proportion des habitants du quartier. Ces jeunes ont besoin de lieux de divertissement et de socialisation,
mais ils ne trouvent pas d’espaces récréatifs adaptés à leurs besoins et à leurs envies. Faute d’alternatives,
ils occupent les espaces publics disponibles, comme les entrées d’immeubles, la rue, et les parkings. Ils y
jouent, discutent, se retrouvent entre amis, mais aussi parfois se disputent ou se bagarrent.

P4
COMMERCE AMBULANT :
Auprès de ces activités sociales viennent se
superposerune multitude d’activités commerciales.
Le trottoir et la chaussée, conçus respectivement
pour une circulation pédestre et une circulation
carrossable, se recomposent en marché à ciel
ouvert. Les vendeurs qui vendent échappent
aux redevances de droit de place, s’approprient
l’endroit que personne d’autre n’oserait occuper
pour une variété de marchandises (dont les fruits
et légumes, bonbons et cigarettes, cosmétiques et
lingerie) disposées à même le sol ou sur des étals
rudimentaires, et même sur les capots de voiture.
Ce type d’activité est généralement exercé de
manière informelle par des jeunes au chômage,
sans qualification et souvent dans des conditions
précaires.

figure 39 : photo prise par l’auteur casablanca, hayelhassani,

3-8 / Temporalités :
Notre territoire n’est pas figé dans le temps, mais il évolue selon les rythmes et les cycles des phénomènes
qui l’animent. Ces phénomènes peuvent être sociaux, économiques, culturels ou environnementaux. Ils ont
des temporalités propres, qui varient selon le moment de la journée, le jour de la semaine, la saison ou l’an-
née. Ces temporalités influencent la façon dont nous vivons et nous observons le territoire. Elles nous font
découvrir des scènes urbaines différentes, qui révèlent la diversité et la complexité du territoire.

47
Chapitre II : Mise en contexte .

48
Lecture urbaine .

49
Chapitre II : Mise en contexte .

CONCLUSiON :

figure 40 : schema de conclusion

ESPACES VERT EQUIPEMENTS commerces


(jardins de poche ) RELIGIEUX de proximité

: Axes actifs EQUIPEMENT EDUCATIF SOUK LOGEMENTS

FLUX PIETONNIER FLUX VEHICULAIRE AMBIANCES


SONORES

Notre quartier, à l’instar de toute ville ou tissu urbain, présente chaque jour plusieurs phénomènes qui
façonnent son image actuelle et ses différentes atmosphères. Ces phénomènes sont principalement liés
au comportement des usagers, à leurs besoins, à leur quotidien et à leurs modes d’occupation d’espace.

Ce périmètre choisi appartient à une composante qui présente une pluralité justifiée par rapport à un
contexte marqué par de différentes activités qui nous seront utiles pour le choix de notre composition de
l’intervention.

Ce caractère urbain dense et chargé suit un changement consistant par rapport à de différentes temporalités
où ces usagers sont fondamentale dans sa structuration

50
Lecture sociale .

4 - Lecture sociale :

4-1 / Profils d’usagers :

Comme nous l’avons mentionné précédemment, le territoire d’étude accueille quotidiennement un nombre
important de personnes venant de la ville. Pour analyser cette partie de notre étude, nous avons réparti ces
individus en plusieurs catégories, selon les critères de leurs professions et de leurs âges. Ces catégories
sont illustrées sur la figure ci-dessous.
ELEVES

HABiTANTS

ADOLESCENTS
ENFANTS

VENDEURS
AMBULANTS

COMMERÇNATS
LEGAUX

figure 42 : illustration
PASSANTS
des profils d’usagers
du quartier - source :
illustration de l’auteur
51
Chapitre II : Mise en contexte .

4-2 / L’appropriation de l’espace par les usagers de Hay el Hassani :

Hay el hassani est un quartier qui a plusieurs fonctions et qui reçoit un flux
de divers profils. Les habitants se servent de l’espace public de manière
différente selon leurs besoins, leurs activités et leurs situations sociales. Ils
changent aussi leur façon d’utiliser l’espace, parfois pour la même personne,
selon la rue et sa fonction principale. Cela crée des aspects de sociabilité
différents dans l’espace public. Par exemple, sur les rues où il y a beaucoup
d’adolescents, la rue devient un endroit de rencontre pour ces jeunes et elle
s’adapte à toutes leurs pratiques pour répondre à leurs besoins variés : les
enfants et les adolescents peuvent y courir, faire du vélo, jouer au ballon,
au baby-foot ou à la marelle , passer les moments avec les amis et créer de
nouveaux réseaux sociaux… La rue remplace en quelque sorte les cafés,
salles de lecture, salles de jeux et tout espace où un adolescent peut passer
son temps.

Par contre, sur les zones où le commerce domine, la rue perd sa signification
et sa fonction essentielle et devient une sorte de marché à grande échelle
où les piétons et les vendeurs ambulants occupent les rues et les trottoirs
qui deviennent le prolongement des boutiques. L’espace public s’intègre aux
pratiques quotidiennes du quartier et exprime l’ordre et la hiérarchie sociale
qui y règnent.

figure 43 :schema de l’appropriation de l’espace par les usagers du


quartier de hay el hassani - source : illustration de l’auteur

52
Lecture sociale .

4-3 / Le quartier aux yeux des usagers :

Afin de mieux comprendre le mode de vie et les particularités sociales de notre quartier, il ne suffit pas
de l’observer sur place. Nous avons donc développé des enquêtes fondées sur des questionnaires
adaptés aux différents types d’utilisateurs identifiés. Nous avons structuré nos questionnaires en trois
parties :

• des renseignements personnels de l’enquêté pour pouvoir le classer .


• les habitudes de vie quotidienne dans le quartier .
• les avis des usagers et leurs préférences par rapport au qaurtier .

La réalisation de ces enquêtes sociales nous permettra d’obtenir des mesures sur les opinions, les
perceptions et les besoins des répondants, nous donnant ainsi la possibilité de découvrir les potentiels
de ce quartier, les situations clés ainsi que les problèmes à étudier. Nous avons posé des questions
pour comprendre les activités des enquêtés dans le quartier, leurs lieux et espaces préférés, ainsi que
les raisons pour lesquelles ils fréquentent ce quartier. Nous avons également demandé leur avis sur les
points forts et les points faibles du quartier selon eux.

Les résultats de l’enquête seront présentés par des profils d’enquêtes, qui sont les élèves, les
commerçants des boutiques, les vendeurs ambulants, les passants et les habitants.

I - Les habitants :

- Pour les Habitants de Hay El Hassani , la plus grande partie y résident parcequ’ils ont retrouvés leurs
parents déja habiter dans ce quartier et qu’ils ne peuvent pas le quitter pour des raisons financieres
principalement mais aussi vu la proximité des commodités primordiales ( equipements éducatifs , souks
, mosquées , ... ) sans oublier leur attachement emotionnel par rapport à ce quartier où se trouvent une
grande partie de leurs souvenirs .

- La plupart des habitants affirment qu’ils ne trouvent plus où aller pour se divertir , ils passent leurs
temps libre à la maison ou aux cafés ( ceci est valable pour les hommes ou les jeunes , tandis que les
femmes le passent avec les voisins ) .

31%

Prévoient le fait de démenager du


quartier ultérieurement .

69% Choisissent de rester dans le quartier .

figure 44 : diagramme montrant des statistiques de


53
l’enquete sociale - source : illustration de l’auteur
Chapitre II : Mise en contexte .

II - Les élèves :

- La plupart des élèves occupent leur temps libre en fréquentant les cafés, en se réunissant avec leurs amis
devant le lycée ou dans les rues avoisinantes, ou en traînant sur les escaliers des immeubles. Ces jeunes
affectionnent particulièrement ce quartier pour plusieurs raisons, notamment la possibilité de rencontrer
leurs amis et l‘animation qu’il offre .

- Cette catégorie bien qu’elle se trouve agréable,les élèves se plaignent de certains problèmes, notamment
les insultes proférées par les résidents, la ruine et les dechets partout , les bagarres et les braquages...

Suite à une demande, on leur a demandé s’ils préféraient rester dans leur quartier actuel ou en choisir un
autre. La majorité a exprimé son souhait de rester malgré les conditions difficiles, en raison de l’ambiance
exceptionnelle qui y règne. Cependant, quelques-uns ont exprimé leur préférence pour un endroit plus
calme.

Expriment leur préférence pour un


11%
endroit plus calme.

89% Préferent de rester dans le quartier .


figure 45 : diagramme montrant des statistiques de l’enquete
sociale . - source : illustration de l’auteur

III - Les vendeurs ambulants :

- Les vendeurs ont déclaré qu’ils ont été contraints de quitter leur région ( les quartiers périphériques de
Casablanca ) pour travailler dans la capitale, et qu’ils n’ont pas d’autre choix pour subsister. Bien qu’ils
n’apprécient pas ce quartier, ils sont prêts à arrêter cette activité dès qu’ils trouveront une meilleure
opportunité. Ils ne sont pas satisfaits des problèmes et des risques qu’ils doivent affronter, mais ajoutent
que c’est le seul moyen de se nourrir.

IV - Les commerçants légaux :

- La présence fréquente des vendeurs ambulants dérange les vendeurs, perturbant leur tranquillité au tra-
vail. Malgré les obstacles quotidiens, ils gardent une certaine nostalgie pour leur quartier et n’envisagent
pas de le quitter car ils savent que leurs commerces ne pourraient pas prospérer ailleurs.

54
Lecture sociale .

V - Les passants :

Les passants qui fréquentent ce quartier ont des motivations diverses. En effet, ils ont évoqué plusieurs
raisons pour justifier leur présence. D’abord, ils ont tous affirmé que ce quartier répondait à une partie de
leurs besoins ( ils viennent pour quelques marchandises qui se trouve assez chere ailleurs ) , ce qui constitue
une raison majeure de leur fréquentation. Ensuite, certains d’entre eux ont attribué avoir de nombreux
souvenirs attachés à ce quartier, d’autres admirent aussi les formes du street art qui circule dans les rues
du quartier et ceci explique leur attachement sentimental à cet endroit. Malgré l’afflux de population et la
densité de la circulation, ils apprécient la vie qui y règne et continue de le fréquenter régulièrement.

23%
Critiquent beaucoup l’état du quartier et sa densité
et les problèmes qui trainent .

10%
Détiennent un avis neutre sur le quartier .

67% Apprécient le quartier .

figure 46 : diagramme montrant des statistiques de


l’enquete sociale . source : illustration de l’auteur

55
Chapitre II : Mise en contexte .

4-4 / SWOT

Emplacement stratégique
: avec l’etalement urbain
qu’a connu Casablanca , le
quartier de Hay El Hassani
est situé dans une zone
centrale de la ville, ce qui
facilite l’accès aux différents P r o b l è m e s
services et installations. environnementaux
tels que la pollution
Potentiel de développement et la gestion des
de promotion culturelle à déchets .
travers les fresques murales
et les graffitis . Taux de chômage et
de pauvreté élevés

STRENTGHS : THREATS :
( FORCES ) (MENACES )

WEAKNESS : OPPORTUNiTiES :
( FAiBLESSES ) ( OPPORTUNiTÉS )

Inégalités sociales :
Le quartier connaît Développement économique :
des inégalités socio- Le quartier dispose d’un potentiel
économiques avec une économique important avec de
grande proportion entre les nombreuses opportunités de
zones riches et les zones développement des entreprises
pauvres. locales.

Sécurité : Le quartier souffre Développement social : le quartier


d’un taux élevé de criminalité, abrite des habitants qui sont
en particulier la nuit. venus de différentes regions au
sein et en dehors de casablanca
d’où la possibilité d’une mixité et
un échange très bénéfique .

56
Lecture sociale .

CONCLUSiON :

La réalisation de cette enquete nous a permis de nous immerger davantage dans le contexte de notre
sujet de recherche, à savoir la vie de ce quartier. En e et, elle nous o re une vision plus approfondie
et nuancée de la vie quotidienne des habitants et des usagers de cette zone. Elle nous a également
permis de comprendre certains aspects qui ne sont perceptibles que pour ceux qui vivent ou travail-
lent dans ce quartier, et qui ne peuvent être appréhendés qu’à travers une étude de terrain. Cette
expérience a ainsi renforcé notre connaissance et notre compréhension du quartier, tout en nous
o rant un point de vue privilégié pour mener notre recherche de manière appropriée et pertinente.

Selon les pro ls, certains phénomènes observés peuvent être béné ques ou
nuisibles.

Les élèves qui passent beaucoup de temps dans la rue s’exposent à des risques
pour eux-mêmes et pour leur avenir, et créent un malaise chez les résidents.

Le quartier a besoin de la diversité du commerce pour son cycle de vie.

Les espaces publics sont un lieu de sociabilité et un espace pour établir et


renforcer de nouvelles relations.

57
L’approche participative est une méthode de travail qui implique
les personnes concernées dans un processus de décision ou de
création. En architecture, cette approche vise à impliquer les futurs
utilisateurs d’un bâtiment ou d’un espace public dans la conception
et la réalisation du projet. L’objectif est de prendre en compte les
besoins, les attentes et les aspirations des usagers pour créer des
environnements bâtis plus adaptés, inclusifs et durables. Cette
approche permet également de renforcer l’appropriation locale des
projets, de favoriser le dialogue et la collaboration entre les différents
acteurs et de renforcer la qualité des décisions prises.

redefinir un sen-
sible commun
58
DURABiLiTÉ
INCLUSiON

ECOLOGiQUE

C O L L A B O R AT i F
CO-CRÉATiON 59
Chapitre III : Recon gurer un sensible commun .

A- L’approche participative :
A-1 Definition :
La notion de l’architecture participative est une notion assez moderne et qui comporte plusieurs mot clés
rattachés :

1-La participation :
Selon Larousse : Action de participer à quelque chose, Avoir part à quelque chose.
autrement dit , la participation est une action inclusive qui fait inciter un groupe de personnes à passer
à l’action et agir . Ceci reflète la volonté de la communauté et les efforts fournis pour trouver des terrains
d’entente et de trouver des solutions qui répondent à leurs besoins et à leurs souhait . 10

2-Le processus participatif :


D’après le robert : un processus est une suite ordonnée d’opérations aboutissant à un résultat .
En effet , le processus participatif est une méthode de travail qui implique la participation active et la
collaboration de différents acteurs dans la réalisation d’un projet. En architecture, le processus participatif 11
est utilisé pour impliquer les usagers d’un bâtiment ou d’un espace public dans la conception et la réalisation
du projet.

L’architecture participative en quoi cela consiste ?

Après avoir pris conscience des problèmes causés L’architecture participative peut mettre davantage
par la vision réformatrice des architectes de l’après- l’accent sur la participation des futurs habitants
guerre, l’idée d’une architecture participative a à la conception des espaces, qu’il s’agisse de
émergé. Walter Segal a été l’un des pionniers de logements individuels ou collectifs, d’immeubles,
ce mouvement et a construit sa propre maison de quartiers ou de villes. Ainsi, les projets peuvent
à ossature bois dans le quartier de Highgate à mieux répondre aux besoins et aux attentes des
Londres. Depuis la fin des années 90 et le début des usagers, tout en responsabilisant et en engageant la
années 2000, l’architecture participative a connu communauté.
une expansion significative en Angleterre.

Aujourd’hui, des expérimentations participatives


sont menées un peu partout dans le monde et
semblent relever de deux types de besoins. Le
premier est le développement communautaire, où
les urgences sociales et les besoins en logement
exigent une conception économique et innovatrice.
La deuxième demande est celle d’acteurs hybrides
souhaitant se réapproprier des espaces urbains
pour créer des espaces de vie collectifs, alternatifs
et écologiques .

60
10 - dictionnaire larousse
11 - dictionnaire le petit robert,
I - L’approche participatve

A-2 Géneralités :

A-2-1 / La naissance de la démocratie participative :

Ce concept porte plusieurs noms : méthodes participatives, délibération ou démocratie participative. Ce


type de démocratie participative est un outil qui encourage la participation des citoyens à la politique et
accroît le rôle des citoyens dans la prise de décision. En fait, le concept remonte à la Grèce antique, comme
on l’appelait “démocratie”. La Grèce a été connue à travers l’histoire comme le berceau de la démocratie et
l’initiateur de la participation civique à la politique, aidée par la formation d’institutions politiques et de lieux
de réunion publics.

A-2-2 / L’approche participative et ses enjeux :

Qu’est ce qu’un architecte si ce n’est pas le catalyseur des intentions et des efforts d’une collectivité pour un
but commun . Sous cet angle on peut considérer l’architecture comme un acte démocratique , puisant ses
forces dans la participation de toutes les personnes concernées , du commanditaire au pouvoir public en
passant par les ouvriers . Pourtant il existe encore aujourd’hui une distinction entre “architecture” et “archi-
tecture participative”.16

On peut se demander quelles sont les origines de la participation à l’architecture, et historiquement


l’architecte a longtemps été décrit comme « le créateur autocratique, ou l’artiste solitaire, jaloux de son
savoir ».
En effet, selon Yona Friedman : les villes ne doivent pas être modélisées par les urbanistes. Les différences
sociales doivent évoluer spontanément.
L’architecture participative est basée sur l’écoute des autres, l’apprentissage avec eux, en dialogue, en
concertation les uns avec les autres, afin de créer un environnement au service de la vie collective..

La participation des usagers à la conception architecturale est une pratique qui a émergé dans la seconde
moitié du XXe siècle. Les usagers de l’espace s’engagent dans l’architecture pour détailler leur propre
contexte de plusieurs manières : demande d’informations simples sur le projet, et parfois même un lien réel
avec le pouvoir décisionnel de l’architecte dans la programmation et la conception du contexte

Il appartient désormais à l’usager de décider et d’agir en fonction de son environnement , ce qui ne change
pas le rôle de l’architecte : certaines limites de leur intervention à des prestations techniques pour l’expert
vivant en tant qu’architecte. Utilisateur , dessin et réalisation d’une perspective d’auto-construction ou
d’auto-planification.

Le concept d’une architecture autoritaire agissant sur la société transforme le statut pour qu’il devienne
un concept de cadre de vie qui agit avec les acteurs de la société en fonction de leurs besoins définis .
Cette démarche incite l’utilisateur à s’approprier son environnement et à s’engager à protéger ce qu’il a
conçu. En ce sens , la participation est une alliée de l’architecture écologique durable et de la protection de
l’environnement. Cette approche de la conception et de l’empreinte encourage l’interaction communautaire
et rend la vie urbaine plus joyeuse .

61
Chapitre III : Recon gurer un sensible commun .

figure 47 : l’objet de l’architecture citoyenne


- source : illustration de l’auteur

62
I - L’approche participatve

A-3 Les niveaux de la participation :


Dans son livre , “ the ladder of citizen participation ” , Sherry R amstein a cité une forme de participation des
citoyens selon leurs implication et leur efficacité : la non participation / la participation symbolique / la par-
ticipation ou le citoyen influe directement le processus .
Sherry R , Amstein qui est une consultante américaine en science politique et qui encourage la participation
citoyenne pour sa capacité de répartir les pouvoirs entre les citoyens .
Cette classification a prouvé l’efficacité de la participation citoyenne et son impact non seulement au niveau
de l’architecture mais aussi dans d’autres domaines .
D’après les études de Sherry R.Amstein , l’implication citoyenne peut etre appliquée sur les différentes
phases d’un projet architectural urbain :
• La non-participation : la négligence totale des futures usagers .
• La coopération symbolique : la phase des réunions , des consultations avec les citoyens et de la con-
centration .
• Le pouvoir effectif des citoyens : il s’agit de l’implication de l’usager jusqu’au phases de la conception et
des executions .

1. La manipulation : Dans ce niveau, le pouvoir est entièrement entre les mains des autorités publiques et
l’objectif est de persuader ou de faire taire les citoyens.

2. La thérapie : Les citoyens sont consultés, mais seulement pour des raisons de relations publiques. Il n’y a
pas d’engagement réel de la part des autorités publiques envers les préoccupations et les recommandations
des citoyens, et les citoyens ne sont pas impliqués dans la prise de décisions.

3. L’information : Dans ce niveau, les citoyens sont informés sur les propositions ou les projets, mais il n’y a
pas de dialogue entre les autorités publiques et les citoyens. Les citoyens ne sont pas invités à donner leur
avis sur les propositions ou les projets.

4. La consultation : Ce niveau implique une consultation active des citoyens, mais les autorités publiques
n’ont pas l’obligation de suivre les recommandations des citoyens. Dans ce niveau, les citoyens ont un rôle
de conseiller plutôt que de décider.

5. La négociation : Ce niveau implique un engagement réel et une négociation entre les citoyens et les
autorités publiques. Les citoyens peuvent contribuer à la formulation de plans et de politiques et ont une
influence directe sur le processus de décision.

6. Le partage du pouvoir : Dans ce niveau, les citoyens ont un rôle actif dans la prise de décisions avec
les autorités publiques, plutôt qu’un rôle consultatif. Les citoyens ont une part importante dans la prise de
décision et dans la mise en œuvre des politiques.

7. La délégation : Ce niveau implique une délégation de pouvoir des autorités publiques aux citoyens, qui
ont un contrôle direct sur certaines décisions publiques. Les autorités publiques concernées comme des
facilitateurs plutôt que comme des décideurs.

8. Le contrôle citoyen : Ce niveau implique la délégation complète du pouvoir aux citoyens avec des
mécanismes de flux et de reddition de comptes. Les citoyens ont un contrôle total sur les décisions
publiques et disposent des moyens de retirer le pouvoir des autorités publiques en cas d’échec de leur part.

63
Chapitre III : Recon gurer un sensible commun .

SYNTHESE :

figure 49 : les niveaux de l’approche participative -


source : illustration de l’auteur

64
I - L’approche participatve

A-4 L’impact de l’architecture participative :


A-4-1 / L’appropriation de l’espace :

L’architecture participative vise l’assurance d’un sentiment d’appartenance par rapport aux lieux de vie et
pour cela il est évident que les citoyens soient impliqués dans la creation des espaces .
Cette forme d’engagement et d’implication permet d’avoir une réponse pertinente aux vrais besoins des
usagers et ne pas tomber dans une contradiction entre l’espace construit et l’espace souhaité .
Cette manière de conception assure un environnement qui possède le sens de la propriété et qui s’avére
sensible aux changements adaptés au futur .

A-4-2 / Favoriser et renforcer la vie commune :

“ La participation des citoyens dans le but d’in uencer ou d’agir sur le quartier ou bien la
ville incite la communauté à communiquer et rendre plus conviviale à la vie urbaine ” 19

Judith le Maire

Au fait , la participation donne aux citoyens la chance d’exprimer leurs attentes et leurs souhaits et aussi
partager leurs avis avec les acteurs politiques et les institutions publiques décideurs , ce qui améliore la
qualité de leur vie communautaire . Cette contribution et coopération collective améliore largement la
qualité de vie des citoyens et leur permet de sculpter une nouvelle vision de leur avenir .

figure 50 : l’importance de l’unicité pour améliorer


65
les conditions de vie - source : archdaily
Chapitre III : Recon gurer un sensible commun .

L’architecture participative privilégie le concept d’architecte conseil , brisant la notion d’architecte


autocratique et d’artiste solitaire jaloux de son savoir. Cette approche permet un dialogue entre les différents
acteurs des projets architecturaux ou urbains pour prendre des décisions innovantes et créatives, tandis
que le rôle de l’architecte est de garantir un cadre de vie agréable et le respect des normes du projet
architectural ou urbain.

A-4-3 / Exemples de projets participatifs :

figure 51 :photos du projet de revitalisation de l’ancienne medina de


casablanca - source : groupe facebook ( save casablanca )

1. Projet de revitalisation de l’ancienne Médina de Casablanca :

Ce projet vise à impliquer la population locale dans la restauration des bâtiments historiques de la Médina,
en utilisant des techniques traditionnelles et des matériaux locaux . Il a également rencontré l’accent sur le
renforcement de la vie sociale et économique de la région. De même , des itinéraires touristiques ont été
suivis et plusieurs monuments historiques ont été rénovés, comme la mosquée Ould El Hamra, la synagogue
Rabbi Ettedgui ou l’église San Buenaventura. L’objectif est de renforcer l’ambiance culturelle de la ville
dominée par le tourisme d’affaires. Des opérateurs comme Abdelhadi El-Ghali, président de l’Association
régionale des guides et guides de Casablanca, sont actuellement sceptiques quant à l’impact de l’ancienne
médina .

2. La Fabrique du Lac d ’ El Oulfa à Casablanca :

La Fabrique du Lac est un projet artistique de l’Institut français de Casablanca qui s’est déroulé dans le
quartier El Oulfa de 2019 à 2020. Le quartier est principalement résidentiel et la place Al Firdaous et le lac
El Oufa sont deux espaces publics majeurs du quartier. Cependant, leur état de dégradation contraint
fortement leur appropriation quotidienne par les habitants. Le lac est une ancienne carrière transformée en
bassin de rétention. Seul un cheminement piéton le long des berges a été créé et aménagé. Cette pépite de
nature est malheureusement très polluée.

66
I - L’approche participatve

La place est un carrefour vivant et actif, où les gens se retrouvent, les


enfants jouent, les vendeurs ambulants s’installent. Elle est équipée
de nombreux bancs, mais ils sont très dégradés

On a proposé une résidence de fabrique urbaine collective pour


engager la reconquête concrète et symbolique de ces espaces,
par une action in situ. Cette résidence vise à susciter auprès des
habitants une dynamique collective et positive et à sensibiliser
les autorités publiques sur l’intérêt et l’urgence d’agir sur ces
espaces, en particulier sur le lac. On a installé un atelier éphémère
de conception et de construction de mobilier urbain sur la place
Al Firdaous pour explorer les possibilités d’usage de la place et
des abords du lac en les équipant de petits mobiliers temporaires,
utiles comme poétiques, pensés et construits collectivement. Nous
décidons de venir sans plans et d’élaborer au fur et à mesure un
programme de mobilier en fonction des observations faites sur le
terrain et des besoins exprimés par les habitants

Les organisateurs ont mené un atelier étudiant à proximité du lac


El Oulfa pour réfléchir aux potentialités de cet espace exceptionnel
et proposer des idées d’aménagements à plus grande échelle. Cet
atelier fait partie d’une pédagogie hors les murs et rassemble des
étudiants en architecture de Casablanca, Bordeaux et Toulouse.

cette expérience est terminée par une fête, où on a profité des


constructions, les petits enfants ont dansé, joué de la musique et
partagé un moment fort et fédérateur avec le quartier.

3. Rabat Ville Lumière :

Ce projet a été lancé par la ville de Rabat pour transformer le


quartier de la vieille médina en un pôle touristique culturel. Les
résidents locaux ont été impliqués dans la planification et la mise en
œuvre de nouveaux éclairages publics pour améliorer l’ambiance
et la sécurité de la médina .

4. Marrakech, la ville pour tous :

Ce projet a pour objectif la réduction des inégalités sociales et


l’implication de la population locale dans la création de l’espace
urbain de Marrakech. Les habitants ont été impliqués dans la
conception de nouveaux espaces publics aménagés pour la
détente, le sport et les activités culturelles destinés à tous .

figure 52 : photos de l’approche participative du lac d’oulfa


Casablanca - source : Groupe facebook ( save casablanca )

67
Chapitre III : Recon gurer un sensible commun .

5. Projet d’agriculture urbaine à Rabat :

Le projet d’agriculture urbaine à Rabat est un projet de la ville verte de Rabat qui a pour but de promouvoir
l’agriculture urbaine dans la ville. Le projet a été lancé en 2018 et est en cours de développement. Il vise à
encourager les habitants de Rabat à cultiver leurs propres légumes et fruits dans leurs jardins et sur leurs
balcons. Le projet est également destiné à promouvoir la biodiversité et à améliorer la qualité de l’air dans la
ville. Il est soutenu par la ville de Rabat et plusieurs organisations locales et internationales.

figure 53 : photos de l’approche participative du projet d’agriculture urbaine de rabat -


source : google

A-5 Conclusion :
L’architecture participative est une démarche qui méthodes d’autoconstruction et de réhabilitation
vise à impliquer les usagers et les habitants dans avec la participation active des habitants. Depuis
la conception et la réalisation de leur cadre de vie. lors, l’architecture participative s’est développée
Elle repose sur l’idée que les usagers sont les mieux dans le monde entier, sous différentes formes
placés pour exprimer leurs besoins, leurs envies et à différentes échelles, allant du logement
et leurs contraintes, et qu’ils peuvent apporter leur individuel au centre communautaire en passant
savoir-faire, leur créativité et leur énergie au projet par l’espace public. L’architecture participative
architectural. présente plusieurs avantages : elle favorise la qualité
L’architecture participative se distingue ainsi de architecturale en tenant compte des besoins réels et
l’architecture imposée ou standardisée, qui ne tient des particularités du lieu ; elle renforce le lien social
pas compte des spécificités du contexte et des en créant du dialogue, de la coopération et de la
attentes des usagers. L’architecture participative solidarité entre les acteurs ; elle stimule la citoyenneté
naît dans les années 1970 au Royaume-Uni, en responsabilisant les usagers et en valorisant leur
en réaction aux grands projets de rénovation contribution ; elle promeut l’écologie en utilisant des
urbaine qui détruisent le tissu social et culturel matériaux locaux, recyclés ou naturels, et en visant
des quartiers populaires. Des architectes comme l’autonomie énergétique.
Walter Segal ou Rod Hackney développent des
68
II - Les espaces partagés : un facilitateur social

B- Les espaces partagés : un facilitateur social

B-1 L’espace partagé :

figure 56 : illustration montrant l’importance des es-


paces partagés - source : pintrest
“Partager un espace, c’est multiplier les possiblités.”
henri lefebvre

69
Chapitre III : Recon gurer un sensible commun .

B-1-1 Généralités:
1 / L’espace
L’espace est l’endroit où l’on se trouve, une étendue physique que l’on occupe temporairement.
Cette dimension spatiale est une toile de fond vivante qui reflète notre expérience. Dans son
ouvrage “La production de l’espace”, Henri Lefebvre soutient que l’espace réel n’est autre
que celui de la pratique sociale. Autrement dit, il considère que l’espace est façonné par
les relations sociales et les activités qui y ont lieu, plutôt que d’être simplement une réalité
physique et neutre.

1-2 / L’espace: une notion à triple dimensions :


La notion d’espace implique une appréciation holistique de la manière dont nous habitons,
vivons, interprétons et percevons l’espace .

• L’espace perçu : Les rapports sociaux sont intrinsèquement liés à l’espace et ses
éléments caractéristiques. Les pratiques dans l’espace sont un lien vital pour relier
la vie humaine quotidienne et le réseau urbain, comme les chemins et les réseaux qui
reposent sur les différentes parties de la ville. Bien que la perception de l’espace varie
d’une personne à l’autre, elle est souvent influencée par les expériences passées et les
opinions des autres.
• L’espace conçu : L’espace n’est pas simplement un lieu physique, mais plutôt le résultat
d’un processus complexe d’idées et de représentations qui commence par l’analyse de
l’expérience vécue et qui implique l’imagination et la réflexion de nombreux professionnels
. Les savants, les planificateurs, les urbanistes, les technocrates et d’autres acteurs de la
société contribuent à façonner la production de l’espace en utilisant leur expertise et leur
vision pour transformer les lieux dans lesquels nous vivons. Cette production de l’espace
est le fruit d’un enchaînement d’idées et de décisions, qui peut être induit par des facteurs
économiques, politiques et sociaux.
• L’espace vécu : Selon Lefebvre, l’espace tel que vécu par les habitants et les usagers
est bien différent de celui qui est conçu ou perçu. Cette appropriation constitue une
composante essentielle de leurs espaces de vie et d’habitudes, et leur permet de
s’approprier l’espace en fonction de leurs besoins. Ces espaces représentent donc des
lieux de vie et d’expression personnelle pour les individus, où ils peuvent se retrouver
et interagir avec leur environnement de manière plus significative. Grâce à cette
appropriation, ils peuvent modifier cet espace, le transformer à leur image et y créer des
expériences authentiques qui répondent à leurs besoins réels.

Lefebvre dit : “ ce n’est pas simplement l’espace perçu qui contient l’espace empirique et
les forces sociales de la production , ni l’espace conçu qui en contient les representation ,
c’est l’espace de la vie reele , l’espace d’échange virtuel entre les humains et leurs mondes
spatiaux , construits “

70
II - Les espaces partagés : un facilitateur social

• TRIPLICITE DE L’ESPACE :

figure 57 :schema expliquant la notion de la triplicité de l’es-


pace - source : illustration personnelle

71
Chapitre III : Recon gurer un sensible commun .

B-2 L’espace urbain :

Par définition : L’espace (du latin spatĭum) est l’extension contenant de la


matière existante, la partie occupée par un objet sensible et la capacité d’un
terrain. Toutefois, ce terme admet beaucoup d’autres acceptions.

L’adjectif urbain, quant à lui, se réfère à ce qui appartient ou qui est relatif
à la ville (la zone à forte densité populationnelle où les habitants n’ont pas
l’habitude de se consacrer à l’agriculture). Bien qu’il n’existe pas de définition
unique, la ville est souvent considérée une agglomération comptant plus de
5000 habitants, où moins de 25% d’entre eux travaillent dans l’agriculture. 22

L’espace urbain est donc un centre populationnelle et le propre paysage


des villes. La notion est souvent utilisée comme synonyme de zone urbaine
ou de milieu urbain.

figure 58 : croquis gestuels de l’espace ur-


bain - Source : pintrest

72
II - Les espaces partagés : un facilitateur social

B-3 La symbolique de l’espace :

La symbolique d’un espace renvoie à la signification qu’elle revêt pour les individus qui
l’habitent ou le fréquentent. En effet, l’espace n’est pas simplement un lieu physique, mais
il peut être investi d’une signification particulière, reflétant l’histoire, la culture, les valeurs
ou les croyances des individus qui le traversent. Cette signification peut être implicite ou
explicite, elle peut s’exprimer à travers les pratiques, les comportements, les discours ou
les représentations sociales.

Ainsi, un lieu de culte, une place publique, un centre commercial, un jardin familial, un musée
ou une bibliothèque peuvent avoir une charge particulière en fonction de leur utilisation et
de leur histoire, de leurs connotations culturelles ou religieuses, de leur usage quotidien,
ou encore du rapport que les individus entretiennent avec eux. Les symboles peuvent
donc varier en fonction des groupes sociaux, des communautés ou des individus qui les
fréquentent, et être le résultat d’une construction sociale collective ou individuelle.

La symbolique de l’espace peut donc jouer un rôle important dans la construction de


l’identité individuelle ou collective, ainsi que dans les stratégies de pouvoir et de contrôle
social. De ce fait, les espaces peuvent être utilisés pour remettre en question les normes
sociales, pour affirmer des identités individuelles ou collectives, ou encore pour créer des
zones de résistance contre certaines formes d’oppression

“ Le symbole est ce que unit par delà les distances , ce qui réunit , ce qui porte avec lui , ce
qui communique . C’est une matérialité qui porte en elle l’immatériel, une chose visible qui
montre l’invisible , un geste qui signifie une valeur . ”
JEROME MONET , dans son ouvrage la symbolique des lieux , P : 88

Bref , L’espace est constitué


d’un lieu physique, d’une expéri-
ence vécue et de significations
symboliques qui lui confèrent
une identité propre .

figure 59 : schema synthetique de la symbolique de l’es-


pace - source : illustration personnelle

73
Chapitre III : Recon gurer un sensible commun .

B-3-1 Le partage , une action pour l’interet commun :

Le partage implique de partager une ressource ou un espace avec d’autres personnes.


Dans son sens limité, cela se réfère à l’utilisation commune ou alternative de biens finis,
tels qu’un patrimoine commun ou une résidence partagée. Cela peut également désigner
le processus de division et de distribution, notamment dans le partage des tâches entre
plusieurs personnes plutôt que d’être effectué par une seule personne.

Charles Maccio estime que le partage : “ est une concrétisation de la solidarité , sans
12
laquelle il n’est pas de société fraternelle , et meme de société , tout court . ”

Le partage peut se manifester sous diverses formes, allant du partage de souvenirs,


d’émotions, de repas, de biens jusqu’à celui d’espaces. Ces pratiques ont un impact sur la
construction de liens sociaux, nécessitent les interactions entre les individus et renforcent
le sentiment d’appartenance à une communauté.

Le partage est considéré comme un élément clé pour favoriser le bien-être collectif. En
effet, en partageant, les individus peuvent s’entraider, réduire les inégalités et contribuer à
une meilleure distribution des ressources. De plus, le partage peut également contribuer
à la préservation de l’environnement, en favorisant l’utilisation collective de ressources
limitées.

Dans la philosophie utilitariste, le partage est considéré comme un principe fondamental,


reflétant le principe que le plus grand bonheur pour le plus grand nombre est la mesure
du juste et de l’injuste. Cela signifie que le partage est considéré comme juste si cela
permet à un grand nombre de personnes de bénéficier d’un bien ou d’une ressource,
plutôt que de laisser ces avantages à un petit groupe de privilégiés.

B-3-2 L’espace partagé :

Un lieu de pratique collective où les individus peuvent partager des intérêts communs
et interagir les uns avec les autres. Ce lieu peut être ouvert au public ou réservé à une
certaine catégorie de personnes, répondant à des besoins sociaux, culturels, spirituels,
politiques, éducatifs, voire commerciaux .

Les espaces partagés sont des lieux où les interactions sociales sont valorisées. Ils sont
conçus comme des îlots ouverts où les espaces extérieurs offrent les échanges entre les
individus. Ces lieux sont souvent situés entre des zones intégrées et ont pour vocation de
dissoudre les frontières entre les espaces publics et privés, offrant une transition fluide
entre les deux. Les espaces partagés ont un impact positif sur la qualité de vie et la sécu-
rité dans les communautés, en favorisant le développement de liens sociaux forts et la
création d’un sentiment de communauté.

74
12 - Solidarité par le partage du travail et des revenus, charles maccio ,publié en 1995
II - Les espaces partagés : un facilitateur social

B-4 L’espace partagé dans l’histoire :

L’espace partagé a joué un rôle important dans l’histoire de l’humanité, même si le concept
en tant que tel est relativement récent. Dans de nombreuses cultures, les espaces publics
tels que les places, les marchés, les jardins, les bains publics, les temples ou les églises
ont constitué des lieux de rencontre et d’interaction sociale, où les communautés se
rassemblaient pour échanger des nouvelles, discuter de politique ou de religion, ou
encore pour socialiser.

Chez les anciens Grecs , l’espace public jouait un rôle important dans la vie urbaine et
la formation de la démocratie athénienne. Les principales caractéristiques de l’espace
public grec étaient les places (agora) et les théâtres. L’agora était le centre de la ville
grecque, qui servait à la fois de place de marché, de lieu de rendez-vous social et de lieu
de rassemblement politique. Les citoyens peuvent y échanger des nouvelles, discuter
politique, débattre de questions légales et commerciales ou encore prendre part à des
événements culturels.

Les théâtres étaient également des espaces publics importants dans la Grèce antique.
Ils étaient utilisés pour des représentations artistiques telles que le théâtre, la musique
et la danse. Les pièces de théâtre étaient souvent interprétées de manière à souligner
les valeurs et les croyances de la communauté. Les citoyens pourraient y discuter de
problèmes sociaux et politiques et apprendre à penser de manière critique.

Dans la culture musulmane , les espaces partagés jouent également un rôle important
dans la vie sociale et communautaire. Les mosquées, en particulier, sont arrivées comme
des lieux d’interaction sociale pour les musulmans, où elles peuvent se rassembler pour
prier, discuter et interagir avec d’autres membres de la communauté. Les mosquées
offrent également des espaces pour des activités éducatives, des événements culturels
et des cérémonies communautaires.

En outre, les espaces publics tels que les marchés, les parcs et les espaces récréatifs
sont également des espaces partagés importants chez les musulmans. Les marchés
(souks) sont des lieux de rencontre pour les commerçants et les acheteurs, où ils peuvent
discuter et discuter des produits, et des prix. Les parcs et autres espaces récréatifs sont
des lieux de rencontre populaires pour les familles et les amis, où ils peuvent se détendre
et passer du temps ensemble.

Au cours de la période moderne, les espaces partagés ont été mis à profit pour les
événements politiques, historiques et culturels. Les lieux publics ont été des lieux de
rassemblement pour les mouvements politiques, tandis que les festivals, foires et
carnavals sont restés des exemples d’espaces festifs et culturels partagés.

75
Chapitre III : Recon gurer un sensible commun .

figure 60 : forum romain source : pinterest

figure 61 : L’agora grec, source : pinterest

figure 62 : la mosquee oomayyade de damas , source : pexels

76
II - Les espaces partagés : un facilitateur social

B-4-1 L’espace partagé de nos jours :


De nos jours, les espaces partagés jouent un rôle vital dans la société moderne. Ils englobent
une variété d’environnements tels que les centres communautaires, les espaces de
coworking, les parcs, les lieux publics, et même les espaces publics numériques. Bien plus
que de simples endroits de rassemblement, ces espaces sont devenus des plateformes
dynamiques pour la création, le développement d’idées, de projets et de décisions qui
exercent une influence significative sur notre vie quotidienne. En effet, l’espace partagé
ne se limite pas à un simple lieu physique, il transcende les frontières matérielles pour
devenir le catalyseur de l’innovation, de la collaboration et du progrès.

Dans cette optique, les centres communautaires sont devenus des hubs d’activités
sociales et culturelles, offrant un espace où les membres de la communauté peuvent
se réunir, partager des connaissances et discuter des enjeux locaux. Les espaces de
coworking ont révolutionné la façon dont les professionnels travaillent en favorisant la
collaboration entre individus et entreprises, tout en offrant un environnement flexible et
créatif.

Les parcs et les espaces publics sont devenus des lieux de rencontre essentiels, offrant
des espaces de détente, de jeu, de sport et de socialisation pour les résidents des villes
et des quartiers. En parallèle, les espaces publics numériques ont élargi cette notion
d’espace partagé en créant des plateformes en ligne où les gens peuvent se connecter,
partager des idées, influencer les politiques et prendre des décisions collectives.

figure 63 : image illustrant un coworking space situé en angleterre - source : Pexels

77
Chapitre III : Recon gurer un sensible commun .

B-5 L’appropriation de l’espace partagé par


l’homme :
B-5-1 L’appropriation de l’espace :

Le but de cette étape de notre étude est d’analyser la relation entre l’être humain et son environnement
spatial afin de comprendre les mécanismes d’appropriation de cet espace.

“ C’est à partir de lui meme que l’etre humain appréhende son espace : les distances , les
hauteurs , les volumes , les couleurs , les textures , les repéres ... ”

Moles and Rohmer , Psychologie de l’espace , 1973

Il est manifeste que l’être humain joue un rôle central dans la construction de l’espace. En effet, il en explore
les contours, en imagine les possibilités, en tire profit et lui donne un sens.

“...Partout, nous devons “vivre” l’expérience spatiale ; nous devons y entrer nous-même, nous
sentir partie et “unité métrique” de l’organisme architectural, nous devons être nous-mêmes
dans l’espace. Tout le reste est utile, nécessaire, fécond, mais ne fait que préparer cette heure à
laquelle, nous-mêmes, physiquement, spirituellement, humainement, nous vivons les espaces.”

BRUNO ZEVI , apprendre à voir l’architecture 1959, P35

L’appropriation de l’espace implique l’utilisation, la modification et la personnalisation de l’environnement


pour qu’il convienne à son style de vie, à ses besoins et à ses préférences, en fonction de son vécu, de
ses pensées ainsi que de son patrimoine culturel et religieux. Cette appropriation nous permet de vivre
des expériences uniques, de conserver des images mémorables, de créer des souvenirs et d’acquérir de
nouvelles idées. En résumé, l’appropriation de l’espace se définit comme une série d’actions quotidiennes
qui influent sur le comportement d’un individu vis-à-vis de son environnement . Dans ce contexte Bruno zevi
affirme : “ nous acquerrons comme un nouvel organe , le sens de l’espace , l’amour
de l’espace , l’exigence de la libérté dans l’espace... parce que l’espace n’est pas
seulement une cavité ,< négation de solidité > , il est vivant et positif . il est dans
tous les sens du terme , il est une réalité vécue ”

Il est essentiel de tenir compte de la disposition des usagers et de la variété des éléments lors de la conception
d’espaces, en particulier pour les espaces collectifs et partagés. Cela permettra aux utilisateurs de créer un
rituel qui répond à leurs besoins au sein de l’espace. En conséquence, la conception des espaces doit être
pensée de manière à offrir cette souplesse aux usagers.

78
II - Les espaces partagés : un facilitateur social

B-5-2 L’appropriation de l’espace partagé au Maroc :

L’espace partagé au Maroc est un espace public urbain qui est le théâtre de multiples
usages, pratiques et représentations de la part des habitants, des visiteurs et des
acteurs institutionnels. Il s’agit d’un espace qui reflète la diversité et la complexité
de la société marocaine, ainsi que les dynamiques et les enjeux qui la traversent. Les
espaces publics au Maroc sont utilisés pour des activités variées, allant des interactions
sociales informelles à la protestation politique organisée. En effet, les Marocains utilisent
ces espaces pour exprimer leur identité, leur appartenance communautaire et leurs
aspirations. Ils y manifestent leur culture, leur religion, leur langue, leur genre, leur classe
sociale, etc. Ils y nouent des liens de solidarité, d’entraide, de convivialité, mais aussi
de conflit et de compétition. Ces espaces sont également un moyen de revendication
de droits et de réclamations de justice sociale. Ils sont le lieu où les citoyens expriment
leurs opinions, leurs critiques, leurs demandes et leurs propositions. Ils sont le lieu où les
mouvements sociaux se mobilisent, se rassemblent et se font entendre. Ils sont le lieu
où les acteurs institutionnels interviennent, régulent, contrôlent ou accompagnent les
usagers.

figure 64 : images illustrantl’appropriation de l’espace public au


maroc - source : bing Ai
79
Chapitre III : Recon gurer un sensible commun .

L’appropriation de l’espace partagé au Maroc peut également être formelle ou informelle, selon le degré de
régulation et de légitimité des usages de l’espace public. Les formes d’appropriation informelles incluent
l’utilisation de l’espace public pour des activités non supposées, telles que la vente informelle de produits
ou la construction de petites structures. Ces formes d’appropriation témoignent souvent d’une situation de
précarité, de marginalisation ou de résistance des usagers face aux normes et aux contraintes imposées par
les autorités publiques. Elles peuvent aussi exprimer une créativité, une diversité et une vitalité sociale dans
l’espace public. Les formes formelles d’appropriation, quant à elles, comprennent les activités organisées
par les autorités publiques, les associations et les ONG, comme les événements culturels et les projets de
développement local. Ces formes d’appropriation visent généralement à valoriser, à animer ou à sécuriser
l’espace public, en impliquant parfois la participation des usagers. Elles peuvent aussi refléter une volonté
de contrôle, de normalisation ou de domination de l’espace public par certains acteurs.

Le phénomène de l’appropriation de l’espace partagé au Maroc peut être aussi esthétique ou politique.
L’expression artistique dans l’espace public, telle que la peinture murale ou les installations artistiques,
peut être considérée comme une forme d’appropriation esthétique. D’autre part, la contestation sociale
à travers des mouvements de protestation ou de revendication de droits peut être vue comme une forme
d’appropriation politique de l’espace public.

Enfin, l’appropriation de l’espace partagé au Maroc peut être pacifique ou conflictuelle. Les formes
pacifiques incluent la coexistence et le partage de l’espace public entre les différents usagers, tandis que
les formes conflictuelles incluent la compétition pour l’utilisation de l’espace public, ainsi que les tensions
entre les différents groupes sociaux.

En somme, l’appropriation de
l’espace partagé au Maroc est un
phénomène complexe et évolutif
qui révèle les rapports de force, les
négociations et les compromis entre
les différents acteurs impliqués dans
la production et la gestion de l’espace
public urbain. Il est donc important
de promouvoir une appropriation
positive et inclusive de l’espace public
afin de créer des communautés
plus solidaires et de favoriser la
citoyenneté active au Maroc.

figure 65 : rue al mowahidine , Rabat - source : auteur

80
II - Les espaces partagés : un facilitateur social

SYNTHESE :
En modifiant ces attributs, on peut conclure que la rue, en tant qu’espace public, est un exemple parfait
d’espace partagé, propice à la vie et aux échanges.

2 3

81
Chapitre III : Recon gurer un sensible commun .

B-6 La rue comme espace partagé :

D’après les chercheurs en sciences humaines, la rue est considérée comme une forme urbaine fondamentale
qui favorise l’élaboration d’une civilisation en tant que lieu propice aux interactions, aux confrontations et
aux rencontres. Cette structure urbaine constitue l’essence même de la ville et offre un espace de vie, de
réminiscence historique, de mémoire et d’expression

“ la rue est ce par quoi la visibilité de toute chose dans la ville est rendue possible ”

Henri GAUDIN , considérations de l’espace , 2003 , P:56

La rue est perçue comme une frontière entre l’espace public et l’espace privé, marquant ainsi l’identité
urbaine d’une ville par sa configuration et sa disposition .

B-6-1 La rue : un bien commun .

“ la rue est l’espace de d’expérience de l’altéralité et en cela est comme le lieu de naissance de
l’espace public ”
Jean marc besse , l’espace public : espace politique et
payasage familier , 2006 , P:09

En se basant sur la définition d’un espace public, on peut affirmer que la rue ne se limite pas uniquement
à être ouverte à tous les citoyens pour diverses activités. Elle peut être considérée comme une zone de
communication et de diversité.

figure 66 :images illustrant la rue comme un bien commun -


source : pexels
82
II - Les espaces partagés : un facilitateur social

B-6-2 La rue : un espace de vie urbaine .

A / Un espace de manifestation

La rue est souvent le lieu de rassemblement


de nombreux citoyens pour protester à
diverses occasions. Elle devient alors un
terreau fertile pour les manifestations,
offrant un moyen d’expression pour faire
passer un message, lutter et résister
contre des décisions politiques, culturelles,
religieuses ou sociales...

figure 67 : contestation au centre ville à casablanca


- source : google
B / Un espace de festivité

La rue est un lieu de rassemblement où les


gens se retrouvent pour célébrer divers
événements tels que leurs fêtes nationales,
religieuses, traditionnelles, culturelles et
leurs festivals. Cet aspect festif donne à la
rue un caractère particulier, en faisant une
scène culturelle et sociale pendant ces
occasions spéciales.

En effet, lors de ces événements, la


rue prend vie avec des manifestations
artistiques telles que des concerts, des
parades, des danses traditionnelles, des
figure 68 : spectacle acrobatique au centre ville à
expositions d’art, des défilés de mode, casablanca - source : google
etc. également de nombreux visiteurs,
prévoient une ambiance conviviale et
festive.

En plus de renforcer les liens sociaux


et culturels entre les membres de la
communauté, ces événements attirent
souvent des touristes, contribuant ainsi
au développement économique local. La
rue devient alors un espace de rencontre
et d’échange où les visiteurs peuvent
découvrir et apprécier les traditions et la
culture de la région.
figure 69 : projection d’une emission au wunterpel
square à eindhoven - source : google
83
Chapitre III : Recon gurer un sensible commun .

C / Un espace d’exposition artistique :

Le street art et le théâtre de rue sont des


illustrations manifestes du fait que la rue est un
lieu privilégié pour l’expression artistique. En
effet, cette réappropriation de l’espace public
offre une occasion unique aux artistes de
toutes sortes d’exprimer leur créativité à travers
diverses interventions dans la rue. Les artistes
trouvent souvent refuge dans cette dimension
urbaine pour apporter une atmosphère
festive et une expression libre aux rues et aux
spectateurs.
figure 69 : graffiti murale à casablanca - source :
google

D / Un espace commercial :

La rue, en tant qu’espace commercial,


héberge une variété de types de commerces,
chacun selon sa propre manière. D’une part,
il y a les marchands informels qui exposent
leurs marchandises dans la rue sans être
attachés à un emplacement fixe ou stable. Ces
commerçants, souvent appelés “vendeurs
ambulants”, se déplacent dans différents
endroits de la ville et vendent une grande
variété de produits, allant de la nourriture et
des boissons aux vêtements et aux articles figure 70 : vendeurs de legumes ambulant à casablanca -
source : auteur
ménagers. Bien que ces commerçants ne
soient pas réglementés, ils sont une source
de revenus importants pour de nombreuses
personnes et contribuent à l’activité
économique locale.

D’autre part, il y a les commerces de rue


formels, tels que les étals et les kiosques. Ces
commerçants sont autorisés à exploiter leur
entreprise dans un emplacement fixe sur la voie
publique, mais doivent respecter les règles et
les réglementations en matière d’occupation
de l’espace public. Ces commerces offrent
une variété de produits et services, tels que
des fruits et légumes frais, des journaux et
magazines, des fleurs, des vêtements et des
figure 71 : vendeurs de fast food à casablanca - source :
souvenirs, pour n’en nommer que quelques- auteur
uns
84
II - Les espaces partagés : un facilitateur social

B-6-3 La rue : un deuxieme chez soi .

La notion de “chez soi” est une idée qui englobe les habitudes et les rituels que l’on a dans un espace, qu’il
soit privé ou public. La rue est un endroit où les gens peuvent se sentir chez eux, grâce à des interactions
sociales et des relations amicales. En effet, les citoyens peuvent se réapproprier la rue grâce à des activités
sociales et des pratiques qui témoignent de cette théorie.

Les activités organisées dans la rue, comme les fêtes de quartier et les événements nationaux, sont l’occasion
de renforcer les liens sociaux et de créer une ambiance de convivialité. Les rituels et les habitudes de la vie
quotidienne peuvent également se poursuivre dans la rue, tels que les discussions informelles entre voisins
ou les jeux d’enfants.

En somme, la rue peut être considérée comme un prolongement de la maison, un lieu où les gens se sentent
chez eux et peuvent établir des relations sociales. La convivialité de la rue est essentielle pour le bien-être
et la qualité de vie des citoyens, et devrait être prise en compte dans la planification urbaine pour créer des
espaces publics accueillants et chaleureux.

Synthèse

Selon l’étude élaborée sur les espaces partagés, notamment les rues qui
rassemblent des personnes pour des pratiques diverses, il est essentiel
que ces espaces répondent simultanément à différents besoins. Ainsi,
pour concevoir efficacement ces espaces et atteindre leur objectif
principal, il est crucial d’impliquer les futurs utilisateurs dès le début du
processus de conception.

En s’appuyant sur cette observation ainsi que sur l’étude de l’approche


participative en architecture et en urbanisme et sur l’analyse du contexte
d’intervention, il est clair que cette approche est la meilleure pour atteindre
nos objectifs. En impliquant les usagers dans le processus de conception,
nous pouvons mieux comprendre leurs besoins et leurs attentes, ce qui
nous permettra de concevoir des espaces publics plus adaptés et plus
conviviaux. En fin de compte, une approche participative peut garantir
que les espaces publics soient conçus pour répondre aux besoins réels
des usagers et pour améliorer la qualité de vie de la communauté locale.

85
Chapitre III : Recon gurer un sensible commun .

C - L’architecture durable

C-1 C’est quoi un “ Green building ” ?

SOCiAL ENViRONNEMENT ECONOMiE

L’insertion de l’approche green building de


nos jours est très importante pour faire face
aux défis du changement climatique, de la
raréfaction des ressources naturelles, de la
pollution de l’air et de l’eau, et de la santé et du
bien-être des occupants des bâtiments. Voici
quelques raisons qui expliquent l’importance
du green building :

• économiser l’énergie et l’eau, pour réduire


les émissions, les coûts et la dépendance
aux combustibles fossiles
• utiliser des matériaux écologiques, pour
réduire les impacts sur l’environnement et
les déchets
• assurer un bon environnement intérieur,
pour améliorer la santé et le bien-être des
occupants
• respecter la biodiversité et l’écologie, pour
protéger et restaurer les écosystèmes et
le paysage urbain
• valoriser le patrimoine culturel et
architectural, en tenant compte des
spécificités locales et de la participation
sociale
figure 72 : illustration de l’art work : going green by
peter senveston - source : pinterest

86
III - Green building

“Le concept de “green building” représente une approche


novatrice et essentielle dans le domaine de l’architecture
contemporaine. Il s’agit d’une réponse directe aux défis
environnementaux et énergétiques auxquels nous sommes
confrontés aujourd’hui. Un bâtiment écologique intègre des
principes de développement durable tout en mettant l’accent
sur l’efficacité énergétique, la réduction des émissions de gaz
à effet de serre et l’utilisation responsable des ressources
naturelles.

“ L’UNiVERS N’EST PAS TENU


D’ETRE EN PARFAiTE HARMONiE
AVEC L’AMBiTiON HUMAiNE ”
Carl SAGAN

Les bâtiments écologiques adoptent des stratégies


de conception qui visent à minimiser leur empreinte
environnementale. Cela peut inclure l’utilisation de matériaux
durables et recyclés, la mise en place de systèmes d’isolation
efficaces, l’installation de systèmes de gestion de l’eau pour la
collecte et le recyclage des eaux pluviales, ainsi que l’intégration
de sources d’énergie renouvelable telles que l’énergie solaire ou
éolienne.

De plus, les bâtiments écologiques sont conçus pour offrir


un environnement intérieur sain et confortable. Cela peut
être réalisé grâce à une ventilation adéquate, à l’utilisation de
matériaux non toxiques et à une optimisation de l’éclairage
naturel. Ces facteurs contribuent à la santé et au bien-être des
occupants, tout en réduisant la consommation d’énergie liée au
chauffage, à la climatisation et à l’éclairage artificiel.
la planification et la conception de batiments sont guidées par
plusieurs objectifs . Parmi ceux-ci, les plus couramment admis
visent à réduire l’impact sur l’environnement .

87
Source : Ten shades of green : architecture and the natural world paperback
Peter buchanan
Chapitre III : Recon gurer un sensible commun .

C-2 Quels objectifs pour un “ Green building ” ?

OBJECTiFS GÉNÉRAUX :

• Atténuer le degré du réchauffement climatique grace à la conservation de l’énergie .


• Réduire les conséquences environnementales de l’exploitation du charbon, du gaz naturel et du pétrole,
notamment les fuites de pétrole ; et la contamination due à l’hydraulique et la fracturation pour le gaz
naturel .
• Réduire la pollution de l’air , de l’eau et du sol .
• Protéger les sources d’eau potable .
• Réduire la pollution lumineuse qui peut perturber les ecosystemes nocturnes .
• Préserver les écosystèmes et la richesse du vivant, en tenant compte des espéces vulnérables et en
danger d’extinction.
• Eviter les changements superflus et définitifs des sols cultivables en usage non agricole.
• Reduire l’utilisation des décharges

OBJECTiFS D’AMÉLiORATiON DE LA SANTÉ


ET DU CONFORT HUMAiN :

• Améliorer la qualité de l’air intérieur .


• Améliorer la qualité de l’eau intérieure
• Augmenter le confort thermique .
• Réduire la pollution sonore .
• Améliorer le moral , l’humeur et l’ambiance de vie .

OBJECTiFS ECONOMiQUES :

• Reduire les couts de l’energie .


• Améliorer la productivité .
• Creer des emplois verts .
• Augmenter l’attraction du marché .
• Améliorer les relations publiques .

88
Source : Architecture verte pour un avenir durable , Cayetano cardelus
III - Green building

OBJECTiFS POLiTiQUES :

• Reduire la dépendance aux sources de


carburants .
• Accroitre la compétitivité nationale .
• Eviter l’épuisement des combustibles non
renouvelables , tels que le pétrole , le charbon
et gaz naturel .
• Réduire les contraintes et charges sur
les réseaux électriques et les risques de
coupures de courant .

OBJECTiFS SOCiAUX ET HUMAiNS :

• Suivre des pratiques de travail équitables .


• Faciliter l’accès aux personnes handicapés .
• Protéger les parcs .
• Protéger les consommateurs .
• Fournir des logements abordables .
• Préserver les structures historiques .

C-2 Codes , Normes et certifications :

Ces dernières années, de nombreux codes, normes et directives


de construction écologiques ont émergé. Chacun d’entre eux
témoigne d’un précieux engagement envers la préservation de
l’environnement et de la santé humaine. Chacune de ces initiatives
exprime subtilement des opinions et des valeurs divergentes.

Chaque code et norme, dans leur essence, a contribué à faire


progresser l’effort de construction écologique. Cependant,
comme toutes les créations humaines, ils sont susceptibles de
comporter des imperfections. Ces codes et normes comprennent
généralement des dispositions visant à sélectionner un site
approprié, à conserver l’eau, à économiser l’énergie, à choisir des
matériaux responsables et à assurer la qualité de l’environnement
intérieur.

89
Chapitre III : Recon gurer un sensible commun .

C-2-1 Les codes :

Nous commençons par les codes de construction, qui sont des règles et des réglementations établies
pour garantir la sécurité et la qualité des constructions. Ces codes sont généralement établis au niveau
national ou local et peuvent varier d’un pays à l’autre.

Dans le contexte des États-Unis, le code de construction principal est le Code du bâtiment international
(IBC), qui établit les exigences de base pour la construction de bâtiments. Il couvre divers aspects tels que
la sécurité structurelle, la protection contre les incendies, l’accessibilité aux personnes handicapées, etc.

En plus de l’IBC, il existe d’autres codes auxiliaires qui complètent les exigences du code principal dans
des domaines spécifiques. Par exemple, le Code mécanique international (IMC) définit les normes
pour les systèmes de chauffage, de ventilation et de climatisation, tandis que le Code international de la
conservation de l’énergie (IECC) établit des exigences pour l’efficacité énergétique des bâtiments.

Dans le domaine de la construction écologique, des normes et des réglementations supplémentaires sont
souvent mises en place. Ces normes peuvent inclure des exigences spécifiques pour la conservation de
l’eau, l’utilisation de matériaux durables, la qualité de l’environnement intérieur, etc. Les projets de construction
doivent se conformer à ces exigences pour être considérés comme respectueux de l’environnement.

En résumé, les codes de construction, les normes et les réglementations jouent un rôle crucial dans la
garantie de la sécurité, de la qualité et de la durabilité des constructions. Ils établissent des exigences
minimales à respecter et peuvent varier en fonction du pays et de la région. Dans le contexte de la
construction écologique, des normes spécifiques sont mises en place pour promouvoir des pratiques
respectueuses de l’environnement et de l’efficacité énergétique.

figure72 : image illustrant les 4 codes de la construction durable - source : Architecture verte
pour un avenir durable , Cayetano cardelus

90
III - Green building

C-2-2 Les certifications :

Le Leadership in Energy and Environmental Design (LEED®) est un programme de certification des bâtiments
verts qui a gagné une place prépondérante parmi les normes et codes de construction écologique. Il a été
initialement lancé aux États-Unis en 1993 et continue d’étendre son influence à travers le monde.

Le LEED se concentre sur six principaux domaines de crédit : les sites durables, l’efficacité de l’eau, l’énergie
et l’atmosphère, les matériaux et ressources, ainsi que la qualité de l’environnement intérieur. Ces domaines
sont désormais intégrés au vocabulaire de la conception des bâtiments écologiques.

Le système de notation du LEED a été développé par le U.S. Green Building Council (USGBC) en collaboration
avec ses membres, tels que les agences gouvernementales fédérales, étatiques et locales, les fournisseurs,
les architectes, les ingénieurs, les entrepreneurs et les propriétaires immobiliers. Ce système de notation
est continuellement évalué et affiné en réponse aux nouvelles informations et aux évolutions du secteur.

Le programme LEED propose quatre niveaux de certification, basés sur des points accumulés :

Certifié : 40-49 points - Argent : 50-59 points - Or : 60-79 points - Platine : 80 points et plus

figure 73: image illustrant les 4 certifications leed de la construction durable - source : Architecture verte pour un
avenir durable , Cayetano cardelus

EN CONCLUSiON :

Le programme de certification LEED est devenu un


référentiel important pour la construction de bâtiments
écologiques. Il évalue les performances environnementales
selon plusieurs critères et offre une reconnaissance
officielle aux bâtiments respectueux de l’environnement.

91
Chapitre III : Recon gurer un sensible commun .

C-3 La maison traditionnelle marocaine et son


rapport écologique :

La maison traditionnelle marocaine, souvent désignée sous les termes “ ” ou “ ”, se distingue


par sa conception minutieuse qui s’harmonise de manière exceptionnelle avec l’environnement naturel
et climatique du Maroc. Cette harmonie entre l’architecture et la nature est le fruit d’une compréhension
profonde des ressources locales et des conditions climatiques, ainsi que d’une application ingénieuse de
principes écologiques qui maintiennent la durabilité et le respect de l’écosystème environnant.

C’est également une démonstration de l’utilisation astucieuse de matériaux locaux et durables . Les
ressources naturelles disponibles à proximité sont employées pour construire des structures solides et
durables. Le pisé, qui est un mélange d’argile et de terre tassée, ainsi que la pierre, sont des éléments de
base de cette architecture. Cette utilisation de matériaux locaux réduit l’empreinte carbone associée au
transport de matériaux sur de longues distances.

figure 74 :image illustrant des maisons traditionelles marocaines - source : Pexels

C-3-1 Le patio :

“ La cour n’est ni dehors ni dedans , ou plutot elle est vécue à la fois comme dehors et dedans : comme
le dedans d’une masse enveloppante et le dehors d’une ensemble de locaux aveugles à toutes autres
sollicitation de l’air libre ”
Georges Alexandroff , Soleil et energies naturelles dans l’habitat , 1982.
92
III - Green building

La maison traditionnelle s’ouvre vers le ciel , le patio : cour


intérieure autour de laquelle gravitent les autres espaces , est la
pièce centrale de la maison et son unité de composition . Chaque
unité de résidence est organisée autour d’une cour centrale .

Le patio ou wesst dar , permet une connexion entre les


différentes pièces de la maison , l’ouverture des piéces vers cet
• UNE CONNEXiON ENTRE
espace central renforce l’interaction et la communication entre
les membres de la famille. C’est un élément de convergence LES DiFFÉRENTES PiÈCES
central qui favorise l’interaction des habitants de la maison . DE LA MAiSON

Le patio crée aussi une connexion avec les élements naturels : la


lumiére naturelle , l’eau des fontaines et des bassins , la végetation
, et l’élément minérale des revetements , ce qui favorise la création
d’un milieu agréable , ouvert au ciel et animé par le mouvements
de ses nuages , offrant une ambiance unique .
• FAVORiSER
L’organisation spatiale des maisons , de meme que l’organisation
L’iNTERACTiON DES
urbaine , vise à maitriser les conditions climatiques et offrir un USAGERS DE L’ESPACE
cadre de vie avec un confort optimale . En plus des fonctions
sociales , le patio constitue un systeme d’échange thermique . Il
permet l’aération et l’ensoleillement de la plupart des pièces de
la maison .

Selon l’orientation et l’ensoleillement des pièces en fonction des • UNE CONNEXiON


saisons , les familles vont privilégier l’utilisation d’un espace par ENTRE LES DiFFÉRENTS
rapport à un autre
ÉLEMENTS NATURELS

EAU DES FONTAiNES

VEGETATiON

LUMiERE NATURELLE

• CREATiON D’UN
MiLiEU AGRÉABLE

93
figure 75 : Plan rdc d’une maison traditionnelle marocaine - source : LE
JARDIN ET LA MAISON ARABES au maroc / Jean laparade 1925
Chapitre III : Recon gurer un sensible commun .

C-3-2 Ouvertures et hauteurs sous plafond :


Les maisons traditionnelles se caractérisent par des pièces
spacieuses et lumineuses. Les hauteurs sous plafond sont
importantes, dépassant souvent les 3 mètres. Cette hauteur permet
à l’air frais de circuler librement dans la pièce, ce qui favorise le
confort thermique. • LA HAUTEUR DES
OUVERTURES
En effet, l’air frais, plus dense, se situe au niveau du sol et pénètre PERMET À
dans la pièce par les ouvertures, situées en bas des murs. L’air
L’AiR FRAiS
chaud, moins dense, remonte vers le haut de la pièce et est évacué
par des ouvertures situées en général au-dessus de la porte.
DE CiRCULER
LiBREMENT DANS
Cette circulation d’air naturel permet d’éviter la condensation et les LES PiECES
moisissures, et de conserver une température confortable dans la
pièce, été comme hiver.

De plus, les ouvertures situées en bas des murs permettent à la


lumière naturelle de pénétrer plus facilement dans la pièce. Cela
crée une ambiance chaleureuse et conviviale, et favorise la sensation
d’espace.

Les hauteurs sous plafond importantes et les ouvertures situées en


bas des murs sont des caractéristiques essentielles des maisons
traditionnelles. Elles contribuent à la fois au confort thermique et au • FLEXiBiLiTÉ
bien-être des occupants. EN TERMES DE
TEMPÉRATURE,
D’AÉRATiON ET
D’ENSOLEiLLEMENT

figure 76 : portes et fenetres des pieces dans une maison traditionelle


marocaine - source : illustration personnelle

Les grandes portes des pièces des maisons traditionnelles sont une
caractéristique importante de l’architecture. Elles sont conçues pour • CREATiON
offrir une grande flexibilité en termes de température, d’aération et D’UN MiLiEU
d’ensoleillement. CONFORTABLE
ET AGRÉABLE
Les portes peuvent atteindre deux mètres de largeur et trois mètres
de hauteur. Elles sont généralement placées à quelques centimètres
du sol, ce qui permet à l’air de circuler librement.
Pendant la journée, les portes sont presque toujours ouvertes. Cela
permet à la lumière naturelle de pénétrer dans la pièce et à l’air frais
de s’y infiltrer.
94
C-3-3 Moucharabieh :

• LES
MOUCHARABiEHS
SE PRÉSENTENT
SOUS DES GRiLLES
EN BOiS SCULPTÉ
OU EN PLÂTRE

figure 77 : Un exemple de moucharabieh traditionnel - source : google

Le moucharabieh marocain, en agissant comme une barrière


naturelle dans la conception architecturale moderne, joue un rôle
essentiel en matière d’efficacité énergétique et de durabilité. Cette • LES
analogie avec un filtre protecteur sur une lentille d’appareil photo MOUCHARABiEHS
peut être approfondie pour mieux comprendre ses avantages SONT ÉGALEMENT
écologiques.
UN ÉLÉMENT
: Tout comme un
iMPORTANT
filtre protège la lentille de la poussière, des égratignures et d’autres DE L’iDENTiTÉ
dommages, le moucharabieh marocain agit comme une première CULTURELLE
ligne de défense contre les éléments extérieurs. Il empêche la chaleur MAROCAiNE. ILS
excessive de pénétrer dans le bâtiment, notamment la surchauffe TÉMOiGNENT DE
en été, et bloque le vent froid en hiver, créant un microclimat plus L’ARTiSANAT ET DE
confortable à l’intérieur. En cas de fluctuations de température, il L’ART MAROCAiNS
limite également les besoins en chauffage et en climatisation. TRADiTiONNELS.
: Le moucharabieh
marocain est conçu de manière à permettre une circulation d’air
adéquate tout en filtrant la lumière naturelle. Cela réduit la nécessité
d’éclairage artificiel et de systèmes de climatisation, ce qui réduit la
consommation d’énergie. La lumière naturelle est également plus
agréable et contribue au bien-être des occupants du bâtiment.
• PRESERVER
: En limitant L’iNTiMiTÉ DES
la dépendance à la climatisation et à l’éclairage artificiel, le HABiTANTS ET
moucharabieh marocain contribue à réduire la consommation CONTROLER LE
d’électricité, ce qui a un impact positif sur la facture énergétique du
FLUX D’AiR ET DE
bâtiment. Cela permet également de réduire les émissions de gaz
à effet de serre associées à la production d’électricité à partir de
LUMiERE
sources non renouvelables.

95
EN CONCLUSiON :

Voici quelques principes écologiques utilisés dans la conception et la construction de ces


maisons traditionnelles :

: Les maisons : Les maisons


traditionnelles marocaines sont généralement traditionnelles intègrent souvent des systèmes
orientées de manière à maximiser l’utilisation de collecte d’eau de pluie dans leurs cours
de la lumière naturelle et à bénéficier des vents centrales, contribuant ainsi à la conservation de
dominants. Cette orientation stratégique aide à l’eau et à la recharge des nappes phréatiques.
réguler la température intérieure et à réduire la
dépendance à la climatisation ou au chauffage
artificiel. : L’architecture marocaine traditionnelle
présente des motifs décoratifs complexes,
: Les maisons tels que les moucharabiehs, qui permettent
traditionnelles marocaines intègrent souvent la circulation de l’air tout en offrant intimité et
un espace central ou un patio intérieur qui protection contre le soleil direct.
permet la circulation de l’air et la création
d’une ventilation naturelle. Cet espace offre : La
également une source de lumière naturelle et construction et l’entretien des maisons
crée un environnement rafraîchissant. traditionnelles marocaines impliquent souvent
des artisans locaux, favorisant ainsi l’économie
: Les maisons locale et la préservation des compétences
traditionnelles sont construites à partir de artisanales traditionnelles.
matériaux locaux tels que le pisé (mélange
d’argile et de terre), la pierre et le bois. L’utilisation
de matériaux disponibles localement réduit
l’empreinte carbone associée au transport et
favorise la durabilité.

: Les murs épais en pisé ou


en pierre offrent une isolation naturelle contre
les variations de température. Ces murs massifs
retiennent la fraîcheur pendant la chaleur de la
journée et la libèrent lentement pendant la nuit.

: Les maisons traditionnelles


marocaines sont souvent dotées de toits
en terrasse, qui ont plusieurs avantages. Ils
fournissent un espace extérieur supplémentaire
pour la détente, la culture de plantes en pot et
la collecte d’eau de pluie. De plus, les toits plats
réduisent l’effet de chaleur urbaine.

96
C-4 Exemple reférentiels : L’ecole maternelle de
Ouled Merzoug .

figure 78 : Photo de la cour interieure de l’ecole maternelle de ouled


merzoug - source : archdaily

L’école maternelle d’Ouled Merzoug est


construite sur des fondations en pierre
naturelle locale, avec des murs en pisé et un
toit plat fait de bois et de terre. À l’extérieur,
elle présente une finition intemporelle
composée d’un mélange de terre, de paille
et de sable. À l’intérieur, elle bénéficie d’une
finition en “nouss-nouss” poli, un équilibre
parfait entre la terre et le gypse, créant ainsi
une atmosphère aérée qui diffuse la lumière
du soleil de manière harmonieuse.

97
Concepts retenus :

figure 79 : photo de la toiture de l’ecole


maternelle ouled merzoug - source : archdaily

figure 81 : Photo de la façade principale de l’ecole maternel


archdaily

figure 80 : photo des ouvertures dans les murs 98


de l’ecole maternelle ouled merzoug - source :
archdaily
figure 82 : Photo de la cour interieure de
l’ecole maternelle de ouled merzoug -
source : archdaily

lle de ouled merzoug - source :

99
figure 83 : Photo des briques de terre de l’ecole
c o r p u s
referentiel
100
101
CENTRE COMMUNAUTAiRE
KAMWOKYA

Présentation et contexte de l’intervention :


Le Centre communautaire Kamwokya , situé à Kampala , en Ouganda , est
un projet de l’architecte Francis Kéré . Ce centre a été conçu pour servir de
lieu de rencontre pour les résidents du quartier Kamwokya, en offrant des
espaces pour des activités culturelles, des événements communautaires
et des formations professionnelles.

Francis Kéré a conçu le centre en collaboration avec des architectes et


des ingénieurs locaux, en utilisant des matériaux et des techniques de
construction durables et respectueux de l’environnement. Le centre a été
construit à partir de briques en terre crue, un matériau local abondant
et facilement accessible, qui est également résistant au climat chaud et
humide de l’Ouganda.

102
figure 84 : Photo du centre communautaire kamwokya - source : archdaily

103
figure 85 : Photos du centre 104
communautaire kamwokya - source :
archdaily
figure 86 : coupe sur le centre communautaire kamwokya - source : illustaration
avec retouches personnelles

PROGRAMME FONCTiONNEL

figure 87 : plan du centre communautaire kamwokya - source :


illustaration avec retouches personnelles

105
SYNTHESE :

figure 88 : Photo du centre communautaire kamwokya - source : archdaily

un aspect notable de la conception est l’implication de la communauté


locale dans la construction du centre . Les habitants ont été formés
pour participer à la construction, ce qui a non seulement créé des em-
plois locaux, mais a également renforcé le sentiment d’appartenance
et de responsabilité envers le centre .

figure 89 : Photo du centre communautaire kamwokya - source : archdaily

106
L’un des concepts clés utilisés dans la conception de ce centre est
l’utilisation de matériaux locaux et durables. Les architectes ont utilisé des
matériaux tels que le bois, le bambou et la brique pour créer une esthétique
naturelle et durable qui s’intègre harmonieusement dans l’environnement
environnant .

Le centre a été pensé pour que la circulation des visiteurs se fasse de façon
agréable et fluide. Les espaces communs sont aménagés pour favoriser les
échanges sociaux et créer un sentiment d’appartenance à une communauté.
Le centre offre ainsi une expérience conviviale et enrichissante aux visiteurs.

Concepts à retenir :

107
CENTRE CULTUREL
PiLARES

Présentation et contexte de l’intervention :

Le Centre culturel Pilarès est un projet de l’architecte mexicaine Rozana


Montiel. Situé à Mexico, au Mexique, ce centre a été conçu pour servir de
lieu de rencontre pour les résidents du quartier de Pilarès, en offrant des
espaces pour des activités culturelles et des événements communautaires.

L’intervention de Rozana Montiel dans la conception du Centre culturel


Pilarès a permis de créer un bâtiment qui répond aux besoins spécifiques
de la communauté locale, tout en offrant une souplesse et une adaptabilité
accrues pour les activités culturelles et communautaires. Le Centre
culturel Pilarès est un exemple remarquable de conception architecturale
participative et innovante qui intègre les besoins et les aspirations de la
communauté dans la conception de l’espace public.

108
figure 90 : Photo du centre culturel pilares - source : archdaily

109
figure 91 : Photo du centre culturel pilares - source : archdaily

figure 92 : dispatching fonctionnel du centre culturel pilares - source :


illustration personnelle

110
figure 93 : photos du centre culturel pilares - source : archdaily
figure 94 : axonometrie du centre
culturel pilares - source : archdaily

figure 96 : photo du centre culturel


pilares - source : archdaily

figure 95 : photo du centre culturel


pilares - source : archdaily

111
SYNTHESE :
L’un des concepts clés utilisés dans la conception de ce centre est l’utilisation de matériaux et de techniques
de construction traditionnels. Les architectes ont utilisé des briques fabriquées localement pour créer
une esthétique rustique et chaleureuse qui s’intègre parfaitement dans l’environnement environnant. Les
techniques de construction traditionnelles ont été utilisées pour maximiser l’efficacité énergétique du
bâtiment.

La conception du centre culturel de Pilares repose sur un concept important : la préservation culturelle. Le
centre rend hommage à la riche histoire et à la culture de la communauté locale, en mettant en valeur son
patrimoine et ses traditions. Le centre offre également un espace pour l’expression artistique et culturelle
contemporaine, en encourageant la créativité et l’innovation. Le centre culturel de Pilares est ainsi un lieu de
rencontre entre le passé et le présent, entre la mémoire et la création.

figure 94 : axonometrie eclatéedu centre culturel


pilares - source : archdaily

112
Concepts à retenir :
La participation communautaire a été un élément clé de la conception du centre. Les habitants de Pilares
ont été impliqués dès le début du projet, et leurs idées et leurs contributions ont été intégrées dans la
conception finale du centre. Cette approche participative a permis de créer un centre culturel qui répond
aux besoins et aux désirs de la communauté.

113
CENTRE COMMUNAUTAiRE
DE NALUWAN

figure 95 : photo du centre communautaire de naluwan - source : archdaily

Présentation et contexte de l’intervention :


Le Centre communautaire de Naluwan , situé à Taiwan, est un projet
de l’équipe de conception FieldEvo Studio en collaboration avec les
architectes LinBoYang. Ce centre culturel a été conçu pour servir de
lieu de rencontre pour les résidents locaux et les visiteurs, en offrant
des espaces pour des activités culturelles, des événements et des
expositions.

figure 96 : photo du centre


114
communautaire de naluwan - source :
archdaily
115
Le centre comprend des espaces pour
des expositions d’art, des spectacles de
musique et de théâtre, ainsi que des es-
paces pour des rencontres informelles
et des activités de loisirs. Les toits du bâ-
timent sont conçus pour collecter l’eau
de pluie, qui est utilisé pour l’irrigation figure 98 : dispatching fonction
communautaire de naluwan -
des jardins environnants. illustration personnelle

figure 97 : photos du centre 116


communautaire de naluwan - source :
archdaily
figure 97 : coupe sur le centre
communautaire de naluwan - source :
archdaily

figure 99 : photo du centre communautaire de naluwan -


PROGRAMME source : archdaily
FONCTiONNEL

sanitaires .

escalier payasagers .

espace d’exposition artisanale .

espace de detente .
nnel du centre
source : auditorium .

figure 100 : photo du centre communautaire de naluwan -


source : archdaily
117
SYNTHESE :

figure 101 : photos du centre communautaire de naluwan - source :


archdaily

La circulation au sein du Centre communautaire de Naluwan à


Taiwan a été conçue de manière à offrir une expérience de visite
agréable et uide pour les visiteurs. Les concepteurs ont utilisé une
approche holistique pour la circulation, en intégrant les éléments
naturels et les zones d’activités dans la conception de l’espace.

Un concept important utilisé dans la conception du centre est


l’intégration de la nature dans l’architecture. Les architectes ont
utilisé des jardins et des espaces verts pour o rir des zones de
détente pour les visiteurs , tout en offrant un environnement naturel
qui renforce l’expérience de visite.

118
Concepts à retenir :

119
120
intervention
121
A-1 Zone d’intervention :
A-1-1 / Délimitation et étude de la zone d’intervention :

Suite à l’analyse précedente , on a déterminé que l’intervention devait se concentrer sur la parcelle localisée
à l’intersection de la rue 60 , la rue 02 et la rue Moulay Abdesslam. Cette zone est principalement habitée,
avec quelques commerces de proximité également présents .

RUE 02

RUE 60

RUE MOULAY
ABDESSLAM HAY EL HASSANi

JARDiNS DERB
JDiD

RN320

BLOC SiDi
AL-KHADiR

figure 101 : delimitation de la zone d’etude -


122
source : illustration personnelle
A-1-2 / Site d’intervention :

Il s’agit d’une parcelle vide de


600m² avec un périmètre de
394m, entourée principalement
de bâtiments R+1 et R+2. Elle
possède un accès sur les quatre
côtés et fait partie des terrains
sélectionnés dans la catégorie
UC1, caractérisée par une forte
densité urbaine et la présence
de services d’activités et d’hab-
itat. Le coefficient d’occupation
des sols (COS) sur cette par-
celle est égal à 1, permettant
une utilisation maximale de la
superficie pour la construction
d’un nouveau bâtiment .

figure 102 : site d’intervention - source : 123


illustration personnelle
A-1-3 choix et critères du site :

figure 103 : parcelle d’intervention - source :


illustration personnelle

Parcelle d’intervention
90 m

figure 104 : parcelle d’intervention - source :


illustration personnelle
0 10 20

Le site d’intervention est le seul terrain disponible dans la zone encombrée et dense du
quartier de Hay El Hassani. Pour être approprié pour ue maison citoyenne , il devrait être
facilement accessible aux jeunes de la région, soit en transport en commun ou en voiture. De
plus, le terrain devrait être suffisamment grand pour accueillir les équipements nécessaires
pour les activités du centre de jeunesse, tels que des terrains de sport, des salles de classe et
des espaces de détente.

124
A-2 Dégager les besoins de l’usager :

A-2-1 l’enquete par questionnaire :

Il est crucial de structurer et de définir les questions en fonction de l’objectif à atteindre avant de rédiger
un questionnaire. Dans notre étude sur le quartier étudié et ses utilisateurs, nous avons observé que les
habitants n’utilisent pas les espaces de la même manière, ce qui se traduit par des besoins différents.
L’objectif de cette enquête est de quantifier les éléments d’un problème spécifique.

Notre questionnaire a pour objectifs :

• Identifier les types d’activités à intégrer dans notre projet architectural dans le quartier étudié.
• Orienter la sélection de la nature et des concepts à utiliser lors de la conception du projet.
• Impliquer les résidents dans cette intervention.

A-2-2 l’elaboration de l’enquete :

Lors de cet questionnaire on élaboré trois questionnaires différents qui s’adressent à différents profils
d’usagers .

Les questionnaires designés aux jeunes visent à dégager :


• Le degré de la fréquentation des espaces culturels et des bibliothèques .
• Les points qui oeuvent encourager à la fréquentation des espaces culturels .
• Les points qui dissuadent les jeunes de fréquenter les espaces culturels .
• Leurs souhaits par rapport à un espace dédié à eux .

Les questionnaires designés aux vendeurs ambulants visent à dégager :


• Dégager les qualités spatiales necessaires pour améliorer les conditions de travail de ces vendeurs
.
• Actualiser leurs activités et les situer par rapport aux besoins actuels .

Les questionnaires designés aux personnes adultes et agées visent à dégager :


• Où et comment cette catégorie passe son temps libre .
• Leurs préferences par rapport aux espaces de détente et de relaxation .

125
A-2-3 Analyse des résultats de l’enquete :

Nous avons mené des enquêtes auprès des jeunes scolarisés et non scolarisés, des personnes adultes et
âgées, des vendeurs ambulants et des individus qui fréquentent le quartier - résidents ou visiteurs. Notre
objectif était de satisfaire leurs propositions d’activités et d’espaces qui pourraient les intéresser.

A l’issue de l’enquete et des entretiens faits nous avons dégagé les constats suivants :

• La volonté d’échange d’expériences et de connaissances avec des étudiants ou des personnes plus
âgées.
• Regarder des films ou des courts métrages et en discuter.
• Participer à des activités divertissantes telles que les jeux vidéo, les jeux de société ou le jardinage.
• Disposer d’espaces intimes, isolés et agréables qui encouragent la lecture et la révision.
• Une bibliothèque serait intéressante si elle leur offrait un espace agréable, loin de la rigidité des biblio-
thèques classiques, où ils peuvent lire en adoptant des positions relaxantes telles que couchés, dans
des hamacs, sur des balançoires, etc.
• Les vendeurs ambulants veulent mettre en valeur plus leurs marchandises et trouver une manière pour
mieux les exposer .
• Les vieux qui s’y regroupent en fonction de leurs affinités et de rituels qu’ils ont confirmés. Leur rencon-
tre est l’occasion d’échanger des informations, des points de vue et des savoir-faire, d’évoquer des sou-
venirs, et de jouer aux échecs, dominos . ils réclament eux aussi leurs besoins en espaces de détente et
de rencontre .

Espaces de detente . Milieu propice pour les commerçants Médiathèque .


et les vendeurs ambulants .

Espaces pour acceuillir Espaces pour les activités


des evenements . associatives .

figure 105 : resultats de l’enquete - source :


illustration personnelle

126
A-3 Les choix directeurs de l’intervention :
En prenant en compte les observations effectuées, les retours des futurs utilisateurs ainsi que la finalité de
l’espace, nous avons cherché à déterminer notre programme fonctionnel.

01
Prendre en compte les Les activités proposées doivent être adaptées aux
exigences de l’utilisateur besoins des utilisateurs. Cela implique d’incorporer
de l’espace. des activités culturelles et commerciales qui corre-
spondent au contexte architectural actuel du quartier.

02
cohérence avec l’existant L’intervention doit s’intégrer de manière contempo-
raine tout en préservant et mettant en valeur sa riche
histoire et son architecture.

03
Assurer une transition fluide Il est crucial de développer un programme fonctionnel
avec le mode de vie habituel en harmonie avec les habitudes de vie des habitants
des utilisateurs du quartier. Il faut envisager l’aménagement d’espaces
qui répondent à leurs pratiques et à leurs besoins.

04
Maximiser l’ouverture et L’ouverture et l’accessibilité dans un projet architec-
l’accessibilité tural visent à créer un espace pour tous, en tenant
compte des besoins spécifiques, de l’inclusion, de la
diversité et du bien-être des utilisateurs.

05
Encourager les activités Notre objectif est d’intégrer des activités extrasco-
extra-scolaires laires pour créer un environnement approprié aux at-
tentes des jeunes qui fréquentent et résident dans le
quartier.

127
A-4 Le programme fonctionnel proposé :
L’intervention à conceptualiser sera fondée sur 3 piliers :

I - LA CULTURE :

Il est prévu d’installer une médiathèque offrant des espaces d’étude, de rencontre et de débat pour les je-
unes et les adultes. En plus de cela, des ateliers d’initiation aux arts plastiques, numériques et urbains seront
mis en place afin de prendre en charge les jeunes du quartier qui errent dans les rues et sont exposés à la
délinquance.
II - L’AMÉNAGEMENT URBAiN :

Il s’agit d’un espace urbain semi-public destiné aux jeunes et aux adultes, offrant un lieu de repos paisible
où ils peuvent passer leur temps libre sans être dérangés par les remarques agaçantes ou les insultes des
commerçants et des résidents. Dans cet espace, les utilisateurs respecteront et auront la liberté d’agir et de
s’exprimer sans entrave.

III - LE COMMERCE :

Un espace qui acceuilira les commerçants ambulants et aménagé selon leurs besoins .

128

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