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J. Barthélemy Saint-
Hilaire,...
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
Barthélemy-Saint-Hilaire, Jules (1805-1895). Du bouddhisme / par M. J. Barthélemy Saint-Hilaire,.... 1855.
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DU
B$!JMmSME
p.m
H. J. BARTHÉLÉMY SA!NT-HtLA!RE
~~T7~\
MEMnnE OEHNSTrru'r
PARIS
~8SS
AVANT-PROPOS.
BOUDDHISME.
1.
CHRONOLOGIE DU BOMDHiSMB.
poser un but plus e)ev6 car c'est !e salut étornol qui seul
te préoccupe. On no pput pas faire do ehuto plus profon-
de car on voulant sauver t'hommo, <t en arrive a no lui
offrir pour refuge que te néant. Comment s'est formée
cotte deptoraMo croyance ? Quel on a été le fondateur?
société et brahmanique,
Indienne danstovn' sioctotout
au moins avant notre ère, et peut htro plus anotonno-
mont encore. )) s'y est présonté comme uno réforme qui
devait changer les croyances généralement adoptées par
cotto société, et qu'cHo avait tirée! par uno tente c!abora-
tion, des Védas regardes commodes Mvres divins, ttf'estde-
nord: dans t'tio do Coylan au sud; & t'est. chez tous les
Tchampa.au Birman. au
peuples transgangétiqucs.au
d'Ava, à Siam, dans ta CochincMno et a l'extré-
royaume
mité do l'Asio, la Chine presque entière et te Japon no con-
drames et aux
poésies légères, la littérature
jusqu'aux
bouddhique du nord et du sud, depuis les Soûtras dépo-
traités do
sitaires de la parole du réformateur jusqu'aux
voudraient encore qu'on leur apprit déjà
métaphysique,
do ces temps reculés, comme on peut leur
l'histoire
cotte d'Alexandre et d'Auguste.
apprendre
et cette
M. E. Burnoufn'a point cédé a ces entraînement));
prudente réserve fait te plus grand honneur à son carac-
tère sciontinquo. On no peut rien dire aujourd'hui que do
et do très-vogue sur des origines qui se per-
très-incomplet
dent dans ta nuit dos temps. A quelle date, dans quel
<ndfett,png')H.
une etennn une suite do mémoires
cur sans explication;
de la langue spéciale du
sur les mots les plus importants
mémoires comme ceux
Bouddhisme. dont quelques-uns,
aux édits religieux du roi Bouddhiste Piya-
qui s'adressent
formeraient des volumes entiers. C'est donc,
dasi (Açoka)
toute philologique et
comme on peut le voir, une ouvre
il on sort des conséquences do la plus haute
cependant
ainsi que le prouvera la suite do cet
portée pour l'histoire,
examen. En élucidant des mots avec la sagacité infaiiiibto
M. E. Burnouf constate des faits histo-
qu'on lui connaît,
seule
riques do la dernière importance. que la philologie
et certifier. Son mémoire sur la langue
pouvait découvrir
te démontrer do
des édits retigieuxdePiyadasi pourrait
un pou plus
la manière la plus déoisive. J'y reviendrai
loin.
de t'Mno loi n'est pas précisément uno his.
Le fo«M
ou du Bouddha, comme le
toiro de la vie do Çakya-Mouni
a traduit du tibétain et
Laaltavlstara, que M. Ed. Foucaux
revu sur l'original sanscrit c'est le récit do quotquos.unos
plus frappants.
Ce fut en 1828, un an après le Mémoire de Colebrooko,
que M. Brian Haughton Hodgson, résidant anglais Kath-
mandou, capitale du Nepai, publio pour la première fois
les résultats de ses recherches dans les monastères boud-
dhiques do ce pays. Il y avait découvert, après de longues
et patientes investigations, une foule d'ouvrages sanscrits
qui passaient, au dire des moines qu'il consultait, pour
les ouvrages sacrés où les disciples du Bouddha, Inspirés
par lui, avaient déposé sa doctrine. M. Hodgson recueil-
lait un nombre considérable de ces livres; et
après les
avoir consultés tui-memo, it tes mettait avec la plus nobio
générosité a la disposition des Sociétés de Calcutta, de
Londres, do Paris. Il fut bientôt constaté que ces ouvrages
composés en sanscrit étaient les originaux sur lesquels
avaient été faites. dans les premiers siècles do notre ère,
les traductions chinoises, tibétaines, mongoles, qui avaient
transplanté le Bouddhisme au nord et à l'est do t'tndo,
chez les peuples innombrables qui l'avaient pieusement
recueilli et qui le gardent encore aujourd'hui.
Presque en mémo temps que M. Hodgson faisait sa
& cette mission dont l'histoire doit lui savoir bon gré. Do
là vient que la Chine peut aujourd'hui nous en apprendre
sur tes peuples voisins avecqui elle a été en relation, beau-
(page xxxvm).
Ce que M. Stanislas Julien a fait pour te ZaMMof~ot'a
de M. Ed. Foucaux, il t'a fait également pour le Lotus de
la bonne loi de M. E. Burnouf. It a constaté par ios ou-
vrages des historiographes chinois que )o Lotus avait été
traduit trois fois en ianguo chinoise, et que la première
traduction est do l'an 280 de notre ère. Mais a ce rensei-
gnement. qui ie donne on ajoute un autre plus
l'historien
curieux encore. H nous apprend que le Lotus <ie la bonne
loi avait été composé dans l'Indo mille ans a pou près
avant l'époque où ii écrit iui-mémo et comme cotte épo-
H.
religion brahmanique.
Ainsi, l'une des deux conditions qui semblent néces-
saires à l'intelligence de la ~forme bouddhique est assez
bion Quanta t'autro,
remplie. c'est-à-dire la connaissance
de la vie du Bouddha, si eiio n'est pas remplie aussi com-
pletoment, je no crois pas qu'eite soit cependant impos-
slblo, et il me sombto qu'on peut, a l'aide des nombreux
Co fut vers la fin du vu" sièclo avant notre ùro que na- -i
quit le Bouddha dans
la villo do Kapitavastou, capitato
d'un royaume do ce nom dans t'Indo centrale (1). Son
père Çouddhodana, de la famillo des Çâkyas, et issu do la
grande race solairo dos Gôtamides, était roi do la contrée.
Sa mère Maya Dévî était dite du roi Souprabouddhn, et
sa beauté était tellement extraordinaire qu'on lui avait
donné le surnom de Maya ou l'illusion, parco que son
corps ainsi que to dit le JLaMtafMtaro ( chap. Ht ), sem-
blait être le produit d'une illusion ravissante. Los vertus
et les talents do Maya Dévi surpassaient encore sa beauté
et olle réunissait tes quotités tt's plus rares et tes plus
hautes do l'intelligence et de la piété. Çouddhodana était
(t) Rgya feh'tt- roi pa, do M. Ed. Fournux, eh. xn, p. 13!.
35–
(<) Rgya tch'~r rot pa, de hi. Ed. Foucaux, t. It, ch. xu), do
l'Exhortation, p. 179.
(2) MfM),/6M.,ch.x)v,p.t80.
-41–
p. t82.
42 –
« Quel est l'homme sage qui, après avoir vu co qu'elle
n est. pourra désormais avoir l'idée de la joie et du piai-
« sir? ? Le prince détourna son char et rentra dans )n
vttto, sans vouloir allerplus loin (1).
Une autre fois encore, il se rendait, par la porte de
l'ouest, au jardin de plaisance, quand sur la route il vit
un homme mort placé dans une bière et recouvert d'une
toile. La foule do ses parents tout on pleurs l'entouraient,
se lamentant avec do longs gémissements, s'arrachant los
cheveux. se couvrant la tête de poussière et se frappant
la poitrine en poussant de grands cris. Le prince, prenant
encore son cocher à témoin de ce douloureux
spectacle.
s'écria « Ah 1 malheur a la
jeunesse que la vieillesse doit
« détruire ah 1 malheur à ta santé que détruisent tant do
« maladies; ah 1 malheur a la vie où l'homme reste si peu
de temps. S'il n'y avait ni vieillesse, ni maladie, ni
a mort! si la vieillesse, la maladie, la mort étaient pour i-
« toujours enchaînées! » Puis, trahissant pour la première
foia sa pensée, te jeune prince ajouta « Retournons en
c arrière je songerai à accomplir la délivrance (2). »
Une dernière rencontre vint le décider et terminer tou-
tes ses hésitations (3) H sortait par la porto du nord pour
se rendre au jardin do plaisance, quand Il vit un bhikshou.
prise (3).
rester longtemps un secret. Le roi, qui
Elle ne pouvait
en fut bientôt instruit, devint plus vigilant que jamais (3).
et los
11 ai placer des gardes à toutes les issues du palais
serviteurs dévoués, dans leur inquiétude, veillaient jour
d'abord cher-
et nuit. Mais le jeune prince ne devait point
cher à s'échapper par ruse; et
ce moyen, qui lui répu-
ne devait être pour lui qu'une ressource extrême.
gnait,
ii s'ouvrit; et
Gopa, sa femme, fut la première à laquelle
p.203.
(5) Mem, ibid., p. 207.
(3) jMen), ibid., p. i0').
– n
K loi suprême exempte de vieillesse et de mort, ainsi que
« l'intelligence pure. Quand j'y reviendrai, la ville de
que douze ans plus tard, pour les convertir à la foi nou-
velle (2).
Cependant Siddhartha marcha toute la nuit; après avoir
quitté le pays des Çakyas et celui des Kaoudyas. il tra-
versa celui des Maitas (3) et la ville de Meneya. Quand le
Cependant le terme
de ces longues et
pénibles épreuves
approchait. Stddhartha n'avait plus qu'un seul
pas à fran.
chir. tt connaissait ses futurs adversaires; ii se connaissait
(1) M. Ed. Foucauit, /f~a tcA'et- roi pa, 1. ti, ch. xvu),
p. 263.
(2) /f!em, <&<<<.
(3) /<<<-M,<tM,t.i!,ch.x)x,p.261.
-87-
(i) ~~<! teA'ef roi pa, de M. Ed. Foucaux, t. JI, ch. xxv,
p. 368.
(2) ldem, <6M. p. 370. On pourrait montre)' comment la
légende fait intervenir l'armée innombrable des dieux dans ces
délibérations du Bouddha. Ici je ne le considère qu'h un point
do vue tout individuel et tout humain.
-64–
(<) M. Ed. Foucaux, Rgya tcher roi pa, ch. xxvt, p. 376,
377. Compare!; aussi le ZotM de la bonne toi trad. de
M. E. Burnouf, p. 19, 25, 62 et 69. Le Bouddha entrevoit do
(i) C <o rappelle les curieux détails qu'a donnés M. Biot sur
les roues b prières des Tibétains, qui ont pris au propre cette
fit pression Bgurëo des premiers Soûtras, et qui, pour prier ta
Bouddha, font tourner par tours lamas de grandes roues sur les-
quelles sont inscrites des formules sacrées. Voir le Journal dos
.yau<M<<, cahier de juin iM6.
(2)Hiouen Thsang donne à Bénarès deux lieues de long sur
une de large; il y vit entre autres monuments un stoupa haut de
cent pieds, et une colonne de pierre haute de soiMnte.dix,
qu'avait etovës Açoka sur l'endroit même où le Bouddha avait
fait, pour la première fois, tourner la roue do la Loi. Voir
M. Stanislas Julien, Histoire de la vio d'JKotMt Thsang,
p. 132 et 133.
(3) Voir le .Foe ~o)M /ï< do M. A. Rémusat, note de M. Klap-
roth sur le ch. xxu, p. 826.
-70-
nous apprennent peu de choses sur los luttes qu'il eut
vraisemblablement à soutenir contre les Brahmanes de
Varanac!. Au point où nous en sommes arrivés de sa vie,
et après avoir assisté à la lente élaboration de ses idées, it
eût été curieux de savoir quels furent ses premiers succès
et ses premiers revers. Mais il faut nous passer de ces
renseignements, tout intéressants qu'ils seraient, en at-
tendant que, peut-être, la publication de quelques nou-
veaux Soûtras nous les procurent. Dans aucun de ceux qui
ont été traduits jusqu'à ce jour, nous ne trouvons, pour
la suite de la carrière du Bouddha, un récit aussi com-
doM.KtopM'h.p. 27~).
nom particulier de Sangharamas ~tcux d'assemblée) ils
étaient au nombre do six, tous plus grands les uns que les
autres, et un roi tes avait fait entourer d'une nouvelle
muraille de briques pour les réunir en un seul. Quand
Hiouen Thsang tes vit, il les admira comme les plus vastes
et les plus beaux édifices do ce genre qu'il eût rencontrés
dans l'Inde entière. On y comptait encore, si on l'en croit.
dix mille religieux ou étudiants, qui étaient entretenus par
les libéralités du roi sur te revenu do plusieurs villes char-
généreuse et cordiale.
Bimbisara. était monté fort jeune sur le trono, no
qui
sa conversion
régna pas moins de trente ans encore après
au Bouddhisme (2) mais son Nts et son successeur Adjata.
portantes du réformateur
(2). Adjataçatrou figure parmi
les huit personnages qui se partagèrent les reliques du
Bouddha et qui avaient droit a los réclamer, à ce que
raconte le Dout va tibétain (tome Xt. p. 65S).
Quelle que fût l'affection
que te Bouddha put avoir
pour te Magadha. pays témoin de son rude noviciat et de
ses éclatants triomphes. il parait qu'il y résida moins fré-
(i) foeAo)t<)/H(teM.AbeiRemasa).ch.M,p.i7Aeti86:
Ilistoiro do la oio d'~ouen M<an~ de M. Stanislas Julien, p.
i 68 pour DevattaHa at sa haine contre Siddhltrtha, voir on pox
plus haut, p. 36.
(2) On pem iiro le Stmanna phaia eoutta dans ta ~anM la
bonne loi de M. E. Burnouf, p. ~M9 !) ~88.
(3~ Fn<t'oft«c. <'A<«. du FotKMA. fnd. do M. E. Burnouf,
p. 22 et M. Wttson, 7oH)~)ft! o/'f/t~ ''«! a<<at. <ocff< 1. V,
p. ~3.
-7S-
Prasénadjtt.
C'était tout près de ÇrâwasH qu'était situé Djétavana.
le fameux jardin d'Anâtha Pindika ou Andtha Pindada;
!e Bouddha y nt presque toutes tes prédications dont les
Soûtras ont consacré le souvenir ce que rap-
(2j. D'après
porte Hiouen Thsang Anatha Pindika, qui devait son
nom glorieux à M bienfaisance sans bornes pour les pau-
vres et les orphelins avait fait présent de ce magnifique
à t'A~t.
(1) Avadana Çataka, cité par M. E. Burnouf, ~n<fod.
dH Bot~ctit. ind., p. ail, et PfMMrye soû'ra, M., ibid., p.
M7.
(2) M. E. Burnoof a remarqué que huit sofUMs b pou près sur
dix commençant par la formule suivante < Voici ce qui a été
entendu par moi Un jour le bienheureux se trouvait h Çravaa'),
& Ojotavana, dans le jardtn d'Ana)ha Pindiha. H /H~o<<. d t'A~.
'<MBouddh. indien, p. 22.
Il nom qui convenait très-
(3) Djéta veut dire w le vainqueur,
bion h un prince royal db :a caste des KehaUriyas.
M Voir i'A<<to~e dota m'e~e Iliouen y~atty do M. Stanis-
tas Julien, p. i2&. Avant Htouon Theong, Fa M' avait aussi
visité ce monastère, Foe ~oua ~< de M. Abol R~musot, p. t79.
Voir aussi )o ~'<3t<M'« :o)!<a<<« N<M~a auafMna cité par M
K. Bur')ouf,/n()'od. t'Axf. <{f BMddn. indien., f. i76.
-76–
p. 126,163,26& et 200.
79
p. 86. Le major Canningham, qui est allé sur les lieux, plaçait
la forêt de ÇMas, dont parle Hiouen-Thsang, entre la Rapt! et
Ili.
LÉGENDE DE ÇAKYAMOUNI.
précieuses s'ouvrent
spontanément pour montrer leurs
trésors; enfin le palais est ittuminé d'une splendeur sur-
naturelle qui efface celle du soleil et de !a lune (i).
Tel est le prologue, en quelque sorte, du drame qui se
développa dans to i.aM<a))M<ara ta scène se passe dans te
ciel avant do s'ouvrir sur la terre. Cette exposition no
donc, avec les détails les ptus protides et tes plus confus.
la visite que Brahma, le mattre des créatures, est venu
(t) /ft tc/t'f)' roi )'a do M. Ë!). t'oucaux t tt, ''h. Y),
)'. (M.
92
« il demeurait dans le sein de sa mère ?Ana.M reponn
« Bhagavat, je le vois Sougata le vois.
je Quand le
« Tathâgata l'eut fait voir à Ayoushmat à Çakra,
Ananda,
«temaitre des dieux, aux quatre gardiens du monde.
« aux autres dieux et aux hommes, tous alors furent rem-
« ptis do satisfaction, de joie et d'allégresse. Brahma, le
«maître des créatures, dans le monde de
l'emporta
« Brahma pour lui bâtir un tchaitya, et l'y déposa (1). »
Je ne citerais point ces folies, si elles ne servaient d'a-
bord à faire connaître la singulière tournure des
d'esprit
Bouddhistes. et ensuite à montrer à quelle distance ils
placent leur Bouddha au-dessus de tous les dieux du Pan-
théon brahmanique. Brahma, Indra et tout ce que ce Pan-
théon renferme de plus vénéré et de sont à
plus grand,
peine dignes de servir le Bodhisattva et avant même
qu'il ne soit né, les Bouddhistes devant lui les
prosternent
objets les plus respectés de la superstition populaire. Le
t.aH«tM«<M-<t, comme nous l'avons dit (2), n'est pas t'œu-
vre des disciples immédiats du Bouddha; et, selon toute
apparence. ils no tenaient pas, du temps du maître et
aussitôt après sa mort, ce langage en
arrogant. Mais,
trois ou quatre siècles au plus, la doctrine nouvelle avait
fait assez de progrès pour qu'on pût traiter avec ce mé-
pris insultant les adorations du vulgaire. Parfois cet excès
même d'outrage semble avoir scandalisé l'autour qui se
le permet; et le roi
Çouddhodana, qui assiste comme
spectateur à toutes ces évolutions des dieux devant son
n)s, qui n'est pas encore né, ne peut se défendre de quel-
que scrupule. Tout joyeux qu'il est d'être le père du futur
Bouddha, il s'étonne et se dit « Celui-ci est bien le dieu
« celui-ci parce qu'il est plus pur que les dieux souffre
« toutes ces adorations (1). »
Je ne raconte pas les signes précurseurs qui annoncent
la naissance du Bouddha, ni les soins dont sa mère Mâya-
Dévi est entourée par les Dieux dans le jardin de Loum-
bint o& elle accouche sous l'ombrage d'un plaksha de-
p. 87. Ce sont la tes détails qui sont reproduits dans tous tes
monuments bouddhiques où l'on a représente la naissance du
libérateur. Voir le bas reitet du musée de Calcutta qu'a donné
M. Ed. Foucaux à la suite du Rgya <c&'<r roi pa.
(3) Une autre légende, l'MHteMfamaHS, plus décente,
suppose qu'Indra, pour éviter a Mâya-Dëv! la honte d'accou-
cher devant lui, se change en vieille femme. Mais, sons cetto
forme, l'enfant ne veut pas de ses soina; et il le repousse, sans
se laisser toucher par lui, quoiqu'il le reconnaisse pour Indra.
(4) La superstition bouddhique atitibua plus tard ce singu-
94 –
nourriture du
royaume Ils briseront les chaînes du dé-
p.9<).
les incrédules et les im-
(2) Idem, ibid. Ces menaces contre
On le com-
pies sont traquantes dans les légendes bouddhiques.
prend sans peine.
(3) /<ten), <6M.. p. 102.
96
-t-~tt à
Mais it semble que la parole d'Asita, toute grave qu'eito
est, ne suint pas; et après lui un fils des dieux, suivi de
douze cent mille autres dieux, vient de nouveau vériner
tes signes et les marques, pour ainrmer encore une fois à
que tout
ce qu'il y avait d'images inanimées des dieux, y
compris Indra et Brahma, se levèrent de iours places pour
aller saluer les pieds du Bodhisattva (2). Puis tous ces
dieux, montrant leurs propres images.
prononcèrent ces
stances, ou GAthas, que je cite, parce que j'y trouve une
inspiration poétique qui est en générât presque inconnue
du Bouddhisme, quoique la moitié au moins desSoûtras
développés soit remplie de vers « La plus grande des
« montagnes, le Mérou, roi des monts, ne s'incline jamais
a devant te sénevé. L'océan, demeure du roi des Nagas,
t< no s'incline
jamais devant t'eau contenue dans le pas
« d'une vache. Le soleil, la luno, qui donnent la lumière,
« ne s'inclinent pas devant le ver luisant. Celui qui sort
« d'une famille sage et vertueuse, et qui est rempli lui-
« même de vertu, ne s'incline pas devant tes dieux, quets
« qu'ils soient. Le dieu ou l'homme, quel qu'il soit, qui
p. ne.
(2) M. E. Burnouf, /nt. t'M«. <iM ~OMddA. <nd.. p. 76,
et ~ohM de ta bonne loi, p. 388 fM /îoMe ~<, do M. A. Ré.
musat, ch. xxv, note de M. Ktaproth, p. 3~7. Dans la plupart
dessoûtras, le démon est nommé Mara, dana le sootrado
Mandha)ri, dans le Pratthafya soufra du Divya avadana,
dans le Lotus de la bonne !o<, etc. Mais, dans le /~a tc~'er
Pâpty~n, do son surnom.
~'o~pa~1~'p?Pa~ipe~é
63.
O~oir'.ptuâM~p.
7
-98-
soie sa more. mals il ne lui a pas cédé (i). Mara vient à
son tour essayer de !e vaincre, et d'une voix douée it lui
adresse ces paroles flatteuses « Chère créature. i) faut
(i) ~M" 'ch'M' roi pa. do M. Ed. Foucaux, t. it, ch. x~t),
page 246.
(!) ~a tcA'ef fotjpt, de M. Ed. Foucaux, t. H, ch. xt)n,
page 2b3.
-9U-T.
pents; ils portent dos épées, dos arcs, des flèches, dos
()) ~<t teA'er roi t'a, do M. Ed. t-'o))ca)))t, t. tt, ch. M),
)'. 300,3<8 o) HtH.
102 –
(a)/<tem,~M.,P.26.
(3)/(~m, t6<d.,ch. <)),)'. ~6.
i05 –
chars de trois
espèces, teor présente à tous une seule es-
guère ceux du corps lui ont été rendus par l'habile mé-
decin, qui n'est autre
que le Tathagata (1).
Suivent ici, dans le ~o<Ms de la bonne loi, plusieurs
chapitres qui sont consacrés aux prédictions du Bouddha.
Ces prédictions ne sont pas compromettantes. Le Boud-
dha prédit à quatre de ses auditeurs, Kaçyapa et !eb trois
autres, qu'ils deviendront Bouddhas à leur tour (3). Il
leur désigne le nom sous lequel ils renattront dans l'uni-
vers dont il seront les sauveurs. I) prend même la peine
de décrire pour chacun d'eux, en prose et en vers, la
beauté du monde dont ils seront les chefs de fixer en
ayant les membres desséchés, sans que son corps eût dimi-
nué de volume, et comme plongé dans la méditation. li
sort cependant de son extase; et c'est pour inviter le
doigts.
On se rappelle aussi ce
quo signifient les doux noms do
71, on note.
comme nom
(3) jf~m. Mhf. L'usage du mot Bouddha pris
est une faute qui est commise encore trea'souvcnt, et
propre
<1S
IV.
DE LA MORALE BOUDDHIQUE.
que les personnages qui les formant sont encore dans la vota
particulière où its marchent, ou qu'ils ont atteint te but du
voyage entrepris par eux. Cette seconde mantefo d'entendre le
Marga me semble postérieure & l'autre, et elle est moins con-
forme a l'esprit générât du Bouddhisme. tt serait peut.6)ro
d'oilleurs assez facile de concilier ces doux intBrpratatioae.
Parmi les cent huit portes de la loi qu'énumero le ZaMtaoft-
tara, ch. tv, les huit parties du Marga tienHont leur
place, et
elles y sont expliquées assez longuement, /a <o&'ef roi pa,
deM.Ed.Foucau]t,t.n,p.M.
9
t30-
« qui sont: la douleur, la cause de la douleur, l'anéantis-
« sement de la douleur, et le chemin qui y conduit, la
~/o~o~,p. i7e<3i6.
(9) Cette stance a été connue pour la premi~ro fois par la
dëcomerto qu'on titM.J.S'ephenson,dan9!o!t ruines d'une an-
aversions ou
répugnances (véramants) que doivent ressen-
tir tous les novices, ou ptutOt tous les hommes qui ont
foi au Bouddha. Les cinq premières règles surtout sont
obligatoires pour tout le monde, sans aucune exception;
mais on peut croire que les autres regardent plus par-
ticulièrement les religieux, qui ont d'ailleurs un code spé-
cial dont je parlerai plus loin. On comprend que les règles
même les plus générales pour
prennent eux un caractère
de sévérité qu'elles ne peuvent pas avoir pour les simples
laïques; et c'est ainsi que les religieux ne doivent pas seu-
lement s'abstenir de l'adultère, it faut, en outre, qu'ils
gardent la plus Inllexible chasteté.
Des ouvrages entiers, au nord et au sud. ont été con-
sacrés à la classification méthodique des péchés et des
fautes 0);mais ces ouvrages, un peu postérieurs ait
temps du Bouddha sont moins
reproduction une
exacte
qu'un dévetoppoment de sa doctrine. et je ne crois pas
devoir m'y arrêter, tout curieux qu'ils sont, parce quejo
ne recherche ici que les pensées mêmes de A
Çakyamouni.
voir la direction toute pratique que le Jeune ascète do
Bndhimanda voulait donner à sa prédication, on peut
douter que ce soit lui qui ait divisé les règt"s morales
qu'il prescrivait en deux cent
cinquante-trois articles,
comme le veut le ~««mo~Aa-SoMM des Népalais (le
Soûtra de l'affranchissement); ou en deux cent vingt-sept,
pour cela sans doute qu'il permit à ses religieux d'avoir jusqu'à
trois de ces vêtements faits de haittons. Voir bi. Stanislas Ju.
lien Pie d'Hiouen Thsang p. 209.
136 –
pis, une fois qu'on i'a étendu, sans le changer deplace (i).
L'ascétisme bouddhique a, comme on le voit, presque
égalé l'ascétisme brahmanique, et sauf les jeûnes excessifs
dont le Bouddha sembte avoir condamné la pratique, le
Bouddhisme est à peu près aussi sévère que la religion
qu'il prétendait réformer. On doit mémo remarquer que
étang (3).
et) Ce n'est pas toujours ainsi que l'on comprend les six ver.
tus transcendantes; et il y des soutras qui semblent en faire
des attributs spéciaux du Bouddha ou des BoddMsattvas. Maia
au temps d'Hiouen Thsang, on comprenait les paramitaa
comme je le fais ici; ~«. de la vie d'Z~oHMt Thaang de
M. Stanislas Julien, p. 67.
(2) Koûpafati avadana, dans te /~otf<t avaddua, /o<rod. (t
t'Af«. dM Bouddh. <nd., p. )69. Voir la «M dW<o«Mt y~a~,
de M. StanistasJutien, p. 89. Plusieurs fois le Bouddha fit
l'aumône de son corps, Idem <M< p 87 et 89 et passim
Foe /rotta ~<, de AI. Abel Rémusat, p. 6&, 6C et 7~) et ~«
<f&'er fo! pa, do M. Ed. Foucaux, p. 167, ICO, 161.
(3) Légende de Samgha Rettehitha, dans le J9(o~ avaddiau,
~n<)'of!. d PM~t. du Bouddh. ind., de M. E. Burnouf, p. 317.
141-
l'homme tout égoïsme ou comme on dit en styte boud-
(i) ti faut dire, pour être juste, que, bien souvent, dans les
soufras on trouve do virulentes critiques contra l'art de h divi-
nation et de la magie exerco par les Brahmanes. Le Bouddha
M&mo énergiqusment ces pratiques et les détend à ses religieux;
voir on particulier le Brahma Djata Souna, Zo~M fa bonne
loi, do M. E. Durnouf, p. MS, et la Samanna phala soutta,
/&M., p, M8 et suiv. Si le Bouddha fait des miracles tui.mamo
comme ses adversaires, ce n'est que pour abaisser et confondre
leur orgueit, dans Hntërat des créatures,
~'JMMf~a ~o<)(fa,
dans le Divya avedâna, /t«t'od'. (t <Wo<. du Bouddh. tnd~H,
page 17i.
(2) A ces six vertus ou perfections, on en ajouta plus tard
quatre autres, qui ne sont pas aussi essentielles, et qui d'aiiteurs
rentrent a pau près dans les précédentes. Je ne les cite pas, at-
tendu que culte addition, assez peu utile, est tres'posterienro
a la ptédieation du Bouddha. Voir le Zo<<M de fa bonne loi, do
M. E. Burnout, p. 649. Le Brahma D.jaia goutta, paii, divise
la morale en trois parties la morale fondamentale, la morale
moyenne etla grande morale, Ibid. p. 495. Cette classification
n'appartient pas non plus au Bouddha.
-145-
gens entre eux loin de là, it roconciite ceux qui sont di-
visés il ho sépare pas ceux qui sont unis; ii se p!a!t dans
la concorde; et comme il est passionné pour elle il
tient un langage propre à la produire. JI n'a pas moins
d'étoignoment pour toute parole grossière. Le langage
quo de leurs fautes tous les cinq ans au moins (2). tt pa-
ratt qu'on rassemblait le peuple a ces époques pour lui
quetroisjours.
Une chose assez étonnante, c'est que le Bouddha, tout
en prêchant le renoncement absolu et Fascétisme au sein
du célibat, n'en a pas moins respecté tes devoirs de la fa-
mitto, qu'il a mis au premier rang. Personnellement, il
s'est toujours montré plein de respect et de tendresse
temps reculés.
180–
aller vivre et se fixer chez une tribu voisine qu'il doit ga-
gner à la religion du Bouddha, mais dont les mœurs fa-
rouches pourraient enrayer un courage moins résolu.
'< grin.H »
met le comble à tant de résignation et d énor-
Kounaia
i56-
p. i69.P!ua
(i) Nttt. do
dotsla vte
vio transporta
dWoMu 7'AMH~,ta do &M. Stanislos Jnlian,
StantatasMien,
p. 169. Plus tard Açoka Iransporlo la capitale fi POll1l1potlUrl1,
BlmbisAea, ou eon
comme BfmMaara,
eommo son Als
nt9 Adjritaçatrou,
Adja<a;atreu, t'avait dbjb
l'nvait <rans-
d~ja teans-
portdo h Hadjagrtha.
160-
l'aveu qu'il médite, ii lui pose une question qui s'y ratta-
(1) Dapabala, « celui qui a les dix forces, » est un des sur-
noms les plus fréquents et tes plus élevés du Bouddha voir le
Zot<M do la bonne loi, de M. E. Burnouf, Appendice n" H, oh
cette question est traitée spécialement.
<64-
« corps sur un autre. Mais ressentie! en ce monde, c'est
mulgué ces édits gravés sur la pierre dont j'ai déjà fait
usage pour établir la date authentique du Bouddhisme (3).
Ces inscriptions, dont il n'a été question que sous le rap-
à ses sujets dans les édits qu'il a fait graver on vingt en-
« doit être dit par un père. par un fils. par un frère, par
« un ami, par un compagnon, par un parent et même par
« de simples voisins. Tout cela est bien et tout cela est
a un devoir. Celui ainsi est honoré dans co
qui agit
l'autre, un mérite infini résulte do ce
« monde; et pour
« don do la Loi (1). »
ans
Dans un règne qui no dura pas moins de trente-sept
avant 3. -C.) Açoka poursuivit avec persévé
(263-226
et
rance les réformes morales qu'il avait entreprises
voici t'édit de la vingt-sixième année de son sacre, Il est
x.
M. E. Burnouf, Lotus (!e la bonne <o<, p. 731. Appendice n"
tes Brahmanes
On pont remarquer que Piyadasi met dans ses édits
avant les Çramanas; mais dans ceux qui ont 6t6 promulgués après
les Brahmanes.
!o concile, ii met toujours las Çramonos avant
de Prinaep, 7oM<-n. of ~e fo! ««<'<.
(i) Voir tes traductions
soc. o/e~o<, t. VII, p. 240 et 269; do M. Wilson, 7oMrn. of
2t3 de M. H.
thé ro~. a<(a<, Me. of Great jBW<a<n. '.Xtt, p.
h" x, ft couo
Hurnouf, Zo<tM <!e la bonne loi, p. 736. Appendice
do M. Lossoo, qui est paftiuiio, /n't. ~ff'rM., 11, p. 229.
no-
inscrit sur le pilier de DehU, à la face qui regarde le nord,
et sur les colonnes de MatMat), de RadMau et
répété
d'Allababad.
« Piyadasi, le roi chéri des Dévas, a parlé ainsi La
J. Prlnsop,
(<) M. t. Burnouf, Lotus (!e la 6o)MMtôt, p. 683;
Journ. o/~<~0 astal. MC. o/'FM~at, 1. VH, p. ~63; M. Ch.
cinquante-sept ~). »
Les travaux de ces pélerlns n'étaient point finis avec
VL
DE LA MÉTAPHYSIQUE DE ~KYAMOMi).
p. M et M.
(2) Idem, «'M-, p. 3i7, note 2. Une remarque importante
qu'it faut faire c'est que, des trois parties du Tripitaka, les
édite de Ptyadasi ne nomment que io V inaya et tex Soûtras; ils
no parlent pas de l'Abhidhaema, ou métaphysique, h moins
qu'on ne suppose qu'Us ne le désignent par les gAthas, ou
a stances du Solitaire. Les gau)us dea Suutras simples sont en
générât tes axiomes auxqueis lu Bouddha semble attacher le
quand it l'adopte.
Mn!s jusqu'où s'étend cette idée de ta transmigration P
(i)
ï.eseeuhpMsagea un pou deetaifs que je puisse citer & co
point de yuasout celui du ZoMMo~tafa, ~ya fcA'ef M<pf<,
de M. Ed. Foucaux, t. Y), ch. xon, p. 337, et celui do t'~M<-
dAarma topa ~(!My< deYacomitm, commentatour du V)" on
va' eiacio do notre efe, /M<rod. ft fh~t. dit J9o<t(Mh. <nd., do
M. H. Bumouf, p. 678.
(2) /;ot(H de da &onHCto~, do ht. R. Bufnouf, p. N3B.
<? –
choses.
Nous venons de parcourir la série des effets et des
mais
jusqu'à certain point ii en est respon-
emporter;
io germe dans
sable,.parce que c'est lui qui en a déposé
ses doctrines On ne peut douter qu'il n'ait
principales.
admis des axiomes analogues à ceux que lui prêtent quel-
et qu'il n'ait, par exemple, soutenu ceux-
ques Soûtras;
ci a Tout phénomène est vide; aucun phénomène n'a
vingt fois exprime cotte grave opinion, soit dans son pre-
mier ouvrage i'/oh'o~Mtt'OK <!)t'Antotre (ht BotxffMXme 'n-
!o
(i) Voir, pour lus quatre régions du monde sans formes,
a traduit ie passage
~Oj~Mttt MM«a, pa)i, dont M. E. Burnout
te plus imponant, ~otuft de ta bonne foi, p. 8t&. M. Aboi lié.
ces obscures
musnt a été le premier qui se soit occupé de
a comprendre au travara des
théories, bien plus difficiles enf-ora
chinoises. On peut remarquer on outre que, dans la
noductiona
théorie des sept places de t'inteUigenco, h dernière et la ph'a
parente.
-206
vu.
et des facuMssurna-
(t) Je ne parte pas du pouvoir magique
)nrei)M que, dans les doctrines bouddhiques, la science et la
vertu contèrent 11ceux qui sont parvenus aux degrés supérieurs
de la sainteté. Les légendes sont pleines de ces superstitions et
.308–
C'est présumer sans doute beaucoup des hommes; mais
ce n'est pas présumer trop. C'est un bonheur d'entendre
ces nobles appels à la conscience humaine dans des temps
si reculés et dans des pays que notre civilisation un peu
hautaine s'est habituée à trop dédaigner. Nous croyons
que cesgrandes aspirations n'appartiennent qu'à nous
seuls, et nous sommes surpris autant que charmés d'en
découvrir ailleurs des traces et des reflets. Dans les Védas
et dans la religion qui en était immédiatement sortie, le
réformateur ne trouvait rien de pareil (1) et ce n'est
point là qu'il a puisé des leçons de renoncement et d'ab-
négation. blais la philosophie brahmanique s'était étevée
plus haut que ce culte égoïste où l'homme ne demande
aux dieux que de le faire vivre, en échange des hom-
mages ou plutôt des aliments qull leur offre elle avait
porté ses regards
dans les régions supérieures de l'esprit
et le système do Kapita sufflt pour attester qu'en prêchant
le salut éternel, Çâkyamouni no fait point une innova-
tion (2). Tout le monde, dans l'Inde brahmanique, a cette
en inondant aux
(i) Le Bouddha le dit en propres termes,
railleries des Brahmanes qui se maquent d'} h)i, fptand i) con-
vertit S'aga'a. tents d'un marchand tomuù dans la plus hideusu
misero. ~t-<a<« ~M<MM, dans )o Divya Atadana, cité par
M. E. Bumouf, Vtttroft. <) t'/f~t. ffM ~«ftd/t. <n(! p. t)Si
Sa'uauti'pra~'ukatn mu <;A?i't)a)u, dit ~kyan)uu))i. !).
~l
2i0-
«) Si. parmitospfiuoira"x(iiK)ptesdeÇahynmoHni,Kocyapa
..toi) nn Brohomne, Ouputi et Katyi)yf))[) étaient des Çoadra~.
ta biographto (i'Hfouen-tfMMg nnns
(2) On peut voir 'ou)o
in traducnon de M. Stanislas Julien.
-2H-
encore toute sa
vigueur. t) est il croindro que tous nos
plu. It est vrai que, sous un autre rapport, ils ont fait à
pour les pousser à bout. tt est allé, sans que rien pût
l'arrêter, aussi avant que la logique le menait et comme
l'observation psychologique lui restait fermée plus encore
qu'a ses adversaires, il n'a senti aucune des fautes, ou plutôt
des inepties dans lesquelles Il tombait. Rien n'a surpassé
la grandeur do sa conviction que la grandeur do son
aveuglement.
Je crois qu'il est assez facile maintenant de comprendre
comment le Bouddhisme est nécessairement athée. Quand
on méconnalt à ce point la personnalité de l'homme, il est
absolument impossible de se faire la moindre fdëo de
Dieu. Cette dernière face do la doctrine de Çakyamouni
mérite do nous arrêter encore
quelques instants elle est
sans comparaison la plus fâcheuse de toutes. Mais notre
-220–
donc pas libre en cette vie. L'a-t-il jamais été ? A-t-it dé-
ou de ne
pondu de lui au début des choses de commencer
cet enchaînement d'existences succes-
pas commencer
sives ? Qui l'a fait tomber pour la première fois sous te
point mais la vie est si peu cause do la mort que vous re-
connaissez la mort à son tour pour cause de la vie. La
cause devient effet; et cet effet devient sa propre cause;
c'est-à-dire qu'au fond vous vous contredites vous-mê-
mes, et que la véritable notion de cause vous échappe
comme vous a échappé celle de la liberté. Le Bouddhisme
lui-même semble faire aveu d'impuissance; et dans cette
échelle qu'il parcourt, en la remontant ou en la descen-
dant à son gré, c'est par le néant ou l'ignorance qu'il dé-
bute c'est par l'ignorance ou le néant qu'il termine.
Mais si l'ignorance est le point de départ de vos recher-
ches, et si elle en est le terme, il est bien permis de
douter de votre prétendue science si vous partez du
néant pour aboutir encore au néant, it vaudrait mieux
avouer que vous ne connaissez rien, et que vous ne croyez
à rien. C'est ce qu'a fait plus tard l'école de la Pradjnâ
quée non plus pour lui. Les temples et les statues lui ont
été prodigués. Des milliers d'ouvrages ont été consacrés à
raconter sa vie et même à célébrer sa puissance surnatu-
M
-242 –
article ~<A<'«mo.
(1) Voltaire, ~Mc«oMta<~ eH~cto~~e,
246
FIN.
ERHATA
t'nges.
1~. tigne 25. ait i'e" de mois, <«M années.
H9. note 2, «Mlieu d6 Williams, ~oe. WiHiam.
i2!. note2. e~'ace~ pag. 363 de )'éd. deM. Max.Mû)ter et.
1~3, tigno 14. OM~M de position. «'M punition.
t66. ligne i9. «ttheM ~e troisième. ~'M: second.
tH4. tome xxx. p. 13. ~M p. 90.
))QK~«~
17
TABLE ))HS MATH~HS
Pagas.
AvAttr-PnoPos. vavu
1. du Bouddhisme. 1
Chronologie
H. Caractère et vie de 28
ÇAkyamouni.
111. de 83
Légende Çàkyamouni.
V. t50
–ïnauencedetaMoratedeÇakyamouui.
De la de 179
Vt. Métaphysique Çakyamouni..
de Çnkyamouut.. 206
VU. – Cnttque~ht~ystème
~T< 249
OtteaM.–Imp.deCotM-GatJi)).
Ot!<t!na) en courut
MFX~-lïO-e