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fr/Thematique/academie-1078/fiche-outils-10154/boite-outils-strategi
e-307650.htm
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" Il n'est pas de vent favorable pour celui qui ne sait où il va. " Sénèque
TAGES
" Il n'y a pas une méthode unique pour étudier les choses. " Aristote
■ La matrice BCG (The Boston Consulting Group) utilise le taux de croissance du marché et la
part de marché relative de l'entreprise. Elle a popularisé les 4 catégories d'activités : "
Vaches à lait ", " Vedettes ", " Dilemmes " et " Poids morts ".Le BCG a ensuite proposé une
autre matrice, la BCG 2, qui n'est pas une matrice de portefeuille, mais qui présente une
typologie des activités en fonction de leur système concurrentiel.
■ La matrice ADL (Arthur Dehon Little) retient le degré de maturité de l'activité et l'importance
concurrentielle. Plus qualitative et prenant en compte davantage de critères, elle offre, à
travers 3 zones (" développement naturel ", " développement sélectif " et " abandon "), une
lecture moins restrictive que la matrice BCG.
■ La matrice McKinsey (McKinsey & Company) prend en compte l'attrait de l'activité et les
atouts de l'entreprise. Cette approche multi-critères pondérée, mise au point par le cabinet
de conseil pour son client General Electric, est plus complexe à utiliser (9 cases et 3 zones),
mais plus qualitative que les 2 autres matrices.
Même si l'entreprise n'a pas l'obligation d'autofinancer son développement et que des
financements externes (auprès de banques ou directement auprès des marchés financiers)
sont envisageables, l'équilibre est tout de même recherché afin de développer les synergies,
de partager l'expérience et de fertiliser les compétences entre activités.
Un portefeuille sénile, même si sa rentabilité est bonne, est destiné à disparaître, si des
investissements vers des activités porteuses d'avenir et relais de croissance ne sont pas
réalisés.
Chapitre : Les niveaux de stratégie
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RTAGES
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" Le tout est plus grand que la somme des parties. " Confucius
Elles consistent à identifier pour chaque DAS ses facteurs clés de succès (FCS). L'objectif
est d'obtenir pour chacun des DAS un avantage concurrentiel.
Ce niveau de stratégie (business strategy) est élaboré avec le concours des directeurs de
centres de profit, DAS et filiales (business unit).
■ Deux stratégies concurrentielles ou stratégies génériques :la domination par les coûts
;la différenciation.
Ces modes de développement visent à développer l'entreprise, soit par ses propres
moyens, soit par acquisition ou alliance avec d'autres entreprises.
L'entreprise peut ainsi déployer efficacement sa stratégie de croissance, qu'il s'agisse de
spécialisation ou de diversification stratégique.
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RTAGES
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" La structure suit la stratégie comme le pied gauche suit le pied droit. " Henry Mintzberg
9PARTAGES
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Identité et stratégie
4 chapitres / 0 fiches
AccueilMéthodologieIdentité et stratégie
RTAGES
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La culture d'entreprise
D'après le sociologue Edgar Morin, " la culture d'entreprise est un système qui
fait communiquer une expérience existentielle personnelle et un savoir
collectif constitué ".
■ le leader narcissique ;
■ le leader possessif ;
■ le leader séducteur ;
■ le leader sage.
Le métier met l'accent sur les compétences et le savoir-faire des salariés et
l'identité peut être portée par le coeur de métier de l'entreprise.
Management stratégique
10 chapitres / 0 fiches
AccueilMéthodologieManagement stratégique
RTAGES
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La stratégie d'entreprise est une discipline récente, et néanmoins très riche, en
évolution permanente. L'élaboration, la formulation et surtout la mise en oeuvre
d'une stratégie d'entreprise nécessitent un engagement fort de la part du
dirigeant et de ses collaborateurs.
Qu'entend-on par stratégie ?
Le terme stratégie a pour étymologie grecque " la conduite de l'armée en ordre de
bataille ".
À l'origine, il s'agit donc d'un concept militaire et les auteurs les plus fameux dans
ce domaine restent Sun Tzu avec L 'Art de la guerre (écrit en Chine dès le ive siècle
avant J.-C.) et le général prussien Carl Von Clausewitz avec De la guerre, publié en
1832.
Le concept de stratégie a ensuite été utilisé dans différentes applications (les jeux,
le sport, les enjeux professionnels et personnels...) et le terme utilisé dans de
nombreux contextes, plus particulièrement en entreprise.
Elle a pour objectif la réponse aux attentes des parties prenantes ayant une
influence sur l'entreprise (actionnaires, management, salariés, collectivités...) et
vise à obtenir un avantage concurrentiel en créant, de façon durable et défendable,
de la valeur pour ses clients.
Enfin, elles déterminent les choix opérationnels : la stratégie, pour ne pas rester
une abstraction, doit être mise en oeuvre. C'est toujours au niveau opérationnel que
l'avantage concurrentiel est obtenu.
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RTAGES
Pourquoi l'utiliser ?
Objectif
La politique d'entreprise traite des relations que l'entreprise entretient avec son
environnement externe et son organisation interne.
Plus qu'une synthèse des fonctions marketing, ressources humaines, finance, elle
représente un domaine spécifique qui utilise des outils qui lui sont propres.
Le métier du dirigeant est d'élaborer cette politique, de définir les stratégies et de
contrôler le déploiement des tactiques de l'entreprise au niveau opérationnel.
Contexte
Les décisions prises par le dirigeant doivent être démultipliées à chaque niveau
hiérarchique. La vision du dirigeant et le dessein qu'il assigne à l'entreprise doivent
être mis en oeuvre à travers ses intentions stratégiques et leurs concrétisations.
Comment l'utiliser ?
Étapes
■ Élaborer une politique : choisir les domaines d'activité dans lesquels l'entreprise
entend être présente et allouer des ressources (financières, matérielles et humaines)
pour s'y maintenir et s'y développer.
■ Définir une stratégie : identifier les moyens dont dispose l'entreprise pour se
positionner favorablement face à ses concurrents et définir les meilleures utilisations
des ressources allouées à chaque activité.
■ Déployer une tactique : mener au quotidien, dans tous les départements de
l'entreprise, les stratégies opérationnelles (operating strategy) pour atteindre les
objectifs fixés. Ces actions concrètes doivent être en cohérence avec la politique, la
stratégie de croissance et les stratégies concurrentielles.
Méthodologie et conseils
La politique d'entreprise oriente la définition de la stratégie et le déploiement de la tactique.
La composition du capital de l'entreprise (famille, investisseurs institutionnels,
État, actionnariat salarial, flottant...) est déterminante quant à la nature de ses
missions.
Avantages
Précautions à prendre
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RTAGES
Diagnostic interne et analyse externe
Pourquoi l'utiliser ?
Objectif
Ce modèle propose une synthèse interne et externe des facteurs déterminants pour
l'entreprise. L'analyse des opportunités et des menaces permet de déterminer les
facteurs clés de succès (FCS), c'est-à-dire les règles du jeu d'un domaine d'activité,
les éléments stratégiques qu'une entreprise doit maîtriser en priorité pour
surpasser la concurrence (exemples : technologie, implantation commerciale,
productivité, coûts...).
Contexte
Ce modèle permet de chercher l'adéquation entre les ressources de l'entreprise et
les FCS liés au domaine d'activité. Les stratégies peuvent donc être déduites de
l'environnement dans lequel l'entreprise évolue et/ou construites à partir de sa
capacité stratégique.
Comment l'utiliser ?
Étapes
À travers le diagnostic interne de l'entreprise, la détermination de ses forces et
faiblesses permet d'évaluer sa capacité stratégique. À travers l'analyse externe de
l'environnement, la détermination des opportunités et menaces permet de
distinguer les facteurs clés de succès (FCS) dans chacun des domaines d'activités
visés. Une entreprise multi-activités devra effectuer une analyse de
l'environnement distincte pour chaque activité.
Méthodologie et conseils
Diagnostic interne et analyse externe indiquent les mouvements stratégiques à retenir.
Ce modèle n'est pas une matrice (il ne croise pas de variables), mais une analyse
diagnostic. Une variante existe, combinant les aspects internes/externes et
positifs/négatifs.
Il s'agit donc simplement de recenser, puis de hiérarchiser (une liste dans le
désordre est moins pertinente) les 2 ou 3 principales forces et faiblesses de
l'entreprise à travers :
Avantages
■ Parfois, une même évolution de l'environnement peut s'interpréter aussi bien en
opportunité qu'en menace, suivant la capacité de l'entreprise à la saisir ou non.
■ Les dirigeants, par prudence, ont souvent tendance à sous-estimer les opportunités et à
surestimer les menaces.
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RTAGES
Stratégie-Structure-Décision-Identité
Source : d'après Frédéric Leroy, Bernard Garrette, Pierre Dussauge, Rodolphe Durand,
Laurence Lehmann-Ortega, dir., Strategor, Dunod, 6e édition, 2013.
Pourquoi l'utiliser ?
Objectif
Cette représentation claire et synthétique de la politique d'entreprise permet de
constater que le dirigeant avisé doit choisir le levier sur lequel il va peser en
fonction de son efficacité.
Contexte
Ce modèle des 4 faces (ou facettes) a été mis au point par l'équipe de professeurs du
département Stratégie et Politique d'Entreprise du Groupe HEC, dans leur ouvrage
Strategor, publié pour la première fois en 1988.
Comment l'utiliser ?
Étapes
Chaque facette doit faire l'objet d'une analyse approfondie :
Méthodologie et conseils
Ces 4 facettes représentent les leviers interdépendants dont dispose le dirigeant pour mettre en
oeuvre la politique d'entreprise.
Avantages
■ Ce modèle est un système en transformation permanente, sur lequel peuvent agir le
dirigeant et ses instances, telles que le comité de direction, le comité exécutif, le comité
stratégique...
Précautions à prendre
■ Le dirigeant doit également tenir compte des attentes et intentions des parties prenantes,
les acteurs ayant un droit de regard sur les actions menées par l'entreprise.
■ La gestion des interactions entre les 4 facettes est un exercice complexe et délicat.
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RTAGES
Pourquoi l'utiliser ?
Objectif
Cette approche permet de dresser une représentation complète de l'entreprise, de
porter un diagnostic général sur l'entreprise et son organisation, d'identifier des
voies d'amélioration pour ces 7 variables et de préparer la mise en oeuvre d'un
changement global.
Contexte
Le modèle des 7 S a été mis au point au début des années 1980, par le cabinet
américain de conseil en stratégie McKinsey & Company.
Comment l'utiliser ?
Étapes
Chaque variable est d'abord analysée séparément, puis le diagnostic prend en
compte les connections et la cohérence entre chacune d'elles :
■ La stratégie : le choix des moyens à mettre en oeuvre pour atteindre les objectifs que
le management et/ou les actionnaires se sont fixés.
■ La structure : la partie rigide de l'organisation, son " squelette ", c'est-à-dire la
répartition des tâches, les liens et les lignes hiérarchiques existants entre les
fonctions.
■ Les systèmes : la partie mobile de l'organisation, les " muscles " qui l'animent,
comme les procédures formelles et informelles, les modes de fonctionnement.
■ Le style de management privilégié dans l'entreprise : paternaliste, autoritaire, directif,
persuasif, participatif, délégatif.
■ Le savoir-faire : tous les facteurs permettant à l'entreprise d'obtenir un avantage
concurrentiel, telles les compétences, l'organisation, l'expérience.
■ L'aspect social : la gestion des ressources humaines et ses résultats en matière
d'accomplissement individuel, de reconnaissance et de motivation des salariés.
■ Les valeurs partagées par l'ensemble des salariés, revendiquées en interne et
pouvant être exploitées en communication externe (exemples : la satisfaction client,
l'esprit d'équipe, l'audace, l'innovation, la qualité, le professionnalisme, le
développement durable, la responsabilité sociale, l'épanouissement des
collaborateurs...).
Méthodologie et conseils
Ces 7 variables interconnectées conditionnent la performance de l'entreprise et ses capacités de
changement.
Le sentiment d'appartenance des salariés à l'entreprise est d'autant plus fort que
ses 7 S sont réellement reconnus par le plus grand nombre de collaborateurs.
Dans le cas de la fusion de 2 entreprises, fonder une culture d'entreprise pour la
nouvelle structure commune passe par la recherche des valeurs partagées dans les
2 entités.
Avantages
■ Cette approche globale prend en compte tous les aspects de l'entreprise, à travers des
variables aussi bien hard (dures), comme la structure, que soft (malléables) comme les
valeurs partagées.
Précautions à prendre
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RTAGES
Pourquoi l'utiliser ?
Objectif
Cette représentation de l'actionnariat de son entreprise permet au dirigeant de
comprendre ses éventuels écarts de points de vue, en termes de mission et de
vision, avec certains actionnaires.
Contexte
L'entreprise n'aura pas les mêmes buts selon qu'il existe un actionnaire
majoritaire (> 50 % du capital) ou un actionnaire de référence (le principal en
nombre de parts).
Comment l'utiliser ?
Étapes
Il s'agit de recenser les différents types d'actionnaires présents au capital de
l'entreprise et de déterminer leurs logiques propres et leurs intentions :
■ La famille fondatrice : quelle est son importance dans l'histoire de l'entreprise et dans
ses valeurs. Existe-t-il des droits de vote double ou un pacte d'actionnaires pour en
garder le contrôle ?
■ L'État : d'où provient la présence de la puissance publique dans le capital ?
■ Les investisseurs institutionnels (familièrement les " zinzins ") : banques,
compagnies d'assurance, mutuelles... Ces investisseurs professionnels gèrent les
fonds qui leur sont confiés. Ont-ils une vision stratégique ou recherchent-ils
uniquement un rendement ?
■ Les fonds d'investissement : ce sont également des investisseurs professionnels,
mais d'origine anglo-saxonne pour les fonds de pension (retraites par capitalisation).
Quelle rentabilité attendent-ils ?
■ Les participations au capital : existe-t-il des synergies entre le groupe actionnaire et
notre entreprise ? Et inversement si les participations sont croisées ?
■ L'actionnariat salarial : quel est son impact sur l'engagement des salariés ?
■ Le flottant (ou public) : la partie du capital librement échangée en Bourse, composée
d'actionnaires individuels ou d'institutionnels qui, à partir de 5 % de détention du
capital, doivent révéler leur identité. Quand le flottant est majoritaire, le pouvoir est-il
aux mains des managers ?
■ L'auto-contrôle (ou auto-détention) : détention par l'entreprise elle-même. S'agit-il de
raisons juridiques ou d'un soutien au cours de Bourse ?
Méthodologie et conseils
Les actionnaires et les autres parties prenantes de l'entreprise ont une influence sur les choix
stratégiques du dirigeant.
Avantages
■ Le dirigeant avisé peut anticiper les réactions de ses actionnaires et des parties
prenantes.
Précautions à prendre
■ Toutes les parties prenantes n'ont pas le même poids, mais aucune ne doit être négligée.
On considère que :
■ les parties prenantes primaires sont celles dont le rôle est déterminant dans la
poursuite des objectifs de l'entreprise : actionnaires, salariés, clients, fournisseurs ;
■ les parties prenantes secondaires peuvent avoir une influence forte suivant les
circonstances : banques, communauté financière, syndicats, distributeurs,
revendeurs, franchisés, sous-traitants, associations de consommateurs, collectivités
territoriales ;
■ les parties prenantes émergentes, jusque-là marginales, prennent de plus en plus
d'importance : actionnaires minoritaires, fonds d'investissement, institutions
scientifiques, associations de protection de l'environnement, riverains des sites où
l'entreprise est présente, presse et médias, ONG.
Ainsi aujourd'hui " Total crée de la valeur pour toutes ses parties prenantes ". Dans un
rapport antérieur, au chapitre intitulé " À l'écoute de nos parties prenantes ",
l'entreprise décrivait des dispositifs de dialogue mis en place suivant les interlocuteurs
:
Parmi les attentes majeures de ses parties prenantes, Total évoque notamment :
Les résultats financiers et dividendes, la stratégie long terme, la transparence, le respect des
règles éthiques et de bonne gouvernance, l'identification et la maîtrise des risques, la
maîtrise et la réduction des impacts de l'activité de Total, la contribution au développement
de nouvelles énergies, la contribution au développement économique des zones
d'implantation de Total, une politique salariale compétitive, la richesse des possibilités
d'épanouissement professionnel et des parcours proposés...
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2PARTAGES
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Source : d'après Gerry Johnson, Richard Whittington, Kevan Scholes, Duncan Angwin, Patrick
Regnér, Frédéric Fréry, Stratégique, Pearson, 10e édition, 2014.
Pourquoi l'utiliser ?
Objectif
L'environnement recouvre une grande diversité d'influences, certaines ayant un
impact direct sur l'entreprise. L'analyse doit être mise à jour régulièrement car
l'environnement est turbulent. Elle doit aussi s'attacher à prévoir les évolutions
futures, grâce à une veille commerciale, concurrentielle, environnementale et
technologique.
Contexte
Cette approche de l'environnement présente l'avantage de passer en revue tous les
éléments externes pouvant avoir un impact sur les stratégies de l'entreprise.
Les facteurs globaux peuvent être relativement stables, dans le cas d'un domaine
d'activité mature, peu sensible aux évolutions technologiques. À l'inverse, dans
une industrie de pointe, les changements peuvent être rapides et les
bouleversements concurrentiels fréquents.
Comment l'utiliser ?
Étapes
3 modèles proposent une analyse de chacune de ces strates de l'environnement.
Cette analyse n'a que peu d'intérêt si on la considère comme une simple liste, mais
la contextualisation de ces facteurs permet d'obtenir une vision globale de leur
évolution.
Méthodologie et conseils
Le diagnostic stratégique doit porter sur les 3 strates de l'environnement.
Dans une filière, les produits peuvent passer par plusieurs intermédiaires avant
d'atteindre le client final. Le client stratégique est celui qui constitue la cible
primordiale, car il a la plus forte influence sur la manière dont l'offre est achetée. Il
ne s'agit pas toujours de l'utilisateur final, mais souvent de l'acheteur ou d'un
prescripteur.
Avantages
■ Les forces concurrentielles sont importantes à comprendre pour décider de pénétrer ou
non un marché et pour identifier les leviers utilisés par les concurrents.
Précautions à prendre
■ L'environnement est souvent complexe et le dirigeant a parfois tendance à le simplifier en
se focalisant uniquement sur certaines influences et en négligeant d'autres pouvant être
déterminantes.
Pour constituer les groupes stratégiques, il faut discerner les facteurs qui
permettent de constituer des groupes homogènes et de les distinguer au mieux.
■ le groupe stratégique dominant, réunissant les acteurs majeurs qui structurent le jeu
concurrentiel de l'industrie ;
■ les groupes stratégiques les plus rentables, comprenant les entreprises qui gèrent le
mieux leurs offres et leurs coûts ;
■ les groupes stratégiques originaux, dont le positionnement en rupture peut intriguer
les autres entreprises, mais parfois aussi les inspirer.
La constitution des groupes stratégiques permet au dirigeant d'analyser l'industrie
dans laquelle l'entreprise est présente et d'appréhender la diversité de la
concurrence et ses caractéristiques stratégiques.
Source : d'après Frédéric Leroy, Bernard Garrette, Pierre Dussauge, Rodolphe Durand, Laurence
Lehmann-Ortega, dir., Strategor, Dunod, 6e édition, 2013.
L'industrie automobile est bien trop vaste et diverse pour considérer que des
constructeurs comme Toyota et Porsche soient véritablement concurrents et que leurs
offres et leurs stratégies puissent être comparées.
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L'intensité de la concurrence dans une industrie dépend, d'après Michael Porter,
de 5 forces fondamentales. 1. Les concurrents directs : rivalité entre les firmes
directement concurrentes. 2. Les fournisseurs : pouvoir de négociation en amont
dans la filière. 3. Les acheteurs : pouvoir de négociation en aval dans la filière. 4.
Les entrants potentiels : menace d'entrée de nouveaux concurrents. 5. Les
offreurs de substituts : pression des produits ou services substituables. Ainsi
qu'une 6e force (ajoutée par la suite) : le pouvoir de l'État.
TAGES
Pourquoi l'utiliser ?
Objectif
Le modèle des 5 (+1) forces permet d'analyser l'industrie dont l'entreprise fait
partie ou dans laquelle elle souhaite s'engager. Il s'agit de comprendre l'intensité
de la concurrence liée aux forces en présence, et d'en déduire le niveau de
rentabilité propre à cette industrie.
Contexte
Ces 5 (+1) forces peuvent connaître des ruptures dues à des bouleversements du
macro-environnement. Elles ne sont pas indépendantes les unes des autres, et
peuvent interagir.
Ce modèle doit être utilisé au niveau de chacune des activités composant le groupe,
les pressions dans chaque industrie étant de natures très différentes.
Comment l'utiliser ?
Étapes
■ La rivalité entre les concurrents directs est vive lorsque l'industrie est soumise à une
forte pression : taille identique et diversité des concurrents renforçant la compétition,
forts pouvoirs des acheteurs et fournisseurs, faibles barrières à l'entrée et menace de
substituts réelle.
■ Le pouvoir de négociation des fournisseurs est d'autant plus élevé qu'ils sont
concentrés (exemple : De Beers en situation de quasi monopole pour la production
de diamant), que les produits sont très différenciés, que les coûts de transfert,
c'est-à-dire liés à un changement de fournisseur, sont élevés (exemple : liens étroits
avec les fournisseurs dans l'aéronautique) et qu'il existe une menace d'intégration
vers l'aval (exemple : le développement des Apple Stores).
■ Le pouvoir de négociation des acheteurs (clients et distributeurs) est d'autant plus
élevé qu'ils sont concentrés (exemple : les centrales d'achat de la grande
distribution), que les produits sont standard, que les coûts de transfert sont faibles et
qu'il existe une menace d'intégration vers l'amont (exemple : MDD, marques de
distributeurs).
■ La menace d'entrants potentiels dépend des barrières à l'entrée, c'est-à-dire de tous
les facteurs qui imposent aux nouveaux entrants des coûts structurellement et
durablement supérieurs à ceux des entreprises déjà établies.
■ Les substituts peuvent prendre plusieurs formes :substitution directe (exemple : le
CD pour le vinyle, le mp3 pour le CD, puis le streaming transformant un produit en
service) ;substitution indirecte (exemple : avion et Eurostar, édition papier et
électronique) ;substitution au niveau du revenu des ménages (exemple :
ameublement, voiture et vacances).
Méthodologie et conseils
L'intensité concurrentielle liée aux forces en présence dans une industrie indique son niveau de
rentabilité.
Face aux substituts, le risque est l'exclusion partielle ou totale du marché, si le
nouveau produit menace les anciens d'obsolescence.
L'entreprise qui introduit le nouveau produit a-t-elle les moyens d'assurer sa
diffusion ?
Avantages
■ Une stratégie construite sur les ressources et compétences de l'entreprise peut chercher
à modifier ces 5 (+1) forces plutôt qu'à s'y conformer.
Précautions à prendre
■ Les frontières entre industries ne sont pas immuables (exemple : convergence de la
téléphonie, de l'informatique et de l'électronique).
Dans le modèle des 5 (+1) forces, l'État peut aussi être un client majeur (exemple :
pour Dassault) ou le principal fournisseur d'un marché (exemples : la Poste, la
SNCF). Il peut même être un prescripteur déterminant (exemple : Airbus pour les
compagnies européennes), voire le principal concurrent dans une industrie
(exemples : énergie, télécommunications).
Cet hexagone est une représentation graphique des 5 (+1) forces d'une industrie. Les
forces sont évaluées de 0 à 10 et la surface obtenue donne une indication sur les attraits
de cette industrie : plus elle est réduite, moins l'industrie est soumise aux pressions
concurrentielles et meilleure est la rentabilité attendue.
D'après une étude PwC, l'industrie du livre se situe à la 1re place mondiale parmi les
industries culturelles devant les magazines, les jeux vidéo, la musique et le cinéma.
Cet hexagone fait apparaître une industrie du livre soumise aujourd'hui à de fortes
pressions, donc peu rentable, dont la transformation risque d'être accélérée par la
révolution numérique en marche et les nouvelles habitudes de consommation de
produits de loisir (streaming).
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Tout produit (ou service) spécifique suit un cycle de ventes et de profit divisé en 4
phases. 1. Lancement : les ventes démarrent, mais la rentabilité est négative en
raison des investissements engagés. 2. Croissance : les ventes décollent et la
rentabilité devient positive. Le FCS (facteur clé de succès) est l'implantation
commerciale et l'effort marketing. 3. Maturité : stabilisation des ventes et du
profit à un niveau élevé. Le FCS principal est la productivité. 4. Vieillissement :
diminution des ventes et du profit.
TAGES
Pourquoi l'utiliser ?
Objectif
Il s'agit de situer chaque offre de l'entreprise sur la courbe et de mener toutes les
actions pour l'amener et la maintenir le plus longtemps possible en phase de
maturité, la plus profitable.
Contexte
Les investissements préalables à la mise sur le marché (Recherche &
Développement, études marketing, tests de production...) indiquent la valeur du
point mort qui détermine le niveau des ventes permettant d'atteindre le seuil de
rentabilité. Chaque phase privilégie un FCS (exemple : en phase de lancement, la
technologie est souvent déterminante et en phase de vieillissement, la maîtrise des
coûts est fondamentale) et concerne plus particulièrement une certaine typologie
de clients (les pionniers, puis les suiveurs et enfin les conservateurs).
Comment l'utiliser ?
Étapes
Si la succession des 4 phases est connue, leur durée respective est souvent
imprévisible.
Méthodologie et conseils
Comme un organisme vivant, tout produit traverse au cours de sa vie 4 phases de développement.
La théorie du cycle de vie du produit, due à Raymond Vernon dans les années 1960,
explique le développement des firmes multinationales d'origine américaine.
Les produits innovants américains sont d'abord exploités à prix élevés sur le
marché domestique, puis l'augmentation des volumes permet une exportation vers
les pays à pouvoir d'achat plus faible. Des concurrents étrangers à bas coût
apparaissent, ce qui pousse les firmes américaines à délocaliser. Enfin, pour servir
la demande américaine résiduelle, les produits sont importés de l'étranger, auprès
d'entreprises locales ou de filiales de groupes américains.
Avantages
■ Ce modèle, très simple, met en évidence des cycles réguliers, mais variables selon les
domaines d'activité, les produits et le talent des entreprises qui les gèrent.
Précautions à prendre
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Toute industrie passe par les phases de maturité suivantes. Démarrage : la
structure concurrentielle est atomisée et l'accès à la technologie requise
déterminant. Croissance : des investissements importants sont nécessaires, alors
que le taux de croissance est fort et le potentiel important. Maturité : quelques
entreprises se partagent le marché et tentent de le contrôler. Déclin : les
entreprises encore présentes exploitent une activité rentable, car ne nécessitant
aucun investissement.
TAGES
Source : d'après Frédéric Leroy, Bernard Garrette, Pierre Dussauge, Rodolphe Durand,
Laurence Lehmann-Ortega, dir., Strategor, Dunod, 6e édition, 2013.
Pourquoi l'utiliser ?
Objectif
Dans la lignée du cycle de vie d'un produit, cette approche élargit l'étude à toute
une industrie et permet d'en analyser la valeur, c'est-à-dire l'attrait en fonction
des compétences de l'entreprise.
Contexte
Les stratégies liées à la phase de maturité de l'industrie doivent être différenciées
suivant les capacités stratégiques distinctes des entreprises en présence.
Comment l'utiliser ?
Étapes
Les stratégies à mettre en place en fonction de ces 4 phases peuvent se résumer
ainsi :
Méthodologie et conseils
La stratégie de l'entreprise varie suivant la phase de maturité de son industrie.
Cette approche permet au dirigeant d'analyser la valeur d'une industrie d'un point
de vue extérieur. Il est ensuite nécessaire de considérer cette valeur en relation avec
la position concurrentielle de l'entreprise.
L'attrait d'une industrie dépend toujours des atouts dont dispose l'entreprise.
Avantages
■ L'analyse des phases de maturité d'une industrie peut passer par l'analyse du cycle de vie
de tous les produits pouvant lui être rattachés.
Précautions à prendre
■ Le déclin d'un produit n'implique pas nécessairement celui de l'industrie à laquelle il
appartient. Il s'agit donc de ne pas juger trop vite de la valeur d'une industrie à travers
l'évolution d'un seul produit au cours du temps.
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La capacité stratégique d'une entreprise est l'aptitude de ses ressources et
compétences à lui permettre de prospérer. Les ressources sont les actifs
stratégiques de l'entreprise qui peuvent être tangibles (physiques, financiers,
humains) ou intangibles (notoriété, marques, expérience, brevets, bases de
données...). Les compétences sont les processus permettant à l'entreprise de
déployer ses ressources. La capacité stratégique regroupe les ressources uniques
et les compétences fondamentales difficilement imitables par les concurrents.
Elle est à la source de l'avantage concurrentiel.
TAGES
Pourquoi l'utiliser ?
Objectif
Le diagnostic stratégique, pour être complet, doit analyser tant l'environnement de
l'entreprise que sa capacité stratégique.
Contexte
Pour Gary Hamel et C.K. Prahalad, la compétence c entrale (core competence) d'une
entreprise est la compétence fondamentale à l'origine de son avantage
concurrentiel. Les capacités dynamiques sont celles qui développent ses
compétences. L'avantage concurrentiel ne peut exister que si l'entreprise a les
moyens de défendre sa capacité stratégique.
Comment l'utiliser ?
Étapes
Pour être défendables, les ressources et compétences doivent remplir 4 conditions :
■ Créer de la valeur : être valorisables par les clients. Cette condition évidente est
parfois négligée pour privilégier une rentabilité immédiate.
■ Être rares : ressources uniques (exemple : brevets) et compétences fondamentales
(exemples : expérience dans le domaine d'activité, construction de relations de
confiance avec les clients, climat d'entreprise harmonieux). Cette rareté dépend de la
manière dont ces compétences peuvent être difficilement ou non transférées
(exemple : contrats de joueurs de football) et leurs accès plus ou moins protégés
(exemple : licence exclusive).
■ Être non imitables : complexité interne (exemples : forte culture d'entreprise,
ambiguïtés managériales indéchiffrables) et externe (exemple : liens étroits avec des
clients et des fournisseurs) qui empêche la transposition pure et simple de la part
d'autres entreprises.
■ Être non substituables : au niveau de l'offre (exemple : la Poste menacée par l'essor
du courrier électronique) et au niveau des compétences (exemple : une compétence
humaine pouvant être remplacée par des systèmes experts).
Méthodologie et conseils
L'avantage concurrentiel de l'entreprise provient de sa capacité stratégique, de ses ressources et
de ses compétences.
Avantages
■ Les ressources (des " stocks ") et les compétences (des " flux ") sont complémentaires.
Chaque ressource (équipements, base de données) doit être exploitée avec efficience.
Précautions à prendre
Le benchmarking
Le b
enchmarking (ou étalonnage) consiste à comparer la performance de son
entreprise avec le meilleur niveau constaté, tous domaines d'activité confondus.
Cet écart mesure la différence entre les performances de l'entreprise et celles des
meilleurs compétiteurs devenant des références (étalons). Le but est d'envisager
un transfert de modes de gestion ou d'action en vue d'améliorer les méthodes en
cours dans l'entreprise.
Le b
enchmarking stimule l'organisation par cette recherche des meilleures
pratiques (best practices) à travers des standards de performance. Des risques
d'erreurs de mesure sont possibles, en privilégiant certains indicateurs.
Le reengineering
Le r eengineering est une remise en cause fondamentale et une redéfinition radicale des
processus opérationnels dans l'entreprise. Le but est d'obtenir des gains spectaculaires
dans les performances en termes de coûts, de qualité, de service et de rapidité. La
condition pour mettre en place un reengineering est que l'entreprise ait le courage de
casser les structures périmées. Elle doit viser le succès par la rupture, réinventer et non
faire évoluer.
Le principe du reengineering est de remettre en cause les idées toutes faites et d'ignorer
les réflexes. Il faut donc réorganiser le fonctionnement de l'entreprise autour de ses
processus, pour la seule satisfaction des clients.
Le premier but est d'identifier les processus clés de l'activité et d'imaginer un
processus innovant et inédit ayant un impact stratégique sur le marché.
Exemple : le processus d'autorisation de crédit dans les banques plus rapide et plus
fiable grâce au circuit de décision court, aux systèmes experts et aux bases de données.
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Cette matrice élaborée par Igor Ansoff permet de modéliser les vecteurs de
croissance envisageables pour l'entreprise. L'axe horizontal décrit les possibilités
de développement en termes de produits. L'axe vertical indique les
développements envisageables en termes de marchés, par expansion
géographique ou extension de segments de clientèle. La diversification marketing
correspond au développement d'un nouveau produit pour un nouveau marché, à
partir de compétences existantes dans l'entreprise.
TAGES
Pourquoi l'utiliser ?
Objectif
La matrice Ansoff, appelée également matrice produits/marchés, permet
d'identifier les axes de développement les plus pertinents pour une entreprise. Le
développement de produits consiste à proposer une offre nouvelle sur les marchés
existants, alors que le développement de marchés consiste à proposer l'offre
existante sur de nouveaux marchés.
Contexte
Igor Ansoff, professeur et consultant américain d'origine russe, a mis au point
cette matrice au milieu des années 1960. Elle peut être utilisée aussi bien pour
l'analyse marketing que pour la réflexion stratégique.
Comment l'utiliser ?
Étapes
Chaque vecteur de croissance peut se définir ainsi :
Méthodologie et conseils
Cette matrice produits/marchés permet d'envisager les axes de développement de l'entreprise.
Les 3 flèches représentées dans la matrice permettent de prioriser les axes de
développement :
Avantages
Précautions à prendre
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L'internationalisation consiste pour l'entreprise à se développer en dehors de ses
frontières. La nature de cette expansion géographique dépend des
caractéristiques de l'industrie (homogénéité ou non de la demande) qui permet
une standardisation globale de l'offre, ou au contraire nécessite une adaptation en
fonction des spécificités locales. Elle prend aussi en compte le mode de présence à
l'international : de l'exportation à l'investissement direct pouvant répondre à une
logique d'optimisation des coûts.
TAGES
Pourquoi l'utiliser ?
Objectif
L'internationalisation consiste d'abord à chercher de nouveaux débouchés à
l'étranger.
Elle permet aussi de répartir les risques entre zones géographiques et de trouver
des relais de croissance dans les pays émergents, comme les BRIC (Brésil, Russie,
Inde, Chine).
Enfin, elle peut conduire à une réduction des coûts de l'entreprise en spécialisant
ses activités suivant les avantages comparatifs locaux.
Contexte
Le développement des échanges internationaux et l'interdépendance des
économies mondiales conduisent à une internationalisation forte des entreprises
et à une globalisation progressive de leurs activités.
Comment l'utiliser ?
Étapes
■ Export : la forme la plus légère d'internationalisation. Les produits sont fabriqués
dans le pays d'origine et acheminés puis vendus à l'étranger, directement ou par un
intermédiaire.
■ Filiales à l'étranger : ce mode d'internationalisation, plus lourd et plus risqué, passe
par la création de sociétés de production ou de commercialisation, contrôlées par le
siège. Des partenariats (licences, franchises) avec des entreprises locales,
connaissant bien l'environnement, peuvent assurer une répartition des risques.
■ Entreprise multinationale : elle est présente dans plusieurs pays, à travers des filiales
bénéficiant d'une certaine autonomie. Chaque filiale standardise ce qui peut l'être
dans son offre (produit, conditionnement, distribution, publicité) et adapte ce qui doit
l'être suivant les spécificités locales (approche multidomestique). Exemples : Nestlé,
Unilever, McDonald's...
■ Entreprise transnationale : elle adapte également l'offre, mais elle optimise surtout la
localisation de ses activités en fonction des atouts de chaque pays (sites de
production dans les pays à bas coûts de salaire, mais aussi délocalisation des
centres d'appel ou de l'informatique). L'accès aux ressources naturelles, les
incitations fiscales ou les risques de change sont également pris en compte par le
siège qui coordonne et intègre les activités de ses filiales. Exemples : L'Oréal,
Michelin, Sanofi, Air Liquide, Sony...
■ Entreprise mondiale : elle ne peut exister que quand les FCS sont les mêmes dans
tous les pays et que la demande est homogène. Elle propose alors une offre
standardisée (approche globale). L'entreprise n'est plus vraiment identifiée à un pays
d'origine. Exemples : Apple, Rolex, Lego, Airbus, Intel...
Méthodologie et conseils
Le dirigeant choisit la nature de l'expansion géographique de l'entreprise.
Avantages
■ Plus l'entreprise s'internationalise, plus elle peut répartir sur un nombre important de
clients ses dépenses de R & D et de marketing (exemple : les laboratoires
pharmaceutiques).
Précautions à prendre
■ Certains pays imposent l'association avec un partenaire local lors de la création d'une
filiale (exemple : Russie), ce qui peut conduire à un transfert de technologie non maîtrisé
(exemple : Chine).
Cette croissance s'est fondée sur les thèmes " qualité, service, propreté et valeur ",
développés par les frères McDonald. Ils avaient ouvert leur 1er fast-food en
Californie, en 1940, avant d'en vendre le concept à l'un de leurs fournisseurs, Ray
Kroc.
■ Pénétration de marché
À partir du restaurant qu'il crée en 1955 dans l'Illinois, Ray Kroc se lance à la
conquête du marché nord-américain. L'Université du Hamburger, ouverte en 1961,
garantit, à travers la formation des franchisés, la constance du service proposé. En
1965, l'enseigne compte plus de 700 restaurants aux États-Unis.
■ Amélioration de l'offre
Le menu de base (burger, soda, frites) ne change pas, mais le renouvellement des
recettes est constant (chickens McNuggets, petits déjeuners, salades, fruits,
wraps...) et l'aménagement des restaurants est repensé régulièrement (accès Wi-Fi
gratuit).
■ Extension de gamme
Les McDrive permettent d'être servi dans sa voiture, les Happy Meals s'adressent
aux enfants avec des animations spécifiques (jeux avec le clown Ronald McDonald
pour les anniversaires).
Des restaurants s'implantent dans les stades, les aéroports, les aires de repos des
autoroutes...
■ Extension adaptée
... Mais aussi dans les écoles, les universités, les cantines des entreprises, les
hôpitaux, les bases militaires (passage de la restauration commerciale à la
restauration collective)...
■ Diversification marketing
La mondialisation s'amorce dans les années 1980 avec l'implantation en Espagne, au
Danemark, aux Philippines, en Malaisie, en Italie, en Turquie et en Hongrie. En 1983, 8
000 restaurants McDonald's sont présents dans 32 pays.
Dans les années 1990, la mondialisation s'accélère avec l'ouverture d'un premier
restaurant à Moscou, puis au Maroc, en Chine, en Pologne, en Afrique du Sud, en Inde...
Début 2000, l'enseigne devient le symbole de la " malbouffe " et des dérives de la
mondialisation. Grâce à un plan stratégique intitulé "
Plan to Win " et à une refonte de
sa politique marketing, l'image citoyenne de McDonald's est partiellement restaurée.
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Les trois matrices classiques de portefeuille d'activités sont des modèles créés
dans les années 1970 par 3 cabinets américains concurrents de conseil en
stratégie : BCG, ADL et McKinsey. Elles ont pour but de faciliter les choix
stratégiques des entreprises multi-activités gérant un portefeuille de domaines
d'activité stratégique (DAS). Elles privilégient chacune deux variables clés, pour
analyser ce portefeuille et modéliser la stratégie la mieux adaptée : une allocation
efficiente des ressources de l'entreprise.
RTAGES
Pourquoi l'utiliser ?
Objectif
Une matrice est établie pour une entreprise multi-activités, pour une zone
géographique définie, et bien sûr à une date donnée. Elle repose sur une logique
d'équilibre financier entre les activités et une logique d'équilibre des degrés de
maturité des activités.
Contexte
La segmentation stratégique consiste à " découper " l'activité globale d'un groupe
en DAS. Un DAS est donc une sous-partie de ce groupe à laquelle il est possible
d'allouer ou de retirer des ressources de manière indépendante. À ce domaine
d'activité correspond une combinaison spécifique de FCS et donc des ressources et
compétences nécessaires pour y être compétitif.
Comment l'utiliser ?
Étapes
Pour chacune des 3 matrices, il s'agit de :
Méthodologie et conseils
La représentation du portefeuille d'activités aide à décider de l'allocation des ressources de
l'entreprise.
Avantages
Précautions à prendre
■ Ces 3 matrices négligent en partie la notion de création de valeur dans le cas d'un groupe
diversifié construit sur des synergies. Elles ne sont plus adaptées aujourd'hui pour des
activités différenciées, surtout dans le domaine des technologies de pointe, où l'on
s'intéresse davantage au " portefeuille de compétences ".
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La matrice BCG prend en compte le taux de croissance du marché et la part de
marché relative de l'entreprise. Chaque DAS du portefeuille d'activités se
positionne dans une des 4 catégories : vaches à lait (leader sur un marché
mature), vedettes (leader sur un marché en croissance), dilemmes (challenger sur
un marché en croissance) ou poids morts (challenger sur un marché en déclin).
Les vaches à lait financent les vedettes et certains dilemmes d'aujourd'hui qui
pourraient devenir les vaches à lait de demain.
RTAGES
Pourquoi l'utiliser ?
Objectif
Au-delà des 4 catégories, la matrice BCG détermine pour tous les DAS de
l'entreprise, leurs besoins de liquidités (investissement et besoin en fonds de
roulement) à travers le taux de croissance, et leur rentabilité à travers leurs parts
de marché relatives.
Contexte
Élaborée à la fin des années 1960, première matrice de portefeuille, la matrice BCG
a connu une grande carrière et une reconnaissance très large. Destinée à l'origine
aux conglomérats américains, elle a été mise au point pour des industries dans
lesquelles seul le volume était important, et non la recherche de différenciation.
Comment l'utiliser ?
Étapes
Pour chaque DAS du portefeuille de l'entreprise, il s'agit de calculer :
Pour le DAS où l'entreprise est challenger, sa part de marché est divisée par celle du
leader et sa PMR sera inférieure à 1. Ainsi, 1 correspond à une position de co-leader,
0,1 à une part de marché 10 fois inférieure à celle du leader et 10 à l'inverse à une
part de marché 10 fois supérieure à celle du concurrent principal (soit un monopole
de fait).
Méthodologie et conseils
Les 4 catégories d'activités, vaches à lait, vedettes, dilemmes et poids morts, expliquent la
rentabilité globale de l'entreprise.
■ rentabiliser les vaches à lait en limitant les investissements et utiliser les excédents
de liquidités pour financer les vedettes et les dilemmes sélectionnés (traire) ;
■ abandonner ou maintenir sans investissement les poids morts ;
■ maintenir la position dominante pour les vedettes par les investissements
nécessaires, en attendant que l'activité murisse et qu'elle devienne une future vache
à lait ;
■ pour les dilemmes, doubler la mise en investissant massivement pour devenir leader,
ou segmenter en redéfinissant ses activités, ou abandonner par la vente ou l'arrêt de
l'activité.
Avantages
Précautions à prendre
■ Cette matrice n'est pertinente que dans des activités où l'effet d'expérience est fort.
■ Le transfert de liquidités entre les activités peut créer de la démotivation chez les
collaborateurs des " vaches à lait " qui ne voudraient pas financer les activités " dilemmes
".
La matrice BCG 2
Le BCG a mis au point un deuxième modèle qui n'est pas une matrice de
portefeuille, mais qui présente une typologie des activités en fonction de leur
système concurrentiel.
Elles se caractérisent par un avantage concurrentiel élevé et par un nombre limité de
possibilités de différenciation. L'avantage concurrentiel provient du volume d'activité
et la part de marché de l'entreprise détermine sa rentabilité. Dans ces activités, les
concurrents ne peuvent se différencier que par la taille.
Exemple : Alain Afflelou a fédéré des opticiens indépendants fragmentés et a créé, sous
son enseigne, une activité de spécialisation.
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La matrice ADL prend en compte le degré de maturité de l'activité (qui définit les
besoins financiers du DAS et le niveau de risque sectoriel), ainsi que la position
concurrentielle (qui traduit la rentabilité du DAS et son niveau de risque
concurrentiel). Cette matrice se scinde en 3 zones : zone de développement
naturel (position concurrentielle satisfaisante en fonction du degré de maturité),
zone de développement sélectif (position concurrentielle à améliorer) et zone
d'abandon (DAS à sortir du portefeuille).
RTAGES
Arthur D. Little
Pourquoi l'utiliser ?
Objectif
Il s'agit d'évaluer le degré de maturité du DAS et sa position concurrentielle (en
fonction du degré de maîtrise des FCS du domaine d'activité), à partir de critères
plus nombreux que pour la matrice BCG.
Contexte
Le cabinet américain de conseil en stratégie Arthur D. Little a, depuis, proposé une
autre matrice fondée sur la technologie, qui distingue les technologies de base, les
technologies clés et les technologies émergentes.
Comment l'utiliser ?
Étapes
D'abord positionner chacun des DAS sur la matrice et dans une des 3 zones.
■ La zone " développement naturel " comprend les DAS à bonne position
concurrentielle et les activités d'avenir, en phase de démarrage. Il s'agit
d'accompagner le développement de ces DAS au fur et à mesure de l'évolution de la
maturité de l'activité.
■ La zone " développement sélectif " comprend les DAS à position concurrentielle
moyenne, voire faible. L'objectif est d'atteindre une meilleure position et donc une
meilleure rentabilité.
■ La zone " abandon " se justifie pour les DAS peu rentables, et dont la position
concurrentielle est faible.
Méthodologie et conseils
Les 3 zones de la matrice ADL indiquent les actions stratégiques à mener en fonction des phases
de maturité des DAS.
Les prescriptions stratégiques de la matrice ADL sont, selon les 4 phases de
maturité :
Avantages
■ La matrice ADL est plus dynamique grâce à l'utilisation des degrés de maturité.
■ Les risques concurrentiels et sectoriels sont aussi pris en compte.
Précautions à prendre
■ Cette matrice est plus compliquée à construire que la matrice BCG, car plus qualitative et
plus subjective.
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La matrice McKinsey, ou matrice attraits/atouts, prend en compte l'attrait d'une
activité, lié à son degré de maturité propre et à la valeur qu'elle représente pour
l'entreprise, et les atouts de l'entreprise par rapport aux concurrents. Les attraits
comme les atouts sont définis par un grand nombre de critères caractérisant
l'attractivité de l'activité et la position concurrentielle de l'entreprise. La matrice
se divise en 3 zones et 9 cases dans lesquelles apparaissent les prescriptions
stratégiques correspondantes.
RTAGES
Matrice attraits/atouts
Pourquoi l'utiliser ?
Objectif
La matrice McKinsey utilise une combinaison de critères pondérés, quantitatifs et
qualitatifs. Elle permet de mesurer l'attrait intrinsèque de l'activité et sa valeur
relative pour l'entreprise (comme l'existence de synergies avec les autres activités
du portefeuille, les possibilités de barrières à l'entrée...), ainsi que les atouts de
l'entreprise.
Contexte
Cette matrice très exhaustive permet de prendre en compte des particularités de
l'activité et de l'entreprise. Elle peut s'adapter à plusieurs contextes et à différents
profils d'entreprises.
Comment l'utiliser ?
Étapes
■ L'attrait de l'activité pour l'entreprise se calcule à partir de critères tels que : la taille
du marché, son taux de croissance, le taux de marge/chiffre d'affaires, la
saisonnalité, la structure et l'intensité concurrentielles, le degré de concentration, le
degré de dépendance par rapport aux fournisseurs et aux clients, l'existence de
barrières à l'entrée, l'intensité capitalistique (capital investi/ventes), les contraintes
juridiques, gouvernementales ou écologiques, les facteurs sociaux...Ces critères
doivent être évalués (de 1 à 5) et pondérés, afin d'obtenir une note caractérisant
l'attractivité de l'activité pour l'entreprise.
■ Les atouts de l'entreprise sont établis sur des critères tels que : la qualité des
produits, la position technologique, les accès aux matières premières ou à l'énergie,
la qualité du réseau de distribution, la position du coût de revient, les compétences
managériales, la qualité du système d'information et de gestion...Une note (de 1 à 5)
est également attribuée à la position concurrentielle de l'entreprise, en pondérant les
critères retenus.
Méthodologie et conseils
La matrice McKinsey prend en compte l'attrait des activités dans lesquelles l'entreprise est
présente et les atouts dont elle dispose.
Avantages
Précautions à prendre
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Tout raisonnement stratégique à moyen terme doit intégrer des impératifs de
renouvellement des activités mûres et d'équilibre grâce aux activités nouvelles,
sources d'opportunités, mais génératrices de risques. Gérer un portefeuille
consiste à faire évoluer sa maturité globale. Cet équilibre doit être également
recherché sur le plan financier car un portefeuille est constitué d'activités
générant des flux financiers et d'activités qui exigent des investissements
importants.
RTAGES
Pourquoi l'utiliser ?
Objectif
Le dirigeant, grâce aux matrices de portefeuille d'activités, peut avoir une vue
d'ensemble de son entreprise et en gérer au mieux la diversité.
Contexte
La représentation graphique de la matrice permet de constater visuellement la
bonne répartition des activités du portefeuille. À travers le degré de maturité, les
risques, la rentabilité, le besoin ou l'excédent de financement, cet équilibre
apparaît clairement.
Comment l'utiliser ?
Étapes
■ Portefeuille juvénile : un déséquilibre est constaté, les activités en démarrage ou en
croissance prédominent. Même si la croissance est forte, la position concurrentielle
reste moyenne et les risques importants. Le besoin global de financement est fort, en
l'absence d'activités vaches à lait significatives. L'objectif est de limiter la dispersion
et d'allouer toutes ses ressources aux activités les plus prometteuses.
■ Portefeuille sénile : même si la rentabilité globale est bonne, le risque réside dans le
non-remplacement des activités matures destinées à disparaître. Le flux de fonds net
est positif, ce qui peut conforter le dirigeant, alors qu'il est impératif de s'engager
rapidement dans des activités nouvelles pour retrouver une croissance globale du
portefeuille.
■ Portefeuille équilibré : à un instant donné, tous les DAS constituant le portefeuille
sont complémentaires en termes de maturité, de risques et d'équilibre financier. La
croissance est partagée entre tous les DAS, la position concurrentielle est forte et les
risques sont faibles. Le flux de fonds net du portefeuille est nul, l'autofinancement
est obtenu. Cette situation est favorable pour l'entreprise qui peut envisager l'avenir
avec sérénité, si les actions futures sur les DAS prennent en compte la recherche de
cet équilibre.
Méthodologie et conseils
Un portefeuille équilibré a atteint une complémentarité de ses activités en termes de maturité, de
risques et d'équilibre financier.
Aujourd'hui, les actionnaires des grands groupes n'attendent plus que ceux-ci
présentent des portefeuilles équilibrés. Ils préfèrent répartir eux-mêmes leurs
investissements dans des domaines d'activités ayant des profils complémentaires
en termes de risque et de maturité.
Le dirigeant ne doit donc plus être obnubilé par une logique de diversification
devenue moins pertinente, mais se consacrer à la bonne gestion des DAS en
portefeuille.
Il peut même raisonner plutôt " portefeuille de compétences " que portefeuille
d'acti-vités, c'est-à-dire privilégier une réflexion sur le développement des
savoir-faire de l'entreprise, pour leur exploitation actuelle, mais aussi potentielle
dans d'autres domaines.
Avantages
Précautions à prendre
■ Ces matrices restent des instruments limités qui doivent être considérés comme des
outils s'inscrivant dans une démarche plus large de réflexion stratégique.
Routes (Colas)
Un leader mondial des infrastructures de transport
Depuis 1986
Depuis 1952
Depuis 1994
PMR = 0,1 (3e derrière Orange et Numericable-SFR, avec Free 4e en forte
progression)
Depuis 1956
Médias (TF1)
Premier groupe privé de télévision en France
Depuis 1987
Le portefeuille peut paraître déséquilibré, car il ne comporte pas de vache à lait, mais
son équilibre financier global est assuré par la complémentarité des modèles
économiques des DAS.
■ L'activité routes est largement leader dans un marché en croissance, c'est donc une
vedette dont il faut préserver la position concurrentielle.
■ L'immobilier, en misant sur la construction durable, est également devenu vedette avec
un CA dépassant celui de Nexity.
■ Le BTP et les télécoms restent des dilemmes :- Le BTP reprend, surtout à l'international,
mais la concurrence de Vinci et d'Eiffage est forte. Des alliances pourraient être
envisagées.- Les télécoms progressent, mais la part de marché de Bouygues est faible
par rapport à celle de l'opérateur historique, Orange. La stratégie offensive menée devrait
permettre une amélioration de la position concurrentielle.
■ Les médias constituent un poids mort (suiveur sur un marché à faible croissance), mais
la concurrence de France Télévisions est indirecte (chaînes publiques). TF1 reste
cependant un puissant instrument d'influence pour le groupe.
Présent au capital d'Alstom depuis 2006, Bouygues envisage sans doute, après la
cession des activités Énergie d'Alstom, une diversification accrue dans les transports.
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La stratégie de domination par les coûts consiste pour l'entreprise à obtenir les
coûts les plus bas pour un niveau de qualité donné. Cette compétitivité de
l'entreprise en termes de prix constitue son avantage concurrentiel. L'objectif
principal de l'entreprise est alors de minimiser ses coûts complets, c'est-à-dire
ses coûts fixes (coûts de conception, de recherche et développement, coûts
marketing, coûts liés aux investissements, coûts administratifs...) ainsi que ses
coûts variables (coûts de fabrication, coûts de distribution, proportionnels ou
non...).
RTAGES
Source : d'après Frédéric Leroy, Bernard Garrette, Pierre Dussauge, Rodolphe Durand,
Laurence Lehmann-Ortega, dir., Strategor, Dunod, 6e édition, 2013.
Pourquoi l'utiliser ?
Objectif
La stratégie de domination par les coûts s'appuie généralement sur l'effet
d'expérience : l'entreprise qui obtient les coûts les plus bas est celle qui a la
production cumulée la plus importante. Cette stratégie est donc une stratégie de
coût et de volume, et non une simple recherche systématique de réduction des
coûts.
Contexte
La structure de coût, c'est-à-dire la part des coûts élémentaires dans le coût total,
est variable suivant les activités. Elle est très différente dans les services,
l'industrie lourde ou le négoce. Son analyse permet d'identifier les postes de coûts
sur lesquels faire porter prioritairement des réductions.
Les coûts partagés sont ceux communs à plusieurs activités dans une entreprise,
qui lui permettent d'obtenir des économies de champ (exemple : plate-forme de
production automobile).
Comment l'utiliser ?
Étapes
La domination par les coûts se traduit différemment en termes de stratégies de
prix, suivant les phases de maturité du domaine d'activité :
Méthodologie et conseils
La domination par les coûts est une stratégie de volume associée à un contrôle des coûts
rigoureux.
Pour avoir l'expérience la plus forte, les entreprises chercheront à avoir le volume
de production le plus grand et la part de marché la plus importante (cf. la part de
marché relative de la matrice BCG).
La domination par les coûts est donc une stratégie de volume, associée à un
contrôle des coûts rigoureux. Pour éviter toute dérive de ceux-ci, l'entreprise doit
se doter de systèmes d'information performants et d'un contrôle de gestion
élaboré.
Avantages
■ La domination par les coûts est d'autant plus pertinente que la croissance du domaine
d'activité est forte, qu'il est possible d'accroître ses ventes et de gagner des parts de
marché.
Précautions à prendre
■ La stratégie de domination par les coûts n'est adaptée que pour certaines activités où les
produits sont peu différenciés, et où la concurrence porte principalement sur les coûts et
les prix. Elle exige également de lourds investissements, principalement dans l'appareil et
les méthodes de production, parfois au détriment de l'innovation (R & D et marketing).
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L'effet d'expérience est un postulat qui se définit par : " Le coût unitaire total d'un
produit (hors inflation) décroît d'un pourcentage constant chaque fois que la
production cumulée de ce produit par l'entreprise est multipliée par 2. " Exemple :
ce pourcentage s'élève à environ 5 % pour l'agroalimentaire, 8 % pour le textile,
10 % pour l'automobile et 40 % pour les microprocesseurs. La courbe
d'expérience est une représentation graphique, à l'échelle décimale, ou
logarithmique (elle devient alors une droite), de l'effet d'expérience.
RTAGES
Pourquoi l'utiliser ?
Objectif
L'effet d'expérience se constate aussi bien dans les activités industrielles que dans
les services. Sa prise en compte donne des indications au dirigeant sur les enjeux du
niveau d'activité et de la croissance de son entreprise par rapport à ses concurrents.
Ainsi, l'effet d'expérience peut être considéré comme une barrière à l'entrée, pour
des entreprises ayant réagi trop tardivement face à un domaine d'activité
prometteur.
Contexte
L'effet d'expérience a été décrit en 1966 par Bruce Henderson, le fondateur du
Boston Consulting Group, inspiré par la loi de Wright, énoncée dans les années
1930 par des fonctionnaires du ministère américain de la Défense.
Comment l'utiliser ?
Étapes
L'effet d'expérience s'explique par 4 causes principales :
■ Les économies d'échelle : elles correspondent à un étalement des coûts fixes sur des
quantités plus importantes et à une diminution du coût des investissements par unité
quand la capacité augmente.
■ L'effet de taille : en plus des économies d'échelle, l'effet de taille permet à l'entreprise
de renforcer son pouvoir de négociation vis-à-vis de ses fournisseurs, grâce à un
approvisionnement à des conditions plus favorables (cf. les 5 forces de Porter).
■ L'effet d'apprentissage : il exprime l'amélioration de la productivité du travail et
résulte de la répétition des tâches par le personnel de l'entreprise (particulièrement
pour les activités de main-d'oeuvre).
■ L'innovation (et la substitution capital/travail) : elle se traduit par l'amélioration des
procédés de production (standardisation et simplification) et le remplacement
progressif de la main-d'oeuvre par l'automatisation.
Méthodologie et conseils
Ce postulat constaté dans tous les domaines d'activité s'explique par 4 causes principales.
L'expérience peut être copiée en incorporant des améliorations mises au point par
d'autres, ou contournée par de nouveaux concurrents utilisant des équipements
disponibles plus performants. L'expérience peut aussi être confisquée par des
produits de substitution. Il existe de nombreuses activités où l'expérience
accumulée des concurrents dominants a été annulée par une innovation
technologique majeure (exemple : les fabricants de pellicules argentiques Fuji, Agfa
et Kodak face au passage à la photographie numérique).
Avantages
Précautions à prendre
■ La domination par les coûts ne peut s'appliquer qu'à des domaines d'activité où le facteur
clé de succès principal est le prix. Elle n'est pas pertinente dans d'autres activités où la
concurrence ne porte pas sur les prix et les coûts (exemples : le luxe, les technologies de
pointe...).
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RTAGES
Pourquoi l'utiliser ?
Objectif
La stratégie de différenciation peut être adoptée par une entreprise ne souhaitant
pas engager une stratégie de domination par les coûts. Si elle est capable de
proposer une offre différenciée par rapport à l'offre standard, elle peut être
compétitive malgré une faible part de marché.
Contexte
Les stratégies de domination par les coûts et de différenciation sont les deux
grandes stratégies concurrentielles, dites génériques, décrites en 1986 par Michael
Porter dans " L'Avantage concurrentiel" (Michael Porter, "L'Avantage concurrentiel",
trad. Philippe de Lavergne, Dunod, 2003).
Comment l'utiliser ?
Étapes
La stratégie de différenciation peut prendre 3 formes :
■ La sophistication (ou différenciation par le haut). Cette différenciation est établie sur
la valeur supérieure de l'offre proposée par l'entreprise. Elle s'exprime par la marque,
à travers la qualité et les services associés, et justifie un prix sensiblement plus élevé
(exemple : le positionnement des produits de luxe).
■ L'épuration (ou différenciation par le bas). Cette différenciation repose sur la
suppression de prestations non valorisées par la clientèle visée, permettant à
l'entreprise de proposer un prix beaucoup plus bas que celui de l'offre standard
(exemples : le low-cost dans le transport aérien, le hard discount dans la
distribution).
■ La focalisation (ou stratégie de niche), considérée parfois comme une stratégie
distincte. Elle repose sur une offre parfaitement adaptée à une cible très spécifique,
que ce soit par le haut ou par le bas, et dont le prix correspond à la singularité
(exemples : déplacements en jet privé, transport international en car).
Méthodologie et conseils
La stratégie de différenciation consiste à proposer une offre dont le caractère unique est
reconnu et valorisé par le client.
Avantages
Précautions à prendre
■ L'entreprise qui suit une stratégie de différenciation obtient généralement une rentabilité
plus élevée que pour la domination par les coûts. Pour la conserver, elle devra ajuster en
permanence la pertinence du rapport entre la valeur et le prix de son offre.
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RTAGES
Pourquoi l'utiliser ?
Objectif
La chaîne de valeur permet d'analyser les types de coûts, ainsi que les sources de
différenciation de l'offre de l'entreprise. Elle aide à identifier les éléments de
création de valeur pour le client, et à distinguer ce qui rend unique l'offre de
l'entreprise.
Contexte
Le concept de chaîne de valeur a également été développé par Michael Porter en
1985.
Il l'a utilisé pour décrire les combinaisons d'activités que l'entreprise met en place
pour obtenir un avantage concurrentiel, en proposant une offre valorisée par ses
clients.
L'objectif est la création d'une rente de profits, c'est-à-dire l'accès à des revenus
importants pour l'entreprise.
Comment l'utiliser ?
Étapes
Il s'agit d'analyser toutes les activités et fonctions de l'entreprise, puis de
comprendre comment les coûts et la valeur sont générés dans les différentes unités
:
Méthodologie et conseils
L'analyse des activités de l'entreprise permet de déterminer comment les coûts et la valeur
sont générés dans chaque unité.
Chaque maillon de la chaîne de valeur doit être optimisé, en priorité ceux qui
contribuent le plus directement à la valeur créée. Leur combinaison peut être à
l'origine d'un avantage concurrentiel. Les liens entre unités, mais aussi avec les
partenaires extérieurs, doivent être coordonnés de la manière la plus efficace, ce
que l'on peut appeler l'architecture de valeur.
L'entreprise peut externaliser (outsourcing) les fonctions non stratégiques qui ne
seraient pas efficaces et doit reconsidérer celles qui détruiraient de la valeur.
Avantages
■ La chaîne de valeur constitue un outil pratique pour représenter les activités de
l'entreprise et identifier celles qui permettent de réduire les coûts, et celles qui créent de
la différenciation.
■ L'analyse d'une filière complète est possible, à travers les chaînes de valeur des
fournisseurs et des acheteurs et leurs liens avec la chaîne de valeur de l'entreprise.
Précautions à prendre
La rupture stratégique est une remise en cause de la chaîne de valeur classique par la
recherche de nouveaux FCS qui permet une modification importante des règles du jeu
concurrentiel. Une architecture de valeur nouvelle est élaborée. Elle propose au client
une alternative attractive à l'offre standard.
Source : d'après Frédéric Leroy, Bernard Garrette, Pierre Dussauge, Rodolphe Durand, Laurence
Lehmann-Ortega,, dir., Strategor, Dunod, 6e édition, 2013.
Créée en 1953 par Ingvar Kamprad, Ikea est une entreprise suédoise de fabrication et de
distribution de meubles. Contrairement aux marchands traditionnels, Ikea achète des
volumes importants de bois pour bénéficier de bas prix, par des contrats à long terme
spécifiant la qualité attendue.
Les meubles sont conçus et livrés à plat dans les points de vente afin de réduire les frais
de transport. La conception assistée par ordinateur (CAO) permet d'optimiser les coûts
partagés en développant le maximum de composants communs.
La fabrication assistée par ordinateur (FAO) réduit les stocks et privilégie les flux
tendus de livraison vers des mégastores (12 000 m2) proposant une très large gamme
de produits.
Le client voit les meubles montés dans des s how-rooms autour d'univers (chambre,
salon...), fait son choix et emporte la marchandise en kit, ce qui simplifie la livraison. Il
assemble lui-même les meubles, ce qui économise aussi les frais de production et de
stockage.
Ikea se contente d'une marge réduite, inférieure à celle des marchands traditionnels, et
peut ainsi proposer des prix 20% moins chers en moyenne pour un design scandinave
original.
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●
●
Pourquoi l'utiliser ?
Objectif
L'horloge stratégique propose une vue d'ensemble des différentes stratégies
concurrentielles. Pour chaque stratégie, l'avantage concurrentiel repose sur la
valeur perçue et le prix proposé pour l'offre de l'entreprise, comparés à l'offre de
référence (offre standard).
Contexte
Ce modèle est utilisé comme représentation synthétique des stratégies
concurrentielles. La stratégie hybride (ou rupture stratégique) montre qu'une
évolution de l'offre de référence est inéluctable du fait du progrès technologique
(exemple : la loi de Moore dans l'informatique constate un doublement des
capacités des microprocesseurs tous les 18 mois, à prix constant).
Comment l'utiliser ?
Étapes
Il s'agit de passer en revue tous les choix de stratégie concurrentielle envisageable
pour chaque DAS de l'entreprise : comment aborder une industrie, puis faire
évoluer sa trajectoire (dans le sens des aiguilles d'une montre) ?
■ S1. épuration (ou différenciation par le bas) : valeur et prix réduits. Exemple :
stratégie des constructeurs automobiles japonais en Europe dans les années 1960.
■ S2. Domination par les coûts : offre comparable mais coût et prix inférieurs.
■ S3. Stratégie hybride : surcroît de valeur et baisse de prix. Exemple : Ikea et son offre
originale dans ses magasins uniques avec des prix attractifs.
■ S4. Sophistication sans surprix : pour conquérir des parts de marché. Exemple :
stratégie des constructeurs automobiles japonais dans les années 1980.
■ S5. Sophistication (ou différenciation par le haut) : valeur et prix supérieurs. Exemple
: Toyota créant la marque Lexus pour ses véhicules haut de gamme dans les années
1990.
■ S6. Valeur standard et surprix : marge supérieure, mais risque de baisse des ventes.
■ S7. Baisse de valeur et surprix : possible uniquement en situation de monopole.
■ S8. Baisse de valeur et prix standard : risque fort de perte de parts de marché.
■ Focalisation par le haut : offre limitée à une frange de clientèle très exigeante.
■ Focalisation par le bas : offre limitée à une frange de clientèle très peu exigeante.
Méthodologie et conseils
L'entreprise choisit une stratégie concurrentielle pour aborder une industrie, puis peut
envisager une évolution de sa trajectoire.
La stratégie hybride est une stratégie doublement gagnante. Elle correspond au cas
où l'entreprise peut réduire ses prix et proposer une offre de valeur supérieure. Elle
doit pour cela exploiter ses ressources et compétences et réduire le coût des
fonctions secondaires (rupture stratégique dans la chaîne de valeur).
Avantages
■ Il existe un risque fort à ne pas choisir clairement entre les 2 stratégies génériques,
domination par les coûts ou différenciation.
Coûts/prix et stratégies
Lire la suite
■ Stratégie de domination par les coûts : les coûts sont plus bas que ceux des
concurrents et les prix de vente sont au même niveau. La marge est donc supérieure,
ce qui donne plus de possibilités à l'entreprise en termes de stratégie de prix ou de
diversification.
■ Stratégie de sophistication : les coûts sont supérieurs aux coûts moyens des
concurrents, mais les prix sont largement supérieurs (price premium). La marge est
confortable, ce qui permet d'investir en R & D et marketing pour conserver son
avance.
■ Stratégie d'épuration : les coûts sont significativement inférieurs à ceux des
concurrents (car l'entreprise n'a conservé que des prestations basiques) et les prix
sont très inférieurs. La marge est correcte et doit suffire pour continuer à se
développer.
■ Stratégie hybride : les coûts sont inférieurs à ceux des concurrents, ainsi que les prix,
mais la valeur perçue par le client est supérieure. La marge est correcte et les parts
de marché augmentent, ce qui doit permettre à l'entreprise de s'imposer dans la
recomposition de l'industrie à venir.
■ Stratégie intermédiaire : les coûts sont supérieurs à ceux des concurrents et les prix
sont légèrement inférieurs. La marge se dégrade et n'est pas suffisante pour assurer
le développement de l'entreprise. Cette stratégie est vouée à l'échec.
La valeur perçue par le client, le prix de l'offre et son coût de revient pour
l'entreprise sont les 3 niveaux de la réflexion marketing, opérationnelle et
stratégique.
Le dirigeant doit choisir pour son entreprise entre la stratégie de domination par les
coûts et la différenciation. Toute approche intermédiaire (middle of the road strategy)
serait confrontée à de grandes difficultés.
Cette courbe en U, due à Michael Porter, positionne ces 2 stratégies en fonction de la
part de marché et de la rentabilité des investissements de l'entreprise.
Il apparaît que toute position médiane entraîne une rentabilité médiocre et conduit à se
retrouver coincé (stuck in the middle) entre des concurrents qui auront fait un choix de
stratégie concurrentielle plus tranché.
■ Samsung, le constructeur sud-coréen, a fait le choix de la domination par les coûts (forte
part de marché, prix maîtrisé et bonne rentabilité des investissements).
■ Apple, qui propose depuis 2007 son iPhone au design unique et aux nombreuses
applications, a choisi la sophistication (part de marché limitée, surprix et forte rentabilité).
Par ailleurs, Vertu qui propose des appareils bijoux et des services haut de gamme
(touche concierge) a choisi la focalisation par le haut pour une clientèle privilégiée,
alors que Bic a tenté de proposer un appareil basique, le Bic Phone (stratégie
d'épuration).
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RTAGES
Pourquoi l'utiliser ?
Objectif
La spécialisation est le contraire de la diversification. Le dirigeant doit s'interroger
sur l'opportunité de l'une ou l'autre de ces 2 stratégies de croissance. Si l'activité
est en démarrage ou en croissance, la spécialisation sera une stratégie pertinente,
particulièrement si l'entreprise a des ressources limitées. À l'inverse, en phase de
maturité, et plus encore de déclin, la diversification peut devenir la seule stratégie
viable pour l'entreprise.
Contexte
Les années 1970 correspondent à l'âge d'or de la diversification avec une croissance
forte, une rentabilité importante pour beaucoup d'activités et de nombreuses
opportunités. Depuis les années 1980, la tendance est inversée et les entreprises
pratiquent plutôt l'assainissement du portefeuille d'activités par
désinvestissement et le recentrage sur leur coeur de métier.
Comment l'utiliser ?
Étapes
On distingue 2 types de spécialisation.
Cette diversification marketing (cf. la matrice Ansoff) n'est pas une diversification
stratégique, car elle ne demande aucune compétence nouvelle à l'entreprise, mais
bien une spécialisation.
Méthodologie et conseils
L'entreprise concentre ses ressources sur une activité unique, son coeur de métier.
Avantages
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RTAGES
Source : d'après Gerry Johnson, Richard Whittington, Kevan Scholes, Duncan Angwin, Patrick
Regnér, Frédéric Fréry, Stratégique, Pearson, 10e édition, 2014.
Pourquoi l'utiliser ?
Objectif
Cette stratégie de croissance correspond à une logique de répartition du risque, des
degrés de maturité et d'équilibre financier des DAS (cf. les matrices de portefeuille).
Contexte
Les diversifications actuelles se justifient par leur cohérence à l'intérieur d'un
univers identifié (exemple : LVMH et sa logique de diversification autour des
produits de prestige).
Comment l'utiliser ?
Étapes
On distingue 3 modes de diversification.
Méthodologie et conseils
L'entreprise se développe vers un nouveau domaine d'activité, nécessitant de nouvelles
compétences.
■ Le dirigeant a souvent davantage intérêt que ses actionnaires à diversifier son entreprise
(ambition, pouvoir, prestige, notoriété, rémunération personnelle...).
Précautions à prendre
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RTAGES
Synergie : 1 + 1 = 3
Pourquoi l'utiliser ?
Objectif
Toute stratégie de diversification devrait utiliser des synergies avec l'activité
principale.
Contexte
Les dirigeants qui adoptent une diversification liée limitée obtiendraient de
meilleures performances que ceux qui ont choisi une spécialisation ou une
diversification conglomérale. Les analystes financiers pénalisent
systématiquement les groupes fortement diversifiés (" décote de holding ") qui
sont donc sous-évalués en Bourse.
Comment l'utiliser ?
Étapes
La diversification liée (related) peut s'appuyer sur 3 types de pivots de
diversification :
■ Le pivot commercial qui utilise l'expertise " Marché " de l'entreprise (exemple : Bic et
le circuit de distribution des buralistes pour ses stylos, puis ses rasoirs, ses briquets
et malheureusement son parfum...).
■ Le pivot technologique qui utilise l'expertise " Produit " de l'entreprise (exemple : Bic
et sa maîtrise du plastique moulé par injection dans la fabrication de ses produits,
comme pour sa planche à voile).
■ Le pivot de compétence qui utilise la maîtrise spécifique d'éléments de sa chaîne de
valeur par l'entreprise pour réaliser des économies de champ (exemple : Bic et la
conception, la fabrication et la distribution de produits basiques, comme pour son
téléphone portable).
Méthodologie et conseils
La diversification liée s'appuie sur des synergies de partage de coûts ou de création de valeur
supplémentaire.
Avantages
■ Les conglomérats peuvent se justifier dans les pays émergents, quand ils font office de
marchés internes pour les capitaux et les ressources humaines et assurent ainsi la
mobilisation des investissements financiers et la formation des managers (Inde, Chine).
Précautions à prendre
■ La difficulté à évaluer la vraie nature des synergies est grande, et la frontière entre
diversification liée et diversification conglomérale n'est pas toujours facile à établir.
■ L'intégration de la nouvelle activité dans le groupe, même en présence de vraies
synergies, est toujours un exercice managérial complexe.
L'externalisation
À l'inverse de l'intégration verticale, l'externalisation (outsourcing) consiste, pour
une entreprise, à confier une activité (et son management) à un fournisseur ou un
prestataire extérieur, plutôt que de la réaliser en interne.
Les buts de l'externalisation sont la réduction des coûts (transformer des coûts
fixes en coûts variables), l'amélioration du fonctionnement de l'activité
externalisée ou l'accroissement de la contribution de l'activité externalisée à la
performance de l'entreprise.
La société Nike a été créée en 1972 par deux athlètes de l'Oregon, Bill Bowerman et Phil
Knight, qui cherchaient à faire évoluer les chaussures de course.
La distribution des produits est assurée par des magasins de sport multimarques et des
points de vente spécifiques (Niketowns, Nike Stores, NikeFactory Stores et NikeWomen
Stores). Le m
erchandising est imposé par Nike, mais l'exploitation peut être confiée à
des franchisés. Le groupe possède plusieurs points de vente en propre (succursales) et
développe aussi la vente en ligne, permettant la customisation des produits (NIKEiD).
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RTAGES
Pourquoi l'utiliser ?
Objectif
L'entreprise considère qu'elle dispose des moyens pour se développer seule et
souhaite maîtriser tous les aspects de ce développement. Il est possible aussi
qu'elle n'ait identifié aucune cible intéressante pouvant faire l'objet d'une
acquisition, ou qu'elle ne dispose pas des ressources financières requises pour
acquérir d'autres entreprises.
Contexte
Le dirigeant recherche la croissance rentable, celle qui s'accompagne d'un retour
sur investissement supérieur au coût du capital. La croissance interne (ou
orga-nique) lui permet de contrôler la cohérence du développement de
l'entreprise.
Comment l'utiliser ?
Étapes
Les facteurs de croissance d'une entreprise tiennent au dirigeant lui-même, à sa
motivation, aux choix structurels (comme la délégation ou à l'inverse la
centralisation), et enfin au dynamisme propre du domaine d'activité. La croissance
se traduit par un développement de la taille de l'entreprise pouvant prendre 3
formes :
■ L'augmentation d'inputs (intrants) : l'entreprise fait entrer dans son périmètre des
effectifs, des fonds propres, des capacités de production supplémentaires.
■ L'augmentation d'outputs (extrants) : l'entreprise accroît sa production ou son offre
de produits et de services.
■ L'augmentation d'outcomes (résultats) : l'entreprise augmente son chiffre d'affaires,
sa trésorerie, sa part de marché, sa valeur boursière.
Méthodologie et conseils
Le mode de développement par croissance interne utilise les propres ressources de
l'entreprise.
Le choix entre croissance interne ou externe peut se fonder sur l'évaluation des
coûts engendrés par le recours au marché (coûts de transaction) :
Si les coûts de transaction sont supérieurs aux coûts de coordination évalués, il est
préférable de procéder par croissance interne.
Avantages
Précautions à prendre
■ La croissance interne est un mode de développement lent (donc coûteux), qui exige un
temps plus long que le rachat d'actifs existants ou l'acquisition de technologies.
■ Ce développement solitaire peut aussi conduire le dirigeant à rester isolé dans son
activité, en se privant d'éventuels partenariats et de remise en question.
■ L'intrapreneuriat consiste à encourager ses collaborateurs à développer en interne de
nouvelles activités (exemple : Google autorise ses salariés à consacrer 20 % de leur
temps de travail au sein du groupe à un projet personnel).
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RTAGES
Pourquoi l'utiliser ?
Objectif
Le mode de développement par croissance externe permet de renforcer rapidement
la position concurrentielle de l'entreprise (taille, parts de marché, marques).
L'entreprise peut accéder à de nouveaux marchés et s'internationaliser plus vite.
Elle peut aussi s'approprier des ressources et compétences qui lui feraient défaut.
La difficulté pour l'entreprise acquéreuse consiste à évaluer sa réelle compatibilité
stratégique et organisationnelle avec l'entreprise cible.
Contexte
La mondialisation, les mouvements de concentration dans de nombreux domaines
d'activité et l'essor des marchés financiers ont favorisé les fusions-acquisitions
dans les années 1980.
Aujourd'hui, ces opérations sont plus rares, mais les alliances, moins
contraignantes et moins coûteuses, se développent.
Comment l'utiliser ?
Étapes
Trois types d'acquisitions peuvent être réalisés :
Méthodologie et conseils
Le mode de développement par croissance externe passe par l'acquisition ou l'alliance avec
d'autres entreprises.
Avantages
Précautions à prendre
■ La valeur d'acquisition de l'entreprise cible peut être surévaluée et conduire à un trop fort
endettement. Les économies d'échelle prévues peuvent être décevantes.
■ Le processus de rapprochement des entreprises peut être défaillant. Leur intégration
passe par une compatibilité entre les cultures d'entreprise respectives.
Les entreprises partenaires au sein d'une alliance coopèrent sur des projets précis,
en conservant une hiérarchie propre et une autonomie totale sur toutes leurs
activités restant en dehors de l'alliance.
Elles partagent des h ubs (plates-formes aéroportuaires permettant une maintenance et
des services au sol communs), des codes (un même vol indistinctement opéré par
plusieurs compagnies) et des programmes de fidélisation réciproques (cumul de m iles).
Elles peuvent également procéder à des achats groupés, en jouant sur leurs spécificités
techniques.
Trois grandes alliances regroupent les principales compagnies aériennes mondiales et
représentent plus de la moitié du trafic total de passagers :
■ SkyTeam : constituée en juin 2000, elle se considère aujourd'hui comme l'alliance leader.
20 membres dont Air France-KLM, Alitalia, Delta Air Lines, Aeroflot, Korean Air...
■ Oneworld : créée en mai 2000 et élue meilleure alliance au monde en 2013 par les World
Airline Awards. 15 membres dont British Airways, American Airlines, Japan Airlines,
Qantas... Qatar Airways a rejoint Oneworld en octobre 2013.
■ Star Alliance : fondée en mai 1997 et historiquement la première alliance mondiale de
transporteurs aériens. 27 membres dont Lufthansa, United Airlines, Singapore Airlines, Air
China...
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TAGES
Source : d'après Frédéric Leroy, Bernard Garrette, Pierre Dussauge, Rodolphe Durand,
Laurence Lehmann-Ortega, dir., Strategor, Dunod, 6e édition, 2013.
Pourquoi l'utiliser ?
Objectif
Cette approche permet d'analyser et de comparer les caractéristiques de la
structure de l'entreprise. Elle doit aussi indiquer au dirigeant les points à faire
évoluer et les changements nécessaires pour une meilleure organisation de
l'entreprise.
Contexte
L'organigramme de l'entreprise, c'est-à-dire la représentation graphique de sa
structure, donne des indications sur ces 3 caractéristiques :
Comment l'utiliser ?
Étapes
■ La spécialisation : comment effectuer cette division du travail dans l'entreprise ? par
fonctions (production, ventes, achats, marketing, finance...) ; par activités (jeux vidéo,
musique, télécoms et télévision payante pour Vivendi) ; par marques (Knorr, Lipton,
Miko, Axe, Signal, Dove, Omo... pour Unilever) ; par types de clients (B to C, B to B,
grands comptes...) ; par circuits de distribution (grande distribution, spécialistes,
vente en ligne...) ; par zones géographiques (des filiales autonomes en Europe,
Amérique, Asie) ; par projets (dans le BTP, les sociétés d'ingénierie...).
■ La coordination : la hiérarchie demeure le principal mode de coordination,
particulièrement dans un système pyramidal où l'autorité est forte. Les relations de
coordination sont alors verticales : supérieur-subordonné (descendantes ou
top-down), mais parfois bottom-up quand les salariés sur le terrain sont moteurs
dans la coordination (remontées d'informations décisives sur les clients, les
concurrents...). Ces relations de coordination peuvent aussi être horizontales : des
groupes de travail faisant appel à des coordinateurs (des chefs de produit ou de
projet).
■ La formalisation : permet la standardisation des processus de travail. Existe-t-il ou
non dans l'entreprise un organigramme détaillé, des chartes explicites, des manuels
de procédures (" bibles "), des fiches de poste, des livrets d'accueil... ?
Méthodologie et conseils
La spécialisation, la coordination et la formalisation permettent de caractériser la structure
de toute entreprise.
Avantages
Précautions à prendre
■ Une formalisation excessive peut être source de rigidité et de tentations de
contournement.
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La petite entreprise a toujours une structure assez simple. Quand le nombre de
salariés augmente, la coordination n'est plus spontanée et la nécessité de
formalisation apparaît. La taille induit aussi une plus grande division du travail ;
cette spécialisation et la standardisation qui l'accompagne engendrent une plus
grande efficacité, mais en contrepartie un risque de bureaucratisation. La grande
entreprise décentralisée doit rechercher un compromis entre le coût de la
coordination et le coût de l'autonomie de ses unités (risque de dérive).
Pourquoi l'utiliser ?
Objectif
L'entreprise adapte sa structure en s'organisant pour accompagner sa croissance.
Si elle tarde à réagir, elle peut connaître une sous-organisation et rencontrer des
difficultés (crise de croissance). Elle peut aussi, à la suite d'un recentrage ou à
cause d'une surévaluation de l'activité, se retrouver avec une composante
bureaucratique disproportionnée.
Contexte
La taille est le déterminant principal de la structure de l'entreprise. Quand
l'entreprise grandit, il devient nécessaire d'accroître sa spécialisation, d'accentuer
la coordination et de formaliser ce qui pouvait rester jusque-là implicite et non
écrit. Les lourdeurs de la bureaucratisation (poids des règles, impersonnalité,
conformisme) sont difficiles à éviter.
Comment l'utiliser ?
Étapes
En grandissant, l'entreprise présente des caractéristiques structurelles en
évolution :
Les entreprises de taille intermédiaire (ETI), entre PME et TGE, sont trop peu
nombreuses en France alors qu'elles constituent l'essentiel du tissu économique en
Allemagne.
Méthodologie et conseils
Les caractéristiques de la structure d'une entreprise évoluent fortement selon sa taille.
Avantages
Précautions à prendre
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TAGES
Pourquoi l'utiliser ?
Objectif
Certaines caractéristiques structurelles (division des tâches, nombre de niveaux
hiérarchiques, type d'encadrement, besoin de formalisation...) diffèrent selon la
nature de la technologie utilisée. La technologie est donc un déterminant
important de la structure à mettre en place pour une bonne organisation de
l'entreprise.
Contexte
La typologie élaborée en 1970 par Charles Perrow classe les technologies suivant les
exceptions rencontrées lors de la fabrication et la possibilité de centraliser (ou non)
la recherche : technologie routinière (sidérurgie, automobile), d'ingénierie
(équipements lourds), artisanale (verres spéciaux) et de pointe (aérospatiale).
Comment l'utiliser ?
Étapes
L'adoption d'une structure mécaniste ou d'une structure organique est déterminée
par la technologie utilisée par l'entreprise et son type de production :
Méthodologie et conseils
La nature de la production et le type de technologie utilisée conduiront à une structure mécaniste
ou une structure organique.
À l'inverse, si ces tâches sont peu répétitives, une décentralisation pourra se mettre
en place.
Avantages
■ Dans beaucoup d'industries, les équipements sont aujourd'hui plus flexibles qu'autrefois.
Cela facilite l'organisation, demande une moindre coordination et une formalisation plus
légère (raffineries, plates-formes automobiles...).
Précautions à prendre
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Les entreprises sont des systèmes ouverts, en équilibre dynamique avec leur
environnement. La structure joue, vis-à-vis de l'environnement, une fonction
d'interface. Elle doit faciliter la recherche d'informations pour une meilleure
prise de décisions. Plus l'environnement est dynamique, plus l'entreprise peut
s'adapter aux autres déterminants. Plus l'environnement est complexe, plus
l'entreprise doit se spécialiser et se coordonner. Plus l'environnement est
incertain et plus l'entreprise doit être souple et réactive.
TAGES
Pourquoi l'utiliser ?
Objectif
La structure, en tant qu'interface avec l'environnement, doit faciliter la veille,
c'est-à-dire l'observation permanente des évolutions de certains
sous-environnements.
Contexte
L'entreprise doit évaluer les caractéristiques de son environnement pour mieux
réagir à son impact. Le dynamisme, la complexité et l'incertitude de
l'environnement vont modifier la structure de l'entreprise.
Comment l'utiliser ?
Étapes
L'environnement peut être plus ou moins dynamique, complexe et incertain pour
l'entreprise.
■ Plus l'environnement est dynamique, plus l'entreprise peut s'adapter facilement aux
autres déterminants de la structure, comme la taille ou la technologie. Exemple :
dans un domaine d'activité en phase de croissance, le recrutement, l'investissement,
l'acquisition de compétences sont facilités. La structure retenue sera organique.
■ Plus l'environnement est complexe, plus l'entreprise doit mettre en place des modes
de spécialisation différents et des modes de coordination sophistiqués. La
décentralisation s'impose car les décisions doivent être prises au plus près du
terrain. Exemple : pour les technologies de pointe, la structure de l'entreprise est
souvent décentralisée.
■ Plus l'environnement est incertain, plus la structure doit être souple (en termes de
division du travail et de coordination) et peu formalisée. Exemple : sur les marchés
financiers, les opérateurs spécialisés s'organisent avec flexibilité.
Méthodologie et conseils
Le dynamisme, la complexité et l'incertitude de l'environnement auront une influence sur le
choix de la structure.
Précautions à prendre
■ Mieux vaut éviter les changements fréquents de structure car ils sont souvent coûteux et
parfois déstabilisants pour les collaborateurs.
L'innovation et la start-up
Pour l'économiste autrichien Joseph Schumpeter, l'innovation est un processus de
" destruction créatrice ". L'entrepreneur innovateur impose de nouvelles règles qui
détruisent l'ordre établi. Les cycles économiques deviennent des vagues
d'innovations successives.
L'innovation stratégique est une innovation de rupture qui propose un surcroît de
valeur très significatif par rapport à l'offre de référence. En créant un nouveau
modèle économique plus performant que le précédent, elle condamne à terme les
acteurs traditionnels. Elle peut parfois faire émerger de nouveaux marchés, en
révélant des besoins latents ou en ouvrant de nouvelles possibilités impensables
jusqu'alors. Une stratégie de pionnier consiste donc, pour l'entreprise, à rechercher
" l'avantage au premier ", à l'inverse d'une stratégie de suiveur rapide (second
gagnant plutôt que premier entrant).
Exemples : les TIC, technologies de l'information et de la communication, comme
Internet (intranet, extranet) ou les smartphones, les tablettes...
Les innovations de rupture sont très souvent le fait de nouveaux entrants, de
petites entreprises qui, n'ayant rien à perdre et tout à gagner, prennent des risques
et explorent de nouveaux territoires. Une start-up (ou jeune pousse) est une
entreprise en construction, qui vient de démarrer son activité et cherche encore un
business model adapté lui permettant de monétiser son offre. Les termes s tart-up et
business model ont été popularisés à la fin des années 1990 pour désigner les
entreprises de la " bulle Internet " et leurs modèles économiques (exemples :
gratuité, abonnement, freemium...).
Détenir une ressource permettant d'adopter une stratégie de pionnier sur un
marché ne donne pas toujours un avantage au premier. La possibilité d'imitation
ou de substitution de cette ressource par des concurrents peut donner un avantage
concurrentiel supérieur aux suiveurs.
Le b
usiness model (ou modèle économique) décrit la structure de l'offre d'une
entreprise, son positionnement au sein de sa filière et le profit qui peut en résulter.
Toute entreprise a obligatoirement un b usiness model qui est, à la fois, un modèle de
proposition de valeur pour le client, un modèle de revenus et un modèle de coûts.
Ce business model doit démontrer sa capacité à dégager des profits sur la base de ses
revenus et de ses coûts. Il doit aussi rémunérer les capitaux engagés en créant de la
valeur pour les actionnaires (exemples : l ove money, business angels, venture capital ou
crowdfunding pour une start-up).
Pour construire son propre b usiness model, la start-up doit concevoir une proposition
de valeur attractive (valeur perçue par le client et détermination du prix), construire
une architecture de valeur performante (une bonne organisation et un bon réseau de
partenaires) et aboutir à une équation de profit satisfaisante (un bon modèle de
revenus et un modèle de coûts et de capitaux performant).
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TAGES
L'autorité de l'intégrateur
Source : d'après Frédéric Leroy, Bernard Garrette, Pierre Dussauge, Rodolphe Durand,
Laurence Lehmann-Ortega, dir., Strategor, Dunod, 6e édition, 2013.
Pourquoi l'utiliser ?
Objectif
La différenciation est nécessaire pour l'efficacité globale de l'entreprise.
Par exemple, quand l'entreprise est structurée par fonctions, la R & D a pour
sous-environnement la communauté scientifique, la direction financière fréquente
le monde des banquiers et la direction commerciale côtoie les différents types de
clients.
Contexte
La différenciation peut aussi porter sur la nature des objectifs (exemple :
quantitatifs pour la production et qualitatifs pour le SAV), l'horizon temporel des
missions (exemple : court terme pour les commerciaux et long terme pour la R &
D), l'orientation des salariés (exemple : sur la tâche pour les comptables ou sur la
relation pour les commerciaux) et sur le degré de formalisation (exemple : faible
pour des créatifs et fort pour le studio de production d'une agence de publicité).
Comment l'utiliser ?
Étapes
La différenciation peut engendrer une dynamique centrifuge, au risque que chaque
unité ne prenne en compte que son propre point de vue. L'intégration doit
rééquilibrer ce mouvement et le premier mécanisme d'intégration est la hiérarchie.
Méthodologie et conseils
La différenciation entre les unités dans l'entreprise est nécessaire, mais elle doit être
équilibrée par des processus d'intégration.
Avantages
Précautions à prendre
■ L'équilibre du couple différenciation-intégration est délicat à obtenir. Exemple :
l'uniformisation du recrutement pour limiter la différenciation peut engendrer un " clonage
" des collaborateurs et une moindre efficacité. À l'inverse, une différenciation trop grande
peut accentuer l'apparition des clans et la " balkanisation " de l'entreprise.
■
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TAGES
Pourquoi l'utiliser ?
Objectif
La structure fonctionnelle permet à l'entreprise mono-activité de se développer en
améliorant sa compétitivité dans un environnement stable. La division du travail
par fonctions (opérationnelles et supports) permet une spécialisation qui favorise
l'efficacité de l'entreprise.
Contexte
La structure fonctionnelle est la première forme d'organisation d'entreprise. Elle
s'inspire du modèle fonctionnel de Frederick Taylor (début du XXe siècle) basé sur
la division verticale et horizontale du travail, et du modèle hiérarchique d'Henri
Fayol, le pionnier français du " management ". Il décrit en 1916 les 6 activités dans
une entreprise (technique, commerciale, financière, sécurité, comptable et
administrative).
Comment l'utiliser ?
Étapes
La structure fonctionnelle connaît 3 stades de développement.
Méthodologie et conseils
Pour une entreprise mono-activité, une organisation par fonctions.
Avantages
Précautions à prendre
■ La structure fonctionnelle n'est plus adaptée au-delà d'une certaine taille de l'entreprise et
d'une diversification significative de ses activités.
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TAGES
Pourquoi l'utiliser ?
Objectif
La structure divisionnelle permet à chaque division de l'entreprise de s'organiser
avec autonomie et responsabilisation. Chaque division est ensuite déclinée en
structure fonctionnelle, à partir de sa propre chaîne de valeur.
Contexte
Cette structure est la plus souvent rencontrée parmi les grandes entreprises
diversifiées.
Comment l'utiliser ?
Étapes
Une division peut comporter un seul DAS (domaine d'activité stratégique) ou un
regroupement de DAS (autour d'un métier de l'entreprise). Elle peut également être
constituée d'une zone géographique particulière, d'un segment de clientèle
(exemple : B to B) ou d'un canal de distribution spécifique (exemple :
e-commerce).
Chaque division va d'abord organiser ses 2 fonctions opérationnelles centrales
(production et commercialisation), indispensables à tout centre de profit. Ensuite,
les services centraux vont soutenir la division pour toutes les prestations "
logistiques " (service juridique, ressources humaines, systèmes d'information,
contrôle de gestion...).
Enfin, une planification et un contrôle des divisions seront effectués par le siège.
Méthodologie et conseils
Pour une entreprise diversifiée, une organisation par centres de profits distincts.
Avantages
Précautions à prendre
■ Les frais de structure (ou coût du siège) doivent être maîtrisés car ils sont financés par
les résultats des divisions (" la marge se génère à l'opérationnel et s'évapore dans la
structure ").
■ L'absence de coopération entre les divisions peut limiter les synergies entre activités.
Certains responsables de division peuvent même susciter la concurrence interne et
chercher à faire prévaloir les intérêts de leur division (leur " silo ") auprès du siège.
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TAGES
Pourquoi l'utiliser ?
Objectif
La structure matricielle est adaptée aux entreprises diversifiées qui souhaitent que
les divisions collaborent davantage entre elles. Elle convient également aux
entreprises internationalisées en facilitant une approche globale et une adaptation
locale.
Contexte
Cette structure a connu un engouement dans les années 1970, pour être décriée
ensuite, et réapparaître aujourd'hui, sous une forme limitée, adaptée à un
environnement complexe.
Exemple : Boeing a été la 1re entreprise, il y a plus de 40 ans, à adopter une structure
matricielle. Ses unités appartiennent à la fois à leur branche de spécialité (ailes,
systèmes de guidage...) et à leur département de programme (par type d'avion :
727, 737, 757...).
Comment l'utiliser ?
Étapes
La structure matricielle a un fonctionnement complexe, à la fois pour les membres
de l'équipe dirigeante et pour les managers concernés.
■ Les " directeurs matriciels " ont des responsabilités croisées, sur les mêmes
sous-parties de l'organisation (une division produit ou géographique, ou une
fonction). Responsables d'un centre de stratégie et de profit, ils doivent se
coordonner entre eux pour définir des buts cohérents et éviter de fixer des objectifs
incompatibles pour les " managers matriciels " qu'ils supervisent. Ils doivent être
compétents, créatifs, diplomates et experts en négociation.
■ Les " managers matriciels " dépendent donc de deux supérieurs hiérarchiques et
doivent parfois répondre à des demandes contradictoires. Ils sont considérés
comme les managers les plus réactifs et les plus performants de l'entreprise.
■ Les autres managers et tous les collaborateurs de l'entreprise se retrouvent dans la
partie plus classique du reste de l'organisation (structure fonctionnelle ou
divisionnelle).
Méthodologie et conseils
Pour une entreprise organisée par fonctions et divisions, une organisation transversale
combinant une double responsabilité.
La structure matricielle, qui accorde la même importance stratégique à plusieurs
dimensions (2 ou plus) de l'organisation, est difficile à contrôler pour le dirigeant.
Avantages
Précautions à prendre
■ Les circuits de décision peuvent devenir très longs. Sans unité de commandement, il
devient parfois difficile de trancher ou d'obtenir un compromis.
■ La remise en cause du principe de hiérarchie peut faire surgir de nombreux conflits entre
managers.
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TAGES
Une organisation intermittente
Structure pure par projets
Pourquoi l'utiliser ?
Objectif
Chaque chef de projet doit veiller à l'optimisation de 3 paramètres indépendants :
■ la qualité technique ;
■ les délais ;
■ les coûts de son projet.
Contexte
Cette forme de structure s'est développée dans les grandes entreprises industrielles
pour créer de nouveaux produits ou mettre en oeuvre des investissements lourds.
Elle s'est développée ensuite à travers les partenariats et les alliances, notamment
pour la conception et la mise au point de services (informatique, téléphonie,
banques...
Comment l'utiliser ?
Étapes
On distingue 3 types de structures par projets suivant la nature des projets.
■ La structure pure par projets : elle est adaptée aux projets de grande taille, d'une
durée importante (2 ans ou plus) et très différents les uns des autres (construction
de barrages, de plates-formes pétrolières off-shore...). L'entreprise apparaît comme
un conglomérat de projets, tous autonomes, et sans standardisation possible.
Aucune activité récurrente ne coexiste parallèlement aux projets.
■ La structure mixte projets-fonctions : des économies d'échelle entre projets sont
envisageables, par standardisation des méthodes. L'entreprise doit adopter une
structure fonctionnelle pour gérer les moyens communs et une structure par projets
pour leur exécution (construction de maisons individuelles, SS2I...).
■ La structure matricielle projets-métiers : chaque projet est croisé avec un métier. Les
moyens utilisés et les opérations sont étroitement liés. Cette structure est utilisée
dès que la technologie développée dans les projets est complexe et évolutive (Nasa,
Cnes...).
Méthodologie et conseils
Pour une entreprise dont les activités ne sont pas répétitives, une organisation permettant de
gérer les projets temporaires.
Le dirigeant doit assurer à chaque chef de projet tous les moyens nécessaires à la
réponse au cahier des charges et au bon déroulement du projet : appui
hiérarchique, libre définition des priorités, mise à disposition du personnel et des
moyens techniques, négociation avec les sous-traitants...
La gestion des risques dus aux aléas est un élément clé de la gestion de projets.
Avantages
Précautions à prendre
■ L'acquisition d'expérience est plus délicate dans une structure par projets que dans une
activité répétitive, car les possibilités de standardisation sont faibles. Seuls les chefs de
projet peuvent capitaliser leur expérience. Le dirigeant doit donc encourager la diffusion
de leurs compétences dans l'entreprise.
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TAGES
Source : d'après Frédéric Leroy, Bernard Garrette, Pierre Dussauge, Rodolphe Durand,
Laurence Lehmann-Ortega, dir., Strategor, Dunod, 6e édition, 2013.
Pourquoi l'utiliser ?
Objectif
Dans une structure en réseau, l'organisation et l'environnement sont totalement
interpénétrés dans leur écosystème. Ce réseau d'unités internes et de partenaires
externes est changeant : intégration d'un sous-traitant ou outsourcing
(externalisation) d'une activité de l'entreprise.
Contexte
Beaucoup d'entreprises évoluent du modèle pyramidal et mécaniste vers un modèle
plus organique, voire matriciel, avant d'adopter une structure en réseau.
L'évolution des technologies de l'information et de la communication a favorisé ce
mouvement.
La chaîne de valeur de l'entreprise est alors transformée, avec comme priorités la
gestion des compétences, le dilemme " Make or buy ? " (" Faire ou acheter ? ") et
l'efficacité opérationnelle.
Comment l'utiliser ?
Étapes
La structure en réseau modifie la conception antérieure des caractéristiques d'une
structure (spécialisation, coordination, formalisation). Le réseau remet en cause :
Méthodologie et conseils
Pour une entreprise intégrée dans son écosystème, une organisation constituée d'un réseau
interne et d'un réseau de partenaires.
Dans une structure en réseau, le dirigeant doit négocier en permanence les contrats
qui lient les relations entre partenaires. Ce jeu contractuel définit la cohérence et la
cohésion du réseau. Une entreprise peut jouer le rôle de chef de file dans son
écosystème, mais c'est avant tout le projet stratégique commun, plus que toute
autre forme de leadership, qui assure la confiance et les échanges avec les membres
du réseau interne et externe.
Avantages
Précautions à prendre
■ L'absence d'une frontière stable, inhérente à un réseau ouvert, peut poser des problèmes
de repère et d'appartenance aux salariés.
Il n'y a pas de structure idéale, il n'y a que des facteurs de contingence. Le dirigeant
doit privilégier la spécificité de son entreprise pour construire sa propre structure.
La dimension internationale des grandes entreprises fait apparaître des approches
parallèles par divisions, par fonctions et par zones géographiques.
L'Oréal, leader mondial de la beauté, a été créé en 1909 par Eugène Schueller, chimiste
français qui a mis au point la première teinture " inoffensive " pour cheveux.
La structure de L'Oréal
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TAGES
Pourquoi l'utiliser ?
Objectif
La planification est un processus de réflexion collective et de négociation entre
dirigeant et managers. Elle permet une coordination collective en formalisant les
actions, les échéances et les résultats attendus. Elle constitue un instrument de
prise de décision, mais aussi de mise en oeuvre de la stratégie (plan marketing,
plan financier, plan de production...).
Contexte
La planification d'entreprise a été développée par Igor Ansoff dans les années 1960,
à une période et dans un environnement favorables aux prévisions à long terme. Il
l'a inscrite dans un cadre plus large et dans une démarche continue qu'il a nommé
" management stratégique ".
Comment l'utiliser ?
Étapes
Les États et les entreprises ont revu leur façon d'appréhender la planification.
Exemple : France Télécom et son plan triennal NExT (Nouvelle expérience des
télécommunications) pour 2006-2008 avec la convergence des offres (téléphonie
fixe, mobile et Internet), suivi en 2010 par un plan quinquennal " Conquêtes 2015 "
pour " remettre l'humain au coeur de l'entreprise ". En juillet 2013, France Télécom
devient Orange et annonce début 2015 son plan " Essentiels2020 " pour "
réinventer la relation client " et " offrir une connectivité enrichie ".
Méthodologie et conseils
La planification permet de formaliser la stratégie de l'entreprise et précise les modalités de sa
mise en oeuvre future.
Même si la planification a été beaucoup critiquée, elle reste le principal outil de
management stratégique. Elle peut prendre une forme " top-down " (" haut-bas "),
de la direction vers les unités opérationnelles, puis " b
ottom-up" (" bas-haut ")
pour la formulation des stratégies et des objectifs. Le terme " planification " qui est
aujourd'hui perçu négativement (économie planifiée) est souvent remplacé par "
plan stratégique ", " contrat de projet ", " revue stratégique ", ou même " projet
d'entreprise " également destiné aux salariés.
Avantages
Précautions à prendre
■ " Si vous échouez dans votre planification, vous planifiez l'échec. "
Danone est l'un des grands groupes mondiaux de l'agroalimentaire, présent dans 4
métiers : les produits laitiers frais (Danette, Actimel, Activia...), les eaux (Evian,
Volvic...), la nutrition infantile (Numico, Blédina...) et médicale (Nutricia Medical...).
Pour gérer son développement, Danone pratique, depuis presque 40 ans, une démarche
de planification stratégique efficace.
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TAGES
Ou modèle mono-rationnel
Source : d'après le modèle stratégique mono-rationnel de Harvard (L.C.A.G.).
Pourquoi l'utiliser ?
Objectif
Le modèle de l'acteur unique met en avant la rationalité du dirigeant et sa capacité
à décider de façon autonome. La décision est le choix de cet acteur unique. Pour un
esprit occidental, qui plus est cartésien, ce modèle incarne la bonne manière de
décider, à partir d'objectifs clairs, en analysant les avantages et les inconvénients
associés à chaque choix.
Contexte
Le modèle L.C.A.G. (E. Learned, C. Christensen, K. Andrews et W. Guth), mis au
point en 1965 par ces 4 professeurs de la Harvard Business School, repose sur les
étapes rationnelles de la décision stratégique d'un dirigeant acteur unique. Il est à
l'origine du modèle SWOT.
Comment l'utiliser ?
Étapes
Le décideur rationnel qui effectue des choix enchaîne avec logique les étapes
suivantes :
■ Formulation du problème : les causes et les objectifs sont parfaitement définis et
clairs pour tous.
■ Repérage et explicitation de toutes les actions possibles, de façon exhaustive.
Aucune hypothèse n'est laissée de côté, toutes les possibilités sont évoquées.
■ Évaluation de chaque éventualité par des critères issus des objectifs ou des
préférences. Ces critères sont évalués et quantifiés (exemples :
avantages/inconvénients, coût/bénéfice, risque/gain).
■ Choix de la solution qui maximise le résultat. La décision prise correspond au
meilleur choix objectif possible.
Méthodologie et conseils
L'entreprise se confond avec un acteur unique, un décideur rationnel effectuant des choix.
L'acteur unique peut également être l'actionnaire de référence, par exemple la
famille fondatrice (Bouygues, Ricard, Peugeot ou Michelin), un investisseur
financier (un fonds d'investissement), voire l'État.
Enfin, un chef d'entreprise reconnu et respecté, peut être acteur unique à la tête
d'un grand groupe international, sans contrôle du capital (Franck Riboud
succédant à Antoine Riboud, son père, à la tête de Danone).
Avantages
Précautions à prendre
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TAGES
La rationalité limitée
Pourquoi l'utiliser ?
Objectif
Le modèle organisationnel met en avant le rôle des routines organisationnelles
dans les processus de décision. Il prend en compte le fonctionnement réel des
entreprises et le rôle des différentes unités dans la décision. Le pouvoir y est exercé
de façon coordonnée et stable par une coalition dominante.
Contexte
L'observation des entreprises montre que la rationalité y est toujours limitée et que
le pouvoir est souvent partagé. Le modèle organisationnel semble donc plus
représentatif que le modèle de l'acteur unique.
Comment l'utiliser ?
Étapes
La décision s'insère dans le contexte organisationnel. En échange de leur
participation au processus de décision, les salariés reçoivent des avantages
financiers et sociaux.
L'entreprise influence les collaborateurs et les fait participer aux décisions par :
Méthodologie et conseils
L'entreprise intègre ses collaborateurs dotés d'une rationalité limitée en les faisant participer
aux décisions stratégiques.
Avantages
■ Ce modèle met l'accent sur le processus en tant que tel. L'organisation de l'entreprise et
les procédures mises en place jouent un rôle très important dans la prise de décision.
Précautions à prendre
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Pour le modèle politique, l'entreprise est vue comme un ensemble de joueurs
(individus ou unités) au sein d'une organisation. Ces joueurs sont dotés d'intérêts
et d'objectifs propres et contrôlent différentes ressources (autorité, statut,
argent, temps, hommes, idées, informations...). Les objectifs de l'entreprise ne
sont pas clairs. Ils sont discutés et redéfinis à partir de l'interprétation qu'en font
les acteurs. Ces jeux de pouvoir permettent aux acteurs d'atteindre de façon
itérative leurs objectifs propres.
TAGES
Pourquoi l'utiliser ?
Objectif
Le modèle politique propose une description réaliste du processus de décision dans
les grands groupes. Le pouvoir y est exercé de façon diffuse et disputé par de
multiples joueurs qui peuvent passer entre eux des accords de circonstance.
Contexte
Ce modèle prend en compte l'existence des enjeux individuels et des coalitions
changeantes entre les différents acteurs. Un déséquilibre est constaté entre les
joueurs, principalement par asymétrie d'information. La décision est le résultat de
ce jeu politique.
Comment l'utiliser ?
Étapes
Dans le modèle politique, le processus de décision peut se décrire selon 3 phases,
dont l'enchaînement montre le caractère itératif :
■ Phase d'initiative : un acteur propose un projet et attend les réactions des autres
unités et, éventuellement, de sa hiérarchie.
■ Phase de locomotive : un acteur soutient très fortement le projet pour le faire
accepter par toutes les unités de l'entreprise.
■ Phase de mise à l'épreuve : un autre acteur demande un examen supplémentaire du
projet, ou donne un accord ou un refus.
Méthodologie et conseils
L'entreprise est un ensemble de joueurs dotés d'objectifs propres, contrôlant des ressources afin
d'emporter des jeux de pouvoir.
Le sociologue Michel Crozier écrit que " le pouvoir, c'est être le plus imprévisible
possible, en rendant les autres le plus prévisible possible ". Dans ce modèle,
l'importance des jeux de pouvoir est primordiale. Ils se traduisent par des
affrontements et des négociations entre individus et unités de l'entreprise. Le but
est d'obtenir des concessions et d'arriver à des compromis. La conséquence en est
que, dans ce modèle, les changements se produisent par petits pas et
tâtonnements. À l'extrême, une révolution peut parfois engendrer un
bouleversement des règles du jeu et une redistribution complète des cartes.
Avantages
■ Le modèle politique prend en compte les enjeux individuels présents dans toutes les
entreprises. La négociation est forcément présente entre unités et collaborateurs.
Précautions à prendre
Le modèle de la poubelle
Un dernier modèle, plutôt provocateur, est à signaler : le modèle de la poubelle
(garbage can model), appelé aussi " fourre-tout ", " concours de circonstances " ou
" auberge espagnole ".
■ Une opportunité de choix est une occasion pendant laquelle l'entreprise est censée
produire des décisions (signature de contrats, réunions budgétaires, comité de
planification...).
■ Les problèmes sont tout ce qui implique les collaborateurs à un moment donné, à
titre personnel ou professionnel.
■ Les solutions sont des réponses en quête de problème : elles cherchent des
questions pour pouvoir être mises en oeuvre (l'informatique, solution permanente
face à de nombreux problèmes possibles).
■ Les décisions ne résolvant pas les problèmes visés qui réapparaissent plus tard ou
ailleurs.
■ L'adoption de solutions à la mode alors que la situation n'était pas problématique et que
le remède s'avère parfois pire que le mal.
■ La persistance de problèmes non résolus, les " serpents de mer ".
■ L'incapacité d'attribuer une décision à qui que ce soit, car elle a été prise sans que
personne ne l'ait vraiment voulue.
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TAGES
Source : d'après Frédéric Leroy, Bernard Garrette, Pierre Dussauge, Rodolphe Durand,
Laurence Lehmann-Ortega, dir., Strategor, Dunod, 6e édition, 2013.
Pourquoi l'utiliser ?
Objectif
Cette description des 3 situations de décision permet de déterminer la meilleure
manière de décider suivant les circonstances. L'idéal serait de pouvoir toujours se
situer dans la décision anticipée, en prenant le temps de se préparer aux
changements d'un environnement prévisible.
Contexte
Comment l'environnement décisionnel est-il perçu dans l'entreprise ?
Comment l'utiliser ?
Étapes
■ La décision émergente : il n'y a pas de distinction entre formulation et mise en oeuvre
d'une stratégie. La mise en oeuvre de la stratégie est la décision (exemple : la lean
start-up qui prend directement en compte les réactions du marché pour faire évoluer
immédiatement son offre innovante).
■ La décision anticipée : c'est la seule bonne manière de décider d'une stratégie. Elle
est propice à la planification stratégique : pour faire face à une évolution lente du
marché, préparer une diversification ou la perspective d'un changement de
technologie. Exemples : comment préparer l'entreprise au vieillissement de la
population des pays développés, à la révolution numérique, au réchauffement
climatique, à l'après-pétrole ?
■ La décision occurrente : un événement surgit, caractérisé par sa soudaineté et par
l'importance de ses conséquences. Il provoque une réorientation majeure de la
stratégie et l'on parle de " surprise stratégique ". Le dirigeant stratège doit prouver sa
capacité à faire face. Sa prise de risque est maximale. Exemples : le premier choc
pétrolier de 1973 pour les entreprises utilisatrices d'énergie fossile, les attentats du
11 septembre 2001 pour les compagnies aériennes, la crise des subprimes de 2008
pour les établissements financiers, le tsunami de 2011 pour les entreprises
japonaises.
Méthodologie et conseils
Chaque décision dépend du degré de stabilité de l'environnement et de la capacité
anticipatrice de l'entreprise.
Avantages
■ Cette approche des situations de décision montre qu'un choix différent doit être fait
suivant l'urgence de la décision à prendre.
Précautions à prendre
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1PARTAGES
●
●
Pourquoi l'utiliser ?
Objectif
L'entreprise est toujours représentée comme une institution reposant sur une
culture commune aux membres du groupe. La culture doit donc être partagée par
l'ensemble des salariés pour permettre une adaptation à l'environnement externe
et une intégration interne.
Contexte
Depuis les années 1980, le terme " culture " est souvent utilisé en théorie des
organisations. Beaucoup d'auteurs ont traité la question de la culture
organisationnelle et mis en évidence son importance dans l'élaboration et la mise
en oeuvre de la stratégie.
Comment l'utiliser ?
Étapes
4 thèmes constituent la culture d'entreprise, alimentée par des productions
symboliques.
■ Les croyances, valeurs et normes : " la vision du monde de l'entreprise ". Les
croyances sont des idées arrêtées sur le fonctionnement de l'entreprise. Les valeurs
sont des préférences collectives qui s'imposent à tous. Les normes sont des règles
particulières de comportement s'appliquant à chacun.
■ Les mythes et héros font référence à l'histoire de l'entreprise, à ses succès et à ses
époques héroïques (cf. le recours aux historiens d'entreprise, comme Michelin pour
ses 120 ans). Le mythe raconte une légende, une histoire idéalisée à partir de faits
réels. Il rassure les salariés et crée un consensus (exemple : la vie de Paul Ricard et
la constitution du groupe Pernod Ricard).
■ Les rites et les codes : les rites permettent de manifester un consensus dans
l'entreprise (réunions hebdomadaires, séminaires semestriels, fêtes de fin d'année...).
Toute nouvelle technique de gestion peut aussi être pratiquée comme un rite par
l'entreprise (les cercles de qualité, le management participatif, le coaching...). Les
codes permettent symboliquement d'afficher son appartenance à l'entreprise (la
tenue vestimentaire, le jargon professionnel...).
■ Les tabous renvoient aux peurs de l'entreprise (une diversification hasardeuse,
l'échec d'un lancement de produit, certains concurrents redoutés...).
Méthodologie et conseils
La culture est la manifestation visible de l'identité, c'est-à-dire l'image collective de
l'entreprise.
Avantages
Précautions à prendre
■ La culture d'entreprise est, en réalité, rarement unifiée. Il existe des sous-cultures (liées
aux fonctions, aux métiers, à l'ancienneté...) pouvant engendrer des incohérences
internes.
■ Les routines : ce sont les manières d'agir au quotidien, les règles formelles et
informelles. Elles facilitent le fonctionnement de l'entreprise, mais peuvent faire
obstacle au changement.
■ Les rites : ce sont les événements qui permettent de rythmer la chronologie interne,
de faire comprendre à chacun sa place dans l'organisation.
■ Les mythes : ils servent à inscrire le présent dans la continuité historique, surtout
pour les nouvelles recrues.
■ Les symboles : ils forment une représentation codée de la nature profonde de
l'entreprise (le logo, l'aménagement des bureaux, le vocabulaire spécifique, les
modes de relation).
■ Les structures de pouvoir : elles désignent les lieux du pouvoir et les vrais détenteurs
de l'autorité dans l'entreprise.
■ Les structures organisationnelles : elles délimitent les formes et la répartition des
responsabilités et du pouvoir.
■ Les systèmes de contrôle, de mesure et de récompense : ces indicateurs mettent
l'accent sur ce qui doit accaparer l'attention de tous.
Quel nouveau paradigme pour cette chaîne autrefois insoumise, innovante et
impertinente ?
Source : d'après Gerry Johnson, Richard Whittington, Kevan Scholes, Duncan Angwin, Patrick
Regnér,Frédéric Fréry, Stratégique, Pearson, 10e édition, 2014.
Canal+ est une chaîne de télévision cryptée créée en 1984, aujourd'hui filiale de
Vivendi.
Les changements de ces dernières années ont fait évoluer le paradigme d'une chaîne "
pas comme les autres ". L'analyse du tissu culturel explique cette transformation.
Les débuts difficiles de la chaîne (1984-1986) ont donné un grand prestige aux vétérans
de cette époque héroïque. La crise consécutive au rachat par Vivendi, puis le départ de
Jean-Marie Messier (2001-2003) ont marqué les esprits des salariés. Avec l'échec de
l'aventure hollywoodienne et le départ des anciens de " Canal historique ", une page
s'est tournée.
Les routines des salariés dépendent de leur " caste " : journalistes et animateurs,
administratifs et commerciaux, ou techniciens. Les rites reposent sur les émissions
quotidiennes en clair (comme " Nulle Part Ailleurs ", puis " Le Grand Journal ") et les
retransmissions des matchs de football du week-end. La participation au Festival de
Cannes est un rite annuel, emblématique du poids de Canal+ dans la production
cinématographique. Les symboles de la chaîne sont le + du logo, les miss Météo, les
Guignols...
Les structures de pouvoir, marquées par l'esprit frondeur des animateurs et des
dirigeants fondateurs ont évolué depuis le départ de Pierre Lescure en 2002. L'équipe
actuelle met en avant ses performances en gestion. Les structures organisationnelles
ont changé avec le " Nouveau Canal " et la restructuration qui a suivi. Les systèmes de
contrôle considèrent l'audience moins importante que la conquête et surtout la
fidélisation des abonnés.
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1PARTAGES
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Pourquoi l'utiliser ?
Objectif
La culture nationale est à intégrer dans l'appréhension de la culture d'entreprise.
L'entreprise ne peut pas être dissociée de la culture de son pays d'origine ou
d'adoption. Il est primordial de connaître les caractéristiques des cultures
nationales souvent différentes.
Contexte
Geert Hofstede, un psychologue néerlandais, a entrepris à la fin des années 1960 de
comparer les comportements professionnels des salariés dans une cinquantaine de
pays où IBM était implanté. Il a établi 4 indicateurs culturels permettant de
positionner les cultures professionnelles nationales les unes par rapport aux
autres. Cette première approche du management interculturel est toujours très
utile.
Comment l'utiliser ?
Étapes
Les 4 indicateurs culturels retenus, pour chaque pays étudié, sont :
Méthodologie et conseils
La culture nationale est à intégrer dans l'appréhension de la culture d'entreprise.
■ Ces indicateurs sont une bonne première approche des différences culturelles, à
assimiler pour négocier à l'étranger ou manager des équipes multiculturelles.
Précautions à prendre
■ Pour ne pas verser dans la caricature, ces notions doivent bien sûr être nuancées et
approfondies par une réelle connaissance des pays en question.
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Les styles de leadership peuvent se définir suivant le mode d'action favori du
dirigeant. Style analytique : le dirigeant trouve les meilleures solutions. Style
humaniste : le dirigeant favorise une forte motivation des salariés. Style
visionnaire : le dirigeant trace un grand dessein pour l'entreprise. Style
opérationnel : le dirigeant construit le présent et accompagne les professionnels.
Style communicationnel : le dirigeant est le meilleur porte-parole de l'entreprise.
1PARTAGES
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Source : d'après Frédéric Leroy, Bernard Garrette, Pierre Dussauge, Rodolphe Durand,
Laurence Lehmann-Ortega,, dir., Strategor, Dunod, 6e édition, 2013.
Pourquoi l'utiliser ?
Objectif
Au-delà de la culture d'entreprise, le style de leadership et la personnalité du leader
participent également à l'identité de l'entreprise, mais de façon moins manifeste.
Le style de leadership du dirigeant peut cependant avoir un impact fort sur
l'identité de l'entreprise.
Contexte
L'étude du leadership s'est développée dans les années 1970. Le leadership est la
capacité d'entraînement du dirigeant lui permettant d'atteindre les objectifs qu'il a
fixés à son organisation. Beaucoup d'auteurs ont démontré le lien entre l'identité
de l'entreprise et le style de leadership pratiqué par le dirigeant. La focalisation de
l'identité sur le leader permet même de faire converger l'identité de l'entreprise et
celle de son dirigeant.
Comment l'utiliser ?
Étapes
Chaque dirigeant a un style de leadership dominant, mais doit pouvoir en changer
suivant les circonstances. Ces styles présentent les caractéristiques suivantes :
■ Le style analytique est focalisé sur l'analyse de la situation, la production d'idées
claires et l'élaboration de plans détaillés. Le dirigeant trouve des solutions à des
problèmes techniques. Exemple : Mark Zuckerberg, fondateur de Facebook.
■ Le style humaniste est centré sur les relations entre salariés, le fonctionnement
interne, les valeurs et le soutien aux individus. Le dirigeant est un meneur d'hommes.
Exemple : Franck Riboud, PDG de Danone.
■ Le style visionnaire fournit un grand projet, des buts ambitieux à atteindre et suggère
le dépassement de soi. Le dirigeant est charismatique et enthousiaste. Exemple :
Steve Jobs, fondateur d'Apple.
■ Le style opérationnel se nourrit de l'expérience métier et reste très proche du
management au jour le jour des activités. Le dirigeant accompagne des
professionnels. Exemple : Guillaume Pepy, PDG de la SNCF.
■ Le style communicationnel est tourné vers les parties prenantes externes et présente
une image favorable de l'entreprise. Le dirigeant est un porte-parole très convaincant.
Exemple : Richard Branson, fondateur de Virgin.
Méthodologie et conseils
Suivant le mode d'action qu'il privilégie, le dirigeant adopte un certain style de leadership.
Avantages
■ L'analyse de son style de leadership donne des indications au dirigeant sur les différents
registres lui permettant d'exercer son autorité.
Précautions à prendre
■ Un style trop marqué peut conduire le dirigeant à une mauvaise utilisation de son pouvoir.
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1PARTAGES
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Source : d'après Frédéric Leroy, Bernard Garrette, Pierre Dussauge, Rodolphe Durand,
Laurence Lehmann-Ortega, dir., Strategor, Dunod, 6e édition, 2013.
Pourquoi l'utiliser ?
Objectif
Outre le style de leadership, la personnalité du dirigeant, et plus particulièrement
son fonctionnement psychique, ont un impact fort sur l'identité de l'entreprise.
Contexte
D'après Sigmund Freud, le fonctionnement psychique correspond à la maîtrise des
pulsions de vie (sexuelles et autoconservation) et des pulsions de mort (agression
et emprise). Les relations à autrui qui en découlent indiquent la qualité du
fonctionnement psychique.
Comment l'utiliser ?
Étapes
4 types de leaders se distinguent :
Méthodologie et conseils
Le dirigeant fait évoluer l'identité de l'entreprise et va parfois jusqu'à l'incarner.
Cette approche psychanalytique est à utiliser avec précaution. Beaucoup de
dirigeants pourront retrouver certains aspects négatifs de leur personnalité dans
ces portraits, sans pour autant être qualifiés de narcissique, possessif ou séducteur.
Avantages
Précautions à prendre
■ Pour être crédible, l'image externe, construite par la communication, doit être en
cohérence avec l'identité de l'entreprise, sa personnalité propre.
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TAGES
Le métier du dirigeant
Source : d'après Gerry Johnson, Richard Whittington, Kevan Scholes, Duncan Angwin, Patrick
Regnér, Frédéric Fréry, Stratégique, Pearson, 10e édition, 2014.
Pourquoi l'utiliser ?
Objectif
Le management stratégique se définit comme le processus de construction de la
stratégie à chacun de ses stades : de son élaboration jusqu'à sa mise en oeuvre. La
politique d'entreprise et ses 4 facettes (stratégie, structure, décision et identité)
définissent les leviers à la disposition du dirigeant.
Contexte
Le métier du dirigeant consiste aussi à impliquer tous les niveaux de management
(top management, management intermédiaire et management de terrain) à ce
processus stratégique. L'adhésion et l'engagement de tous les collaborateurs sont
une condition du succès de la démarche.
Comment l'utiliser ?
Étapes
■ Le diagnostic stratégique (contexte) : il consiste à comprendre l'impact sur la
stratégie de l'environnement externe, de la capacité stratégique de l'entreprise (ses
ressources et compétences) et des attentes et influences des parties prenantes
(actionnaires, salariés, clients, fournisseurs...).
■ Les choix stratégiques (contenu) : ils incluent la sélection des stratégies futures, au
niveau de l'entreprise (spécialisation ou diversification) et de ses DAS (stratégie
concurrentielle ou collaborative), ainsi que les modes de développement (croissance
interne ou externe).
■ Le déploiement stratégique (processus) : il s'agit de mettre la stratégie en oeuvre
(strategy implementation). L'accent est mis sur le rôle de l'organisation (structure,
processus et coordination), les leviers stratégiques (humain, information, finance et
technologie) et la conduite du changement.
Méthodologie et conseils
Le management stratégique consiste à gérer les interactions entre stratégie, structure,
décision et identité.
Cette approche séquentielle ne doit pas faire penser que le management stratégique
est une démarche linéaire réservée au seul dirigeant. Tous les managers peuvent
être impliqués dans l'élaboration, la formulation et la mise en oeuvre de la
stratégie.
Avantages
Précautions à prendre
Pourquoi l'utiliser ?
Objectif
Le dirigeant et l'ensemble des managers ont chacun un style de management qui
correspond à leur personnalité. Le style de management du dirigeant donne le ton.
La cohérence de tous les styles de management est importante pour le
fonctionnement harmonieux de l'entreprise.
Contexte
Robert Blake et Jane Mouton, psychologues américains et spécialistes de la
dynamique des organisations, ont mis au point cette grille managériale en 1964 à
partir de l'orientation (vers la tâche ou la relation) du manager. La difficulté
soulevée par leur modèle vient de l'impossibilité d'établir un lien direct entre le
style de management et l'efficacité du manager.
Comment l'utiliser ?
Étapes
Les rôles principaux du manager peuvent se définir par :
■ Planifier : définir les contributions de chaque membre de l'équipe, les objectifs et la
planification des tâches.
■ Guider : maintenir le cap, conseiller et coacher les membres de l'équipe.
■ Évaluer : contrôler et analyser l'atteinte des objectifs individuels et collectifs et
apporter les évolutions qui en découlent.
Méthodologie et conseils
Les managers peuvent aussi participer, aux côtés du dirigeant, à la conduite de la stratégie.
D'après le Petit Larousse : " Le management est l'ensemble des techniques de
direction, d'organisation et de gestion de l'entreprise. "
Les entreprises qui réussissent aujourd'hui misent tout sur la qualité et organisent
le travail en équipes. Elles créent des environnements de travail marqués par la
responsabilité des acteurs et l'exigence éthique face au client. Enfin, elles
minimisent la surcharge hiérarchique et affichent de réels talents d'entrepreneurs
au moment d'affronter les changements.
■ Mettre en place un style de management partagé dans l'entreprise permet de créer une
cohérence à tous les niveaux hiérarchiques (dirigeant, top managers, managers
intermédiaires et managers de terrain).
Précautions à prendre
Le management situationnel
Ce mode de management prend en compte l'autonomie du collaborateur (ou de
l'équipe), c'est-à-dire sa compétence et son engagement.
Le manager doit ajuster son attitude à chacune des étapes de l'évolution d'un
collaborateur.
Les managers deviennent des chefs d'équipe : au lieu de donner des ordres, ils
motivent, encouragent et coachent. Pour améliorer la qualité (des produits et des
services au client) et créer une dynamique d'amélioration constante (la démarche
japonaise du " K aizen "), ils responsabilisent leurs collaborateurs et leur donnent plus
de latitude et de pouvoir.
L'empowerment est un perfectionnement continu qui implique les salariés sur le
terrain. Il passe par une refonte des missions et des méthodes de management
permettant d'augmenter la participation et la responsabilisation des collaborateurs.
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TAGES
Source : d'après Gerry Johnson, Richard Whittington, Kevan Scholes, Duncan Angwin, Patrick
Regnér, Frédéric Fréry, Stratégique, Pearson, 10e édition, 2014.
Pourquoi l'utiliser ?
Objectif
Différents points de vue interprètent le développement et le déploiement de la
stratégie. Ils peuvent privilégier la conception méthodique de la stratégie, être
conditionnés par l'expérience ou appréhender la complexité des environnements et
des situations.
Contexte
Avec le prisme de la méthode, le dirigeant est le concepteur et le chef d'orchestre
unique de la stratégie. Avec le prisme de l'expérience, les routines
organisationnelles, le paradigme et la culture d'entreprise expliquent
collectivement la stratégie. Avec le prisme de la complexité, ce sont les parties
prenantes qui font émerger la stratégie.
Comment l'utiliser ?
Étapes
■ Le prisme de la méthode : l'élaboration de la stratégie est un processus analytique,
structuré et directif débouchant sur un positionnement délibéré de l'entreprise. La
stratégie est planifiée par le dirigeant.
■ Le prisme de l'expérience : la stratégie découle de l'expérience individuelle et
collective, à travers la culture de l'entreprise et son paradigme, ses convictions
partagées et implicites. La stratégie évolue progressivement, pas à pas, de façon
incrémentale.
■ Le prisme de la complexité : la stratégie se conçoit comme l'émergence d'ordre et
d'innovation à partir de la variété et de la diversité qui entourent l'entreprise. Le rôle
de l'environnement est déterminant.
Un 4e prisme, celui du discours, peut être ajouté. Il met en exergue le langage utilisé
pour communiquer, valider et diffuser la stratégie. Ce prisme du discours dévoile
les intentions des acteurs pour obtenir de l'influence, du pouvoir et de la légitimité
en tant que stratèges.
Méthodologie et conseils
Le management stratégique doit être considéré selon plusieurs points de vue
complémentaires.
Avantages
■ Les modèles théoriques servent plus souvent à expliquer les stratégies a posteriori qu'à
les concevoir. La prise en compte des 3 prismes empêche la focalisation sur les seuls
aspects rationnels.
Le chercheur américain Richard Pascale publie, en 1984, un article qui décrit l'énorme
succès qu'a connu Honda en lançant ses motos sur le marché américain dans les années
1960. Il ne relate pas une, mais 2 versions très différentes, de ce succès.
Cette seconde version des événements est fondée sur des entretiens avec les trois
expatriés de Honda qui ont effectivement participé à l'implantation de l'entreprise aux
États-Unis :
" Pour tout dire, nous n'avions pas de stratégie en dehors de la curiosité de voir si nous
pouvions vendre quelque chose aux États-Unis. C'était une nouvelle frontière, un
nouveau défi. Nous n'avions même pas discuté des profits ou du délai de retour sur
investissement.
Nous savions que nos produits d'alors étaient bons, mais pas franchement meilleurs
que ceux des concurrents. Le fondateur de l'entreprise, M. Soichiro Honda, était
particulièrement confiant dans les chances de succès des modèles 250cc et 350cc, car il
pensait que leur guidon en forme de sourcils de Bouddha était un très bon argument de
vente.
Nous avons choisi de nous implanter à Los Angeles, où vivait une large communauté
d'immigrés japonais de deuxième et troisième générations. De plus, la population était
croissante et le climat adapté à l'utilisation des motos.
La première année, nous étions complètement dans le noir. Nous ne savions pas que le
marché américain de la moto se limitait à une courte saison, entre avril et août. Notre
arrivée avait coïncidé avec la fin de la saison 1959. Notre expérience difficile avec les
distributeurs sur le marché japonais nous avait convaincus de traiter directement avec
des détaillants.
Au printemps 1960, nous avions un réseau de 40 magasins qui exposaient la plupart de
notre stock, essentiellement les plus grosses cylindrées. C'est alors que le désastre s'est
produit.
Dès avril 1960, nous avons commencé à recevoir des rapports signalant que nos
machines présentaient des fuites d'huile et des ruptures d'embrayage. Ces faiblesses
venaient du fait que les motards américains conduisaient plus longtemps et plus vite
que les Japonais.
En moins d'un mois, le problème fut résolu en redessinant le joint de culasse et le
ressort d'embrayage. Mais dans l'intervalle, les événements avaient pris une tournure
inattendue.
Au long de nos 8 premiers mois, notre instinct, de même que celui de M. Soichiro
Honda, nous avait dissuadés d'essayer de vendre nos petits 50cc qui rencontraient un
succès phénoménal au Japon. Ils nous semblaient tout à fait inadaptés au marché
américain, où tout était plus gros et plus luxueux. Nous hésitions toujours à
promouvoir nos 50cc de peur qu'ils détériorent notre image sur le marché très viril de
la moto. Mais lorsque nos grosses machines ont commencé à casser, nous nous
sommes dit que nous n'avions plus le choix. "
Ainsi, en 1963, suite à une succession d'événements fortuits, Honda adopta une
stratégie qui identifiait et ciblait directement la classe moyenne, désormais inséparable
de son succès.
En 1964, presque la moitié des motos vendues aux États-Unis étaient des Honda.
Les banques et les organismes de crédit commencèrent à financer les achats de motos,
se substituant aux formules de crédit proposées par les magasins. Afin de profiter de la
formidable opportunité qui s'offrait à ses produits, Honda prit une décision aussi
risquée que courageuse : l'entreprise annonça aux détaillants que désormais ses motos
devaient lui être payées à la réception et non lors de la revente au client final. Aucun ne
renonça à distribuer ses motos. Honda avait transféré le pouvoir des détaillants au
constructeur.
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L'étude des processus stratégiques montre qu'il existe souvent une grande
différence entre la stratégie délibérée, élaborée, formulée et planifiée par le
dirigeant et la stratégie réalisée, effectivement suivie dans la pratique. La
stratégie émergente peut expliquer cet écart par le rôle de l'organisation qui fait
évoluer progressivement les intentions stratégiques initiales.
TAGES
Pourquoi l'utiliser ?
Objectif
Souvent la stratégie délibérée voulue par le dirigeant est très différente de la
stratégie effectivement réalisée, qui émerge de l'organisation. Cette stratégie
délibérée est le résultat d'une action concertée, intentionnelle et planifiée par les
managers. La stratégie émergente résulte du fonctionnement de l'organisation et
des modifications progressives qu'elle entraîne. La stratégie réalisée est celle qui
est effectivement suivie en pratique.
Contexte
Les processus stratégiques expliquent la manière dont la stratégie est élaborée. Ils
s'appuient sur les prismes de la méthode, de l'expérience et de la complexité pour
proposer une lecture réaliste de l'élaboration et du déploiement de la stratégie.
Comment l'utiliser ?
Étapes
■ La stratégie délibérée : c'est un processus rationnel et volontaire d'élaboration et de
déploiement de la stratégie. La stratégie délibérée peut ne pas être déployée parce
que le plan se révèle irréalisable, que l'environnement a évolué ou que des parties
prenantes n'y adhèrent pas. Elle est surtout influencée par les comportements et les
rôles dans l'organisation.
■ La stratégie émergente : elle résulte des routines, des processus et des activités
quotidiennes de l'entreprise. Par ces processus incrémentaux, elle modifie
progressivement la stratégie délibérée et conduit à la stratégie réalisée. Chaque
décision opérationnelle contribue à dessiner les orientations à long terme et donc à
faire émerger la stratégie réalisée.
Méthodologie et conseils
Comprendre les processus stratégiques, c'est être capable de faire la distinction entre
stratégie délibérée et stratégie émergente.
Il n'y a pas une bonne manière d'élaborer la stratégie, valable dans tous les
contextes, pour toutes les entreprises. Les processus stratégiques diffèrent
toujours suivant les situations.
Avantages
Précautions à prendre
■ La culture d'entreprise et les jeux de pouvoir peuvent constituer des processus
stratégiques émergents. La stratégie peut aussi être incarnée par un leader
charismatique qui, à travers sa vision, va personnifier la stratégie de l'entreprise.
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6PARTAGES
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Source : d'après Gerry Johnson, Richard Whittington, Kevan Scholes, Duncan Angwin,
Patrick Regnér, Frédéric Fréry, Stratégique, Pearson, 10e édition, 2014.
Pourquoi l'utiliser ?
Objectif
Les 4 leviers stratégiques sont les ressources indispensables à mobiliser lors du
déploiement de la stratégie. Le dirigeant doit accorder un soin particulier à ces
leviers nécessaires pour s'assurer de la bonne conduite de sa stratégie.
Contexte
Le dirigeant doit intégrer les caractéristiques de ces 4 leviers dans l'entreprise
dès l'élaboration et la formulation de la stratégie. Le management de ces
ressources est ensuite essentiel pour le succès de la mise en oeuvre de la
stratégie.
Comment l'utiliser ?
Étapes
Méthodologie et conseils
Un management spécifique doit être appliqué à chacun des 4 leviers indispensables au
déploiement de la stratégie.
Avantages
Précautions à prendre
■ Il ne suffit pas de posséder ces ressources, il faut les intégrer pour déployer les
stratégies.
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RTAGES
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Objectif
Contexte
Le changement incrémental, pas à pas, est le plus confortable pour les salariés
et le plus souhaitable pour l'entreprise. Un changement radical, plus
douloureux, peut s'imposer dans certaines circonstances, par exemple en cas
de crise.
Comment l'utiliser ?
Étapes
Méthodologie et conseils
Le dirigeant doit recenser les forces qui facilitent le changement (motrices) et
celles qui l'entravent (conservatrices). De nouvelles forces peuvent être mises
en action afin de vaincre les réticences. Ainsi les managers intermédiaires ne
sont pas de simples relais de transmission de la stratégie et encore moins une
source d'inertie et de blocage. Ils doivent, au contraire, jouer le rôle très positif
de réformateurs dans l'élaboration et le déploiement de la stratégie pour
devenir de véritables agents du changement.
Avantages
Précautions à prendre
■ Remettre en cause le paradigme d'une organisation est un exercice périlleux et la
conduite du changement peut se révéler alors longue et douloureuse pour
l'entreprise.
John Kotter, professeur à la Harvard Business School, publie en 1995 un article sur
les limites des opérations de changement stratégique. Il met l'accent sur l'ordre
chronologique indispensable des étapes à suivre par la direction de l'entreprise.
■ Créer un sentiment d'urgence : à partir, d'une part, des réalités du marché et de la
concurrence et, d'autre part, d'une discussion explicite sur les crises potentielles ou
les principales opportunités. Kotter estime que pour qu'un changement ait lieu, 75 %
des salariés doivent se sentir concernés.
■ Former un groupe en charge du pilotage de l'opération : ses membres doivent être
des dirigeants, mais également des représentants des autres parties prenantes
influentes. Ce groupe doit être encouragé à fonctionner comme une équipe. Il doit
représenter une coalition d'agents du changement, champions de la transformation
stratégique envisagée.
■ Développer une vision : formuler une vision claire afin d'orienter les efforts et
concevoir les stratégies permettant d'y parvenir. Cette vision doit être assez
audacieuse pour mobiliser et suffisamment réaliste pour ne pas décourager les
salariés.
■ Communiquer la vision : en utilisant de multiples canaux, et s'assurer que le
comportement du groupe de pilotage est cohérent avec la vision. Cette
communication devra être top-down (descendante), mais aussi bottom-up
(ascendante).
■ Responsabiliser les collaborateurs (empowerment) : une fois l'organisation mise
sous tension, supprimer les obstacles au changement, faire évoluer les systèmes et
structures qui brouillent la vision, encourager la prise de risque et les idées, les
initiatives et les actions originales.
■ Planifier et obtenir des réussites à court terme : la transformation stratégique peut
prendre des années, mais les individus ont besoin de voir rapidement des résultats ("
quick wins "). Ces premières victoires, même modestes, doivent être célébrées et
leurs responsables récompensés.
■ Consolider les améliorations et provoquer de nouveaux changements : lorsque la
crédibilité du changement est établie, il faut changer encore plus de structures, de
systèmes et de politiques et promouvoir ceux qui peuvent mettre en oeuvre la vision.
Il faut réactiver le processus de changement. Il s'agit de transformer alors les petites
victoires en grands succès.
■ Ancrer le changement dans la culture de l'entreprise : lorsque le changement prend
forme, il faut montrer comment il a contribué à la performance et institutionnaliser
les nouvelles approches. Idéalement, le changement continu, pratiqué dans les
organisations apprenantes (s'adaptant de façon agile aux évolutions) permet de
piloter les transformations stratégiques sans à-coups, en limitant la résistance au
changement.
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TAGES
Pourquoi l'utiliser ?
Objectif
Quand la fréquence et l'agressivité des manoeuvres concurrentielles créent une
situation de déséquilibre permanent, les entreprises doivent anticiper le fait que
leur avantage concurrentiel sera toujours temporaire. Cet environnement âpre
nécessite un comportement particulier pour le dirigeant, parfois contradictoire
avec les principes vus précédemment.
Contexte
Le terme " hypercompétition " est apparu en 1994 dans l'ouvrage du même nom
(Richard D'Aveni, Robert Gunther, H
ypercompetition : Managing The Dynamics Of
Strategic Maneuvering, The Free Press, 1994). Il traduit l'exacerbation de la
concurrence dans certaines circonstances.
Comment l'utiliser ?
Étapes
■ L'environnement hypercompétitif : pour certains domaines d'activité, l'environnement
est très instable. Les frontières entre industries sont bouleversées et il devient très
difficile d'identifier clairement ses concurrents. Les innovations sont nombreuses et
la durée de vie des produits est de plus en plus courte.
■ L'hypercompétition : l'entreprise en situation d'hypercompétition doit prendre de
vitesse ses concurrents et générer du désordre. Le risque est de remettre en cause
sa propre position stratégique, en introduisant des substituts à son offre existante.
Cette attitude crée du déséquilibre, déconcerte l'adversaire et réduit la prévisibilité
des trajectoires stratégiques. L'avantage concurrentiel repose sur la réactivité,
l'innovation, la souplesse et la capacité de l'entreprise à se transformer.
■ La stratégie hypercompétitive : elle vise alors moins à élever des barrières à l'entrée
et à défendre ses positions qu'à être en mouvement permanent pour mieux profiter
des opportunités du marché, briser les situations établies et surprendre ses
concurrents. Le risque est d'avoir une stratégie peu claire et de détruire des
compétences indispensables à sa compétitivité. L'enjeu est de trouver l'équilibre
entre la destruction stratégique, créatrice de valeur, et la cohérence
organisationnelle.
Méthodologie et conseils
L'hypercompétition se caractérise par l'exacerbation de la concurrence et l'impermanence de
l'avantage concurrentiel.
Avantages
■ Un avantage concurrentiel à long terme peut résulter d'une succession d'avantages
temporaires.
Précautions à prendre
■ Le dirigeant doit être capable de détruire délibérément la stratégie précédente qui l'a
conduit au succès.
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TAGES
Pourquoi l'utiliser ?
Objectif
L'entreprise doit explorer avec audace et sans restriction les vastes opportunités
d'innovation et de rupture cachées dans les activités, a priori, les plus banales. Le
but est d'élargir les frontières d'une activité existante pour conquérir un territoire
vierge de toute offre comparable.
Contexte
Blue Ocean Strategy a été écrit par W. Chan Kim et Renée Mauborgne, professeurs à
l'Insead et publié en 2005 (Harvard Business School Press). L'ouvrage a connu
depuis un énorme succès commercial puisque deux millions d'exemplaires ont été
vendus dans le monde.
Comment l'utiliser ?
Étapes
Pour créer et exploiter un Océan Bleu, il faut :
■ Identifier les espaces vierges : un nouveau marché est un marché où ni l'offre ni la
demande n'existent. Pour l'identifier, il faut repérer une demande latente provenant
de non-clients. L'opportunité d'ouvrir le marché doit être affinée en analysant les
besoins actuels non satisfaits. Le champ d'observation doit être ouvert au maximum
pour examiner toutes les offres. Pour jouer hors des limites du marché habituel, il
faut discerner un vide qui pourrait apparaître entre 2 offres existantes.
■ Évaluer les offres de référence : satisfaire la demande latente suppose d'élaborer une
nouvelle offre attractive. Le meilleur moyen passe par une redéfinition et une
nouvelle combinaison des attributs de valeur des offres de référence retenues. Pour
les identifier, un échantillon de clients représentatifs, interrogés par sondage, permet
d'évaluer les attributs des offres existantes.
■ Développer l'offre innovante : la nouvelle offre de rupture est construite en
établissant une proposition de valeur plus intéressante pour les non-clients des
offres de référence. Il s'agit de combiner les attributs, d'en exclure ou d'en atténuer
certains, et d'en renforcer ou d'en créer de nouveaux. Exclure et atténuer certains
attributs permet de baisser les coûts ; en renforcer et en créer d'autres favorise
l'augmentation de la valeur perçue par les clients.
Méthodologie et conseils
Comment créer de nouveaux espaces stratégiques pour s'affranchir de la concurrence établie
?
Avantages
■ Les acteurs traditionnels ont de grandes difficultés à imiter la nouvelle offre, qu'ils jugent
souvent iconoclaste.
Précautions à prendre
■ Des barrières à l'entrée (de ressources et compétences très spécifiques) doivent être
dressées pour empêcher des entrants potentiels d'imiter l'entreprise.
Casella Wines est un producteur de vin australien qui a créé, en 2001, un nouveau
marché, par un changement des règles du jeu et un élargissement des frontières de
l'activité.
Sur un marché viticole extrêmement concurrentiel, Yellow Tail devint en 2004 le vin le
plus importé aux États-Unis (devant les vins français et italiens) et le numéro 1 du
marché en bouteille de 75 cl (devant les vins californiens). Aujourd'hui, Yellow Tail
existe aussi en rosé et en vin pétillant. Après 10 ans d'existence, c'est le vin australien le
plus exporté dans le monde.
En comparant les attributs des vins fins et des vins de table par rapport au Yellow Tail,
on constate que :
■ Certains attributs ont été exclus ou atténués afin de baisser les coûts : la communication
" technique " (sur les qualités des vins et les critères oenologiques), le marketing (pas de
publicité), le vieillissement (production simplifiée et peu de stock), la réputation du
vignoble (uniquement " Australian wine "), la complexité du goût (produit accessible à
tous, aucune subtilité du goût), l'étendue de la gamme (au départ, uniquement un
chardonnay blanc et un syrah rouge).
■
■ D'autres attributs ont été renforcés ou créés afin d'augmenter la valeur perçue : le prix
(positionnement médian entre les vins fins et les vins de table), la facilité à boire (douceur
fruitée, moelleux au palais), la facilité de choix (des étiquettes simples et originales,
facilement identifiables), le côté fun du produit (le kangourou du logo et le code couleur
jaune et orange).
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TAGES
Pourquoi l'utiliser ?
Objectif
La RSE est la décision de l'entreprise, au-delà des obligations imposées par la loi,
de poursuivre des objectifs à long terme servant l'intérêt de ses parties prenantes.
Elle traduit le comportement responsable et citoyen de l'entreprise.
Contexte
La notion de RSE a fait son apparition dans les années 1960 et s'est développée à de
nombreux échelons. Les Nations unies ont lancé en 2000 un code de conduite à
l'intention des grandes entreprises internationales, incluant 10 principes relatifs
au droit de l'environnement, aux droits de l'homme, au droit du travail et à la lutte
contre la corruption.
Depuis 2001, la loi sur les Nouvelles régulations économiques (NRE) oblige les
entreprises cotées en Bourse à communiquer en France sur leur politique sociale et
environnementale.
Comment l'utiliser ?
Étapes
Ces 4 notions expriment les préoccupations des entreprises et de leurs managers :
Méthodologie et conseils
Seules les entreprises responsables peuvent répondre aux demandes des parties prenantes.
Le r eporting social oblige les entreprises à rendre compte des conséquences sociales
et environnementales de leurs activités (NRE en France). La normalisation établit
des référentiels sur ce thème. Ainsi, la norme ISO 26 000 définit et clarifie la notion
de responsabilité sociale pour tout type d'entreprise.
Avantages
■ Les entreprises socialement responsables acquièrent souvent une légitimité et une
réputation différenciatrices. Elles peuvent susciter la cohésion interne et fidéliser leurs
clients.
Précautions à prendre
■ Il ne suffit pas de faire des déclarations d'intention sur la démarche citoyenne de
l'entreprise, il faut obtenir des résultats désormais vérifiables.
Dans le rapport Brundtland " Notre avenir à tous ", remis aux Nations unies en
1987, le développement durable (sustainable development) est défini comme : " un
développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité
des générations futures à répondre aux leurs ".
L'impact négatif des activités économiques sur l'environnement est de plus en plus
ressenti.
Exemples : la pollution, la surexploitation des ressources naturelles, la réduction
de la biodiversité, les changements climatiques, l'accumulation des déchets...
Les minimalistes
Exemple : les industries très exposées aux risques environnementaux qui doivent
réaliser de lourds investissements, comme l'énergie, le traitement de l'eau et des
déchets, les transports...
Les volontaristes
Exemples : Nature & Découvertes, Patagonia, The Body Shop, les marques de
commerce équitable Alter Éco et Café Malongo...
Cette attitude volontariste est particulièrement présente pour les activités directement
liées à l'environnement (produits verts, transports alternatifs, construction haute
qualité environnementale HQE, énergies renouvelables...) qui se développent depuis
quelques années (éco-industries ou green business).
Depuis une dizaine d'années, de plus en plus d'entreprises se sont dotées d'une
direction du développement durable (DDD) chargée d'intégrer ces nouveaux objectifs à
leur stratégie. Le développement durable devient alors une composante importante de
la culture de l'entreprise et du management de sa performance.
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La vision est l'intention stratégique du dirigeant, élaborée à partir des évolutions
anticipées de l'environnement et des ressources et compétences de l'entreprise.
C'est une image forte établissant l'état futur souhaité de l'entreprise. Elle
représente l'aspiration à long terme vers laquelle le dirigeant cherche à focaliser
l'attention et l'énergie de ses collaborateurs. La vision donne sa cohérence à la
mission de l'entreprise et aux objectifs stratégiques à atteindre.
TAGES
Source : d'après The Boston Consulting Group.
Pourquoi l'utiliser ?
Objectif
La vision est le résultat d'une recherche, d'une intuition et d'une élaboration du
dirigeant. Elle définit les aspirations à long terme de l'entreprise (" Que
voulons-nous être ? ").
Elle doit être claire et suffisamment large pour que tous les salariés puissent s'y
retrouver. Pour cela, elle s'appuie sur l'identité de l'entreprise et sur ses valeurs.
Elle peut se formuler à travers un but, c'est-à-dire une déclaration générale
d'intention. Les objectifs deviennent des quantifications ou des précisions
d'intention de ce but.
Contexte
La vision indique la voie à suivre en interne. Elle a pour fonction première de
motiver les collaborateurs, mais peut également être utilisée en communication
externe. La mission décrit le chemin à emprunter pour réaliser cette vision.
Comment l'utiliser ?
Étapes
La vision doit faire le lien entre le passé, le présent et l'avenir de l'entreprise.
■ Construire la vision : le dirigeant doit savoir prévoir et anticiper. Il devient alors un
stratège visionnaire possédant discernement et clairvoyance. La vision stratégique
est la représentation ambitieuse d'un état futur meilleur pour l'entreprise. Elle doit
être formulée d'une manière convaincante et susciter l'adhésion des collaborateurs.
■ Utiliser la vision : une vision stimulante doit guider et inspirer les collaborateurs de
l'entreprise. La stratégie de l'entreprise (corporate strategy) permet de tendre vers la
vision à travers la logique du portefeuille d'activités. Puis, la mission allouée à
chaque DAS (business strategy) sera déclinée en objectifs par les responsables de
business unit.
■ Décliner la vision : chaque mission est tournée vers l'action pour accomplir les
objectifs définis en cohérence avec la vision.
Méthodologie et conseils
La vision se formule à travers un but qui doit mobiliser l'ensemble des collaborateurs.
La vision peut s'appuyer sur différents scénarios permettant d'envisager l'avenir à
long terme.
Avantages
Précautions à prendre