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Face aux Israéliens, aux Américains et aux Turcs, la France a-t-elle perdu la guerre des
drones? Pas encore. Sur le salon aéronautique du Bourget, les appareils militaires
sans pilotes se taillent une large place aux côté des chasseurs, des cargo, des appareils de
surveillance et des ravitailleurs.
On peut les voir en nombre au hall 3 où se trouvaient les entreprises américaines et
israélienne qui présentaient toutes une panoplie allant du drone kamikaze désormais
appelé "munition téléopérée" (MTO), à ceux de renseignement ou tactiques pour mener
des attaques. Sur le tarmac, Turkish Aerospace a installé trois modèles de son catalogue
qui en compte déjà une dizaines de versions.
Le Patroller de Safran © PS
Autre annonce, KNDS, Eos et Traak qui ont été sélectionnés par l'Agence d'innovation
de la défense pour développer une MTO de 80 kilomètres de portée susceptible de
concurrencer l'américain Switchblade, dont l'armée française projette l'acquisition de
quelques 80 exemplaires.
Mais la surprise est venue de Turgis & Gaillard, une ETI pas encore connue du public.
Elle a dévoilé le prototype de l'Aarok, un drone multi-mission (reconnaissance et
combat) qui démarrera les premiers tests en vole fin 2023. Il a été développé sur fonds
propres pour "plus de dix millions d'euros" et assemblé dans un hangar à Blois. Cet
aéronef se pose alternative au Reaper, a expliqué à BFM Business Fanny Turgis,
cofondatrice de Turgis & Gaillard.
"Nous avons commencé à travailler dessus il y a trois ans en anticipant les tensions
de conflits internationaux et le gap capacitaire des drones américains utilisés par
l'armée française", indique Fanny Turgis.
Si l'Aarok a été conçu très discrètement, il est observé de près par la DGA (direction
générale de l'armement) qui devra le moment venu accompagner l'ETI dans son
programme. D'ailleurs, le stand de Turgis & Gaillard qui se trouve juste en face de celui
du ministère des Armées, ne doit rien au hasard.