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ÉTUDE DE LA STRUCTURE ET DE
LA VALEUR DES PROVERBES WOBÉ
MÉMOIRE DE MASTER
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UFR LANGUES, LITTERATURES ET CIVILISATIONS
ÉTUDE DE LA STRUCTURE ET DE
LA VALEUR DES PROVERBES WOBÉ
MÉMOIRE DE MASTER
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À TROH Emile, mon père !
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Remerciements
Nous tenons à remercier toutes les magnifiques personnes qui ont été disponibles lors de
l’élaboration de ce travail. Elles nous ont permis de produire ce travail, tant par leurs critiques
que par leurs disponibilités.
Mais avant tout, nos remerciements les plus chaleureux vont à l’endroit de notre encadreur
Docteur Vahoua Kallet Abraham, Maitre de Conférences qui a cru en nous dès le début. Nous
lui sommes reconnaissante pour sa disponibilité, ses encouragements, ses précieux conseils et
sa grande patience.
Lors de notre collecte de données certains locuteurs natifs de Tiény-Séably nous servant
d’informateurs ont été d’un appui inestimable. On peut citer entre autre Yaha Bla Etienne,
Faekou Paul, SIEDI Daniel, GUEHI Jean et SIBI Daniel, nous leurs adressons par ailleurs nos
vifs remerciements.
Nos remerciements vont également à l’endroit de Docteur Séa Souhan Monhuet Yves pour ses
critiques, sa disponibilité et surtout pour nous avoir permise de corriger notre corpus.
Nous disons un grand merci à Docteur Dodo Jean-Claude pour avoir mis sa bibliothèque
personnelle à notre disposition durant ces deux années. Et nous adressons nos sincères
remerciements à nos ainés Affro Sylvain, Fallé Adelin, Gnonsian Fieglo Lopez et Boa Kassi
Georges.
Enfin, Nous exprimons notre gratitude à toutes les personnes qui ont bien voulu répondre à nos
sollicitations. Nous pensons tout particulièrement à Momo Lou Constance, Dapa Fabrice,
Gueye Maty, Amany Désiré, Kouami Mélissa et Kodji Dominique.
Que toutes ces personnes trouvent ici l’expression de notre infinie reconnaissance !
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Sigles et abréviations
[] Transcription phonétique
// Transcription phonologique
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SOMMAIRE
0. INTRODUCTION…………………………………………………………………………………………………………………………7
1. Cadre théorique et
méthodologique………………………………………………………………………………………Erreur ! Signet non défini.3
1.1. Cadre
théorique……………………………………………………………………………………………………………………Erreur ! Signet
non défini.3
2.
RESULTATS………………………………………………………………………………………………………………………………Erreur !
Signet non défini.5
3.
DISCUSSION……………………………………………………………………………………………………………………………Erreur !
Signet non défini.3
4. CONCLUSION
GENERALE…………………………………………………………………………………………………………Erreur ! Signet non
défini.8
BIBLIOGRAPHIE……………………………………………………………………………………………………………………………Erreu
r ! Signet non défini.1
ANNEXE………………………………………………………………………………………………………………………………………Erreur
! Signet non défini.4
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0. INTRODUCTION
Le dictionnaire Petit Larousse (1993) définit le proverbe comme un énoncé court exprimant un
conseil populaire, une vérité de bon sens ou d’expérience, et qui sont devenus d’usage commun.
Quant au dictionnaire Petit Robert (1993), le proverbe est une vérité d’expérience, ou un conseil
de sagesse pratique et populaire, commun à tout un groupe social, exprimé en une formule
elliptique généralement imagée et figurée.
Le proverbe est donc essentiellement un bien partagé par une communauté socio-linguistique.
Cela fait d’elle un patrimoine identitaire, c’est pourquoi dans les communautés africaines, l’on
fait parfois usage du proverbe pour souvent rappeler la valeur de l’éducation africaine. C’est
cette appréciation qui nous a amenée à nous intéresser au proverbe.
Mais, il convient de rappeler que le proverbe ne doit pas être confondu avec certaines notions
qui lui sont proches à savoir l’adage et la maxime qui énoncent une règle de conduite ou une
règle morale, l’aphorisme qui résume une théorie et le dicton qui relève une pensée générale.
L’intérêt pour cette étude est de montrer que le proverbe est toujours employé dans un contexte
d’énonciation certes, mais il peut être étudié pour connaître au-delà de sa valeur, sa forme
syntaxique.
Notre travail de recherche s’intitule « étude de la structure et de la valeur des proverbes wobé ».
Ce sujet s’inscrit dans le cadre de la linguiste descriptive.
Par « étude de la structure et de la valeur des proverbes wobé », il faut entendre l’étude de la
forme des proverbes wobé ainsi que les valeurs de ceux-ci. Notre étude consistera à analyser
la structure des formes que présentent les énoncés proverbiaux wobé. Il s’agira pour nous
d’étudier leurs caractéristiques syntaxiques puis déterminer leurs valeurs et les fonctions
qu’elles assurent lorsqu’elles sont énoncées.
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0.2. Présentation de la langue et du peuple
Selon la classification des langues africaines faite par J. Greenbreg (1963), toutes les langues
ivoiriennes appartiennent à la famille Niger-Congo qui représente l’une des quatre familles de
langues en Afrique à côté de l’Afro-asiatique, le Nilo-Saharien et le Khoisan. En Côte d’Ivoire,
la famille Niger-Congo est représentée par les sous-groupes de familles linguistiques Kwa, Gur,
Mandé, et Kru. Le wobé appartient à la sous famille Kru de Côte d’Ivoire. Selon l’atlas
linguistique Kru J. Greenbreg (1963) et Lynell Marchese (1983), la famille linguistique Kru de
Côte d’Ivoire est composée de deux groupes. Ce sont le groupe Bété et le groupe Bakwé.
Autrement dit, le Kru Oriental et le Kru occidental séparé par le fleuve Sassandra. Le Kru
oriental dont l’ensemble des langues est essentiellement parlé en Côte d’Ivoire comprend : le
bété, le godié, le dida, le néyo, le kwadia, le kouya. Et Le Kru occidental dont l’ensemble des
langues qui le compose s’étend jusqu'à la moitié du Libéria. Il s’agit de l’ensemble Wè qui
correspond au Krhan au Libéria. On trouve dans ce groupe, le guéré, le wobé, le niaboua, le
niédéboua et l’ensemble grébo dont les locuteurs sont appelés Kroumen.
L’histoire de l’origine du peuple Wobé est relatée diversement. D’abord le nom Wè selon les
ethnologues, était autrefois « wègon » ou « wègondi », ce qui signifie : les hommes (gnon) qui
ont pitié (wè) dans le cœur (di), autrement dit : « les hommes qui pardonnent facilement ».
L’appellation « guéré-wobé » composante du groupe Wè, a été officiellement retenue en 1911
par l’administrateur du cercle du Haut-Cavally, le capitaine Laurent, qui, pour désigner du sud
des Dan, leur a appliqué les dénominations Guéré et celle vivant au nord, les Wobé. Les
recherches ethnographiques réalisées par Alfred Schwartz (1969) ont montré que les
populations Guéré et Wobé ne constituent qu’une seule et même communauté : la communauté
Wè. Cette unicité est acceptée dans le découpage administratif de la Cote d’Ivoire. Il s’agit de
la région du Guémon composée de quatre grandes villes notamment, celle de Duékoué,
Bangolo, Kouibly et Facobly. La langue Wobé faisant partie du groupe Wè (Guéré-Wobé) est
parlée à l’Ouest de la Côte d’ Ivoire dans deux villes notamment celle de Kouibly et de Facobly
dans la région du Guémon. Les dernières dont Kouibly et Facobly sont essentiellement
peuplées par les Wobé. Pour notre travail, nous avons choisi la ville de Facobly, notamment le
village regroupé Tiény-Séably, où notre enquête s’est effectuée. Le département de Facobly
compte quarante-trois (43) villages. Le mot Facobly est étymologiquement [fɛkɔ bli], ce qui
signifie « chez fɛkɔ ». On a le patronyme [fɛkɔ] et le suffixe locatif [bli] qui signifie « chez ».
Ce département avec une superficie de 405 km2 et une population de 46 272 habitants d’après
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l’INS 2014. Il est limité au nord par le fleuve Sassandra qui le sépare de Séguéla et de Vavoua,
au sud par les départements de Biankouman et de Man. A l’Est par la ville de Kouibly et à
l’ouest par le Libéria. Le département de Facobly est composé de quatre sous-préfectures. Ce
sont : la sous-préfecture de Guézon, la sous-préfecture de Koua, la sous-préfecture de Sémien
et la sous-préfecture de Tiény-Séably (Cf. carte ci-dessous).
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Carte 1 : les sous-préfectures du Département de Facobly (INS, 2014)
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0.3. Problématique
Dans cette partie, il est question de la formulation du problème, de la question, des objectifs et
des hypothèses de notre recherche.
Le proverbe, selon le dictionnaire français Grand Robert, est une formule présentant les
caractères formels stables, souvent métaphoriques ou figurés et exprimant une vérité
d’expérience ou un conseil de sagesse pratique et populaire, commun à un groupe social. Des
auteurs ont également défini le proverbe. Le premier Kouakou Joël, (2017), s’est interrogé sur
l’organisation du proverbe vu comme expression figée. Pour lui, le proverbe n’est pas une
expression figée, mais une construction de structure différente selon qu’il soit un énoncé simple
ou un énoncé complexe. Les seconds, Andrédou et N’gou, (2019), définissent le proverbe
comme étant dans les langues africaines un genre de la littérature orale spontanée. La définition
du proverbe n’est donc pas chose facile en tant que outil de communication, au même titre que
les mimiques, les gestes ou le regard. Seulement le proverbe, lui, a deux spécificités. D’abord,
il permet de captiver l’attention ; ensuite, il sert d’argumentation. C’est pourquoi, au sein de la
communauté Wê, il est un important outil de communication. De plus, l’usage du proverbe par
le locuteur dans une situation, a une intention pouvant souvent renvoyer à plusieurs valeurs, qui
peuvent être par exemple pour conseiller, conscientiser etc. Les proverbes sont aussi pour le
peuple Wê des canaux de transmission des us et coutumes. Ils sont donc les vecteurs de
transmission de leurs savoirs, savoir être et de savoir-vivre de génération en génération.
Toutefois, l’énoncé proverbial servant d’outil d’argumentation au centre des conversations est
avant tout, une unité linguistique avec une forme qui lui est propre. Il existe donc des lois
syntaxiques qui le régissent. Quelles seraient donc les structures formelles particulières à la base
de l’énoncé proverbial Wobé ? Et quelles seraient les valeurs véhiculées à travers l’énoncé
proverbial ? Nous tenterons de répondre à ces interrogations dans ce travail portant sur l’étude
de la structure et de la valeur des proverbes wobé. Dans cette investigation, nous visons donc
la forme des énoncées proverbiaux du wobé et leurs valeurs.
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0.3.3. Objectifs de la recherche
Objectif général :
Il s’agit de décrire la structure formelle des énoncés proverbiaux du wobé et montrer leurs
valeurs.
Objectifs spécifiques :
Hypothèses principales :
peut-être que les énoncés proverbiaux simples sont des énoncés verbaux ou non
verbaux ;
peut-être que les énoncés proverbiaux complexes présentent des structures allant des
parataxes à des constructions issues de la mise en lumière d’un argument ou d’un
circonstant de la phrase simple ;
Hypothèses spécifiques :
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1. Cadre théorique et méthodologique
Pour mener à bien notre réflexion, nous nous somme appuyée sur la syntaxe fonctionnelle et
la théorie des actes du langage.
Martinet veut pratiquer une linguistique à la fois objective (en refusant de s’appuyer sur le
sentiment linguistique, ou l’intuition psychologiste) et échappant au formalisme voire au
dogmatisme. Le principe théorique de base de la linguistique de Martinet est sa définition de la
langue comme instrument de communication doublement articulé et de la manifestation vocale
(1991 :20).
Aussi, en tenant compte de la forme des proverbes, on voit qu’ils ont les caractéristiques d’un
énoncé produit dans une situation donnée. Cela amène à postuler pour le courant fonctionnaliste
qui propose une conception de la langue qui met en relief sa spécificité par rapport aux autres
systèmes de communication et son rapport au monde de l’expérience et aux divers contextes et
situations liés à son emploi.
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J.L. AUSTIN (1911-1960) conteste en effet le primat de la phrase affirmative, érigée par la
conception représentationaliste, en prototype de la verbalisation. L’illusion descriptive attachée
à cette conception nait de la méconnaissance des autres valeurs linguistiques.
Du fait que toute phrase vise l’accomplissement d’un acte, Austin réoriente sa pensée, la
centrant sur le langage envisagé comme moyen d’agir. Il distingue trois aspects de l’acte
consistant à faire quelque chose par le langage. Il a d’abord l’acte locutoire ou le fait de dire
quelque chose, qui est la réalisation grammaticale et articulatoire de la phrase. Ensuite, l’acte
illocutoire ou acte que l’on accomplit en disant quelque chose, c’est celui par lequel le locuteur
s’assigne un certain rôle et assigne à l’interlocuteur un rôle complémentaire. Et l’acte
perlocutoire ou l’acte que l’on accomplit par le fait de dire quelque chose, est l’acte qui est
sous-entendu.
L’enquête de terrain a été dans l’ensemble positive. Mais, lors de la collecte des données nous
avons rencontré des difficultés qui ont par moment entravé le bon déroulement de nos
recherches. La première difficulté tient au fait que nous ne parlons pas la langue, car bien qu’y
étant originaire, nous n’y étions jamais allée. Nous étions donc confrontées à une difficulté
d’intégration et de communication dans les premiers moments.
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1.2.1. Lieux d’enquête
Pour la collecte des données, nous avons utilisé deux approches à savoir l’observation, durant
laquelle nous avons directement recueilli, avec l’aide d’informateurs, les données lors
d’échanges (audience, causerie, repas, etc.) et l’entretien semi-directif pendant lequel nous
avons interrogé nos informateurs en vue d’une recension des proverbes wobé. Cette enquête a
été faite dans le département de Facobly, plus précisément, dans le village de Tiény-Siably afin
d’avoir des résultats fiables. L’enquête a duré une semaine et s’est étendu du 08 au 14 Mars
2021. Elle a permis de faire des enregistrements sonores des informations à l’aide de deux
dictaphones dont le premier est de marque Sony Cop.1-7-1 Konan Minato-Ku. Le second est de
marque Zoom H2N. Ce type de dictaphone à cinq (05) microphones intégrés. Il contient
également un port USB pour l’échange de données avec un ordinateur ainsi qu’une interface
audio USB à quatre (04) entrées/2 sorties pour PC/Mac. Il est doté d’une fonction
d’enregistrement automatique et de pré-enregistrement avec une conversion en format WAV.
Nous nous sommes également servis d’un bloc-notes, d’un stylo et d’un crayon, pour les prises
de notes. Toutefois, nous soulignons que bien que l’enquête s’est déroulée essentiellement en
zone rurale, elle a pu aussi se réaliser en ville, à Abidjan, auprès de certains locuteurs vivant à
Yopougon Micao.
Dans un souci de fiabilité, nous avons eu recours dans le cadre de nos travaux, à plusieurs
locuteurs wobé. Cependant, nous n’avons retenu que quatre informateurs dont les noms sont
mentionnés ci-dessous, et qui ont été en permanence avec nous; les autres n’ayant été que des
informateurs occasionnels.
Notre informateur principal est Monsieur FAEKOU Paul, 60 ans, né à Siably. Il est l’actuel
Chef dudit village depuis 2014 et également l’actuel Chef central de la Sous-Préfecture de
TIENI-SIABLY. Sa disponibilité et sa patience nous été précieuses.
Monsieur SIEDI Daniel, 57 ans, né à Siably. Il est Agent de sécurité à LCA (Les Cerbères
Abidjanais). Le troisième informateur est Monsieur GUEHI Jean, 55 ans, né à Tiéni .Il est
Inspecteur général d’éducation dans la ville de Man. Enfin, notre quatrième informateur est
Monsieur SIBI Daniel, 68 ans. Il est Technicien Electronique et l’actuel Chef de Tiény. Notre
choix s’est porté sur ces informateurs du fait de leur élocution. Aussi, ne présentent-ils pas de
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handicap de dentition. Ils ont également la maitrise de la langue, de la culture wobé et du
français.
1.2.3. Le corpus
Plusieurs travaux ont été effectués sur les proverbes, les lignes qui suivent serviront à faire état
de nos lectures.
Pour sa thèse de doctorat unique intitulé « Etude comparative d’un langage féminin : les
proverbes francais et kabyles relatif à la représentation de l’homme » Benabbas Saliha (2017)
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définit le proverbe comme une institution langagière et social avec ces propres règles
constitutives.
Et Pour Anscombre, (2016a) « Sur la détermination du sens des proverbes. Pour lui les
parémies ou les proverbes sont des phrases textes autonomes à auteur indéterminé et comme
telles combinables avec des marqueurs méditatifs de type comme « on dit », ils sont d’ordre
générique et minimales qu’on ne peut leur ôter aucun élément sans sortir ipso facto de la
catégorie.
Dans son mémoire de master, intitulé « étude formelle et intertextuelle des proverbes
surréalistes détournés » Beyat Amel (2017) a mis en relief les caractéristiques syntaxiques et
rhétoriques de quelques proverbes français. Elle a montré qu’ils sont de structure binaire. Ils se
caractérisent par l’emploi de l’impersonnel et ils sont des phrases complexes. C’est-à-dire, on
a soit la juxtaposition de deux propositions principales achevées, soit une proposition
circonstancielle ou soit deux propositions adverbiales. De même, dans leur article Andredou et
Ngou (2019) intitulé « Analyse syntaxique des proverbes du français ivoirien », les deux auteurs
mettent en exergue l’organisation syntaxique de l’énoncé proverbial du français ivoirien ainsi
que leur signification. Ils montrent que l’énoncé proverbial peut être construit en une ou deux
propositions selon la structure et la tête du syntagme. Deux distinctions de la forme du proverbe
ont été étudiées. Les proverbes à syntaxe simple d’une part et les proverbes à syntaxe complexe
d’autre part. S’agissant des énoncés proverbiaux simples, ils ont montrés que les schèmes sont :
- N+V+N
- N+V+Adj
- loc.adv+V+C.
Parlant des énoncés proverbiaux à syntaxe complexes, la description a montré que ces énoncés
sont complexes en ce sens où ils ont soit une syntaxe complexes juxtaposées, soit ils sont de
formes clitiques. De plus, Kouakou Joël (2017) dans son article intitulé « Syntaxe des proverbes
Baoulé » s’est interrogé également sur l’organisation syntaxique de l’énoncé proverbial. Il a
proposé une analyse des constructions proverbiales, en comparaison aux énoncés libres de la
langue baoulé. Puis il a montré qu’il existe deux formes de proverbe, celle de la phrase simple
et celle de la phrase complexe. En effet les proverbes baoulé sur les neuf formes attestées en
baoulé, six permettent la construction des énoncés proverbiaux en baoulé. Et seul le schème
N1+Pn+N2 sert à produire les proverbes baoulé en forme de phrase nominale. Il y a cinq
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structures observables à l’intérieur de ceux en forme de phrase verbale. Les complexes se
présentent composés de deux ou trois propositions. En outre, pour sa thèse unique de doctorat
intitulé « Analyse sémiolinguistique des noms propre dans les proverbes libyens », Mohsan
Elkebir (2015) a abordé la structure des composants du proverbe. Il a fait ressortir que le
proverbe peut être une phrase, une proposition où une proposition sans verbe. A propos de la
phrase, le proverbe apparaît souvent en phrase simple (phrase nominale, phrase verbale),
souvent en phrase complexe (conditionnelle, subordination avec ou sans conjonction de
subordination, binaire), souvent phrase interrogative (par un pronom intérrogatif avec ou sans
réponse, interrogatif sans pronom interrogatif). C’est dans ce canevas que Brouh Achie (2015)
dans sa thèse intitulée « Etude des phrases complexes de l’akye bodin » a montré que les phrases
complexes en akyé sont de deux types. Les phrases complexes par subordination et les phrases
complexes par coordination et juxtaposition. Dans les phrases complexes subordonnées, les
propositions subordonnées sont reparties en propositions complétives, propositions relatives et
propositions circonstancielles. Les propositions relatives portent sur des nominaux dont elles
restreignent l’extension. Les complétives sature la valence du verbe et les circonstancielles
modifient d’autres propositions dont elles précisent les circonstances du procès. Les
constructions coordonnées sont moins enclines à l’élision des constituants identiques, dans
celles-ci, les verbes communs sont conservés et les noms sont pronominalisés. Les
constructions juxtaposées, il a démontré à travers des critères qu’elles sont des phrases
complexes et non simple séquences de phrases. Et Adou Marie-Laure (2018) a aussi abordé
dans sa thèse intitulée « la grammaire de la phrase complexe en n’zima avec des éléments de
comparaison baoulé », la structure de la phrase complexe. Elle a fait ressortir qu’il existe dans
sa langue d’étude des phrases complexes par coordination ou juxtaposition et par subordination.
Dans la coordination, elle a noté la coordination de syntagmes spécifiques tels que les
syntagmes nominaux, verbaux et pronoms personnels. La subordination a montré que la
proposition relative est post nominale avec le pronom relatif. Les relatives sont des constituants
de types phrastiques qui sont utilisées pour spécifier des constituants syntaxiques de rang
inférieur que sont les nominaux.
Pour parler de valeur, Fofana Siby (2017) dans son article « Patronymes et alliances à
plaisanterie chez les Worodougoukas : opportunité pour l’alphabétisation des adultes » met en
relief la valeur sémantique et culturelles des patronymes des Worodougoukas ainsi que la portée
sociale des alliances à plaisanterie. S’agissant des valeurs sémantiques, il en est ressorti que les
alliances à plaisanterie ont des rôles de régulateur des tensions sociales et ont des valeurs de
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prévention et de gestion des conflits tout comme les proverbes au sein des communautés. De
même, ces alliances qui font ressortir dans les discussions et les conversations des proverbes
qui permettent l’enseignement et l’acquisitions des vertus telles que : la maitrise de soi face à
des attaques verbales d’un inconnu, la rhétorique pour apprendre à convaincre dans une
discussion, le dépassement de soi pour se découvrir dans le miroir des critiques déplaisantes, la
bonne humeur pour savoir dédramatiser, le contrôle permanent de soi pour apprendre à bien se
tenir dans toutes les circonstances, particulièrement en milieu étranger en vue de soigner
l’image de son groupe d’origine en proie aux attaques des autres groupes.
Yéboué Jaqques (2016) pour sa thèse de doctorat « Portée et valeur du bestiaire dans les
proverbes Baoulé », il a étudié la structure des proverbes dans un premier temps. A ce propos,
on retient qu’il y a des proverbes Baoulé en forme de syntagme, de stéréotype, de formalisme,
de culmination, de binarisme et d’image. Il a également montré la valeur des proverbes en
s’appuyant sur l’identification de celle-ci. On retient les proverbes de constatation, les
proverbes logiques, les proverbes moraux. En s’appuyant sur les thèmes abordés dans ces
proverbes, il identifie les proverbes de constatation comme permettant l’adoption des qualités,
le développement de l’individu, et l’attention de l’individu cela au niveau social. Pour les
proverbes logiques, il a parlé de logique déductive ou inductive et de la logique de la pensée.
Les proverbes moraux eux, mettent en scènes les mœurs, les règles et les conduites morales qui
sont relatifs à l’âme et à l’intelligence. On a les proverbes de conseils ou de leçon, les proverbes
prescriptifs, les proverbes de reproches ou de critiques.
En gros pour lui, le proverbe est un moyen d’éducation, de perfectionnement de l’homme. Les
proverbes à valeur socioculturelle permettent par exemple la formation de l’individu et
l’interpellation de l’individu. Ils sont un moyen de connaissance sociale, l’éveil de conscience
chez l’individu, la bonne attitude de l’individu au sein de la société, la prudence dans les actes
et la répréhension au déshonneur. Les proverbes à valeurs d’idéologie et culturels. Enfin les
proverbes ont des valeurs psychologiques lorsqu’ils agissent sur le mental de l’individu.
La phonologie est une branche de la linguistique qui étudie les sons de la langue tout en
déterminant leurs fonctions dans celle-ci. Elle identifie également les différences qui
surviennent au cours de la production des sons et permet de définir le statut phonologique de
chaque son de la langue. Cette partie traite des sons, des tons et des structures syllabiques
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attestés dans la langue wobé. Les informations figurant sont issues des travaux d’Inge Enger
(1989), de l’atlas linguistique Kru élaboré par de Lynell Marchese (1983) et de Rémy Bôle-
Richard (2006). De ce fait, nous nous sommes limités au rappel des sons du wobé en faisant
juste la synthèse de ces travaux notamment ceux relatifs aux phonèmes segmentaux et supra
segmentaux puis les structures syllabiques. On peut les observer dans les points qui suivent.
-ATR ɩ ɩ̰ ʋ ʋ̰
MI- +ATR e o
FERME
MI- -ATR ɛ ɛ̰ ɔ ɔ̰
OUVERT
OUVERT -ATR a a̰
Ces 16 voyelles peuvent être réparties en deux groupes selon qu’elle soit avancée (+ATR) tel
que /i/, / ḭ/, /u/, /ṵ/, /e/, /o/ ou non avancée (+ATR) tel que /ɩ/, /ɩ̰ /, /ʋ/, /ʋ̰/, /ɛ/, /ɛ̰/, /ɔ/, /ɔ̰/, /a/,
/a̰/. On compte les orales que sont /i/, /u/, /e/, /o/, /ɩ/, /ʋ/, /ɛ/, /ɔ/, /a/ et les nasales que sont / ḭ/,
/ṵ/, /ɩ̰ /, /ʋ̰/, /ɛ̰/, /ɔ̰/, /a̰/.
Toutes ces 16 voyelles peuvent être scindées en trois groupes en tenant compte de leurs lieux
d’articulations. Nous avons alors sept voyelles antérieures /i/, / ḭ/, /ɩ/, /ɩ̰ /, /e/, /ɛ/, /ɛ̰/ ; deux
voyelles centrales /a/, /a̰/ et sept voyelles postérieures /u/, /ṵ/, /ʋ/, /ʋ̰/, /o/, /ɔ/, /ɔ̰/. On remarque
que toutes les voyelles antérieures sont étirées, celles dites voyelles centrales sont neutres et
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les voyelles postérieures sont toutes arrondies. Découvrons à présent le système consonantique
du Wobé.
Lieu d’articulations
Labio-vélaires
Labiodentale
Alvéolaires
labialisées
Bilabiales
Palatales
Vélaires
Vélaires
Mode d’articulation
oral Sourd P t c k kp kw
Occlusive sonore b d ɟ ɡ ɡb ɡw
nasal sonore m n ɲ ŋ
Semi- j w
voyelle
Les 21 unités de ce système peuvent être scindées en cinq groupes selon leurs modes
d’articulations. Le premier groupe de 16 consonnes est celui des occlusives sourdes et les
occlusives sonores qui sont respectivement /p/, /t/, /c/, /k/, /kp/, /kw/ et /b/, d/, /ɟ/, / ɡ /, / ɡb/,
/ɡw/. Ce premier groupe comprend 4 nasales sonores /m/, /n/, /ɲ/, / ŋ/. Le deuxième groupe est
celui des 2 fricatives uniquement orales et sourdes /f/, /s /. Les consonnes restantes toutes orales
et sonores se répartissent comme suit : Une latérale /l/, une vibrante /r/ et deux semi-voyelles
/j/, /w/. Voyons à présent le système phonologique supra segmental que contient ce parler.
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1.4.3. Système tonal
Le système tonal Wobé comprend quatre tons ponctuels dont le ton mi-haut [H-], le ton haut
[H], le ton moyen [M] et le ton bas [B]. En voici quelques illustrations.
mɩ ̍ « intestins »
cʋ̍ « lune »
cɛ̍ « famille »
kpa̍ « os »
ká « Crabe »
ní « eau »
ɗōṵ́ « oreille »
sʋ̰̰̄ « bras »
mlɛ̰̰̄ « testicules »
dɛ̰̄ « chose »
mū « aller »
tì « buffle »
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tɩ̀ « essayer »
tà « mâcher »
klɔ̀ « village »
Le Wobé possède également des tons modulés dont le ton haut bas [H͡B], le ton bas haut [B͡H],
le ton moyen haut [M͡H], le ton moyen bas [M͡B], et le ton moyen bas [B͡M]. Voici des exemples
respectifs de ces cinq tons modulés.
fìê « jeter »
ɡbôɛ « combo »
pṵ̌ « enfler »
srɛ « natte »
sʋ̰ « poule »
nɔ̰ moment »
riz »
frɛ « moustique »
« panthère »
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ɡb « chien »
La syllabe en wobé a toujours une structure ouverte, c’est-à-dire qu’il n’y a jamais de consonne
finale. On a donc trois types de syllabes : V ; CV ; CCV. L’unité lexématique de base en wɛ est
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2. RESULTATS
L’observation du corpus a permis de voir que la formulation des proverbes Wobé se présente
sous deux formes. D’un côté les proverbes à énoncés simples et d’un autre coté les proverbes à
énoncés complexes. La présente partie montre l’analyse de tous ces énoncés.
La plupart des proverbes Wobé sont des énoncés complexes. Cependant, il y a quelques énoncés
simples. L’étude de l’énoncé simple consistera à analyser le sujet, le prédicat et l’argument qui
le compose. De plus, ces énoncés simples sont soient à la forme affirmative, soient à la forme
négative. Et l’aspect est en général habituel.
L’énoncé selon Saussure est employé souvent avec le même contenu que la phrase. Il désigne
tout fragment de discours qui, dans l’esprit du locuteur, forme un sens et est inscrit dans une
situation particulière. La phrase, elle, souvent définie sur la base de critères orthographique
n’est pas la simple juxtaposition d’unités significatives mais une suite d’unités combinées selon
des règles propre à une langue et exprimant une certaine expérience. Les lignes suivantes
présentes donc l’énoncé proverbial comme phrase.
C’est un énoncé dans lequel le rôle de noyau central ou de prédicat est assumé par une unité qui
relève d’une classe autre que celle des verbes. Pour Enger (1989 :179) la phrase est une
construction syntaxique comportant un seul prédicat et pouvant constituer un énoncé complet.
Dans l’énoncé non verbal comparatif la fonction prédicative est assurée par un adjectif de
comparaison à particule.
Le sujet de la phrase simple non verbale comparatif renvoie à un référent. Ce nom peut désigner
un état ou un processus.
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Dans l’énonce 1, on compare deux états. Le premier en position initiale /ɲrɔ̰̰́ ɡbàú / « mauvaise
femme » et le deuxième /ɡbu̍ ɡbàú/ « maison en ruine ». Le comparatif à particule /páɛ̀nɩ̰ ̰́ pêe/
« mieux que » en position médiane et finale de l’énoncé, encadre le deuxième élément comparé.
Dans l’énoncé 2, on compare un état à un processus. L’état est en position initiale /tɔ̰̰́tɔ̰̰́u
nìa̰ ̰́ /« être bête » et le processus /jé pa̰ ̰́ klɔ̰́ múa̰ ̀ / « aller à Bangolo » au centre du comparatif à
particule / pá sí/ « plus mieux que » qui l’encadre.
« Être bête est plus mieux qu’aller dans un village lointain (Bangolo). »
Au regard de l’analyse ci-dessus, il ressort que les énoncés non verbaux comparatifs ont les
structures suivantes :
L’énoncé comparatif à particule se présente sous deux formes. Lorsqu’on compare deux états
on a [páɛ̀nɩ̰ …
̰́ pêe] et quand on compare un état à un possessif on a [pá…sí].
26
2.1.1.1.2. Phrases simples idiomatiques
Une expression idiomatique est une construction particulière à une langue, qui porte un sens
par son tout et non par chacun des mots qui la composent.
Les énoncés proverbiaux 3 et 4 sont des expressions idiomatiques car l’ensemble des syntagmes
laisse comprendre qu’il y a dans le sens un verbe prédicat.
Dans l’énoncé 3, on a le substantif /ɡbe/ « chien » et son complément /bɔ̀ féetí/ « manière de
s’asseoir » qui sont reliés pas un pronom négatif possessif /ǎ/. Dans l’ensemble du sens de ces
syntagmes on a le verbe « changer ».
Dans l’énoncé 4, on a le substantif /blǔ/ « terre » et /pō̰ ɲɔ̰̰́ srɛ̰́jī/ « pouvoir homme mensonge »
qui sont reliés par un pronom négatif /ɛ̌/. Dans l’ensemble du sens de ces syntagmes on a le
- N + Poss.Nég + Compl (N + V)
- N + + Pron.Nég + (V + N + N)
27
2.1.1.1.3. Phrases simples copulatives
L’énoncé copulatif est un énoncé formé avec un verbe copule /blè/ « avoir » et /nɩ̰ ̰́/ « être ».
En 5, on a deux substantifs /tɔ̌/ « sagesse » et /ɲɔ̰̰́/ « homme » reliés par la copule /blè/ « avoir ».
En 6, on a deux substantifs possessifs /ā̰ sʋ̰ / « ma main » et /a̰ ɲɔ̰̰́/ « mon parent » reliés par la
L’analyse ci-dessus montre que les énoncés copulatifs ont les structures suivantes :
- N + Cop + N
- Poss + N + Cop + Poss + N
On peut retenir que les énoncés simples non verbaux sont de structures suivantes :
Ces structures montrent que les énoncés non verbaux simples se formulent par l’utilisation de
la comparaison, par les idiotismes et par l’utilisation de copule.
28
2.1.1.2. Phrases simples verbales
La phrase verbale est un énoncé où le rôle de noyau syntaxique ou de prédicat est assumé par
un verbe. Elle est composée d’un sujet, d’un verbe et d’un d’objet.
L’énoncé simple avec un argument est l’énoncé dans lequel le verbe admet un argument qui est
soit en fonction de sujet soit en fonction d’objet.
En 7, l’énoncé n’a pas de sujet mais à un argument objet en position finale /wlú/ « parole ».
7) [nmɛ́ɛ wlú]
Ranger parole
Le verbe prédicat à l’impératif /nmɛ́ɛ/ « ranger » est en position initiale qui indique une
subjection. On a ici VO = V + N.
Le prédicat verbal au futur /ɟià/ « viendra » est en position médiane suivie d’une copule en
position finale /nɩ̰́/ « être ». Ce prédicat indique un fait habituel ou un constat. On a :
- SV = N + V + Cop.
29
En 9, le sujet est un pronom personnel réciproque /a̰ cɛ/ « toi-même » en position médiane
précédé d’un morphème de négation /sé/.
9) [sé a̰ cɛ ɟé]
Nég 2Sg soi-même voir
« Tu ne te vois pas toi-même. »
« L’homme est taupe avec lui-même mais lynx envers les autres. »
Le verbe prédicat /ɟé/ « voir » est en position finale de l’énoncé et indique un fait habituel. La
structure est SV = Nég + Pron + V.
De ce qui précède, il ressort que les énoncés simples verbaux avec un argument ont les
structures VO et SV. En voici les schèmes :
- V+N
- N + V + Cop.
- Nég + Pron + V.
La phrase simple verbale avec deux arguments est l’énoncé dans lequel le prédicat admet
deux arguments. L’un peut être en fonction de sujet et l’autre en fonction d’objet.
En 10, le sujet est un substantif, on a /ɲɔ̰̰́blèí/ « leader ». Le sujet est suivie du pronom négatif
/ɔ̌/ « 3.Sg. Nég » qui est sa pronominalisation. On parle de diathèse active car on a une
instance sur le sujet.
30
Le verbe prédicat /ɟiɛ̌/ « préférer » est en position médiane entre le pronom négatif /ɔ̌/ « 3.Sg.
Nég » et son argument objet /ɗɓà mʋ̰́/ « même corps », il indique un fait habituel. On a la
structure suivante : SVO = N + Pron.Nég + V + Compl + N.
En 11, le sujet est un pronom personnel /ɩ̰ /̰́ « tu ». Il est en position médiane entre le verbe
/bɛɛ/ « pouvoir » et l’argument objet /kɛ̰ blé/ « avoir raison ». Cet argument objet est suivi
Le verbe prédicat /bɛɛ/ « pouvoir » vient avant le sujet /ɩ̰ /̰́ « tu » et est précédé d’un morphème
de négation /sé/, il indique un constat. On a : VSO = Nég + V + Pron + N + Cop + Compl.
Cette analyse de l’énoncé simple contenant deux arguments laisse paraître les structures SVO
et VSO de schèmes suivants :
- N + Pron.Nég + V + Compl + N
- Nég + V + Pron + N + Cop + Compl
A partir de ces structures, on remarque que les énoncés simples verbaux contenant deux
arguments se formulent à l’aspect habituel avec l’utilisation de copule et avec l’utilisation de
la diathèse active. De plus, elles sont à la forme négative mais cette négation se présente de
deux manières. Soit elle est marquée par le morphème de négation /sé/, soit elle est au niveau
tonale notamment le ton modulé bas-haut sur le pronom /ɔ̌/ « 3.Sg Nég ».
Conclusion partielle
Les énoncés proverbiaux simples non verbaux se caractérisent par les structures suivantes :
31
- N + + Pron.Nég + (V + N + N)
- N + Cop + N
- Poss + N + Cop + Poss + N
Et les énoncés proverbiaux simples verbaux se caractérisent par les structures suivantes :
Les structures formelles de l’ensemble des énoncés proverbiaux simples on montrer que : les
proverbes simples se formulent avec l’utilisation de la comparaison, avec l’utilisation d’une
copule, avec l’utilisation d’une diathèse active lorsque l’insistance est faite sur le sujet de
l’énoncé simple. Ensuite, elles relèvent de l’aspect habituel lorsqu’il s’agit d’un constat ou de
l’impératif lorsqu’il s’agit d’une suggestion. Enfin, l’énoncé simple est soit à la forme
affirmative soit à la forme négative. Et la négation peut être marquée par un morphème de
négation ou peut être au niveau tonal dans l’énoncé simple.
D’après Brouh (2015), On appelle phrase complexe un énoncé qui s’exprime en deux ou
plusieurs propositions diversement agencées et comporte deux ou plusieurs verbes exerçant la
fonction verbale. L’étude des énoncés complexes est faite selon la notion de proposition qui est
diversement interprétée dans cette partie. Le corpus montre des phrases complexes comportant
des propositions indépendantes, des propositions hypothétiques, des propositions temporelles,
des propositions clivées et des propositions parataxes.
Les énoncés en 12, 13, 14 sont des phrases complexes comportant une conjonction de
coordination.
La première (12.a) comporte deux propositions indépendantes (12.b) et (12.c) reliées par une
conjonction de coordination /wé/ « et » servant à marquer une succession.
32
12) a. [ɔ̰́ ná̰̰ tò wé ɔ̰́ ná̰̰ sɔ̰̰́ɔ̰]
On dit un.
Et on dit deux.
/wā̰/ « jamais » pris ici comme une conjonction permettant de marquer une opposition.
Contrairement à la première dont la conjonction est positionnée entre les deux propositions
indépendantes, la conjonction de coordination ici est antéposée au verbe /sā/ « enlever » de la
deuxième proposition indépendante (13.c).
13) a. [tū wē sā wɛ̰̀ɩ̰̰́ nɩ̰ ̰́ kàjró kè kaó wā sā wɛ̰̀ɩ̰]̰́
Bois tous Enlever feuille Insist. Raphia avec Palmier jamais enlever feuilles
« Tous les arbres perdent les feuilles, mais jamais le raphia et le palmier. »
33
b. [tū wē sā wɛ̰̀ɩ̰̰́ nɩ̰ ]̰́
La troisième comme la première à sa conjonction de coordination /mɛ̀/ « mais », entre ces deux
14) a. [ɲɔ̰̰́ sē ɡbe mṵɲɛ̰̰́ mɛ̀ ɡbea ní té sɷ̰̀ mɛ̀ nùɛ́]
Homme Nég chien haïr mais chien.Poss Cop.être asseoir manière qui faire
« L’on ne haït pas le chien, mais c’est sa manière de s’asseoir qui fait que l’on le chasse. »
« Le rejet d’un individu par une communauté donnée dépend de son comportement. »
34
On note que /wé/ « et », /wā/ « jamais » et /mɛ̀/ « mais » sont des conjonctions de coordinations
qui permettent de relier les propositions indépendantes. La première /wé/ marque une
succession, la deuxième /wā/ marque une opposition et la troisième /mɛ̀/ marque une cause.
Pour Vahoua (2015) la proposition clivée est une proposition introduite par un morphème clivé
ou un morphème présentatif qui sert à désigner ou à présenter une chose ou une personne.
Les énoncés 15 et 16 présentent des phrases complexes comportant chacune une proposition
clivée.
Dans l’énoncé (15.a) on voit que la proposition clivée (15.c) est introduite par le morphème
présentatif /ɛ́mɛ/ « c’est lui» spécifique à de la classe non humaine car ici elle renvoie à /nàwɛ̰́/
Oiseau avoir ruse c’est lui construire nid loc. route en bordure
« L’oiseau rusé. »
35
Dans l’énoncé (16.a) on remarque une proposition clivée en (16.c) introduite par le morphème
présentatif /ɔ̰́mɔ̰̀/ « c’est lui » de la classe humaine car elle renvoie à un être humain /ɲɔ̰̰́/
« homme ». Ce morphème permet de montrer une personne de référence.
16) a. [ɲɔ̰̰́ ɟùá sɛ̰̍ nɛ̰̰́ ɔ̰́mɔ̰̀ ɔ̰̀ tó sɛ̰̍ jī]
Au regard de ces énoncés ci-dessus, on note que /ɛ́mɛ/ « c’est lui » et /ɔ̰́mɔ̰̀/ « c’est lui » sont
des morphèmes clivés servant à désigner un être vivant. Mais /ɛ́mɛ/ est utilisé pour la classe
non humaine et /ɔ̰́mɔ̰̀/ est utilisée pour la classe humaine. Ces présentatifs servent à désigner
quelqu’un ou une expérience.
Pour Adou (2018) dans les phrases complexes hypothétiques, les propositions entretiennent
une relation de dépendance, l’une principale par rapport à l’autre qui est la proposition
subordonnée car la construction hypothétique est celle qui énumère une condition.
36
Les énoncés (17.a) et (18.a) présentent des phrases complexes avec une hypothétique. Elles
sont introduites par une conjonction de subordination /pò/ « si » qui exprime une condition.
17) a. [pò kē sɩ̰ ̰́ dí jɩ nà̰ wɛ níɛ̰ sɩ̰ ̰́ dí jɩ]
Si avec mensonge manger Insist. marcher Interj. Cop. Être mensonge manger Insist.
Dans leurs constructions hypothétiques, ces énoncés complexes ont toujours la proposition
subordonnée hypothétique en position initial (17.b) et (18.b) survie de la proposition principale
en (17.c) et (18.c).
/pò/si + /kē/ avec+ /sí/ mensonge + /dí/ manger + /jī/ Insist. + /nà/ marcher + /wɛ/ interj.
« Est menteur »
37
18.b) [pò plé bɩ̰́ wɛ]
« Si tu fuis l’hyène. »
La proposition temporelle est une proposition introduite par une conjonction de subordination
qui exprime la simultanéité dans le temps.
Les énoncés (19.a) et (20.a) présentent des phrases complexes temporelles introduites par la
19.a) [pò blaó jē ma̰wɛ̀ ɛ̰́ ma̰ jḛ̄ blǔ mù]
20.a) [pò jú flǔ ɔ̰́ sjɛ̌ ɔ̰́ ɗéa pɛ̰́ nà]
38
Dans leurs constructions temporelles, ces énoncés complexes ont également la proposition
subordonnée temporelle en position initiale (19.b) et (20.b), suivie de la proposition principale
en (19.c) et (20.c).
/ɔ̰́/ 3.Sg + /sjɛ̌/ rester + /ɔ̰́/ Poss.3.Sg + /ɗéa/ mère. Gén. + /pɛ̰̰́/coucher + /ná/ loc.
39
2.1.2.4. Phrases complexes montrant des parataxes
Les énoncés proverbiaux en forme de parataxe juxtaposent deux propositions sans toutefois
expliciter par une particule de subordination ou de coordination, le rapport de dépendance
existant entre eux.
Les énoncés (21.a) et (22.a) présentent des phrases complexes en forme de parataxe. Elles
comportent chacune deux propositions juxtaposées.
40
Ici les propositions juxtaposées sont 22.b et 22.c.
On peut retenir que les énoncés complexes parataxes se formulent avec deux propositions
juxtaposées.
Conclusion partielle
- les phrases complexes composées de propositions indépendantes sont coordonnées par les
- les phrases complexes contenant des propositions clivées se formulent avec les morphèmes
clivés /ɛ́mɛ/ « c’est lui » et /ɔ̰́mɔ̰̀/ « c’est lui ». Lorsqu’on utilise /ɛ́mɛ/ c’est pour désigner une
classe non humaine. Et lorsqu’on utilise /ɔ̰́mɔ̰̀/ c’est pour désigner une classe humaine. Ces
morphèmes présentent une expérience et une personne ;
41
2.2. Les valeurs des proverbes
Dans cette partie, nous allons effectuer une tentative d’interprétation pragmatico-culturelle
représentative des 53 proverbes de notre corpus afin de savoir les conditions d’emploi de ceux-
ci. Mais, il convient de rappeler que dans la pratique, un proverbe peut être évoqué dans
plusieurs contextes selon la vision de l’énonciateur.
Les valeurs sont considérées comme des variables latentes, qui ne sont pas directement
observables mais qui se manifestent à partir de nos perceptions, nos attitudes, nos choix, nos
comportements, nos jugements et nos actions. Elles peuvent être définies comme des
motivations trans-situationnelles, organisées hiérarchiquement, qui guident la vie.
Les valeurs de l’ensemble des proverbes sont d’un premier niveau et d’un second niveau
d’interprétation. Les valeurs de premier niveau sont celles qu’on trouve toujours à travers les
proverbes et les valeurs de second niveau sont celles qu’on ne trouve pas dans tous les
proverbes.
Les valeurs de premier niveau sont d’ordres expressifs, rhétoriques, éthiques et didactiques.
Dans leurs expressions, les proverbes wobé utilisent des images tels que le rat, le singe, le
chien, l’oiseau, l’hyène, la panthère, la biche, l’eau, le soleil, la terre, la termitière etc. Ces
images dans les proverbes wobé s’adaptent à diverses situations auxquelles participent les
membres de la communauté. Les proverbes ci-dessous sont des illustrations.
Le proverbe 23 utilise l’image de l’eau pour représenter une épreuve de la vie et l’image du
tapioca pour représenter une victoire.
42
Le proverbe 24 utilise l’image du soleil pour illustrer le découragement de l’homme.
Le proverbe à la valeur rhétorique car s’exprimer avec le proverbe, c’est raisonner, développer
son esprit critique, c’est fait appel à son intelligence, c’est parler dans un cadre de discussion,
de conversation. Connaître les proverbes augmente la compétence du locuteur wobé, son
efficacité en communication dans la langue et son éloquence. Les proverbes ci-dessous peuvent
être utilisés comme outils d’argumentations lors d’échanges.
43
« Tout homme naît bon. »
« L’on identifie un enfant qui est appelé à réussir à travers son comportement. »
Le proverbe 27 sert à convaincre une personne inconsciente ou ignorante à plus faire attention
aux dangers dans la vie. On le voit par l’image du rat.
27) [ɓáò pléà wā wɛ̀í nɛ̰̀ɛ̰̀ ɛ̰́ sē kǔe jé]
Rat palmiste courir route abord Insist. 3Sg Nég danger voir
« Le rat palmiste qui court en bordure de route n’a pas encore vu le danger. »
Le proverbe à valeur éthique renvoi à la moralité liée aux principes de la conduite humaine. En
effet, ce genre de proverbe rappel le mode de vie, les attitudes à adopter.
Le proverbe 28 rappel le principe selon lequel les oiseaux de même plumage volent ensemble
ou le principe qu’on a deux faces sur une pièce d’argent mais il s’agit d’une somme d’argent,
ou tout ce qui est identique est toujours rassemblé. On le voit par l’image du menteur.
si avec mensonge manger Insist. marcher Interj. Cop. Être mensonge manger Insist.
Le proverbe 29 rappel la règle selon laquelle L’homme déterminé n’a aucune crainte face aux
difficultés qu’il rencontre. On le perçoit par l’image de la pluie et de la boue.
44
« L’ambitieux affronte toujours les difficultés qui se présente à lui. »
Le proverbe 30 rappel la morale de l’adaptation, il faut savoir s’adapter aux situations de la vie.
On le voit par l’image du maïs.
Le proverbe 31 enseigne que l’état de colère fait prendre de mauvaises décisions, il conseil qu’il
n’est pas bon de prendre des décisions dans la colère. On le voit par l’image du chien.
Le proverbe 32 enseigne qu’il faut être patient et faire les choses dans leur ordre, si on ne veut
pas se trouver dans de mauvaises situations. On le perçoit par l’image du canari et de l’escargot.
32) [ɲɔ̰̰́ sjě blɷ̰́ dewɔ ɔ wā sʋ̌]
45
Le proverbe 33 enseigne qu’il faut toujours avoir recours à une personne expérimentée dans un
domaine où l’on veut s’engager. On le comprend par l’image de l’homme qui sait reconnaître
l’or.
33) [ɲɔ̰̰́ ɟùá sɛ̰̍ nɛ̰̰́ ɔ̰́mɔ̰̀ ɔ̰̀ tó sɛ̰̍ jī]
Le proverbe 34 enseigne qu’il faut affronter les difficultés si elles se présentent. Car lorsqu’on
refuse d’affronter les problèmes, elles ne disparaissent pas mais deviennent plus graves. Ceci
est perçu par l’image de l’hyène et de la gueule de la panthère.
Le proverbe 35 éduque au respect d’autrui. Car un homme quel que soit son évolution ou son
statut social se doit de toujours accorder du respect aux autres. On le voit par l’image de la
grosseur du bébé. Ce proverbe éduque également l’enfant à laisser ses mauvaises habitudes en
famille. On le voit par l’image du dortoir de la mère.
« Quelle que soit la grosseur du bébé, il y a toujours de la place pour sa mère. » (impolitesse)
46
Le proverbe 36 enseigne la gratitude et la sagesse tout en montrant la cause de l’ingratitude de
l’être humain. On le voit par l’image du manque de sagesse.
« Tu n’as pas la sagesse dans ton ventre, tu ne reconnais pas le bienfait des hommes. »
Le proverbe 37 enseigne qu’il faut toujours poser des actes positifs envers l’autre peu importe
l’ingratitude de celui-ci. On le voit par l’image du bec de poulet.
37) [sʋ́ dí a̰ dɛ̰́ wé ɛ̰́ crǐa kɛ̀ nɩ̰ ̰́]
Ces proverbes didactiques enseignement la bonne prise de décision, la patience, les bonnes
conduites, l’expérience, le respect, la sagesse, la gratitude et le bienfait. Ils servent de conseils.
47
Le proverbe 38 est proféré à l’endroit d’un guide pour l’amener à surpasser ses sentiments afin
de conduire son peuple avec lucidité.
Le proverbe 39 est proféré à l’endroit des personnes commères pour les amener à laisser leurs
mauvaises attitudes.
Les proverbes ci-dessous ont des valeurs économiques car ils encouragent au travail et à
l’autonomie. En effet, lorsque ce genre de proverbe est proféré on voit toute suite un impact
psychologique sur la personne, mais lorsque cette personne se met au travail et arrive à se
réaliser en ce moment le proverbe est un moteur d’encouragement au travail.
Le proverbe 40 est utilisé pour encourager au travail. Car on l’emploie pour conseiller une
personne paresseuse afin de l’amener à être travailleur. On le comprend par l’exemple du travail
non accompli.
48
Le proverbe 41 est employé pour encourager une personne à l’autonomie. On le perçoit par
l’image de la calebasse vide, on invite celui qui se réaliser et être responsable à lui-même se
donner les moyens.
« Celui qui ne veut pas avoir sa calebasse vide se doit de couper le palmier »
Le proverbe 42 est utilisé afin d’amener une personne à aimer l’effort personnel afin d’être
autonome. On le voit par l’image de la main sous la pluie.
« C’est celui qui met sa main sous la pluie qui est mouillé »
Le proverbe 43 est utilisé pour encourager une personne qui a par exemple une entreprise à être
le témoin de ces activités. C'est-à-dire qu’il encourage à être soi-même au parfum des choses
donc à être autonome. On le voit par l’image du bois envoyer dans un trou.
« C’est le bois que tu mets dans le trou qui peut te mentir, mais ta main ne peut jamais te
mentir »
« L’homme est le seul vraie témoin de ce qui lui est arrivé. »
49
2.2.2.3. Valeur sociale
46) [ɲɔ̰̰́ sē ɡbe mṵɲɛ̰̰́ mɛ̀ ɡbea ní té sɷ̰̀ mɛ̀ nùɛ́]
Homme Nég. chien haïr mais chien.Poss cop.être asseoir manière qui faire
50
« L’on ne haït pas le chien, mais c’est sa manière de s’asseoir qui fait que l’on le chasse »
« Le rejet d’un individu par une communauté donnée dépend de son comportement »
Le proverbe 47 parle d’insertion sociale car souvent il faut savoir se faire accepter par l’autre
tout en utilisant des moyens utiles. L’image utilisée est la nourriture du poisson au bout de
l’hameçon.
Le proverbe 49 montre qu’un gouverneur pour diriger se doit d’être humble, équitable et mûre
d’esprit. On le perçoit par l’image de l’homme sage.
On retient que les proverbes à valeurs sociales ont des valeurs d’union, de médiation et d’équité.
51
2.2.2.4. Valeur historique
Le proverbe à une valeur historique parce qu’on peut avoir les traces de l’histoire du peuple.
Le proverbe 50 tire sa source de la colonisation car au temps colonial lorsque des personnes
étaient en conflits, ils étaient tous sanctionnés par l’emprisonnement. Lequel se trouvait à
Bangolo qui était désigné comme un village lointain.
« Être bête est plus mieux qu’aller dans un village lointain (Bangolo) »
Conclusion Partielle
L’étude des valeurs de l’ensemble des proverbes qui compose notre corpus, à montrer qu’on
peut les classer les proverbes wobé en deux types. D’une part les valeurs de premier niveau qui
sont :
- les proverbes à valeurs expressives qui s’en tiennent aux images pour rendent compte
de l’expérience du peuple wobé ;
- les proverbes à valeurs rhétoriques qui sont des outils d’argumentations et elles servent
à l’éloquence ;
- les proverbes à valeurs éthiques qui se rapportent à la morale ;
- et les proverbes à valeurs didactiques qui renvoient à l’enseignement et à l’éducation.
52
3. DISCUSSION
Il s’agit ici de confronter nos résultats aux travaux antérieurs. Cette mise en parallèle utilisera
des études portant sur d’autres langues du monde et consacrées aux proverbes. Cette
discussion s’articulera autour de deux points : la structure et la valeur.
Pour Anscombre (1994), certains éléments dans la construction syntaxique d’un énoncé
signalent un proverbe. Il y a le proverbe débutant par une proposition temporelle introduite par
quant dont la principale qui suit montre la conséquence fâcheuse qui en résulte. Et, différents
procédés sont utilisés dans l’énoncé proverbial. Il cite que le futur est rare, et qu’on a emploi
fréquent à l’initiale Du pronom « qui », l’emploi du pronom indéfini « on », l’emploi d’une
proposition négative écartant toute affirmation contraire, l’emploi d’une expression négative.
Pour notre part nous avons observé ces quelques procédés dans les proverbes Wobé tel que
/pò/ « quand » dans le proverbe complexe temporelle, et on a remarqué que l’aspect habituel
est plus utilisé dans les proverbes wobé pour témoigner de leurs constats et de leurs habitudes.
On a également l’utilisation de la forme négative qui écarte toute affirmation possible. De cette
remarque, il en est ressorti que la négation peut être tonal notamment le ton modulé bas-haut
qui est généralement porté par des pronoms. Par exemple /ɔ̌/ « 3.Sg. Nég. » en vraie, il renvoie
le plus souvent à une personne indéfini « on » de même que /ɲɔ́/ « homme ». Nos propos sont
53
52) [ɗɓó ɲɔ́ sēa nù ɲɔ́ dì ɛ́dɛ́]
De plus, nous avons pu constater qu’en wobé dans certaine contexte la conjonction de
subordination /pò/ « si » introduit la proposition hypothétique.
Anscombre montre que le proverbe est l’ensemble du syntagme présente une structure binaire.
C’est-à-dire construit en deux séquences, sous diverses formes. Premier élément : une situation
donnée. Second élément une conséquence inéluctable, parfois paradoxale. Il va sans dire que
le proverbe complexe se formule en deux propositions.
A cet effet, nous avons pu faire le même constat. Car les proverbes complexes indépendantes,
temporelles, hypothétiques et parataxes ne peuvent se construisent en une seule proposition, il
faut au moins deux propositions. On dira alors que le complexe avec propositions indépendantes
se formule avec deux propositions indépendantes coordonnées. Les complexes temporels et
hypothétiques se composent en proposition subordonné suivie de la proposition principale.
Tecelli, (2016), en parlant des caractéristiques syntaxiques des proverbes relatifs à la femme
en français et en turc, rejoint Kleider (1999), pour qui le proverbe en lui-même est d’une fixité
à celle des noms communs.
Il trouve que le proverbe syntaxiquement est figé, ce qu’il justifie en disant en fait que les
proverbes sont considérés comme des phrases complètes, suffisantes à elles-mêmes. Ce qui
revient à dire que le proverbe est un énoncé figé et autonome tant sur le plan syntaxique que
sémantique. En d’autres termes, le proverbe est une structure propositionnelle porteuse d’un
message achevé et complet.
54
Leur point de vue sur le proverbe ne fait pas l’unanimité. Car pour notre part, les structures
formelles des proverbes étudiés ont montrées qu’ils sont en partie des expressions figés
lorsqu’ils se formulent en expression idiomatique. C'est-à-dire l’expression dont la forme ou la
structure ne renvoient pas directement au sens alors que le tour de l’expression donne un sens
figé. De plus la structure du proverbe peut se présente soit en phrase simple pouvant contenir
plusieurs arguments, dans le cas de la phrase verbale. Ou la forme peut soit se présenter en
phrase complexe formé au moins de deux propositions.
C’est dans cet élan que Kouakou, (2017), à propos de la syntaxe des proverbes Baoulé a montré
que dans leur structure, ces proverbes sont si bien des phrases simples et phrases complexes.
En effet, l’on rencontre les phrases nominales et les phrases simples dont les sujets peuvent
renvoyer à la forme personnelle, c'est-à-dire qu’il renvoie à un être ou à une chose bien spécifiée
ou à la forme impersonnelle, selon que le sujet exprime une généralité. Les prédicats eux
peuvent assurent les fonctions primaire avec leurs sujets et leurs objets. Les arguments sont en
fonction d’objet ou de sujet.
Il signifie que l’énoncé proverbiale nominale en baoulé peut être hypothétique suivie d’une
relative. Ce qui n’est pas le cas dans les énoncés proverbiaux wobé. Par contre, on peut voir la
phrase simple non verbale avec l’utilisation de la comparaison, avec l’utilisation de copule et
l’utilisation d’expression idiomatique.
A côté de cela, on constate que les proverbes baoulé et wobé partagent quelques caractéristiques
syntaxiques. Notamment les complexes à proposition parataxe, à proposition temporelle et les
complexes avec propositions indépendantes coordonnées.
Mahmudova, (2012), dans son étude syntaxique des proverbes azerbaïdjanais, il a montré que
les proverbes sont des énoncés en formes de phrase verbale. Les phrases ont des sujets
indéterminés. A propos des proverbes à énoncés complexes, il note que des phrases complexes
à coordination c’est-à-dire indépendantes et des phrases complexes à subordination, les
temporelles et les hypothétiques.
En ce qui concerne cette étude, il a été trouvé un plus notamment la complexe parataxe dont les
propositions sont simplement juxtaposées.
55
Nous partageons son avis dans lequel il soutient que les proverbes ne sont pas figés. Car ils
suivent certaines régularités formelles syntaxiques. Il est donc convenable pour lui, de dire que
l’énoncé proverbial n’est pas figé mais structuré vu qu’il peut être phrase simple ou phrase
complexe.
A propos des valeurs, Tapé (2015) dans son étude sur l’emploi de l’énoncé proverbial dans le
Zouglou, pour justifier que l’interprétation des valeurs de l’énoncé proverbial peut différer
d’une personne à une autre, il cite Rodegem qui soutient que le même proverbe est susceptible
de plusieurs interprétations parfois contradictoires, selon les lieux, les individus, les
prononciations ou les accents. Pour lui, les proverbes permettent de se prémunir des dangers de
la société. En effet, ils mettent en évidence différents champs notionnels comme la vérité,
l’équité, l’égalité, l’identité, la prévention, la prudence, le travail, l’espoir, les relations hommes
et femmes, la duperie.
Nous constatons également certaines notions en rapport avec les valeurs étudiées plus haut.
Notamment, les notions de travail, d’équité, de résolution de conflit entre femme et homme.
Yéboué (2016), montre au sujet des valeurs que dans l’énoncé proverbial, l'utilisation des
images et toutes les ressources esthétiques en font un langage poétique au volume réduit. Cet
avis est partagé car bon nombre d’images illustrées dans les proverbes wobé montre qu’il a une
valeur esthétique ce nous avons appelée valeur expressive. Il affirme que « le proverbe tient à
demeurer une œuvre facilement mémorisable. Il en va ainsi parce que l'on en a besoin à tout
moment». Pour lui, l’usage du proverbe est quotidienne, il n'y a pas de circonstance particulière
pour dire un proverbe, mais une raison sociale qui fait mouvoir l'individu et c’est précisément
celle-là qui appelle le proverbe. Il continue en affirmant que le proverbe a pour ambition de
rappeler la tradition et de clore le débat. Le proverbe est le résultat d'une longue et patiente
observation du milieu, à tel point que la vérité qu'il professe prend la forme de l'évidence. Même
si la source du proverbe est individuelle, sa transmission et son usage continuels sont collectifs,
c’est en cela que le proverbe est sagesse.
De même, nous avons pu constater que, les proverbes Wobé font usages d’image animale,
d’image humaine et d’image naturelle pour formuler leurs expériences à travers ceux-ci. Le
besoin du proverbe est donc une chose incontournable vu que le proverbe est si bien utilisé dans
56
les conversations que dans les cérémonies culturelles voir même dans les audiences et débat.
Car le proverbe incarne les valeurs de vérité et de sagesse.
Heeren (2001), en s’intéressant aux proverbes d’Afrique sur le genre, il définit le genre ici
comme une approche qui étudie les fonctions et rôles sociaux, les statuts attribués selon qu’on
est une femme ou un homme. Il dit que la définition, la représentation, la perception du féminin
ou du masculin ainsi que les valeurs qui leur sont attachées sont en effet des constructions
sociales, historiques, culturelles, symboliques que l’on peut percevoir dans le miroir des
proverbes. Son étude a mis en exergue quelques valeurs que voici les proverbes à valeur de
renforcement de position sociale inférieure des femmes, à valeur de rôles sociaux des hommes
et des femmes, à valeurs d’égalité de relation hommes-femmes.
Dans la communauté wobé, il y a les valeurs de rôles sociaux des hommes et des femmes qui
ressort des proverbes et pour parler de position inférieure des femmes nous en dirons par plus
mais il nous semble que la femme est quand même valorisée bien que nous soyons en présence
de communauté patrilinéaire car une valorisation de la mauvaise femme est fait lors d’instance
d’audience sur le mariage et le divorce.
Idriss (2015), lui particulièrement estime le proverbe en tant que fonction communicationnelle
qui s’ajoute aux autres vertus du proverbe, à savoir les fonctions linguistique, esthétique,
éthique, anthropologique et historique. Pour lui, le proverbe est une compétence de
communication potentielle dans toutes les langues dont sa valeur principale est d’être medium.
La valeur sociale des proverbes étudiés montre que certains jouent le rôle de médium car ils
servent parfois à la résolution de conflits et d’autre ont la valeur historique. De plus tous les
proverbes ont des valeurs éthiques.
Benabbas, (2016), montre que le proverbe à une valeur essentiellement pédagogique et est
multi- dimensionnel. Il a des fonctions sociales, pédagogique, moralisatrice. En effet, cette
position est de marche avec celle des proverbes étudiés. On note, les proverbes à valeurs
didactique et psychologiques.
57
4. CONCLUSION GENERALE
Dans notre travail, nous avons voulu décrire la structure formelle des énoncés proverbiaux du
wobé, tout en montrant leurs différentes valeurs.
Au terme de ce travail, nous pouvons affirmer qu’au niveau de la structure, il existe deux formes
d’énoncés proverbiaux : les énoncés simples et les énoncés complexes.
Les énoncés simples sont composés de phrases simples non verbales et de phrases simples
verbales.
Les énoncés simples non verbaux se caractérisent par les structures suivantes :
Et les énoncés proverbiaux simples verbaux se caractérisent quant à eux, par les structures
suivantes :
Les structures formelles de l’ensemble des énoncés proverbiaux simples ont montré que les
proverbes simples se formulent avec la phrase simple de comparaison, avec la phrase simple
copulative, avec la diathèse active lorsque l’insistance est faite sur le sujet de l’énoncé simple.
De plus, l’ensemble des énoncés simples se formulent à l’aspect habituel lorsqu’il s’agit d’un
constat, et on a le cas de l’impératif lorsqu’il s’agit d’une suggestion.
L’énoncé simple est soit à la forme affirmative, soit à la forme négative. Et nous avons remarqué
que la négation peut être marquée par le morphème de négation /sé/ ou peut être au niveau tonal
De l’analyse des énoncés complexes, on déduit qu’on trouve les phrases complexes composées
de propositions indépendantes coordonnées par les conjonctions de coordinations /wé/ « et »,
58
/wā/ « jamais » et /mɛ̀/ « mais » qui marquent successivement la succession, l’opposition et la
cause.
Les phrases complexes contenant des propositions clivées qui se formulent avec les présentatifs
/ɛ́mɛ/ « c’est lui » et /ɔ̰́mɔ̰̀/ « c’est lui ». /ɛ́mɛ/ est utilisé pour désigner une classe non humaine.
Et /ɔ̰́mɔ̰̀/ pour désigner une classe humaine. Ces clivés présentent une expérience ou une
personne.
Les énoncés complexes parataxes sont quant à eux, composés de propositions juxtaposées.
De l’étude des valeurs, il ressort que les proverbes wobé sont en générale d’ordre didactique et
éthique.
Dans leurs formulations ont trouvent d’un côté les valeurs expressives, les valeurs rhétoriques,
les valeurs éthiques et les valeurs didactiques. Et de l’autre côté les valeurs psychologiques, les
valeurs économiques, les valeurs sociales et les valeurs historiques.
On note alors que les proverbes wobé sont des formules d’images propres au peuple que le
locuteur emploie à diverses situations. Et leurs valeurs sont dans l’ensemble des principes de
bonne conduite et morale, de fraternité, de vivre ensemble et d’amour. Car il est question de
savoir vivre tout en ayant des références relatives à l’expérience de la vie qui permettent à
l’homme d’avoir une référence inouïe pour toujours se ressourcer face aux situations de la vie.
En somme, le proverbe wobé est d’une vérité incontestable et d’une sagesse des ancêtres Wê.
- peut-être que les énoncés proverbiaux simples sont des énoncés verbaux ou non
verbaux ;
- peut-être que les énoncés proverbiaux complexes présentent des structures allant des
parataxes à des constructions issues de la mise en lumière d’un argument ou d’un
circonstant de la phrase simple ;
59
- peut-être que les énoncés proverbiaux wobé présentent plusieurs valeurs ;
En définitive, cette étude révèle que le proverbe n’est pas une formule figé mais un énoncé
construit avec différentes structures syntaxiques, et son emploi a toujours une valeur.
60
BIBLIOGRAPHIE
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de comparaison au Baoulé », Thèse de doctorat unique, Université Félix Houpouët Boigny.
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cas de « 152 proverbes mis au goût du jour » de Paul Eluard et de Benjamin Péret », Mémoire
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doctorat unique, Université Félix Houphouët Boigny.
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XV, pp 1-238.
61
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espagnols du XIVe au XXIe siècle », dans Bulletin Hispanique, pp 583-621.
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CIEDEL (Centre International d’Etude pour le Développement Local) Lyon-France, pp 1-30.
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contrastive d’un corpus de proverbes contenant des praxèmes corporels en français et en
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YEBOUE Jacques, 2016, « Portee et valeur du bestiaire dans les proverbes Baoulé » Volume
II, Thèse de doctorat unique, Université Félix Houphouët Boigny.
63
ANNEXE
Annexe 1
Le village Tiény-Siably devenu sous-préfecture depuis 1962 est situé à douze (12) kilomètres
de Man et huit (08) kilomètres de Facobly. La chefferie se léguait jadis de père en fils. Il y avait
une famille qui était particulièrement destinée à la chefferie. Mais ce système monarchique a
commencé à disparaitre à partir des années 1996. C’est ainsi que ce village organisé en chefferie
connu l’élection de son premier chef dans la même année (1996). Et le choix de ce chef tient
lieu de critères bien définis. Celui-ci doit être représentatif, sachant, serviable. Il doit également
savoir communiquer avec la population et être le choix de toute la communauté. Les wobé qui
y vivent ont une alimentation diversifiée. Ils consomment précisément de la banane, du manioc,
du riz, du gombo, les feuilles de manioc, de gombo, l’huile rouge, du [kple] une sauce de base
et une variété de sauce appelée [bijɛ]. Parlant de la culture, Il existe deux masques, il y a le
tidisri « le masque sacré » qui loge dans sa cage. Celui-ci a pour rôle de réconcilier la
population, de punir celui qui viole la loi et les interdits du village. Il ne sort qu’une ou deux
fois par an et par occasion. Il ne sort que seulement la nuit pour faire passer ses messages et il
est interdit aux femmes de le voir. Il a également pour rôle de nommer les petits masques dont
certains sont chargés d’éteindre les feux de brousses et d’autres, de balayer la route qui mène à
la source et les routes inter-villages. Et un autre pour l’insalubrité, si quelqu’un commet un acte
d’insalubrité, le masque l’envoie au milieu du village pour y être chicoté. C’est comme ça que
le masque sacré est entouré de ses notables masques. Le masque sacré n’existe plus mais sa
case est toujours là. Et tant que sa case est là et que les enfants de Tiény-Siably sont là, l’on
considère qu’il est là.
Le masque danseur quant à lui, ne sort que pendant des jours de réjouissance, d’excision, de
circoncision, de fête du riz…, et c’est généralement dans le mois de décembre. Ce masque fait
la joie de toute la population, c’est un masque de gaité. Il est aujourd’hui remplacé par le
[tematɛ] (tématé). C’est un groupe de jeunes filles qui dansent aux sons de tam-tams bien
rythmés. On les invites à des cérémonies de réjouissances, de deuils rien que pour fait passer la
douleur. Aujourd’hui, la fête du nouveau riz est célébrée dans le mois de décembre.
64
Annexe 2
Oiseau avoir.INNAC ruse NH.EPH (Cd) construire nid sur route en bordure
C’est sur l’arbre qui a sa branche en bordure de route que l’oiseau fait son nid.
5. [tà ní kpà sòú wɛ̀ pèɔ̰̰́ mɛ̰̰́ɛ̰ bɛɛ niɛ̰̰́ wɛ sà]
Loc eau envoyer caillou Interj. sable que pouvoir être.Cop autour enlever
« Où est-ce que l’eau peut conduire le rocher, il ne peut qu’enlever le sable autour ?»
65
6. [jrú wláa má̰̰a̰ ɛ sē pɛ̰]
66
« Chacun a son temps »
si avec mensonge manger Insist. marcher Interj. Cop. Être mensonge manger Insist.
67
18.[sʋ̰ nɩ̰ ̰́ a̰ ɲɔ̰̰́]
Bois envoyer trou dans c’est pouvoir 1Sg ruser Insist.(le fait)
« C’est le bois que tu mets dans le trou qui peut te mentir, mais ta main ne peut jamais te mentir »
68
24. [smɩ̰ ̰́ɩ̰ ɛ̌ kwɛ̌ niɔ̰̰́]
Bois tous Enlever feuille Insist. Raphia Cord. Palmier mais enlever feuilles
« Tous les arbres perdent les feuilles, mais jamais le raphia et le palmier »
« L’humanité n’est jamais ébranlée malgré les troubles qui sévissent à travers le monde »
29. [kwɛ̰́ pò jú kpé ɛ mṵ ɟùɔ̰́ dé wɛ ɛ ɗejì nɛ̰nɛ̰ jú mɛ̰
Chimpanzé quand enfant dos 3Sg aller fleuve derrière Insist. 3Sg retour Interj. Enft. c’est
pòɛ̰́ kpéi ]
Mettre dos.
« Quand le chimpanzé porte son enfant au dos pour traverser le fleuve, à son retour, c’est
l’enfant qui le porte. »
69
Si tu fuis l’hyène, tu tombes dans la bouche de la panthère
Tu n’as pas la sagesse dans ton ventre, tu ne reconnais pas le bienfait des hommes.
36. [sʋ́ dí a̰ dɛ̰́ wɛɛ ɛ̰́ crǐa kɛ̀ nɩ̰ ]̰́
Poulet manger.Acc 2SgPoss. Chose et puis 3Sg traîner bec cop.être (action)
70
37. [ɓáò pléà wā wɛ̀í nɛ̰̀ɛ̰̀ ɛ̰́ sē kǔe jé]
Rat palmiste courir route abord INSIST. 3Sg Nég danger voir
Le rat palmiste qui court en bordure de route n’a pas encore vu le danger.
« Le rat palmiste qui emprunte la piste principale du campement n’a pas encore risqué de
danger »
« Être bête est plus mieux qu’aller dans un village lointain (Bangolo) »
« C’est la première voix (message) que nous prenons en compte, la seconde nous importe pas. »
« Quelle que soit la grosseur du bébé, il laisse de la place pour sa mère » (impolitesse)
« Il faut toujours s’adresser avec respect aux autres quelle que soit notre position sociale »
71
43. [ɲɔ̰́ sḛ̄ ɡbe mṵ̰̄ɲɛ̰́ mɛ̰̀ ɡbe ní té sɷ̰̀ mɛ̀ nùɛ́]
Homme. Indéf.Nég chien haïr mais chien.Poss cop.etre asseoir manière qui faire
« L’on ne hait pas le chien, mais c’est sa manière de s’asseoir qui fait que l’on le chasse »
« Le rejet d’un individu par une communauté donnée dépend de son comportement »
« L’on identifie un enfant qui est appelé à réussir à travers son comportement »
Ranger parole
« C’est celui qui met sa main sous la pluie qui est mouillé »
72
49. [sḛ̄ dé nɩ̰ ́ kùɛ́ dɛ́ŋwɔ̰̀]
« Celui qui veut du vin de palme dans sa calebasse se doit de couper le palmier »
73
Annexe 3 : Cartes de Côte d’Ivoire
74
Carte 3 : Les Départements de la région du Guémon (INS, 2014)
75
TABLE DE MATIERES
Remerciements ................................................................................................................................... 4
Sigles et abréviations........................................................................................................................... 5
SOMMAIRE ................................................................................................ Erreur ! Signet non défini.
0. INTRODUCTION ............................................................................................................................... 7
0.1. Présentation du sujet ................................................................................................................... 7
0.2. Présentation de la langue et du peuple ....................................................................................... 8
0.3. Problématique ............................................................................................................................ 11
0.3.1. Problème de recherche ........................................................................................................... 11
0.3.2. Questions de recherche .......................................................................................................... 11
0.3.3. Objectifs de la recherche......................................................................................................... 12
0.3.4. Hypothèses de la recherche .................................................................................................... 12
1. Cadre théorique et méthodologique............................................................................................. 13
1.1. Cadre théorique.......................................................................................................................... 13
1.2. Cadre méthodologique ............................................................................................................... 14
1.2.1. Lieux d’enquête ....................................................................................................................... 15
1.2.2. Les informateurs...................................................................................................................... 15
1.2.3. Le corpus ................................................................................................................................. 16
1.3. Revue critique de littérature ...................................................................................................... 16
1.4. Rappels phonologiques .............................................................................................................. 19
1.4.1. Les voyelles .............................................................................................................................. 20
1.4.2. Les consonnes ......................................................................................................................... 21
1.4.3. Système tonal .......................................................................................................................... 22
1.4.4. Structure syllabique................................................................................................................. 24
2. RESULTATS .................................................................................................................................... 25
2.1. Formes des proverbes ................................................................................................................ 25
2.1.1. Enoncés proverbiaux simples .................................................................................................. 25
2.1.1.1. Phrases simples non verbales .............................................................................................. 25
2.1.1.1.1. Phrases simples comparatives .......................................................................................... 25
2.1.1.1.2. Phrases simples idiomatiques ........................................................................................... 27
2.1.1.1.3. Phrases simples copulatives .............................................................................................. 28
2.1.1.2. Phrases simples verbales ...................................................................................................... 29
2.1.1.2.1. Phrases simples verbales avec un argument..................................................................... 29
2.1.1.2.2. Phrases simples verbales avec deux arguments ............................................................... 30
Conclusion partielle ........................................................................................................................... 31
2.1.2. Enoncés proverbiaux complexes ............................................................................................. 32
76
2.1.2.1. Les Phrases complexes composées de propositions indépendantes ................................... 32
2.1.2.2. Les phrases complexes contenant une proposition clivée ................................................... 35
2.1.2.2. Phrases complexes avec une hypothétique ......................................................................... 36
2.1.2.3. Phrases complexes contenant une temporelle .................................................................... 38
2.1.2.4. Phrases complexes montrant des parataxes ....................................................................... 40
Conclusion partielle ........................................................................................................................... 41
2.2. Les valeurs des proverbes .......................................................................................................... 42
2.2.1. Les valeurs de premier niveau................................................................................................. 42
2.2.1.1. Valeur expressive ................................................................................................................. 42
2.2.1.2. Valeur rhétorique ................................................................................................................. 43
2.2.1.3. Valeur éthique ...................................................................................................................... 44
2.2.1.4. Valeur didactique ................................................................................................................. 45
2.2.2. Les valeurs de second niveau .................................................................................................. 47
2.2.2.1. Valeur psychologique ........................................................................................................... 47
2.2.2.2. Valeur économique .............................................................................................................. 48
2.2.2.3. Valeur sociale ....................................................................................................................... 50
2.2.2.4. Valeur historique .................................................................................................................. 52
Conclusion Partielle ........................................................................................................................... 52
3. DISCUSSION ................................................................................................................................... 53
3.1. Sur les structures ........................................................................................................................ 53
3.2. A propos des valeurs .................................................................................................................. 56
4. CONCLUSION GENERALE ........................................................................................................... 58
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................................ 61
ANNEXE .............................................................................................................................................. 64
Annexe 1 ............................................................................................................................................ 64
Annexe 2 ............................................................................................................................................ 65
Annexe 3 : Cartes de Côte d’Ivoire .................................................................................................... 74
77