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province à adopter une loi dérogeant à l’article de la Charte, concernant les droits
Cela révèle que le gouvernement provincial, territorial ou fédéral peut adopter une loi
nonobstant le fait qu’elle soit en violation d’un droit fondamental énoncé par la Charte.
L’existence d’une telle loi dans la constitution est sujet à débats dans la sphère politique
dérogatoire est une manière de soustraire au pouvoir judicaire. D’autres par ailleurs
clause. Nous estimons que, bien que les législateurs aient en effet cette « légitimité
minorités, doivent en tout lieu et en tout temps, être protégés et ce d’autant plus que,
l’article premier de la Charte portant sur la règle de droit donne aux tribunaux
suffisamment de latitude leur permettant de tenir compte d’éventuels projets législatifs
canadienne des droits et libertés en retraçant son historique. Nous verrons notamment
les éléments qui ont conduit à son élaboration, des exemples de son recours dans le
passé et des controverses suscitées. Par la suite, nous soulèverons les divers arguments
I. Historique
droits et libertés. Les autorités des provinces n’adhèrent pas à l’inclusion de la charte
dans la constitution, « parce qu’ils estiment que cela donnerait trop de pouvoir aux
pourront pas élaborer des lois qu’ils estiment nobles. En définitive, une grande partie de
provinces accepte l’inclusion de la charte, mais en exigeant qu’elle renferme une clause
autorisant le parlement ou une législature provinciale d’exempter les lois sur les droits
fondamentaux, les droits d’égalité et les droits judiciaires. Ces lois peuvent être
exemptées temporairement, pendant cinq ans. Elles doivent ensuite être renouvelées.
insérée en dernier lieu. Ceci est le fruit de ce qui est appelé « Accord de la cuisine ».
McMurtry. Cette rencontre a eu lieu dans la cuisine non occupée du centre des
conférences d’Ottawa pour débattre sur les propositions qui avaient déjà été faites. Les
toutes les provinces à l’exception du Québec. Le ministre de cette province n’est pas
d’accord parce que les négociations se sont tenues à son absence, d’où cet évènement
s’est répandu au Québec comme la « Nuit des longs couteaux ». (Yarhi, 2018)
important parce qu’il détermine les attentes entre les trois ministres. Jean Chrétien,
dérogatoire ». Cette disposition vise à restreindre la portée d’une nouvelle charte des
droits en permettant aux provinces d’exempter leurs lois de certains droits garantis par la
suffisamment les provinces d’en arriver à une entente générale. Toutefois, depuis le
fois. Par ailleurs, le gouvernement fédéral n’a jamais invoqué la clause dérogatoire.
Durant les premières années de l’adoption de la Charte, le parti Québécois
invoque la clause pour toutes les lois adoptées à l’Assemblée nationale du Québec. Il
change également toutes les lois précédentes pour insérer le prétexte de l’article 33. Le
symboliquement contre la charte, et non pour remplacer des droits. Cependant, en 1988,
le Parti libéral du Québec invoque la clause dérogatoire en vue d’adopter le projet de loi
178. Ce projet de loi vise à amender la loi 101, soit la Charte de la langue française. Ce
projet de loi fait suite à la décision de la Cour suprême qui déclarait irrecevables toutes
les dispositions de la loi 101 portant sur l’affichage unilingue dans les commerces et dans
uniquement. Pour ce qui est des publicités ou des affiches à l’intérieur des magasins, elles
peuvent être affichées dans une autre langue, à condition qu’elles ne concernent que les
gens qui se trouvent dans les magasins et que la langue française soit la principale langue.
D’un côté, cette loi crée l’opposition entre plusieurs nationalistes qui ne veulent pas
accepter les dispositions portant sur la protection de la langue française. De l’autre côté,
pas à ceux qui veulent que la loi faisant du Québec, une province unilingue; soit déclarée
nulle. Les dispositions de la loi 178, promulguée le 22 décembre 1988, sont en vigueur
bien que cette loi viole la liberté d’expression en vertu de la Charte. Cette loi est
supplantée cinq ans plus tard, par le projet de loi 86 qui respecte les droits de la Charte.
Outre le Québec, cette clause se retrouve également dans six projets de lois
gouvernementaux et est promulguée quatre fois. En 1982, Elle a été invoquée au Yukon,
par le gouvernement de Chris Pearson, pour un projet de loi d’aménagement foncier; qui
n’est pas adopté. En 1986, le gouvernement de Grant Devine, ministre de la
Saskatchewan, invoque également la clause dérogatoire pour la loi sur le retour au travail.
La Cour d’appel de la Saskatchewan avait « jugé que cette loi violait les droits de la
recours à la clause pour faire passer en 2000, une loi interdisant le mariage des personnes
de même sexe. Cependant, la Cour Suprême considère quatre ans plus tard que cette loi
gouvernement Doug Ford invoque la clause dérogatoire pour imposer « une nouvelle
la grève pourraient avoir des amendes allant jusqu’à 4000$ par jour et le syndicat pourrait
avoir des amendes de 500 000$ par jour. « C’est la deuxième fois que le gouvernement
Doug Ford invoque la clause dérogatoire. La première fois, il l’avait invoqué afin de
maintenant explosé. » (Lake,2022) Ceci prouve à suffisance que cette clause devient ne
menace entre les citoyens et les institutions. Dans son article, Lake donne l’exemple
populaire du Québec. Cette province s’est appuyée Sur la clause dérogatoire pour annuler
utilisation excessive de la clause dérogatoire qui est censé être utilisée pour des questions
urgentes. Cette hausse d’utilisation est avant tout une question politique. Les provinces
prétendent que la législature a le pouvoir de tout décider parce qu'elle est élue par le
utilisé la clause de cette manière. Selon lui, c'était une affirmation de cette conception
partie de la première idéologie est que la législature devrait être considérée comme une
alternative aux tribunaux lors de l’interprétation des droits. De son côté, le premier
néanmoins les clauses pour renverser les projets de loi 21 et 96, insistant sur le fait qu’ils
expriment « La volonté majoritaire des Québécois ». Cependant, nous considérons que la
protection des droits des minorités est au cœur de la Charte. Renverser leurs droits pour
encadrer l’utilisation de la clause dérogatoire pour mettre fin à tous les abus éventuels de
son utilisation. Lors d’une entrevue au quotidien La Presse, le premier ministre, Justin
Canada, les dernières utilisations de la clause dérogatoire par les provinces, banalise la
suspension des droits protégés par la Charte. Il soutient que l’utilisation préventive de la
L’encadrement de la clause pourrait alors, être considéré comme une mesure raisonnable
pour s’assurer que son utilisation est justifiée et proportionnelle. Par exemple, cela
pourrait impliquer l’examen par les tribunaux de la constitutionnalité des lois qui
dérogent à certains droits, ou la mise en place des critères stricts pour justifier l’utilisation
d’autres intérêts importants. Tout encadrement doit être conçu pour équilibrer ces valeurs
Conclusion
En somme, la clause dérogatoire est un outil puissant qui peut permettre aux
circonstances. Les partisans de la clause dérogatoire soutiennent que cela permet aux
préservant la stabilité et la sécurité nationale. Ils soutiennent également que cela donne
aux gouvernements une certaine flexibilité pour adopter des politiques qui pourraient
autrement être limitées par la Charte. Cependant, les opposants à la clause dérogatoire
soutiennent que cela affaiblit les protections des droits fondamentaux des citoyens,
notamment en ce qui concerne les minorités et les groupes vulnérables. Ils soutiennent
également que cela donne aux gouvernements un pouvoir excessif et peut être utilisé pour
justifier des politiques discriminatoires ou abusives. Toutefois, les gouvernements
que toute restriction aux droits fondamentaux soit justifiée et proportionnée à l'objectif
poursuivi. Ils doivent également veiller à ce que toute restriction ne soit pas
En fin de compte, la question de savoir si la clause dérogatoire est appropriée dépend des
circonstances spécifiques de chaque cas. Bien que cela puisse être un outil utile pour les
gouvernements dans certaines situations, il est important de s'assurer qu'il est utilisé de
manière responsable et éthique, en tenant compte des droits et de la dignité de tous les
citoyens.
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