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L a chaussure
1
Jean-PaulRoux �

ATELIER HACHETTE/MASSIN
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La plupart des pièces présentées dans cet


ouvrage proviennent des collections du Musée
de la Chaussure et d'Ethnographie régionale
de Romans (Drôme) et sont reproduites avec
l'aimable autorisation de son conservateur,
Mlle Marie-Josèphe Bossan.
Les numéros 180 à 186 et 190 à 204
montrent des modèles qui font partie de
l'importante collection de Charles Jourdan.
Nous remercions M. Roland Jourdan d'avoir
bien voulu nous autoriser à photographier
ces pièces et à les reproduire dans le cadre
du présent ouvrage.

(0 1980 Hachette. Tous droits de traduction, de reproduction


et d'adaptation réservés pour tous les pays.
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Qui, flânant dans une rue commerçante, s'est jamais


demandé lors d'un arrêt devant la vitrine d'un marchand
de chaussures s'il avait été attiré vers elle, souvent plus
puissamment que vers ses voisines, par une impulsion
autre que la coquetterie, c'est-à-dire par un atavisme
millénaire, par ce quelque chose d'inconscient qui plonge
ses racines dans les profondeurs de l'être? Et pourtant,
il est vrai que notre comportement étant très largement
conditionnéparles constructions mentalesdenoslointains
aïeux, notre goût pour la chaussure découle des plus
antiquesreprésentationsqu'elle asuscitées, durôlequ'elle
a tenu dans les civilisations successives depuis le seuil
del'histoire.
Sans y réfléchir longuement, nous inclinerions volon-
tiers àvoirenelle unobjet agréable et pratique, mais sans
importance fondamentale, un objet qui peut être élégant,
mais ne saurait relever de l'art. Or, précisément, l'esthète
y trouve son plaisir et l'historien de l'art ne saurait la
négliger. Bien plus encore, il n'est guère de chercheur
dans les divers domaines des sciences humaines qui
n'ait été quelque jour confronté avec elle. Pièce non
négligeable de l'habillement, elle peut permettre à l'his-
torien de trouver une filiation, d'évoquer une époque;
àl'ethnologue, dedécouvrirungenredevie;ausociologue,
depréciserunrang social, dedéterminerles rapports entre
des classes. Objet de culte, utile aux rites, elle tient sa
place dans l'histoire des religions; utilisée par les dieux,
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Lapremière chaussure est celle
quefournit à l'homme l'anatomie
de sonpied (1) dont la plante
assure le contact direct avec le sol
commefait une semelle. La souplesse
de cette chaussure est assuréepar un ensemble
depetits osparmi lesquels les sésamoïdes,
placés sous lepremier métatarsien,
jouent un rôle non négligeable.
D'après l'abbé Breuil, l'homme
du néolithique recouvrait sespieds
depeaux de bêtes pour mieux lutter
contre les rigueurs du climat
et, sans doute aussi, pour répondre
aux besoins de la chasse
ouaux nécessités de la guerre.
Ontrouve la première trace écrite
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de la chaussure l'invité dépose celle-ci
(qui existe à l'âge dufer) à la porte de son hôte
dans la Bible: «Je vousaifait (coutume conservéepar tout l'Orient)
marcherpendant quarante ans et leprophète Isaïe, pour annoncer
dans le désert. dit Moïse la captivité des tribus en Égypte,
dans le ' Deutéronome", s'en va nu et déchaussé
et ta sandale ne s'est pas à Jérusalem.
usée à tonpied. »
Dans la Bible encore, Dans l'Égypte ancienne,
pour matérialiser le transfert lesfemmesportent des sandales
de la propriété, le vendeur de maroquin (3) ou le tatleb (4)
remetson soulier à l'acquéreur ; fait defeuilles dejonc tressées,
avant la célébration en dépit d'interditsformulés
des nocesjuives, l'époux parfoispar des souverains
donne l'anneau à safiancée, defabriquer des chaussures à
l'embrasse et luiprésente leur usage. Despharaons
son soulier; le veufquitte sont représentés chaussés
une chaussure en signe de deuil; de sandalesfunéraires (6).

elle concerne les mythologues; par les héros des contes,


les folkloristes. Résultat d'une technique, elle intéresse
tous ceux que les lents progrès du passé ne laissent pas
indifférents; et les économistes la voient souvent inter-
venir dans le commerce, l'industrie régionale, alors même
qu'elle donne des indications sur les niveaux de vie. Le
vocabulaire très riche et très varié dont elle a besoin, non
seulement pour la définir avec précision —soleret, sou-
lier, botte, bottine, bottillon, sandale, espadrille, ballerine,
brodequin, pantoufle, sabot, galoche, escarpin, mule,
chausson, patin, socque, savate, babouche, mocassin,
godillot —mais encore pour déterminer les parties qui
la constituent, les outils avec lesquels elle est faite, four-
nit au lexicographe et au linguiste un vaste matériel.
Il n'est pas jusqu'au psychologue, jusqu'au psychiatre
qui n'aient à se pencher sur elle: que révèle le fait d'être
un pantouflard? Pourquoi cette femme enlève-t-elle ses La chaussure est connue
souliers à table? Ce ne sont là que des questions, parmi des Hittites et desAssyriens
sous laforme d'une espèce
les plus simples, qui se posent à eux, et peut-être ont-ils de chausson tel qu'on en voit
à l'examiner plus attentivement encore que tous ceux que dans les bas-reliefs
de Persépolis (5).
nous avons évoqués avant eux. Ontrouve aussi,
chez les Mèdes, un brodequin
garni deplusieurs semelles
intérieurespour rehausser
la taille.
Car dans l'Antiquité,
le talon, commela semelle
avec cambrure,
sont choses inconnues.

2. Dessin de Léonardde Vinci.


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Sujet mineur, certes, souvent, pour les divers spécia-


listes des sciences de l'homme, la chaussure, du fait
même qu'elle est susceptible d'en intéresser un si grand
nombre, tend, presque paradoxalement, à devenir un
sujet majeur. De surcroît, malgré ses modestes débuts,
bien que son port ne soit nullement nécessaire et généra-
lisé, en dépit de sa fréquente absence (ou à cause d'elle),
elle a réussi à prendre une place quasi universelle et elle
n'intéresse pas seulement des peuples particuliers, une
époque privilégiée, des groupes bien définis, mais assez
tôt tous les êtres humains, ycompris ceux qui ne l'utilisent
pas et qui, par cela même, se distinguent des autres.
Qu'on feuillette cependant des manuels d'histoire de
l'art, des leçons d'ethnographie, des traités de psychiatrie
et l'on s'apercevra de la place assez réduite qu'elle y tient
encore. Nous croyons volontiers que dans la marche
saccadée vers la connaissance, qui procède par vogues
et engouements, elle a jusqu'alors été trop négligée eu
égard à ce qu'elle peut offrir comme champ d'études, à
cequ'elle prometd'apprendre. C'est uneréelle nouveauté,

8
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7. Sandale égyptienne.
CaIIe siècle après J.-C.
8. Pantoufle copte de cuirpourpre
et ornée defeuilles d'or.
Égypte, ca IIIe-IVe siècle
après J.-C. 9. Sandale
avec semelle de liège
épaisse d'environ 1cm,
recouverte de cuirpourpre
et ornée defeuilles d'or.
Égypte, caIIIe siècle
après J.-C. 10. Chaussure copte,
IIIe-IVe siècle après J.-C.
11. Sandale copte.

nous semble-t-il, que la constitution d'un musée de la


Chaussure regroupant, à Romans, ville prédestinée à
cette vocation par son activité industrielle centenaire,
des pièces quirelèvent detous les temps et detous les pays.
Penché sur cette collection, nous voyons se presser dans
notre esprit bien des questions auxquelles nous sommes
encore incapables de répondre; des mythes, des contes,
des textes littéraires nous assaillent auxquels nous ne
savons pas exactement quel sens donner; une histoire se
dessine dont les contours demeurent flous. Et, faisant un
néologisme sans doute unpeu boiteux avec notre familière
racine grecque logos et calceus, le nom latin de la chaus-
sure, nous songeons à un centre de calcéologie où vien-
draient travailler les étudiants des diverses disciplines qui
pourraient sans doute, si aisément, proposer des solutions,
faire de l'exégèse et écrire plus solidement l'histoire.

Des chaussures, pourquoi?


J'ouvre Homère: ses héros ne se chaussent pas etje sais
que Sparte, dans son austérité, fera comme eux. J'entre
dans un musée: les statues des dieux et des déesses de la
Grèce et de Rome sont pieds nus, souvent; et les chefs-
d'œuvre deceux que les Anciens nommaient les Barbares,
Égyptiens, Mésopotamiens, Perses, Indiens, le sont aussi.
Pourtant, en lisant Hérodote, je découvre, dans le
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Les citoyens d'Athènes ont coutume bientôtpar les sculpteurs pour les héros, Les Étrusques excellaient, dit-on,
d'aller nu-pieds, alors que puis par les chasseurs et les guerriers. dans l'art de la chaussure. Ils avaient
ce sera à Rome un signe d'esclavage. La chaussure des dieux est dotée inventé une bottine à languette
Pythagore chausse de simples semelles depetites ailes commeon en voit et un soulier découpé à molletière ouverte.
d'écorce, cependant que les Spartiates, auxpieds de Mercure. Enfin, si le port ARome, la chaussure de ville
commeles premiers chrétiens parfois, de la chaussure demeure interdit est un calceus de cuir noir attaché
neportent des sandales qu'à la guerre. aux esclaves et aux ilotes, sur le devantpar une courroie (14).
Les héros de l'Iliade ont des bottes celui des boucles d'oreilles Le mulleus (12), réservé à la magistrature
à la semelle d'airain, cependant que ou des pierres précieuses ornant les souliers et aux enfants des sénateurs, estfait
lespersonnages de l'Odyssée, sera réservé aux courtisanes : de cuir rouge, cependant que le pero (13),
pour la chasse, chaussent on dit aussi que leurs pas laissaient simple ou orné, monteau-dessus
des bottines de peau de bœuf, sur le sable l'empreinte du mot AKOAOFOI de la cheville. La solea (15) comprend
et qu'Agamemnonprotège sesjambes C«Suis-moi »). Il est vrai que, une semelle retenue par des lanières
à l'aide de cnémides chez les Hébreux, une coutume charmante de cuir et laisse à découvert lepied.
retenues par des agrafes d'argent. faisait graver sur la semelle le nom C'est la chaussure du matin
Onattribue à Eschyle l'invention ou le portrait de la bien-aimée pour lesfemmes; portéepar un homme,
du cothurne, conçu à l'origine —maisparfois aussi l'image elle est l'objet des railleries
pour le théâtre tragique, mais adopté despeuples vaincus et asservis. qu'on réserve aux efféminés.

monde qu'il décrit, les chaussures des Béotiens, des


Paphlagoniens, des Babyloniens, des Égyptiens, des
Thraces, des Caspiens...; dans cette réplique romaine
d'une caryatide de l'Érechtéion, commedansbiend'autres
sculptures, sous la plante des pieds, une sandale.
Hésitations des mœursantiques oucontradictions? Mais
les ethnologues ont bien établi que, loin d'être nécessaire
aux habitants des pays chauds, la chaussure pouvait leur
être importune. Et malgré une pétition de principes, il
n'est guère prouvé qu'il en aille autrement pour les indi-
gènes des pays froids. Certes ce devin du nord Cameroun
n'est ceint que d'un pagne, commeces musiciens pygmées,
ces mariés du Congo... Ce guerrier massai, pourtant soi-
gneusement vêtu et armé, est nu en dessous des mollets;
ces fermières au marché d'Abidjan ont des robes chamar-
rées, mais rares parmi elles sont celles qui portent des
sandales. Et je songe encore à ces bergers de l'Himalaya
—à ces bergers, non à ces ascètes —que je rencontrai
naguère, sans bas ni socque, dans les névés. Des glaces
du septentrion aux steppes tropicales et aux forêts de
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l'équateur, innombrables sont les gens qui ont les pieds


assez calleux pour marcher sans éprouver le besoin de
les protéger.
Pourquoi donc des chaussures?
L'explication climatologique demeure, malgré tout, la
première qui vienne à l'esprit et il n'est pas exclu qu'elle
ait quelque valeur: les sables sont brûlants, les montagnes
pleines de roches et de cailloux coupants, les neiges
froides et humides. Aucoursdestemps, onn'a pasmanqué
de mettre en avant leur fonction protectrice comme seule
cause de leur adoption. Cas extrêmes: les raquettes
permettent seules de ne pas enfoncer dans les neiges
molles; seuls des chiffons ou des fourrures empêchent
les pieds de geler au-dessous d'une certaine température.
Mais ailleurs? Au XIVesiècle, on dit par exemple que les
patins-socques «àla poulaine »sont destinés «à soy garder
de la boue et de la froidure » et les textes brahmaniques
répètent que les chaussures sont employées autant par
nécessité quepar luxe: elles procurent àceux qui les portent
un sentiment de sécurité, de supériorité et d'agrément.
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Mais on s'aperçoit vite que les impératifs du climat ne


sont ni la seule ni la principale cause dudéveloppement de
la cordonnerie. Encore faut-il faire remarquer que, alors
mêmequ'on les évoque, onmetdavantage l'accent sur une
exception qui peut être insigne que sur une loi qui serait
générale. Quandondit quele Samoénmetdes sandales pour
marcher sur les récifs de corail et le Bolivien pour se pro-
téger des plantes épineuses, onne dit pas qu'ils les portent
habituellement, mais qu'ils s'en servent pour se livrer à
certaines activités, c'est-à-dire comme solution à un
problème d'ordre technique. Et c'est bien cela en définitive
qui semble essentiel: les divers types de chaussures sont
autant de découvertes scientifiques faites pour répondre à
des besoins précis. Innombrables sont, au cours des
siècles, les faits qui nous en administrent la preuve. Parce
qu'ils rendent sajambe plus ferme dans le corps àcorps, le
soldat romain se chausse decaliges, brodequins si caracté-
ristiques des légions que l'empereur Caligula, qui passa
auprès d'elles ses premières années, prit leur nom. La
botte fut sans doute inventée, après l'époque où le cheval
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La crepida (16) est une variante Quantauxempereurs, onpeutvoir
plus commune de la solea ; sa semelle à leurspieds le campagus(21),
épaisse et rustiquefait du bruit quiaffecte laforme
pendant la marche (d'où son nom). d'une bottinesouventdécorée
Le phaecasium (17), de cuir blanc, avecluxe, ouencore la tzanga,
enveloppe toute lajambe, unesandaleornée et,
commela caliga (18-19), à la différencedela solea,
tout en laissant les orteils à nu; adaptée auquatrièmeorteil.
les semelles étant garnies de clous (20) Lespauvres enfin, toutcomme
c'est, par excellence, la chaussure lesparricides, portent dessabots
des militaires, dont on trouve oudessouliers debois quientravent
des variantes égalementrépandues (22-23). leur marche, et lesdompteursdesbottines
Les magistrats portent aussi auxrayures entrecroisées.
de curieux souliers au bout recourbé (24)
faits depeau noire et ornés sur le côté
d'un croissant d'or ou d'argent,
à moins qu'il ne s'agisse
de la lettre C(misepour cens,).

récemment domestiqué était monté à cru, lorsque le


harnachement fut complété, en particulier par l'invention
décisive de l'étrier, pour y assurer le pied, pour empêcher
le mollet d'être irrité par le frottement contre l'animal,
pour fixer l'éperon. On voit encore, jusqu'en 1840, les
résultats de nouvelles recherches pour protéger les
membres inférieurs du cavalier avec ces bottes énormes,
renforcées de fer, dans lesquelles les postillons entraient
tout chaussés. Dans les temps modernes, le paysan ardé-
chois utilisa des chaussures spéciales pour décortiquer
les châtaignes, et celui des Dombes pour pêcher dans
les étangs.
Mais est-il besoin de passer en revue toutes les spécia-
lisations historiques alors que les contemporains en
connaissent tellement pour la pratique de certains métiers
ou celle de maints sports? Les bottes d'égoutiers ou
d'astronautes, les ballerines des danseuses, les chaussures
de ski, de montagne, de football, de tennis témoignent
suffisamment pour elles. Et nous devons conclure, provi-
soirement dumoins, que la chaussure est employée chaque
fois que le pied se révèle insuffisant à accomplir sa tâche,
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chaque fois qu'elle lui permet de s'adapter, lui donne plus


d'efficacité ouplus d'aisance. Pragmatisme, toujours: nos
plages où les estivants à la recherche de la nature aiment
vivre aussi nus quepossible endonnentunultime exemple.
Ne voit-on pas, quand elles sont de galets ou parsemées
de rocs, apparaître les sandales de plastique parfaitement
adaptées à l'eau de mer et aux sols rugueux? Aquelque
distance d'elles, ces plongeurs fixent à leurs chevilles des
palmes qui les transforment enpoissons:ce nesontpas des
chaussures, si l'on veut, mais leur signification reste la
même.
Il est aisé de comprendre, dès lors que certains groupes
humains généralement spécialisés utilisaient la chaussure
pourvaloriser le pied, l'idée conçue par l'esprit que, d'une
façon générale, elle avait effet valorisant; que d'autres
groupes prétendant jouer un rôle de premier plan aient
aussi voulu s'en servir alors qu'ils n'en avaient matérielle-
ment pas besoin.
Il est à peu près certain que la supériorité acquise par la
cavalerie, donc par des hommes bottés étant à l'origine

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Ces chaussures de tous les temps
et de tous les pays racontent l'histoire
du monde vue à ras de terre, depuis
l'Egypte ancienne jusqu'aux brode-
quins de Neil Armstrong qui ont foulé
le sol lunaire. Chaussures de toutes
formes, confectionnées dans les maté-
riaux les plus divers et pour des gens
de toute condition: manants, bour-
geois, hommes de guerre, prélats,
femmes du monde ou dudemi-monde,
grands seigneurs ou princes.
Humble, souvent déchirée par les
ronces, souillée par la boue ou usée
par le frottement, la chaussure, mieux
que d'autres objets à la gloire plus
établie, atteste l'effort pour dominer
la nature. Mais elle conte aussi l'or-
gueil, la vanité, le sentiment reli-
gieux, la crainte du surnaturel, le rêve,
le goût du merveilleux ou tout sim-
plement l'amour. Ainsi, au-delà de
son destin dérisoire, la chaussure
est-elle capable de conduire l'esprit
jusqu'à l'histoire des peuples et des
civilisations.
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