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Géographique de Reims
Reynaud Alain. Eléments pour une épistémologie de la géographie du tourisme. In: Travaux de l'Institut Géographique
de Reims, n°23-24, 1975. Le tourisme dans l'espace littoral. Actes des Journées de Géographie et de Tourisme
(Bordeau, 30 sept. - 2 oct. 1974) pp. 5-12;
doi : https://doi.org/10.3406/tigr.1975.1000
https://www.persee.fr/doc/tigr_0048-7163_1975_num_23_1_1000
Résumé
Elements for an epistemology of the geography of tourism. Tourism, a recent sector of geography,
has long been ignored because it put to question some basic geographical concepts, especially
the concept of roots. Thus, one common expression of tourism is a derealization of decision, of
men and even of landscapes. The study of the phenomena of tourism is an opportunity to raise
questions on the part played by natural factors and on the concept of region and to put the stress
on space organization. Now, the geography of tourism has been quickly developing for a few years
and can be considered as a key-sector of the new geography.
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La géographie du tourisme a connu un développement très rapide ces dernières années. Sou¬
tenues par les travaux des géographes étrangers - en particulier américains (1) - et par ceux
des économistes (2), les publications des géographes français se sont multipliés. Actuellement,
plusieurs thèses d'Etat ont été soutenues (3), d'autres sont en cours (4), des thèses de 3ème
cycle ont vu le jour et les articles sont nombreux — des numéros spéciaux de revue étant même
parfois consacrés au tourisme (5). Doit-on simplement voir dans toute cette activité le déve-
(1) Cf F. Cribier, La géographie de la récréation , Annales de Géographie, n°442, 1971, pp. 644)665
(2) Cf R. Baretje, La demande touristique , thèse Sciences économiques, Aix.
(3) En particulier celles de J. Ginier, L. Burnet, Y. Barbaza, R. Barbier, F. Cribier, G. Wac-
kermann, R. Ealseinte.
(4) P. Préau, D. Dumas, J.M. Miossec, G. Cazes, M. Perré, L. Lepape ,M. Chadef aud , B . Vielzeuf , etc
(5) Par exemple Travaux de 1 ' iKSiiini de Géographie de Reims, n° 13-14, 2 fascicules, 1973.
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loppement d'une nouvelle branche de la géographie, s'ajoutant à des domaines aussi anciens et
réputés que la géomorphologie, la géographie rurale et, plus récemment, la géographie urbaine?
Ou bien la géographie du tourisme, de par son objet, ses méthodes et sa problématique, va-t-el-
le à l'encontre d'une certaine conception de la géographie, aujourd'hui souvent remise en cause
et qu'elle est capable — plus peut-être que d'autres branches — de faire éclater dans la mesu¬
re même où elle est récente et ne subit pas le poids d'une tradition ? C'est cette dernière hy¬
pothèse qui sera esquissée dans les pages suivantes.
1 . UNE ACTIVITÉ LONGTEMPS IGNORÉE
Pour justifier le retard de la géographie du tourisme, une idée simple s'impose apparem¬
ment : jusqu'à une époque récente, le tourisme occupait une place très secondaire dans les ac¬
tivités économiques d'où le désintérêt à son égard ; dès lors que se manifeste l'explosion tou¬
ristique de 1 'après-guerre - dans les années cinquante et plus encore dans les années soixante —
les travaux commencent d'être plus nombreux. Or, jusque vers 1950, le tourisme était certes se¬
condaire, mais il existait : rien qu'en France, il suffit de citer la Côte d'Azur, la côte nor¬
mande autour de Deauville, la Côte d'Argent autour de Biarritz, les villes thermales telles Vi¬
chy ou Plombières. La fréquentation de ces lieux de tourisme avait souvent commencé dès le Se¬
cond Empire ou à la Belle Epoque. Activité secondaire, soit, mais les géographes n'étudiaient-
ils pas avec délectation, dans l 'entre-deux-guerres , des populations clairsemées de nomades ou
de cueilleurs ou encore l'habitat rural dans le delta du Tonkin ou en Afrique Noire ?
Une autre raison non négligeable, mais elle aussi trop superficielle, oeut être invoquée.
Le tourisme est associé à l'idée de loisir et de farniente, tandis que 1 'agriculture est asso¬
ciée à l'idée de travail rude et noble. Et le chercheur, par une sorte de rite magique, parti¬
cipe toujours un peu à l'objet qu'il étudie et dont les caractères rejaillissent en quelque sor¬
te sur lui. Travailler sur 1 'agriculture, activité millénaire chantée par les poètes, apparaît
plus sérieux que travailler sur le tourisme. Il n'est pas jusqu'à l'expression de "travail sur
le terrain" qui ne fasse surgir des images contradictoires : comment pourrait-on "travailler"
dans un lieu qui est normalement consacré à la détente et au repos ?
Lorsqu'il était évoqué, le tourisme était une activité que l'on se contentait de nommer,
généralement en fin de développement. Dans les manuels de géographie urbaine, parmi les fonc¬
tions des villes, figurait la fonction touristique ou la fonction thermale. Nommer le tourisme;,
soit. Mais comment l'étudier ? Les concepts et les méthodes dont disposait le géographe ne lui
permettaient pas - même s'il le voulait - de préciser les choses. Cela supposait la mise en oeu¬
vre d'une nouvelle problématique. Un exemple récent est très révélateur : un manuel de géogra¬
phie destiné à la classe de seconde (1) s'ouvre par une photographie en couleur d'un fragment
de 1 Estrémadure portugaise : la légende met l'accent sur les différents éléments du paysage
'
que l'on peut discerner, à savoir un certain milieu naturel (plage au premier plan, collines
dans le fond), des activités traditionnelles (barques et filets de pêcheurs), des activités ré¬
centes (tentes et parasols, symboles du tourisme). Le choix de la photo montre que le tourisme
est reconnu comme un élément capable de façonner les paysages, mais dans le cours de l'ouvrage
aucun chapitre ne lui est consacré, alors que le nomadisme est présent. Mais comment vulgariser,
au niveau de l'enseignement secondaire, la géographie du tourisme alors que les manuels et les
ouvrages de synthèse font encore cruellement défaut (1). Un géographe - même non spécial isé dans
ces branches - sait, à la suite de ses études supérieures, comment aborder un paysage physique
ou un paysage rural mais il ne sait par quel bout prendre le tourisme.
Le sentiment - plus ou moins conscient - que l'étude du tourisme ne s'intégrait pas dans
les concepts dominants de la géographie permet de comprendre une certaine réserve — voire une
hostilité marquée - à l'égard des pionniers dans les années cinquante : diplomitifs et thésards
qui désiraient se lancer dans cette voie ne recevaient pas toujours les encouragements qu'ils
étaient en droit d'espérer ; aujourd'hui encore, les cours consacrés au tourisme et les Cl de
géographie du tourisme sont rares dans les Universités françaises même lorsqu'il existe sur
place des spécialistes capables d'assurer un enseignement de qualité. Alors que les géomorpho-
logues - qui n'ont plus autant le vent en poupe que naguère - sont parfois en butte, de la
part de leurs collègues, à une ironie teintée malgré tout de respect (2), les spécialistes du
tourisme se heurtent à des remarques acerbes, par exemple sur le fait qu'"on puisse être doc¬
teur en comptant des nuitées", ou - beaucoup plus grave - à des limitations de crédit que ne
connaissent pas d'autres spécialités. La géographie du tourisme ne semble-t-el le pas sérieu¬
se ou bien fait-elle peur parce qu'elle remet en cause un certain nombre d'idées auxquelles
bon nombre de géographes restent farouchement attachés ?
2. L'ACCENT MIS SUR LA DÉLOCALiSATiON
La géographie est fortement liée à l'idée d'enracinement. Toute une certaine tradition
géographique s'efforce de retracer la genèse des liens entre la terre et l'homme. La nostalgie
de l'idéal autarcique reparait parfois, comme dans le livre blanc du CELIB-Comité d'Etude et
de liaison des intérêts bretons - qui préconise de créer des unités administratives de base
fondées sur le "pays", défini comme "une zone géographique dans laquelle la quasi totalité des
hommes sont à la fois habitants, producteurs et consommateurs" (3) ; les géographes font bon
accueil à de telles propositions (4). La symbiose entre le milieu et les hommes est alors réa¬
lisée par les hommes de la région et pour les hommes de la région. Tant que les liens intra-
régionaux sont plus forts que les liens interrégionaux, tout va bien. Les difficultés viennent
des villes dès qu'elles sont trop grandes car elles sont à l'origine de réseaux urbains qui
étendent l'horizon local. Quant aux mégapoles, souvent étrangères à l'espace qui les entoure
mais fortement connectées à des espaces lointains, les géographes ont tendance à s'en méfier.
Mais si les villes, surtout les plus grandes, posent parfois un problème aux géographes, le
tourisme contribue encore plus à rendre caduque toute idéologie de l'enracinement car il se
traduit par :
- une délocalisation de la décision : le phénomène n'est certes pas nouveau. Il a davan¬
tage d'ampleur dans l'agriculture et dans l'industrie mais il est plus spectaculaire dans le
tourisme. Les vignobles du Bas-Languedoc sont souvent possédés par des citadins, parisiens,
lyonnais ou autres, mais ils sont toujours travaillés par des vignerons "autchtones" ; par con-
(1) Un volume est annoncé dans la collection Magellan, publiée par les PUF, et également aux
éditions Oénin. Mais ils n'ont pas encore paru...
(2) Le prestige de la science, le mystère des laboratoires...
(3) CELIB, Bvctagn?, une anbitïc>- n?uve~.΀j Saint-Brieuc , 1 97 1 , p. 119.
(4) Cf R. Brunet, Le Livre blanc breton, 'espac-c géographique, 1, janvier-mars 1972, p. 64 :
"Plus originale peut-être est la réflexion sur l'organisation régionale...".
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tre, lorsqu'une ferme est rachetée par un parisien désireux d'acquérir une résidence secondai¬
re, les autochtones prennent plus facilement conscience de leur situation subordonnée et des
difficultés de leur région. Les flux touristiques sont plus visibles que les flux de capitaux
qui les accompagnent d'ailleurs fréquemment. Combien de petites communes des Alpes n'ont-elles
pas été bouleversées par l'irruption massive d'un tourisme, voulu seulement par des entreprises
nationales (les Grands Travaux de Marseille créant Courchevel) ou internationales. D'où des ré¬
actions paradoxales : alors que la présence des capitaux étatsuniens ne suscite en France des
controverses et des inquiétudes que dans des cercles restreints, les populations du Midi médi¬
terranéen dénoncent volontiers la "colonisation" dont elles seraient victimes de la part... des
Parisiens, des Lillois ou des Dijonnais. Il y a là un aspect du phénomène de périphérie que 1'
on peut étudier à différentes échelles spatiales. A côté des centres de décision (la région pa¬
risienne en France, le Nord-Est atlantique aux Etats-Unis) existent des centres de productions
industrielles "banales" (le Nord et l'Est en France, le Vieux-Sud aux Etats-Unis) et des aires
de détente et de loisirs (le Midi méditerranéen en France, la Floride et la côte pacifique aux
Etats-Unis). A une échelle plus grande, il est bien connu que les pays sous-développés satis¬
font partiellement les besoins de détente et de dépaysement des populations des pays industri¬
els, de même qu'ils satisfont partiellement leurs besoins en matières premières et en sources
d1 énergie.
- une délocalisation des hommes : -j ] s'agit ici moins du touriste lui-même qui, par défi¬
nition, est amené à se déplacer et à changer d'horizon, mais plutôt des populations des espaces
touristiques. Lorsque les touristes, peu nombreux, étaient en quelque sorte des explorateurs s'
aventurant dans des pays lointains et mystérieux, leur impact local était faible. Mais à l'ère
du tourisme de masse, il n'en est plus de même. Les touristes apportent avec eux, outre leur ar¬
gent ou leurs devises, un style de vie, des habitudes et des comportements inconnus jusqu'alors,
surtout dans des régions d'économie non industrielle. Une partie de la population locale, sou¬
vent parmi les jeunes, désire les imiter. Le tourisme a-t-il alors un pouvoir déstructurant du
point de vue social ou bien constitue-t-il une ouverture ? Est-il une calamité ou une chance ?
Est-il porteur de déclin ou de changement ("Vecteur d'urbanisation" pour P. Raimbaud) ? En
tout cas, il tend à transformer les hommes, en bien ou en mal, donc à les arracher à leurs tra¬
ditions, quitte à les perturber. Constatons que le nationalisme des pays du tiers-monde s'af¬
firme parfois par l'intermédiaire des excès du tourisme, tandis que les mouvements régionalis-
tes (breton et occitan en France) sont violemment hostiles au développement du tourisme, dont
les effets sont jugés totalement négatifs. Les tenants de l'enracinement se méfient toujours
des brassages et des contacts...
- une délocalisation des paysages : certaines stations touristiques, créées de toutes piè¬
ces, ont su adopter un style inhabituel. C'est le cas, sur la côte du Languedoc-Roussi lion ,
de la Grande Motte ou de Port-Leucate pour ne citer qu'elles. Mais le tourisme, surtout dans
les stations les plus "pooulaires", favorise le développement d'une architecture et d'un envi¬
ronnement qui n'ont plus aucune "couleur locale" : des boutiques affichent ostensiblement ham¬
burgers et hot-dogs aussi bien sur la Costa del Sol ou la Riviera qu'aux Etats-Unis, tandis
que les fronts de mer bétonnés sont quasi-semblables en Floride et sur les rives de la Mer Noi¬
re. Mais le touriste est-il seulement à la recherche d'un cadre "authentique" ou d'un exotisme
de pacotille ? Les études des sociologues invitent à répondre négativement, mais certains géo¬
graphes déplorent vivement ces anachronismes spatiaux. Maurice Le Lannou - qui a déclaré "n'at-
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tendre rien de bon des loisirs" (1) - a souvent dénoncé ce genre de situation : constatant
avec effroi que "calvaire et fontaine de Langeorat embellissent aujourd'hui le parc d'une vil¬
la de vacanciers à Locquémeau", il déplore "le très général phénomène de délocalisation en
quoi je vois - d'un oeil de géographe - un des traits les plus frappants de l'évolution du
monde actuel. Tout se passe comme si les oeuvres humaines n'étaient plus à la place souhaitée,
ni nécessairement attachées aux sites qui les virent naître, ni même tenues pour une expres¬
sion conjointe des lieux et des temps "(2).
3. LA REMiSE EN CAUSE DE QUELQUES CONCEPTS
phes permettent au contraire de dégager quelques idées sur les rapports milieu naturel — tou-
ri sme :
- un phénomène de fond contemporain : 1 hél iotropisme, pour la compréhension duquel la
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psychosociologie et l'étude des mentalités sont certes d'un plus grand secours que la clima¬
tologie.
- le rôle des grandes concentrations humaines à haut niveau de vie pour l'essor touristi¬
que des régions environnantes, même si leurs attraits naturels paraissent faibles (1).
- les besoins de certaines personnes - en particulier au sein des catégories aisées de la
population, soucieuses de ne pas se mélanger aux classes populaires et de se démarquer des mo¬
dèles vacanciers dominants - pour l'inhabituel et le pittoresque (2),
Il en résulte que la notion, trop souvent utilisée à tort et à travers, de vocation tou¬
ristique (sous-entendu du fait des avantages naturels) doit être maniée avec beaucoup de pré¬
caution. L'image d'une région touristique ou d'un domaine touristique (la montagne, le litto¬
ral...) - c'est-à-dire l'idée que s'en font les utilisateurs potentiels — change avec une faci¬
lité déconcertante, qui n'a rien à voir avec les avantages ou les inconvénients (souvent subjec¬
tifs) du milieu naturel. C'est ainsi que les montagnes, longtemps terrifiantes et mystérieuses,
sont devenues un des symboles du tourisme (3). Il ne faudrait pas que dans l'étude du tourisme,
tout comme naguère dans d'autres branches de la géographie, le milieu naturel constitue une
justification a posteriori de toutes les situations existantes.
C. LES 1NCERTJTUVES SUR LA LEGITIMITE VU CONCEPT VE REGION TOURISTIQUE
La notion de région touristique suppose que, dans un espace donné, le tourisme soit 1 'ac¬
tivité dominante (par le pourcentage de la population active, par le montant des investisse¬
ments, pour la contribution au produit régional brut ?) et constitue l'élément moteur de l'é¬
conomie qui "domine" les autres secteurs d'activité en les modifiant et en les orientant en
fonction de ses propres exigences (4). Le choix d'un certain nombre de critères révélateurs
devrait permettre de déterminer "objectivement" les espaces méritant la qualification de ré¬
gions touristiques.
Si l'on se place du point de vue des touristes, il est alors possible de déterminer "sub¬
jectivement" des régions touristiques vécues et perçues par les utilisateurs. La démarche est
désormais classique (5) mais le tourisme introduit un élément i nhabi tuel .La perception s'étudie
normalement à deux niveaux :
(1) Cf les travaux de G. Wackermann en ce qui concerne les régions rhénanes ou encore le rôle
de Long Island pour l'agglomération new-yorkaise.
(2) Cf le développement du tourisme en Irlande ou les safaris africains.
(3) Cf aussi les renouvellements de l'image touristique de la Normandie in D. Clary et A. Fré-
mont, L'image touristique de la Normandie et ses métamorphoses, Travaux de l'Institut de
Géographie de Reims, n° 13-14, 1973, pp. 17-26.
(A) Cf l'article de P. Préau, Les rapports entre les stations touristiques et les collectivi¬
tés locales, dans ce même numéro, ainsi que les remarques de R. Brunet, dans "Pour une thé¬
orie de la géographie régionale" in La pensée géographique française contemporaine , Rennes,
1972, PUB, pp. 649-662.
(5) Cf en particulier A. Fremont, La région, essai sur l'espace vécu, in La pensée géographi¬
que française contemporaine , Rennes, 1972, PUB, pp. 663-678, ainsi que P. Gould et R. Whi¬
te, Mental maps, Harmondswor th , 1974, Penguin Books.
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- celui des habitants de la région, qui y résident, depuis leur naissance ou seulement
depuis quelques années ;
- celui des populations extérieures à la région, n'y résidant normalement jamais, mais
qui s'en font une idée, plus ou moins conforme à la réalité, plus ou moins prisonnière des pré¬
jugés et des schémas mentaux inculqués dès l'école primaire.
Dans le cas du tourisme (1), la perception la plus intéressante est celle des personnes
extérieures à la région : l'image préconçue - on pourrait presque dire pré-perçue - est sou¬
vent fondamentale pour la fréquentation touristique (rôle des guides de voyage, des récits d'
amis, des mass media en général) (2). Cette image est ensuite précisée, complétée ou modifiée
par le séjour ; image partielle - car le touriste ne s'intéresse qu'à certains lieux et à cer¬
taines activités — et partiale - car le touriste se trouve dans l'atmosphère très particuliè¬
re des vacances.
Lorque le touriste séjourne dans une région qu'il s'efforce de rejoindre en perdant le
moins de temps possible, les choses sont claires. Pour peu que la région d'arrivée soit très
fortement marquée par le tourisme, des images se dégagent nettement : Côte d'Azur Languedoc-
Roussillon, Costa Brava, Costa del Sol, Floride, fiais si l'on a affaire à un tourisme itiné¬
rant, tel que le temps de trajet soit égal ou supérieur au temps de séjour dans la région d1
arrivée, le concept de région touristique vécue doit être révisé. Au lieu d'un vecteur où seuls
comptent point de départ et point d'arrivée - c'est-à-dire espace d'émission et espace d'arri¬
vée - il est intéressant d'étudier les itinéraires, de considérer la somme des espaces touris¬
tiques (3) et par conséquent la somme des images touristiques. Il y aurait certainement des é-
tudes à faire pour préciser et illustrer ces notions.