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Histoire du Sénégal

étude et narration du passé du Sénégal

Article connexe : Chronologie du


Sénégal.

L’histoire du Sénégal – avant l'accession


du pays à son indépendance en 1960 –
s'inscrit d'abord dans celle d'entités plus
larges telles que, successivement, le
Sahara, le Soudan, la Sénégambie ou
l'Afrique-Occidentale française (AOF),
avant d'être associée à l'époque
contemporaine à celle des États voisins
du Sahel africain[1].

Sénégal.

Sénégal administratif.
Anciens empires au Sénégal.

Langues au Sénégal.

Historiographie
Comme pour bien d'autres pays du
continent africain, l'écriture de cette
histoire se heurte à de multiples
difficultés[2], tant méthodologiques
qu'idéologiques.

Les commentaires attribués à certains


explorateurs antiques[3], les manuscrits
des voyageurs arabes constituent les
premiers témoignages connus[4]. C'est à
partir du xve siècle que l'on dispose de
sources européennes[5] – narrations,
compilations ou documents d'archives –,
dont la finalité n'était généralement pas
historique au départ : le chevalier de
Boufflers décrit son exil à madame de
Sabran, le naturaliste Adanson détaille la
flore et la faune du pays, le directeur de
la Compagnie du Sénégal Durand relate
les péripéties de son expédition et l'abbé
Boilat, dans ses Esquisses sénégalaises,
pense surtout à l'évangélisation de la
contrée.

Raymond Mauny près de Joal (Sénégal) en 1967

Tantôt naïf, tantôt condescendant, le


colonisateur se veut à la fois historien,
ethnographe et pédagogue, comme en
témoignent les ouvrages publiés par les
administrateurs de l'AOF, les « villages
noirs »[6] ou l'Exposition coloniale de
1931. Devant leurs réalités ainsi figées et
dénaturées, les populations se voient
privées de leur propre histoire. En outre la
non-reconnaissance de leur participation
à l'effort de guerre alimente une prise de
conscience croissante à partir des
années 1950, qui trouve un écho dans la
déclaration d'indépendance en 1960,
mais aussi dans la pensée novatrice de
l'historien et anthropologue sénégalais
Cheikh Anta Diop, chef de file de ce qu'on
appellera l'« École de Dakar »[7]. Dans
l'intervalle les recherches
archéologiques[8], dynamisées sous
l'égide de l'IFAN par Raymond Mauny et
d'autres chercheurs européens, ont été
relayées par des spécialistes nationaux
et le Sénégal compte aujourd'hui nombre
d'historiens de premier plan, tels que
Abdoulaye Ly, Boubacar Barry, Abdoulaye
Bathily, Hamady Bocoum, Iba Der Thiam,
Mamadou Diouf ou Oumar Kane, disparu
en 2008.

L'écriture de l'histoire du Sénégal


implique aussi un combat contre la
montre, car le patrimoine est toujours
sous la menace du climat, des insectes[9]
ou de la pénurie budgétaire. Sa
sauvegarde reste préoccupante d'un
point de vue scientifique, sans parler des
enjeux touristiques dans le cas de Saint-
Louis, Gorée ou Karabane.
Les traditions orales – désormais
reconnues patrimoine oral et immatériel
de l'humanité par l'UNESCO – sont un
peu mieux prises en compte, comme en
témoigne ce colloque international
consacré aux traditions orales du Kaabu
en 1980 à Dakar[10], mais n'ont pas
encore trouvé une vraie place dans la
construction du savoir à l'occidentale.

Préhistoire et protohistoire
Articles connexes : Préhistoire et
protohistoire du Sénégal et Histoire
ancienne des Sérères.
Le Paléolithique

La Falémé (à gauche) et le Sénégal sur une carte de 1747

En l’état actuel de nos connaissances,


selon Abdoulaye Camara, on peut
considérer que les hommes sont
apparus au Sénégal il y a environ
350 000 ans[11]Quand? [réf. nécessaire]. C’est
dans la vallée de la Falémé, dans le sud-
est du pays, que l’on a trouvé les plus
anciennes traces de vie humaine[12].
Ces vestiges sont menacés, non
seulement en raison de l'acidité des sols
en Afrique de l'Ouest qui détruit les
ossements, mais aussi par les touristes
sur la Petite-Côte, les machines utilisées
pour l’exploitation des phosphates dans
la région de Thiès ainsi que par les
cultures maraîchères et l’urbanisation
croissante dans la presqu'île du Cap-
Vert[13].

Exemple de débitage de type Levallois


Cependant la présence de l’homme au
paléolithique inférieur est attestée par la
découverte d’outils lithiques
caractéristiques de l’Acheuléen, tels que
les bifaces signalés par Théodore
Monod[14] à la pointe de Fann, dans la
presqu’île du Cap-Vert, en 1938, ou les
hachereaux trouvés dans le sud-est du
pays[15]. On a également retrouvé des
pierres débitées selon la méthode
Levallois, caractéristiques du
paléolithique moyen. L’industrie
moustéroïde est représentée notamment
par des racloirs ou des grattoirs, trouvés
dans la presqu’île du Cap-Vert, mais
aussi dans les basses ou moyennes
vallées du Sénégal et de la Falémé.
Quelques pièces sont explicitement liées
aux activités de la chasse, comme celles
trouvées à Tiémassass, près de Mbour,
un site controversé que certains
rattachent au paléolithique supérieur[16],
alors que d'autres plaident en faveur du
néolithique[17].

Néolithique

Dans l’espace sénégambien, cette


période où l’homme d’abord prédateur
(chasseur, pêcheur) devient producteur,
c’est-à-dire éleveur, agriculteur puis
commerçant, est assez bien représentée
et étudiée. C'est l'époque où des objets
plus élaborés et des céramiques[18] font
leur apparition. Cependant beaucoup de
zones d’ombres subsistent. Si plusieurs
faciès culturels – c’est-à-dire l’ensemble
des caractéristiques et des
manifestations d'une civilisation – ont
été identifiés au sein du néolithique, leurs
origines et leurs liens restent souvent à
préciser.

On peut néanmoins distinguer :

Les îles de la Madeleine (A) et le Cap Manuel (B), « à trois lieues de distance le soir » (1779)

le néolithique du Cap Manuel : le


gisement manuélin de Dakar n’a été
découvert qu’en 1940[19]. Les roches
basaltiques du cap – notamment
l’ankaratrite - étaient utilisées pour
confectionner des outils
macrolithiques, par exemple des
haches ou des rabots. De tels outils
ayant été retrouvés à Gorée et sur les
îles de la Madeleine toutes proches,
une activité de construction navale de
ces pêcheurs semble probable.
le néolithique de Bel-Air : de plus petite
taille et de formes géométriques,
généralement en silex, l’outillage
bélarien est présent dans les dunes de
l’ouest, proches de l'actuelle capitale.
Outre les haches, les herminettes ou
les poteries, on relève aussi une
statuette, la Vénus de Thiaroye[20]
le néolithique de Khant : le marigot du
Khant qui se trouve dans le nord du
pays, près de Kayar, dans la basse
vallée du fleuve Sénégal, a donné son
nom à cette industrie qui utilise
principalement l’os et le bois[21]. Ce
gisement figure sur la liste des sites et
monuments classés du Sénégal[22].
le néolithique de la Falémé : localisée
dans le sud-est du pays, l’industrie
falémienne a produit un outillage poli
utilisant des matériaux aussi divers
que le grès, l’hématite, le schiste, le
quartz ou le silex. Le matériel de
broyage et la poterie y sont bien
représentés.
le néolithique de la vallée du Sénégal
et du Ferlo ne constitue pas toujours
une catégorie à part, c’est aussi le
faciès le moins connu.

Protohistoire

Dans le cas du Sénégal, la périodisation


de la protohistoire reste controversée. En
effet, on assimile souvent celle-ci à l'âge
des métaux, en la situant donc entre la
première métallurgie et l'apparition de
l'écriture. Or cette définition eurocentrée
semble peu adaptée aux réalités
africaines. C'est pourquoi d'autres
approches sont à prendre en
considération, comme celle de Guy
Thilmans et de son équipe qui, dès
1980[23], ont estimé que toute
l'archéologie des temps pré-coloniaux
pouvait être rattachée à cette appellation,
ou encore celle d'Hamady Bocoum qui
parle d'« archéologie historique » à partir
du ive siècle, du moins pour l'ancien
Tekrour[24].

Amas coquilliers au cimetière de Fadiouth

Même si le débat n'est pas encore


tranché, l'abondance de tels vestiges ne
fait pas de doute, notamment dans
l’ouest du pays, dans les vallées fluviales
et à proximité de la frontière avec la
Gambie.

Quatre ensembles peuvent être


distingués :

Sur le littoral et dans les estuaires des


fleuves (Sénégal, Saloum, Gambie et
Casamance), on observe de fortes
concentrations de tumulus et d'amas
coquilliers – que l'on désigne parfois
sous leur nom danois Køkkenmødding
(en anglais, kitchen midden), ce qui
signifie « détritus de cuisine ». 217 de
ces amas ont été recensés dans le
seul delta du Saloum[22], par exemple à
Joal-Fadiouth[25], mais on en trouve
aussi dans le nord près de Saint-
Louis[26], ainsi que dans l’estuaire de la
Casamance[27]. Parmi les mollusques
identifiés, l'espèce dominante est
l'Anadara senilis, également
dénommée « arche » ou « pagne »[28].
L’ouest du pays est riche en tumulus
funéraires constitués de sable, que les
Wolofs désignent sous le nom de
mbanaar, c'est-à-dire tombe[29], alors
que les Sérères les appellent
podom[30],[31],[32]. Un pectoral en or
massif pesant 191 grammes a en
outre été découvert à Rao-Ngueguela,
près de Saint-Louis[33].
Alignement mégalithique au Sénégal

C'est dans une très vaste zone de près


de 33 000 km2 localisée dans le
centre-sud du pays tout autour de la
Gambie que l'on trouve les
alignements de grosses pierres
connus sous le nom de cercles
mégalithiques de Sénégambie et
inscrits sur la liste du patrimoine
mondial de l'UNESCO en 2006[34]. Deux
de ces sites se trouvent sur le territoire
sénégalais : Sine Ngayène[35] et Sine
Wanar, tous deux situés dans le
département de Nioro du Rip. Sine
Ngayène compte 52 cercles
mégalithiques dont un double cercle. À
Wanar où l'on en dénombre 24, les
pierres sont de plus petite taille. On y
trouve des pierres-lyres taillées dans la
latérite, en forme de Y ou de A.
L'existence de vestiges
protohistoriques dans la moyenne
vallée du fleuve Sénégal est confirmée
dès la fin des années 1970[36]. Des
poteries, des disques perforés en
céramique[37] ou des objets de parure
ont ainsi été mis au jour. Les fouilles
effectuées sur le site de Sinthiou-
Bara[38], près de Matam, se sont
avérées particulièrement fructueuses.
Des pièces de provenance lointaine, du
Maghreb par exemple, ont ainsi révélé
des flux d'échanges transsahariens.

Empires et royaumes
Articles connexes : Ama Gôdô Maat et
Histoire ancienne des Sérères.

Localisation de l'empire du Ghana, vers 1000


Extension de l'empire du Mali à son apogée, vers 1350

« Maures pillant un village nègre » (gravure de 1814)


Wolof du Waalo, en « costume de guerre » (1846)

En l'absence de sources écrites et de


vestiges monumentaux dans cette
région, l’historiographie des premiers
siècles de notre ère doit s’appuyer
principalement sur les fouilles
archéologiques, les mentions éventuelles
des chroniqueurs arabes et les données
issues de la tradition orale. Le
croisement de ces informations suggère
que le peuplement du Sénégal s’est
d’abord effectué à partir du nord et de
l'est (probablement l'actuelle Égypte, en
témoignent les travaux du professeur
Cheikh Anta Diop), en plusieurs vagues
migratoires, la dernière étant celle des
Wolofs, des Peuls et des Sérères,
descendants probables des Bafours et
repoussés vers le sud par la dynastie
berbère des Almoravides.

Avant l’arrivée des premiers colons


européens, l'histoire de la région
sahélienne est surtout caractérisée par la
consolidation des peuplements en
vastes entités étatiques – l'empire du
Ghana, l'empire du Mali et plus tard Gao
– qui se démembreront progressivement.
Alors que le noyau de ces grands
empires se situe sur le territoire de
l'actuelle République du Mali, le Sénégal
d'aujourd'hui y occupe plutôt une position
périphérique[39].

Le plus ancien de ces empires est celui


du Ghana, probablement fondé au milieu
du Ier millénaire par les Soninkés et dont
les populations animistes vivent de
l'agriculture et du commerce
transsaharien[40], notamment de l'or, du
sel et des étoffes. Sa zone d'influence
s'étend peu à peu aux régions comprises
entre les deux vallées fluviales du
Sénégal et du Niger.

Contemporain de l'empire du Ghana,


mais bien moins étendu, le royaume du
Tekrour est son vassal. Ghana et Tekrour
sont les seuls ensembles organisés
avant l’islamisation. Le territoire du
Tekrour correspond approximativement à
celui de l’actuel Fouta-Toro. Son
existence au ixe siècle est attestée par
des manuscrits arabes, mais elle pourrait
remonter au début de l'ère chrétienne
selon l'historien Joseph Ki-Zerbo[41].
D'autres sources attribuent la fondation
du Tekrour à la dynastie des Dia Ogo (ou
Dyago), venus du nord[42]. Son nom,
emprunté aux écrits arabes, serait lié à
de celui de l’ethnie toucouleur[43].

Les échanges commerciaux avec les


Arabes sont nombreux. Le royaume
importe de la laine, du cuivre ou des
perles et exporte de l'or et des
esclaves[41]. En effet l'expansion d'un
vaste empire arabo-musulman par les
djihads n'est pas dénuée d'enjeux
économiques et politiques et entraîne
dans son sillage les premiers véritables
flux de traite négrière. Cette traite dite
« orientale » fournit l'Afrique du Nord et
l'Afrique saharienne en main-d'œuvre
servile. Le Tekrour est l’un des premiers
États convertis à l'islam, très
certainement avant 1040[44].

Deux autres grandes entités politiques se


constituent et se développent au cours
des xiiie et xive siècles, l'empire du Mali
et l'empire du Djolof qui deviendra le
vassal du premier au moment de son
apogée. Issu de l’invasion mandingue, le
Mali ne cesse de s'étendre, englobant
d'abord l'est du Sénégal, puis presque la
totalité du territoire actuel. Fondé au
xiiie siècle par le chef wolof Ndiadiane
Ndiaye[45], le Djolof élargit sa domination
aux petites chefferies au sud du fleuve
Sénégal (Waalo, Cayor, Baol, Sine-
Saloum), réunissant tout l'espace
sénégambien auquel il donne une unité
sociale et religieuse : c'est le « Grand
Djolof »[46] qui s'effondrera vers 1550.

L´arrivée des Européens précipite l


´autonomie des petits royaumes qui
étaient sous l´emprise du Djolof. Moins
dépendants du commerce transsaharien
grâce aux nouvelles voies maritimes, ils
se tournent plus volontiers vers les
échanges avec le Nouveau Monde. Le
déclin de ces royaumes s'explique
notamment par les rivalités internes, puis
par l'arrivée des Européens qui
organisèrent les départs massifs de
jeunes Africains vers le Nouveau
Monde[47]. Razzias, guerres, épidémies et
famines accablent les populations,
tandis que les puissants pratiquent le
commerce des esclaves, en échange
d'armes et de produits manufacturés.
Sous l’influence de l’islam, ces royaumes
se transforment et les marabouts y
jouent un rôle croissant.Alors que
Faidherbe décide la construction d'une
ligne de chemin de fer entre Dakar et
saint Louis, pour acheminer l'arachide, il
doit faire face à l'opposition de Lat Dior
Diop. Ce dernier est tué et le Cayor
annexé en 1896.

En 1895 est créée l'Afrique Occidentale


Française (AOF) qui regroupe les
territoires sous domination française
dans la région dont le Sénégal le Soudan
français (actuel Mali) la Guinée, la Haute-
Volta (actuel Burkina Faso). Sa capitale
est Saint-Louis.
Le temps des comptoirs et
de la traite
Articles connexes : Grandes découvertes
et Commerce triangulaire.

Selon plusieurs sources anciennes,


reprises notamment par le Dictionnaire
de pédagogie et d'instruction primaire de
Ferdinand Buisson en 1887[48], les
premiers établissements français au
Sénégal remonteraient aux navigateurs
dieppois du xive siècle. Flatteuse pour
les marins normands, cette thèse
accréditait aussi l'idée d'une antériorité
de la présence française dans la région,
mais elle n'est pas confirmée par les
travaux ultérieurs [réf. nécessaire].

C'est bien à partir du milieu du xve siècle


que plusieurs nations européennes
atteignent les côtes d'Afrique de l'Ouest,
investies successivement ou
simultanément par les Portugais, les
Hollandais, les Anglais et les Français.
Les Européens s'établissent d'abord le
long des côtes, sur les îles, dans les
embouchures des fleuves puis un peu
plus en amont. Ils ouvrent des comptoirs
et s'adonnent à la traite – un terme qui,
sous l'Ancien Régime, désigne tout type
de commerce (blé, poivre, ivoire…), et pas
nécessairement, ou uniquement les
traites négrières[49], même si cet
« infâme trafic », comme on l'appelait à la
fin du xviiie siècle, se trouve en effet au
cœur d'un nouvel ordre économique,
contrôlé par de puissantes compagnies à
privilèges.

Les navigateurs portugais

Article détaillé : Empire colonial


portugais.

Encouragés par l’Infant Henri le


Navigateur et toujours à la recherche de
la route des Indes, sans oublier l’or et les
esclaves, les navigateurs portugais
explorent les côtes africaines et
s’aventurent toujours plus au sud[50].

Colonies et comptoirs portugais sous le règne de Jean III (xvie siècle)

En 1444 Dinis Dias passe au large de


l’embouchure du fleuve Sénégal pour
atteindre le point le plus occidental du
continent africain, qu'il nomme Cabo
Verde, le Cap-Vert[51], en raison de la
luxuriante végétation qu'il y observe. Il
atteint également l'île de Gorée que ses
habitants désignent sous le nom de
Berzeguiche et qu’il baptise Ilha de
Palma, l’île des Palmes. Les Portugais ne
s’y installent pas de manière
permanente, mais utilisent le site pour y
faire escale et pratiquer le commerce
dans la région[52]. Ils y construisent
néanmoins une chapelle en 1481[53]. Des
comptoirs portugais sont également
installés à Tanguegueth[54] dans le Cayor,
une localité qu’ils renomment Rio Fresco
(le futur Rufisque) à cause de la fraîcheur
de ses sources, dans le Baol à Sali (la
future station balnéaire de Saly) qui
prend le nom de Portudal, ou encore à
Joal dans le royaume du Sine.

Ils parcourent aussi la basse Casamance


à partir du xvie siècle[55] et fondent
Ziguinchor en 1645. L’introduction du
christianisme accompagne cette
expansion commerciale.

La Compagnie néerlandaise des


Indes occidentales

Article détaillé : Empire colonial


néerlandais.

Afrique occidentale en 1625.


La Compagnie néerlandaise des Indes occidentales à Amsterdam en 1655.

Après l’abjuration de La Haye en 1581,


les Provinces-Unies s’affranchissent de
l’autorité du roi d’Espagne. Elles appuient
leur essor sur le commerce maritime et
étendent leur empire colonial à l'Asie, à
l'Amérique et à l'Afrique du Sud. Dans
l'ouest de l'Afrique des comptoirs
s'ouvrent en quelques points des actuels
Sénégal, Gambie, Ghana et Angola

Créée en 1621, la Compagnie


néerlandaise des Indes occidentales
achète l’île de Gorée en 1627[56]. Elle y
construit deux forts aujourd’hui détruits,
en 1628 celui de Nassau face à l'anse et
en 1639 celui de Nassau sur la colline,
ainsi que des entrepôts pour les
marchandises destinées aux comptoirs
du continent.

Dans sa Description de l’Afrique (1668),


l’humaniste néerlandais Olfert Dapper
donne l’étymologie du nom que lui
donnent ses compatriotes, Goe-ree, pour
Goede reede, c'est-à-dire « bonne
rade »[57].

Les colons néerlandais occupent l’île


pendant près d'un demi-siècle, mais en
sont délogés plusieurs fois : en 1629 par
les Portugais, en 1645 et en 1659 par des
Français et en 1663 par les troupes
anglaises. Ils font le commerce de la cire,
de l’ambre, de l’or, de l'ivoire et participent
aussi à la traite négrière, mais ne
s’éloignent pas davantage des comptoirs
de la côte.

Sur fond de rivalité franco-anglaise

Articles détaillés : Empire britannique et


Premier empire colonial français.
« Plan de l'isle de Gorée avec ses deux forts et le combat que nous avons rendu le premier du mois de novembre
1677 »

La poétesse Phyllis Wheatley, née en Sénégambie et vendue comme esclave à Boston en 1761

Le Cahier de doléances de Saint-Louis du Sénégal (1789)


Les échanges commerciaux et la traite
négrière s’intensifient au xviie siècle
avec, au Sénégal, l’entrée en scène des
Français et des Anglais qui s’affrontent
principalement autour de deux enjeux,
l’île de Gorée et Saint-Louis. Le
10 février 1763 le traité de Paris met fin à
la guerre de Sept Ans et réconcilie, après
trois ans de négociations, la France, la
Grande-Bretagne et l'Espagne. La
Grande-Bretagne restitue l'île de Gorée à
la France, mais, désormais première
puissance coloniale, elle acquiert, entre
autres nombreux territoires, « la Riviere
de Sénégal, avec les Forts & Comptoirs
de St Louis, de Podor, & de Galam, & avec
tous les Droits & Dépendances de la dite
Riviere de Sénégal »[58].

Sous Louis XIII et surtout sous Louis XIV,


des privilèges assez étendus sont
accordés à certaines compagnies
maritimes françaises, qui se heurtent à
de nombreuses difficultés. En 1626
Richelieu fonde la Compagnie normande,
une association de marchands de Dieppe
et de Rouen, chargée de l'exploitation du
Sénégal et de la Gambie. Elle est
dissoute en 1658 et ses actifs sont
rachetés par la Compagnie du Cap-Vert
et du Sénégal, elle-même expropriée à la
suite de la création par Colbert en 1664
de la Compagnie française des Indes
occidentales. La Compagnie du Sénégal
est à son tour fondée par Colbert en
1673. Elle devient l'outil majeur de la
colonisation française au Sénégal, mais,
criblée de dettes, elle est dissoute en
1681 et remplacée par une autre qui
subsistera jusqu'en 1694, date de la
création de la Compagnie Royale du
Sénégal dont l'administrateur, André
Brue, sera capturé par le damel du Cayor
et libéré contre une rançon en 1701. Une
troisième Compagnie du Sénégal est
créée en 1709, jusqu'en 1718. Du côté
britannique, le monopole du commerce
avec l'Afrique est concédé à la Royal
African Company en 1698.
Grand capitaine de guerre de la marine
de Louis XIV, le vice-amiral Jean
d’Estrées s’empare de Gorée le
1er novembre 1677. L’île est reprise par
les Anglais le 4 février 1693, avant d’être
à nouveau occupée par les Français
quatre mois plus tard. En 1698 le
Directeur de la Compagnie du Sénégal,
André Brue, rétablit les fortifications.
Mais Gorée redevient anglaise au milieu
du xviiie siècle.

L’excellent emplacement de Saint-Louis


attise la convoitise des Anglais qui
l’occupent à trois reprises, pendant
quelques mois en 1693, puis pendant la
guerre de Sept Ans, de 1758 jusqu’à sa
reprise par le duc de Lauzun en 1779,
enfin de 1809 à 1816.

En 1783 le traité de Versailles restitue le


Sénégal à la France. Le monopole de la
gomme est concédé à la Compagnie du
Sénégal.

Nommé gouverneur en 1785 le chevalier


de Boufflers s’attache pendant deux ans
à mettre en valeur la colonie, tout en se
livrant à la contrebande de gomme
arabique et d’or avec les signares.

En 1789 les habitants de Saint-Louis


rédigent un Cahier de doléances. La
même année les Français sont chassés
du fort Saint-Joseph de Galam et du
royaume de Galam.

Une économie de traite

Un bal de signares à Saint-Louis (gravure de 1890)

Les Européens étaient parfois déçus


parce qu'ils espéraient trouver davantage
d'or en Afrique de l'Ouest, mais lorsque le
développement des plantations aux
Amériques, principalement aux Caraïbes,
au Brésil et dans le sud des États-Unis
actuels, suscite d'importants besoins en
main-d'œuvre bon marché, la région
bénéficie soudain d'un surcroît
d'attention. La papauté qui s’était
quelquefois opposée à l’esclavage, ne le
condamne plus explicitement à la fin du
xviie siècle : de fait l’Église a elle-même
des intérêts dans le système colonial. Le
trafic de « bois d’ébène » constituent
aussi un enjeu pour les guerriers qui
traditionnellement réduisent les vaincus
en esclavage, pour certains peuples
spécialisés dans le commerce des
esclaves – c’est le cas des Dyula en
Afrique occidentale –, pour les États et
les royaumes qui s’affrontent par ailleurs,
ainsi que pour les négociants privés qui
comptent bien s’enrichir dans le
commerce triangulaire, même si
certaines expéditions se soldent parfois
par de véritables catastrophes
financières. L’instabilité politico-militaire
de la région est aggravée par les traites.

Le Code noir, édicté en 1685, réglemente


la traite des esclaves dans les colonies
américaines.

Au Sénégal, des comptoirs de traite sont


établis à Gorée, Saint-Louis, Rufisque,
Portudal et Joal, mais la haute vallée du
fleuve Sénégal, notamment avec le fort
de Saint-Joseph de Galam, constitue au
xviiie siècle un moteur de la traite
française en Sénégambie.

En parallèle, une société métisse se


développe à Saint-Louis et Gorée.

L’esclavage est aboli par la Convention


nationale en 1794.

L'affaiblissement progressif de la
colonie

En 1815 le Congrès de Vienne abolit la


traite des Noirs. Mais cela ne change pas
grand chose économiquement pour les
Africains.
Après le départ du gouverneur Schmaltz
(il était entré en fonction au terme du
naufrage de la Méduse), c'est le baron
Roger. Il encourage notamment le
développement de l'arachide, « la
pistache de terre », dont la monoculture
sera pendant longtemps la cause du
sévère retard économique du Sénégal. En
dépit de l'acharnement du baron Roger,
l'entreprise se solde par un échec et plus
tard l'expansion de la culture de
l'arachide aura d'autres inconvénients.

La colonisation de la Casamance se
poursuit également. L'île de Karabane,
acquise par la France en 1836, est
profondément transformée entre 1849 et
1857 par le Résident Emmanuel
Bertrand-Bocandé, homme d'affaires
nantais.

La colonisation moderne
Article connexe : Second empire colonial
français.

Carte des peuplades du Sénégal de l'abbé David Boilat (1853).

Commencée au xviie siècle la
colonisation française perturbe entre
autres, la culture du pays. L'arrivée du
général Faidherbe marque un tournant
dans son ambition et ses modalités.

Faidherbe

Faidherbe vers 1860


Lieutenant-tirailleur (Exposition universelle de 1889)

Construit en 1854, le fort de Podor, aujourd'hui restauré

Faidherbe, gouverneur du Sénégal de


1854 à 1861 et de 1863 à 1865, pénètre
lentement à l’intérieur du pays et jette les
bases de la future Afrique-Occidentale
française (AOF).

Dans une région où, après l’abolition de


la traite négrière, l'agriculture est
essentiellement vivrière (mil, sorgho,
tubercules…), Faidherbe impose la
culture de l’arachide. Il met fin à
l'administration traditionnelle locale, crée
des tribunaux indigènes et des écoles qui
ne sont qu'un moyen d'exercer une
menace sur les chefs locaux, telles que
l'École des Otages, destinée aux fils de
chefs et d'interprètes. Le 21 juillet 1857
le premier corps de tirailleurs sénégalais
est créé par le gouverneur Faidherbe.
Conduites par le capitaine de vaisseau
Protet, les troupes françaises prennent
possession de la côte en 1857 et un petit
fort y est construit, mais le chef de
bataillon du génie Émile Pinet-Laprade
qui élabore un premier plan cadastral en
juin 1858 sera le véritable fondateur de
Dakar. Les travaux du port de Dakar qui
n'était à l'origine qu'un village de
pêcheurs, commencent en 1862.

La conférence de Berlin (1885)


La France obtient le contrôle de la plus
grande partie de l’Afrique occidentale à la
conférence de Berlin de 1884–1885,
mais la Gambie est attribuée à la Grande-
Bretagne.

À la fin du xixe siècle tout le territoire de


l’actuel Sénégal est tombé sous la
domination française. En 1902, Dakar
remplace Saint-Louis qui devient la
capitale de l'Afrique-Occidentale
française, l'une des colonies françaises.

Résistances

Article détaillé : Résistance de Nder.


Faidherbe se heurte néanmoins à une
vive résistance, notamment à celle de Lat
Dior, Damel du Cayor. D'abord animiste,
mais converti à l'islam sous l'influence
du marabout Maba Diakhou Bâ, Lat Dior
mène une véritable guerre sainte contre
le colonisateur. En 1865 le Cayor est
annexé, ce qui permet de relier Dakar à
Saint-Louis par le rail. Lat Dior comprend
le risque que représente pour lui l’arrivée
du chemin de fer et résiste
farouchement, mais il est tué lors de la
bataille de Deukhlé le 27 octobre 1886.
C'est aujourd'hui un héros national, l'une
des plus grandes figures de l'histoire du
Sénégal.
En 1850, El Hadj Omar, chef de la
confrérie Tidjane, fonde un empire
islamique qui s’étend de Tombouctou au
Sénégal. Il est battu par la France en
1864, mais les Wolofs prennent le parti
de Tall dans un conflit qui dure trente
ans.

L'A.O.F.

Afrique-Occidentale française en 1919.


À partir de 1895, la création du
gouvernement général fait du Sénégal le
siège de l'A.O.F (Afrique-Occidentale
française). À l'époque la production
d'arachide représente 70% des
exportations. Saint louis et Gorée
péricliter( Gorée est trop exiguë, la rade
de Saint-Louis inadéquate, la barre et le
déplacement de la passe retardent les
navires), avant le coup de grâce, qui
donne à Dakar le rôle de capitale de
l'A.O.F en 1902, grâce à Émile Pinet-
Laprade, gouverneur du Sénégal, qui
tâche de la doter d'infrastructures dignes
d'une capitale, en particulier un port.
L'incompréhension entre Français et
Sénégalais s'intensifie, aggravée par la
création d'un impôt en 1901 (en quelle
monnaie payer dans cette économie de
troc?). Cette mesure déstabilise
l'économie de traite et accentue
l'opposition des Sénégalais. En 1914, ils
sont astreints à l'effort de guerre, qui
curieusement aura pour effet de lier les
Noirs à des Blancs non colons. Cette
année là, Blaise Diagne est le premier
député noir à l'Assemblée nationale
française. Le Sénégal participe de
nouveau à l'effort de guerre en 1940.
80.000 tirailleurs africains, dont un grand
nombre de Sénégalais sont envoyés au
front.
En Casamance, les Baïnounks, les
Manjaques et les Diolas habitent la zone
côtière tandis que la partie continentale
– unifiée au xiiie siècle sous le nom de
Gabou – est occupée par les
Mandingues. Au xve siècle, le roi de l'une
des tribus, les Kassas, donne son nom à
la région : Kassa-Mansa (le roi des
Kassas), mais, jusqu'à l'intervention
française, la Casamance reste une entité
hétéroclite, affaiblie par les rivalités
internes[59].
Vers l'assimilation ?

Tirailleur mort pour la France en octobre 1918 (Douaumont)

Blaise Diagne
Lamine Guèye

Citoyen français car natif de Gorée, l'une


des « quatre communes », Blaise Diagne
est le premier député africain élu à
l'Assemblée nationale française en 1914.
Lors du déclenchement de la Première
Guerre mondiale, il est nommé
Commissaire de la République de l’ouest
africain et chargé de la conscription des
tirailleurs[60]. Des troupes noires avaient
déjà été enrôlées auparavant[61], mais ce
conflit nécessite un effort particulier et la
démarche consiste à faire de cet
enrôlement « une affaire purement
indigène ». Au sein de l'AOF, c’est le
Sénégal qui semble avoir effectué l’effort
de guerre le plus important, avec 1,7 % de
la population, soit plus de
20 000 hommes[62]. Blaise Diagne
deviendra aussi sous-secrétaire d'État
aux colonies du cabinet Laval.

En 1919, certains troubles agitent Dakar.


Le tirailleur Cheikou Cissé, né au Soudan
et blessé pendant la guerre, est
condamné à la peine de déportation
perpétuelle par le conseil de guerre de
Dakar, et envoyé au bagne de Nouvelle-
Calédonie. Mort en 1933, il a fait l'objet
d'une lutte de la part des milieux
anticolonialistes français (dont le
Secours rouge international et la SFIC
communiste).

Député en 1945, le magistrat Lamine


Guèye donne son nom à la loi Lamine
Guèye du 25 avril 1946, plus tard intégrée
à la Constitution de la Quatrième
République, « étendant la citoyenneté
française aux indigènes des colonies
françaises ».

Cette assimilation est généralement


présentée comme une utopie ou un
mythe[63].

L'épopée de l'aviation

C'est à Bambey qu'est aménagée la


première base aérienne de l'AOF, à
proximité de la ligne de chemin de fer
Thiès-Kayes[64]. Le 13 juin 1911 le
premier avion – construit par Henry
Farman – survole la région et sidère ses
habitants.

Mais c'est surtout entre les deux guerres


que le Sénégal, du fait de sa position
géographique avancée, est associé à
plusieurs grandes pages de l'histoire de
l'aéronautique. En 1925 Jean Mermoz
vole sur la ligne Casablanca-Dakar. En
1926 Saint-Exupéry effectue du transport
de courrier sur des vols entre Toulouse et
Dakar pour le compte de la compagnie
Latécoère (future Aéropostale), une
expérience qu'il relate dans son roman
Courrier Sud. Le 10 mai 1927 Mermoz
inaugure la ligne Toulouse-Saint-Louis
sans escale. Le 16 janvier 1933 il relie
Dakar à Natal à une vitesse moyenne de
227 km/h. Le 7 décembre 1936 il quitte
Dakar à bord de La Croix du Sud, puis
s'abîme en mer.
Les batailles du rail

Les ouvriers du chemin de fer Dakar-


Saint-Louis se mettent en grève en 1920.
Une nouvelle grève des cheminots éclate
en 1926. Les employés de la Poste
prennent la relève l'année suivante. En
1935-37, de nouvelles grèves éclatent à
Dakar. Le 20 mars 1937[65], des décrets
du Front populaire autorisent la création
de syndicats noirs en AOF et leur
confèrent le droit de négocier des
conventions collectives.

À la même époque, l'expansion


importante de la culture de l'arachide se
fait sous un mode de monoculture, dans
le sillage de celle des compagnies du
chemin de fer, détenues par des
Européens, tout comme les huileries,
dont la plus importante est détenue par
le Danois Viggo Qvistgaard-Petersen.

Le 11 octobre 1947, des cheminots


maliens et sénégalais du chemin de fer
du Dakar-Niger se mettent en grève afin
d’obtenir les mêmes droits que les
cheminots français. Cette grève, qui va
durer plusieurs mois, est relatée par
Ousmane Sembène dans son roman Les
Bouts de bois de Dieu publié en 1960. En
1949, un Syndicat autonome des
cheminots de l’AOF est créé, par
sécession d'avec la CGT.
La Seconde Guerre mondiale

Articles détaillés : Bataille de Dakar et


Tirailleurs sénégalais.

Le cuirassé français Richelieu, impliqué dans la bataille de Dakar

Trois mois après l’appel lancé par le


Général de Gaulle le 18 juin 1940 et la
déclaration de Pétain du 22 juin, le
contrôle politique et militaire de l'AOF
constitue un véritable enjeu. Un
affrontement naval au large de Dakar,
connu sous le nom de bataille de Dakar
ou « opération Menace », oppose du 23
au 25 septembre 1940 de Gaulle et les
Alliés d'une part et les forces restées
fidèles au gouvernement de Vichy,
dirigées par le gouverneur-général
Boisson, d'autre part. C’est un échec
cuisant pour les forces franco-
britanniques. L'AOF, où la plupart des
entreprises sont détenues par des
Européens, comme les huileries
d'arachide détenues par le Danois Viggo
Qvistgaard-Petersen, obtiennent un
traitement de faveur du Régime de Vichy
sur le plan commercial mais finissent par
se rallier à de Gaulle en novembre 1942,
après le débarquement des Alliés en
Afrique du Nord.
Les Sénégalais font l'objet de multiples
formes de discrimination raciale, car le
régime de Vichy affirme clairement le
principe de supériorité de la race
blanche[66]. En outre leur niveau de vie se
détériore en raison des confiscations et
de l'arrêt des importations françaises.

Fresque à Dakar, commémorant le massacre de Thiaroye en 1944

Pendant toute la guerre, le Sénégal


fournit des tirailleurs à l'armée française.
Sur les 63 000 engagés en France en
1940, 24 000 sont morts ou portés
disparus au moment de l'Armistice[67].
Ceux qui reviennent du front ont du mal à
se réinsérer dans la société africaine et
n'obtiennent pas la reconnaissance qu'ils
espéraient. Le 30 novembre 1944, des
tirailleurs se mutinent à Thiaroye,
réclamant l’égalité de solde et de prime
de démobilisation avec les soldats
français. La répression fait 35 morts et
de nombreux blessés. Cette page
tragique a été portée à l'écran par le
réalisateur Ousmane Sembène dans
Camp de Thiaroye, un long métrage de
1988.

En Casamance, la prêtresse
charismatique Aline Sitoé Diatta incarne
la résistance contre la domination
coloniale et milite pour le refus de
contribuer à l'effort de guerre exigé, mais
elle est arrêtée et déportée en 1942.

Créé initialement en 1939, juste avant la


Seconde Guerre mondiale, de fait le franc
CFA naît officiellement le
26 décembre 1945, jour où la France
ratifie les accords de Bretton Woods et
procède à sa première déclaration de
parité au Fonds monétaire international
(FMI). Il signifie alors « franc des
colonies françaises d'Afrique ».
La marche vers
l'indépendance
Article connexe : Décolonisation de
l'Afrique.

Drapeau de la Fédération du Mali (1959-1960) - Masque Kanaga

La Seconde Guerre mondiale contribue à


une prise de conscience qui ouvre la voie
à une autonomie progressive des
colonies, puis aux indépendances[68].
L’Empire colonial français cède d’abord la
place à l’Union française en 1946 qui
confère au Sénégal un statut de territoire
d'outre-mer. Ces avancées sont pourtant
jugées insuffisantes et la montée de
l’anticolonialisme dans de nombreux
pays aboutit au vote de la loi-cadre du 23
juin 1956 qui permet au gouvernement
de modifier le statut de ces territoires.
Comme d’autres, le Sénégal conquiert
une autonomie accrue, ainsi que le
suffrage universel pour les hommes et
les femmes.

Premier gouvernement du Sénégal (1960)


En 1958, après son retour dans l’arène
politique à la suite du putsch d’Alger, le
général de Gaulle propose un projet de
constitution soumis à un référendum
dans tous les États africains. Lors du
référendum constitutionnel du
28 septembre 1958, 97,2 % des
Sénégalais optent pour le statut d'État
membre dans le cadre de la
Communauté et le pays se dote d'une
constitution proche du modèle français.

L'éphémère Fédération du Mali


Soucieux de préserver l’unité régionale, la
République soudanaise (actuel Mali) et le
Sénégal fusionnent en avril 1959 pour
former la Fédération du Mali[69], qui
devient complètement indépendante le
20 juin 1960 et dont la capitale est Dakar.
Cette indépendance est la conséquence
des transferts de pouvoirs convenus
dans l'accord signé en France le
4 avril 1960. Un déséquilibre économique
et des rivalités personnelles provoquent
le démembrement de la fédération le
20 août 1960. Le Sénégal et le Mali
déclarent leur indépendance et entrent
séparément à l’ONU le
28 septembre 1960.
Le Sénégal adopte un régime
parlementaire. Mamadou Dia est le
Président du Conseil. Léopold Sédar
Senghor, alors poète de renommée
mondiale, est lui président de la
République. Pour rappel, ils avaient
fondés ensemble l’Union progressiste
sénégalaise (UPS).

Crise politique de décembre 1962


24 novembre 1960 - Réception au Palais de la République du Sénégal - (de gauche à droite) x, Général Fall, Valdiodio
N'diaye, Mamadou Dia, Léopold Sédar Senghor

Article détaillé : Crise politique de


décembre 1962 (Sénégal).

Alors que le Président du Conseil,


Mamadou Dia, incarne le sommet de
l’État dans un système parlementaire
bicéphale de type quatrième République
(la politique économique et intérieure
pour lui, la politique extérieure pour
Senghor), ses relations avec le Président
de la République s’enveniment peu à peu.
Dia milite pour une rupture plus nette
avec la France et prépare une sortie
planifiée de l'économie arachidière. Cette
volonté, exprimée déjà en 1961 dans un
ouvrage, heurte les intérêts français et
inquiète les puissants marabouts qui
interviennent dans le marché de
l’arachide et ont profité de l'expansion
importante de la culture de l'arachide
dans les années 1940 et 1950.

Dans un discours sur « les politiques de


développement et les diverses voies
africaines du socialisme » prononcé le
8 décembre 1962 à Dakar, le Président
du Conseil Mamadou Dia prône le « rejet
révolutionnaire des anciennes
structures » et une « mutation totale qui
substitue à la société coloniale et à
l’économie de traite une société libre et
une économie de développement ». Cette
déclaration, à caractère souverainiste,
motive Senghor à demander à ses amis
députés de déposer une motion de
censure contre le gouvernement[70].

Jugeant cette motion irrecevable,


Mamadou Dia tente d'empêcher son
examen par l'Assemblée nationale au
profit du Conseil national du parti, en
faisant évacuer la chambre le 17
décembre et en faisant empêcher son
accès par la gendarmerie. Malgré ce qui
est qualifié de « tentative de coup d'État »
et l'arrestation de quatre députés, la
motion est votée dans l'après-midi au
domicile du président de l’Assemblée
nationale, Lamine Guèye.
Mamadou Dia est arrêté le lendemain par
un détachement de paras-commandos,
avec quatre autres ministres, Valdiodio
N'diaye, Ibrahima Sar, Joseph Mbaye et
Alioune Tall. Ils sont traduits devant la
Haute Cour de justice du Sénégal du 9 au
13 mai 1963 ; alors que le procureur
général ne requiert aucune peine, ils sont
condamnés à 20 ans d’emprisonnement
au centre spécial de détention de
Kédougou (Sénégal oriental).

Le procureur général de l'époque,


Ousmane Camara, revient sur le
déroulement du procès dans une
autobiographie publiée en 2010 : « Je
sais que cette haute cour de justice, par
essence et par sa composition, (ndlr : on y
retrouve des députés ayant voté la motion
de censure), a déjà prononcé sa sentence,
avant même l’ouverture du procès (...) La
participation de magistrats que sont le
Président (Ousmane Goundiam), le juge
d’instruction (Abdoulaye Diop) et le
procureur général ne sert qu’à couvrir du
manteau de la légalité une exécution
sommaire déjà programmée »[71].

Lors de leur incarcération, des


personnalités comme Jean-Paul Sartre,
le pape Jean XXIII ou encore François
Mitterrand demandent leur libération.
Mais Senghor reste sourd jusqu'en mars
1974, année à laquelle il décide de les
gracier et de les libérer. Ils sont
amnistiés en avril 1976, un mois avant le
rétablissement du multipartisme au
Sénégal. Parmi leurs avocats durant
cette période, on compte Abdoulaye
Wade et Robert Badinter.

Aujourd'hui encore cet épisode


dramatique de l'Histoire du Sénégal reste
un sujet délicat car beaucoup
considèrent cet événement comme la
première véritable dérive politicienne du
régime Senghorien, dans un pays qui
passait alors pour un modèle de
démocratie.
L'hégémonie du Parti socialiste

Le 7 mars 1963 une nouvelle constitution


est adoptée par référendum, instaurant
un régime présidentiel qui attribue tous
les pouvoirs au chef de l’État et fait la
part belle à l’UPS, le parti dominant, voire
unique[72].

Le Sénégal s’engage peu à peu dans la


voie de l’économie mixte et joue un rôle
significatif dans le domaine
diplomatique, notamment en négociant
avec l’Afrique du Sud. Organisé à Dakar
en 1966 à l'initiative du chef de l'État de
l'époque, le président Senghor, le premier
Festival mondial des arts nègres affirme
pour la première fois la négritude de
façon solennelle et festive.

Le 14 juin 1966, l'UPS – le parti du


pouvoir – fusionne avec le Parti du
rassemblement africain (PRA), alors seul
parti d'opposition légal. Une nouvelle
révision de la constitution est effectuée
le 20 juin 1967.

Senghor est réélu le 25 février 1968


(personne ne s'était présenté contre lui).
La situation est similaire pour les
élections législatives où seul une liste se
présente, celle de l’UPS. Néanmoins, la
situation économique est mauvaise et
des troubles sociaux éclatent,
notamment à l’Université, sans rapport
avec les événements de mai 68 en
France[73]. Un mot d’ordre de grève
générale est même lancé, mais le
gouvernement parvient à enrayer le
mouvement[74]. Les étudiants se
remettent en grève en avril-juin 1969.
L'état d'urgence est proclamé le 11 juin et
Senghor prend conscience de la
nécessité de démocratiser le pays[73]. La
révision constitutionnelle du
26 février 1970 met en place un régime
présidentiel plus modéré et crée un poste
de Premier ministre qui est confié à
Abdou Diouf. La sécheresse de 1972
provoque de nouveaux troubles sociaux,
et l’agitation augmente fortement dans
les milieux scolaire et universitaire[75].
Cependant, Senghor remporte l’élection
présidentiel du 28 janvier 1973 avec 97 %
des suffrages et Abdou Diouf reste
Premier ministre. En juillet 1974 la
fondation du Parti démocratique
sénégalais (PDS) est autorisé. Son
dirigeant est Abdoulaye Wade. De plus,
plusieurs prisonniers politiques, dont
Majhemout Diop, sont libérés.

La révision constitutionnelle de 1976[76]


n'autorise que trois partis politiques,
nécessairement rattachés à l’une des
trois idéologies suivantes : démocratie
libérale, démocratie socialiste,
communisme ou marxisme-léninisme, et
désigne le Premier ministre comme
successeur du Président en cas de
défection de celui-ci. Les autres partis
existants luttent pour obtenir leur
reconnaissance officielle. Le
26 février 1978 Senghor est réélu pour la
cinquième fois avec 82,5 % des voix. Son
parti, l’UPS qui après son adhésion à
l’Internationale socialiste est devenu le
Parti socialiste (PS), l’emporte avec un
score comparable devant le Parti
démocratique sénégalais (PDS) de
Abdoulaye Wade. Le troisième parti, le
Parti africain de l'indépendance (PAI),
conduit par Majhemout Diop, n’obtient
aucun siège à l’Assemblée nationale.
Abdou Diouf demeure premier ministre.
La Constitution est modifiée une sixième
fois le 28 décembre 1978[77]. Aux côtés
du français, langue officielle, six langues
nationales sont désormais reconnues : le
diola, le malinké, le poular, le sérère, le
soninké et le wolof. Un quatrième parti
politique est autorisé. le Mouvement
républicain sénégalais (MRS) de
Boubacar Guèye incarne alors le courant
conservateur.

Vers le pluralisme et la démocratie

Article détaillé : Confédération de


Sénégambie.
En décembre 1980 Senghor annonce sa
démission et, conformément à la
Constitution, désigne comme son
successeur Abdou Diouf qu’il a préparé à
cette fonction de longue date. Le
caractère exceptionnel – en Afrique,
voire dans le monde – d’un retrait
volontaire en cours de mandat
présidentiel a été maintes fois souligné.
Habib Thiam est nommé Premier
ministre.

De fait cet héritage n’est pas de tout


repos. Un incident dans une école de
Ziguinchor dégénère[78] et l’agitation
gagne les milieux de l’enseignement
dans tout le pays. Par ailleurs la situation
économique est particulièrement
critique, en raison de phénomènes
naturels, de la conjoncture internationale,
mais aussi d’erreurs de gestion
imputables au gouvernement.

Abdou Diouf prend ses fonctions le


1er janvier 1981 et promet le pluralisme
politique et la consolidation de
l’ouverture démocratique. Dès le mois
d’avril, la limitation du nombre des partis
est abrogée. Le Code électoral est aussi
remanié. Un scrutin mixte est adopté
pour les législatives et le nombre de
députés passe de 100 à 120.
Sénégal
Gambie

Abdou Diouf réduit aussi les


interventions du gouvernement dans
l’économie et élargit les engagements
diplomatiques du Sénégal, en particulier
avec les autres pays en développement.

Lorsque le Président gambien Dawda


Jawara est victime d'un putsch le
30 juillet 1981, l'armée sénégalaise se
porte à son secours et rétablit la
situation en quelques jours. En décembre
de la même année, Abdou Diouf signe
avec Dawda Jawara un traité constituant
la Confédération de Sénégambie, une
union avec la Gambie dont le principe
était posé depuis l’indépendance. Mais
son application est suspendue en
septembre 1989.

Lui-même sera réélu en 1983, 1988 et


1993, même si son score s’effrite à
chaque consultation, passant de 84 à 73,
puis à 58 % des suffrages. D'abord perçu
comme un héritier, Abdou Diouf joue
pleinement son rôle. Musulman, alors
que son prédécesseur était catholique, il
bénéficie du soutien des puissantes
confréries.
D'abord reconduit le 27 février 1983,
Abdou Diouf supprime quelques
semaines plus tard le poste de Premier
ministre. L'agitation estudiantine reprend
en février 1987.

Lors de l’élection présidentielle du


28 février 1988 Abdou Diouf est encore
réélu à une large majorité et le même
jour le Parti socialiste remporte
également les élections législatives. La
régularité de ces consultations
électorales est mise en doute par
l’opposition et des émeutes éclatent dès
le lendemain. L’état d’urgence est
proclamé et MeAbdoulaye Wade,
président du PDS, est emprisonné.
Le 7 avril 1991 le poste de Premier
ministre est rétabli et Habib Thiam
revient aux commandes. Un nouveau
code électoral est adopté le
20 novembre 1991. Lors de la création
d’un gouvernement d’union nationale en
1991, Abdou Diouf associe son rival
Abdoulaye Wade à l’exercice du pouvoir,
ce qui lui permet de remporter l'élection
présidentielle du 21 février 1993. Le Parti
socialiste enlève 84 sièges sur 120 lors
des élections législatives du 9 mai 1993.
La bipolarisation de la vie politique
sénégalaise se confirme.

Le lendemain de la publication officielle


des résultats, soit le 15 mai 1993, Me
Babacar Sèye, vice-président du Conseil
constitutionnel et ancien maire de Saint-
Louis, est assassiné dans des conditions
mystérieuses qui laissent planer
aujourd'hui encore des doutes sur les
éventuels commanditaires d'un tel
forfait[79].

Certains parlent alors du Sénégal comme


d'une « semi-démocratie »[80]. D'autres,
comme l'historien Mamadou Diouf,
pensent que le modèle sénégalais,
souvent érigé en « parangon de la
démocratie », a en réalité échoué[81] : le
gouvernement n'a pas su contrôler
l'évolution politique et sociale du pays,
empêcher les violences commises
contre la population mauritanienne ni
mettre un terme à la guerre civile en
Casamance.

Le franc CFA est dévalué de 50 % le


12 janvier 1994. Des émeutes éclatent à
l'université de Dakar, à tel point que
l'année 1993-94 est finalement annulée.

Cependant la décentralisation fait un


grand pas lorsque sont adoptés le
1er février 1996 les principaux textes sur
la régionalisation et le transfert de
compétences aux différentes
collectivités territoriales et à leurs
organes[82]. Les élections régionales,
municipales et rurales des 24 et
29 novembre 1996 se soldent par une
large victoire du Parti socialiste qui
obtient aussi la majorité absolue aux
élections législatives du 24 mai 1998.
Une alternance politique ne semble guère
envisageable alors.

Lorsqu'en juin 1998 un soulèvement


militaire plonge la Guinée-Bissau dans la
guerre civile, des troupes sénégalaises y
sont envoyées en renfort, ce qui
n'empêchera pas son Président d'être
renversé l'année suivante.

Le conflit en Casamance

Article détaillé : Conflit en Casamance.


Peu enclins à la soumission, les
Casamançais[83], le plus souvent
d'origine diola, ont déjà résisté à
l'islamisation, à l'esclavagisme et aux
tentatives de mainmise de
l'administration coloniale française. Or la
promesse d'autonomie prêtée au
président Senghor dans les années
1960[84] tarde à se concrétiser et la
région, surnommée le « grenier du
Sénégal », se sent plus que jamais
pénalisée par son enclavement naturel –
à la fois exploitée et négligée par le
pouvoir central. Les tensions latentes
éclatent au grand jour après le retrait de
Senghor (Sérère et catholique) en 1981.
Un premier incident se produit lors d'une
manifestation indépendantiste à
Ziguinchor le 26 décembre 1982, puis un
autre, plus grave, le 6 décembre 1983, qui
se solde par la mort de trois gendarmes
et plusieurs blessés.

Mise en garde contre les mines antipersonnel à Oussouye

Des affrontements entre un groupe


séparatiste, le Mouvement des forces
démocratiques de Casamance (MFDC),
installé dans le sud de la Casamance, et
les forces gouvernementales se
succèdent alors pendant une vingtaine
d'années, faisant plusieurs centaines de
victimes au total. Des milliers de mines
antipersonnel sont aussi enfouies dans
le sol, entraînant l'exode des populations
et l'arrêt brutal du tourisme qui avait
pourtant connu un essor remarquable
dans les années 1970.

Après l'échec de plusieurs cessez-le-feu


en 1991, 1993 et 1999, un nouvel accord
est signé à Ziguinchor le
30 décembre 2004 entre le ministre de
l'Intérieur Ousmane Ngom et l'abbé
Augustin Diamacoune Senghor, chef du
MFDC. Celui-ci meurt deux ans plus tard,
tandis que les factions rebelles
continuent de s'entre-déchirer.

Dans l'intervalle le déminage et la


reconstruction de la région se
poursuivent et les touristes y reviennent
peu à peu, mais des incidents ou des
accidents continuent de se produire
ponctuellement[85].

La crise entre le Sénégal et la


Mauritanie

Article détaillé : Conflit sénégalo-


mauritanien.

Entre 1989 et 1991 les deux pays


riverains du fleuve Sénégal sont
impliqués dans un conflit qui puise
notamment ses sources dans un
affrontement ethnique de longue date,
une économie régionale perturbée par la
construction des barrages de l'OMVS:
barrage de Diama et barrage de
Manantali] et des années de sécheresse,
ainsi que des conflits d'intérêts entre
agriculteurs et éleveurs nomades[86].

Les premiers incidents frontaliers


significatifs éclatent en avril mai-juin
1989. Peu après les commerçants
mauritaniens de Dakar sont pillés et les
Sénégalais de Nouakchott subissent de
graves violences. Les deux pays décident
de rapatrier leurs ressortissants.
Cette crise se solde par la rupture des
relations diplomatiques entre le Sénégal
et la Mauritanie qui ne seront renouées
que le 3 avril 1992, des dizaines de
milliers de victimes dans les deux pays,
des milliers de réfugiés de part et d'autre,
dont beaucoup attendent encore leur
retour, sans parler des répercussions non
négligeables sur la politique intérieure
sénégalaise. Elle marque durablement
les relations entre les différentes
communautés.

Les débuts du xxie siècle

Porté par son slogan sopi (changement


en wolof), l'opposant de longue date
Abdoulaye Wade, chef de file du Parti
démocratique sénégalais, remporte
l'élection présidentielle du 19 mars 2000,
avec 58,5 % des suffrages au second
tour, devant le président sortant Abdou
Diouf. Le 9 décembre 2000 le Sénat et le
Conseil économique et social sont
supprimés.

En 2001 une nouvelle constitution réduit


le mandat présidentiel de 7 à 5 ans.
L'Assemblée nationale – au sein de
laquelle le Parti socialiste est majoritaire
– est dissoute le 5 février 2001. 25
formations politiques sont autorisées à
participer aux élections législatives
anticipées. Pour la première fois au
Sénégal, un parti écologiste, Les Verts,
entre en lice dans une consultation
électorale, mais n'obtient aucun siège.

À la suite de la démission de Moustapha


Niasse, la juriste Mame Madior Boye est
la première femme à occuper les
fonctions de Premier ministre dans le
pays, du 3 mars 2001 au
4 novembre 2002. Les élections
législatives du 12 mai 2001 voient la
victoire de la coalition Sopi proche du
président Wade, ce qui permet à 9
nouveaux ministres d'entrer au
gouvernement, renforçant ainsi le poids
du PDS. Quelques jours plus tard, 10
partis d'opposition s'unissent pour créer
un « Cadre permanent de concertation »
(CPC). Le 25 août 2001 25 partis créent
cette fois une structure de soutien à
l'action du président Wade :
« Convergence des actions autour du
Président en perspective du 21e siècle »
(CPC). Le 15 février 2002 la création
d'une Commission électorale nationale
autonome (CENA) est décidée, en
remplacement de l'Observatoire national
des élections (ONEL). Elle prendra ses
fonctions en 2005.
Monument dédié aux victimes du Joola à Ziguinchor

Le 26 septembre 2002 le Sénégal vit une


tragédie nationale avec le naufrage du
Joola, le ferry qui reliait Dakar à
Ziguinchor en Casamance. Plus de
1 800 passagers y perdent la vie. Les
négligences constatées suscitent une
forte rancœur à l’égard des pouvoirs
publics[87]. La région, déjà affectée par
son enclavement, perd sa liaison
maritime pendant trois ans et l'île de
Karabane, ancienne escale, ne peut plus
compter que sur les pirogues.

Ce drame n'est pas sans conséquences


sur la carrière de Mame Madior Boye qui
est remplacée par Idrissa Seck, maire de
Thiès et numéro deux du Parti
démocratique sénégalais (PDS). Seck
sera Premier ministre du
4 novembre 2002 au 21 avril 2004. Son
ministre de l'Intérieur Macky Sall lui
succède lorsqu'il tombe en disgrâce en
raison de ses responsabilités dans la
gestion des chantiers de Thiès et peut-
être de ses ambitions nationales.

Abdoulaye Wade est facilement réélu


lors de l’élection présidentielle de 2007,
et malgré le mot d'ordre de boycott de
l'opposition lors des élections
législatives consécutives, il dispose
d’une majorité écrasante à l'Assemblée
nationale et au Sénat, rétabli en début
d'année.

Le président Wade (deuxième à droite) au sommet du G8 en 2007

Le Président mène une politique libérale


ouvertement revendiquée qui donne
certains résultats[88]. En effet le Sénégal
devient une terre d’élection pour les
investisseurs d’Europe, mais aussi des
émirats du Golfe – c'est le cas de Dubaï
Ports World qui enlève l’exploitation du
port de Dakar –, du Brésil, de Chine,
d’Iran ou d’Inde – par exemple avec le
géant mondial de la sidérurgie, Arcelor
Mittal. Abdoulaye Wade appelle
également à la création d’États-Unis
d’Afrique et de grands travaux
d’infrastructures ont été lancés en vue du
11e sommet de l’Organisation de la
conférence islamique (OCI) qui s’est tenu
à Dakar en mars 2008.

Mais la politique gouvernementale


essuie aussi des revers, comme
l’inexorable recul du secteur agricole
(arachide, coton…), l’effondrement de
l’industrie chimique en 2006, le
développement insuffisant du secteur
tertiaire ou l’engorgement persistant de
la capitale. Le pays reste très dépendant
de l’aide extérieure, notamment des
subsides envoyés par l’importante
diaspora sénégalaise. Le ralentissement
de la croissance et un taux de chômage
élevé poussent bien des jeunes
Sénégalais à l’émigration, parfois au péril
de leur vie. L’augmentation du coût de la
vie, notamment liée à la hausse des
cours du pétrole, suscite des
manifestations de rue en novembre
2007.

Beaucoup[89] dénoncent aussi une dérive


autoritaire du pouvoir, – guère tempérée
par un Premier ministre généralement
présenté avant tout comme un
technocrate[90], Cheikh Hadjibou
Soumaré –, et qui laisse une marge de
manœuvre réduite à l’opposition, ainsi
qu’aux médias, pour la plupart solidaires
de l’action présidentielle. La question de
la future succession d’Abdoulaye Wade,
réélu à 80 ans, apparaît en filigrane dans
le débat politique actuel, alimenté
notamment par les spéculations sur les
intentions de son fils Karim Wade[91].

Lors des élections locales du


22 mars 2009, le PDS, parti au pouvoir,
essuie un sérieux revers dans la plupart
des grandes villes dont Dakar convoité
par Karim Wade, au profit de la coalition
d'opposition Bennoo Siggil Senegaal.
Après la démission de Cheikh Hadjibou
Soumaré le 30 avril 2009, Souleymane
Ndéné Ndiaye est nommé Premier
ministre.

Macky Sall succède à Abdoulaye Wade


en 2012, et est réélu pour un deuxième
mandat présidentiel en 2019[92]. À
propos de cette réélection présidentielle
en 2019, Elena Valenciano, députée
européenne participant à une mission
d'observation du scrutin, où deux des
principaux concurrents du vainqueur ont
été déclarés inéligibles, a salué « la
maturité démocratique du peuple
sénégalais » évoquant « un scrutin calme
et transparent, avec une forte
mobilisation des électeurs, malgré un
blocage du dialogue politique et un
manque de confiance entre opposition et
majorité »[93]. Quant à Macky Sall, dans
son discours d'investiture le 2 avril 2019,
il met l'accent sur le bilan économique de
son premier mandat, et promet « stabilité
et continuité » pour son deuxième
mandat[92].

Voir aussi

Articles connexes

Groupes ethniques du Sénégal,


Langues au Sénégal
Chronologie du Sénégal
Histoire de l'Afrique
Colonie du Sénégal (1626-1946)
Traites négrières
Anciens empires et royaumes de
l'actuel Sénégal
Tekrour : royaume (800–1285)
Fouta-Toro : royaume (avant 850-
1890)
Waalo : royaume (1287-1855)
Royaume de Galam, soninké
Djolof : empire Wolof / Sérère
(1350-1549)
Sine : royaume Sérère (1350-1969)
Saloum : royaume Sérère (1493-
1969)
Baol : royaume Wolof / Sérère
(1549-1894)
Cayor : royaume Wolof (1566-
1886)
Histoire de la Gambie, de la Mauritanie,
du Mali, de la Guinée, de la Guinée-
Bissau
Politique au Sénégal

Bibliographie

Ouvrages anciens (dont récits de


voyage)

Michel Adanson, Histoire naturelle du


Sénégal. Coquillages. Avec la relation
abrégée d’un voyage fait en ce pays
pendant les années 1749, 50, 51, 52 et
53, Paris, 1757, réédité partiellement
sous le titre Voyage au Sénégal,
présenté et annoté par Denis Reynaud
et Jean Schmidt, Publications de
l'université de Saint-Étienne, 1996.
Stanislas, chevalier de Boufflers,
Lettres d’Afrique à Madame de Sabran,
préface, notes et dossier de François
Bessire, s. l., Babel, 1998, 453 p. (coll.
Les Épistolaires)
Marie Brantôme, Le Galant exil du
marquis de Boufflers, 1786
Jean Baptiste Léonard Durand, Voyage
au Sénégal 1785-1786, Paris, Agasse,
1802.
Georges Hardy, La mise en valeur du
Sénégal de 1817 à 1854, Paris, Larose,
1921, XXXIV + 376 p. (Thèse de
Lettres)
André Charles, marquis de La Jaille,
Voyage au Sénégal pendant les années
1784 et 1785, avec des notes jusqu’à
l’an X par P. Labarthe, Paris, Denter,
1802.
Saugnier, Relation des voyages de
Saugnier à la côte d’Afrique, au Maroc,
au Sénégal, à Gorée, à Galam, publiée
par Laborde, Paris, Lamy, 1799.
René-Claude Geoffroy de Villeneuve,
L’Afrique ou Histoire, mœurs, usages et
coutumes des Africains : le Sénégal,
orné de 44 planches exécutées la
plupart d’après des dessins originaux
inédits faits sur les lieux, Paris, Nepveu,
1814.
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Londres, SOAS, 1983, 405 p. (thèse)
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Tamsir Ousmane Sall, Les Cahiers de
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Gorée, Dakar, Karthala, 1999, 344 p.
(ISBN 2865373932)
Tidiane N'Diaye, "Mémoire d'Errance"
La résistance : Lat - Dior, Alboury
N'Diaye, Elhadji Omar, Cheikh
Ahmadou Bamba, Éditions A3,245 P,
Paris, 1998.206 P.
(ISBN 2-84436-000-9)
Tidiane N'Diaye, "L'Eclipse des Dieux"
Chap : Castes et servage au Sénégal,
Éditions Du Rocher, Paris, 2006, 317 p.
Charles Uyisenga, La participation de la
colonie du Sénégal à l’effort de guerre
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1978, 216 p. (mémoire de maîtrise)
Nicole Vaget Grangeat, Le Chevalier de
Boufflers et son temps, étude d'un
échec, Paris, Nizet, 1976
Baïla Wane, Le Conseil colonial du
Sénégal, 1920-1946, Paris, université de
Paris-VII, 1978, 20 p. (diplôme d’études
approfondies).

Filmographie

La Page d'Histoire, série documentaire


de Cheikh Tidiane Ndiaye, Mmn
Pictures, 2009-[94]

Notes et références
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Paris, 2007, p. 75
2. Une histoire de l'Afrique est-elle
possible ?, NEA, Dakar/Abidjan, 1975,
257 p. (Entretiens radiodiffusés
animés par Michel Amengual)
3. Ces références semblent relever le
plus souvent de la légende, si l'on en
croit Raymond Mauny, Les Siècles
obscurs de l'Afrique noire, Fayard,
Paris, 1970, p. 95-101
4. Denis Dominique Cardonne, Histoire
de l'Afrique et de l'Espagne sous la
domination des Arabes, composée
sur différens manuscrits arabes de la
Bibliothèque du roi (dédiée à
monseigneur le dauphin par M.
Cardonne, Saillant, Paris, 1765, 3
volumes
5. Simon-Pierre Ekanza, « Les sources
européennes de l’histoire de
l’Afrique noire du xve au xixe siècle.
Quelle méthodologie ? » (http://ww
w.histoire-afrique.org/article13.htm
l)  [archive], sur Histoire de l'Afrique
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e.org/)  [archive] (consulté le
2 juillet 2008)
6. Philippe David, « Présence des
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ouest-africain, Sépia, Saint-Maur-des-
Fossés, 2006, p. 44-51
7. Ibrahima Thioub, « L'École de Dakar
et la production d'une écriture
académique de l'histoire », dans
Momar-Coumba Diop, Le Sénégal
contemporain, Karthala, Paris, 2002,
p. 109-153
8. Hamidou Bocoum, « Trajectoires
archéologiques au Sénégal », dans
Momar-Coumba Diop, op. cit., p. 185-
214
9. Abdoulaye B. Ndiaye, « Insectes
destructeurs du patrimoine : le cas
des collections de l'IFAN-Ch. A. Diop
à Dakar », Senegalia, op. cit., p. 127-
131
10. Les Actes du colloque international
Traditions orales du Kaabu ont fait
l'objet d'un numéro spécial de
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octobre 1981. Voir notamment
l'article de Djibril Tamsir Niane, « Les
sources orales de l'histoire du Gabu »
[Ethiopiques - Revue negro-africaine
de littérature et de philosophie. (htt
p://www.refer.sn/ethiopiques/article.
php3?id_article=862)  [archive]
11. (en) Abdoulaye Camara, « Towards a
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Smithsonian Institution Press,
Washington, D.C. ; James Currey
Publishers, Londres, 1996, 178 p.
12. Sauf indications contraires, la trame
de cette partie s'appuie sur Ndiouga
Benga et Mandiomé Thiam,
« Préhistoire, protohistoire et
histoire », dans Atlas du Sénégal, op.
cit., p. 74
13. (en) Abdoulaye Camara, loc. cit., p. 83
14. Théodore Monod, « Sur la découverte
du Paléolithique ancien à Dakar »,
Bulletin du Comité d'études
historiques et scientifiques de l'AOF,
t. XXI, 1938, p. 518-519
15. Abdoulaye Camara et Bertrand
Dubosq, La préhistoire dans le Sud-
Est du Sénégal, Actes du 2e Colloque
de Kédougou, 18-22 février 1985,
Doc. du CRA du Musée de l'Homme
(Paris), n° 11, 1987, p. 19-48
16. Théodore Dagan, « Le Site
préhistorique de Tiémassas
(Sénégal) », Bulletin de l'Institut
français d'Afrique noire, 1956, p. 432-
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17. Cyr Descamps, « Quelques réflexions
sur le Néolithique du Sénégal », West
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1981, vol. 10-11, p. 145-151
18. Mandiomé Thiam, La céramique au
Sénégal : Archéologie et Histoire,
Université de Paris I, 1991, 464 p.
(thèse de doctorat)
19. « Le gisement du Cap Manuel »,
conférence de Cyr Descamps, en
ligne Gisement du Cap Manuel (htt
p://paleoassociation.ifrance.com/ma
nu/manu.html)  [archive]
20. (es) « Prehistoria de África:
Manifestaciones artísticas.
Esculturas. Senegal » Préhistoire de
l'Afrique (http://es.geocities.com/con
traandrocentrismo/afric.preh.htm
l)  [archive]
21. Marie-Amy Mbow, « Le site
archéologique du Khant (région de
Saint-Louis du Sénégal) : nouveaux
éléments », Présence africaine, 1998,
n° 158, p. 7-22
22. « Arrêté n° 12.09.2007 portant
publication de la liste des sites et
monuments historiques classés » (h
ttp://www.culture.gouv.sn/article.php
3?id_article=335)  [archive], sur
Ministre de la Culture et du
Patrimoine historique classé (http://
www.culture.gouv.sn/)  [archive],
12 septembre 2007 (consulté le
2 juillet 2008)
23. Guy Thilmans, Cyr Descamps et B.
Khayat, Protohistoire du Sénégal :
recherches archéologiques, tome 1 :
Les Sites Mégalithiques, IFAN, Dakar,
1980, 158 p.
24. Voir sa thèse de 3e cycle soutenue à
la Sorbonne en 1986, La Métallurgie
du fer au Sénégal et ses travaux des
années 1990 sur ce thème
25. Edmond Dioh et Mathieu Gueye,
« Les amas coquilliers de la lagune
de Joal-Fadiouth (région de Thiès) »,
dans Senegalia, op. cit., p. 323-328
26. Annie Ravisé, Contribution à l’étude
des Kjökkenmöddinger (amas
artificiels de coquillages) dans la
région de Saint-Louis, Dakar,
Université de Dakar, 1969 (mémoire
de Maîtrise)
27. (en) Olga Linares de Sapir, « Shell
middens of lower Casamance and
problems of Diola protohistory »,
West African Journal of Archaeology,
Oxford University Press, Ibadan,
1971, vol. I, p. 23-54
28. Amadou Abdoulaye Seck, « L'arche
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32. Aline Robert, « Les sources écrites
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Chronologie (http://www.histoire-afri
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45. Samba Lampsar Sall, Njajaan Njaay.
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1982, 157 p. (Mémoire de Maîtrise)
46. Jean Boulègue, Le grand Jolof, xiiie – 
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47. Gerti Hesseling, op. cit., p. 105
48. Ferdinand Édouard Buisson,
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d'instruction primaire, 1887, p. 442
49. Olivier Pétré-Grenouilleau, Les traites
négrières. Documentation
photographique, La Documentation
française, n° 8032, 2003
50. Joseph Roger de Benoist et
Abdoulaye Camara (et. al.), Histoire
de Gorée, Maisonneuve et Larose,
Paris, 2003, p. 12
51. Ce lieu correspond à la presqu'île du
Cap-Vert dans le Sénégal
d'aujourd'hui et non aux îles du Cap-
Vert qui ne seront découvertes qu'en
1456.
52. Le premier contact avec les
populations n'est pas très amical :
« Gomez Piriz, capitaine d'une
caravelle (…) posa un gâteau, un
miroir et une feuille de papier sur
laquelle il dessina une croix, et les
Noirs (…) brisèrent le gâteau et le
jetèrent au loin et avec des javelots
ils tirèrent sur le miroir jusqu'à ce
qu'il fût mis en pièces et déchirèrent
le papier. Gomez Piriz ordonna de
tirer sur eux avec des arbalètes et les
Noirs ripostèrent avec des flèches
empoisonnées et des javelotsCamara,
Histoire de Gorée, 2003, p.15 »
53. Joseph Roger de Benoist et
Abdoulaye Camara, op. cit., p. 15 et
139
54. Abbé David Boilat, « Notice sur
Tanguegueth ou Rufisque »,
Esquisses sénégalaises, Karthala,
Paris, 1984 (1re éd. 1853), p. 55
55. Christian Roche, Histoire de la
Casamance. Conquête et résistance :
1850-1920, Karthala, Paris, 1985 (1re
éd. 1976), p. 67
56. La date de 1617, citée par Olfert
Dapper dans Description de l'Afrique
contenant les noms, la situation & les
confins de toutes ses parties, leurs
rivières, leurs villes & leurs
habitations, leurs plantes & leurs
animaux : les mœurs, les coutumes,
la langue, les richesses, la religion &
le gouvernement de ses peuples :
avec des cartes des États, des
provinces & des villes, & des figures
en taille-douce, qui representent les
habits & les principales cérémonies
des habitants, les plantes & les
animaux les moins connus, W.
Waesberge, Boom et Van Someren,
Amsterdam, édition de 1686, p. 229,
est reprise dans de multiples
ouvrages. Peu plausible, compte tenu
de la date de création de la
Compagnie, elle est contestée par
deux historiens de Gorée : J.-R. de
Benoist et A. Camara, op. cit., p. 15-
18
57. Olfert Dapper, op. cit., p. 229
58. Wikisource : Article 10 du Traité de
Paris de 1763 Traité de Paris (1763)
59. Djibril Diop, Décentralisation et
gouvernance locale au Sénégal.
Quelle pertinence pour le
développement local ?, L'Harmattan,
Paris, 2006, p. 29
60. Babacar Fall, « Effort de guerre et
travail forcé en AOF : 1914-1918 », Le
Travail forcé en Afrique Occidentale
Française (1900-1946), Karthala,
2000, p. 125
61. Voir la thèse d'État de Pierre Gentil,
Les troupes du Sénégal, 1816-1890,
université de Paris, 1978, 545 p.
62. B. Fall, Le travail forcé en AOF, op.
cit., p. 128
63. Voir notamment G. Hesseling, « Le
mythe de l'assimilation », op. cit., p.
129-136
64. René Chambe, Histoire de l'aviation,
Flammarion, 1958, p. 152
65. Léopold Dossou, « Les travailleurs
salariés en AOF : adaptations
structurelles et socio-politiques. Le
cas du Bénin » (http://tekrur-ucad.ref
er.sn/IMG/pdf/06S2DOSSOU.pd
f)  [archive], sur Université Cheikh
Anta Diop (http://tekrur-ucad.refer.s
n/)  [archive] (consulté le
2 juillet 2008)
66. Gerti Hesseling, op. cit., p. 152-153
67. Marianne Cornevin, Histoire de
l'Afrique contemporaine. De la
Deuxième Guerre mondiale à nos
jours, Payot, Paris, 1978 (2e édition),
p. 80
68. « Sur la voie de l'indépendance » in
Gerti Hesseling, op. cit., p. 151-187
69. Gerti Hesseling, op. cit., p. 173-175
70. Roland Colin, Sénégal notre pirogue,
au soleil de la liberté, Paris, Présence
Africaine, 2007, 405 p.
(ISBN 978-2-7087-0782-5 et
2-7087-0782-5)
71. Ousmane Camara, Mémoires d'un
juge africain. Itinéraire d'un homme
libre, Paris, Karthala, 2010, 312 p.
(ISBN 978-2-8111-0389-7, lire en
ligne (https://books.google.com/boo
ks?id=WwWJ4sV3ngEC&printsec=fro
ntcover)  [archive]), p. 122
72. Gerti Hesseling, op. cit., p. 256
73. Abdoulaye Bathily et Francis
Kpatindé, « Mai 68 a contraint
Senghor à accepter le pluralisme
politique », Le Monde,‎8 mai 2018
(lire en ligne (https://www.lemonde.f
r/afrique/article/2018/05/08/abdoul
aye-bathily-mai-68-a-contraint-sengh
or-a-accepter-le-pluralisme-politique_
5296075_3212.html#sucZdh0qgA41
7CaJ.99)  [archive])
74. Gerti Hesseling, op. cit., p. 262
75. Gerti Hesseling, op. cit., p. 270
76. Gerti Hesseling, op. cit., p. 274
77. Gerti Hesseling, op. cit., p. 282
78. Gerti Hesseling, op. cit., p. 286
79. Voir par exemple : Tidiane Kassé,
Assassinat de Me Seye : enquête sur
un complot, Imprimerie Saint-Paul,
1995, 119 p. ; Abdou Latif Coulibaly,
Sénégal. Affaire Me Sèye : un
meurtre sur commande, L'Harmattan,
Paris, 2005, 211 p.
80. (en) Leonardo A. Villalon,
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Democracy: The Senegalese
Elections of 1993 », African Affairs,
vol. 93, n° 371, avril 1994, p. 163-193
81. Mamadou Diouf, « L'échec du modèle
démocratique du Sénégal, 1981-
1993 », Afrika Spectrum, n° 1,
1994/01, p. 47-64
82. Djibril Diop, « Le processus de
décentralisation après
l'indépendance », op. cit., p. 79-136
83. Christian Roche, Histoire de la
Casamance : Conquête et résistance
1850-1920, Karthala, 2000, 408 p.
84. Ce point fait l'objet de polémiques.
85. Rapport 2007 d'Amnesty
International Rapport 2007
d'Amnesty (https://www.amnesty.or
g/fr/region/africa/west-africa/s%C
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L’atlas de 174 pays, Le Monde, Hors-
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89. Notamment l'ancien premier ministre
Moustapha Niasse, octobre 2007,
« The building of a legacy », The
Africa Report, n° 9, janvier-mars
2008, p. 179
90. AFP, « Sénégal : un technocrate
nommé au poste de Premier
ministre » (http://www.jeuneafrique.c
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le 2 juillet 2008)
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Karim Wade ? », Jeune Afrique,
no 2454, du 20 au 26 janvier 2008, p.
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92. Marie Lechapelays, « Sénégal :
Macky Sall investi pour son
deuxième mandat », Le Point,‎
3 avril 2019 (lire en ligne (https://ww
w.lepoint.fr/afrique/senegal-macky-s
all-investi-pour-son-deuxieme-manda
t-03-04-2019-2305540_3826.php#xt
mc=macky-sall&xtnp=1&xtcr=
3)  [archive])
93. « Election présidentielle au Sénégal :
Macky Sall réélu au premier tour »,
Le Monde,‎28 février 2019 (lire en
ligne (https://www.lemonde.fr/afriqu
e/article/2019/02/28/au-senegal-le-p
resident-macky-sall-reelu-au-premier-
tour_5429513_3212.html)  [archive])
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2)  [archive]

Liens externes

Histoire de l'Afrique de l'Ouest. Sénégal


(http://www.histoire-afrique.org/rubriq
ue6.html?&limite=0&filtrepays=15
9)  [archive] (chronologie)
Archipo, la mémoire collective du
Sénégal (http://archipo.com)  [archive]
(archives politiques sonores en ligne)
« Les faux d'un historien du Sénégal »
(https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k
31411k/f419.table)  [archive] (article
de P. Cultru dans La Quinzaine
coloniale, jan-décembre 1910, p. 399-
402, à propos de la Nouvelle relation de
l'Afrique occidentale du père Labat)

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