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Chapitre 2

LES MATÉRIAUX DU BÉTON


PRÉCONTRAINT

Silmang I. S. TINE,
Cours Béton Précontraint
Ingénieur en Génie Civil
Master 2 Génie Civil
Introduction

Le béton précontraint exige l’emploi de matériaux de haute qualité, mis en


œuvre avec soin. Il permet de les utiliser sous des contraintes élevées,
notamment à la construction (c’est-à-dire au moment de la mise en tension
des câbles).

Ce chapitre donne les indications essentielles au calcul des structures en


béton précontraint.

On renvoie aux cours de béton armé (Eurocode 2) et aux normes pour le


détail des caractéristiques des matériaux.
I- BETON
Composition
Ciment PA
Eau
Granulats (Sable + Gravier)
Choisir un squelette compact + granulats de bonne qualité;
Adjuvants
Bonne Ouvrabilité + Malaxage facile : Plastifiants et super plastifiants
Temps de prise : Retardateurs et accélérateurs de prise et de durcissement.

Ajouts : Filler, fumée de silice


Améliorer la compacité de la pâte cimentaire et du squelette granulaire
dans le but d’augmenter la résistance du béton.
I- BETON
Le béton doit également être de très bonne qualité
 Tant qu’il n’est pas précontraint Risque de fissuration

Le risque est du à l’effet de la gêne qu’apportent les coffrages au retrait du


béton. Pour éviter cela, il faut mettre ce béton en précontrainte très tôt
alors que, jeune encore, il présente une résistance limitée

Le béton doit donc être de haute résistance et acquérir celle-ci très vite
 Le béton est trop sollicité au moment de la mise en tension :

En section courante : car la précontrainte a sa valeur maximale (les pertes


n’étant pas encore effectuées)

Localement : sous ancrages, zones où s’exerce un effort très concentré.


Dans le but de limiter la sollicitation du béton à jeune âge, on tend
fréquemment les câbles après coulage du béton en plusieurs phases successives :

 Du tiers à la moitié des câbles à 7j environ pouvoir décintrer la poutre qui


peut maintenant supporter son poids propre.

 Le reste à une date généralement comprise entre 15 et 30 j après coulage.

 De plus, on dispose souvent les ancrages dans une pièce d’about préfabriquée
en béton fretté et suffisamment âgé pour pouvoir résister aux efforts localisés
sous ancrages

De toute façon, la mise en précontrainte constitue pour le béton une épreuve


préalable déterminante (car en vraie grandeur) qui ne lui pardonnerait pas une
éventuelle médiocrité.
I.1. Résistance mécanique du béton
I.1.1- Résistance en compression
La résistance caractéristique à la compression fck , est définie comme la valeur de la
résistance mécanique afin que 95 % des échantillons aient une résistance supérieure à cette
valeur calculée et que 5 % des échantillons aient une résistance inférieure à cette valeur
calculée.

Cette valeur est nommée valeur caractéristique ou « résistance au fractile de 5 % »

Les classes de résistance du présent code sont basées sur la résistance caractéristique
mesurée sur cylindre ou cube, fck, déterminée à 28 jours, compatible avec une valeur
maximale Cmax = C90/105 selon l’ Annexe Nationale française.

fck,cyl = 12 à 90 MPa sur cylindre


Résistance en compression du
Béton mesurée à 28j selon La NF
EN 12390.
fck,cub = 15 à 105 MPa sur cube
Couramment, en bâtiment, les bétons utilisés ont une Résistance variant en 25 et 50 MPa
L’essai de compression est effectué sur des éprouvettes de différentes formes :
 Cubes (150 mm d’arêtes et h = 300 mm)
 Cylindres (D = 160 mm , h = 320 mm) beaucoup plus utilisé au Sénégal.
La valeur moyenne de la résistance en compression du béton à 28j :
La valeur de la résistance de calcul en compression :
Si la résistance en compression du béton est déterminée à un âge t > 28 j :

Résistance de calcul pour fondations : cas des pieux coulés en place


sans tubage définitif:
I.1.2- Résistance en traction

La résistance
moyenne en traction f ctm 𝟐/𝟑
Pour Fck ≤ 50 MPa
𝒄𝒌
f ctm se déduit de f ck .
𝒄𝒎
𝒄𝒕𝒎 𝒄𝒌

En précontraint, en règle générale, seules les classes C25/30 et supérieures sont


admises.

𝒖𝒕𝒊𝒍𝒆 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝒍𝒆 𝒄𝒂𝒍𝒄𝒖𝒍 𝒅𝒖 % 𝒎𝒊𝒏𝒊𝒎𝒂𝒍𝒆 𝒆𝒏 𝒗é𝒓𝒊𝒇𝒊𝒄𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒅𝒆 𝒍'𝑬𝑳 𝒅𝒆 𝒇𝒐𝒓𝒎𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒅𝒆 𝒇𝒊𝒔𝒔𝒖𝒓𝒆𝒔

Résistance en
traction.
à utiliser pour :
 le calcul du moment de fissuration
 le calcul des effets des actions indirectes (avant fissuration
du béton).
 le calcul de l'armature minimale des éléments structuraux
Utilisation des valeurs de résistance en traction

pour la vérification de l'état-limite de formation des fissures (art. 4.2.1A3),


pour le calcul des contreflèches (art. 4.2.2A1.1),

pour le calcul de l'armature minimale des éléments structuraux.

Résistance de calcul en traction (clause 3.1.6 EC2)


Evolution de la Résistance en traction avec le temps (clause 3.1.2 EC2)
L'évolution du module d'élasticité avec le temps peut être estimée par :

Valeur de calcul du module d’élasticité du béton


I.1.3- Fluage du béton
Le fluage est une déformation lente et irréversible du matériau sous l’effet
d’une contrainte extérieure constante. Cette déformation différée se
poursuit pendant des décennies avec une vitesse décroissante pour
aboutir à une lente stabilisation.
Elle est non négligeable puisque pouvant représenter jusqu’à 2 fois les
déformations instantanées.

Le fluage est fonction de :


 La Maturité du béton (donc de la classe du ciment) lors du chargement

 La durée et de l’intensité de la charge

 L’humidité ambiante

 Dimensions de l’élément

 La teneur en eau et du dosage en ciment

 L’âge de mise en tension


Évaluation de la déformation de fluage
c
Si c  0,45 f ck t0   cc ,t 0    , t0 Fluage linéaire
Ec
t0 : est l’âge du béton au moment d’application de la contrainte de compression constante (âge au moment du chargement)

 , t0  : Coefficient de fluage final Ec 1,05Ecm : le module tangent

c
Si c >0,45 f ck t0   cc , t 0   k, t 0  Fluage non linéaire
Ec

avec k, t 0 , t 0 e 1,5k 0,45 : le coefficient de fluage théorique non-linéaire

  
1,5  c 0,45 
c
k  c  cc ,t 0  ,t 0  e  f cm t 0  
f cm t 0  Ec
I.1.4- Retrait du béton
Le retrait est le raccourcissement spontané du béton au cours de son durcissement
en l’absence de toute contrainte.
Retrait endogène ou d’origine chimique
Les principaux origines:
Retrait de dessication ou de séchage

Retrait thermique

Le retrait endogène est dû à une diminution du volume de


béton du fait de la réaction chimique de prise du béton

Le retrait de dessication provient de


l’évaporation des molécules d’eau non
consommées par la réaction.

Le retrait thermique est provoqué par le retour à la température ambiante du


béton ayant subi une élévation de température due aux réactions exothermiques
d’hydratation du ciment (Oui si e >60 cm)
Le retrait de dessication est donné par :
● Le retrait endogène est :

● Le retrait total est donné par :


Relation contrainte - Déformation

Relation contrainte - Déformation

Représentation schématique de la relation


contrainte-déformation pour l’analyse Diagramme parabole rectangle pour le
structurale béton comprimée
Relation contrainte - Déformation

Diagramme bilinéaire Diagramme rectangulaire


L’environnement des bétons : classe d’exposition
Les conditions d'exposition sont les conditions physiques et chimiques auxquelles
la structure est exposée, en plus des actions mécaniques. Les conditions
d'environnement sont classées conformément au Tableau 4.1, basé sur l'EN 206-1
et sont reprises par l’Eurocode.

Les nouveaux textes normatifs relatifs au béton prennent en compte la


DURABILITÉ en s'appuyant sur la notion de CLASSES D'EXPOSITION.

Ils imposent au prescripteur de définir les actions dues à l’environnement


auxquelles le béton de l'ouvrage ou de chaque PARTIE D'OUVRAGE va être
exposé pendant la DURÉE D’UTILISATION de la structure.

Ces actions dues à l'environnement sont au nombre de 06 regroupées en 18


CLASSES D'EXPOSITION. Elles sont classées par type d’agression (par les
chlorures, la carbonatation, le gel dégel) et par un degré de sévérité.
 XC1 : Les parties des bâtiments à l’abri de la pluie, que ceux ci soient clos ou non
 XC2 : Surfaces du béton soumises au contact à long terme de l’eau
 XC3: parties exposées à des condensations importantes à la fois par leur fréquence et leur durée :
 d’ouvrages industriels ;
 de buanderies ;
 de papeteries ;
 de locaux de piscines ;
 Etc.

 XC4 : les parties aériennes des ouvrages d’art et les parties extérieures des bâtiments non protégées
de la pluie, comme par exemple les façades, les pignons et les parties saillantes à l’extérieur, y
compris les retours de ces parties concernés par les cheminements et/ou rejaillissements de l’eau.
 XD3 : les parties d’ouvrages soumises à des projections fréquentes et très fréquentes et contenant des
chlorures et sous réserve d’absence de revêtement d’étanchéité assurant la protection du béton.
 Ne sont donc à classer en XD3 que les parties des parcs de stationnement de véhicules exposées
directement aux sels contenant des chlorures (par exemple les parties supérieures des dalles et
rampes) et ne comportant pas de revêtement pouvant assurer la protection du béton pendant la
durée de vie du projet.

 XS3 : les éléments de structures en zone de marnage et/ou exposés aux embruns lorsqu’ils sont
situés à moins de 100 m de la côte, parfois plus, jusqu’à 500 m, suivant la topographie particulière.

 XS1 les éléments de structures situés au delà de la zone de classement XS3 et situés à moins de 1 km
de la côte, parfois plus, jusqu’à 5 km, lorsqu’ils sont exposés à un air véhiculant du sel marin,
suivant la topographie particulière.
En France, les classes d’exposition XF1, XF2, XF3 et XF4 sont indiquées dans la carte donnant
les zones de gel
Les exemples informatifs donnés pour les classes XA1, XA2 et XA3 sont à comprendre et
préciser comme suit :

• éléments de structures en contact avec un sol agressif ou un liquide agressif ;


• ouvrages de Génie Civil soumis à des attaques chimiques

Les risques de lixiviation et d’attaque par l’eau pure (par exemple condensation) sont à
traiter dans les classes d’exposition XA1, XA2 et XA3 suivant leur sévérité.
II- ACIER

Deux familles
II.1. Aciers passifs

• Armatures d′ Effort tranchant


(absence d’étriers de précontraintes)

• Armatures de couture (limiter la fissuration)

Types • Armatures de montage (maintenant les autres aciers)

• Armatures de peau

• Armatures de traction (zones tendues).

C e sont des aciers à haute adhérence de classes FeE400 et FeE500


II.2. Aciers actifs
Caractéristiques des aciers de précontrainte
FILS
TORONS
Torons
BARRES
II.2.1- Spécifications

• Résistance en traction :
• Limite d’ élasticité conventionnelle à 0, 1%
Eurocode
d’allongement :
• Allongement sous charge maximale:

Classe de résistance
II.2.2- Hypothèses de calcul

• Valeur de calcul du module d’élasticité Ep = 205 GPa pour barres


et torons la valeur réelle varie entre 195 et 210 GPa

• Valeur de calcul du module d’élasticité Ep = 195GPa pour les fils


la valeur réelle varie entre 185 et 205 GPa

• Masse volumique moyenne des aciers de précontrainte pour le


calcul = 7 850 kg/m 3

Valeurs valables pour des températures comprises entre – 40°C et + 100 ° C


Principales unités de précontrainte
CONDUITS
END

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