Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Introduction
Les techniques de gestion utilisées par l’entreprise ne sont pas une construction statique, mais
le résultat d’une réflexion sur les divers problèmes de gestion et de maîtrise de l’environnement.
De ce fait, toute méthode de gestion, en l’occurrence, la comptabilité analytique, constitue une réponse
aux préoccupations du contexte économique et social du moment.
Avec la taille de l’entreprise de plus en plus grande et de la diversité du travail très poussée, le contrôle
de la production est devenu une tâche très difficile.
Pour apporter une solution à cette difficulté et rendre l’appareil de production responsable de
ses coûts, les gestionnaires ont utilisé une méthode dite d’ « imputation rationnelle » pour éliminer l’effet
du volume de production sur le jugement des performances.
A cet égard, le coût de revient tel que calculé précédemment peut prêter à confusion dans la
détermination des responsabilités et dans la fixation d’une stratégie commerciale, parce que ne tenant
pas compte de l’impact de la variation de l’activité sur les charges fixes. En effet, avec la variation de
l’activité, les coûts de revient calculés vont être différents sans qu’il soit possible de connaître les raisons.
S’agit-il d’une variation due au comportement des charges fixes (Charges qui décroissent, en principe,
aves l’augmentation de l’activité) ou à d’autres raisons ?
L’idéal serait donc d’opter pour une autre méthode qui va permettre d’éliminer l’influence du
comportement des charges fixes : c’est la méthode de l’imputation rationnelle.
Ou encore :
Les entreprises travaillant au dessous de leur capacité normale, dans le but de pouvoir écouler leurs
produits sur le marché (Cas de la Concurrence), imputent à leur coût de revient seulement le quantum
normal des charges : les quantités étant insuffisantes, la production anormalement basse, les charges
totales ne sont absorbées qu’en partie par la production, les écarts sont négatifs (Coût de chômage).
L’autre cas, c'est-à-dire lorsque le développement en volume du CA permet à l’entreprise de couvrir
largement ses charges, cette couverture est assurée juste par l’activité normale. Toute quantité de
produits, toute commande exécutée au-delà de cette production absorbe une certaine quantité de frais
qui ne sera pas dépensée, les écarts sont positifs (Boni de suractivité).
A. Exemple (1) :
Soit un produit fini (A) pour lequel la comptabilité a enregistré les charges suivantes pour deux périodes consécutives :
Eléments Période (1) Période (2)
Production en quantité (1) 1 000 unités 800 unités
Charges variables :
MP 40 000 DH 32 000 DH
MOD 50 000 DH 40 000 DH
Charges fixes 60 000 DH 60 000 DH
Charges totales (2) 150 000 DH 132 000 DH
Coût de production unitaire (2)/(1) 150 000 / 1 000 132 000 / 800
= 150 DH = 165 DH
Le coût de production de la 2ème période est supérieur à celui de la 1ère parce que le même volume
de charges fixes (CF = 60 000 DH) s’est trouvé imputé à un nombre plus petit d’unités.
La variation du coût (En supposant les prix et les rendements inchangés) tient uniquement à une
insuffisance de production.
Pour éliminer l’incidence de cette variation de production, on choisit un niveau d’activité considéré
comme normal.
Ensuite, on calcule pour les deux périodes le coefficient d’imputation rationnelle (Ou taux d’activité).
B. Exemple (2) :
Cours préparé par Mr SOUAID Salah Page 3
Considérons dans l’application précédente, la production de la 2ème période comme une activité normale.
Eléments Période (1) Période (2)
Production en quantité (1) 1 000 unités 800 unités
Charges variables :
MP 40 000 DH 32 000 DH
MOD 50 000 DH 40 000 DH
Charges fixes 60 000 DH 60 000 DH
Taux d’activité 1 000 / 800 800 / 800
= Activité réelle / Activité normale = 1,25 =1
Charges fixes imputées 60 000 * 1,25 60 000 * 1
= CF * Taux d’activité = 75 000 DH = 60 000 DH
Charges totales (2) 165 000 DH 132 000 DH
Coût de production unitaire (2)/(1) 165 000 / 1 000 132 000 / 800
= 165 DH = 165 DH
La fraction supplémentaire des charges fixes imputée à la période (1) (15 000 DH) constitue un bénéfice
revenant d’un supplément d’activité appelé : « Boni de suractivité ».
Dans le cas contraire où l’activité normale est supérieure à l’activité réelle, la fraction des charges fixes
non imputée constitue une perte due à une insuffisance d’activité appelée : « Coût de chômage ».
Remarque :
Cette méthode a permis le passage d’un coût de revient complet à un coût de revient rationnel.
La différence (Charges fixes imputées – Charges fixes totales) constitue, suivant son signe
(Plus ou Moins), un écart d’activité c'est-à-dire :
Une perte due à la sous-activité (Coût de chômage)
Un gain dû à la suractivité de l’entreprise (Boni de suractivité).
Le taux d’activité peut traduire trois situations :
Si le taux d’activité est supérieur à 1 (Boni de suractivité)
Si le taux d’activité est inférieur à 1 (Coût de chômage)
Si le taux d’activité est égal à 1 (L’activité est normale)
Application (1) :
A partir des renseignements suivants, il est demandé d’établir le tableau de répartition secondaire par la
méthode de l’imputation rationnelle.
Travail à faire :
1) Etablir le tableau de répartition secondaire par la méthode des coûts complets
2) Etablir le tableau de répartition secondaire par la méthode d’imputation rationnelle en
mettant en évidence le coût par unité d’œuvre et en indiquant aussi quelle serait la
régularisation à faire lors du calcul du résultat de la comptabilité analytique.
(1) Atelier (1) :5 640 * 1/3 = 1 880 DH (CF) et 5 640 * 2/3 =3 760 DH (CV)
(2) Atelier (2) :1 600 DH (CF) et (8 140 – 1 600) = 6 540 DH (CV)
(3) Distribution :5 200 * 20 % = 1 040 DH (CF) et 5 200 * 80 % =4 160 DH (CV)
(4) Taux d’activité Atelier (1) = Activité réelle / Activité normale
= 2 400 / 3 000 = 0,8 (Coût de chômage = Taux d’activité inférieur à 1)
(5) Taux d’activité Atelier (2) = Activité réelle / Activité normale
= 2 000 / 1 600 = 1,25 (Boni de suractivité = Taux d’activité supérieur à 1)
(6) Taux d’activité Distribution = Activité réelle / Activité normale
= 660 / 600 = 1,1 (Boni de suractivité = Taux c’activité supérieur à 1)
(7) CF imputées (Atelier 1) = CF * Taux d’activité = 1 880 * 0,8 = 1 504 DH
(8) CF imputées (Atelier 2) = CF * Taux d’activité = 1 600 * 1,25 = 2 000 DH
(9) CF imputées (Distribution) = CF * Taux d’activité = 1 040 * 1,1 = 1 144 DH
10) Ecart (Atelier 1) = CF réelles - CF imputées = 1 880 – 1 504 = +376 DH
11) Ecart (Atelier 2) = CF réelles - CF imputées = 1 600 – 2 000 = -400 DH
12) Ecart (Distribution) = CF réelles - CF imputées = 1 040 - 1 144 = -104 DH
13) CV + CF imputées (Atelier 1) = 3 760 + 1 504 = 5 264 DH
14) CV + CF imputées (Atelier 2) = 6 540 + 2 000 = 8 540 DH
15) CV + CF imputées (Distribution) = 4 160 + 1 144 = 5 304 DH
CMUP 3 000 492 1 476 000 CMUP 3 000 492 1 476 000
(Ou bien)
Coût de sous-activité = Coût de production (Coûts complets) – Coût de production (I.R)
= 1 257 500 – 1 254 800 = + 2 700 DH
Travail à faire :
1) Quelle est l’utilité de l’imputation rationnelle ?
2) Compléter le tableau de répartition des charges indirectes, déterminer les coûts des unités
d’œuvre et dégager les différences d’imputation rationnelle pour les sections « Coupe » et
« Laminage ».
3) Calculer et analyser l’écart sur frais de la section « Laminage » en trois sous-écarts.
Travail à faire :
1) Quelle est l’utilité des coûts préétablis ?
2) Compléter le tableau de répartition des charges indirectes, déterminer les coûts des unités
d’œuvre et dégager les différences d’imputation rationnelle pour les sections « Coupe » et
« Laminage ».
3) Calculer et analyser l’écart sur frais de la section « Laminage » en trois sous-écarts.
Sections auxiliaires :
Assistance 5 000 25 000
Entretien 15 000 30 000
Sections principales :
Approvisionnement 58 200 24 600 7 200 DH
Production 82 500 67 800 51 750 Produits
Distribution 32 500 25 400 33 600 Produits
Administration - 75 000 -
Assistance - 20 % 10 % 40 % 20 % 10 %
Entretien 20 % - 20 % 20 % 20 % 20 %
Les ventes :
28 600 unités de P1 à 24 DH l’unité ;
5 000 unités de P2 à 35 DH l’unité.
Entretien 1,05
Assistance 1,04
Approvisionnement 1,10
Production 0,15
Distribution 0,80
Administration 1
Travail à faire :
Imputer rationnellement les charges fixes, sachant que l’activité normale est de 1 000 unités
Corrigé
Consommation de Décembre :
Cours préparé par Mr SOUAID Salah Page 27
MP (M) : 26 000 Kg
MP (N) : 13 000 Kg
PiècesP1 : 12 100 Pièces.
Production de Décembre :
13 000 pièces P1
6 000 pièces de PF.
Travail à faire :
Selon la méthode de l’imputation rationnelle :
1) Achever le tableau de répartition des charges indirectes
2) Calculer tous les coûts jusqu’au résultat analytique de la période
Approvisionnement :
Activité normale : 100 DH d’achats à condition d’exploitation normale
[(13 000 * 9) + (15 000 * 16)] / 100 = 5 100 DH
Activité réelle calculée : d’après les coûts d’achat du mois
[(26 000 * 9,20) + (13 000 * 16,90)] / 100 = 4 590,30 DH
Atelier A1 :
Activité normale : 15 000 pièces en raison de la production normale de 7 500 PF
(Chaque PF nécessitant 2 pièces P1)
Activité réelle : d’après l’énoncé (Fabrication de 13 000 pièces P1)
Atelier A2 :
Activité normale : 10 ouvriers fournissant chacun 162,5 heures
Donc 162,5 * 10 = 1 625 heures
Activité réelle : Activité normale – Heures chômées (Atelier A2)
[(162,5 * 10)] - 325 = 1 300 heures
Administration :
Cours préparé par Mr SOUAID Salah Page 29
Activité normale : Production normale valorisée au coût de production standard
[(7 500 * 172)] / 100 = 12 900 DH
Activité réelle : Production réelle valorisée au coût de production réel
[(1 086 000)] / 100 = 10 860 DH
(1) Nombre d’heures travaillées (Atelier A1) : (7*162,50) – 134 = 1 003,50 heures
(2) 50 % du taux horaire : 90 / 2 45 DH l’heure
CMUP 13 500 66,445 897 007,50 CMUP 13 500 66,445 897 007,50
CMUP 6 000 181,11 1 086 659,50 CMUP 6 000 181,11 1 086 659,50