Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Code Du Travail Senegalais
Code Du Travail Senegalais
com Sénégal
Sénégal
Code du Travail
er
Loi n°97-17 du 1 décembre 1997
Sommaire
L’Etat assure l’égalité de chance et de traitement Les travailleurs continuent à bénéficier des avanta-
des citoyens en ce qui concerne l’accès à la forma- ges qui leur sont consentis dans leur contrat de tra-
tion professionnelle et à l’emploi, sans distinction vail lorsque ceux si sont supérieurs à ceux que leur
d’origine, de race, de sexe et de religion. reconnaît le présent code, sous réserve des disposi-
tions de l’article L.67.
Art.L.2.- La présente loi est applicable aux rela-
tions entre employeurs et travailleurs. Art.L.3.- Toute personne physique ou morale, de
droit public ou de droit privé employant un ou plu-
Est considéré comme travailleur au sens de la pré- sieurs travailleurs au sens de l’article L.2. est sou-
sente loi, quels que soient son sexe et sa nationalité, mise aux dispositions du présent code visant les
toute personne qui s’est engagée à mettre son acti- employeurs et constitue une entreprise.
vité professionnelle, moyennant rémunération, sous
la direction et l’autorité d’une autre personne, phy- L’entreprise comprend un ou plusieurs établisse-
sique ou morale, publique ou privée. Pour la déter- ments formés d’un groupe de personnes travaillant
en commun en un lieu déterminé (usine, local ou
chantier) sous une autorité commune représentant tent dans l’exercice du droit d’expression ne peu-
l’entreprise. vent motiver une sanction ou un licenciement.
Un établissement donné relève toujours d’une en- Un décret fixera les conditions d’application de cet
treprise. article et éventuellement le nombre de travailleurs
de l’entreprise à partir duquel le présent article doit
Un établissement unique et indépendant constitue à être mis en œuvre par l’employeur.
la fois une entreprise et un établissement. Excep-
tionnellement, l’établissement peut ne comporter Des mesures appropriées pourront également être
qu’une seule personne. prises par décret pour encourager et promouvoir le
développement et l’utilisation les plus larges de
Art.L.4.- Le travail forcé ou obligatoire est interdit. procédures de négociation au sein de l’entreprise.
L’expression « travail forcé ou obligatoire » dési- Ces mesures pourront aussi être prises par accord
gne tout travail ou service exigé d’un individu sous au sein de l’entreprise.
la menace d’une peine quelconque ou d’une sanc-
tion et pour lequel ledit individu ne s’est pas offert
de plein gré.
Titre 2 - Des syndicats
Toutefois le terme « travail forcé ou obligatoire » professionnels
ne comprend pas :
• tout travail ou service exigé en vertu des lois
sur le service militaire et affecté à des travaux Chapitre 1 - De l’objet des syndicats
de caractère militaire ; professionnels et de leur constitution
• tout travail ou service exigé d’un individu
comme conséquence d’une condamnation pro-
noncée par l’autorité judiciaire ; Art.L.6.- Les syndicats professionnels ont exclusi-
• tout travail ou service exigé d’un individu en vement pour objet l’étude et la défense des intérêts
cas de guerre, sinistre et de circonstance met- économiques, industriels, commerciaux, agricoles
tant en danger ou risquant de mettre en danger, et artisanaux.
la vie ou les conditions normales d’existence
de l’ensemble ou d’une partie de la popula- Art.L.7.- Les personnes exerçant la même profes-
tion ; sion, des métiers similaires ou des professions
• tout travail ou service exigé d’un individu en connexes concourant à l’établissement de produits
cas de guerre, sinistre et de circonstance met- déterminés, ou la même profession libérale, peu-
tant en danger ou risquant de mettre en danger, vent constituer librement un syndicat professionnel.
la vie ou les conditions normales d’existence Tout travailleur ou employeur peut adhérer libre-
de l’ensemble ou d’une partie de la popula- ment à un syndicat dans le cadre de sa profession.
tion ;
• les travaux d’intérêt général tels qu’ils sont Art.L.8.- Les fondateurs de tout syndicat profes-
définis par les lois sur les obligations civiques. sionnel doivent déposer les statuts et la liste des
personnes, qui, à un titre quelconque, sont chargées
Art.L.5.- Dans les entreprises les travailleurs et de son administration et de sa direction. Pour cha-
leurs représentants bénéficient d’un droit à cune de ces personnes, il est indiqué les prénom,
l’expression directe et collective sur le contenu, les nom filiation, date et lieu de naissance, de même
conditions d’exercice et l’organisation du travail. que son origine professionnelle.
Cette expression a pour objet de permettre au tra- Ce dépôt a lieu en triple exemplaire contre simple
vailleur de participer à la définition des actions à accusé de réception à l’inspection régionale du tra-
mettre en œuvre pour améliorer leurs conditions de vail.
travail, l’organisation du travail, la qualité de la
production et l’amélioration de la productivité dans Dans le délai de trente jours suivant ce dépôt,
l’unité de travail à laquelle ils appartiennent dans l’ampliation des statuts déposés et la liste des
l’entreprise. membres chargés de l’administration et de la direc-
tion du syndicat sont adressées, par l’Inspecteur du
Les opinions que les travailleurs, quelle que soit Travail et de la Sécurité sociale au Ministre chargé
leur place dans la hiérarchie professionnelle, émet- du Travail, au Ministre de l’Intérieur et au Procu-
reur de la République. Un rapport d’enquête de
Après délivrance, par le Ministre de l’Intérieur, du Art.L.13.- Tout membre d’un syndicat profession-
récépissé valant reconnaissance de l’existence du nel peut s’en retirer à tout instant nonobstant toute
syndicat, le Procureur de la République pourra, en clause contraire, sans préjudice du droit, pour le
cas de violation des articles L.7 à L.9, L.24 et L. 25 syndicat, de réclamer la cotisation afférente aux six
demander la dissolution du syndicat au tribunal mois qui suivent le retrait d’adhésion.
civil.
Art.L.14.- En cas de dissolution volontaire, statu-
Les organismes chargés de l’administration et de la taire ou prononcée judiciairement, les biens du
Direction ou de l’administration du syndicat doi- syndicat sont dévolus conformément aux statuts,
vent être renouvelés au moins une fois tous les trois ou, à défaut de dispositions statutaires, suivant les
ans en assemblée générale ou congrès. Les mem- règles déterminées, par l’assemblée générale, ou en
bres de ces organismes sont rééligibles. cas de carence de celle-ci par décision judiciaire.
En aucun cas, ils ne peuvent être répartis entre les vail personnel ou des exploitations des syndi-
membres adhérents. ques ; faciliter cette vente par exposition, an-
nonces, publications, groupements de com-
mandes et d’expéditions, sans pouvoir l’opérer
Chapitre 2 - De la capacité civile de sous leur nom, et sous leur responsabilité.
syndicats professionnels
Art.L.20.- Ils peuvent être consultés sur tous les
différends et toutes les questions se rattachant à
Art.L.15.- Les syndicats professionnels jouissent leurs spécialité. Dans les affaires contentieuses, les
de la personnalité civile. Ils ont le droit d’ester en avis du syndicat sont tenus à la disposition des par-
justice, d’acquérir sans autorisation, à titre gratuit ties qui peuvent en prendre communication et co-
ou à titre onéreux, des biens meubles et immeubles. pie.
Ils peuvent, devant toutes juridictions répressives
exercer tous les droits réservés à la partie civile,
relativement aux faits portant un préjudice direct ou Chapitre 3 - Des marques syndicales
indirect à l’intérêt collectif de la profession qu’ils
représentent.
Art.L.21.- Les syndicats peuvent déposer dans les
Art.L.16.- Ils peuvent affecter une partie de leurs conditions déterminées par décret, leurs marques
ressources à la création de logements de travail- ou labels. Ils peuvent, dès lors, en revendiquer la
leurs, à l’acquisition de terrains de culture ou de propriété exclusive dans les conditions dudit décret.
terrains d’éducation physique à l’usage de leurs Ces marques ou labels peuvent être apposés sur
membres. tout produit ou objet de commerce pour en certifier
l’origine et les conditions de fabrication. Ils peu-
Art.L.17.- Ils peuvent créer, administrer ou sub- vent être utilisés par tous les individus ou entrepri-
ventionner des œuvres professionnelles telles que ses mettant en vente ces produits.
institutions de prévoyance, caisses de solidarité,
laboratoires, champs d’expérience, œuvres Est nulle et de nul effet toute clause de contrat col-
d’éducation scientifique, agricole ou sociale, cours lectif, accord ou entente aux termes de laquelle
et publication intéressant la profession. l’usage de la marque syndicale par un employeur
sera subordonné à l’obligation pour ledit employeur
Les immeubles et objets mobiliers nécessaires à de ne conserver ou de ne prendre à son service que
leurs réunions, à leurs bibliothèques et leurs cours les adhérents du syndicat propriétaire de la marque.
d’instruction professionnels sont insaisissables. Ils
peuvent prendre l’initiative de la création de socié-
tés coopératives de production ou de consomma- Chapitre 4 - Des caisses spéciales de se-
tion. Ils peuvent également subventionner ces so- cours mutuels et de retraite
ciétés.
Art.L.18.- Ils peuvent passer des contrats ou des Art.L.22.- Les syndicats peuvent, en se conformant
conventions avec tous les autres syndicats, sociétés, aux dispositions des lois en vigueur, constituer en-
entreprises ou personnes. Les conventions collecti- tre leurs membres, des caisses spéciales de secours
ves du travail sont passées dans les conditions dé- mutuels et de retraites.
terminées par le titre 6
Les fonds de ces caisses sont insaisissables dans les
Art.L.19.- S’ils y sont autorisés par leurs statuts, et limites déterminées par la législation applicable aux
à condition de ne pas distribuer des bénéfices, mê- sociétés de secours mutuels.
mes sous forme de ristournes, à leurs membres, les
syndicats peuvent : Art.L.23.- Toute personne qui se retire d’un syndi-
• 1° acheter pour le louer, prêter ou répartir entre cat conserve le droit d’être membre de sociétés de
leurs membres, tout ce qui est nécessaire à secours mutuels et de retraites pour la vieillesse à
l’exercice de leur profession, notamment ma- l’actif desquelles elle a contribué par des cotisa-
tières premières, outils, instruments, machines, tions en union sous quelque forme que ce soit.
engrais, semences, plantes, animaux et matiè-
res alimentaires pour le bétail.
• 2° prêter leur entremise gratuite pour la vente
des produits provenant exclusivement du tra-
Chapitre 5 - Des unions de syndicats pouvoir l’opérer sous leur nom et sous leur
responsabilité.
Art.L.26.- Ces unions jouissent de tous les droits Toute mesure prise par l’employeur contrairement
conférés aux syndicats professionnels par les chapi- aux dispositions des alinéas précédents sera consi-
tres II, III et IV du présent titre. déré comme abusive et donnera lieu à dommages
intérêts.
Art.L.27.- Des locaux pourront être, par arrêté,
mis, sur leur demande, à la disposition des unions
de syndicats pour l’exercice de leur activité. Ces Titre 3 - Du contrat de travail
locaux, ainsi que ceux loués par elles ou leur appar-
tenant, sont inviolables tant qu’ils demeurent à la
disposition des dites unions.
Chapitre 1 - Dispositions générales
Chapitre 6 - Des associations profes- Art.L.30.- Le travailleur ne peut engager ses servi-
sionnelles ces qu’à temps, ou pour une durée limitée à
l’exécution d’un ouvrage ou d’une entreprise dé-
terminée. Le contrat d’équipe est interdit.
Art.L.28.- Les associations professionnelles recon-
nues dans les conditions définies par décret, sont Art.L.31.- Les contrats de travail sont passés li-
assimilées aux syndicats professionnels en ce qui brement et dans les formes qu’il convient aux par-
concerne l’application des articles L.15 ; L.17, ties contractantes d’adopter, sous réserve des dis-
L.18, L.21 et L. 22. positions dérogatoires prévues au présent Code.
déterminée, ni renouveler plus d’une fois un contrat licenciement pour motif économique en ce qui
à durée déterminée. La continuation des services en concerne les postes supprimés à la suite de ce li-
dehors des cas prévus à l’alinéa précédent constitue cenciement sauf si la durée du contrat non suscep-
de plein droit l’exécution d’un contrat de travail à tible de renouvellement n’excède pas trois mois.
durée indéterminée.
Art.L.47.- Lorsque les relations contractuelles de
Les dispositions ci-dessus ne s’appliquent pas : travail ne se poursuivent pas à l’issue d’un contrat
• 1° au travailleur engagé à l’heure ou à la jour- de travail à durée déterminée le travailleur a droit à
née pour une occupation de courte durée une indemnité de fin de contrat, à titre de complé-
n’excédant pas une journée ; ment de salaire qui est égale à 7 % du montant de la
• 2° au travailleur saisonnier engagé pour la du- rémunération totale brute due au travailleur pendant
rée d’une campagne agricole, commerciale, in- la durée du contrat.
dustrielle ou artisanale ;
• 3° au docker engagé pour des travaux de ma- Cette indemnité n’est pas due :
nutention à exécuter à l’intérieur de l’enceinte • 1° dans les cas visés aux alinéas numérotés
des ports ; 1,2,3 et 5 de l’article L. 42 et à l’article L. 43 ;
• 4° au docker engagé en complément d’effectif • 2° en cas de refus par le travailleur d’accepter
pour exécuter des travaux nés d’un surcroît la conclusion d’un contrat de travail à durée
d’activité de l’entreprise ; indéterminée pour occuper le même emploi ou
• 5° au travailleur engagé pour assurer le rem- un emploi similaire assorti d’un salaire au
placement provisoire d’un travailleur de moins égal ;
l’entreprise en suspension légale de contrat de • 3° en cas de rupture anticipée du contrat due à
travail, telle que définie par l’article L.70, à l’initiative du travailleur ou à sa faute lourde.
l’exception du 1°) et du 6°).
Art.L.48.- Il ne peut être mis fin avant terme à un
Les conditions d’emploi des travailleurs susmen- contrat à durée déterminée qu’en cas de faute
tionnés et les modalités d’application du présent lourde, d’accord des parties constaté par écrit, ou
article sont fixées par décret. de force majeure. La méconnaissance par
l’employeur des dispositions de l’alinéa précédent
Art.L.43.- Les deux premiers alinéas de l’article L. ouvre droit pour le travailleur à des dommages inté-
42. ne s’appliquent pas aux travailleurs engagés par rêt. Les dispositions des articles L. 57 à L.59 sont
des entreprises relevant d’un secteur d’activité dans applicables aux contrats à durée déterminée.
lequel il est d’usage de ne pas recourir au contrat à
durée indéterminée en raison des caractéristiques
de l’activité exercée, lorsque l’emploi de ces tra- Chapitre 4 - Du contrat de travail
vailleurs est par nature temporaire. La liste de ces à durée indéterminée
secteurs d’activité est fixée par arrêté.
Ce préavis ne doit être subordonné à aucune condi- Art.L.54.- La rupture du contrat peut cependant
tion suspensive ou résolutoire. Il commence à cou- intervenir sans préavis en cas de faute lourde, sous
rir à compter de la date de la remise de la notifica- réserve de l’appréciation de la juridiction compé-
tion. tente en ce qui concerne la gravité de la faute.
Le motif de rupture du contrat doit figurer dans Art.L.55.- Si la réalisation du contrat intervient
cette notification. pendant le congé du travailleur, l’indemnité com-
pensatrice de préavis calculée conformément à
En l’absence de convention collective, un décret l’alinéa 1de l’article L. 53, est doublée.
fixe les modalités, les conditions et la durée du pré-
avis, compte tenu notamment de la durée du contrat Art.L.56.- Toute rupture abusive du contrat peut
et des catégories professionnelles. donner lieu à des dommages intérêts La juridiction
compétente constate l’abus par une enquête sur les
Art.L.51.- Si le licenciement d’un travailleur sur- causes et les circonstances de la rupture du contrat.
vient sans observation de la formalité de la notifica-
tion écrite de la rupture ou de l’indication d’un mo- Les licenciements effectués sans motifs légitimes,
tif légitime, ce licenciement irrégulier en la forme de même que les licenciements motivés par les opi-
ne peut être considéré comme abusif. Le tribunal nions du travailleur, son activité syndicale, son
peut néanmoins accorder au travailleur une indem- appartenance ou son non appartenance à un syndi-
nité pour sanctionner l’inobservation des règles de cat déterminé, en particulier, sont abusifs.
forme.
En cas de contestation, la preuve de l’existence
Art.L.52.- Pendant la durée du délai de préavis, d’un motif légitime de licenciement incombe à
l’employeur et le travailleur sont tenus au respect l’employeur.
de toutes les obligations réciproques qui leur in-
combent. Le jugement devra mentionner expressément le
motif allégué par la partie qui aura rompu le
En vue de la recherche d’un autre emploi, le contrat.
travailleur bénéficiera, pendant la durée du préavis,
de deux jours libres par semaine pris, à son choix, Le montant des dommages intérêts est fixé compte
globalement ou heure par heure, payés à plein sa- tenu, en général, de tous les éléments qui peuvent
laire. justifier l’existence et déterminer l’étendue du pré-
judice causé et notamment :
La partie à l’égard de laquelle ces obligations ne • 1° lorsque la responsabilité incombe au travail-
seraient pas respectées sera dispensée d’observer le leur, du préjudice subi par l’employeur en rai-
délai de préavis restant à courir, sans préjudice des son de l’inexécution du contrat.
dommages intérêts qu’elle pourrait demander au • 2° lorsque la responsabilité incombe à
tribunal compétent. l’employeur, des usages, de la nature des ser-
vices engagés, de l’ancienneté des services, de
Art.L.53.- Toute rupture du contrat à durée indé- l’âge du travailleur et des droits acquis à quel-
terminée, sans préavis ou sans que le délai de pré- que titre que ce soit.
avis ait été intégralement observé, emporte obliga-
tion, pour la partie responsable, de verser à l’autre Ces dommages intérêts ne se confondent ni avec
partie une indemnité dite « indemnité de préavis », l’indemnité de préavis, ni avec l’indemnité de li-
dont le montant correspondant à la rémunération et cenciement éventuellement prévue par le contrat ou
aux avantages de toute nature dont aurait bénéficié la convention collective.
le travailleur durant le délai de préavis qui n’aura
pas été effectivement respecté. Le jugement doit être motivé en ce qui concerne la
fixation du montant des dommages intérêts
Toutefois, le travailleur licencié qui se trouve dans
l’obligation d’occuper immédiatement un nouvel Le salaire est calculé sur la base du salaire mensuel
emploi peut, après en avoir avisé l’employeur et moyen perçu pendant les douze derniers mois, ou
apporté la preuve de cette obligation, quitter du salaire perçu depuis l’entrée de l’entreprise si
l’établissement avant l’expiration du délai de pré- l’embauche du travailleur remonte à moins d’un an.
avis, sans avoir à payer l’indemnité de préavis affé-
rente à l’inobservation partielle de ce délai.
Pour le calcul du temps de service de référence, il sonnel et rechercher avec eux toutes les autres pos-
est tenu compte des fractions d’année. sibilités telles que la réduction des heures de tra-
vail, le travail par roulement, le chômage partiel, la
Art.L.57.- Lorsqu’un travailleur ayant rompu abu- formation ou le redéploiement du personnel.
sivement un contrat de travail engage à nouveau ses Le compte rendu de cette réunion, établi par
services, le nouvel employeur est solidairement l’employeur, doit être dans un délai de huit jours,
responsable du dommage causé à l’employeur pré- communiqué à l’Inspecteur du Travail et de la Sé-
cédent dans les trois cas suivants : curité sociale, lequel dispose d’un délai de quinze
• 1° quand il est démontré qu’il est intervenu jours à dater de cette communication pour exercer,
dans le débauchage ; éventuellement, ses bons offices.
• 2° quand il a embauché un travailleur qu’il
savait déjà lié pour un contrat de travail ; Art.L.61.- Pour tenter d’éviter un licenciement
• 3° quand il a continué à occuper un travailleur pour motif économique, l’employeur doit réunir les
après avoir appris que ce travailleur était en- délégués du personnel et rechercher avec eux toutes
core lié à un autre employeur par un contrat de les autres possibilités telles que la réduction des
travail. Dans ce troisième cas, la responsabilité heures de travail, le travail par roulement, le chô-
du nouvel employeur cesse d’exister si, au mage partiel, la formation ou le redéploiement du
moment où il est averti, le contrat de travail personnel.
abusivement rompu par le travailleur est venu
à expiration, soit, s’il s’agit d’un contrat à du- Le compte rendu de cette réunion, établi par,
rée déterminée, par l’arrivée du terme, soit, s’il l’employeur, doit être dans un délai de huit jours,
s’agit d’un contrat à durée indéterminée, par communiqué à l’Inspecteur du Travail et de la Sé-
l’expiration du préavis ou si un délai de quinze curité sociale, lequel dispose d’un délai de quinze
jours s’est écoulé depuis la rupture dudit jours à dater de cette communication pour exercer
contrat. éventuellement, ses bons offices.
vail et de la Sécurité sociale pour information, dans Lorsque ce chômage technique n’est pas prévu par
le délai d’une semaine. la convention collective ou l’accord
d’établissement, l’Inspecteur du Travail et de la
Le travailleur licencié pour motif économique bé- Sécurité sociale doit, au préalable, être informé des
néficie, en dehors du préavis et de l’indemnité de mesures envisagées. Un accord entre les parties
licenciement, d’une indemnité spéciale, non impo- peut préciser la durée du chômage technique et le
sable, payée par l’employeur et égale à un mois du cas échéant la rémunération due au travailleur pen-
salaire brut. Il bénéficie également, dans son an- dant cette période.
cienne entreprise et pendant deux ans, d’une priori-
té d’embauche dans la même catégorie.
Section 4 - De la modification du contrat de tra-
Le travailleur bénéficiant d’une priorité vail
d’embauche est tenu de communiquer à son em-
ployeur tout changement de son adresse survenant
après son départ de l’établissement. En cas de va- Art.L.66.- S’il survient une modification dans la
cance, l’employeur avise l’intéressé par lettre re- situation juridique de l’employeur, notamment par
commandée avec accusé de réception envoyée à la succession, reprise sous une nouvelle appellation,
dernière adresse connue du travailleur. Ce dernier vente, fusion, transformation de fonds, mise en
doit se présenter à l’établissement dans les huit société, tous les contrats de travail en cours au jour
jours suivant la réception de la lettre. de la modification subsistent entre le nouvel em-
ployeur et le personnel de l’entreprise. Leur résilia-
En cas de litige, la charge de la preuve du motif tion ne peut intervenir que dans les formes et aux
économique et du respect de l’ordre des licencie- conditions prévues par les sections 1 et 2, comme si
ments incombe à l’employeur. Les différends indi- la modification dans la situation juridique de
viduels du travail concernant la rupture du contrat l’employeur n’était pas intervenue.
de travail pour motif économique doivent être
examinés prioritairement par les juridictions du Lorsque le travailleur est muté d’une entreprise à
travail. une filiale ou inversement, il conserve le bénéfice
de l’ancienneté et les avantages déjà acquis au ser-
Art.L.63.- Si un plan de redressement est envisagé vice du premier employeur.
lors d’une procédure collective de liquidation, le
syndic ou l’administrateur pourra procéder à un La cessation de l’entreprise, sauf cas de force ma-
licenciement pour motif économique en respectant jeure, ne dispense pas l’employeur de respecter les
les paragraphes 1 à 5 de l’article précédant. règles établies au présent chapitre. La faillite et la
liquidation judiciaire ne sont pas considérées
Art.L.64.- Les procédures des articles L. 62 et L. comme des cas de force majeure. Les parties ne
63 sont écartées en cas de protocole amiable de peuvent renoncer à l’avance au droit éventuel de
départ, librement et loyalement négocié entre demander des dommages intérêts en vertu des dis-
l’employeur et le ou les travailleurs. L’employeur positions ci-dessus.
informe l’Inspecteur du Travail et de la Sécurité
sociale du protocole intervenu. Art.L.67.- Le contrat de travail peut être modifié
soit à l’initiative du travailleur soit à l’initiative de
l’employeur. Toute proposition de modification de
Section 3 - Du chômage technique caractère individuel apportée à l’un des éléments
du contrat de travail doit, au préalable, faire l’objet
d’une notification écrite.
Art.L.65.- En cas de nécessité d’une interruption
collective de travail résultant de causes conjonctu- Si la proposition de modification du contrat présen-
relles ou de causes accidentelles, telles que des tée par le travailleur est substantielle et qu’elle est
accidents survenus au matériel, une interruption de refusée par l’employeur, le travailleur peut rompre
la force motrice, un sinistre des intempéries, une le contrat de travail, mais cette rupture lui est impu-
pénurie accidentelle de matières premières, table.
d’outillage, de moyens de transport, l’employeur
peut, après consultation des délégués du personnel, Pour des raisons tenant à l’incapacité physique du
décider de la mise en chômage technique de tout ou travailleur, à la situation économique ou à la réor-
partie du personnel de l’entreprise, que le contrat ganisation de l’entreprise, l’employeur peut propo-
de travail soit à durée déterminée ou indéterminée. ser à un salarié une modification substantielle de
Les droits du travailleur mobilisé sont garantis, en Le contrat d’apprentissage doit être constaté par
tout état de cause, par la législation en vigueur. écrit et un des exemplaires doit être déposé à
l’Inspection du travail et de la Sécurité sociale dans
Art.L.71.- Dans chacun des trois premiers cas visés le ressort de laquelle se trouve le lieu de
à l’article précédent, l’employeur est tenu de verser l’apprentissage.
au travailleur, dans la limite du préavis, une indem-
nité assurant à celui-ci le montant de sa rémunéra- A défaut du respect de ces deux règles de forme, le
tion, déduction faite éventuellement des rémunéra- contrat est considéré comme un contrat de travail à
tions ou indemnités qu’il pourrait percevoir en rai- durée indéterminée.
son même du motif de son absence.
Les autres conditions de forme et de fond, les effets
Si le contrat est à durée déterminée, ou si le travail- et la durée maximale du contrat d’apprentissage, les
leur est soumis à un statut ne fixant pas la durée du cas et les conséquences de sa résiliation, les mesu-
préavis, il est fait référence au préavis fixé par res de contrôle de son exécution, les allégements de
convention collective ou par arrêté, pour la branche charges pour les employeurs, ainsi que les catégo-
professionnelle considérée. ries d’entreprises dans lesquelles sera imposé un
pourcentage d’apprentis par rapport au nombre
total de travailleurs, sont fixés par décret.
Chapitre 6 - Dispositions transitoires
Art.L.74.- L’employeur délivre, à la fin de
l’apprentissage, un certificat constatant l’exécution
Art.L.72.- Les dispositions du présent code sont de du contrat.
plein droit applicables aux contrats individuels en
cours. Elles ne peuvent constituer une cause de L’apprenti dont le temps d’apprentissage est termi-
rupture de ces contrats. né peut passer un examen devant l’organisme dési-
gné par arrêté conjoint du Ministre chargé du Tra-
Toute clause d’un contrat en cours qui ne serait pas vail et de celui chargé de la Formation profession-
conforme aux dispositions du présent code, d’un nelle.
décret ou d’un arrêté pris pour son application, sera
modifiée dans un délai de six mois, à compter de la Il est délivré à l’apprenti qui a subi l’examen avec
publication du présent code ou du décret ou de succès, un certificat d’aptitude professionnelle.
l’arrêté en cause.
Quand les travaux sont exécutés ou les services Titre 6 - De la convention et des
fournis dans un lieu autre que les ateliers, magasins accords collectifs de travail
ou chantiers de l’entrepreneur, ce dernier est, en cas
d’insolvabilité du tâcheron, responsable du paie-
ment des salaires et de l’allocation de congés payés
dus aux travailleurs occupés par celui-ci. Il assume
La convention collective détermine son champ Art.L.83.- La convention collective doit être écrite
d’application. Celui-ci peut être national, régional en langue française à peine de nullité. Un décret
ou local. détermine les conditions dans lesquelles sont dépo-
sées, publiées et traduites les conventions collecti-
La convention collective peut être conclue dans le ves, ainsi que les conditions dans lesquelles
cadre d’un établissement, d’une entreprise, d’une s’effectuent les adhésions prévues au dernier para-
branche d’activité. Elle peut également être conclue graphe de l’article précédent. Les conventions col-
pour plusieurs branches d’activité. Selon le cas elle lectives sont applicables, sauf stipulation contraire,
sera dénommée convention d’établissement, à partir du jour qui suit leur dépôt dans les condi-
convention d’entreprise, convention de branche tions et aux lieux qui seront indiqués par le décret
d’activité ou convention interprofessionnelle. susvisé.
Art.L.81.- Les représentants des organisations syn- Art.L.84.- Sont soumises aux obligations de la
dicales ou de tout autre groupement professionnel convention collective toutes personnes qui l’ont
visés à l’article précédent peuvent contracter au signée personnellement ou qui sont membres d’une
nom de l’organisation qu’ils représentent, en vertu : organisation signataire. La convention lie égale-
• soit des stipulations statuaires de cette organi- ment les organisations qui lui donnent leur adhé-
sation, sion ainsi que tous ceux qui, à un moment quel-
• soit d’une délibération spéciale de cette organi- conque, deviennent membres de ces organisations.
sation,
• soit de mandats spéciaux et écrits qui leur sont Lorsque l’employeur est lié par les clauses de la
donnés individuellement par tous les adhérents convention collective, ces clauses s’appliquent aux
de cette organisation. contrats de travail conclus par lui.
A défaut, pour être valable, la convention collective Dans tout établissement, compris dans le champ
doit être ratifiée par une délibération spéciale de ce d’application d’une convention collective, les dis-
groupement. positions de cette convention collective s’imposent,
sauf dispositions plus favorables aux travailleurs,
Art.L.82.- La convention collective est applicable aux rapports nés des contrats individuels de travail,
pendant une durée déterminée ou pour une durée pour tous les travailleurs de l’établissement.
indéterminée. Quand la convention est conclue
pour une durée déterminée, sa durée ne peut être
supérieure à cinq ans. Chapitre 2 - Des conventions collectives
susceptibles d’être étendues et de la
A défaut de stipulation contraire, la convention à procédure d’extension
durée déterminée qui arrive à expiration continue à
produire ses effets comme une convention à durée
indéterminée.
• 5° les indemnités pour travaux pénibles, dan- Cette extension des effets et des sanctions de la
gereux, insalubres, salissants ; convention collective se fera pour la durée et aux
• 6° les conditions d’embauche et de licencie- conditions prévues par ladite convention. Sauf dis-
ment des travailleurs, sans que les dispositions position contraire, elle n’a pas d’effet rétroactif.
prévues puissent porter atteinte au libre choix
du syndicat par le travailleur ; Toutefois, le Ministre chargé du Travail doit ex-
• 7° quand il y a lieu, l’organisation et le fonc- clure de l’extension, les dispositions qui seraient en
tionnement de l’apprentissage et de la forma- contradiction avec les textes législatifs ou régle-
tion professionnelle dans le cadre de la branche mentaires en vigueur. Il peut, en outre, dans les
d’activité considérée ; mêmes conditions, extraire de la convention, sans
• 8° les conditions particulières de travail des en modifier l’économie, les clauses qui ne répon-
femmes et des jeunes dans certaines entreprises draient pas à la situation de la ou des branches
se trouvant dans le champ d’application de la d’activité dans le champ d’application considéré.
convention ;
• 9° quand il y a lieu, les modalités de constitu- Art.L.89.- L’arrêté ministériel prévu à l’article
tion du cautionnement visé au titre 8 ; précédent cessera d’avoir effet lorsque la conven-
• 10° l’emploi à temps réduit de certaines caté- tion collective aura cessé d’être en vigueur entre les
gories de personnel et leurs conditions de ré- parties par suite de sa dénonciation ou de son re-
munération ; nouvellement.
• 11° l’organisation, la gestion et le financement
des services sociaux et médico-sociaux ; Cet arrêté pourra être rapporté en vue de mettre fin
• 12° les conditions particulières du travail : tra- à l’extension de la convention collective, ou de
vaux par roulement, travaux durant le repos certaines de ses dispositions lorsqu’il apparaîtra
hebdomadaire et durant les jours fériés ; que la convention, ou les dispositions considérées,
• 13° les procédures conventionnelles ne répondent plus à la situation de la ou des bran-
d’arbitrage, suivant lesquelles seront ou pour- ches d’activité dans le champ territorial considéré.
ront être réglés les différends collectifs de tra-
vail susceptibles de survenir entre les em- Art.L.90.- Un arrêté du Ministre chargé du Travail
ployeurs et les travailleurs liés par la conven- peut, à défaut ou en attendant l’établissement d’une
tion. convention collective, dans le conditions définies
au présent chapitre, réglementer les conditions du
Un décret déterminera les conditions dans lesquel- travail pour une profession déterminée ;
les pourront être rendues obligatoires les disposi-
tions facultatives reconnues utiles. Cet arrêté peut être pris pour une profession déter-
minée ou, le cas échéant, pour un groupe de profes-
Art.L.87.- Dans le cas où une convention collec- sions dans lesquelles les conditions d’emploi sont
tive concernant une ou plusieurs branches d’activité comparables. Il peut abroger des conventions col-
déterminée a été conclue sur le plan national ou lectives conclues antérieurement au présent code et
régional, les conventions collectives conclues sur le dont les dispositions, non contraires à la loi, sont
plan inférieur, régional ou local, adaptent cette demeurées en vigueur en attendant l’établissement
convention ou certaines de ses dispositions aux de nouvelles conventions dans le cadre de la pré-
conditions particulières de travail existant sur le sente loi.
plan inférieur. Elles peuvent prévoir des disposi-
tions nouvelles et des clauses plus favorables aux A défaut, ou en attendant l’établissement d’une
travailleurs. convention collective, des décrets réglementent les
conditions de travail des professions relevant des
Art.L.88.- A la demande de l’une des organisations établissements ou des services publics.
syndicales les plus représentatives ou à l’initiative
du Ministre chargé du Travail des dispositions des Art.L.91.- Tout arrêté d’extension ou de retrait
conventions collectives répondant aux conditions d’extension devra être précédé d’une consultation
déterminées par le présent chapitre peuvent être des organisations professionnelles et de toutes per-
rendues obligatoires pour tous les employeurs et sonnes intéressées, qui devront faire connaître leurs
travailleurs compris dans le champ d’application observations dans un délai de trente jours.
professionnel et territorial de la convention, par
arrêté du Ministre chargé du Travail. Un arrêté du Ministre chargé du Travail détermine
les modalités de cette consultation.
Les dispositions des articles L. 82., L. 83, L. 84 Art.L.98.- Les groupements capables d’ester en
s’appliquent aux accords prévus au présent article. justice, qui sont liés par la convention collective, ou
l’accord prévu à l’article L. 92., peuvent exercer
toutes les actions qui naissent de cette convention énumérées ci-dessus et la modification des disposi-
ou de cet accord en faveur de leurs membres, sans tions contraires aux lois et règlements en vigueur.
avoir à justifier d’un mandat de l’intéressé, pourvu
que celui-ci ait été averti et n’ait pas déclaré s’y Les modalités de communication, de dépôt et
opposer. L’intéressé peut toujours intervenir à d’affichage du règlement intérieur, ainsi que le
l’instance engagée par le groupement. nombre de travailleurs de l’établissement au-dessus
duquel l’existence de ce règlement est obligatoire,
Lorsqu’une action née de la convention collective sont fixés par arrêté du Ministre chargé du Travail.
ou de l’accord est intentée soit par une personne,
soit par un groupement, tout groupement capable
d’ester en justice, dont les membres sont liés par la Titre 8 - Du cautionnement
convention ou l’accord, peut toujours intervenir à
l’instance engagée à raison de l’intérêt collectif que
la solution du litige peut présenter pour ses mem- Art.L.101.- Tout chef d’établissement qui se fait
bres. remettre par un travailleur un cautionnement en
numéraire ou en titres doit en délivrer récépissé et
le mentionner en détail sur le registre d’employeur.
Chapitre 6 - Dispositions transitoires
Art.L.102.- Tout cautionnement doit être mis en
dépôt dans le délai d’un mois à dater de sa récep-
Art.L.99.- Les conventions conclues antérieure- tion par l’employeur. Mention du cautionnement et
ment à la présente loi resteront en vigueur en celles son dépôt est faite sur le registre de l’employeur.
de leurs dispositions qui ne lui sont pas contraires. Mention du cautionnement et son dépôt est faite sur
Ces conventions collectives sont susceptibles de le registre de l’employeur et justifiée par un certifi-
faire l’objet d’arrêtés d’extension dans les condi- cat de dépôt tenu à l’établissement, à la disposition
tions prévues, au titre des conventions collectives. de l’Inspection du Travail et de la Sécurité sociale.
Si elles ont fait l’objet d’arrêtés d’extension anté-
rieurement à la présente loi, ces arrêtés demeurent Le Ministre chargé du Travail fixe par arrêté les
en vigueur en tout ce qu’ils ne sont pas contraires modalités de ce dépôt ainsi que la liste des caisses
aux dispositions de celle-ci. publiques et des banques habilitées à le recevoir.
Les caisses d’épargne doivent accepter ce dépôt et
délivrer un livret spécial, distinct de celui que le
Titre 7 - Du règlement intérieur travailleur pourrait posséder déjà ou acquérir ulté-
rieurement.
Art.L.100.- Le règlement intérieur est établi par le Art.L.103.- Le retrait de tout ou partie du dépôt ne
chef d’établissement sous réserve de la peut être effectué que sous le double consentement
communication dont il est fait mention au troisième de l’employeur et du travailleur, ou sous celui de
alinéa du présent article. Son contenu est limité l’un d’eux habilité à cet effet par une décision de la
exclusivement aux règles relatives à l’organisation juridiction compétente.
technique du travail à la discipline et aux
prescriptions concernant l’hygiène et la sécurité, Art.L.104.- L’affectation du livret ou du dépôt au
nécessaires à la bonne marche de l’établissement. cautionnement de l’intéressé entraîne privilège que
les sommes déposées au profit de l’employeur et à
Toutes les autres classes qui viendraient à y figurer, l’égard des tiers que formeraient des saisies-arrêts
notamment celles relatives à la rémunération, se- aux mains de ce dernier. Toute saisie-arrêt formée
ront considérées comme nulles de plein droit, sous entre les mains de l’administration de la caisse pu-
réserve des dispositions du dernier alinéa de blique ou de la banque est nulle de plein droit.
l’article L. 115.
A défaut de conventions collectives des arrêtés du Art.L.113.- Un arrêté conjoint du Ministre chargé
Ministre chargé du Travail fixent : du Travail et du Ministre chargé des Finances fixe
• les catégories professionnelles et les salaires la liste des indemnités et prestations constituant un
minima correspondants ; remboursement de frais.
• les taux minima de majoration des heures sup-
plémentaires effectuées de jour ou de nuit pen-
dant les jours ouvrables, les dimanches et les Chapitre 2 - Du paiement du salaire
jours fériés ;
L’acceptation sans protestation ni réserve, par le Ce privilège s’exerce sur les biens meubles et im-
travailleur, d’un bulletin de paie, ne peut valoir meubles de l’employeur.
renonciation de sa part au paiement de tout ou par-
tie du salaire, des accessoires du salaire, des primes Art.L.120.- En cas de liquidation judiciaire ou de
et des indemnités de toute nature qui lui sont dus en faillite, les sommes précomptées par le Trésor pos-
vertu des dispositions législatives, réglementaires térieurement à la date de cessation des paiements,
ou contractuelles. Elle ne peut valoir non plus sur les mandats dus à l’employeur, sont rapportées
compte arrêté et réglé au sens de l’article 345 du à la masse.
Code de Procédure civile.
Art.L.121.- Au plus tard dans les dix jours qui sui-
Le salaire et les accessoires du salaire et, plus géné- vent le jugement déclaratif de faillite ou de liquida-
ralement, les sommes dues par l’employeur au tra- tion judiciaire, et sur simple ordonnance du juge
vailleur ne doivent en aucun cas être payés entre les commissaire, le syndic ou le liquidateur doit payer
mains d’intermédiaires, mais en mains propres au les créances des travailleurs.
profit du travailleur créancier, ou passé le délai de
l’article L.115, troisième alinéa, par mandats-poste Au cas où il n’aurait pas les fonds nécessaires, ces
au nom du travailleur intéressé, s’il le demande par créances doivent être acquittées sur les premières
écrit. rentrées de fonds avant toute autre créance, comme
indiqué à l’article L. 119.
Art.L.117.- En cas de contestation sur le paiement
du salaire, des accessoires du salaire, des primes et Art.L.122 .- Au cas où lesdites créances sont
des indemnités de toute nature, le non paiement est payées grâce à une avance faite par le syndic, le
présumé de manière irréfragable si l’employeur liquidateur ou toute autre personne, le prêteur est
n’est pas en mesure de produire le registre des subrogé dans les droits du travailleur et doit être
paiements dûment émargé par le travailleur ou les remboursé dès la rentrée des fonds nécessaires,
témoins sous les mentions contestées, ou le double, sans qu’aucune autre créance puisse y faire opposi-
émargé dans les mêmes conditions, du bulletin de tion.
paie afférent au paiement contesté ou une certifica-
tion d’un établissement bancaire ou postal attestant Art.L.123.- Le travailleur logé par l’employeur
le paiement au travailleur. avant la liquidation judiciaire ou la faillite continue
à être logé jusqu’à la date de paiement de sa der-
A défaut de son imputation à tout autre élément de nière créance ou, éventuellement, s’il s’agit d’un
la rémunération individualisé par le bulletin de paie travailleur déplacé, jusqu’à la date du moyen de
dans les formes prévues à l’article L. 116., le paie- transport mis à sa disposition pour regagner sa rési-
ment effectué sera, sauf preuve contraire, présumé dence habituelle.
le salaire de base du travailleur.
Art.L.124.- Le travailleur détenteur de l’objet par
lui œuvré peut exercer le droit de rétention dans les
Section 2 - Des privilèges et garanties de la condition prévues par la législation en vigueur.
créance de salaire
Les objets mobiliers confiés à un travailleur pour Art.L.130.- Les prélèvements obligatoires, les
être travaillés, façonnés, réparés ou nettoyés et qui remboursements de cession consentie dans le cadre
n’auront pas été retirés dans le délai de six mois, des dispositions réglementaires prévues aux articles
pourront être vendus dans les conditions et formes L. 106 et 107 et les consignations qui peuvent être
déterminées par la législation en vigueur. prévues aux articles L. 106 et 107 et les consigna-
tions qui peuvent être prévues par les conventions
Art.L.125.- Le bénéfice de l’assistance judiciaire collectives et les contrats individuels de travail
est acquis d’office pour toute demande peuvent faire l’objet de retenues sur le salaire.
d’autorisation de saisie-arrêt que le travailleur croit
devoir présenter à la juridiction de droit commun. L’employeur doit prélever d’office sur les salaires
les cotisations des travailleurs aux institutions obli-
gatoires ou autorisées de prévoyance sociale, dans
Section 3 - De la prescription de l’action en les conditions fixées par la réglementation en vi-
paiement de salaire gueur ou par les statuts desdites institutions. A la
demande écrite du travailleur, et sans qu’il y ait lieu
de recourir pour celle-ci aux formalités applicables
Art.L.126.- L’action des travailleurs en paiement aux autres cessions des traitements et salaires, coti-
de salaires, des accessoires du salaire, des primes et sation du travailleur à son syndicat dans les condi-
indemnités de toute nature, ainsi que, plus généra- tions qui seront définies par l’autorité compétente.
lement, de toute somme due par l’employeur au
travailleur, et celle en fourniture de prestations en L’autorité compétente fixera les plafonds des rete-
nature et éventuellement de leur remboursement, se nues à opérer au titre de la cotisation du travailleur
prescrivent par cinq ans. La prescription court à aux institutions obligatoires ou autorisées de pré-
compter de la date à partir de laquelle le salaire est voyance sociale et au titre de la cotisation syndi-
exigible. Elle est suspendue lorsqu’il y a compte cale. Elle fixera aussi les modalités pratiques de
arrêté, cédule ou obligation ou citation en justice reversement de ces cotisations par l’employeur aux
non périmée, ou dans le cas prévu à l’article L. 240. institutions obligatoires ou autorisées de pré-
voyance sociale et au syndicat désigné par la de-
Art.L.127.- Néanmoins le travailleur auquel cette mande écrite du travailleur.
prescription est opposée, peut déférer le serment à
l’employeur ou à son représentant, sur la question Le plafond des prêts ou avances sur salaire consen-
de savoir si le salaire qu’il réclame été payé. tis par l’employeur à son salarié ne peut excéder six
fois la quotité cessible du salaire.
Le serment peut être déféré aux veuves et héritiers
ou aux tuteurs de ces derniers, s’ils sont mineurs, Le remboursement d’avances d’argent consenties
pour qu’ils aient à déclarer s’ils ne savent pas que par l’employeur au travailleur ne peut faire l’objet
le salaire réclamé soit dû. de retenues sur les salaires ou appointements que
par saisie-arrêt ou cession volontaire souscrite
Art.L.128.- Si le serment déféré n’est pas prêté, ou conformément aux dispositions des articles 571-1 à
s’il est reconnu, même implicitement, que les 571-6 du code de procédure civile.
sommes ou prestations réclamées n’ont pas été
payées, fournies ou remboursées, l’action en paie- Les acomptes sur salaire déjà acquis ne sont pas
ment de salaires et en fournitures ou rembourse- considérés comme avances.
ments de prestations en nature se prescrit par dix
ans. Dans tous les autres cas, la compensation entre les
salaires ou appointements et les dettes du travail-
Il en est de même en cas d’interruption de la pres- leur envers l’employeur ne peut être opérée dans
cription. les conditions prévues par l’article 215 du Code des
Obligations civiles et commerciales, que par déci-
sion de justice sauf en cas de rupture du contrat de
Chapitre 3 - Des retenues sur salaires travail imputable au travailleur ou à la suite de sa
faute lourde.
Art.L.129.- Il est interdit à l’employeur d’infliger Art.L.131.- Les portions de salaire et de pensions
des amendes. de retraite soumises à prélèvements progressifs et
les taux y afférents sont fixés par l’article 381 du
Code de Procédure civile.
La retenue visée à l’article précédent ne peut, pour Le fonctionnement est contrôlé par l’Inspecteur du
chaque paie, excéder ces taux. Travail et de la Sécurité sociale qui, en cas d’abus
constaté, peut prescrire la fermeture provisoire pour
L’assiette servant au calcul des portions de salaire une durée maximale d’un mois.
et de pensions de retraite sus visées est constituée
par le salaire brut global tel que défini par l’article Le Ministre chargé du Travail peut ordonner la
L.118, compte tenu des déductions prévues à fermeture définitive du ou des économats de
l’article 381 du Code de Procédure civile. l’entreprise sur rapport de l’Inspecteur du Travail et
de la Sécurité sociale et sur proposition du Direc-
Art.L.132.- Les dispositions d’une convention col- teur général du Travail et de la Sécurité sociale.
lective ou d’un contrat de travail autorisant tous
autres prélèvements sont nulles de plein droit.
Les économats sont admis sous la triple condition : Des arrêtés du Ministre chargé du Travail détermi-
• 1° que les travailleurs ne soient pas obligés de nent les modalités d’application des alinéas précé-
s’y fournir ; dents pour l’ensemble des branches d’activité ou
• 2° que la vente des marchandises y soit faite des professions ou pour une branche ou une profes-
exclusivement au comptant et sans bénéfice ; sion particulière. Les arrêtés fixent notamment
• 3° que la comptabilité du ou des économats de l’aménagement et la répartition des horaires de
l’entreprise soit entièrement autonome et sou- travail dans un cycle donné, les dérogations perma-
mise au contrôle d’une commission de surveil- nentes ou temporaires applicables dans certains cas
lance élue par les travailleurs. et pour certains emplois, les modalités de récupéra-
tion des heures de travail perdues et les mesures de
Le prix des marchandises mises en vente doit être contrôle. Des accords relatifs à l’aménagement et à
affiché lisiblement. la répartition des horaires de travail à l’intérieur de
la semaine peuvent être conclus au sein de
Tout commerce installé à l’intérieur de l’entreprise l’entreprise ou de l’établissement.
est soumis aux dispositions qui précèdent, à
l’exception des coopératives ouvrières. Art.L.136.- Dans les établissements visés à
l’article L. 3, et pour répondre aux demandes de
La vente des alcools et spiritueux est interdite dans certains travailleurs, les employeurs sont autorisés
les économats, ainsi que sur le lieu d’emploi du à déroger à la règle de l’horaire collectif et à prati-
travailleur. quer des horaires individualisés sous réserve de
l’information préalable de l’Inspecteur du Travail
Art.L.134.- L’ouverture d’un économat dans les et de la Sécurité sociale compétent et du délégué du
conditions prévues à l’article L. 133 est subordon- personnel. Les horaires individualisés peuvent en-
née à l’autorisation de l’Inspecteur du Travail et de traîner, dans la limite d’un nombre d’heures fixé
la Sécurité sociale. par arrêté, des reports d’heures d’une semaine à
une autre sans que ces heures n’entraînent le paie-
Elle peut être prescrite dans toute entreprise par ment d’heures supplémentaires.
l’Inspecteur du Travail et de la Sécurité sociale.
Les horaires de travail à temps partiel peuvent être Art.L.141.- Le repos des femmes et des enfants
pratiqués après avis des délégués du personnel et doit avoir une durée de onze heures consécutives au
information de l’Inspecteur du Travail et de la Sé- minimum.
curité sociale.
Compte tenu de la durée de leur travail et de leur Chapitre 3 - Du contrat des femmes et
ancienneté dans l’établissement, la salaire des tra-
vailleurs à temps partiel est proportionnel à celui du
des enfants
travailleur qui, à qualification égale occupe à temps
complet un emploi équivalent dans l’établissement.
Art.L.142.- Des décrets fixent la nature des travaux
Le contrat de travail des travailleurs à temps partiel
interdits aux femmes et aux femmes enceintes.
doit être constaté par écrit.
Art.L.143.- A l’occasion de son accouchement, et
Un arrêté du Ministre chargé du Travail détermine
sans que cette interruption de service puisse être
les modalités d’application du travail à temps par-
considérée comme une cause de rupture de contrat,
tiel.
toute femme a le droit de suspendre son travail
pendant quatorze semaines consécutives, dont huit
Art.L.138.- Les heures effectuées au delà de la
semaines postérieures à la délivrance.
durée légale hebdomadaire, ou de la durée considé-
rée comme équivalente, donneront lieu à majora-
Cette suspension peut être prolongée de trois se-
tion de salaire.
maines en cas de maladie dûment constatée et ré-
sultant de la grossesse ou des couches.
A défaut de convention collective ou d’accord
d’établissement, un arrêté du Ministre chargé du
A cette possibilité pour la femme enceinte de sus-
Travail fixe les modalités d’exécution et les taux
pendre son contrat de travail dans la limite de qua-
des heures supplémentaires effectuées le jour ou la
torze semaines correspond, pour l’employeur,
nuit pendant les jours ouvrables, les dimanches et
l’obligation de ne pas employer l’intéressée.
les jours fériés ainsi que la durée maxima des heu-
res supplémentaires qui peuvent être effectuées en
Pendant cette période la femme enceinte a droit à
cas de travaux urgents ou exceptionnels et de tra-
un régime spécial d’assistance en vue d’assurer à la
vaux saisonniers.
fois sa subsistance et les soins nécessités par son
état, dans les conditions prévues par la législation
Des dérogations pourront toutefois être décidées
de la sécurité sociale.
par arrêté du Ministre chargé du Travail.
Toute convention contraire est nulle de plein droit.
Un arrêté du Ministre chargé du Travail détermine
un contingent annuel d’heures supplémentaires
Toute femme enceinte dont l’état a été constaté
pouvant être effectuées, après information de
médicalement ou dont la grossesse est apparente
l’Inspecteur du Travail et de la Sécurité sociale et
peut rompre le contrat de travail sans préavis et
des délégués du personnel, ainsi que les modalités
sans avoir de ce fait à payer une indemnité de rup-
de son utilisation.
ture de contrat.
Art.L.139.- La durée du travail dans les établisse-
Pendant la période de suspension du travail,
ments et services publics est réglementée par dé- l’employeur ne peut licencier la femme enceinte.
cret.
de cadres sportifs ou à des stages préparatoires aux Toutefois une indemnité correspondant à l’avan-
sélections sportives nationales. tage en nature que constitue la mise à disposition
du travailleur d’un logement est ajoutée à l’allo-
Art.L.150.- Le droit de jouissance au congé est cation de congé si le travailleur ne peut, du fait de
acquis après une période minimale de service effec- l’employeur, jouir de cet avantage pendant son
tif, appelée période de référence, égale à 12 mois. congé.
Dans tous les cas, la jouissance effective du congé Par contre, les retenues éventuellement opérées sur
peut être reportée d’accord parties, sans que la du- le salaire au titre des prestations en nature sont pri-
rée de service effectif puisse excéder trois ans, et ses en compte dans le calcul de l’allocation de
sous réserve d’un congé de six jours ouvrables à congé.
prendre obligatoirement chaque année.
L’allocation de congé allouée à l’échéance de la
Art.L.151.- En cas de rupture de contrat avant que période de référence réelle est amputée de
le travailleur ait acquis droit au congé, ou en cas l’allocation perçue pendant le congé obligatoire de
d’expiration du contrat, une indemnité calculée sur six jours par an pris le cas échéant au cours de la
la base des droits acquis en vertu des dispositions période réelle de référence.
ci-dessus doit être accordée en place de congé.
Les périodes de suspension du contrat de travail
Le travailleur engagé à l’heure ou à la journée, pour assimilées à un temps de service effectif pour
une occupation de courte durée n’excédant pas une l’ouverture du droit au congé doivent être considé-
journée, perçoit son allocation de congé en même rées comme ayant donné lieu à rémunération en
temps que le salaire acquis, au plus tard en fin de fonction de l’horaire de travail pratiqué dans
journée, sous forme d’une indemnité compensatrice l’établissement pendant lesdites périodes par les
de congés payés. travailleurs de même catégorie.
En dehors de ces cas, est nulle et de nul effet toute Pour le travailleur déplacé prenant son congé hors
convention prévoyant l’octroi d’une indemnité du lieu d’emploi, dans sa résidence habituelle, la
compensatrice de congés payés. durée du congé est augmentée des délais de route
correspondant à la durée du voyage aller-retour
Toutefois, si le travailleur n’a pas bénéficié, du fait effectué dans les conditions fixées par les disposi-
de l’employeur, de la totalité de ses congés au tions du présent code relatives au transport des tra-
cours de la période antérieure aux trois années pré- vailleurs.
cédant la rupture du contrat de travail, il peur saisir
le tribunal compétent et réclamer des dommages L’indemnité compensatrice de congés payés du
intérêts. travailleur journalier, prévue au deuxième alinéa de
l’article L. 151 est égale à 1/12e (8,33 %) de la
Art.L.152.- Le travailleur est libre de prendre son rémunération acquise par le travailleur au cours de
congé dans le pays de son choix, sous réserve des la journée. Elle doit obligatoirement figurer au bul-
dispositions du présent chapitre. letin de paie sous forme d’une mention distincte du
salaire.
Art.L.153.- Pour le congé de six jours ouvrables
par an, l’employeur doit verser au travailleur, avant Art.L.154.- Lorsque le maintien en activité d’un
son départ en congé, une allocation égale au salaire établissement n’est pas assuré pendant un nombre
d’activité calculé sur la base de l’horaire de de jours dépassant la durée fixée pour la durée des
l’établissement au moment du départ en congé. congés légaux annuels ; l’employeur est tenu pour
Pour le congé pris à l’échéance de la période réelle chacun des jours ouvrables de fermeture excédant
de référence, l’employeur doit verser au travailleur cette durée, de verser aux travailleurs une indemni-
au moment de son départ en congé, une allocation té qui ne peut être inférieure à l’indemnité journa-
égale à 1/12e des sommes perçues par le travailleur lière de congés payés.
au cours de ladite période, à l’exclusion des indem-
nités ayant le caractère de remboursement de frais, Art.L.155.- Un décret précisera, en cas de besoin,
de prestations en nature liées accessoirement à les conditions d’application des dispositions de la
l’emploi, ou des indemnités forfaitaires en tenant présente section.
lieu, telle que notamment, l’indemnité de logement.
reçoit de l’employeur, pendant cette période des professions industrielles, commerciales ou arti-
d’attente, une indemnité calculée sur la base de sanales.
l’allocation de congé.
Art.L.165.- Nul ne peut recourir aux services d’un
Art.L.161.- En cas de décès au lieu d’emploi d’un travailleur qui contrevient aux dispositions des arti-
travailleur déplacé, ou d’un membre de sa famille cles L. 162. à L. 164.
dont le voyage était à la charge de l’employeur, le
rapatriement du corps du défunt au lieu de rési- Art.L.166.- Sont exclus des interdictions pronon-
dence habituelle est à la charge de l’employeur cées par les articles L. 162. à L. 165 :
dans les conditions et selon les modalités définies • 1° les travaux d’ordre scientifique, littéraire,
par arrêté du Ministre chargé du Travail. artistique et les concours apportés aux œuvres
d’intérêt général notamment d’enseignement,
d’éducation et de bienfaisance ;
Chapitre 6 - Du plein emploi • 2° les travaux effectués pour son propre
compte ou à titre gratuit ;
• 3° les travaux d’extrême urgence dont
Art.L.162.- Par dérogation aux dispositions du l’exécution immédiate sont nécessaires pour
deuxième alinéa L. 35, il est fait interdiction à tout prévenir un danger imminent ou pour organiser
travailleur d’exécuter pendant son congé payé, lé- des mesures de sauvetage ;
gal, fractionné ou non, des travaux rétribués. • 4° les travaux à temps partiel de ceux qui font
métier de louer leurs services à plusieurs em-
L’employeur, quel qu’il soit, qui aura occupé en ployeurs pour des horaires inférieurs à la durée
toute connaissance de cause un travailleur bénéfi- légale sans que le nombre d’heures de travail
ciaire d’un congé payé, sera sanctionné dans les cumulées puisse être supérieur à celui de la du-
mêmes conditions que le travailleur qu’il aura oc- rée maxima de travail telle qu’elle résulte des
cupé en violation de l’interdiction stipulée au pre- articles L. 135 à L. 139 et des arrêtés ministé-
mier alinéa du présent article. riels prévus pour son application.
L’employeur qui occupera un travailleur de son Les décrets prévus par l’article L. 224 pourront
entreprise pendant la période fixée pour son congé instituer, en tant que de besoin, d’autres déroga-
payé, à une besogne rémunérée même en dehors de tions aux interdictions prononcées par les articles
l’établissement où le travailleur est habituellement L. 162 à L. 165.
occupé, sera considéré comme ne donnant pas le
congé payé légal, et sera, en outre, sanctionné
comme le travailleur qu’il aura employé en viola-
tion de l’interdiction stipulée au premier alinéa du
Titre 11 - Hygiène et sécurité
présent article.
Art.L.167.- Sont soumis aux dispositions du pré-
Art.L.163.- Par dérogation aux dispositions du
sent titre et des décrets et arrêtés pris pour son ap-
deuxième alinéa de l’article L. 35 aucun travailleur
plication, les établissements de toute nature où sont
relevant des professions industrielles, commercia-
employés des travailleurs au sens de l’article L. 3.
les ou artisanales, ne peut exercer, pour son propre
compte, cumulativement avec son emploi, une pro-
Sont également soumis à ces dispositions les éta-
fession industrielle, commerciale ou artisanale.
blissements d’enseignement, de formation profes-
sionnelle et d’apprentissage, les formations sanitai-
Art.L.164.- Aucun travailleur ne peut effectuer
res et hospitalières ainsi que certains emplois de la
pour son employeur des travaux rémunérés au delà
fonction publique dont la liste est fixée par décret.
de la durée maxima du travail fixé pour l’entreprise
qui l’emploie.
Art.L.168.- Des décrets déterminent :
Par dérogation aux dispositions du deuxième alinéa
• 1° les mesures générales et spécifiques de pro-
de l’article L. 35 aucun travailleur relevant des pro-
tection, de prévention et de salubrité applica-
fessions industrielles, commerciales ou artisanales,
bles à tous les établissements et emplois men-
soumis à,un horaire hebdomadaire de travail égal
tionnés à l’article précédent ;
ou supérieur à la durée égale, ne peut effectuer pour
un autre employeur, des travaux rémunérés relevant • 2° les mesures relatives à l’organisation et au
fonctionnement des organismes ayant pour
mission d’aider à l’observation des prescrip- substances et les procédés de travail placés sous
tions d’hygiène et de sécurité, et de contribuer son contrôle ne présentent pas de risque pour la
à l’amélioration des conditions de travail et à la santé et la sécurité des travailleurs. En la matière, la
protection de la santé des travailleurs ; prévention est assurée :
• 3° les mesures relatives à l’exposition, à la • 1° par les mesures techniques appliquées aux
vente ou à la cession, à quelque titre que ce nouvelles installations ou aux nouveaux procé-
soit, des machines, appareils et installations dés lors de leur conception ou de leur mise en
diverses présentant des dangers pour les tra- place, ou par des adjonctions techniques appor-
vailleurs ; tées aux installations ou procédés existants ;
• 4) les mesures relatives à la distribution et à • 2° par la prise des mesures d’organisation de la
l’emploi de substances ou de préparations à médecine du travail ;
usage industriel, présentant des dangers pour • 3° par des mesures d’organisation du travail.
les travailleurs.
Art.L.172.- Lorsque les mesures prises en vertu de
Un décret peut fixer les prescriptions particulières à l’article 171 ne sont pas suffisantes pour garantir la
certaines professions ou à certains types de maté- sécurité ou la santé des travailleurs, les mesures de
riels, de substances dangereuses, de procédés de protection individuelle contre les risques profes-
travail ou d’installations, ou à certaines catégories sionnels doivent être mises en œuvre. Lorsque ces
de travailleurs. mesures de protection individuelle requièrent
l’utilisation, par le travailleur, d’un équipement
Art.L.169.- L’employeur est responsable de approprié, ce dernier est fourni et entretenu par
l’application des mesures prescrites par les disposi- l’employeur. Dans ce cas aucun travailleur ne doit
tions du présent titre et par les textes pris pour leur être admis à son poste de travail sans son équipe-
application. ment de protection individuelle.
Art.L.170.- L’Inspecteur du Travail et de la Sécuri- Art.L.173.- Les plans des nouveaux locaux de tra-
té sociale contrôle le respect par l’employeur des vail doivent être obligatoirement soumis à
dispositions en matière d’hygiène et de sécurité. l’Inspecteur du Travail et de la Sécurité sociale,
accompagnés de tous le renseignements utiles sur
Lorsqu’il constate un manquement aux normes ou les travaux qui seront effectués, le matériel qui sera
prescriptions ainsi édictées, il met en demeure utilisé et le personnel qui sera employé.
l’employeur de s’y conformer. En outre, lorsqu’il L’Inspecteur de Travail et de la Sécurité sociale
existe des conditions de travail dangereuses pour la s’assure que les dispositions prises sont conformes
sécurité ou la santé des travailleurs, non visées par aux prescriptions relatives à l’hygiène et à la sécu-
les décrets pris en application de l’article L. 168, rité des travailleurs.
l’employeur est mis en demeure par l’Inspecteur du
Travail et de la Sécurité sociale d’y remédier. Art.L.174.- L’utilisation des procédés, substances,
machines ou matériel spécifiés par la réglementa-
La mise en demeure doit être faite par écrit sur le tion entraînant l’exposition des travailleurs à des
registre de l’employeur ou par lettre recommandée risques professionnels sur les lieux de travail, doit
avec accusé de réception. Elle est datée et signée. être porté par écrit à la connaissance de l’Inspecteur
Elle précise la nature des manquements ou des du Travail et de la Sécurité sociale.
dangers constatés et fixe le délai dans lequel ils
devront avoir disparu. Ce délai ne pourra pas être Ce dernier peur subordonner cette utilisation au
inférieur à 4 jours francs sauf urgence indiquée par respect de certaines dispositions pratiques ou, lors-
l’Inspecteur du Travail et de la Sécurité sociale. que la protection du travailleur ne lui paraît pas
pouvoir être assurée de manière satisfaisante,
Dans les conditions et selon les modalités fixés par l’interdire.
le Code de la Sécurité sociale, l’employeur est tenu
d’aviser l’Inspecteur du Travail et de la Sécurité Art.L.175.- Les lieux de travail doivent être soumis
sociale de tout accident de travail survenu ou de à une surveillance régulière dans les conditions et
toute maladie professionnelle constatée dans suivant les modalités fixées par l’autorité adminis-
l’entreprise. Cet avis est donné sans délai par tout trative, en vue notamment de vérifier la sécurité des
moyen d’urgence en cas d’accident mortel. équipements et des installations ainsi que de sur-
veiller les risques pour la santé sur les lieux de tra-
Art.171.- L’employeur doit faire en sorte que si les vail.
lieux de travail, les machines, les matériels, les
Cette surveillance a notamment pour objectif de Ils peuvent également sous la même réserve et avec
contrôler le respect des normes de sécurité et des l’accord de l’employeur, faire appel à un expert
limites d’exposition. pris en dehors de l’entreprise.
Des contrôles doivent être effectués sur les lieux de Les employeurs doivent prévoir, en cas de besoin,
travail chaque fois que des machines ou des instal- toutes mesures permettant de faire face aux situa-
lations nouvelles sont mises en service ou qu’elles tions d’urgence et aux accidents y compris des
ont subi des modifications importantes ou que de moyens suffisants pour l’administration des pre-
nouveaux procédés sont introduits. miers secours.
Art.L.176.- L’état de santé des travailleurs doit être Art.179.- L’employeur est tenu de contrôler régu-
soumis à une surveillance régulière dans les condi- lièrement le respect des normes réglementaires de
tions et suivant les modalités fixées par l’autorité sécurité et d’hygiène, et de faire procéder périodi-
administrative. Cette surveillance comporte un quement aux mesures, analyses et évaluations des
examen médical préalable à l’embauche et des conditions d’ambiances et, le cas échéant, entre-
examens périodiques. prendre des mesures de protection collective ou
individuelle afin de prévenir les atteintes à la sécu-
La surveillance prévue au premier alinéa du présent rité et à la santé des travailleurs.
article ne doit entraîner aucune dépense pour le
travailleur intéressé. Il doit en outre recueillir les données relatives à la
sécurité et à la santé des travailleurs et au milieu de
Lorsque le maintien d’un travailleur à un poste est travail jugées indispensables par l’autorité compé-
déconseillé pour des raisons médicales, tous les tente.
moyens doivent être mis en œuvre pour l’affecter à
un autre emploi compatible avec son état de santé. Art.L.180.- Un décret fixe les conditions dans les-
quelles les employeurs devront réserver certains
Art.L.177.- Tous les travailleurs : postes de travail aux personnes handicapées.
• 1° doivent être informés de manière complète
des risques professionnels existant sur les lieux Art.L.181.- Les travailleurs sont tenus d’appliquer
de travail ; strictement les consignes destinées à garantir
• 2° doivent recevoir des instructions adéquates l’hygiène et la sécurité sur les lieux du travail.
quant aux moyens disponibles, aux conduites à
tenir pour prévenir ces risques et se protéger Art.L.182.- Les mesures d’hygiène et de sécurité
contre eux. du travail ainsi que les actions de formation ou
d’information sont à la charge exclusive de
Ces informations et instructions doivent être por- l’employeur.
tées à la connaissance des travailleurs dans des
conditions et sous une forme qui permettent à cha- Art.L.183.- Le travailleur signale immédiatement à
cun d’entre eux d’en avoir une bonne formation son supérieur hiérarchique direct et à l’Inspecteur
générale minimale en matière d’hygiène et de sécu- de Travail et de la Sécurité sociale du ressort, toute
rité. situation dont il a motif de penser qu’elle présente
un péril grave, imminent pour sa vie ou sa santé.
Art.L.178.- L’employeur présente annuellement au
comité d’hygiène et de sécurité ainsi qu’au service L’employeur est tenu de prendre sur le champ toute
de sécurité de travail, ainsi qu’aux représentants mesure utile pour faire cesser le péril en question.
des travailleurs, un rapport sur l’hygiène et la sécu-
rité dans l’entreprise, en particulier sur les disposi- Tant que persiste le péril grave, il est interdit à
tions adoptées au cours de la période écoulée. En l’employeur de maintenir à son poste de travail le
outre il les tient informés en cours d’année de toute travailleur intéressé.
mesure nouvelle prise dans ce domaine.
Art.L.184.- Les travailleurs ou leurs représentants
Les travailleurs ou leurs représentants peuvent ont le droit de présenter toutes propositions de na-
consulter les organisations représentatives auxquel- ture à assurer leur protection sur les lieux de travail.
les ils appartiennent sur les mesures en question, Ils peuvent saisir l’autorité administrative compé-
sous réserve des secrets industriels ou commer- tente, le cas échéant, pour faire assurer leur protec-
ciaux tels qu’ils ont définis par l’employeur. tion.
Art.L.185.- Les employeurs sont tenus d’organiser L’organisation, le fonctionnement et les moyens
un service de sécurité de travail et un comité d’action des services de médecine du travail sont
d’hygiène et de sécurité. fixés par décret.
Des services de médecine du travail peuvent sui- Art.L.189.- Les modalités d’organisation et de
vant les circonstances être organisés : fonctionnement des services du Travail et de Sécu-
• 1° soit en tant que service propre à une seule rité sociale sont fixés par arrêté du Ministre chargé
entreprise du Travail et de la Sécurité sociale.
• 2° soit en tant que service interentreprises
institué par arrêté du Ministre chargé du Art.190.- Le statut des inspecteurs du Travail et de
Travail sur déclaration des adhérents la Sécurité sociale et celui des contrôleurs du tra-
fondateurs. Le service médical interentreprises vail et de la sécurité sociale sont fixés par décret.
est un organisme à but non lucratif doté de la
personnalité civile et de l’autonomie Art.191.- Les inspecteurs et contrôleurs du travail
financière. et de la sécurité sociale prêtent serment de bien et
fidèlement remplir leur charge et de ne pas révéler,
même après avoir quitté leur service, les secrets de Art.L.196.- Toutes les autorités civiles et militaires
fabrication et, en général, les procédés doivent reconnaître les inspecteurs et contrôleurs
d’exploitation dont ils pourraient prendre connais- du Travail et de la Sécurité sociale en leur qualité,
sance dans l’exercice de leurs fonctions. sur présentation de la carte professionnelle, et leur
prêter, sur leur demande, aide et assistance dans
Ce serment est prêté devant la Cour d’Appel. Il l’exercice de leurs fonctions.
peut être prêté par écrit lorsque l’intéressé ne réside
pas au siège de la cour d’Appel. Art.L.197.- Les inspecteurs du Travail et de la Sé-
curité sociale ont pouvoir de :
Toute violation de ce serment est puni conformé- • 1° pénétrer librement, à toute heure du jour,
ment à l’article 378 du Code pénal. dans les établissements assujettis au contrôle
de l’inspection où ils peuvent avoir un motif
Art.L.192.- Les inspecteurs et contrôleurs du Tra- raisonnable de supposer que sont occupées les
vail et de la Sécurité sociale doivent tenir pour personnes jouissant de la protection légale et
confidentielle toute plainte leur signalant un défaut de les inspecter. Le chef d’entreprise ou
dans l’installation ou une infraction aux disposi- d’établissement ou son suppléant pourra ac-
tions légales ou réglementaires. compagner, au cours de sa visite, l’Inspecteur
du Travail et de la Sécurité sociale ;
Art.L.193.- Les inspecteurs et contrôleurs du Tra- • 2° pénétrer la nuit, dans les locaux où il est
vail et de la Sécurité sociale ne pourront pas avoir constant qu’il est effectué un travail collectif ;
un intérêt quelconque direct ou indirect, dans les
entreprises placées sous leur contrôle. Pour l’exercice du pouvoir de visite spécifié aux
alinéas 1 et 2 ci-dessus, les chefs d’entreprise ou
Art.L.194.- Les inspecteurs du Travail et de la Sé- d’établissement sont tenus de prendre toutes dispo-
curité sociale peuvent constater par procès-verbal sitions pour que le libre accès aux établissements
faisant foi jusqu’à preuve du contraire, les infrac- soit assuré à l’inspecteur, en tout état de cause et
tions aux dispositions de la législation et de la ré- sur le champ, même si la visite est inopinée et
glementation du travail et de la sécurité sociale. même en cas d’absence du chef d’établissement ;
• 1° requérir, si besoin est, les avis et les consul-
Ils sont habilités à saisir directement les autorités tations de médecins et techniciens, notamment,
judiciaires compétentes. en ce qui concerne les prescriptions d’hygiène
et de sécurité. Les médecins et techniciens sont
Aucune forme spéciale n’est imposée au procès- tenus au secret professionnel dans les mêmes
verbal de l’Inspecteur du Travail et de la Sécurité conditions et sous les mêmes sanctions que les
sociale. inspecteurs du Travail et de la Sécurité so-
ciale ;
Art.L.195.- Tout procès-verbal devra être notifié • 2° se faire accompagner, dans leurs visites,
par la remise d’une copie certifiée conforme à la d’interprètes officiels assermentés et des délé-
partie intéressée ou à son représentant. A peine de gués du personnel de l’entreprise visitée, ainsi
nullité des poursuites à intervenir, cette remise doit que des médecins et techniciens visés au para-
être effectuée dans la quinzaine de la constatation graphe ci-dessus ;
de l’infraction, soit par lettre recommandée avec
• 3° procéder à tous les examens, contrôles ou
accusé de réception, la date du récépissé délivré par
enquêtes jugés nécessaires pour s’assurer que
la poste tenant alors lieu de la date de notification,
les dispositions applicables sont effectivement
soit par tout autre moyen permettant de donner date
observées et notamment :
certaine à la notification effectuée.
- interroger, avec ou sans témoins l’em-
ployeur ou le personnel de l’entreprise,
Un exemplaire du procès-verbal est déposé au par-
contrôler leur identité, demander des ren-
quet, un second envoyé au Directeur général du
seignements à toute personne dont le té-
Travail et de la Sécurité sociale, un troisième est
moignage peut sembler nécessaire ;
classé aux archives de l’inspection régionale.
- requérir la production de tout registre ou
document dont la tenue est prescrite par la
L’Inspecteur du Travail et de la Sécurité sociale est
présente loi et par les textes pris pour son
tenu informé par l’autorité judiciaire, de la suite
application. Ces registres ou documents
réservée aux procès-verbaux.
devront être exhibés immédiatement,
même en cas d’absence du chef d’établis-
sement ;
- prélever et emporter aux fins d’analyse, en Art.L.200.- Dans les mines, minières et carrières,
présence du chef d’entreprise ou du chef ainsi que dans les établissements et chantiers, où
d’établissement ou de son suppléant, et les travaux sont soumis au contrôle d’un service
contre reçu, des échantillons, des matières technique, les fonctionnaires chargés de ce contrôle
et substances utilisées ou manipulées. veillent à ce que les installations, relevant de leur
contrôle technique, soient aménagés en de leur ga-
Les frais résultant de ces réquisitions, expertises et rantir la sécurité des travailleurs.
enquêtes seront supportés par le budget de l’Etat.
Ils assurent l’application des règlements spéciaux
Art.L.198.- Les contrôleurs du Travail et de la Sé- qui peuvent être pris dans ce domaine et disposent
curité sociale assistent les inspecteurs du travail et à cet effet et dans cette limite, des pouvoirs des
de la sécurité sociale dans le fonctionnement des inspecteurs du Travail et de la Sécurité sociale. Ils
services. Ils sont habilités à constater à constater les portent à la connaissance de l’Inspecteur du Travail
infractions par des rapports écrits au vu desquels et de la Sécurité sociale du ressort les mesures
l’inspecteur peut décider de dresser procès-verbal qu’ils ont prescrites et, le cas échéant, les mises en
dans les conditions prévues aux articles L. 194.et L. demeure qui sont signifiées.
195.
L’Inspecteur du Travail et de la Sécurité sociale
Toutefois, les inspecteurs du travail et de la sécurité peut, à tout moment, demander et effectuer avec les
sociale peuvent, à titre exceptionnel, déléguer leurs fonctionnaires visés au paragraphe précédent, la
pouvoirs - y compris de dresser procès-verbal - aux visite des mines, minières, carrières, établissements
contrôleurs du Travail et de la Sécurité sociale pour et chantiers soumis à un contrôle technique.
une mission déterminée de contrôle ou de vérifica-
tion. Art.L.201.- Dans les parties d’établissements ou
établissements militaires employant de la main
En cas d’absence ou d’empêchement, l’Inspecteur d’œuvre civile dans lesquels l’intérêt de la défense
du Travail et de la Sécurité sociale peuvent être nationale s’oppose à l’introduction d’agents étran-
nommés dans les services de l’Inspection du Tra- gers au service, le contrôle des dispositions appli-
vail. cables en matière du travail et de sécurité sociale
est assuré par les fonctionnaires ou officiers dési-
Art.L.199.- Des médecins inspecteurs du Travail et gnés à cet effet. Cette désignation est faire conjoin-
de la Sécurité sociale peuvent être nommés dans les tement par le Ministre chargé de la Défense et le
services de l’Inspection du Travail et de la Sécurité Ministre chargé du Travail.
sociale. Les médecins inspecteurs du Travail agis-
sent en liaison avec les inspecteurs du Travail et de Art.L.202.- En cas d’absence ou d’empêchement
Sécurité sociale et coopèrent avec eux à de l’Inspecteur et du Contrôleur du Travail et de la
l’application de la réglementation relative à l’hy- Sécurité sociale, le chef de la circonscription admi-
giène et à la sécurité du travail. nistrative est leur suppléant légal.
Les médecins inspecteurs du Travail exercent une Il est habilité dans les limites définies à l’article L.
action permanente en vue de la protection de la 198.
santé des travailleurs au lieu de leur travail. Cette
action porte en particulier sur l’organisation et le Art.L.203.- Les dispositions du présent chapitre ne
fonctionnement des services de médecine du travail portent pas atteinte aux prérogatives des officiers
et des services de sécurité du travail. de police judiciaire quant à la constatation et à la
poursuite, selon le droit commun des infractions.
Les dispositions du présent code relatives aux pou-
voirs et obligations des inspecteurs du travail sont Art.L.204.- Pour l’application des dispositions
étendues aux médecins inspecteurs du travail à édictées par les articles L. 162 à L. 166. et par les
l’exception de celles des articles L. 194 et L. 195. articles 3 et 4 de la loi n° 62-47 du 13 juin 1962, les
Relatives aux procès verbaux et de l’article L. 170 droits et pouvoirs des inspecteurs sont étendus à
relatives aux mises en demeure. tous les établissements, même s’il s’agit
d’établissements de famille ou d’établissements
Leurs attributions et les conditions de nomination n’occupant pas de salariés.
et de rémunération des médecins inspecteurs du
travail sont déterminées par décret. Les chefs de ces établissements doivent tenir à la
disposition des inspecteurs du Travail et de la Sécu-
rité sociale et de leurs suppléants légaux, toutes sur toutes les questions relatives au travail, à la
justifications de leur inscription, soit du registre du main d’œuvre et à la sécurité sociale.
commerce, soit au registre des métiers.
Il peut, à la demande du Ministre chargé du Travail
Les inspecteurs du Travail et de la Sécurité sociale et de la Sécurité sociale, examiner toute difficulté
et leurs suppléants légaux peuvent en outre, se faire née à l’occasion de la négociation de conventions
communiquer par les chefs d’établissements sou- collectives, et se prononcer sur toutes les questions
mis à leur contrôle la liste des noms et adresses de relatives à la conciliation et à l’application des
tous les fournisseurs, un document faisant mention conventions collectives, notamment sur leurs inci-
de l’inscription au registre du commerce ou au re- dences économiques.
gistre des métiers.
Il peut demander aux administrations compétentes,
Sur procès-verbal de constatation d’une infraction par l’intermédiaire de son président, tous docu-
aux dispositions de la présente loi, dressé par ments ou informations utiles à l’accomplissement
l’Inspecteur du Travail et de la Sécurité sociale du de sa mission.
ressort ou ses suppléants légaux dûment habilités,
ou les officiers de police judiciaire, le tribunal cor- De son côté, le conseil peut formuler des proposi-
rectionnel apprécie souverainement si les faits rele- tions et adresser ses vœux au Ministre chargé du
vés constituent l’infraction visée, même dans le cas Travail et de la Sécurité sociale dans toutes les ma-
où le procès-verbal dressé ne se fonde que sur des tières relevant de sa compétence.
présomptions tirées notamment des conditions
d’organisation du travail de tout ou partie du per- Le Conseil se réunit au moins une fois par semes-
sonnel occupé. Dans ce dernier cas, le procès- tre. Il doit émettre son avis sur les textes qui lui
verbal devra exposer ces présomptions. sont soumis dans les 30 jours qui suivent le début
de la session sauf cas de force majeure. Faute
d’avis dans le délai précité le texte est considéré
Chapitre 2 - Des organismes consultatifs comme ayant fait l’objet d’un avis favorable.
La décision du Président du Tribunal fixe, le cas sonnel, a un caractère définitif. Le licenciement qui
échéant, le délai pendant lequel les nouvelles élec- serait prononcé par l’employeur sans que
tions devront être organisées. l’autorisation préalable de l’Inspecteur ait été de-
mandée, ou malgré le refus opposé par l’Inspecteur,
Art.L.213.- Chaque délégué a un suppléant élu est nul et de nul effet.
dans les mêmes conditions qui le remplace en cas
d’absence motivée, de décès, démission, révoca- La décision de l’Inspecteur du Travail et de la Sé-
tion, changement de catégorie professionnelle, mu- curité sociale accordant ou refusant l’autorisation
tation d’établissement, résiliation de contrat de tra- de licenciement d’un délégué du personnel n’est
vail, perte des conditions requises pour l’éligibilité. susceptible d’aucun recours autre que le recours
hiérarchique devant le Ministre chargé du Travail.
Art.L.214.- L’autorisation de l’Inspecteur du Tra- Les parties disposent d’un délai de 15 jours pour
vail et de la Sécurité sociale est requise avant tout déférer au Ministre la décision de l’Inspecteur du
licenciement d’un délégué du personnel envisagé Travail et de la Sécurité sociale.
par l’employeur ou son représentant.
La décision du Ministre est susceptible du recours
L’employeur est tenu d’informer le délégués du juridictionnel en excès de pouvoir devant le
personnel, et notamment celui ou ceux dont il envi- Conseil d’Etat dans les délais, formes et conditions
sage le licenciement, de la date du dépôt de la de- prévus par la procédure en vigueur devant le
mande d’autorisation de licenciement. Conseil d’Etat.
L’inspecteur doit refuser d’autoriser tout licencie- Les dispositions ci-dessus sont applicables :
ment de délégué du personnel qui serait opéré en • aux candidats aux fonctions de délégué du per-
violation des dispositions du présent code. sonnel pendant la période comprise entre la
date de remise des listes au chef d’entreprise et
Art.L.215.- Toutefois, en cas de faute lourde, celle du scrutin ;
l’employeur peut prononcer immédiatement la mise • aux délégués pendant la période comprise entre
à pied de l’intéressé en attendant la décision défini- la fin de leur mandat et l’expiration des trois
tive de l’Inspecteur et de la Sécurité sociale. Si le mois suivant le nouveau scrutin.
licenciement est refusé par l’Inspecteur, la mise à
pied est annulée et ses effets supprimés de plein Art.L.217.- En cas de licenciement prononcé par
droit. l’employeur, sans que l’autorisation préalable de
l’Inspecteur ait été demandée ou malgré le refus
L’Inspecteur du Travail et de la Sécurité sociale opposé par l’Inspecteur autorisant le licenciement,
doit rendre sa décision dans les quinze jours suivant le délégué du personnel ainsi licencié est réintégré
le dépôt de la demande d’autorisation de licencie- d’office avec paiement d’une indemnité égale au
ment au bureau de l’Inspection du ressort. Le dé- salaire qu’il aurait perçu s’il avait travaillé.
faut de réponse dans ce délai vaut autorisation, sauf
dans le cas d’expertise où ledit délai est porté à un Nonobstant les dispositions de l’alinéa précédent,
mois. l’employeur qui ne réintègre pas le délégué du per-
sonnel 15 jours après la notification soit de la déci-
Ce délai ne commence à courir que de la date à sion de refus opposée par l’inspecteur, soit de la
laquelle l’employeur a informé les délégués du décision par laquelle le Ministre infirme
personnel et, notamment celui ou ceux dont il envi- l’autorisation donnée, soit enfin de la mise en de-
sage le licenciement, de la date du dépôt de la de- meure par l’Inspecteur du Travail et de la Sécurité
mande d’autorisation de licenciement, au cas où sociale de réintégrer le salarié lorsque l’employeur
l’employeur n’aurait pas accompli cette formalité s’est abstenu de demander l’autorisation de licen-
avant de déposer sa demande. ciement, est tenu de verser au délégué du person-
nel, une indemnité supplémentaire, égale à :
L’Inspecteur du Travail et de la Sécurité sociale est • 12 mois de salaire brut lorsqu’il compte 1 à 5
tenu de motiver sa décision. Cette décision doit être ans d’ancienneté ;
notifiée par l’Inspecteur du Travail et de la Sécurité • 20 mois de salaire brut lorsqu’il compte 5 à 10
à l’employeur et au délégué du personnel concerné. ans d’ancienneté ;
• 2 mois de salaire brut par année de présence,
Art.L.216.- La décision de l’Inspecteur du Travail avec un maximum de 36 mois, lorsqu’il
et de la Sécurité sociale accordant ou refusant compte plus de 10 ans d’ancienneté.
l’autorisation de licenciement du délégué du per-
Le versement de cette indemnité est sans influence Tout chef d’établissement, occupant 50 travailleurs
sur la nullité du licenciement. ou plus, doit produire annuellement un bilan social
récapitulant les principales données chiffrées de la
Art.L.218.- Les délégués du personnel ont pour situation de l’établissement dans le domaine social.
mission :
• de présenter aux employeurs toutes les récla- Un décret fixe les modalités d’application du pré-
mations individuelles ou collectives qui sent article.
n’auraient pas été directement satisfaites
concernant les conditions de travail et la pro- Art.L.221.- L’employeur doit tenir constamment à
tection des travailleurs, l’application des jour, au lieu d’exploitation, dans chaque établisse-
conventions collectives, des classifications ment, un registre dit « registre d’employeur », dont
professionnelles et des taux de salaires, régle- le modèle est fixé par arrêté du Ministre chargé du
mentaires ou conventionnels. Travail.
• de saisir l’Inspection du Travail et de la Sécuri- Ce registre comprend trois parties :
té sociale de toute plainte ou réclamation • la première comprend les renseignements
concernant l’application des prescriptions léga- concernant les personnes et le contrat de tous
les et réglementaires dont elle est chargée les travailleurs occupés dans l’établissement ;
d’assurer le contrôle ; • la deuxième, toutes les indications concernant
• de veiller à l’application des prescriptions rela- le travail effectué, le salaire, les congés ;
tives à l’hygiène et à la sécurité des travailleurs • la troisième est réservée aux visas, mises en
et à la sécurité sociale de proposer toutes me- demeure et observations apposés par
sures utiles à ce sujet ; l’Inspecteur du Travail et de la Sécurité sociale
• de communiquer à l’employeur toutes sugges- ou son délégué.
tions utiles tendant à l’amélioration de
l’organisation et du rendement de l’entreprise ; Le registre d’employeur doit être tenu à la disposi-
• de faire part à l’employeur de leur avis et de tion de l’inspecteur ou de son délégué qui peut en
leurs suggestions sur les mesures de licencie- requérir inopinément, sans déplacement et sur le
ment envisagées en cas de diminution champ, la production ; Il est conservé pendant le
d’activité ou de réorganisation intérieure de cinq ans suivant la dernière mention portée.
l’établissement ;
• de donner leur avis sur tout projet d’acte du Certains établissements ou catégories d’établis-
chef d’entreprise instaurant des règles généra- sements peuvent, par arrêté du Ministre chargé du
les et permanentes s’imposant au personnel. Travail être exemptés de l’obligation de tenir un
registre en raison de leur situation, de leur faible
importance ou de la nature de leur activité.
Chapitre 4 - Des moyens de contrôle
Art.L.222.- Il est institué un dossier du travailleur
conservé à l’Inspection du Travail et de la Sécurité
Art.L.220.- Toute personne qui se propose d’ouvrir sociale du lieu d’emploi. Tout travailleur embauché
un établissement ou un chantier de quelque nature fait l’objet d’une déclaration établie par
que ce soit doit, au préalable, en faire la déclaration l’employeur et adressé par ce dernier à l’Inspection
à l’inspection du travail. du Travail et la Sécurité Sociale.
Doivent être déclarés dans les mêmes conditions, la Cette déclaration mentionne le nom et l’adresse de
fermeture, le transfert, le changement de destina- l’employeur, la nature de l’entreprise et de
tion, la mutation et, plus généralement, tout chan- l’établissement, tous renseignements utiles sur
gement affectant un établissement. l’état civil, l’identité et la nationalité du travailleur,
sa profession, les emplois qu’il a précédemment
En cas de fermeture, l’Inspecteur du Travail et de la occupés, éventuellement le lieu de sa résidence
Sécurité sociale vérifie la réalité de fermeture de d’origine et la date d’entrée au Sénégal, la date
l’établissement. d’embauche et le nom de son précédent employeur,
la nature du contrat, la classification profession-
Tout chef d’établissement doit produire annuelle- nelle et l’emploi tenu, et un certificat médical.
ment la déclaration de la situation de la main
d’œuvre qu’il emploie lorsqu’il occupe moins de Tout travailleur quittant un établissement doit faire
50 travailleurs. l’objet d’une déclaration établie dans les mêmes
Aucun employeur n’est tenu d’agréer le travailleur Sont toutefois recevables les nouveaux chefs de
qui lui est présenté par le service chargé de demande tant que le tribunal du travail ne se sera
l’emploi. aucun travailleur n’est tenu d’accepter pas prononcé, en premier ou dernier ressort, sur les
l’emploi qui lui est proposé par ledit service. Tou- chefs de la demande primitive. Il ordonnera la jonc-
tefois, le refus doit faire l’objet d’une déclaration tion des instances et statuera sur elles par un seul et
auprès du service. même jugement.
En aucun cas, il ne peut être exigé d’un demandeur Art.L.231.- Le tribunal compétent est celui du tra-
d’emploi, paiement sous quelque forme que ce soit, vail. Toutefois, pour les litiges nés de la résiliation
de son inscription, de son placement ou toute autre du contrat de travail et nonobstant toute attribution
prestation liée à ces opérations. conventionnelle de juridiction, le travailleur, dont
la résidence habituelle est située au Sénégal, aura le
Le chef d’entreprise peut également procéder direc- choix entre le tribunal de cette résidence et celui du
tement au recrutement d’un travailleur sans lieu de travail.
qu’aucune prestation préalable ni qu’aucun paie-
ment sous quelque forme que ce soit, ne puissent Art.L.232.- Les tribunaux du travail siègent au
être exigés de ce dernier. chef-lieu de chaque région, leur ressort est le terri-
toire de la région.
Titre 13 - Des différends du travail Lorsque les structures du marché du travail le justi-
fient, chaque tribunal du travail peut être, par dé-
cret, subdivisé en sections professionnelles.
Chapitre 1 - Du différend individuel
Les tribunaux du travail dépendent administrative-
ment du Ministre de la justice.
Art.L.229.- Les tribunaux du travail connaissent
des différends individuel pouvant s’élever entre les Art.L.233.- Le tribunal du travail est composé :
travailleurs et leurs employeurs à l’occasion du
contrat du travail, du contrat d’apprentissage, des • du président, ou, en cas d’empêchement de
conventions collectives, des conditions de travail, celui-ci, d’un juge du tribunal du travail, dési-
d’hygiène et de sécurité, du régime de sécurité so- gné par ordonnance du président de la juridic-
ciale. Leur compétence s’étend également aux dif- tion ; En cas d’absence ou d’empêchement de
férends nés entre travailleurs et entre employeurs à tous les magistrats du tribunal du travail, la
l’occasion du travail, ainsi qu’entre les institutions présidence est assurée par le président du tri-
obligatoires de sécurité sociale , leurs bénéficiaires bunal régional ou par le magistrat du siège dé-
et les assujettis, à l’occasion de l’application du légué par lui ;
régime de sécurité sociale. Leur compétence • d’un assesseur employeur et assesseur travail-
s’étend aussi aux actions récursoires des entrepre- leur pris parmi ceux figurant sur les listes éta-
neurs contre les tâcherons aux cas prévus à l’article blies en conformité de l’article L. 235.
L. 78. Les tribunaux du travail demeurent compé-
tents, lors même qu’une collectivité ou un établis- Pour chaque affaire, le président désigne autant que
sement public est en cause, et peuvent statuer sans possible l’assesseur employeur et l’assesseur tra-
qu’il y ait lieu, pour les parties, d’observer, dans le vailleur appartenant à la catégorie intéressée. Lors-
cas où il en existe, les formalités préalables qui sont que le tribunal du travail est subdivisé en sections
prescrites avant qu’une procès puisse être intenté à professionnelles, les assesseurs sont pris parmi
ces personnes morales. ceux désignés au titre de la section concernée par le
secteur professionnel dont relèvent les parties en
Art.L.230.- Toutes les demandes dérivant du cause. L’assesseur titulaire est remplacé, en cas
contrat de travail entre les mêmes parties doivent d’empêchement, par l’assesseur suppléant. Lorsque
faire l’objet d’une seule instance, à peine d’être le tribunal du travail est subdivisé en sections pro-
déclarées non recevables, à moins que le deman- fessionnelles et qu’il s’avère impossible de compo-
deur ne justifie que les causes des nouveaux chefs ser une section en raison de l’empêchement pro-
de demandes ne sont nées à son profit, ou n’ont été longé de tous les assesseurs, employeurs ou travail-
leurs, le président de la juridiction, par ordonnance
Sont déchus de leur mandat, les assesseurs qui ne Art.L.241.- Tout travailleur ou tout employeur
remplissent pas toutes les conditions énumérées ci- pourra demander à l’Inspecteur du travail et de la
dessus. Sécurité sociale, à son délégué ou à son suppléant
de régler le différend à l’amiable.
Art.L.236.- Tout assesseur titulaire ou suppléant
qui aura gravement manqué a ses devoirs dans La demande de règlement à l’amiable du différend
l’exercice de ses fonctions sera appelé devant le individuel du travail doit être faite par écrit. Cette
Tribunal du Travail pour s’expliquer sur les faits demande suspend, à sa date de réception par
qui lui sont reprochés. l’Inspecteur du Travail et de la sécurité sociale, le
délai de prescription prévu à l’article L. 126..Cette
L’initiative de cet appel appartient au Président du suspension court jusqu’à la date du procès-verbal
Tribunal du Travail. qui clôt la tentative de conciliation à l’Inspection
du Travail et de la sécurité sociale. Les parties sont
Le procès-verbal de la séance de comparution est tenues de se présenter à l’inspection au jour et à
adressé dans les huit jours par le Président du Tri- l’heure fixés par la convocation, sous peine d’une
bunal du Travail au Procureur de la République. amende ne pouvant excéder cinq cent mille francs.
L’Inspecteur du Travail et de la Sécurité sociale à
Ce procès-verbal est transmis par le Procureur de la qui il incombe d’apporter la preuve matérielle de la
République, avec son avis au Procureur général, transmission de la convocation, peut infliger
lequel le fait parvenir au Ministre de la Justice. l’amende forfaitaire prévue dans les cas de contra-
vention. L’inspecteur fait connaître aux parties compris, le Président cite les parties à comparaître
quels sont, d’après les informations qui lui sont devant lui, en conciliation, dans un délai qui ne
fournies et sous réserve de l’appréciation des tribu- peut excéder douze jours, majoré s’il y a lieu, des
naux, les droits que le travailleur tient de la loi, de délais de distance fixés dans les conditions prévues
la réglementation ou des conventions collectives et à l’article L. 230. La citation est faite à personne ou
du contrat individuel. Il vérifie si les parties sont domicile par voie d’agent administratif spéciale-
décidées à se concilier immédiatement sur ces ba- ment commis à cet effet. Elle peut valablement être
ses. S’il n’y a pas de conciliation, l’inspecteur le faite par lettre recommandée avec accusé de récep-
constate par procès-verbal où il consigne les motifs tion.
de l’échec. Si la conciliation intervient, le procès-
verbal de conciliation contient, outre les mentions Art.L.244.- Les parties sont tenues de se rendre au
ordinaires nécessaires à sa validité : jour et à l’heure fixés par le Président du Tribunal.
• l’énoncé des différends chefs de réclamation ; Elles peuvent se faire assister ou représenter soit
• les points sur lesquels la conciliation est inter- par un travailleur ou un employeur appartenant à la
venue et, s’il y a lieu, les sommes convenues même branche d’activité, soit par un avocat, soit
pour chaque chef de réclamation ; encore par un représentant des centrales syndicales
• les chefs de réclamation dont il a été fait aban- auxquelles sont affiliés les syndicats professionnels
don ; dont sont membres lesdites parties. Les employeurs
• en cas de conciliation partielle, les demandes peuvent, en outre, être représentés par un directeur
qui n’ont pas été comprises dans la concilia- ou un employé de l’entreprise ou de
tion. l’établissement. Sauf en ce qui concerne les avo-
cats, le mandataire des parties doit, pour chaque
Aucune mention telle que « divers » pour solde de affaire, être constitué par écrit et agréé par le Prési-
tous comptes, ou toutes causes confondues, ne peut dent du Tribunal. Le mandat donné sous réserve
être employée à peine de nullité du procès-verbal. pour un différend déterminé, s’il n’est révoqué, de
même que l’agrément, s’il n’est retiré, demeurent
L’inspecteur doit refuser d’entériner un accord por- valables pour l’exercice des voies ordinaires devant
tant atteinte aux droits incontestables du travailleur. la Cour d’Appel ainsi que pour l’exécution des dé-
Le procès-verbal de conciliation est présenté par la cisions à l’exclusion de la perception du montant
partie la plus diligente au Président du Tribunal du des condamnations. Lorsqu’un mandataire est cons-
Travail dans le ressort duquel il a été établi. Celui- titué au cours d’une procédure, il doit être agréé par
ci y appose la formule exécutoire, après avoir véri- le Président du tribunal saisi.
fié qu’il est conforme aux prescriptions du présent
article. L’exécution est poursuivie comme un ju- Art.L.245.- Pour représenter ou assister régulière-
gement du tribunal du travail. ment une partie, le représentant d’une centrale syn-
dicale doit justifier :
Art.L.242.- En cas d’échec de la tentative de • que la centrale syndicale, dont se réclame la
conciliation devant l’Inspection du Travail et de la partie l’autorise à assurer l’assistance et la re-
sécurité sociale, ou en son absence, l’action est présentation devant les juridictions du travail ;
introduite par déclaration écrite faite au greffier du • qu’il exerce lui-même effectivement, une acti-
tribunal du travail. vité rémunérée, dans la branche d’activité
considérée ou qu’il l’a exercée pendant au
Inscription en est faite sur un registre tenue spécia- moins cinq années.
lement à cet effet ; un extrait de cette inscription est
délivré à la partie ayant introduit l’action. Lorsqu’il n’existe pas de représentant d’une cen-
L’Inspecteur régional du Travail et de la Sécurité trale syndicale pouvant remplir les deux conditions
sociale qui a procédé sans succès à la tentative de ci-dessus énumérées, la partie peut, exceptionnel-
conciliation prévue au précédent article, doit à la lement choisir pour mandataire, un représentant de
demande de l’une des parties , transmettre à toutes son syndicat professionnel qui est lors dispensé de
fins utiles au Président du Tribunal du Travail en- l’obligation d’activité professionnelle effective.
suite saisi, le dossier complet qui a pu être constitué
sur ce différend. Cette transmission doit également La liste de ces derniers représentants est établie par
avoir lieu sur la demande du tribunal du travail les syndicats professionnels à raison d’un seul
saisi de l’affaire. mandataire par syndicat professionnel et par juri-
diction du travail. Par l’entremise et après approba-
Art.L.243.- Dans les cinq jours à dater de la récep- tion des centrales syndicales intéressées, elle est
tion de la demande, dimanche et jours fériés non adressée par chaque syndicat professionnel au Mi-
nistre chargé du Travail qui la transmet au Ministre Si le défendeur ne comparaît pas, et si le deman-
de la Justice . Ce dernier fait connaître aux chefs de deur maintient sa demande, il sera procédé comme
juridictions concernés le nom du représentant dési- en cas de non conciliation.
gné par chaque syndicat professionnel. Cette dési-
gnation est valable pour une période de trois an- Art.L.248.- L’audience est publique, sauf au stade
nées. de la conciliation ; sa police est assurée sous
l’autorité et la responsabilité du président. Celui-ci
Art.L.246.- L’agrément doit être refusé par ordon- dirige les débats, interroge et confronte les parties,
nance motivée : fait comparaître les témoins cités à la diligence des
• à ceux qui ne savent pas lire et écrire le fran- parties, dans les formes prévues à l’article L. 243.
çais ; Le tribunal peut d’office, faire citer dans les mêmes
• aux représentants des centrales syndicales qui formes toute personne dont il estime la déposition
ne présentent pas les justifications indiquées à utile au règlement du litige. Dans les cas urgents,
l’alinéa premier de l’article précédent ; dont il est juge, le tribunal peut ordonner par provi-
• à tout représentant de syndicat professionnel sion, telles mesures nécessaires, notamment pour
autre que celui désigné, conformément aux empêcher que les objets, donnant lieu à une récla-
dispositions de l’alinéa 2 de l’article précédent. mation, ne soient enlevés ou déplacés ou détériorés.
• à ceux qui ont été condamnés pénalement pour
des faits contraires à la probité ; Art.L.249.- La femme mariée est autorisée à se
• aux mandataires qui ont fait l’objet d’une concilier, à demander, à défendre devant le tribunal
interdiction de représenter les parties en justice du travail. Les mineurs qui ne peuvent être assistés
pour outrage à la juridiction du travail ou à de leur père ou tuteur, peuvent être autorisés par le
l’un de ses membres ou à l’Inspecteur du Tra- tribunal, à se concilier, demander, ou défendre,
vail et de Sécurité sociale, pour entrave au dé- devant le tribunal du travail.
roulement des débats, pour délaissement des
intérêts du mandat ou pour perception de fonds Art.L.250.- Les assesseurs du tribunal peuvent être
pour le compte du travailleur en infraction aux récusés :
dispositions de l’article L. 269. • quand ils ont un intérêt personnel à la contesta-
tion.
Sous réserve de l’incapacité découlant de la perte • quand ils sont parents ou alliés de l’une des
des droits civiques, l’interdiction est prononcée parties jusqu’au sixième degré ;
pour une durée qui n’excède pas un an , par la juri- • si, dans l’année qui a précédé la récusation, il y
diction devant laquelle le fait a été constaté ou par a eu procès pénal ou civil entre eux et l’une des
le tribunal du travail dans le ressort duquel il a été parties ou son conjoint ou allié en ligne di-
commis, ou, s’il y a poursuites pénales , par la juri- recte ;
diction répressive, d’office ou sur les réquisitions • s’ils ont donné un avis écrit sur la contesta-
du ministère public. La juridiction saisie peut ne tion ;
formuler qu’un avertissement. Les débats ont lieu • s’ils sont employeurs ou travailleurs de l’une
en chambre de conseil. Les décisions de refus des parties en cause.
d’agrément prononcées par le président du tribunal
ou d’interdiction prononcées par le tribunal, sont La récusation est formée avant tout débat. Le prési-
susceptibles d’appel, dans les formes et délais pré- dent statue immédiatement. Si la demande est reje-
vus à l’article L. 265. L’agrément peut être retiré tée, il est passé outre au débat ; si elle est admise,
dans les mêmes formes et conditions lorsque d’une l’affaire, est renvoyée à la prochaine audience où
condamnation justifiant le refus d’agrément, ou doivent siéger le ou les assesseurs suppléants.
l’un des faits justifiant l’interdiction de représenter
les parties, se produit en cours de procédure. Art.L.251.- Lorsque les parties comparaissent de-
vant le président du tribunal du travail, il est procé-
Art.L.247.- Si au jour fixé par la convocation, le dé à une tentative de conciliation. Le président leur
demandeur ne comparaît pas et ne justifie pas d’un rappelle les dispositions de l’article L. 230. et il est
cas de force majeure, la cause est rayée du rôle ; fait mention de cet avertissement, par le secrétaire,
elle ne peut être reprise qu’une seule fois et selon sur le registre des délibérations du tribunal. En cas
les formes imparties pour la demande primitive, à d’accord, un procès-verbal, rédigé séance tenante
peine de déchéance. sur le registre des délibérations du tribunal, consa-
cre le règlement à l’amiable du litige. Un extrait du
procès-verbal de conciliation, signé du président et
du greffier, vaut titre exécutoire.
dans le délai de dix jours, non compris les délais de Si une demande reconventionnelle est reconnue
distance. Le délai court de la date de signification, non fondée et formée uniquement en vue de rendre
si elle a été faite à personne ou, dans le cas le jugement susceptible d’appel, l’auteur de cette
contraire, du jour où la partie défaillante a pu avoir demande peut être condamné à des dommages inté-
connaissance du jugement, ou à compter du pre- rêts envers l’autre partie, même au cas où , en ap-
mier acte d’exécution. Dans le cas où la significa- pel, le jugement en premier ressort n’a été confirmé
tion n’a pas été faite à personne, le jugement est que partiellement.
néanmoins exécutoire, à défaut d’opposition ou
d’appel, à l’expiration du délai de dix jours, aug- Art.L.265.- L’appel est interjeté dans les formes
menté des délais de distance suivant la significa- prévues à l’alinéa 1 de l’article L. 242.
tion. Le jugement rendu sur l’opposition n’est pas
susceptible de nouvelle opposition. Il est exécutoire Le délai d’appel est de quinze jours. Il court du
par provision, nonobstant appel. prononcé du jugement si celui-ci est contradictoire
et en cas d’itératif défaut. Toutefois, le délai court à
Art.L.262.- Le tribunal statue en premier et dernier compter du lendemain de la signification à per-
ressort , sauf du chef de la compétence, lorsque le sonne ou à domicile contre les parties non représen-
chiffre de la demande n’excède pas dix fois le mon- tées ou assistées qui n’étaient pas présentes au pro-
tant mensuel du salaire minimum interprofession- noncé du jugement rendu contradictoirement, lors-
nel garanti ou lorsque la demande tend à la remise, que celles-ci n’ont pas été avisées de la date à la-
même sous astreinte, de toute pièce que quelle le jugement sera prononcé. A l’égard des
l’employeur est tenu de délivrer à moins que le jugements par défaut, le délai d’appel court du jour
jugement ne soit en premier ressort en raison du où l’opposition n’est plus recevable. L’appel est
montant des autres demandes. transmis dans la huitaine de la déclaration d’appel à
la cour d’appel avec une expédition du jugement et
Au dessus du taux précité les jugements sont sus- des lettres, mémoires et documents, déposés par les
ceptibles d’appel devant la Cour d’appel. parties ou par l’inspection du Travail et de la Sécu-
rité sociale. Lorsque l’appel est formé hors délai,
Art.L.263.- Il y a abus de droit d’ester au tribunal ou contre un jugement qualifié en dernier ressort, le
du travail lorsqu’il apparaît que le demandeur a dossier sera transmis dans les quarante-huit heures
intenté son action uniquement pour nuire au défen- à la Cour, sous bordereau spécial. Celle-ci devra
deur en l’obligeant à subir les charges d’une dé- enrôler l’affaire à sa première audience utile.
fense. Lorsque le tribunal du travail estimera L’appel est jugé sur pièces. Toutefois les parties
qu’une procédure est abusive de ce chef, le deman- peuvent demander à être entendues en ce cas, la
deur pourra être condamné à des dommages inté- représentation des parties obéit aux règles fixées
rêts envers le défendeur. devant le tribunal de travail. La Cour dispose des
mêmes pouvoirs que ceux qui sont reconnus au
Art.L.264.- Le tribunal du travail connaît de toutes premier juge. Elle peut, notamment, procéder à
demandes reconventionnelles ou en compensation toute audition utile ou comparution personnelle des
qui, par leur nature, entrent dans sa compétence. parties. L’arrêt d’appel doit être rendu dans les trois
Lorsque chacune des demandes principales re- mois de la transmission de la déclaration d’appel à
conventionnelles ou en compensation sera dans les la Cour d’appel. Si elle estime l’appel dilatoire ou
limites de sa compétence en dernier ressort, il se abusif, la Cour d’Appel peut condamner l’appelant
prononcera sans qu’il y ait lieu à appel. à l’amende prévue par l’article 278 du Code de
Procédure civile, quelle que soit la nature du juge-
Si l’une de ces demandes n’est susceptible d’être ment confirmé, sans préjudice des dommages inté-
jugée qu’à charge d’appel, le tribunal du travail ne rêts alloués à l’intimé sur sa demande. L’amende
se prononcera sur toutes qu’à charge d’appel. est toujours prononcée en cas de confirmation du
Néanmoins, il statuera en dernier ressort si seule la jugement rendu susceptible d’appel dans les condi-
demande reconventionnelle en dommages intérêts, tions fixées par le dernier alinéa de l’article L. 264.
fondée exclusivement sur la demande principale,
dépasse sa compétence en dernier ressort. Il statue, Art.L.266.- La cour de Cassation connaît des re-
également, sans appel, en cas de défaut du défen- cours en cassation contre les jugements rendus en
deur, si seules les demandes reconventionnelles dernier ressort et les arrêts de la Cour d’Appel dans
formées par celui-ci dépassent le taux de sa compé- les formes et conditions prévues par la procédure
tence en dernier ressort, quels que soient la nature en vigueur devant la Cour de Cassation.
et le montant de cette demande.
Art.L.267.- Des décrets déterminent la contexture Art.L.271.- Les dispositions du présent chapitre
des registres et les délais de distance. sont applicables aux différends collectifs concer-
nant les travailleurs définis à l’article L. 2 ; elles
Art.L.268.- Le travailleur bénéficie d’office de s’appliquent aux travailleurs des services et établis-
l’assistance judiciaire pour l’exécution des déci- sements publics qu’en l’absence de dispositions
sions rendues à son profit : lorsque la décision est législatives ou réglementaires contraires.
exécutoire et que le travailleur bénéficiaire ne peut
en obtenir l’exécution amiable, il demande au pré- Art.L.272.- Tout différend collectif doit être im-
sident de faire apposer la formule exécutoire sur la médiatement notifié par la partie la plus diligente :
copie qui lui a été délivrée et de commettre un • à l’inspecteur du Travail et de la Sécurité so-
huissier pour poursuivre l’exécution forcée aux ciale, lorsque le conflit est limité au ressort
frais de l’employeur. Les décisions en dernier res- d’une inspection régionale du Travail et de la
sort sont notifiées à personne ou à domicile, soit sécurité sociale ;
par huissier ou agent administratif commis à la de- • au directeur Général du Travail et de la Sécuri-
mande de la partie la plus diligente, soit par le gref- té sociale, lorsque le conflit s’étend sur les res-
fier directement contre récépissé ou sous lettre re- sorts de plusieurs inspections régionales du
commandée avec accusé de réception. Travail et de la sécurité sociale.
Art.L.269.- Lorsqu’un huissier n’est pas commis Art.L.273.- La procédure de conciliation sera celle
conformément à l’article précédent ou lorsque la prévue par la convention collective pour le règle-
partie n’est pas représentée par un avocat, ment des différends collectifs. En cas de concilia-
l’exécution du procès verbal de conciliation devant tion des parties dans le délai de dix jours qui sui-
l’inspecteur du Travail et de la Sécurité sociale vent leur convocation, un procès-verbal en tenant
devant le tribunal du Travail ainsi que l’exécution acte est dressé sur le champ par l’inspecteur du
de la décision judiciaire, ne peuvent intervenir Travail et de la Sécurité sociale et signé par les
qu’en mains propres au profit du travailleur créan- parties auxquelles il est délivré copie. A défaut de
cier, après vérification de son identité, et sur bulle- procédure de conciliation prévue par la convention
tin de paiement spécialement établi, ou par man- collective, ou en cas d’échec de ladite procédure,
dats-poste au nom du travailleur intéressé s’il le l’Inspecteur ou le Directeur général du Travail et de
demande par écrit. Lorsque l’une des parties le de- la Sécurité sociale devra dans les 48 heures après sa
mande, cette exécution est constatée par procès- saisine, convoquer les parties. Dès lors que la
verbal de l’Inspecteur du Travail et de Sécurité conciliation n’a pas été constatée dans ce délai, le
Sociale certifiant la remise des sommes en mains lock-out ou la grève déclenchés après préavis de 30
propres au profit du travailleur créancier. Ce pro- jours déposé au niveau des syndicats des em-
cès-verbal est signé par l’Inspecteur du Travail et ployeurs ou des travailleurs concernés, est licite.
de la Sécurité sociale et par le travailleur créancier
ou, s’il est illettré, par deux témoins dont l’un choi- Art.L.274.- Le lock-out et la grève déclenchés en
si par lui. Lorsqu’il y a exécution forcée du procès- violation des dispositions ci-dessus, est considérée
verbal de conciliation ou de la décision judiciaire comme illicite.
au profit d’un travailleur toute somme ou bien
quelconque en provenant ne peuvent être remis Art.L.275.- Le lock-out et la grève déclarés illicites
qu’en mains propres au bénéficiaire lorsqu’il n’est entraînent :
pas représenté par un avocat. La remise en viola- • pour les employeurs, le paiement aux travail-
tion de ces dispositions n’est pas libératoire par ou leurs des journées de salaire perdu de ce fait et,
la partie condamnée et engage la responsabilité par jugement du tribunal régional, rendu à la
pécuniaire de l’huissier ou agent d’exécution. requête du Ministre chargé du Travail, pendant
une période de deux ans, l’inéligibilité aux
Art.L.270.- Les dispositions du Code de Procédure fonctions de membres des chambres de com-
civile seront appliquées à défaut de dispositions merce ou des métiers, l’interdiction de faire
particulières prévues au présent code ou aux règle- partie du Conseil économique et social, d’une
ment pris pour son application. commission ou d’un conseil consultatif du tra-
vail, de la main-d'oeuvre ou de la sécurité so-
ciale et d’un conseil d’arbitrage, et de partici-
Chapitre 2 - Du différend collectif per sous une forme quelconque à une entre-
prise de travaux ou un marché de fournitures
pour le compte de l’Etat, d’une collectivité pu-
blique ou de sociétés nationales ;
• pour les travailleurs, la perte du droit aux in- Chapitre 2 - Des délits
demnités et aux dommages intérêts prévus en
cas de rupture de contrat.
Art.L.278.- Sera puni d’une amende de 250.000 à
Art.L.276.- L’autorité administrative compétente 1.000.000 FCFA et d’un emprisonnement de 1
peut, à tout moment procéder à la réquisition de mois à un an, ou de l’une de ces deux peines seu-
ceux des travailleurs des entreprises privées et des lement, quiconque aura porté atteinte ou tenté de
services et établissements publics qui occupent des porter atteinte soit à la libre désignation des délé-
emplois indispensables à la sécurité des personnes gués du personnel, soit à l’exercice régulier de
et des biens, au maintien de l’ordre public, à la leurs fonctions.
continuité des services publics, ou à la satisfaction
des besoins essentiels de la nation. La liste des em- En cas de récidive, dans le délai de trois ans
plois ainsi définis sera fixée par décret. L’autorité l’emprisonnement sera toujours prononcé. Les in-
compétente réglera les conditions et modalités de fractions pourront être constatées, soit par
réquisition des travailleurs occupant les emplois l’Inspection du Travail, aura enfreint, en toute
figurant sur la liste prévue à l’alinéa précédent. Elle connaissance de cause, les dispositions des articles
précisera les cas dans lesquels la notification de la L. 162 à 166 et 204.
réquisition, faite en principe à personne par ordre
de service, signé de l’autorité administrative com- Art.L.279.- Seront punis d’une amende de 500 000
pétente, ou de l’employeur, ou de son représentant, à 1.000.000 FCFA et d’un emprisonnement de 3
pourra néanmoins résulter de la publication au mois à 1 an ou de l’une de ces deux peines seule-
Journal officiel, de la diffusion radiophonique, ou ment :
de l’affichage sur les lieux de travail, d’un décret • a) les auteurs d’infraction aux dispositions de
requérant collectivement et anonymement les tra- l’article L.4 sur l’interdiction du travail ou de
vailleurs occupant tout ou partie des emplois rému- maladie professionnelle ;
nérés dans la liste préalablement fixée par décret. • b) les personnes qui auront fait sciemment une
En aucun cas, l’exercice de droit de grève, ne peut fausse déclaration d’accident du travail ou de
s’accompagner d’occupation des lieux de travail ou maladie professionnelle ;
de leurs abords immédiats, sous peine des sanctions • c) toute personne qui, par violence, menace
prévues aux articles L. 275 et 279. tromperie, dol ou promesse, aura contraint ou
tenté de contraindre, un travailleur à
s’embaucher, contre son gré, ou qui, par les
Titre 14 - Pénalités mêmes moyens, aura tenté de l’empêcher ou
l’aura empêché de s’embaucher ou de remplir
les obligations imposées par son contrat ;
Chapitre 1 - Radiation • d) toute personne qui, en faisant usage d’un
contrat fictif ou d’une carte de travail conte-
nant des indications inexactes, se sera fait em-
Art.L.277.- Tout assesseur du tribunal du travail baucher ou se sera substituée volontairement, à
qui ne sera pas rendu à son poste sur la citation qui un autre travailleur ;
lui aura été notifiée recevra une nouvelle citation • e) tout employeur, fondé de pouvoir ou prépo-
pour l’audience suivante. sé qui aura porté sciemment sur la carte du tra-
vailleur, le registre d’employeur ou tout autre
En cas d’absence de l’assesseur à cette audience, le document, des attestations mensongères relati-
tribunal es considéré comme étant valablement ves à la durée et aux conditions du travail ac-
composé et en mesure de siéger. Par ailleurs, après compli par le travailleur, ainsi que tout travail-
trois absences successives dûment constatées et non leur qui aura sciemment fait usage de ces attes-
justifiées, le juge prononce la radiation d’un asses- tations ;
seur. La décision de radiation est notifiée au Minis- • f) tout employeur, fondé de pouvoir ou prépo-
tre chargé du Travail dont les services compétents sé, qui aura sciemment engagé, tenté d’engager
procèdent à la désignation d’un nouvel assesseur ou conservé dans son service, un travailleur
dans les mêmes conditions que celles fixées par encore lié à un autre employeur par contrat de
l’arrêté. travail, un apprenti encore lié par un contrat
d’apprentissage ou un stagiaire en, cours de
formation professionnelle, indépendamment du
droit à des dommages intérêts qui pourra être
reconnu à la partie lésée ;
• g) toute personne qui aura exigé ou accepté du • q) les auteurs d’infraction aux dispositions des
travailleur une rémunération quelconque, à ti- articles L. 133, sauf en matière d’affichage, et
tre d’intermédiaire, dans le règlement ou le L. 134.
paiement des salaires, indemnités, allocations
et frais de toute nature ; Art.L.280.- Seront punis d’une amende de 200.000
• h) toute personne qui aura exigé ou accepté du à 500.000 FCFA et en cas de récidive, d’une
travailleur une rémunération quelconque, à ti- amende de 400.000 à 1.000.000 FCFA, les auteurs
tre d’intermédiaire, dans le règlement ou le d’infraction aux dispositions de l’article L. 228.
paiement des salaires, indemnités, allocations
et frais de toute nature ; Art.L.281.- Sera punie d’une amende de 500.000 à
• i) toute personne qui aura rémunéré un travail à 1.000.000 FCFA et d’un emprisonnement de
la tâche ou aux pièces à un salaire inférieur à quinze jours à trois mois ou de l’une de ces deux
celui du travailleur rémunéré au temps de ca- peines seulement, toute personne qui s’est opposée
pacité moyenne et travaillant normalement, ef- ou a tenté de s’opposer à l’exécution des obliga-
fectuant un travail analogue, en violation de tions ou à l’exercice des pouvoirs qui incombent
l’interdiction stipulée au quatrième alinéa de aux Inspecteurs du Travail et de la Sécurité sociale,
l’article L. 111 ; aux Contrôleurs du Travail et de la Sécurité sociale
• j) tout employeur, relevant d’une convention et aux chefs de circonscriptions administratives
collective ne prévoyant pas de rémunération à agissant comme suppléants de l’Inspecteur du Tra-
la tâche ou aux pièces, qui aura pratiqué ce vail et de la Sécurité sociale.
mode de rémunération, en violation de
l’interdiction stipulée au quatrième alinéa de En cas de récidive, l’amende est de 1.000.000 à
l’article L. 111 ; 2.000.000 FCFA et l’emprisonnement de 6 mois à
• k) tout tâcheron qui aura sous-traité, en tout ou 1 an.
partie, son contrat de tâcheronnat, en violation
de l’interdiction stipulée au dernier alinéa de En cas de double récidive, l’emprisonnement est
l’article L. 30 ; obligatoirement prononcé.
• l) tout employeur et travailleur qui auront
souscrit un contrat d’équipe en violation de Les dispositions du code pénal qui prévoient et
l’interdiction stipulée au dernier alinéa de répriment les actes de résistance, les outrages et les
l’article L. 77 ; violences contre les officiers de police judiciaire,
• m) tout travailleur requis conformément aux sont, en outre, applicables à ceux qui se rendent
dispositions de l’article L. 276. et des textes coupables de faits de même nature à l’égard des
pris pour son application et n’ayant pas déféré Inspecteurs du Travail et de la Sécurité sociale ou
à l’ordre de réquisition. Indépendamment de de leurs suppléants.
cette sanction pénale, le dit travailleur pourra
immédiatement licencié sans préavis ni indem- Art.L.282.- Sera puni des peines prévues à l’article
nité autre que le cas échéant, l’indemnité com- 408 du Code pénal, tout employeur qui aura retenu
pensatrice de congés payés. ou utilisé dans son intérêt personnel ou pour les
• n) tout travailleur occupant l’un des emplois besoins de son entreprise, les sommes ou titres re-
figurant sur la liste fixée par décret prévue à mis en cautionnement ou tout autre prélèvement de
l’article L. 276 qui aura interrompu son travail salaire des travailleurs en application des disposi-
en violation des dispositions de l’article L. tions légales, réglementaires ou conventionnelles
273. Indépendamment de cette sanction pénale, en vigueur.
ledit travailleur pourra être immédiatement li-
cencié sans préavis ni indemnité autre que, le Art.L.283.- La loi de sursis est applicable aux dé-
cas échéant, l’indemnité compensatrice de lits prévus et réprimés au présent code.
congés payés ;
Toutefois, la récidive en matière d’atteinte à la libre
• o) tout travailleur gréviste qui aura occupé les
désignation des délégués du personnel ou à
lieux de travail ou leurs abords immédiats ;
l’exercice de leurs fonctions, doit, par exception,
• p) tout employeur qui aura enfreint les disposi-
être constatée dans le délai de trois ans.
tions de l’article L. 186 relatif à l’obligation
d’organiser un service de médecine du travail
dans l’entreprise à l’intention de tous les tra-
vailleurs ; Chapitre 3 - Dispositions
de simple police