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Encyclopédie Médico-Chirurgicale 16-538-B-10

16-538-B-10

Risques toxiques et pathologies


professionnelles liés au soudage métallique
I Thaon
M Guillemin Résumé. – Un grand nombre de salariés réalisent des activités de soudage à temps plein ou de manière
M Gonzalez occasionnelle. Les techniques de soudage employées varient énormément, qu’elles soient automatisées ou
A Cantineau manuelles. En fonction des techniques utilisées, des métaux à souder et de leurs revêtements éventuels, la
composition des fumées de soudage diffère. Les pathologies respiratoires (asthme, syndrome de Brooks,
bronchite chronique obstructive, sidéroses) représentent une part importante des pathologies observées. Le
rôle des fumées de soudage dans la survenue de cancers bronchopulmonaires reste discuté (rôle du tabagisme
et exposition à l’amiante). Dans ce contexte, une prévention efficace s’impose. Ainsi, la prévention technique
s’attache, entre autres, au choix des techniques de soudage les moins nocives, au captage des fumées à la
source et à la limitation des confinements.
© 2001 Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés.

Mots-clés : soudage, BPCO, sidérose, cancer, prévention.

Introduction ¶ Soudage par énergie thermochimique


Il est principalement représenté par le soudage au chalumeau. On
Le soudage métallique est l’assemblage de deux pièces métalliques utilise une flamme alimentée par un mélange de gaz et d’oxygène
par création, entre elles, d’une liaison homogène de composition et comme source de chaleur afin de faire fondre le métal. Le gaz le
de structure identiques ou très voisines. plus souvent utilisé est l’acétylène qui permet d’obtenir une
température d’environ 3 000 °C. Le métal d’apport, sous forme de
La grande diffusion des divers procédés de soudage dans la
baguette, est présenté à la main ou automatiquement. Ce procédé
production, la construction, la réparation et la maintenance, fait
est de moins en moins utilisé pour le soudage lui-même, mais il
qu’un très grand nombre de travailleurs (environ 3 millions dans le
reste utile à des opérations d’oxycoupage, de rechargement
monde, selon le Centre international de recherche sur le cancer
(brasage), de métallisation ou de trempe. Ce type de soudage
[IARC]) est concerné par les risques liés à ce type de travail, que ce
n’occupe que la troisième ou quatrième place parmi les procédés les
soit dans les ateliers ou sur les chantiers. On retrouve ainsi des
plus répandus.
activités de soudage dans des secteurs d’activité très divers. Si le
soudage représente l’activité principale de certains salariés (environ Le soudage aluminothermique est également un procédé
200 000 en France), il reste occasionnel dans de nombreux autres thermochimique. La fusion est obtenue par la réduction (très vive et
secteurs. très exothermique) de poudres de fer ou d’oxyde de fer ou de cuivre
Nous nous limitons ici aux risques toxiques associés aux différents par des grains d’aluminium.
procédés de soudage, tout en soulignant qu’il ne s’agit que d’un
volet des risques professionnels associés à ce type d’activité. ¶ Soudage à l’arc
L’arc électrique permet également d’obtenir l’assemblage des
métaux. L’arc est obtenu entre une cathode (porte-électrode) sous
Différents types de soudage tension et une anode (pièce à souder). L’air situé entre les électrodes
est partiellement ionisé par les électrons libérés par l’arc et devient
conducteur. L’arc produit une chaleur élevée ainsi qu’un
Les techniques de soudage en général englobent près de rayonnement électromagnétique dans le visible, l’ultraviolet et
140 procédés normalisés [7] . La figure 1 résume de manière l’infrarouge. Au niveau de l’anode, on obtient des températures de
simplifiée les différents types de soudage les plus courants [36]. 4 200 °C et au niveau de la cathode de 3 000 °C. Selon le mode de
travail, de stabilisation et protection de l’arc, on distingue divers
SOUDAGE PAR FUSION types de soudage à l’arc, dont les plus importants sont décrits
Les parties à souder sont réchauffées jusqu’au point de fusion et ci-après.
sont liées ensemble, parfois avec addition d’un métal semblable
(matériau d’apport). La jonction s’effectue à l’état liquide. Soudage à l’arc manuel
C’est un soudage réalisé sans apport de gaz. Le métal d’apport
(identique ou le plus proche possible des métaux à souder), sous
Isabelle Thaon : Assistante hospitalo-universitaire, service de pathologie professionnelle, hôpital Saint- forme de baguette, constitue une électrode alors que la pièce à
Jacques, place Saint-Jacques, 25030 Besançon cedex, France.
Michel Guillemin : Profeseur, institut de santé au travail, 1, rue du Bugnon CH 1005 Lausanne, Suisse. souder ou à plaquer fonctionne comme pôle opposé. Sous la chaleur
Maria Gonzalez : Praticien hospitalier, service de pathologie professionnelle, et médecine du travail, Hôpital de l’arc, la baguette s’égoutte et se lie à l’état liquide avec les
civil, 67091 Strasbourg cedex, France.
Alain Cantineau : Professeur des Universités, praticien hospitalier, service de pathologie professionnelle et
bordures en fusion des zones à souder, réalisant ainsi la jointure. Il
médecine du travail, hôpital civil, 67091 Strasbourg cedex, France. s’agit du type de soudage le plus répandu.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Thaon I, Guillemin M, Gonzalez M et Cantineau A. Risques toxiques et pathologies professionnelles liés au soudage métallique. Encycl Méd Chir (Editions Scientifiques et
Médicales Elsevier SAS, Paris, tous droits réservés), Toxicologie-Pathologie professionnelle, 16-538-B-10, 2001, 9 p.
16-538-B-10 Risques toxiques et pathologies professionnelles liés au soudage métallique Toxicologie
Pathologie professionnelle

1 Principales techniques de soudage.


SOUDAGE MAG : « metal active gas » ; MIG : « metal inert gas » ;
TIG : « tungsten inert gas ».

Soudage par procédés


Soudage par pression Soudage par fusion
spéciaux

Soudage par résistance Soudage par friction Soudage par énergie


Soudage à l'arc Soudage au laser
électrique thermochimique

Soudage sous protection


Soudage à l'arc manuel Soudage sous flux Soudage au plasma
gazeuse

Soudage sous gaz actif Soudage sous gaz inerte


Soudage sous gaz inerte
MAG Électrode en tungstène
MIG
TIG

Actuellement, on n’utilise pratiquement plus que des électrodes oxydant (gaz carbonique) ou un mélange de gaz (gaz carbonique,
dites « enrobées », qui contiennent dans leur enveloppe des additifs oxygène, argon). Le métal d’apport est constitué par une électrode à
améliorant le matériel de soudure et des substances stabilisant l’arc fil. L’arc se crée directement entre la pièce sous tension et le fil
électrique et le protégeant contre l’air, mais qui contribuent aussi à fusible qui avance automatiquement. Le gaz protecteur participe
la formation de scories et fonctionnent comme flux. Les scories, qui activement au processus, en réagissant, dans l’arc, avec les métaux
forment sur la structure une sorte de croûte d’éléments non d’apport et de base. Ce procédé s’adapte aux aciers doux, métaux
métalliques et produits de combustion, protègent en particulier la ferreux, aciers non ou faiblement alliés, galvanisés ou zingués.
zone en fusion de l’oxydation par l’air ambiant lors du – Soudage sous gaz inerte avec électrode fusible (metal inert gas [MIG]) :
refroidissement. Après solidification, la pièce est nettoyée de cette ici aussi, l’arc se crée entre la pièce sous tension et le fil fusible mais
couche de scories. le gaz de protection est inerte (argon ou hélium) et ne participe pas
La composition de l’enrobage est différente en fonction des au processus de soudure. Ce type de procédé convient aux aciers
caractéristiques opératoires et des propriétés mécaniques souhaitées. alliés, inoxydables, à la fonte, à l’aluminium et aux alliages légers,
On distingue cinq grands types d’enrobage : au cuivre et aux cuproalliages, au manganèse, au nickel et aux
métaux et aciers réfractaires.
– type O (oxydant) : à base d’oxyde de fer ;
– Soudage sous gaz inerte avec électrode non fusible en tungstène
– type A (acide) : à base d’oxyde de fer, d’oxyde de ferromanganèse, (tungsten inert gas [TIG]) : l’arc électrique est créé ici entre la pièce
de silice, de silicate ou de ferroalliage désoxydant ; sous tension et une électrode en tungstène pur ou tungstène thorié,
– type B (basique) : carbonate de calcium, spath fluor ou non fusible. S’il est nécessaire, le métal d’apport doit être introduit
ferroalliage ; sous forme de baguette, manuellement ou automatiquement. Le gaz
de protection est constitué, soit d’argon, soit d’hélium. Ce type de
– type C : cellulosique, composé de cellulose et de matière
soudage est très répandu car il convient à la plupart des métaux :
organique ;
aciers divers, aluminium, manganèse, cuivre, nickel, métaux et
– type R : rutile, comprenant 95 % d’oxyde de titane ou ilménite alliages réfractaires, ainsi qu’aux métaux précieux ou délicats (titane,
comprenant 50 % d’oxyde de titane et 50 % d’oxyde de fer. tantale ou zirconium). Il trouve donc son utilisation dans l’industrie
Les enrobages le plus utilisés aujourd’hui sont ceux de types B et R. nucléaire, l’aéronautique, l’industrie pétrochimique et ailleurs. Il
Le soudage manuel avec électrode enrobée convient aux aciers doux permet différentes variantes : arc pulsé, multicathodes, double flux,
(enrobage O), aux aciers faiblement alliés, aux aciers inoxydables et etc.
réfractaires, à la fonte grise, aux métaux non ferreux : nickel (après Soudage sous flux
décapage acide et neutralisation), cuivre, cuproaluminium.
Un fil fusible, non enrobé, produit avec la pièce à souder un arc
Lorsque l’électrode brûle, tous ces produits sont en partie libérés électrique et est avancé continuellement au point de soudure. Ce
dans l’air ambiant, ce qui fait du soudage à l’arc manuel une dernier est recouvert d’un flux (par exemple une poudre qui est
technique à forte émission de fumées. déversée autour de l’électrode) qui permet de renoncer aussi bien
au gaz protecteur qu’à l’enrobage de l’électrode. Il s’agit d’un mode
Soudage sous protection gazeuse
de soudage essentiellement automatique qui produit peu
Dans cette technique, l’arc électrique et la soudure sont protégés par d’émissions de fumées.
un gaz qui empêche la pénétration de l’air. L’utilisation d’un gaz
protecteur permet, en principe, de renoncer à l’enrobage de Soudage au plasma
l’électrode, ce qui a pour effet de diminuer substantiellement les Un mélange gazeux (argon/hydrogène ou argon/azote) est ionisé
émissions de fumées, par rapport au soudage à l’arc manuel. par un arc électrique. Au centre de ce jet de gaz ionisé (plasma), la
En raison du poids et de l’encombrement des installations température atteint 30 000 °C. Il se produit, lors de ce procédé, les
nécessaires à ce type de soudage, il ne s’effectue en principe que sur mêmes émissions nocives que lors du soudage à l’arc, mais en
des postes fixes à l’intérieur des bâtiments. Cela évite aussi les forts hautes concentrations en raison de la température très élevée du
courants d’air qui pourraient perturber la protection gazeuse. Après plasma. Ce type de soudage permet, en raison de sa forte énergie,
le soudage à l’arc manuel, le soudage sous protection gazeuse est le de souder des pièces de grande épaisseur, de manière automatique.
plus répandu. ¶ Soudage au laser
– Soudage sous gaz actif avec électrode fusible (metal active gas C’est le rayon laser qui produit, dans une zone bien délimitée,
[MAG]) : dans ce procédé MAG, on utilise un gaz de protection l’énergie de fusion nécessaire au soudage des pièces. Il s’agit d’une

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Pathologie professionnelle
technique relativement moderne qui s’utilise dans des circonstances
particulières. Elle requiert notamment des mesures de précaution Tableau I. – Principaux gaz nocifs selon le procédé de soudage.
concernant la mise en œuvre des rayons laser. Procédé de soudage CO F2 NOx O3

SOUDAGE PAR PRESSION Arc, électrode enrobée X X

Les deux surfaces métalliques à unir sont mises en contact étroit en Arc, sous flux X X X
y exerçant une pression. La fusion à l’interface est obtenue, soit par Arc, sous gaz, argon ou hélium X X
résistance électrique, soit par friction. L’avantage de ce type de
Arc, sous gaz carbonique X X
soudage est sa production très faible, voire nulle, de substances
nocives. Arc, tungstène, sous gaz X X
Soudage par résistance électrique : les deux pièces à unir sont
maintenues entre deux électrodes non fusibles et l’échauffement créé – le phosgène (COCl2), des aldéhydes (RCHO) et autres produits de
par un passage de courant produit la fusion des zones à joindre et décomposition tels le phosphène (PH 3 ), l’acide cyanhydrique
leur soudure. (HCN), le fluor (F2) ou des gaz irritants tel le chlorure d’acétyle
Soudage par friction : en plus de la pression exercée sur les deux (CH3COCl), qui peuvent se dégager des restes de graisse ou de
pièces à souder, un frottement est produit, qui permet d’une part solvants chlorés sur des pièces dégraissées, des peintures, des
d’éliminer par dissolution la couche d’oxyde métallique qui recouvre résines, des lubrifiants et des décapants.
presque tout métal exposé à l’air et d’autre part de produire un Le tableau I résume, pour quelques procédés courants, les gaz nocifs
échauffement des surfaces à souder. Cet échauffement rend les dont l’émission est possible.
surfaces de contact malléables et conduit parfois à la fusion. Il se
crée, dans ces conditions, des liaisons très solides entre atomes et FUMÉES
après refroidissement, le joint de soudure présente une structure Les fumées sont des distributions de matières fines et solides dans
atomique identique à celle du reste de la pièce. l’air. Le processus thermique du soudage engendre la production de
fumées selon deux mécanismes principaux :
BRASAGE
C’est un procédé d’assemblage de matériaux métalliques au moyen – par la condensation de vapeurs inorganiques (de métaux) qui peut
d’un métal d’apport en fusion (brasure), le cas échéant avec être combinée à des réactions chimiques du type oxydation ;
application de fondant et/ou de gaz protecteurs. Il ne s’agit donc – par la combustion incomplète de matières organiques, par
pas d’un véritable procédé de soudage tel que défini (cf supra), car exemple, de matériaux de soudage auxiliaires ou d’un revêtement
la température de fusion de la brasure se situe au-dessous de celle du matériau de base.
des matériaux à joindre. Les deux pièces métalliques sont Le diamètre des particules de fumée est généralement inférieur à
maintenues ensemble par la brasure mais ne sont pas véritablement 1 µm et supérieur à 0,01 µm. Il n’est pas rare qu’il y ait
soudées. Du fait que ce procédé d’assemblage s’apparente au agglomération entre ces petites particules souvent sphériques, pour
soudage et qu’il est parfois à l’origine d’émissions nocives, il a été donner lieu à des particules chaînées de plus grand diamètre.
inclus dans cet article.
La composition des fumées dépend des métaux et des électrodes
On distingue le brasage tendre du brasage fort. Pour le brasage utilisées, des substances auxiliaires telles que les enrobages ou les
tendre, on utilise comme brasure essentiellement des alliages de flux et des revêtements ou autres résidus d’impuretés sur les pièces
plomb, d’étain, de zinc, de cadmium et d’antimoine. Le brasage fort à souder. Cette composition est complexe ; on y recense plus de
utilise des alliages de cuivre et d’argent. Les procédés de brasage se 40 représentants de la table périodique des éléments.
distinguent non seulement par le type de brasure mais aussi par la
source de chaleur appliquée. Pour le brasage tendre, on peut citer Lors des analyses chimiques, on ne donne souvent que la
les procédés suivants : fer à souder, flamme, four à résistance et four composition en divers éléments de la fumée mais ceux-ci s’y
à la vague. Pour le brasage fort, le point à « souder » est trouvent en fait sous forme de complexes, le plus souvent comme
généralement réchauffé à la flamme, mais on peut aussi utiliser un oxydes, plus rarement comme fluorures ou chlorures. En d’autres
four sous gaz protecteur ou un courant électrique. termes, la spéciation des composés métalliques ou inorganiques des
fumées de soudage est peu développée actuellement. Nos
connaissances sont encore insuffisantes pour savoir si elle est parfois
PROCÉDÉS SPÉCIAUX
nécessaire d’un point de vue toxicologique. Quelques indices parlent
Il existe, en plus des procédés énumérés (cf supra), d’autres dans ce sens lorsqu’il s’agit de connaître la solubilité de composés à
méthodes réservées à des situations particulières (revêtement par base de chrome VI dans certaines fumées de soudage [28]. Le tableau
pulvérisation thermique, soudage de recharge, etc) mais dont la II récapitule les émissions nocives selon le procédé de soudage à
description dépasserait le cadre de cet article. l’arc.

¶ Métaux et électrodes mis en jeu


Substances toxiques liées au soudage On évalue à 95 % la part des fumées qui provient du métal d’apport
et à 5 % celle qui provient du métal de base. La quantité de fumée
GAZ ET VAPEURS dépend en général du procédé de soudure et de ses paramètres.
Les gaz et vapeurs toxiques émis lors du soudage proviennent de la La teneur en carbone des aciers provient du combustible utilisé lors
transformation thermique de gaz combustibles, de l’air, de de la fonte, le coke. Le fer brut fondu dans les hauts fourneaux
matériaux de revêtement ou d’impuretés. Il s’agit notamment des contient en outre du manganèse, du silicium, du soufre et du
composés suivants : phosphore, provenant du minerai et du combustible. Le soufre et le
– l’ozone (O3) produit par la photolyse de l’oxygène sous l’action phosphore rendent l’acier fragile et cassant, raison pour laquelle leur
des rayons ultraviolets émis par l’arc électrique ; taux doit être maintenu très bas.
Les aciers non alliés ne contiennent que des taux très faibles en
– le monoxyde de carbone (CO) émis par la combustion incomplète
éléments étrangers. Ils sont employés dans la construction
de gaz combustible (soudage au chalumeau) et, lors du soudage
métallique comme support, voies de chemins de fer, tôles de
sous gaz protecteur actif, par le dioxyde de carbone (CO2) ;
carrosseries, etc. On parle d’aciers faiblement alliés lorsque le taux
– les oxydes d’azote, monoxyde d’azote (NO) et dioxyde d’azote d’alliage ne dépasse pas 5 % au total. Les aciers fortement alliés
(NO 2 ), désignés parfois par NO x , produits lors de procédés contiennent plus de 5 % d’alliages. En plus des éléments étrangers
thermiques par la réaction entre l’azote et l’oxygène de l’air ; au fer qui peuvent déjà se rencontrer dans les aciers non alliés, on

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Pathologie professionnelle

Tableau II. – Récapitulatif des émissions nocives selon le procédé de soudage à l’arc [7].

Procédé Matériau de base Matériau d’appui Émissions nocives


Soudage à l’arc manuel Acien non allié De même nature Fumées (oxydes de fer)
Acier fortement allié De même nature Fumées, composés de chrome (VI)
Fonte de fer À base de nickel Fumées, nickel

Soudage MAG Acier non allié ou faiblement allié De même nature ou éventuellement cuivré Fumées, éventuellement monoxyde de carbone, nickel
Acier fortement allié De même nature ou éventuellement cuivré Éventuellement nickel et chrome

Soudage MIG Acier non allié ou faiblement allié De même nature ou éventuellement cuivré Fumées, éventuellement cuivre
Acier fortement allié De même nature ou éventuellement cuivré Fumées, éventuellement cuivre et chrome
Matériaux aluminium De même nature ou éventuellement cuivré Fumées et ozone

Soudage TIG Acier De même nature ou aucun Fumées et ozone


Matériaux aluminium De même nature ou aucun Fumées et ozone

Soudage sans flux Acier De même nature Fumées (oxyde de fer)

Soudage plasma Acier non allié De même nature ou aucun Fumées et NO2
Acier fortement allié De même nature ou aucun Fumées, éventuellement nickel et chrome (VI), NO2
Matériaux (aluminium) De même nature ou aucun Fumées (oxyde d’aluminium)

MAG : metal active gas ; MIG : metal inert gas ; TIG : tungsten inert gas.

ajoute encore, selon les buts visés, du manganèse, du chrome, du et du cuivre. De plus, les fondants peuvent contenir des composés
nickel, du cobalt, du tungstène, de l’aluminium, du cuivre, du inorganiques (acides ou sels à base de chlore ou de fluor) et des
molybdène, du tantale, du titane, du vanadium ou d’autres composés organiques à base de résine naturelle, de Cellophanet [49]
éléments. et de bien d’autres substances à base d’acides, de dérivés halogénés,
Presque tous les types de soudage courants émettent des fumées d’amines ou d’amides.
mais c’est sans conteste le soudage à l’arc manuel qui en dégage le Pour le brasage fort (température de fusion > 450 °C), les métaux
plus, avec les électrodes enrobées acides, alcalines ou contenant du d’apport sont subdivisés en types à base de cuivre contenant de
rutile ; 30-90 % de la fumée totale sont constitués de chrome VI. Des l’argent, à base d’aluminium et à base de nickel. Les fondants
fluorures sont présents avec les enrobages alcalins. Le nickel peut correspondants sont constitués de bore, de fluorures, de phosphates,
être présent en forte proportion avec des enrobages riches en ce de chlorures et de silicates. Les émissions sont fonction des métaux
métal. d’apport, des fondants, des liants, de la nature de l’apport de chaleur
Lors du soudage à l’arc électrique manuel ou sous protection (fer à souder ou flamme) et des paramètres liés au processus. Le
gazeuse, on trouve principalement les éléments dans les fumées : réchauffage direct à la flamme engendre des teneurs parfois élevées
fer, cuivre, silicium, chrome, manganèse, fluor, potassium et calcium. en cadmium (brasage à l’argent) et en zinc dans la fumée de brasage.
Selon le métal de base, on peut également rencontrer le titane, le
zinc ou l’étain en quantités non négligeables. Le dioxyde de silicium ÉVALUATION DES RISQUES
(SiO2) se trouve dans la fumée sous forme amorphe, non cristalline, Pour déterminer si les nuisances chimiques détectées dans les
et ne s’apparente pas au quartz toxique. L’amiante n’a été utilisé émissions des divers procédés de soudage présentent un risque pour
qu’exceptionnellement dans l’enrobage des baguettes de soudure [37] la santé du soudeur et des autres personnes exposées, il convient
et n’est pas présent dans les fumées, sauf s’il est présent dans des dans un premier temps de caractériser l’exposition des travailleurs
matériaux utilisés par le soudeur (natte ou carton de protection par concernés et dans un deuxième temps de déterminer si cette
exemple) ou s’il se trouve à proximité. exposition est acceptable ou non. Il s’agit donc de la démarche
propre à l’hygiène du travail que nous ne ferons que résumer
¶ Revêtements des pièces à souder brièvement ici, car elle dépasse le cadre de cet article.
Les pièces à souder sont parfois recouvertes de vernis, de peintures,
¶ Caractérisation de l’exposition
de résines, de couches de fond ou de protection grasses ou encore
de résidus de produits dégraissants ou nettoyants. Ces produits À quelle concentration et durant combien de temps le travailleur
peuvent se retrouver dans les fumées tels quels ou modifiés sous est-il en contact avec les substances nocives considérées ? C’est la
l’action de la chaleur et du rayonnement ultraviolet. réponse à cette question qui permet de caractériser l’exposition des
Les couches de fond contiennent des pigments à base d’oxyde de personnes concernées.
fer, de zinc et de chromates de zinc. Les liants de ces couches de En admettant que l’on se limite à l’exposition par inhalation en
fond sont le plus souvent à base de résines époxy ou phénoliques, négligeant les autres voies possibles (résorption cutanée et
de silicate d’éthyle et de polyuréthane. Lors de l’échauffement de ingestion), il faut donc prélever l’air dans la zone respiratoire du
ces couches, des gaz toxiques peuvent être émis ainsi que des travailleur pour en déterminer la concentration en substances
aérosols pouvant contenir des substances nocives (isocyanates, toxiques. La stratégie et la méthode de prélèvement sont choisies de
dioxines, furanes...) [34]. manière à se rapprocher le plus possible des conditions réelles
Les anciens revêtements antirouille peuvent parfois contenir encore d’exposition, tant sur le plan de la qualité de l’air respiré que sur
du plomb. celui de la durée d’exposition. Les contraintes techniques et
logistiques obligent parfois à des compromis qui diminuent la
Les restes de peinture, de vernis, de résines ou de matières fiabilité de l’évaluation de l’exposition. Dans la mesure du possible,
plastiques, d’huiles peuvent donner lieu à la présence, dans les les prélèvements d’air s’effectuent au moyen de dispositifs
fumées, de composés toxiques (cadmium, phtalates, hydrocarbures suffisamment peu encombrants pour les faire porter par le
polycycliques aromatiques...). travailleur ; on parle alors de prélèvements personnels.
Si cela n’est pas possible, on effectue des prélèvements en poste fixe,
¶ Cas particulier du brasage là où ils sont considérés comme le plus représentatifs de l’exposition.
Dans le brasage tendre (température de fusion < 450 °C) le métal Les têtes de prélèvement sont adaptées aux polluants recherchés et
d’apport contient très fréquemment du plomb et de l’étain en visent à capter intégralement le polluant et à le libérer
proportion variable suivant le type de brasage à effectuer. Mais il ultérieurement après un traitement approprié pour pouvoir
peut aussi contenir du zinc, du cadmium, de l’antimoine, de l’argent l’analyser en laboratoire.

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Tableau III. – Valeurs limites des polluants courants rencontrés lors des opérations de soudage.

VME VLE Valeur limite européenne sur 8 heures

ppm mg/m3 ppm mg/m3 ppm mg/m3

Acide cyanhydrique 2 2 10 10 - -

Aluminium (fumées) - 5 - - - -

Azote (monoxyde d’) 25 30 - - - -

Azote (dioxyde d’) - - 3 6 - -

Cadmium (oxyde de) - - - 0,05 - -

Monoxyde de carbone 50 55 - - - -

Dioxyde de carbone - - - - 5 000 90 000

Chrome VI ou trioxyde de chrome - 0,05 0 0,1 - -

Colophane* 0 0,1 - - - -

Cuivre (fumées) - 0,02 - - - -

Fer (trioxyde de di-) - 5 - - - -

Fluor - - 1 2 - -

Fluorures - 2,5 - - - -

Fumées de soudage** - 5 - - - -

Manganèse (fumées) - 2,5 - - - -

Nickel (trioxyde) - 1 - - - -

Plomb (Pb) (exprimé en Pb métal) - 0,15 - - - -

Ozone 0,1 0,2 0,2 0,4 - -

Phosgène - - 0,1 0,4 - -

Phosphine 0,1 0,13 0,3 0,4 - -

Titane (dioxyde) - 10 - - - -

Vanadium (poussières et fumées) - 0,05 - - - -

Zinc (chlorure et fumées) - 1 - - - -

VME : valeurs moyennes d’exposition ; VLE : valeurs limites d’exposition de courte durée.
* : produit de décomposition des baguettes, exprimé en aldéhyde formique.
** : totalité des particules.

Dans le cas des particules de fumée, les têtes de prélèvement sont comme la concentration moyenne dans l’air des postes de travail en
adaptées à la granulométrie considérée comme déterminante pour un polluant donné qui, en l’état actuel des connaissances, ne met
le risque pour la santé. Il existe maintenant des normes pas en danger la santé de la très grande majorité des travailleurs
internationales pour caractériser les fractions granulométriques sains qui y sont exposés et ceci pour une durée d’environ 40 heures
déterminantes. par semaine à raison de 8 heures par jour, pendant de longues
Pour certains gaz (ozone, monoxyde de carbone, oxydes d’azote, etc) périodes. Il faut souligner que les VME ne constituent pas une limite
et pour les poussières (sans distinction de leur nature), il existe des entre les domaines dangereux et les domaines non dangereux. En
détecteurs à lecture directe qui peuvent être aussi utilisés, avec effet, il se peut que certaines personnes, plus sensibles que d’autres,
toutes les précautions d’usage, pour caractériser l’exposition à ces soient atteintes dans leur santé à des niveaux inférieurs aux VME.
polluants. Il existe aussi des valeurs limites d’exposition à court terme,
Pour caractériser l’exposition aux métaux toxiques, il est aussi désignées par le sigle VLE, qui permettent de se prononcer sur des
possible d’avoir recours à ce que l’on nomme la surveillance niveaux d’exposition de courtes périodes, typiquement de
biologique, c’est-à-dire au dosage du métal considéré (ou d’un 15 minutes. Ces valeurs sont particulièrement utiles dans le domaine
produit dérivé ou induit) dans un fluide biologique (principalement du soudage, où les expositions sont fréquemment de relativement
l’urine ou le sang) du soudeur. Cette approche complémentaire est courte durée, sauf pour certaines catégories de soudeurs qui soudent
très utile car elle permet souvent de mieux caractériser l’exposition toute la journée.
chronique du soudeur du fait que la demi-vie des métaux est Du fait qu’il est très difficile de caractériser parfaitement une
généralement longue dans l’organisme humain [10, 56]. Pour les gaz, exposition professionnelle, qui fluctue beaucoup dans le temps, et
seul le monoxyde de carbone se prête à la surveillance biologique, du fait que les VME et VLE sont entachées d’incertitudes quant à
soit par dosage dans le sang de la carboxyhémoglobine, soit par leur fiabilité scientifique, les hygiénistes du travail recommandent
dosage du gaz lui-même dans l’air expiré. d’utiliser comme référence de risque acceptable des fractions de ces
valeurs. Ils appellent ces valeurs des valeurs d’action, c’est-à-dire
¶ Acceptabilité du risque qu’au-dessus de ces valeurs, il faut entreprendre des mesures
Lorsque l’exposition à une ou plusieurs substances nocives a été préventives. Typiquement, ces valeurs d’action sont fixées à la moitié
évaluée, il convient de déterminer si elle présente un risque ou au tiers des VME/VLE. De nombreuses grandes entreprises
acceptable ou inacceptable pour le travailleur (ou la travailleuse) adoptent ces valeurs d’action et ne considèrent les VME/VLE que
concerné(e). Il existe pour cela des normes appelées valeurs limites comme des références légales.
moyennes d’exposition au poste de travail (VME) auxquelles on À titre d’exemple, le tableau III donne quelques valeurs limites,
peut se référer et qui représentent bien le risque que notre société pour quelques-uns des polluants courants rencontrés dans les
accepte de faire supporter aux travailleurs. Elles sont définies opérations de soudage.

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16-538-B-10 Risques toxiques et pathologies professionnelles liés au soudage métallique Toxicologie
Pathologie professionnelle

Pathologies professionnelles Par ailleurs, la présence de divers métaux dans les électrodes peut
théoriquement être à l’origine d’autres pneumoconioses telles que
liées au soudage l’aluminose, la staniose, la bérylliose ou la barytose.
PATHOLOGIES RESPIRATOIRES Asthme
¶ Effets respiratoires aigus Différents composés pouvant être présents dans les fumées de
Le soudage est susceptible, nous l’avons vu, d’entraîner la libération soudage sont susceptibles d’induire l’apparition d’un asthme
de nombreuses substances irritantes, notamment d’oxydes d’azote [29, 33, 57]
. On peut citer :
et d’ozone. – l’éthyléthanolamine, lors du soudage électronique notamment ;
On peut donc constater une prévalence accrue des symptômes
d’irritation des voies aériennes chez les soudeurs. On relève – la colophane ;
également des altérations de la fonction respiratoire au cours de la – le chrome, le nickel ou le cobalt lors du soudage sur acier
journée : Akbar-Khanzadeh [1], comparant la fonction respiratoire en inoxydable ;
début et en fin de poste chez des soudeurs et des témoins, a mis en
– plus rarement, les isocyanates, notamment le toluène di-isocyanate
évidence une diminution plus importante du volume expiratoire
(TDI), lorsqu’ils sont libérés par le soudage de surfaces traitées.
maximal par seconde (VEMS) et de la capacité vitale forcée (CVF)
chez les soudeurs. Beckett et al [5] ont montré une diminution plus Parmi les études concernant l’incidence de l’asthme chez les
importante du débit expiratoire maximal par minute (DEMM) sur soudeurs, on peut citer celle de Beach et al [3], qui compare chez des
8 heures, chez les mêmes sujets, les jours de soudage comparés aux apprentis et des jeunes soudeurs l’incidence de l’hyperréactivité
journées sans exposition aux fumées de soudage. Donoghue et al [16] bronchique non spécifique en fonction des niveaux d’exposition aux
ont retrouvé une chute plus importante du débit de pointe chez les fumées de soudage. Il retrouve une augmentation de la prévalence
soudeurs 15 minutes après la reprise du travail le lundi ainsi qu’une de l’hyperréactivité bronchique non spécifique en fonction des
diminution maximale du débit de pointe sur les 12 heures de suivi. niveaux croissants d’exposition (37 % pour une exposition
Les vapeurs nitreuses, le phosgène (COCl2) et la phosphine, l’ozone négligeable, 44 % pour une exposition moyenne, 49 % pour une
ou l’acroléine peuvent être à l’origine d’œdèmes ou de subœdèmes exposition élevée [p < 0,05]).
aigus lésionnels du poumon. Quelques travaux portant sur l’étude de la fonction respiratoire ont
En cas d’inhalation massive d’irritants, on peut également observer, montré une légère hyperréactivité bronchique non spécifique
dans les minutes ou les heures qui suivent, la survenue d’un
[23, 42, 44]
.
syndrome de Brooks (toux, dyspnée associées à une hyperréactivité
Bronchopneumopathies chroniques
bronchique qui vont alors persister plusieurs mois) [9].
Le soudage d’alliages contenant du cadmium, du chrome, du Chez les soudeurs, certaines études [5, 14, 17, 54, 58] montrent une
manganèse ou du zinc peut provoquer des pneumopathies augmentation de la prévalence des symptômes d’irritation
chimiques [50]. chronique tels que la toux et l’expectoration chroniques, plus
Sjögren et al [52] ont décrit deux cas de syndrome fébrile avec rarement de la bronchite chronique, notamment en cas de soudage
dyspnée, hyperréactivité bronchique et altérations des explorations en milieu confiné sans port de protection respiratoire [45].
fonctionnelles respiratoires (EFR) chez deux sujets ayant réalisé des Concernant la fonction respiratoire des soudeurs, les résultats
travaux de soudage sur de l’acier recouvert de peinture. semblent discordants. On retrouve parfois une diminution des débits
des petites bronches (débit expiratoire maximal à 25 % [DEM 25], à
¶ Effets respiratoires chroniques 50 % [DEM 50], de la CVF ou DEMM) [30, 41, 45, 59], une augmentation
Pneumoconioses du volume de capture [23] ou une faible diminution du transfert du
CO [42], plus rarement une altération du VEMS ou la CVF [14, 17, 45].
La sidérose du soudeur à l’arc a été décrite pour la première fois en Quelques études ne retrouvent pas d’altération de la fonction
1936 par Doig et Mac Lauglin. La sidérose n’apparaît qu’après une respiratoire [5, 58].
exposition régulière et prolongée (10 à 15 ans) aux fumées de
Cotes et al [14] ont mis en évidence une liaison entre la durée
soudage et un travail en atmosphère confinée sans ventilation
moyenne d’exposition aux fumées de soudage et les altérations de
(cuves, citernes...). L’absence de protection respiratoire ou une
la fonction respiratoire. Nakadate et al [43] ont montré un lien entre
protection insuffisante favorise également la survenue d’une
l’empoussiérage pulmonaire estimé par magnétopneumographie et
sidérose [6, 11, 31, 35, 47].
le pourcentage du VEMS observé rapporté au VEMS théorique.
La sidérose pure a longtemps été considérée comme une
pneumoconiose de surcharge simple, bénigne et de bon pronostic, Les symptômes respiratoires et les altérations de la fonction
dans laquelle il n’existe aucune atteinte fonctionnelle respiratoire. respiratoire sont plus fréquemment retrouvés en cas de tabagisme
Seule la radiographie du thorax montre un syndrome interstitiel associé [12, 14, 17, 30, 42]. L’existence d’une aspiration et le port de
réticulomicronodulaire diffus (miliaire très fine, sans macronodule protections respiratoires ont, en revanche, un effet protecteur sur la
ou masse dense) et le liquide de lavage bronchoalvéolaire une fonction respiratoire [17].
hypercellularité globale avec des sidérophages, facilement En comparant les effets du soudage d’acier inoxydable et du
reconnaissables à leur coloration bleue lors de la réaction de Perls [47]. soudage d’acier doux Sobaszek et al [54] retrouvent une prévalence
Les biopsies bronchiques révèlent des dépôts de fer sans fibrose plus élevée des symptômes d’irritation chronique chez les soudeurs
interstitielle. Certaines formes régressant progressivement à l’arrêt d’acier inoxydable, mais ne montrent aucune différence significative
de l’exposition ont été rapportées. entre les deux groupes concernant la fonction respiratoire.
Mais des cas de sidéroses avec fibrose pulmonaire (sidéroscléroses)
Autres pathologies respiratoires liées à l’exposition chronique aux
ont été décrits chez les soudeurs [47]. Dans ces atteintes, il existe une
fumées de soudage
symptomatologie clinique (toux, expectoration muqueuse ou
mucopurulente, parfois douleurs thoraciques et dyspnée d’effort), Figueroa [18] a rapporté deux cas de pneumopathie interstitielle
des modifications des épreuves fonctionnelles (syndrome obstructif fibrosante (hard metal interstitial pulmonary disease) chez des ouvriers
et altérations du test de transfert du CO). L’évolution se fait vers travaillant dans une usine réalisant des travaux d’enrobage par
l’insuffisance cardiaque droite. Quelques rares cas de sidéroses à détonation et par plasma les exposant notamment au carbure de
formes conglomératives ont également été signalés [11]. tungstène, au cobalt, au cuivre et au nickel. Glass [19] a décrit un cas
Une asbestose peut également survenir en raison de l’utilisation et de fibrose pulmonaire interstitielle chez un soudeur réalisant des
surtout de la découpe de matériaux d’isolation thermique en travaux de soudage par MIG sur acier galvanisé.
amiante destinés notamment à la protection de l’environnement du Par ailleurs, Coggon et al [13], dans une étude réalisée à partir des
soudage. registres de décès en Grande-Bretagne et au pays de Galles, ont

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Toxicologie Risques toxiques et pathologies professionnelles liés au soudage métallique 16-538-B-10
Pathologie professionnelle
retrouvé un excès de mortalité par pneumopathies lobaires. Selon d’arc). Le soudeur présente, après une période de latence, un
eux, l’exposition aux fumées de soudage favoriserait donc les larmoiement, une sensation de brûlure oculaire, une photophobie et
infections pulmonaires. un blépharospasme.
Le soudage au laser, quant à lui, peut être aussi dangereux si toutes
¶ Effets cancérogènes les mesures de précaution ne sont pas prises et si le rayon atteint les
Un excès de cancers bronchopulmonaires primitifs, de l’ordre de 30 yeux du soudeur ou d’une personne du voisinage.
à 50 %, a été retrouvé dans de multiples études épidémiologiques Des atteintes rétiniennes en « fenêtre » ont été décrites lors du
cas-témoins [24, 27, 32] ou de cohortes [2, 15, 20, 51] portant sur la prévalence soudage au plasma d’arc ou à l’arc sous argon, en particulier sur
ou la mortalité par cancer bronchopulmonaire. Moulin [39] a réalisé, l’aluminium. On constate, à l’examen du champ visuel, des scotomes
en 1997, une méta-analyse portant sur 18 études cas-témoins et irréversibles à proximité de la fovea ; ils entraînent alors une très
31 études de cohorte. Il retrouve un risque relatif de cancer du forte baisse de l’acuité visuelle et une gêne considérable.
poumon de 1,38 (intervalle de confiance à 95 %, 1,19-1,48) pour les Intoxications et asphyxies aiguës. Le soudage en espace confiné sans
études portant sur toutes les catégories de soudeurs confondues ou précaution peut conduire à une accumulation de gaz et fumées
non précisées, un risque relatif de cancer du poumon de 1,30 rapidement toxiques et/ou à un appauvrissement de l’air en
(intervalle de confiance à 95 %, 1,14-1,48) pour les soudeurs de oxygène pouvant résulter en une asphyxie.
l’industrie navale et de 1,35 (intervalle de confiance à 95 %, 1,15-
1,57) pour les soudeurs ne travaillant pas dans l’industrie navale. ¶ Maladies
Deux facteurs de confusion ont été fréquemment évoqués pour
Fièvre des métaux. Elle est assez rare chez les soudeurs. Les
expliquer cet excès de cancer du poumon : le tabagisme (dont la
symptômes apparaissent dans les heures qui suivent l’exposition.
prévalence est significativement plus élevée chez les soudeurs) et
On note une fièvre élevée à 39-40 °C, des frissons, des myalgies, une
l’amiante (notamment chez les soudeurs de l’industrie navale)
irritation des voies aériennes supérieures, une toux, une oppression
[2, 15, 24, 27, 39]
.
thoracique. L’auscultation pulmonaire, la radiographie thoracique et
Concernant le mécanisme cancérogène des fumées de soudage, le les EFR sont généralement normales. L’évolution est favorable en 24
rôle du chrome et du nickel a été évoqué [4, 53, 55]. Les fumées de à 48 heures, mais les symptômes peuvent réapparaître après une
soudage sur acier inoxydable contenant entre autres du chrome nouvelle exposition.
hexavalent et du nickel, plusieurs études recherchant un excès de
Parfois, un phénomène de tolérance apparaît, les symptômes
cancer bronchique chez les soudeurs d’acier inoxydable, comparés
s’atténuent alors que l’exposition persiste mais peuvent réapparaître,
aux soudeurs d’aciers doux, ont donc été réalisées. Cependant, pour
après un arrêt plus ou moins prolongé de l’exposition (week-end ou
la plupart, les résultats ne révèlent pas d’excès de cancer bronchique
congés), lors de la « réexposition ».
chez les soudeurs d’acier inoxydable comparé à l’acier doux [20, 32, 39,
40, 51], ce qui semble aller à l’encontre d’un rôle du chrome hexavalent. Saturnisme. Le risque de saturnisme lors du soudage « étain-plomb
» est très discuté. Un certain nombre d’études ne trouvent en effet
L’IARC [25] a ainsi classé les fumées de soudage dans le groupe 2 B
pas d’augmentation significative de la plombémie chez les
(cancérogènes possibles).
soudeurs [26]. Cependant, d’autres études décrivent des cas de
On retrouve également chez les soudeurs un excès de tumeurs de la saturnisme subaigu avec coliques de plomb lors d’intervention sur
plèvre [2, 4], notamment de mésothéliome, lié à l’exposition fréquente des ouvrages d’art métalliques protégés par du minium de plomb.
à l’amiante.
Hautes températures. Le stress thermique et le rayonnement
infrarouge qui peuvent survenir dans certaines circonstances doivent
AUTRES RISQUES
être pris en compte en tant que contrainte physiologique
Bien que cela ne soit pas le thème de cet article, il convient significative [8].
néanmoins de rappeler brièvement ici que le soudage présente bien
Bruit. Cette nuisance très fréquente en milieu professionnel peut
d’autres risques que ceux liés aux émissions de substances toxiques
trouver son origine dans le procédé de soudage lui-même (plasma
sous forme de gaz, de vapeurs ou de fumées. Suivant les
notamment) ou dans les moyens accessoires (ventilation, par
circonstances, ces risques peuvent être plus importants que les
exemple). Elle peut être responsable d’une baisse significative de
risques toxiques et doivent donc être prévenus et maîtrisés en
l’acuité auditive.
priorité.
Champs électromagnétiques. Bien que les risques à long terme des
¶ Accidents champs électromagnétiques de basses fréquences ne soient pas
encore clairement établis, il convient de rester vigilant dans ce
Incendies et explosions. L’utilisation de flammes, de gaz sous pression, domaine et de respecter les normes en vigueur. Ces champs peuvent
de courant électrique produisant des arcs, des étincelles, des poser problème quand ils existent à proximité directe de personnes
projections de métal en fusion et de laitier, représente autant de porteuses d’implants de type stimulateurs cardiaques ou
sources d’incendie et d’explosion. Les conséquences en sont parfois défibrillateurs implantables.
dramatiques et dépassent largement le cadre de l’entreprise
elle-même. Radiations ionisantes. Les électrodes en tungstène thorié sont utilisées
lors du soudage TIG depuis plusieurs décennies dans la plupart des
Électrocution. Les tensions et courants utilisés pour le soudage à l’arc secteurs d’activité. Il ne semble pas qu’il existe un risque sérieux
mettent en jeu des énergies importantes qui présentent des risques d’exposition pour les soudeurs, mais des précautions élémentaires
d’électrocution. sont conseillées, tant sur le plan de la protection collective
Dommages cutanés. Les hautes températures impliquées dans les qu’individuelle [21]. En revanche, des accidents d’irradiation ont été
opérations de soudage ainsi que les projections mentionnées (cf décrits avec les sources utilisées pour la radiographie de contrôle
supra) peuvent conduire à des risques de brûlure significatifs. des soudures ; ces activités sont normalement encadrées par une
Les ultraviolets sont également à l’origine de brûlures cutanées plus réglementation précise et nécessitent un strict respect des
ou moins sévères. Il faut notamment se méfier de l’importante procédures.
émission d’ultraviolets lors du soudage de type TIG et des
rayonnements ultraviolets qui se réfléchissent sur les surfaces ¶ Ergonomie
environnantes, provoquant parfois des brûlures au premier degré
L’aménagement des postes de travail, l’organisation du travail, les
dans des zones non protégées telles que la nuque.
facteurs de contrainte et d’astreinte sous l’angle de l’ergonomie sont
Les scories projetées lors du soudage peuvent également occasionner autant d’aspects importants qui ne peuvent être négligés lorsqu’on
des brûlures. s’occupe du bien-être et de la santé des travailleurs. Les soudeurs, il
Dommages oculaires. L’exposition aux rayonnements ultraviolets lors faut le souligner, sont amenés trop souvent à travailler dans des
du soudage provoque des kératoconjonctivites très intenses (coup conditions qui ne respectent pas les principes ergonomiques de base,

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16-538-B-10 Risques toxiques et pathologies professionnelles liés au soudage métallique Toxicologie
Pathologie professionnelle
qu’il s’agisse du dimensionnement et de l’anthropométrie des postes par un confinement approprié du type boîte à gants ventilée ou
de travail, de la ventilation, de l’extraction ou des horaires et des hotte d’aspiration cloisonnée.
déplacements. Automatisation du procédé. Dans l’industrie automobile et ailleurs
aussi, ce sont de plus en plus souvent des robots qui soudent les
différentes parties de carrosserie ou d’autres pièces. Il n’y a ainsi
Prévention plus d’exposition aux fumées de soudage puisqu’il n’y a plus de
personnes exposées [46].
Sont présentées dans ce chapitre les méthodes de prévention
courantes rencontrées dans le milieu de travail des soudeurs. La Ventilation. La ventilation dans le voisinage proche du poste de
hiérarchie des méthodes préventives est respectée dans les sous- soudage ou la ventilation générale des locaux est certainement le
chapitres qui suivent, à savoir que les actions à la source sont plus moyen de prévention le plus utilisé et celui qui apparaît souvent
importantes et efficaces que les actions collectives, qui elles-mêmes comme le plus logique. Ce réflexe « naturel » n’est souvent pas le
doivent précéder les mesures de protection individuelle. bon, car les méthodes citées plus haut sont souvent plus efficaces. Il
faut reconnaître aussi qu’une bonne ventilation est rare, d’une part
ACTIONS À LA SOURCE parce que très souvent les systèmes sont mal conçus et fort peu
Les impératifs techniques, économiques et organisationnels qui ergonomiques et d’autre part parce qu’ils sont difficiles à mettre en
déterminent le choix des actions préventives les plus adaptées, sont œuvre de manière efficace. En tout état de cause, il faut s’assurer
extrêmement variés. Chaque situation peut être considérée comme que le flux d’air extrait ne passe pas à hauteur des voies respiratoires
un cas particulier qu’il faut traiter par une approche des soudeurs.
pluridisciplinaire, à laquelle prennent part toutes les personnes Des mesures organisationnelles, du type du regroupement de postes
concernées. Nous nous bornons ici à un rappel de quelques
de soudage de même type dans un secteur donné où la ventilation
principes de base [22].
générale est adéquate, peuvent compléter les mesures techniques.
Suppression du risque. Lorsqu’un risque est considéré comme trop
grand, une solution définitive peut être de le supprimer Maîtrise des méthodes de travail. Dans certaines entreprises, les
complètement. Dans le cas du soudage, cela reviendrait à renoncer procédés de travail sont standardisés de manière à garantir une
à un procédé, sans le substituer par un autre, s’il se révèle qu’une meilleure qualité des produits, une meilleure reproductibilité et une
autre solution peut être meilleure (exemple : achat ou fabrication de meilleure sécurité. Ces procédures peuvent s’avérer être de bons
pièces ne nécessitant pas de soudage). outils préventifs s’ils sont développés avec des professionnels de la
Substitution des substances et procédés dangereux. Chaque fois que cela prévention. Ils permettent entre autres, de garantir l’utilisation
est possible, il convient de remplacer les substances et les procédés correcte des moyens de prévention, de garantir une approche
dangereux par d’autres, moins nuisibles pour la santé. Les quelques ergonomique et d’éviter les expositions inutiles.
exemples qui suivent illustrent comment réduire considérablement
l’exposition des travailleurs aux fumées de soudage, par la PROTECTION INDIVIDUELLE
substitution de procédés polluants par des procédés nettement plus Dans pratiquement tous les cas, le soudeur doit se protéger le visage
« propres » [7] : et les yeux au moyen d’un écran ou d’un casque approprié et se
– utilisation du soudage sous gaz protecteur des aciers au lieu du protéger le corps au moyen d’un tablier. Parfois, des gants sont aussi
soudage à l’arc avec des électrodes en barre ; nécessaires. Nous ne traitons ici que de la protection respiratoire, du
fait que les risques toxiques se présentent sous forme de gaz et de
– utilisation d’électrodes en barre enrobées de rutile au lieu
d’électrodes à enrobage basique, acide ou même cellulosique ; fumées.
Le choix de la protection respiratoire nécessaire est déterminé par
– pour les procédés de soudage sous gaz protecteur, remplacer le
soudage MAG par un procédé MIG ou mieux encore par un procédé les conditions d’utilisation telles que l’atmosphère environnante, la
TIG (cf Soudage sous protection gazeuse) ; localisation, le but et l’opération à effectuer. Il s’agit de vérifier si
l’air respiré contient suffisamment d’oxygène, de savoir quelles
– pour le brasage, utiliser des brasures sans cadmium au lieu des substances nocives sont présentes dans l’air respiré ou sont
brasures contenant des alliages de cadmium ; susceptibles de s’y former, de connaître la durée de travail du
– préférer le brasage avec fer à souder chauffé électriquement, à soudeur dans la dite atmosphère et d’identifier et analyser les
réglage thermostatique, au lieu de la flamme à gaz. facteurs physiologiques et ergonomiques déterminants.
Modification du procédé. Il est parfois possible de maîtriser la Un aspect fondamental de la protection individuelle, en particulier
composition des fumées de soudage par la modification du procédé. de la protection respiratoire, réside dans le strict respect des
Il a été démontré, par exemple, que l’addition de zinc sous forme de conditions d’utilisation des équipements de protection individuelle
traces dans le fil d’apport dans le soudage MIG élimine quasiment (EPI) et dans leur maintenance adéquate. De plus, il convient aussi
la présence de chrome (VI) et d’ozone dans le panache de fumées, de s’assurer qu’ils sont toujours efficaces et que la capacité de
sans effet défavorable sur la qualité des soudures [38].
rétention des cartouches et des filtres n’a pas été dépassée.
Captage des fumées à la source. Il existe toute une série de moyens
techniques pour capter les fumées à la source et éviter ainsi Protection respiratoire contre les gaz par masques filtrants. Il est
l’exposition du soudeur et des autres travailleurs. Les plus connus possible de se protéger contre les gaz toxiques au moyen d’un
sont des tables de soudage avec aspiration intégrée, des bouches masque respiratoire équipé de cartouche filtrante et absorbante,
d’aspiration mobiles et des torches aspirantes [48]. À noter que dans lorsque l’air contient assez d’oxygène et que seuls les gaz présentent
certains cas, le captage des fumées favorise la production d’ozone un risque pour la santé. Il existe des cartouches adaptées à tous les
en éliminant l’écran (de fumées) entre la source d’ultraviolets et l’air gaz spécifiques cités (cf supra), avec une normalisation européenne.
environnant. Protection respiratoire contre les aérosols par masques filtrants. Les
fumées de soudage ayant des particules d’un diamètre très faible, il
PROTECTION COLLECTIVE convient d’utiliser des masques avec des cartouches filtrantes
Il s’agit ici de s’assurer que les concentrations de substances nocives suffisamment efficaces. Selon les normes européennes EN 143 et EN
dans l’air à proximité des postes de travail ne dépassent pas des 149, le choix du filtre s’opère en fonction de l’intensité du
niveaux considérés comme acceptables. Quelques-uns des moyens dépassement de la limite de concentration admissible supposé ou
classiques sont cités ci-après. mesuré. Habituellement, le filtre recommandé est de classe P2. Dans
Confinement du procédé. Il est possible de limiter ou d’éliminer les le cas où des gaz toxiques seraient aussi présents, on a recours à des
émissions de fumées de soudage dans les atmosphères de travail filtres combinés.

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Toxicologie Risques toxiques et pathologies professionnelles liés au soudage métallique 16-538-B-10
Pathologie professionnelle
Casque avec adduction d’air. Pour augmenter le confort du soudeur s’assurer du changement fréquent des filtres et de leur adaptation
et éviter les désagréments et la fatigue de la respiration à travers un aux caractéristiques des émanations de soudage (aérosols et gaz).
filtre, il est possible, selon les conditions, d’équiper le masque de Appareils respiratoires isolants. Si les conditions d’exposition ne sont
protection du soudeur d’une adduction d’air frais de bonne qualité. pas connues avec suffisamment de précision, comme cela peut se
Soit l’air est prélevé à l’extérieur et envoyé dans le casque du présenter lors de travaux dans des citernes ou dans des locaux
soudeur au moyen d’un système qui garantit que l’air pulsé est de exigus ou confinés, il convient d’utiliser des appareils respiratoires
bonne qualité, soit l’air est prélevé dans la zone de travail mais isolants (appareils autonomes avec bouteilles d’oxygène ou apport
épuré avant d’être pulsé dans le casque du soudeur. Il faut bien d’air neuf extérieur à la zone de travail).

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