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N504
Identités et interculturalité
Jeremy Tranmer
(Jeremy.Tranmer@univ-lorraine.fr)

Table des matières


INTRODUCTION......................................................................................................................3
ANGLETERRE..........................................................................................................................4
CLIVAGE NORD-SUD.............................................................................................................7
REGIONS DE L’ANGLETERRE............................................................................................17
NORD.......................................................................................................................................19
EST...........................................................................................................................................23
MIDLANDS DE L’EST...........................................................................................................26
SUD-EST..................................................................................................................................29
LONDRES................................................................................................................................33
BIBLIOGRAPHIE....................................................................................................................37

Jeremy Tranmer, N504 Identités et interculturalité, 2020-2021


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Jeremy Tranmer, N504 Identités et interculturalité, 2020-2021


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INTRODUCTION

Le Royaume-Uni est composé de quatre nations. Trois de ces nations (l’Ecosse, le pays de
Galles et l’Irlande du Nord) sont abordées dans le cours de L2 N4O4 qui examine leur statut
au sein du Royaume-Uni et étudie la notion de la dévolution ainsi que sa mise en pratique. Ce
cours se focalise sur la quatrième nation : l’Angleterre. Bien que celle-ci soit une nation
relativement homogène, il existe des différences économiques, politiques, sociales, et
culturelles entre le Nord et le Sud. Le clivage Nord-Sud constitue le cadre à l’intérieur duquel
nous allons étudier cinq régions anglaises : le Nord, l’Est, les Midlands de l’Est, le Sud-Est, et
Londres. Ce cours se divise en trois parties. Je vais tout d’abord présenter l’Angleterre, sa
géographie, son histoire et son statut institutionnel au sein du Royaume-Uni. Ensuite, je vais
aborder le clivage Nord-Sud, ses caractéristiques et sa pertinence. Enfin, je vais présenter les
cinq régions et les situer par rapport à ce clivage. Pour chaque région, il y a également une
vidéo que je vous conseille vivement de regarder.

Modalités de contrôle : vous devez rendre un dossier de 1500 mots dans lequel vous
choisissez deux régions et vous analysez comment elles se situent par rapport au clivage
Nord-Sud. La date limite est le 5 janvier 2021 pour la session 1 et le 4 juin 2021 pour la
session 2. Vous devez faire des recherches sur internet et citer vos sources (par exemple, en
mettant des notes de bas de page et/ou en ajoutant une bibliographie. Cependant, le copier-
coller n’est pas permis et sera lourdement sanctionné.

Si vous avez la moindre question sur le cours et/ou sur l’examen, n’hésitez surtout pas à me
contacter (jeremy.tranmer@univ-lorraine.fr)!

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ANGLETERRE

Avant de parler de la géographie, de l’histoire et du statut de l’Angleterre, je voudrais faire


quelques remarques générales :

Comme je l’ai indiqué dans l’introduction, le Royaume-Uni est un état-nation composé de


quatre nations. L’Angleterre fait partie du Royaume-Uni au même titre que l’Ecosse, le pays
de Galles et l’Irlande du Nord. L’Angleterre n’est donc pas un état-nation, et l’Angleterre et le
Royaume-Uni ne sont pas des entités identiques. Il ne faut surtout pas dire à un écossais qu’il
est anglais… !

Dans le contexte britannique, le terme « nation » est préférable à « pays ». Bien que l’Ecosse,
le pays de Galles et l’Irlande du Nord bénéficient d’une grande autonomie interne et qu’ils
aient leurs propres institutions, ils n’ont ni leur propre armée, ni leur propre politique
étrangère. De surcroît, il n’existe aucune véritable frontière entre ces nations. Cependant, elles
possèdent chacune une équipe nationale de football. De plus, l’Angleterre, l’Ecosse et le pays
de Galles possèdent également une équipe nationale de rugby à XV.

La Grande-Bretagne est la plus grande île du Royaume-Uni et elle se compose de


l’Angleterre, de l’Ecosse et du Pays de Galles. La Grande-Bretagne n’est ni un état-nation ni
une nation. Néanmoins, l’adjectif « britannique » est employé pour désigner la Grande-
Bretagne et le Royaume-Uni. Il désigne également les Iles britanniques, c’est-à-dire le
Royaume-Uni et la République d’Irlande. Pour ceux et celles qui ont du mal à comprendre ces
distinctions, je vous conseille de regarder cette courte vidéo qui les présente de manière
succincte : https://www.youtube.com/watch?v=bHooINdA0a8

Avec une superficie de 130 000 km², l’Angleterre est de loin la plus grande nation du
Royaume-Uni. Elle constitue à peu près les deux tiers du territoire de ce dernier. L’Angleterre
est également la nation la plus peuplée. Ses 55 millions d’habitants constituent 84% de la
population totale du Royaume-Uni (65 millions d’habitants). Sa densité de population est
particulièrement élevée. Elle se trouve au sud de l’Ecosse et à l’est du pays de Galles.
L’Angleterre n’est donc pas une île car elle partage le territoire britannique avec l’Ecosse et le
pays de Galles. Elle est bordée par la mer du Nord, la Manche, l’océan Atlantique et la mer
d’Irlande.

Le statut constitutionnel de l’Angleterre est assez particulier. Contrairement au pays de Galles


et à l’Irlande du Nord, qui ont chacune une assemblée, et à l’Ecosse, qui a un parlement,

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l’Angleterre n’a pas d’institutions nationales propres. Etant donné que l’Angleterre est la
nation la plus peuplée du Royaume-Uni, elle a nettement plus de députés au parlement
britannique de Westminster que les autres nations réunies et elle domine ainsi ce parlement.
Les Britanniques estiment majoritairement que l’Angleterre n’a donc pas besoin d’avoir des
institutions séparées car ses intérêts sont largement représentés au parlement britannique. Il
existe des mouvements qui militent pour la création d’un parlement anglais, mais ils sont très
marginaux. Le partisan le plus médiatique d’un parlement anglais est le chanteur engagé Billy
Bragg. Ce dernier milite pour l’autonomie interne de toutes les composantes du Royaume-Uni
et pour la création d’un système fédéral. Bragg est un des rares militants de gauche à prôner
ce type de réformes, mais force est de constater que ses arguments rencontrent un écho très
limité en Angleterre. Ceci résulte de l’histoire de l’Angleterre et de la création du Royaume-
Uni.

Entre 1535 et 1542, les actes d’union permettent l’intégration du système judiciaire gallois au
système anglais. En 1707, le parlement écossais cesse d’exister, et l’Angleterre et l’Ecosse
forment la Grande-Bretagne. L’acte d’union de 1801 unit la Grande-Bretagne et l’Irlande au
sein du Royaume-Uni. Les Iles Britanniques sont unifiées sous la domination des Anglais.
Bien qu’une partie de l’Irlande se sépare du Royaume-Uni et devienne à terme indépendante,
l’hégémonie anglaise se poursuit. Des partis indépendantistes sont créés en Ecosse et au pays
de Galles dans les années 1920/30, et à la fin des années 1960 ils font une percée électorale et
s’installent durablement dans le paysage politique de ces deux nations. Bien que les Ecossais
et les Gallois soient majoritairement opposés l’indépendance, ils sont très favorables à une
plus grande autonomie interne, et de nombreuses campagnes sont menées en faveur de la
« dévolution » des pouvoirs. Ces campagnes stimulent le nationalisme anglais.

Les Anglais s’identifient pleinement au Royaume-Uni et vivent mal les velléités autonomistes
chez leurs voisins. Ils commencent à se poser des questions sur leur propre identité et à la
mettre en avant. La première manifestation de ce phénomène se produit en 1996 lorsque le
Championnat d’Europe de football est organisé en Angleterre. Pour la première fois, les
supporters anglais agitent le drapeau anglais (la croix de saint Georges1) plutôt que le drapeau
britannique (l’Union Jack2)3. Le drapeau anglais est adopté définitivement par les supporters
dans les années qui suivent. Bien que l’hymne britannique soit chanté avant les matchs de

1
https://www.123rf.com/photo_554756_england-s-st-george-s-cross-flag.html
2
https://pixabay.com/en/union-jack-flag-union-flag-26119/
3
https://www.youtube.com/watch?v=MFTRy2DjDAw

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l’équipe anglaise de football, le poème « Jersusalem » de William Blake devient l’hymne


officieux de l’Angleterre et un des symboles du renouveau du nationalisme anglais4.

En 1998, le livre The English: A Portrait of a People du journaliste Jeremy Paxman est un
best-seller. En 2002, Billy Bragg sort l’album England, Half English. Plusieurs morceaux,
comme « England, Half English » et « Take Down The Union Jack » abordent l’anglicité et le
statut de l’Angleterre au sein du Royaume-Uni. Quatre ans plus tard, il publie le livre The
Progressive Patriot, dans lequel il examine l’histoire de l’Angleterre. De nombreux travaux
universitaires sont également consacrés à des thèmes similaires. Néanmoins, le nationalisme
anglais est culturel plutôt que politique, et peu d’Anglais sont favorables à la création d’un
parlement purement anglais. L’Angleterre est la donc la seule nation du Royaume-Uni à ne
pas être concernée par la dévolution.

4
https://www.youtube.com/watch?v=MKRHWT6xdEU. Il existe une reprise de « Jerusalem » enregistrée par
Billy Bragg: https://www.youtube.com/watch?v=EXEqFMFFsQo.

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CLIVAGE NORD-SUD

L’Angleterre est une nation qui est relativement homogène, mais elle connaît quelques
différences régionales. La plus importante concerne la division entre les régions du Nord et
celles du Sud, que les Anglais appellent le « clivage Nord-Sud ». Dans cette partie du cours,
nous allons examiner les origines et les caractéristiques du clivage Nord-Sud avant d’étudier
sa pertinence en tant qu’outil analytique.

Selon l’historienne médiéviste Helen M. Jewell, les origines du clivage se trouvent dans la
géologie de l’Angleterre5. En raison de différences entre la nature des sols, les premiers
hommes du Sud se sédentarisent et procèdent à exploiter leurs terres de manière très intensive,
contrairement aux premiers hommes du Nord. Cependant, la plupart des historiens estiment
que le clivage apparaît lors de la Révolution industrielle de la fin du dix-huitième siècle. En
effet, les industries lourdes (extraction du charbon, sidérurgie, construction navale…) se
développent dans le Nord, tandis que le secteur tertiaire (commerce, finance…) est plus
présent dans le Sud. L’industrialisation du Nord entraîne d’importants mouvement de
population et une urbanisation croissante. La plupart des grandes villes anglaises se trouvent
ainsi dans le Nord. Pour des raisons économiques et sociales, ces villes deviennent des
bastions du mouvement syndical à la fin du dix-neuvième siècle et du parti travailliste au
début du vingtième siècle. De nombreux écrivains, comme Charles Dickens, Elizabeth
Gaskell et George Orwell, opposent le Nord industriel, urbain et prolétaire au Sud rural et
bourgeois. Dans l’imaginaire collectif, ce dernier symbolise de plus en plus la « vraie »
Angleterre des « terres vertes et agréables » dont parle Blake dans son poème « Jerusalem ».

Les industries du Nord permettent au Royaume-Uni d’être la première puissance économique


du monde, mais elles connaissent des difficultés dans les années 1920 et 1930 en raison de la
crise économique mondiale. L’industrie minière est nationalisée après la Seconde Guerre
mondiale et reçoit des subventions importantes. Mais à partir des années 1950 et surtout de la
fin des années 1970 de nombreuses mines ferment. Le taux de chômage grimpe dans les
villages miniers où l’activité économique est centrée sur la mine. Dès qu’une mine ferme de
nombreux emplois sont perdus dans d’autres domaines tels que la grande distribution et le

5
Helen M. Jewell, The North-south divide. The origins of northern consciousness in England, Manchester:
Manchester University Press, 1994, https://books.google.fr/books?
id=LvbBAAAAIAAJ&pg=PR4&lpg=PR4&dq=the+north-
south+divide+Helen+M+Jewell&source=bl&ots=6PsJIvKCuK&sig=lLREoJ00ksRpDqfTKm70QmDkSJI&hl=fr
&sa=X&ved=2ahUKEwjIvNigvpTdAhWM6aQKHbTsClgQ6AEwCHoECAEQAQ#v=onepage&q=the
%20north-south%20divide%20Helen%20M%20Jewell&f=false

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commerce. Parallèlement, le Sud profite pleinement de la tertiarisation de l’économie et de


nombreux emplois y sont créés, surtout à Londres. Ce phénomène s’intensifie dans les années
1980. Selon le géographe Mark Bailoni, « le nombre d’emplois total a baissé de 1,3 million
dans le Nord entre 1979 et 1987, alors que dans le même temps il a augmenté de 66 000 dans
le Sud » 6. Néanmoins, Bailoni constate que, bien que la situation du Nord s’améliore depuis
les années 1990, des problèmes structurels persistent et l’écart entre le Nord et le Sud ne se
réduit pas.

Dans les années 1980, la dimension politique du clivage Nord-Sud se renforce. En effet, la
politique du gouvernement conservateur de Margaret Thatcher et les valeurs prônées par la
Première ministre telles que l’individualisme sont largement rejetées dans le Nord. La grève
des mineurs mobilise le Nord pour défendre une de ses principales industries traditionnelles,
et la municipalité de Liverpool s’oppose frontalement au gouvernement. Sur le plan électoral,
le clivage atteint son paroxysme : le Nord continue à voter travailliste et déteste Margaret
Thatcher, tandis que le Sud soutient les Conservateurs et adore la Première ministre. Même de
nos jours, le Nord reste majoritairement acquis aux Travaillistes et le Sud aux Conservateurs.
Cependant, le paysage politique du Nord se modifie depuis quelques années. Lors du
référendum de 2016 sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne, les grandes villes
du Nord votent massivement en faveur du Brexit, bien que les Travaillistes soient pour le
maintien du statu quo7. Ce désalignement se confirme lors des élections législatives de 2019
quand les Conservateurs remportent de nombreux bastions travaillistes du Nord de
l’Angleterre8.

Il existe des différences culturelles entre le Nord et le Sud. L’accent du Sud est proche de
l’anglais standard, mais l’accent du Nord s’en éloigne. La prononciation de la voyelle des
mots “glass” et “hunt” est une des principales différences 9. Le vocabulaire de la vie
quotidienne est également légèrement différent. Dans le Nord, le repas du midi est appelé
« dinner » et le repas du soir « tea », tandis que dans les autres régions on parle de « lunch » et
de « dinner ». Une certaine rivalité entre le Nord et le Sud s’exprime dans le domaine culturel.
Dans les années 1960, la presse oppose les Beatles 10 aux Rolling Stones11. Pour la plupart des

6
Mark Bailoni, « Le nord de l’Angleterre : l’affirmation d’un territoire politique et identitaire », Hérodote, n°
137, 2010, https://www.cairn.info/revue-herodote-2010-2.htm
7
https://www.youtube.com/watch?v=L2yXY7OHiC8
8
https://www.youtube.com/watch?v=F1wZGrj0T8w
9
https://www.youtube.com/watch?v=QmxksDIL1cw; https://www.youtube.com/watch?v=ev585XFjAQo
10
“Love Me Do”: https://www.youtube.com/watch?v=1Au_QW5MJNI
11
“I Wanna Be Your Man”: https://www.youtube.com/watch?v=79shF21lY4I

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journaux, les Beatles sont issus de milieux plutôt modestes, ils sont avenants, et ils ont de
l’humour, alors que les Rolling Stones ont des origines petites-bourgeoises, ils sont sales,
violents et dangereux. Mais avant tout, ils mettent en avant les origines géographiques des
deux groupes afin de créer une rivalité entre eux : les Beatles sont de Liverpool dans le Nord,
et les Rolling Stones sont de Londres dans le Sud 12. Dans les années 1990, la presse, surtout la
presse spécialisée, adopte une approche quasiment identique à l’égard des deux principaux
groupes de la vague Britpop13. En effet, elle monte en épingle les origines sociales et
géographiques de Blur14 et d’Oasis15. Les membres de Blur sont issus de la classe moyenne et
sont originaires de Londres, tandis que ceux d’Oasis sont nés dans un milieu beaucoup plus
modeste à Manchester dans le Nord16. La rivalité Nord-Sud s’exprime aussi dans les stades de
football. Les matchs entre Arsenal (Sud) et Manchester United (Nord), Leeds United (Nord)
et Millwall (Sud), Chelsea (Sud) et Leeds United, Chelsea et Liverpool (Nord) déchaînent les
passions et mènent parfois à des violences entre supporters17.

Le clivage Nord-Sud est également un concept pour analyser la société anglaise. Néanmoins,
il présente des avantages et des inconvénients. Le clivage est une métaphore frappante et
imagée de toutes les inégalités socio-économiques de la société anglaise. C’est pour cette
raison que les médias l’évoquent très souvent dans les années 1980, période lors de laquelle
les inégalités en tout genre explosent à cause de la politique libérale menée par Margaret
Thatcher. Le clivage met également en lumière des différences de comportement électoral en
Angleterre, ainsi que des différences culturelles. Le clivage Nord-Sud permet donc de
déconstruire l’image d’une Angleterre unie et uniforme. Cependant, ce concept est
problématique à certains égards. En effet, il est très binaire et cache des réalités bien plus
complexes. La frontière entre le Nord et le Sud est loin d’être bien définie, comme les
exemples ci-dessous le montrent. De nombreux géographes et sociologues tracent une ligne
entre l’estuaire de Severn (dans le Sud-Ouest) et la Wash qui se retrouve au nord de l’East
Anglia. Cette ligne qui divise l’Angleterre en deux parties à peu près équivalentes représente
la frontière traditionnelle entre le Nord et le Sud.
12
https://books.google.fr/books?id=AseEHo-orpQC&pg=PT151&lpg=PT151&dq=beatles+stones+rivalit
%C3%A9+nord+sud&source=bl&ots=19UaihTrSY&sig=fuBjw2fciFGcI51w7aD2zv8Uj-
Y&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjOt9D9m9ndAhVIx4UKHaT9D6IQ6AEwCXoECAMQAQ#v=onepage&q=be
atles%20stones%20rivalit%C3%A9%20nord%20sud&f=false
13
https://upload.wikimedia.org/wikipedia/pt/0/07/NME_cover_The_Battle_of_Britpop.jpg ;
https://www.pinterest.com/pin/346284658828508032/
14
“Country House”: https://www.youtube.com/watch?v=gpuh1WE-RVw
15
“Roll With It”: https://www.youtube.com/watch?v=DrARl0dzd-0
16
https://www.lesinrocks.com/2014/09/20/musique/gallagher-contre-albarn-lad-dandy-11525103/
17
https://www.youtube.com/watch?v=MBSo8QCB1kw

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10

La division traditionnelle entre le Nord et le Sud18


18
https://www.google.com/search?q=north+south+divide+humber+wash&client=firefox-
b&source=lnms&tbm=isch&sa=X&ved=0ahUKEwifnNjpmt3dAhUJUBoKHUQ0DSkQ_AUICigB&biw=1280
&bih=587#imgrc=UzGJcfvbaPhIYM:

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Cependant, dans les années 2000 des sociologues de l’Université de Sheffield établissent une
frontière légèrement différente. Pour eux, la région autour de la Wash ainsi que des villes

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12

comme Leicester se trouvent dans le Sud19.

19
https://i.redditmedia.com/AsW4G0mqkxzcQqQ7nyXFe8sLMg2M6qVqJllF26hGX-0.png?
s=ad3a75c37efd9b74e9116088a7859f8f

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13

D’autres spécialistes situent la frontière nettement plus au sud20…

…21
20
http://www.sub-scribe.co.uk/2016/03/the-north-begins-in-norfolk-and.html
21
https://www.google.com/search?q=north+south+divide+humber+wash&client=firefox-
b&source=lnms&tbm=isch&sa=X&ved=0ahUKEwifnNjpmt3dAhUJUBoKHUQ0DSkQ_AUICigB&biw=1280

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14

ou tracent la frontière de manière un peu fantaisiste22… 

&bih=587#imgrc=CnikdsCLCb1mOM:

22
http://racialreality.blogspot.com/2004/08/britains-north-south-economic-divide.html

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15

…23 !

23
https://www.google.com/search?client=firefox-b&biw=1280&bih=587&tbm=isch&sa=1&ei=xtytW-
jsJ4eKatyXkOAH&q=watford+gap+north+south+divide&oq=north+south+divide+watford+ga&gs_l=img.1.0.0i
8i30k1.266254.271861.0.274318.21.21.0.0.0.0.232.2522.0j17j1.18.0....0...1c.1.64.img..3.11.1588...0j0i19k1j0i8i
30i19k1j0i30k1.0.W1GkhUI-2l4#imgdii=lum4WpB9tgAJzM:&imgrc=scmXeTq5nYSAjM:

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Il n’y a donc pas de consensus autour du tracé de la frontière entre le Nord et le Sud. Par
conséquent, la définition même du Nord et du Sud est plutôt floue. Le principal problème
concerne le statut des Midlands de l’Est et des Midlands de l’Ouest qui se trouvent entre le
Nord et le Sud. De surcroît, ni le Sud ni le Nord ne sont complètement homogènes. Comme
nous allons le voir, il existe des différences assez importantes au sein de chaque ensemble.
Bien que le Nord soit plus pauvre que le Sud, certaines villes du Nord sont plutôt prospères.
Et les villes du Sud possèdent des quartiers défavorisés. Le coté binaire du clivage est donc
assez simplificateur. Néanmoins, la notion du clivage a une utilité non-négligeable.

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REGIONS DE L’ANGLETERRE24

24
http://www.britaingallery.com/england_regions.php

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18

Les régions étudiées lors de ce cours ne correspondent pas nécessairement à des entités
historiques. Ce sont des créations relativement récentes, formées afin de fournir des
circonscriptions pour les élections européennes. Chaque région est constituée de plusieurs
comtés, ainsi que de nombreux villages, villes et métropoles. L’Ecosse et le Pays de Galles
ont une longue histoire et leurs habitants ont un fort sentiment d’appartenance à ces
communautés respectives. Cependant, les habitants du Sud-Ouest peuvent ne pas avoir ce
même sentiment, car il n’existe pas véritablement d’histoire collective dans leur région. Par
conséquent, ces habitants peuvent s’identifier plus fortement à leur comté ou ville de
résidence.

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NORD

Les britanniques ont beaucoup d’idées préconçues sur le Nord de l’Angleterre : certaines sont
négatives, et d’autres sont plus positives25. Les habitants du Sud pensent souvent que le Nord
est plein de villes sombres, sales et qui sentent mauvais. Ils pensent que les gens du Nord sont
impolis, et obsédés par le football. Les habitants du Nord, par contre, se considèrent comme
étant les plus aimables, serviables et généreux. Bien sûr, il y a un élément de vérité dans les
clichés, mais le plus important est de comprendre leur origine et d’essayer de les dépasser.

Le Nord de l’Angleterre se situe juste au-dessous de l’Ecosse. On peut le diviser en quatre


grands ensembles : le Nord-Ouest, le Yorkshire et Humberside, le Nord-Est, et le Lake
District ; chacun ayant sa propre identité, histoire et géographie. Le Lake District est de loin la
partie la plus rurale, car ses seules grandes agglomérations sont Whitehaven et Carlisle. C’est
une zone montagneuse dotée de nombreux petits lacs, tels que Windermere. Des milliers de
touristes y affluent chaque année pour faire de la voile, se baigner et faire de la randonnée. À
978 mètres, Scarfell Pike est le point culminant de l’Angleterre. Le Lake District et le Nord-
Ouest sont séparés du Yorkshire et du Nord-Est par les Pennines, une petite chaîne de
montagnes parfois décrite comme la « colonne vertébrale » de l’Angleterre. L’extrémité nord
des Pennines a été déclarée comme zone à conserver pour ses paysages rudes et désolés. Le
Nord-Ouest, le Yorkshire et Humberside, ainsi que le Nord-Est, sont fortement industrialisés
mais ils comportent également de la campagne comme les Yorkshire Dales et les Yorkshire
Moors, avec leurs villages et petits bourgs.

La partie plus à l’Ouest de la région donne sur la Mer d’Irlande. Il y a toujours eu de forts
liens entre l’Irlande et Liverpool, et il existe dans cette dernière une importante communauté
irlandaise au moins depuis le XIXème siècle. Aujourd’hui, de nombreux habitants de
Liverpool ont des noms de famille irlandais, et des ferries relient quotidiennement la ville à
l’ile d’émeraude. Sur la côte ouest se situe la station balnéaire la plus connue de l’Angleterre :
Blackpool, avec sa fameuse tour et ses plages. Elle est peut-être un peu kitsch avec ses
machines à sous, ses bed and breakfasts à prix économiques et ses fish and chip shops, mais
elle représente pour beaucoup de familles britanniques une destination de vacances
relativement accessible. Malheureusement, on ne peut jamais être sûr de la météo car le Nord-
Ouest est la région la plus pluvieuse d’Angleterre. La côte de la Mer du Nord dispose
25
Pour une présentation générale, voir https://www.youtube.com/watch?v=w3Wc787hgt4

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également de stations balnéaires, telles que Bridlington ou la plus sobre Scarborough. Un


service de ferries relie Hull à Rotterdam (aux Pays Bas) ainsi qu’à Zeebrugge (en Belgique).
Il y a des aéroports dans les alentours des grandes agglomérations comme Liverpool,
Newcastle et Leeds/Bradford.

La plupart des habitants du Nord se considèrent comme faisant partie d’une entité distincte du
reste du Royaume Uni, et se voient comme des northerners. Il est important de se rappeler
que les britanniques (comme tous les peuples) ont de multiples identités. Certains se
considèrent, par exemple comme étant du Nord, anglais et britanniques. Comme je l’ai
indiqué précédemment, il existe une grande rivalité entre le Nord et le Sud de l’Angleterre,
entre Northerners et Southerners. Cependant, il est souvent difficile d’identifier clairement ce
que les gens appellent le « Nord ». De plus, le Nord n’a pas réellement de symboles qui lui
sont propres : il y a une proposition de drapeau, mais elle n’est pas acceptée par tous, et
beaucoup ignorent même son existence ! Le Nord est ainsi une région dont l’identité est à la
fois claire et confuse. Néanmoins, une certaine identité du Nord s’exprime dans et à travers la
musique populaire. En effet, des groupes comme The Smiths et The Fall, qui sont tous les
deux originaires de Manchester, se revendiquent du Nord et défendent leur région d’origine26.

Ci-dessous, vous trouverez la liste des plus grandes villes du Nord. D’autres villes
significatives sont Burnley, Carlisle, Darlington, Rochdale, Rotherham, Durham, Whitehaven,
Wigan et York, pour n’en citer que quelques-unes.

Liverpool 467 000

Leeds 780 000

Sheffield 555 000

Manchester 530 000

Hull 260 000

Bradford 534 000

Newcastle 293 000

Sunderland 289 000

26
https://www.youtube.com/watch?v=F-mBSshJAvU (Rusholme est un quartier de Manchester);
https://www.youtube.com/watch?v=v5zav2yrC7M. Voir également la chanson « North South Divide » du jeune
chanteur John Lennon McCullagh : https://www.youtube.com/watch?v=1Gyd47JvSLw

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Middlesbrough 138 000

Nombre de ces villes sont apparues ou ont connu une croissance importante lors de la
Révolution Industrielle fin XVIIIème - début XIXème. Bradford était réputée pour son
industrie de la laine, Manchester pour le coton, Newcastle pour les chantiers navals, Sheffield
pour l’acier, Hull pour la pêche, et il y avait de nombreux villages miniers dans le sud du
Yorkshire. Mais ces industries « traditionnelles » sont en déclin depuis plus de 30 ans. Les
économies « locales » ont été décimées dans les années 1980 par une chute de la demande et
une augmentation de la concurrence étrangère.

S'en suivent des niveaux élevés de chômage et de précarité dans toute la région. En 1981, des
émeutes éclatent, provoquées par les jeunes qui manifestent violemment leur mécontentement
face au manque d’opportunités. Depuis, beaucoup de choses ont changé. Par exemple, à
Liverpool, la zone autour des docks a été complètement réaménagée, et Albert Dock accueille
maintenant la Tate Gallery d’art international, moderne et contemporain. A Manchester a été
construit le centre commercial Arndale, les anciennes filatures de coton ont été converties en
de luxueux hôtels et la ville est maintenant le domicile de l’Imperial War Museum North.
Leeds se vante d’être la « capitale culturelle » du Nord, et Bradford tente d’utiliser son
héritage industriel afin d’attirer des touristes.

Toutes ces villes se sont dotées dans le passé proche d’espaces commerciaux, qui les aident à
attirer des touristes les week-ends. De nos jours, une ville comme Liverpool dispose de
nombreux atouts, tels que le musée des Beatles, la Mersey et son fameux ferry, ses nouveaux
centres commerciaux, des zones piétonnes, le Liver Building, ses deux universités
(l’Université de Liverpool et l’Université John Moore), deux cathédrales (une Catholique et
une de l’Eglise d’Angleterre), et bien d’autres. Les habitants de Liverpool sont également
réputés pour leur sens de l’humour et pour leur accent particulier, le scouse.

Dans une certaine mesure, les services ont pris la place laissée par les industries
traditionnelles en déclin, créant par la même occasion des emplois et transformant le visage et
l’atmosphère de nombreuses villes du Nord. Cependant, tous n’ont pas profité de cette
nouvelle prospérité. Le développement du secteur tertiaire n’a pas créé assez d’emplois pour
remplacer ceux détruits dans les industries traditionnelles. De plus, les ouvriers des anciennes
industries traditionnelles n’ont pas nécessairement les qualifications requises pour travailler
dans les nouveaux secteurs florissants. Par conséquent, le niveau du chômage dans le Nord

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dépasse largement la moyenne nationale. De plus, chaque ville a une zone particulièrement
sinistrée où la délinquance et les drogues constituent de sérieux problèmes. La criminalité
armée est répandue à Manchester alors que Hull, capitale des vols de voitures, a les écoles
considérées par le gouvernement comme étant les pires d’Angleterre et souffre de taux
records d’obésité. Malgré tous ces facteurs, la situation globale est largement moins pire qu’il
y a vingt ans. Et des villes comme Harrogate et York sont plutôt prospères. Le Nord n’est
donc pas complètement homogène.

La Révolution Industrielle a contribué à l’urbanisation du Nord, mais comme indiqué ci-


dessus, il y a tout de même un bon nombre de zones rurales dans le Nord qui ont été laissées
intactes par le développement économique lors du XVIIIème et XIXème siècle. La
Révolution Industrielle n’a pas non plus réussi à anéantir les traces du passé plus lointain. Le
mur d’Hadrien en est un exemple : Hadrien était un empereur romain qui a construit un mur à
travers le pays afin de protéger la frontière septentrionale de l’empire romain. Sa construction
a commencé en 122 AVJC, et il défendait la région depuis la ville que l’on appelle
aujourd’hui Carlisle à l’Est, jusqu’à près de Newcastle à l’Ouest. Certains tronçons du mur
ont disparu, mais on peut toujours suivre une grande partie de son tracé à pied. Il existe même
des restes de forts romains, tel que Housesteads. Il y a aussi des villes médiévales comme
Chester et York. York a une cathédrale, des rues étroites et anciennes telles que les Shambles,
et un musée sur les invasions vikings dans cette partie de l’Angleterre. Il y a d’autres villes-
cathédrales comme Durham, ainsi que des restes de monastères dans les Yorkshires dales. Il y
a aussi des zones naturelles particulièrement belles. Par exemple, Spurn Point est un maigre
bras de terre qui sépare la mer du Nord et l’embouchure de la Humber. Chaque année, il se
rétrécit un peu plus, conséquence de l’érosion ; il est parfois coupé du reste de la côte à cause
d’intempéries. Spurn Point abrite une grande variété d’oiseaux. La Humber est traversée par
un des plus longs ponts de son type au monde : le Humber Bridge.

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EST

L’Est de l’Angleterre évoque pour certains des images de paysages plats, de fermiers à
l’œuvre dans les champs, ou des étudiants de l’élite de l’Université de Cambridge se rendant
en cours à bicyclette27. Mais l’Est de l’Angleterre est plus intéressant qu’il n’y paraît !

L'Est de l’Angleterre est très plat et à basse altitude. Si le réchauffement climatique se


poursuit à son rythme actuel et que les mers continuent à monter, des sections de la côte de
l’Est sur la Mer du Nord vont sans doute disparaitre dans l’avenir. L’Est de l’Angleterre se
compose des comtés du Bedfordshire, Cambridgeshire, Essex, Hertfordshire, Norfolk et
Suffolk. Les principaux centres administratifs de ces comtés sont, dans l’ordre : Bedford sur
la Great Ouse, Cambridge avec ses 20 000 étudiants, l’ancienne ville de Chelmsford,
Hertford, qui est considérée par beaucoup comme étant une des villes où il fait mieux vivre au
Royaume Uni, Norwich et Ipswich.

Norfolk et Suffolk forment la partie principale de la bosse, ou péninsule pour utiliser


l’expression appropriée, sur la côte connue sous le nom d’East Anglia. L’Est s’étend depuis la
Wash (l’estuaire carrée et peu profonde au-dessus de l’East Anglia), en descendant jusqu’à la
banlieue de Londres. Au Suffolk, Lowestoft est l’Extrême-Orient du Royaume Uni. La partie
la plus à l’ouest de la région se situe en fait à l’ouest de Londres. Les principales
agglomérations sont Luton avec plus de 200 000 habitants, Peterborough, Southend,
Colchester, Basildon, Ipswich et Barking – toutes dotées d’environ 180 000 habitants ;
Norwich et Chelmsford avec 140 000 habitants.

La population totale de l’Est de l’Angleterre s’élève à 5,5 millions d’habitants, mais la région
est assez peu densément peuplée car il y a peu de grandes villes : c’est une des spécificités de
l’Est. Une des parties les plus plates de l’Est est les Fens, la zone à basse altitude autour de la
Wash. Elle a été artificiellement asséchée (comme des parties des Pays Bas) et est maintenant
une région agricole importante, tout comme une grande partie de l’Est, en fait. L’Est est
réputé pour sa production de légumes, et l’horticulture est un secteur croissant dans l’East
Anglia.

27
Voir cette présentation en anglais https://www.youtube.com/watch?v=bGfbXFe_wh8

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A cause de la prédominance du secteur agricole et de l’absence de grandes villes, on pense


souvent que l’Est n’est peuplé que de fermiers. Bien que cela soit en partie vrai, l’Est regorge
de plus de trésors. Tout le monde à entendu parler de l’Université de Cambridge. Créée au
XIIIème siècle, elle est une des plus vieilles universités du pays (et du monde, d’ailleurs). Sa
réputation pour l’excellence de ses centres de recherche et d’enseignement a fait le tour du
monde. D’ailleurs, elle est d’habitude considérée comme une des cinq meilleures universités
au monde, notamment dans le domaine scientifique.

Une de ses grandes rivales est bien sûr l’autre institution d’élite britannique, l’Université
d’Oxford. Les deux universités sont composées de colleges autonomes ou vivent et étudient
les étudiants. Etudier à l’Université de Cambridge n’est pas à la portée de tout le monde. En
plus d’avoir de bons résultats aux A-levels (l’équivalent du baccalauréat français), les
étudiants doivent réussir un examen d’entrée spécial. Vu que seules certaines écoles (surtout
privées et payantes) préparent leurs étudiants à cet examen, la plupart des étudiants provient
de familles aisées et a étudié dans des écoles privées. Les étudiants de l’Université de
Cambridge ne sont dont pas vraiment représentatifs de la population britannique dans son
ensemble, mais ils sont parmi les jeunes gens les plus brillants du pays, et ils auront ensuite
d’exceptionnelles carrières académiques, dans le secteur privé, ou en politique. Par exemple,
beaucoup de députés (Members of Parliament, ou MPs), sont d’anciens étudiants de
Cambridge.

L'Est est aussi connu pour les Essex Men. L’Essex Man est censé être un symbole des
changements politiques et économiques qui se sont déroulés en Grande-Bretagne dans les
années 1980 et 1990. Des secteurs de la classe ouvrière traditionnelle ont profité des
changements opérés sous Margaret Thatcher en se convertissant en entrepreneurs, en créant
leurs propres entreprises et en acquérant leurs propres maisons et voitures, par exemple. Ils
sont devenus plus riches qu’ils ne l’avaient jamais été, et exhibaient leur nouvelle richesse. Ils
cessèrent de se voir comme étant de la classe ouvrière, et se considéraient de plus en plus
comme appartenant à la classe moyenne à cause de leur style de vie et modes de
consommation. Politiquement, ils se tournèrent vers le parti conservateur, avant de revenir au
parti travailliste sous Tony Blair. D’une certaine façon, l’Essex Man est l’équivalent
britannique du yuppie américain. Bien entendu, le terme « Essex Man » est quelque-peu un
cliché, et ne devrait pas trop être pris au sérieux.

Une des parties les plus importantes de l’Est est l’East Anglia. Elle se compose des comtés de
Norfolk, Suffolk et un petit peu de l’Essex. Les villes les plus importantes de chaque comté

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sont, dans l’ordre, Norwich et Ipswich. Pour une raison qui nous échappe, le « w » est muet
dans Norwich, mais ne l’est pas dans Ipswich! Il y a encore une forte rivalité entre Norwich et
Ipswich, car elles sont les deux seules agglomérations importantes de l’East Anglia. On a du
mal à l’imaginer aujourd’hui, mais au moyen-âge Norwich était la deuxième ville
d’Angleterre derrière Londres. C’est une superbe ville dotée de plus de 30 églises romanes,
une cathédrale normande, et une charmante vieille ville. Elle est une destination prisée par
ceux qui veulent faire du shopping, et elle accueille un des géants anglais de l’assurance, qui
représente le fondement de l’économie locale. Ipswich a aussi beaucoup à offrir. C’est une
des villes les plus anciennes d’Angleterre, mais plus récemment elle a bénéficié de
rénovations, comme par exemple dans la zone des docks. Il y a d’autres villes historiques en
East Anglia, telles que Bury St Edmonds, Ely et King’s Lynn. De fait, elle attire un bon
nombre de touristes. Beaucoup de ces derniers se rendent aux Norfolk Broads, une série de
lacs et de rivières dont la Yare, la Bure et la Thurne. Leur spécificité est qu’elles sont
navigables, et donc que l’on peut y faire de la voile. Elles sont par conséquent un endroit idéal
pour passer de tranquilles vacances en bateau. Le mélange de jolis paysages et d’une grande
variété d’oiseaux rares a fait des Broads une destination de vacances idéale pour les personnes
âgées qui veulent échapper à l’agitation de la vie citadine.

Mais avec ses stations balnéaires, l’East Anglia a aussi de quoi divertir les plus jeunes. La
station la plus connue s’appelle Great Yarnmouth. Elle est un peu similaire à Blackpool au
Nord. Elle a une plage, des arcades avec des jeux, beaucoup de fish and chip shops, des pubs
et boites de nuit pour occuper les vacanciers. Les vacances à la plage sont populaires à
Norfolk car il pleut moins dans l’East Anglia que dans le reste de l’Angleterre, et
l’ensoleillement est plus important sur la côte de l’East Anglia que dans les terres. L’East
Anglia a aussi un des ports les plus fréquentés du Royaume Uni. Au Suffolk, Felixtowe, qui
gère plus de 3 millions de containers par an, est un des trois ports britanniques les plus
importants et est le sixième de l’Europe.

L’Est se situe clairement dans la partie sud de l’Angleterre. Bien que les grandes villes aient
des quartiers défavorisés, l’Est est plutôt aisé. L’urbanisation est faible, le rapprochant des
autres régions du Sud. L’accent des habitants de l’Est également proche de celui du Sud.
Enfin, les habitants de l’Est se définissent comme des Southerners.

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MIDLANDS DE L’EST

Les Midlands de l’Est ont été le lieu de naissance de nombreuses personnalités, de Robin
Hood à Margaret Thatcher. Les Midlands de l’Est sont, comme leur nom l’indique, la partie
orientale de la région traditionnelle connue sous le nom des Midlands. Ils se composent de
plusieurs comtés : le Derbyshire, le Leicestershire, une grosse partie du Lincolnshire (à part
pour la partie plus au Nord, près de la Humber), le Northamptonshire, le Nottinghamshire, et
le Rutland (le comté le plus petit et peut-être le plus méconnu d’Angleterre). Les villes
principales sont : d’abord, Leicester avec 340 000 habitants. Plus de 20% d’entre eux ne sont
pas nés au Royaume Uni et environ 30% d’entre eux sont Asian, c’est-à-dire qu’ils ont des
origines dans le sous-continent indien. Cela veut dire qu’eux, leurs parents, ou leurs grands-
parents sont originaires d’Inde, du Pakistan, ou du Bangladesh. Ensuite, il y a Nottingham
(320 000 hab.) dont la vielle place du marché est la plus grande d’Angleterre ; Derby (248
000 hab.), dont le nom ne se prononce pas comme il s’écrit ; Northampton (210 000 hab.) ;
Mansfield (100 000 hab.), qui est proche de la forêt de Sherwood ; Lincoln (près de 130 000
hab.), qui est réputée pour sa cathédrale ; le bourg de Chesterfield (100 000 hab.) ; et
Kettering (plus de 90 000 hab.), située en Northamptonshire. Avec une population qui dépasse
à peine les 4 millions, c’est une des plus petites régions du Royaume Uni.

Une grande partie de la région est enclavée et n’a pas accès à la mer, à part pour la côte du
Lincolnshire sur la Mer du Nord. Un des atouts majeurs des Midlands de l’Est est le Parc
National du Peak District, qui mesure plus de 1 400 km². Il a été le premier Parc National
britannique à être créé, est aujourd’hui le plus visité – ce qui n’est pas surprenant, vu sa
proximité avec des zones très urbanisées au Yorkshire, Lancashire et dans les East Midlands.
Le Peak District est grossièrement la partie Sud des Pennines, et son nom est trompeur : il ne
comporte pas de pics, mais plutôt des collines fort peu escarpées ! Sa campagne paisible est
idéale pour la randonnée et les promenades dans les collines. Cependant, le Peak District est
depuis quelques années victime de son succès : le nombre de visiteurs génère une érosion qui

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est devenue un sérieux problème dans certaines zones. Beaucoup du reste des Midlands de
l’Est, en particulier le Lincolnshire, est très plat.

Les Midlands de l’Est n’ont jamais été aussi industrialisés que les Midlands de l’Ouest, car il
n’y y existe pas d’équivalent de Birmingham. Néanmoins, l’industrie automobile était très
présente à Derby, tout comme l’ingénierie à Leicester. Nottingham avait une industrie
fleurissante du cuir et de la cordonnerie, mais il en reste bien peu de nos jours. Il y avait
beaucoup de mines dans les parties au Nord du Derbyshire et du Nottinghamshire, et
l’industrie du charbon jouait un rôle clé dans l’économie locale. Cependant, les dernières
mines ont fermé leurs portes dans les années 1990.

En ce qui est du déclin des industries traditionnelles, les Midlands de l’Est ont donc souffert
des mêmes problèmes que les autres régions. Comme ailleurs, l’expansion du secteur tertiaire
n’a pas créé assez d’emplois pour tout le monde. Les Midlands de l’Est peuvent se vanter
d’avoir huit universités qui attirent beaucoup d’étudiants, ce qui a un impact positif sur
l’économie locale : l’Université De Monfort à Leicester, l’Université de Derby, l’Université
de Leicester, l’Université de Lincoln, l’Université de Loughborough, l’Université de
Northampton, l’Université de Nottingham, et l’Université Nottingham Trent. Le Rutland et le
Lincolnshire sont très portés vers l’agriculture. Vu qu’il est si plat, le Lincolnshire a un certain
nombre de bases de la Royal Air Force. Les Midlands de l’Est disposent aussi d’une station
balnéaire d’envergure : Skegness, une destination de vacances traditionnelle pour les familles.
L’économie régionale est ainsi bien diversifiée.

Le tourisme est un secteur en plein boom, et un grand nombre d’endroits en Grande Bretagne
font tout ce qu’ils peuvent pour attirer des visiteurs. Les Midlands l’Est ont beaucoup à offrir.
Le Peak District est probablement la partie de la région qui arrive le mieux à attirer des
touristes. La ville de Buxton aime se présenter comme la « porte d’entrée » du Peak District.
C’est une ville thermale et des gens viennent de loin pour boire son eau de source, qui est
aussi disponible en bouteille dans les supermarchés pour ceux qui ne peuvent pas faire le
déplacement.

Il y a aussi un fromage local, le Buxton Blue, qui a de nombreux fans. Jusqu’il y a assez peu,
achetaient surtout du Cheddar ou du fromage du Cheshire (ou du fromage hollandais pour les
plus aventureux !). Les choses ont commencé à changer dans les années 1990. Alors que le
niveau de vie a augmenté et que les britanniques se sont mis à voyager de plus en plus à
l’étranger, beaucoup ont commencé à s’intéresser à la nourriture, et particulièrement au

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fromage. La production à petite échelle a décollé avec la demande pour de nouveaux


fromages plus originaux et avec plus de goût. Le bourg de Bakewell attire un bon nombre de
visiteurs, d’une part parce qu’il représente l’unique agglomération du Parc National du Peak
District, et d’autre part pour ses spécialités locales. La Bakewell Tart et le Bakewell Pudding,
qui sont tous les deux faits de confiture, d’œufs et d’amandes.

Ensuite, il y a Chatsworth House, une grande maison de campagne dans le Derbyshire, près
de Bakewell. Elle appartient à la famille Cavendish depuis le XVIème siècle, et son
propriétaire actuel est le Duc du Devonshire. On peut visiter la maison qui, entourée par un
grand jardin, recèle des dessins, peintures, sculptures et meubles uniques. Lincoln, avec sa
cathédrale, son château et le Palais de l’Evêque tous construits sur une colline surplombant la
ville, vaut aussi le coup d’œil.

Selon la légende, Robin des Bois et ses joyeux compagnons vivaient dans la forêt de
Sherwood dans le Nottinghamshire. Aujourd’hui, la forêt mesure plus de 400 km², mais elle
était beaucoup, beaucoup plus grande au moyen-âge. On dit que Robin des Bois volait aux
riches et donnait aux pauvres, mais personne n’est sûr s’ils ont vraiment existé. Néanmoins,
plus d’un demi-million de touristes se rend à la forêt de Sherwood chaque année grâce à la
légende et aux films et séries TV qui mettent en scène le fameux personnage. Robin des Bois
est devenu un commerce lucratif pour les habitants du coin ! Il y a même un festival annuel
d’une semaine, et des participants se déguisent en habits du moyen-âge, des joutes sont
organisées, et sont organisés des concerts de musique traditionnelle. Margaret Thatcher est
née à Grantham, au Lincolnshire – et personne ne met en doute son existence à elle ! Elle était
la première ministre britannique la plus controversée, et a été au pouvoir de 1979 jusqu’à
1990. Son père était un épicier à Grantham, où il s’investissait dans la vie politique locale.

D'une certaine manière, c’est une région assez particulière, car elle est à cheval sur la frontière
Nord/Sud. Traditionnellement, la plupart des anglais se voient soit comme étant du Nord, soit
comme étant du Sud, mais le sens de cette distinction n’est pas nécessairement très clair, et il
est impossible de créer des définitions précises. Il est clair, par exemple, que les habitants de
Northampton se considèrent comme étant du Sud, alors que les habitants de Derby se sentent
plutôt comme appartenant au Nord. L’Est des Midlands est donc une région quelque-peu
artificielle. Cela étant dit, beaucoup des régions du Royaume Uni sont assez artificielles et ne
correspondent qu’en partie aux ensembles traditionnels et relativement homogènes.

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Les Midlands de l’Est constituent un cas assez particulier car ils sont à cheval entre le Nord et
le Sud. Les habitants de cette région ont l’accent du Nord et ont tendance à s’identifier au
Nord. Cependant, certains estiment appartenir ni au Nord ni au Sud en raison de la situation
géographique de leur région. De surcroît, le niveau de vie de certaines parties des Midlands de
l’Est est nettement supérieur à celui du Nord et se rapproche plus à celui du Sud. A certains
égards, les Midlands de l’Est sont une région assez artificielle qui manque de cohérence
interne.

SUD-EST

Le Sud-Est de l’Angleterre évoque toujours des images différentes : les prés verdoyants du
Kent, les banlieues bourgeoises et conservatrices du Surrey, et les falaises blanches de
Douvres, qui ont été témoins des heures de gloires britanniques lors de la Bataille
d’Angleterre28. Les cyniques parleront des invasions romaines ou normandes, qui ne sont pas
exactement les plus belles heures de la Grande Bretagne, bien qu’elles aient changé son
histoire.

En fait, le Sud-Est est composé de plusieurs comtés – le Berkshire (parfois connu sous le nom
de Comté Royal du Berkshire à cause du château de Windsor, une des résidences royales, qui
s’y situe), le Buckinghamshire (dont le centre administratif est Aylesbury, bien que sa ville la
plus peuplée soit Milton Keynes), le Hampshire (qui accueille le Parc National New Forest),
l’Ile de Wight (une ile située à environ 3 km au Sud du Hampshire et du reste de
l’Angleterre), le Kent (souvent surnommé le « jardin de l’Angleterre » pour son grand
nombre de vergers), l’Oxfordshire (avec sa fameuse université à Oxford), le Surrey (avec ses
villes et villages dortoirs dus à sa proximité avec Londres), l’Est du Sussex (où eut lieu la
Bataille de Hastings en 1066), et l’Ouest du Sussex (composé pour beaucoup de zones
naturelles protégées).

Le Berkshire, le Buckinghamshire, le Kent, le Surrey, l’Est et l’Ouest du Sussex sont souvent


appelés les « Home Counties », c’est-à-dire les comtés qui entourent Londres. Le Sud-Est est
aussi la partie du Royaume Uni qui est la plus proche du continent européen. Douvres se situe
au point le plus étroit de la Manche, qui sépare la France et l’Angleterre. Par conséquent, elle

28
Voir cette présentation en anglais https://www.youtube.com/watch?v=3Lk_QGzLabw

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est devenue un important port de ferries, avec de nombreuses traversées quotidiennes qui font
croiser la Manche à des millions de personnes par jour. Ce bras de mer est la voie de
navigation la plus fréquentée au monde. Le tunnel sous la Manche va de Folkestone, près de
Douvres, à Coquelles, à côté de Calais.

Les falaises blanches de craie autour de Douvres sont immédiatement reconnaissables, et au


fil des années, sont devenues emblématiques de l’Angleterre ou même de la Grande Bretagne.
Elles attirent tout de suite le regard lorsqu’on arrive à Douvres, et elles sont le dernier point
des Iles Britanniques à disparaître lorsqu’on fait la traversée de la Manche dans le sens
inverse. Lors de la Seconde Guerre Mondiale, la Bataille d’Angleterre eut lieu dans le ciel au-
dessus de Douvres et du Sud-Est. Pendant la guerre, la chanteuse Vera Lynn les immortalisa
dans sa chanson « The White Cliffs of Dover ».

La ville la plus grande du Sud-Est est Brighton et Hove avec ses 270 000 habitants. Elle est la
station balnéaire la plus grande d’Angleterre par son nombre d’habitants. Reading a 230 000
habitants, et est la ville la plus grande des « Home Counties ». Southampton a aussi environ
230 000 habitants, dont on estime qu’un dixième sont polonais, tout comme Milton Keynes,
une nouvelle ville au Buckinghamshire. Portsmouth a juste en dessous de 200 000 habitants.

Surnommée « Pompey », elle est la seule ville de Grande Bretagne située sur une île – l’île de
Portsea – et elle dispose également d’un port militaire important. D’autres agglomérations
majeures sont Wokingham, Oxford, Dartmouth, et Gravesham. La densité de la population
varie énormément au Sud-Est. Certaines zones du Hampshire rural sont à très faible densité,
alors que des zones aux frontières de Londres sont plus densément peuplées que certaines
parties de la capitale elle-même. Après Londres, le Sud-Est est la région la plus diverse
ethniquement – ce qui n’est peut-être pas si surprenant que ça, vu sa proximité avec la capitale
et l’Europe continentale.

Brighton est un des endroits les plus intéressants du Sud-Est. C’est une station balnéaire
populaire, d’autant plus qu’elle n’est qu’à une heure de train de Londres. Jusqu’il y a quelques
années, elle avait une réputation quelque-peu sordide, mais cela a changé. Elle a une plage
exceptionnelle, qui a même une section pour nudistes ! Comme dans la plupart de ces stations,
il y a des fêtes foraines pour les enfants et des discothèques pour les jeunes. Mais Brighton est
bien différente de Blackpool au Nord-Ouest ou de Great Yarmouth dans l’Est. Elle dispose
d’une grande communauté LGBT qui a ses propres magasins, pubs et boites de nuit. Il y a
même une manifestation annuelle de la gay pride tous les aouts, qui attire des milliers de

Jeremy Tranmer, N504 Identités et interculturalité, 2020-2021


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participants. Brighton est souvent surnommée la capitale gay de la Grande Bretagne,


rappelant San Francisco aux Etats Unis.

L'économie locale jouit d’un secteur des nouvelles technologies en plein boom, notamment
dans les médias numériques, ce qui vaut à Brighton le surnom de « Silicon Beach » ! Il y a
aussi deux universités. Par ailleurs, elle a d’excellentes installations de conférence, et les
partis politiques y situent fréquemment leurs conférences annuelles. Globalement, c’est une
ville relâchée où il fait bon vivre, avec des zones telles que The Lanes et sa combinaison de
magasins et de cafés. D’une certaine façon, ses habitants profitent du meilleur des deux
mondes : ils sont proches de Londres, mais aussi assez loin pour échapper au stress de la vie
des grandes villes.

Ses alentours sont aussi intéressants. Il y a les South Downs avec leurs paysages vallonnés en
partie classifiés comme zone de beauté naturelle extraordinaire. Et il y a des villes plus
petites, comme Lewes, la capitale administrative du Sussex de l’Est. Lewes est réputée pour
ses célébrations de Bonfire Night. En fait, Bonfire Night est célébrée dans toute la Grande-
Bretagne le 5 novembre, en commémoration à une tentative ratée de faire sauter le parlement
en 1605. On allume donc des feux et des feux d’artifice à des fêtes. Mais à Lewes, il y a une
procession à travers la ville la nuit, et les gens portent des croix enflammées. C’est plutôt
spectaculaire !

En fait, il y a de nombreux exemples du passé qui reste très présent dans le Sud-Est, comme
tous les monuments historiques. La ville de Canterbury dans le Kent a une ancienne
cathédrale, dont une partie date du VIIème siècle ainsi que des restes d’un mur romain, un
château normand et d’autres bâtiments anciens. Le château de Leeds, près de Maidstone dans
le Kent, a été construit lors du XIIème siècle, alors que le château de Douvres contient même
les restes d’un phare romain. Le château de Douvres contient aussi un nombre de tunnels
secrets dans les falaises sous le château lui-même. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les
tunnels ont abrité un centre de commandement militaire (depuis lequel l’évacuation de
Dunkerque a été organisée), et même un hôpital. Aujourd’hui, les tunnels sont ouverts au
public et font partie d’un musée. Enfin, il y a la ville de Battle, dans le Kent, où s’est déroulée
la Bataille de Hastings. Cette bataille est un des évènements clés de l’histoire britannique car
elle a mené à l’occupation normande, qui a complètement transformé le pays.

Le Sud-Est, avec Londres, est la région la plus dynamique en termes de création d’emplois et
de nouvelles entreprises. D’ailleurs, c’est une tendance qui peut s’observer sur le long-terme,

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mais qui s’est solidifiée dans les années 1980 quand le gouvernement Thatcher n’a pas fait
d’efforts pour inciter les entreprises à s’installer dans d’autres parties du pays. Par conséquent,
un nombre disproportionné d’emplois fut créé dans le Sud-Est. Ce phénomène présente des
avantages, ainsi que des inconvénients. D’un côté, les habitants de cette région ont pu trouver
du travail plus facilement, ce qui est indéniablement positif. Mais de l’autre côté, le Sud-Est a
drainé des travailleurs du reste du pays. Cela a provoqué des tensions dans le réseau de
transports, avec des trains surchargés et des routes particulièrement saturées. De plus, la
demande de logements a augmenté, produisant ainsi une envolée des prix des maisons, des
appartements, et des loyers : même les travailleurs qui gagnent bien leur vie on du mal à
boucler les fins de mois. De nouveaux logements ont été construits, mais cela s’est fait au prix
de la destruction de ce qui était avant une campagne paisible. Par conséquent, le Sud-Est a
peut-être connu un boom économique, mais la qualité de vie ne s’est pas nécessairement
améliorée.

Politiquement, le Sud-Est est la région la plus conservatrice de la Grande-Bretagne. Les


Conservateurs ou Tories, comme on les appelle souvent, dominent la vie politique à travers la
région. Leur influence se fait sentir dans tous les domaines. Par exemples, le Sud-Est a un
grand nombre d’écoles à sélection, dépassant de loin les autres régions. Ainsi, les enfants
doivent réussir des concours afin d’être admis. La région a aussi moins d’écoles qui acceptent
tous les enfants, quel que soit leur niveau. Politiquement, économiquement et
sociologiquement, le Sud-Est se distingue fortement du Nord.

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LONDRES

La capitale du Royaume Uni est Londres 29. Pour certains, tous les londoniens s’appellent les
Cockneys et parlent en argot qui rime, le Cockney rhyming slang : au lieu de dire « let’s go up
the stairs », ils disent « let’s go up the apples and pears ». La vérité, c’est bien sûr que tous les
londoniens ne sont pas Cockneys. Pour être précis, il faut être né dans l’East End de Londres
pour être un Cockney, à portée de voix des « Bow Bells », c’est-à-dire les cloches de l’église
St Mary-le-Bow. Et puis tous les londoniens ne parlent pas le Cockney rhyming slang. : il faut
faire attention à ne pas trop généraliser.

Londres est une ville d’extrêmes. Il y a d’anciens bâtiments, comme la Tour de Londres, et
des zones très récentes, comme Canary Wharf. Il y a des endroits très branchés, comme
Notting Hill ou Clerkenwell, ainsi que d’autres comme Harringey et Tower Hamlets, qui sont
parmi les plus pauvres du pays. Le West End a des magasins chers et à la mode, pendant que
l’East End reste dans une certaine mesure une zone traditionnelle et ouvrière de Londres. À
Londres, on peut entendre « l’anglais de la reine », mais à Oxford Street, on n’entendra que
les accents des touristes. Et puis, bien entendu, il y a des personnes de plus de 100 pays
différents qui vivent de manière permanente à Londres (dont au moins 300 000 français !). Il
y a aussi de grands nombres d’Australiens et d’Américains, qui profitent d’avoir l’anglais

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Voir https://www.youtube.com/watch?v=FWtXEz9frjk; https://www.youtube.com/watch?v=84zImTksnYQ;
https://www.youtube.com/watch?v=QtBfqseGFMw

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comme langue commune pour s’installer plus facilement. Il y a presque autant de religions
qu’il y a de nationalités dans cette capitale. Ainsi, Londres est une ville incroyablement
cosmopolite, beaucoup plus que le reste du Royaume Uni.

Economiquement, Londres est non seulement la ville la plus dynamique du pays, mais elle est
aussi la plus grande. De ce fait, elle attire plus d’étrangers que les autres villes. Ce qui est
assez surprenant, c’est que si l’on va à un fast food à Londres, on a plus de chances d’être
servi par un étranger que par un Anglais. De même, la plupart des employés dans les hôtels
sont étrangers. Ce phénomène a en partie pour cause le fait qu’il y a beaucoup de jeunes qui
vont à Londres pour apprendre l’anglais, quitte à accepter de faibles salaires pendant quelques
mois avant de retourner dans leur pays. Il est très facile d’embaucher au Royaume Uni, car il
y a moins de papiers à faire que dans d’autres pays. Par contre, les travailleurs ont moins de
droits, et il est très facile pour une entreprise de s’en débarrasser. De nos jours, il règne une
culture du « hire and fire » c’est-à-dire d’un turnover élevé.

Mais les étrangers ne travaillent pas tous dans les hôtels et les restaurants. Beaucoup d’entre
eux travaillent dans la City. La City de Londres est le quartier dans lequel se situe la Bourse,
et où un grand nombre de firmes nationales et internationales, de banques et de compagnies
d’assurances, ont décidé d’installer leurs sièges. La City est le symbole du capitalisme
britannique, et est un des principaux centres financiers et d’affaires européens. Ça fait un peu
cliché, mais on pouvait facilement reconnaître les hommes haut placés qui y travaillaient car
ils portaient tous un costume, un chapeau melon et un parapluie. Aujourd’hui, la plupart des
hommes se contente d’un costume, mais les codes vestimentaires ont gardé leur importance,
et pas que dans la City. Partout au Royaume Uni, il est attendu des employés de bureau qu’ils
portent un costume avec cravate, et les femmes doivent souvent porter la jupe.

Londres n’est pas que la capitale économique et financière du pays ; elle en est aussi la
capitale politique. Les Chambres du Parlement, c’est à dire la Chambre des Communes et la
Chambre des Lords, sont à Westminster, au cœur de Londres. Ce n’est pas difficile de les
retrouver : Big Ben, la gigantesque tour horloge, fait partie intégrante de l’édifice. La
résidence principale du monarque, Buckingham Palace, se situe également à Londres. Il y a
aussi Whitehall, qui est très important administrativement car c’est là que sont basés les hauts-
fonctionnaires qui appliquent la politique du gouvernement. Enfin, bien entendu, Londres est
aussi la capitale culturelle du Royaume Uni. Pour se faire une idée de l’importance de
Londres, il n’y a qu’à penser aux cinémas de Leicester Square, aux théâtres sur l’avenue
Shaftsbury, aux musées tels que le British Museum, et aux galeries comme la Tate Modern.

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Le Grand Londres s’étend sur 1 572 km², et les districts centraux de Londres couvrent 25 km².
Le Grand Londres compte 8,5 millions d’habitants, ce qui en fait la capitale la plus peuplée
d’Europe. Il se divise en 32 arrondissements, ou boroughs, avec en plus la City of
Westminster. Chaque arrondissement élit son propre conseil local, qui gère des questions
locales. Longtemps, l’administration à l’échelle de Londres était gérée et coordonnée par le
GLC, le Greater London Council (Conseil du Grand Londres). Pendant les années 1980, le
GLC était dirigé par le parti travailliste, qui était farouchement opposé au gouvernement
conservateur. La réplique de Margaret Thatcher fut simple : abolir le GLC. Quand le parti
travailliste revint au pouvoir en 1997, il créa la GLA, ou la Greater London Authority, et fit
élire un maire. Le premier à remporter les élections fut Ken Livingstone – qui avait été le
dernier chef du GLC avant son abolition.

Entre l’abolition du GLC et la création du GLA, Londres a connu d’importantes


transformations. Certaines zones ont subi un processus de gentrification. Lors des années
1980, des membres ambitieux de la classe moyenne sont revenus vers des zones plus
ouvrières du West End, près des docks, par exemple. Ils ont acheté des maisons ou des
appartements relativement bon marché avant de les rénover. Par conséquent, les propriétés ont
commencé à disparaître des marchés, et les prix ont augmenté. Les membres des classes
populaires se sont donc retrouvés exclus du marché et ont été contraints de chercher du
logement ailleurs. Ces changements sociologiques ont parfois eu des conséquences politiques.
Par exemple, Battersea, bastion du parti travailliste pendant des décennies, a commencé dans
les années 1980 à élire des conservateurs comme membres du parlement.

Un des éléments impressionnants de Londres est le nombre de touristes que l’on y trouve.
Londres attire beaucoup plus de visiteurs que toute autre ville du Royaume Uni. Par exemple,
en 2016, Londres a accueilli plus de 19 millions de visiteurs étrangers. Le premier pays
d’origine des touristes est les Etats-Unis, suivi par la France. Tout compte fait, les touristes
ont dépensé plus de 10 milliards de livres. Le tourisme est donc extrêmement important pour
l’économie locale. Londres dispose de 130 000 chambres, dans 1 600 établissements.

En revanche, les hôtels peuvent coûter cher, ce qui fait de Londres une destination onéreuse.
Ainsi, beaucoup de voyageurs vont dans des bed and breakfasts, c’est-à-dire de petits hôtels
qui appartiennent souvent à des familles. Comme leur nom l’indique, le prix de la nuitée
inclut aussi le petit déjeuner. Les plus chanceux auront droit au petit déjeuner britannique
traditionnel, avec bacon, œufs, saucisses, champignons, tomates et pain frit ! Les autres
devront se contenter d’un petit déjeuner continental avec pain, croissants, etc. Les B&B les

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plus abordables se concentrent autour de certaines zones de Londres, comme les rues autour
de la gare de Paddington.

Londres a beaucoup à offrir aux touristes. Le musée le plus populaire, en termes de visiteurs,
est un des plus anciens au monde : le British Museum ; suivi par la galerie Tate d’art
moderne. Et puis il y a aussi le musée de Madame Tussaud, dont les statues plus vraies que
nature attirent de grands nombres de visiteurs chaque année. L’attraction payante la plus
populaire est la London Eye, la plus grande grande roue d’Europe, qui offre une vue
magnifique. Londres est aussi connue pour son architecture moderne, telle que le Gherkin («
le cornichon », un gratte-ciel dans la City), le Lloyd’s Building (aussi situé dans la City), le
One Canada Square (le plus haut gratte-ciel du Royaume Uni), et le Millenium Dome dans le
Greenwich.

Au XVIIIème, l’auteur anglaise Samuel Johnson a dit que « quand un homme est fatigué de
Londres, il est fatigué de la vie ; car il y a à Londres tout ce dont la vie a à offrir ». On peut
dire que rien n’a changé en 200 ans ! Néanmoins, tous les Londoniens ne peuvent pas
bénéficier des nombreux atouts de Londres. En effet, les inégalités sont très importantes à
Londres. Certains quartiers comme Haringey font partie des quartiers les pauvres
d’Angleterre, et le niveau de vie y est proche de celui du Nord. Globalement, Londres
appartient au Sud de l’Angleterre, mais en raison de ses spécificités cette ville est assez
différente des autres régions du Sud.

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BIBLIOGRAPHIE

Articles en français sur le Nord de l’Angleterre et le clivage Nord-Sud:


https://www.cairn.info/revue-herodote-2010-2-page-70.htm
https://www.metropolitiques.eu/Les-effets-du-thatcherisme-dans.html
http://geoconfluences.ens-lyon.fr/actualites/eclairage/brexit-un-an-apres
https://www.alternatives-economiques.fr/royaume-uni-riche-sud-pauvre-nord/00022736
https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/la-grande-bretagne-et-l-ue/brexit-comment-
londres-organise-la-resistance_1521377.html
https://journals.openedition.org/rfcb/5631

Reportages/documentaires en anglais sur le clivage Nord-Sud


https://www.youtube.com/watch?v=6k7ILFka9AU
https://www.youtube.com/watch?v=bRFobhzpqxM
https://www.youtube.com/watch?v=bRFobhzpqxM
https://www.youtube.com/watch?v=rJ-dtUUQCZA
https://www.youtube.com/results?search_query=north+south+divide
https://www.youtube.com/watch?v=96XlphbmC_0

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Documentaires sur l’Angleterre


Royaume-Uni : https://www.youtube.com/watch?v=bHooINdA0a8
Nord : https://www.youtube.com/watch?v=w3Wc787hgt4
Midlands de l’Est : https://www.youtube.com/watch?v=bGfbXFe_wh8
Sud-Est : https://www.youtube.com/watch?v=3Lk_QGzLabw
Londres : https://www.youtube.com/watch?v=FWtXEz9frjk
Londres : https://www.youtube.com/watch?v=84zImTksnYQ
Londres : https://www.youtube.com/watch?v=QtBfqseGFMw

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